Journal de l`AIMTA Qu`avons-nous à gagner du
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Journal de l`AIMTA Qu`avons-nous à gagner du
Journal de l’AIMTA Volume 21 Numéro 2 • Décembre 2015 Qu’avons-nous à gagner du Partenariat transpacifique? – p. 17 – p. 22 – p. 7 – p. 12 – p. 10 – p. 14 – p. 15 2 Table des matières Contenu détaillé VPG Dave ritchie p. 3 Vœu pour 2016 : remettre le Canada au travail p. 14 Les Machinistes mènent la charge pour faire rétablir la vérification des cartes p. 15 Solidarité inégalée pendant une longue grève journal de nouvelles p. 5 L’AIM demande de protéger les emplois d’entretien d’Air Canada p. 7 Lutte contre les accords mondiaux prônés par l’OACI p. 10 On a un nouveau gouvernement à Ottawa! p. 12 Lutter pour 15 $ et Justice journal de reportages p. 17 Qu’est-ce qui cloche avec le PTP? p. 22 L’action politique ne se limite pas à la politique électorale p. 24 Parlons conventions collectives News Journal message du Vice-Président 3 Vœu pour 2016 : remettre le Canada au travail L Dave Ritchie, Vice-Président Canadien Cliquez ici pour voir le dernier message vidéo de Dave Ritchie. aissez-moi vous dire que ça m’attriste profondément de savoir que nous sommes replongés en récession. Ça m’attriste de penser à tous nos membres qui ont perdu leur emploi, surtout dans le secteur du pétrole et du gaz, car ces pertes d’emploi font aussi très mal aux familles directement touchées. Comme je l’affirme chaque année, celles et ceux qui ont toujours un emploi doivent penser à celles et ceux qui ont perdu le leur. Rendez-vous à une banque d’alimentation pour y faire un don de temps, de denrées ou d’argent. Il y a des gens dans le besoin partout autour de nous. Les personnes ayant fait des dons aux banques d’alimentation l’an dernier pourraient fort bien devoir y solliciter de l’aide à leur tour cette année. Nous avons tout un chacun une obligation à l’égard de notre prochain dans le besoin, et c’est une obligation fondamentale à mon avis. Comme je le vois et comme je le pense, ce pays a besoin d’une reprise économique. Nous devons remettre les gens au travail et nous devons commencer à redonner à cette économie au lieu de constamment la saper. Il y a de l’espoir : nous avons élu un nouveau gouvernement qui sera à l’écoute et qui a pris des engagements. Nous l’aurons à l’œil pour veiller à ce qu’il donne suite à ces engagements. Une partie de la solution passe par la stimulation de l’économie. Il faut espérer qu’une stimulation économique remettra nos membres au travail afin qu’ils puissent de nouveau contribuer à la société. Personne ne veut être au chômage, tout le monde souhaite pouvoir répondre aux besoins de sa famille et – savez-vous – tout le monde mérite de pouvoir le faire. Donc, mon espoir pour 2016 est que l’économie canadienne reprenne du poil de la bête et que nos membres retournent au travail. Plus… News Journal message du Vice-Président Journal de l’AIMTA Publié par l’AIMTA Rédaction : Bill Trbovich Service des communications de l’AIMTA 15, prom. Gervais, bureau 707 Toronto, ON M3C 1Y8 Traduction : Les Traductions St-François Conception : Union Communications Les membres peuvent s’abonner au bulletin électronique hebdomadaire des Machinistes canadiens, The Weekly / L’Hebdo, à l’adresse suivante : iamaw.ca/subscribesouscrire.html Le Journal de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale Affiliée au Congrès du travail du Canada Président interantional Robert Martinez Jr. 9000 Machinists Place, Upper Marlboro, MD 20772–2687 Secrétaire-trésorier général Dora Cervantes 9000 Machinists Place, Upper Marlboro, MD 20772–2687 Vice-président général (Canada) Dave Ritchie 15 promenade Gervais, bureau 707, Toronto, ON M3C 1Y8 Vice-président général (Est) Lynn D. Tucker 135 Merchant Street, Suite 265, Cincinnati, OH 45246–3730 Vice-président général (Sud) Mark Blondin 1111 West Mockingbird Lane, Suite 1357, Dallas, TX 75247 Vice-président général (Siège social) Richard Michalski 9000 Machinists Place, Upper Marlboro, MD 20772–2687 Vice-président général (Mi-ouest) Phillip J. Gruber 1733 Park Street, Suite 100, Napierville, IL 60563 Vice-président général (Ouest) Gary Allen 620 Coolidge Drive, Suite 130, Folsom, CA 95630 Vice-président général (Transports) Sito Pantoja 9000 Machinists Place, Upper Marlboro, MD 20772–2687 Vice-président général Diane Babineaux 9000 Machinists Place, Upper Marlboro, MD 20772–2687 4 News Journal Journal de nouvelles 5 L’AIM demande de protéger les emplois d’entretien d’Air Canada Toronto, ON – Le principal syndicat canadien dans le secteur du transport aérien, l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale (AIM), demande au gouvernement fédéral de travailler avec lui pour