Un film de Johanna Genet et Michael Paris
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Un film de Johanna Genet et Michael Paris
Un film de Johanna Genet et Michael Paris Sam fuit, sans but, submergé par ses peurs. Mû par un désir irrépressible d’échapper à toute souffrance qui pourrait naître de ses contradictions intérieures, il cherche à éviter la confrontation. Elle viendra pourtant à lui, le mettant face à un choix: s’échapper à lui-même ou se dépasser. Une immersion intérieure tourmentée où Sam risque de se perdre, mais qui pourrait tout changer. Intentions Les mots, bien qu’ils me fascinent me font peur. J’ai plus souvent caché en disant que je n’aurais pu le faire en restant silencieuse. Jusqu’à présent ils ont été pour moi une armure efficace mais à effet confinant. C’est l’envie et le besoin viscéral de m’exprimer différemment qui ont marqué le début de ce projet. Par l’image et le son, j’ai voulu partager ma façon de vivre les choses, de percevoir les autres et mon environnement, le plus honnêtement possible, en privilégiant le ressenti à l’explicatif. J’ai souhaité mettre en relief les conflits intérieurs dont chacun est le siège, à des niveaux plus ou moins élevés de contradictions. Retranscrire la complexité d’un individu, tiraillé entre différents aspects de lui-même qui, selon les moments, prennent des directions opposées; ces forces dont l’individu n’a pas toujours conscience, conditionnées par de petits rien, des bribes de souvenirs, les murmures d’un proche, les peurs inhérentes à chacun… Montrer leur perpétuelle évolution, l’une prenant le dessus sur l’autre puis s’équilibrant pour un bref instant et rebasculant dans une répartition différente, se fuyant et se cherchant sans arrêt. L’équilibre étant possible mais éphémère. La base du film repose sur une corrélation entre les relations intrinsèques des différentes parties d’un individu et les relations réelles existant entre deux individus. Tout est construit sur la dualité: homme/femme, clair/obscur, montée/descente, recherche/ fuite, peur/obstination…etc. Les personnages sont les reflets de ces oppositions. Je tenais réellement à ce que le film soit construit comme un tableau vivant, marqué par des contrastes visuels et sonores vifs. En travaillant les aspects sensoriels et limitant les dialogues, l’objectif était de faire en sorte que chacun puisse se reconnaître, percevoir le film selon son expérience de vie et lui donner un sens personnel propre, sans être influencé par les mots. La rencontre artistique avec Michael Paris a permis de rendre cela possible et de donner une nouvelle direction à ce projet, sujette à la lecture personnelle qu’il en a fait. Lorsque Johanna Genet est venue me présenter son scénario original, j’ai été frappé par certaines similitudes avec mes propres thèmes de prédilections. Les notions d’identité, de l’unité confrontée à la duplicité sont des questions qui ont traversé mon travail plastique aux Beaux-Arts et qui continuent d’être sous-jacentes dans mes réalisations. De même que l’idée qu’une part étrangère, enfouie mais qui se ressent présente, puisse éclater à tout moment. L’instabilité de nos impulsions, cette légère schizophrénie latente. Étonné par ces similitudes et curieux, j’ai trouvé intéressante l’idée de confronter nos différentes visions. C’était aussi pour moi l’occasion de rentrer un peu plus dans le vif du sujet, qui jusqu’alors était juste inhérent. L’imager, le concrétiser. C’est au moment de la réécriture qu’a eu lieu la confrontation. La version finale du scénario accordant nos interprétations tout en gardant nos deux identités et malgré tout, la cohérence de l’ensemble. Le choix du caractère général du métrage a ensuite découlé assez naturellement. Je tenais à ce que toutes les clefs à la compréhension du film soient présentes même si pas forcément évidentes. Avec l’envie de créer une expérience éthérée, visuelle et sonore pour se rapprocher au plus du ressenti plutôt que de l’intellectualiser. L’idée n’étant pas de théoriser sur la schizophrénie mais de parler d’une expérience quotidienne. La dilater, l’intensifier et la faire jaillir. Comme se dilate la décision de l’enfant de « Mr Nobody » de Jaco van Dormael, étalée sur toute la longueur du film. Dans « Les échos d’un murmure », l’essence même du conflit n’est pas révélée. On assiste simplement à la houle de deux entités et leur chemin intérieur pour trouver un équilibre. Équilibre qui ne dure qu’un temps mais qui les changera de manière définitive, laissant derrière eux des mues, restes s’oubliant avec le temps. Des échos. Le personnage principal, lui, restera en constante évolution, imbriqué dans ses introspections. À l’instar de Ted Pikul dans « eXistenz » de David Cronenberg, la fin le montre différent mais pas nécessairement résolu. Les repères se perdent encore une dernière fois et on finit par ne plus savoir qui est le penseur. Johanna Genet Bande-annonce disponible sur: http://www.lesechosdunmurmure.fr [email protected] // 06.21.68.36.49 [email protected] // 06.21.18.75.92 Michael Paris