veiller à ce que la Loi sur la participation publique au capital d’Air Canada (LPPCAC) soit respectée. La Cour d’appel du Québec a récemment statué qu’Air Canada avait violé la LPPCAC en cessant de faire effectuer ses travaux d’entretien lourd à Montréal, Winnipeg et Mississauga. Dans les faits, le transporteur aérien a choisi de faire effectuer la plupart de ces travaux à l’extérieur du Canada après la faillite, en 2012, d’AVEOS, l’ancienne division d’entretien lourd d’Air Canada. L’AIM est l’agent négociateur accrédité des travailleurs de maintenance d’Air Canada et n’a jamais cessé de représenter ces derniers lorsqu’Air Canada a vendu sa division d’entretien lourd à AVEOS. Lorsqu’AVEOS a déclaré faillite et mis fin à ses activités en 2012, nous avons tout fait pour qu’Air Canada respecte ses obligations juridiques et morales. Malheureusement, le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait choisi de ne pas appliquer les dispositions de sa propre loi afin de forcer Air Canada à maintenir ces centres d’entretien lourd à Montréal, Winnipeg et Mississauga. Ce sont alors les gouvernements du Québec et du Manitoba qui ont décidé d’intenter des poursuites. L’AIM a réussi à protéger les pensions et les avantages sociaux de ses 2 700 membres à l’emploi d’AVEOS. Le syndicat a aussi su négocier des indemnités de départ et trouver de Plus… Journal de nouvelles News Journal 6 l’emploi pour plusieurs de ses membres touchés. Mentionnons notamment qu’AJ Walters et Lockheed Martin ont repris une petite partie des travaux d’AVEOS dans la région de Montréal. Dans une lettre à l’intention du gouvernement fédéral et d’autres députés, l’AIM demande au gouvernement de s’engager à travailler avec elle pour veiller à ce que la décision rendue récemment par la Cour se traduise par de bons emplois ici au Canada et résulte en un traitement juste des travailleurs, des familles et des collectivités concernées. « Qu’Air Canada décide ou non de porter la décision en appel, nous vous demandons plus précisément au nouveau gouvernement de travailler avec vous sur trois enjeux clés », d’écrire le vice-président général canadien de l’AIM, Dave Ritchie. • Veiller à ce que le gouvernement fédéral ne modifie pas la LPPCAC afin d’y éliminer l’obligation pour Air Canada de maintenir des centres d’entretien lourd à Montréal, Winnipeg et Mississauga; • Veiller à ce que l’AIM, en sa qualité de représentant des anciens employés d’AVEOS et des employés actuels d’Air Canada, d’AJ Walters et de Lockheed Martin, puisse participer activement à la planification du retour des travaux d’entretien lourd d’Air Canada à Montréal, Winnipeg et Mississauga; • Veiller à ce qu’Air Canada ne puisse contourner les dispositions de la LPPCAC en concluant des contrats de longue durée ou en prolongeant ses contrats d’entretien lourd à l’étranger. 7 News Journal Journal de nouvelles Lutte contre les accords mondiaux prônés par l’OACI L’AIM a réussi à débouter un mouvement qui aurait permis aux lignes aériennes à opérer sous pavillon de complaisance – une tactique utilisée par des multinationales dans l’industrie du transport maritime pour contourner la réglementation en matière de sécurité et les normes du travail. Par Carlos DaCosta Coordonnateur des lignes aériennes, AIMTA Canada Les quatre dernières décennies ont été marquées par un vaste mouvement soutenu à l’échelle planétaire visant à déréglementer le transport aérien dans le cadre d’une campagne de promotion du libre-échange encore plus vaste. Tout a commencé en 1978 lorsque les États-Unis ont déréglementé leur marché intérieur afin de permettre à tous les transporteurs américains de desservir les destinations intérieures de leur choix et de percevoir les tarifs qu’ils jugeaient appropriés. D’autres pays ont adopté cette même tendance, dont le Canada en 1984. En même temps, de nombreux accords bilatéraux sur l’ouverture des espaces aériens (dits « ciels ouverts ») ont été conclus. L’accord « ciels ouverts » conclu entre le Canada et les États-Unis au milieu des années 1990 permet Plus… News Journal Journal de nouvelles 8 aux transporteurs canadiens et américains de desservir toute route transfrontière sans aucune restriction. Le Canada a négocié de nombreux autres accords de ce genre (en vertu de la politique « Ciel bleu » du gouvernement Harper) et conclu un tel accord avec l’Union européenne en 2009, dont la mise en œuvre se fait toujours attendre. La nouvelle tendance vise la conclusion d’un « accord multilatéral mondial sur l’ouverture des espaces aériens », soit un accord qui permettra aux transporteurs aériens de desservir toute destination sur la planète, sans aucune restriction nationale sur les routes, la propriété ou le contrôle. Cette étape est pilotée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) – l’organisme des Nations Unies responsable de la réglementation du transport aérien à l’échelle internationale. Cette situation est très préoccupante pour l’AIM et divers autres syndicats affiliés à la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF). La déréglementation des marchés intérieurs et les accords bilatéraux sur l’ouverture des espaces aériens ont eu pour effet d’affaiblir les transporteurs aériens et de concentrer l’industrie, de menacer la sécurité aérienne et d’exercer d’énormes pressions sur les travailleurs du transport aérien au Canada et partout ailleurs sur la planète. Des accords multilatéraux sur l’ouverture des espaces aériens pourraient grandement aggraver la situation. De tels accords ouvriraient l’industrie du transport aérien à des transporteurs dits « pavillons de complaisance », à l’instar de l’industrie du transport maritime. Ainsi, les appareils seraient immatriculés dans les pays les plus économiques et les moins règlementés. Il en résulterait une attaque tous azimuts contre les salaires, les conditions de travail, les normes du travail et la sécurité des aéronefs. Lors d’une assemblée tenue en septembre dernier au siège international de l’OACI, à Montréal, des observateurs représentant l’AIM et d’autres syndicats affiliés à l’ITF ont soutenu que la négociation d’un accord mondial n’en était qu’à ses balbutiements étant donné que le projet à l’étude Plus… News Journal Journal de nouvelles 9 ne tenait aucunement compte des préoccupations relatives à la main-d’œuvre, aux enjeux sociaux, à l’environnement et à la concurrence, et encore moins de possibles problèmes de sécurité. Nos efforts de lobbying ont porté fruit et ont permis de stopper une initiative menée par plusieurs pays (notamment des pays du Golfe, la France et le Royaume-Uni entre plusieurs autres) qui visait à déposer un projet d’accord multilatéral mondial sur l’ouverture des espaces aériens aux fins d’approbation lors de la prochaine assemblée de l’OACI en octobre 2016. De plus, l’OACI a adopté des mécanismes de participation et de transparence adéquats à la suite de l’intervention des syndicats. L’assemblée de septembre dernier n’était que la première de plusieurs dans ce qui s’avérera sans doute une longue bataille pour limiter, voire renverser, les dommages découlant des visées de l’industrie mondiale du transport aérien. Journal de nouvelles 10 On a un nouveau gouvernement à Ottawa! De gauche à droite : François Laporte, président de Teamsters Canada, Hassan Yussuff, président du CTC, MaryAnn Mihychuk, ministre du Travail, Dave Ritchie, vice-président général canadien de l’AIM, et Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers. Ottawa, ON – En campagne électorale, le nouveau gouvernement libéral dirigé par Justin Trudeau Liberal avait affirmé sa volonté de changer les façons de faire à Ottawa et il s’est rapidement mis au travail à cet égard peu après son élection. Au début de décembre, des leaders du milieu syndical canadien ont rencontré non moins de deux ministres de la Couronne. Mais encore plus important était le lieu choisi pour cette rencontre, soit le siège du Congrès du travail du Canada. Les ministres de l’ancien gouvernement conservateur refusaient catégoriquement de se trouver en compagnie d’un leader syndical et encore moins dans l’enceinte de la centrale syndicale. Lors de la rencontre avec les leaders syndicaux, la ministre du Travail, MaryAnn Mihychuk, a affirmé qu’elle voulait rebâtir les liens avec le mouvement syndical et les syndicats. Dave Ritchie, de l’AIM, a qualifié la rencontre d’ouverte et franche et l’a décrite comme un premier pas dans la bonne direction. Plus… Journal de nouvelles 11 La ministre du Commerce international, Chrystia Freeland, a également rencontré les dirigeants syndicaux afin de discuter de l’incidence du Partenariat transpacifique (PTP). D’affirmer M. Ritchie : « Elles nous ont rencontrés pour nous écouter, pas pour nous dicter quoi faire. Je suis encouragé par ce que j’ai vécu. » Dave Ritchie, vice-président général canadien de l’AIM, et Chrystia Freeland, ministre du Commerce international. Cliquez ici pour regarder une vidéo du discours de Dave Ritchie. News Journal Journal de nouvelles 12 Lutter pour 15 $ et Justice Chris Buckley, président élu de la FTO, a pris la parole devant les délégués rassemblés à l’Assemblée législative de l’Ontario. Selon lui, le gouvernement doit hausser le salaire minimum à 15 $ l’heure parce qu’il serait inéquitable de ne pas le faire. « Nous pouvons lutter contre la pauvreté, renforcer l’économie et accroître le revenu disponible si le gouvernement accepte de faire ce pas. Trop de gens souffrent dans cette course vers le bas », a-t-il déclaré. Toronto, ON – L’une des principales plateformes présentées dans le plan d’action 2015 de la Fédération du travail de l’Ontario est la campagne « Lutter pour 15 $ et Justice ». De plus en plus d’emplois bien rémunérés disparaissent et sont remplacés par des emplois à statut précaire. Le secteur de l’emploi qui croît le plus rapidement en Ontario est celui des services. Or c’est dans le secteur des services que les salaires sont les plus bas. En 2014, 33 % des travailleurs gagnaient un faible salaire comparativement à seulement 22 % en 2004. En 2014, le gouvernement de l’Ontario a haussé le salaire minimum à 11 $ l’heure, puis à 11,25 $ l’heure en octobre 2015. Toutefois, un travailleur qui gagne moins de 15 $ l’heure vit sous le seuil de la pauvreté. C’est pour cette raison que la FTO demande au gouvernement provincial de hausser le salaire minimum à 15 $ l’heure. Pour appuyer concrètement cette demande, des délégués se sont rendus à pied à Queen’s Park dans le cadre du congrès de la FTO en novembre dernier. Plus… News Journal Journal de nouvelles 13 Ci-dessus : Les bannières de l’AIM étaient visibles parmi celles d’autres syndicats affiliés à la FTO pendant la marche jusqu’à Queen’s Park organisée pour présenter la demande d’un salaire minimum de 15 $ à l’Assemblée législative de l’Ontario. À droite : Plus de 1500 délégués de la FTO ont pris d’assaut l’avenue University, à Toronto, et ont marché vers le nord jusqu’à l’Assemblée législative de l’Ontario dans le cadre de la campagne « Lutter pour 15 $ et Justice » exigeant un salaire minimum de 15 $ l’heure. More… News Journal Journal de nouvelles 14 Les Machinistes mènent la charge pour faire rétablir la vérification des cartes Cliquez ici pour voir une vidéo des remarques de Scott Jackson, représentant de la Grande loge de l’AIM Toronto, ON – Parmi les faits saillants ayant marqué le congrès 2015 de la Fédération du travail de l’Ontario, mentionnons l’élection du nouvel exécutif et l’adoption d’un plan d’action à volets multiples. Un des volets les plus importants de ce plan d’action concerne une réforme du droit du travail ontarien. En effet, les délégués ont appuyé une motion mise de l’avant par l’AIM qui vise l’élimination de l’actuel système de scrutins de représentation obligatoires et le rétablissement d’un système d’accréditation syndicale sur la base d’une vérification de cartes. Journal de nouvelles 15 Solidarité inégalée pendant une longue grève Pendant les 17 semaines qu’a duré la grève contre HudBay, les installations de Flin Flon et de Snow Lake n’ont jamais été en pénurie de bénévoles pour tenir les lignes de piquetage. Ces lignes de piquetage se sont donc avérées un moyen très efficace de perturber les activités quotidiennes aux sites miniers et les membres de la section locale 1848 de l’AIM s’en ont d’ailleurs fait un point d’honneur. Flin Flon, MB – The longest strike in recent IAM Canadian history – 17 weeks – against Hudson Bay Minerals ended September 1, 2015, producing unparalleled solidarity among the 180 members of IAM Local Lodge 1848. Flin Flon, MB – La plus longue grève (17 semaines) de l’histoire récente de l’AIM au Canada – contre Hudson Bay Minerals (HudBay) – a pris fin le 1er septembre 2015. Pendant cette grève, les 180 membres de la section locale 1848 de l’AIM ont manifesté une solidarité inégalée. « Nous avons débrayé le 2 mai et nos membres sont restés solidaires jusqu’à la fin, a affirmé Ian Morland, représentant de la Grande loge de l’AIM. Cela en dit long sur leur force de caractère et la confiance qu’ils se témoignent mutuellement. Nous sortons plus forts de cette épreuve. » « Il aura fallu cinq longs jours de négociations intensives au cours de la dernière semaine d’août pour conclure une Plus… News Journal Journal de nouvelles 16 entente de principe que nous pouvions présenter aux membres, a expliqué M. Morland. La mise en place d’un processus d’arbitrage accéléré pour éliminer l’arriérage de griefs en suspens dans un délai de 90 jours figurait parmi nos demandes initiales et nous avons obtenu ce processus. Ce gain a contribué grandement à la décision des membres de ratifier l’entente. » L’entente d’une durée de trois ans, rétroactivement au 1er janvier 2015, prévoit notamment des augmentations de salaire de 1 $ l’heure la première année, de 1,75 $ l’heure la deuxième année et de 1,25 $ l’heure la troisième année. Voici d’autres points saillants de l’entente : • Bonification de 1 $ de la prestation de raccordement • Bonification des prestations de soins de la vue à 250 $ • Bonification de la couverture de services paramédicaux à 250 $ • Bonification de l’indemnité d’invalidité de courte durée à 120 $ par jour • Mise en œuvre d’un processus d’arbitrage accéléré • Majoration des congés payés • Augmentation des allocations pour livres d’apprenti et déplacements entre autres dépenses • Augmentation de salaire additionnelle pour tous les apprentis • Majoration des contributions de l’employeur au régime de retraite • Amélioration de nombreuses importantes clauses • Bonification des congés pour activités syndicales payés par l’employeur • Nouvelle clause d’extinction des lettres disciplinaires 17 News Journal Journal de reportages Qu’est-ce qui cloche avec le PTP? Plusieurs économistes affirment que le Canada ne gagnera absolument rien de sa participation au prétendu Partenariat transpacifique. Par Louis Erlichman Directeur de la recherche de l’AIM Canada Au terme de plusieurs années de négociations multilatérales à huis clos, le libellé de l’accord du Partenariat transpacifique (PTP) a été rendu public au début de novembre. Le texte – du jargon juridique virtuellement incompréhensible qui s’étale sur des centaines de pages – est révélateur d’un accord de « libre-échange » à la fine pointe qui réunit les pays membres de l’ALENA (le Canada, les États-Unis et le Mexique), le Pérou et le Chili en Amérique du Sud ainsi que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, Singapour, la Malaisie, le Vietnam et Brunei dans le Pacifique. Plus… Journal de reportages News Journal Ces accords vont bien au-delà de la libéralisation du commerce et représentent de véritables chartes des droits des investisseurs et des entreprises. 18 Le PTP est le plus récent d’un nombre croissant de tels accords conclus depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Ces accords ont pour but une « libéralisation » du commerce et des investissements à l’échelle mondiale. Initialement, il y a eu des rondes successives de négociations mondiales tenues sous l’égide de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ces accords visaient largement à réduire le « protectionnisme » en réduisant ou éliminant des tarifs (taxes à l’importation) que les pays pouvaient imposer pour protéger les activités économiques et les emplois dans leur marché intérieur. La portée de ces accords a été progressivement élargie pour s’étendre à la réduction de tarifs ou l’élimination de « barrières non tarifaires » au commerce, depuis les exigences en matière de propriété intérieure jusqu’aux règles d’emballage en passant par les inspections de sécurité aux frontières – bref tout pouvant être considéré comme une entrave au libre-échange. Alors que ces accords devaient hausser les salaires ainsi que les conditions de vie et de travail à l’échelle planétaire, aucun n’enchâsse des dispositions exécutoires assurant que de telles conditions soient maintenues ou même mises en application. Ces accords n’ont fait que faciliter la tâche des entreprises cherchant à déplacer les emplois vers des pays où la main-d’œuvre coûtait moins cher et les restrictions étaient moins nombreuses. Les gouvernements sont mis en concurrence les uns contre les autres et doivent graisser la patte des investisseurs en leur offrant des réductions d’impôts, un assouplissement de la réglementation et des pots-de-vin. L’Accord de libre-échange canado-américain (1988) et l’ALENA (1993) vont bien au-delà de la libéralisation du commerce et représentent de véritables chartes des droits des investisseurs et des entreprises. Ces accords permettent à ces derniers de contester pratiquement toute activité gouvernementale visant à encourager l’industrie intérieure ou à protéger les milieux de travail ou les droits des travailleurs en invoquant une violation de leur droit illimité de faire des profits. Plus… Journal de reportages 19 Fondamentalement, en vertu de ces procédures, toute réglementation gouvernementale qui vise à protéger des emplois, la sécurité des travailleurs ou l’environnement est réputée violer les droits des investisseurs – coupable avant preuve du contraire. En contrepartie, ces accords n’offrent aucune protection accrue des droits des travailleurs ou contre la destruction de l’environnement dans la course aux profits. L’ALENA a servi de gabarit pour plusieurs autres accords bilatéraux similaires, le plus récemment pour un accord négocié entre le Canada et l’Union européenne. Le gouvernement Harper se vantait d’ailleurs d’avoir conclu des accords commerciaux avec 44 autres pays. Déjà, les contestations invoquées par les entreprises en vertu de l’ALENA, concernant principalement les règles canadiennes de protection de l’environnement, ont coûté aux Canadiens plusieurs millions de dollars et eu un effet paralysant sur de potentiels programmes de protection de l’environnement et de la qualité des emplois au Canada. Maintenant, le PTP pousse l’habilitation des entreprises encore plus loin que ne le faisait l’ALENA. Étrangement, même les plus fervents supporters du PTP prédisent que l’accord n’aura aucune incidence positive nette marquée au Canada. Ils affirment que nous n’avons pas les moyens de nous exclure du PTP; en nous en excluant, nous perdrions accès à d’importantes possibilités d’exportation. Malheureusement, les possibilités d’exportation qui découleront du PTP se traduiront par une augmentation des exportations de matières premières non traitées comme le pétrole et les minerais. Au cours des 15 dernières années, le Canada est devenu de plus en plus dépendant de l’exportation de matières premières; en contrepartie, le pays est devenu plus vulnérable aux risques et à la volatilité des marchés mondiaux en perpétuel mouvement. Nous avons pu constater les effets de cette plus grande vulnérabilité au cours des dernières années. Par ailleurs, le PTP minera davantage notre secteur manufacturier, déjà massacré par des accords commerciaux antérieurs et le cours élevé du dollar canadien. Les Plus… Journal de reportages le PTP minera davantage notre secteur manufacturier, déjà massacré par des accords commerciaux antérieurs et le cours élevé du dollar canadien. Il aura pour conséquence d’ouvrir une porte arrière à nos marchés. 20 modifications apportées par le PTP aux règles relatives au « pays d’origine » auront pour conséquence d’ouvrir une porte arrière à nos marchés – donnant accès à nos services et à nos biens manufacturés – non seulement pour nos 11 « partenaires » du PTP, mais aussi pour tout autre pays cherchant à sabrer les salaires et la réglementation. Bien que déséquilibrer notre économie, donner encore plus de pouvoir aux multinationales et rendre les familles de travailleurs encore plus vulnérables soient des conséquences qui font la manchette, il y a d’autres raisons de craindre le PTP. En voici quelques-unes : • À l’instar de l’ALENA, le PTP prévoit un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États qui permet aux investisseurs de tout État membre du PTP de poursuivre le gouvernement de cet État (avec décisions exécutoires rendues par des panels siégeant à huis clos) pour pertes de profits potentiels. Ainsi, ce mécanisme mine notre capacité d’élaborer des politiques industrielles actives pour protéger la qualité des emplois canadiens, notre liberté de protéger notre environnement ainsi que la santé et la sécurité des Canadiens. Les banques mondiales pourront même intenter des poursuites contre les gouvernements pour tuer dans l’œuf des règlements prudentiels visant à éviter un autre effondrement des marchés comme celui que nous avons vécu en 2008. • Ce même mécanisme exercera de la pression sur les services publics, dont les soins de santé publics, car les entreprises privées pourront réclamer des indemnités pour pertes de profits potentiels. • Bien que le PTP renferme des clauses sur le maintien des normes du travail et de protection de l’environnement (au même titre que les « accords parallèles » de l’ALENA), ces clauses ne peuvent être appliquées que par les gouvernements (contrairement aux droits des investisseurs privés) et s’avéreront à coup sûr inefficaces (tout comme les « accords parallèles » de l’ALENA). • Tout en « libéralisant » tout ce qui pourrait autrement servir à protéger les travailleurs, les emplois de qualité et Plus… Journal de reportages 21 l’environnement, le PTP aura aussi pour effet de resserrer les restrictions imposées sur les « droits de propriété intellectuelle » – par exemple, en prolongeant la durée des brevets pharmaceutiques et en apportant d’autres modifications qui permettront aux multinationales du domaine pharmaceutique d’engranger des milliards de dollars supplémentaires sans motif valable. Il en résultera pour nous des coûts de santé encore plus élevés. Devinez vers qui « nos » négociateurs ont tendu l’oreille lorsque ces ententes ont été conclues… • Le PTP pourrait gravement limiter notre capacité de stocker des renseignements personnels – relatifs aux finances, à la santé ou à la fiscalité – dans des serveurs hébergés au Canada ou dans un autre territoire sûr. En cette ère de vastes données électroniques, cela nous expose tout un chacun à d’énormes risques. Le PTP comporte trop de profondes lacunes pour être viable. Avant la récente élection fédérale, les libéraux de Justin Trudeau affirmaient que, malgré leur position favorable au libre-échange, ils soumettraient le PTP à un débat public ouvert et complet avant de le ratifier. Au Canada, le mouvement syndical souhaite ardemment participer au débat, mais la lutte s’annonce difficile. Nous devrons nous battre contre de puissantes multinationales pour renverser l’augmentation des pouvoirs des investisseurs qui prend rapidement le dessus sur les droits démocratiques. Ce sont les actions que prendra le nouveau gouvernement libéral à l’égard du PTP qui risquent de s’avérer l’indiction la plus éloquente de sa prétention de représenter l’alternative progressiste aux conservateurs de Harper. 22 News Journal Journal de reportages L’action politique ne se limite pas à la politique électorale Au cours des deux dernières années, des membres et des permanents provenant des quatre coins du Canada se sont réunis au Centre W3 de l’AIM à Hollywood, dans l’État du Maryland, pour participer à des symposiums d’action politique. Par conséquent, 60 sections locales ont mis sur pied un comité d’action politique, les membres ont été plus actifs dans l’arène politique et plus de membres comprennent aujourd’hui l’incidence qu’a la politique sur leur vie quotidienne. De solides bases ont été jetées pour l’avenir. By Gord Falconer RGL responsable de l’action politique L’action politique ne se limite pas à la politique électorale, mais l’AIM a néanmoins fait de l’élection sa priorité absolue au cours des deux dernières années. Pour commencer, nous avons adopté le slogan « la bataille de notre vie ». La tenue de deux symposiums de comités d’action politique a permis de réunir des membres et des permanents provenant des quatre coins du pays afin d’établir trois principaux objectifs : chasser le gouvernement Harper du pouvoir, augmenter le taux de participation électorale et faire élire un gouvernement néodémocrate favorable aux travailleurs. Nous avons atteint deux de nos trois objectifs. Je tiens à remercier chaque personne ayant pris l’initiative d’approcher des membres et des dirigeants locaux pour les sensibiliser à l’importance de placer l’action politique dans le haut de la liste des points prioritaires de discussion lors des assemblées de sections locales et de districts. Le 19 octobre 2015, les Canadiens ont élu un nouveau gouvernement libéral. Pendant la campagne, le Parti libéral a pris plusieurs engagements progressistes, notamment en matière de Plus… Journal de reportages 23 réforme électorale, de fiscalité plus équitable et de lutte contre les changements climatiques. Pensons notamment aux engagements pris par le Canada au sortir de la Conférence de Paris sur le climat. Notre travail consiste maintenant à faire notre part pour provoquer le changement que nous souhaitons. Quelles sont donc les prochaines étapes? Nous maintenons le cap sur la communication avec nos membres. À cette fin, nos délégués syndicaux et dirigeants locaux devront continuer à marteler auprès de nos membres l’importance de tenir à jour des listes des coordonnées de ces derniers (adresses postales, numéros de téléphone et adresses de courriel). Nous tenons une base de données sur nos membres, mais nous devons la maintenir à jour. Nos membres fournissent leurs renseignements à leur employeur, mais non au syndicat. D’emblée, nos membres doivent être vigilants et se faire un devoir de nous informer de tout changement. Nous devrons exiger des comptes de ce gouvernement libéral. Comment faire? Nous devrons accroître le taux de syndicalisation et toutes nos sections locales devront être mises à contribution. Nous devrons organiser des journées de lobbying dans chaque circonscription. Les sections locales et les districts regroupent un grand nombre de membres et ces derniers doivent donc exiger de leur député qu’il respecte les promesses ayant contribué à son élection. Les intérêts des travailleurs doivent primer sur tout le reste. Point d’action : organiser une journée de lobbying tous les deux ou trois mois au sein de la communauté. Nous devrons apprendre à connaître les députés qui nous représentent et, surtout, familiariser nos députés avec l’AIM. Nous devons maintenant tourner notre attention vers les sections locales et les unités de négociation qui entameront des négociations collectives. Lorsque nous mobilisons nos membres pour se préparer à négocier, nous en ressortons plus forts et mieux informés. Par conséquent, la prochaine priorité de nos comités d’action politique n’est pas à savoir ce que le syndicat peut faire pour ses membres, mais plutôt ce que les membres peuvent faire pour renforcer leur syndicat. Les actions peuvent prendre de multiples formes. Nous devons organiser nos propres membres afin que l’union fasse la force le moment venu d’entamer des communications ou des négociations. 24 News Journal Parlons conventions collectives Parlons conventions collectives Visitez le site Web de l’AIMTA Canada (aimta.ca) pour voir plus de détails sur les nouveaux conventions collectives signées par membres de l’AIMTA Western Toyota : Le long chemin vers l’accréditation et une première entente Les Machinistes ratifient une nouvelle entente avec Ecojustice Canada Corner Brook, TN – C’est en février 2015 que les premières démarches ont été entreprises pour représenter les employés de Western Toyota. Ce n’est qu’en novembre dernier qu’une première convention collective a été conclue au nom des 17 plus récents membres de la section locale 544 de l’AIM. Toronto, ON – Les membres de la section locale 1922 de l’AIM ont ratifié une nouvelle convention collective avec Ecojustice Canada. La nouvelle entente d’une durée de trois ans prévoit le versement d’un montant forfaitaire la première année ainsi que des augmentations de salaire de 2 % et de 1,5 % les deuxième et troisième années respectivement. Les Machinistes ratifient une entente avec Courtyard Les Machinistes acceptent Marriott de faire leur part pour Brampton, ON – Les membres de la section revitaliser Bombardier locale 1295 de l’AIM (hôtels et soins de santé) ont ratifié une nouvelle convention collective avec l’hôtel Courtyard Marriott de Brampton. L’entente de quatre ans prévoit des augmentations de salaire de 3 % la première année et de 2,5 % les deuxième, troisième et quatrième années respectivement. Montréal, QC – Les membres de la section locale 712 de l’AIM ont voté à 92 % en faveur de la nouvelle convention collective conclue avec Bombardier Aéronautique inc. « Nous avons fait le choix d’accepter certains compromis afin de permettre à l’industrie aéronautique de progresser et de protéger le régime de retraite à prestations déterminées, explique David Chartrand, coordonnateur de l’AIM au Québec. En échange, nous demandons à l’employeur d’être consciencieux. » Plus… 25 News Journal Parlons conventions collectives Les Machinistes ratifient une nouvelle entente avec Kromet International Cambridge, ON – Les membres de la section locale 2707 de l’AIM ont ratifié une nouvelle convention collective avec Kromet International. L’entente d’une durée de trois ans prévoit des augmentations de salaire de 1,5 % la première année et de 2 % les deuxième et troisième années respectivement. Un élément clé de cette entente est la bonification des cotisations de l’employeur au régime de retraite de l’AIM; elles seront majorées de 5 % et de 15 % les deuxième et troisième années respectivement. Mechtron s’entend avec les Machinistes Cambridge, ON – Mechtron Innovations est le plus récent employeur à avoir accepté d’intégrer le régime de retraite de l’AIM dans sa plus récente convention collective. Les membres de la section locale 2707 de l’AIM ont ratifié une nouvelle entente de trois ans avec le fabricant de pièces automobiles de deuxième rang. L’entente prévoit des augmentations de salaire de 2 % la première année, de 2,5 % la deuxième année et de 3 % la troisième année. Le régime de retraite de l’AIM sera mis en place au cours de la troisième année de l’entente. L’AIM ratifie une entente avec Prouse Motors Sault Ste. Marie, ON – Les membres de la section locale 2332 de l’AIM ont ratifié une nouvelle convention collective avec Prouse Motors. L’entente d’une durée de trois ans prévoit des augmentations de salaire et des bonifications de pensions totalisant 9 %. Désormais, l’employeur cotisera au régime de retraite de l’AIM à hauteur de 11 %. « Un des facteurs clés de cette entente bénéficiera aux ouvriers non spécialisés à l’emploi de cette concession, explique Ralph Martin, représentant de la Grande loge de l’AIM. En faisant éliminer les taux progressifs applicables aux nouveaux employés, nous avons pu négocier une augmentation supplémentaire de 6 % pour ces travailleurs. » Les Machinistes ratifient une nouvelle entente avec la Ville de Mississauga Mississauga, ON – Les membres de la section locale 1922 de l’AIM ont conclu une nouvelle convention collective d’une durée de quatre ans avec la Ville de Mississauga. L’entente prévoit de modestes augmentations de salaire pour chacune des quatre années de la convention collective. Plus… 26 News Journal Parlons conventions collectives Les membres à l’emploi de Protectolite participent dorénavant au Régime de retraite de l’AIM Toronto, ON – « C’est avec plaisir que je vous annonce que les membres de la section locale 901 de l’AIM, employés par Protectolite Composites, participent dorénavant au Régime de retraite de l’AIM », a affirmé Kim Valliere, agente d’affaires pour le district 78 de l’AIM. La grève contre HudBay est enfin terminée Flin Flon, MB – Les 180 membres de la section locale 1848 de l’AIM viennent de mettre fin à leur grève de 17 semaines contre Hudson Bay Minerals (HudBay). Les membres ont ratifié une nouvelle convention collective par une marge de 71 %. More…