Projet pédagogique - Communauté de communes de l`Oisans

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Projet pédagogique - Communauté de communes de l`Oisans
Les Bambins de l’Oisans
PROJET PEDAGOGIQUE
Multi
Multi-accueil
Les Bambins
Communauté de communes de l’Oisans
1
SOMMAIRE
Introduction
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Nos cinq valeurs
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La créativité
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La sécurité
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L’autonomie
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Le respect
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La socialisation et l’intégration
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Les moyens mis en place
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I – L’accueil
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A- L’adaptation de l’enfant et de ses parents
B- L’accueil individualisé de l’enfant et de ses parents
au quotidien
1. Faciliter la séparation entre l’enfant et le parent
2. Les transmissions
C- L’accueil de l’enfant porteur de handicap
1. Objectifs
2. Moyens
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II – Les jeux et les activités
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A- Proposer sans imposer
B- L’observation et la disponibilité
C- L’aménagement de l’espace
D- Le temps du jeu
E- La créativité
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III – L’observation
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IV – Les limites
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V – La communication
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A- Avec les enfants
B- Avec les parents
C- Entre professionnels
D- Avec les partenaires
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VI – Le travail avec les parents
A- Les objectifs
B- Les moyens
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VII – Le repas
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A- L’organisation au préalable
B- Se poser avec les enfants
C- Le goût
D- L’autonomie
VIII – Le sommeil
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A- Le respect du rythme
B- Un accompagnement individuel
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IX – Le doudou, objet transitionnel
A- Définition
B- Au multi-accueil
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X – Les soins, l’hygiène et l’acquisition de
la propreté
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A- Les soins et l’hygiène
B- L’acquisition de la propreté
XI – Les projets
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A- Le projet pédagogique
B- Les sorties
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XII – La formation professionnelle
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Conclusion
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Annexe 1
L’objet transitionnel
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Annexe 2
Les règles de vie
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INTRODUCTION
L’équipe du multi-accueil a souhaité, dans son ensemble, effectuer une formation
collective, pour permettre de rédiger un nouveau projet pédagogique, qui serait la base de leur
travail.
L’objectif de ce projet est avant tout la cohérence entre chaque professionnel pour un
accueil de qualité de l’enfant et de sa famille.
Deux années ont été nécessaires à sa réalisation, après un travail de réflexion sur
différentes thématiques, de réunions communes, en équipe.
Le choix de l’équipe s’est porté sur cinq valeurs, primordiales aux professionnels.
En ont découlé des objectifs opérationnels, puis des moyens afin de les atteindre.
5
NOS CINQ VALEURS
La Créativité
Objectif 1
Pour se construire,
se développer
Objectif 2
-
Moyens
Pour grandir
Pour construire sa
personnalité
Pour découvrir
-
Pour être libre
-
Permettre
d’innover, de
créer, d’imaginer
-
Pour être libre de
ses choix
Pour rêver
Pour avoir la liberté
d’action
Pour s’ouvrir aux
autres
Pour être épanoui
6
-
Par la liberté des jeux et des
activités
Grâce au laisser-faire
Par la sécurité physique et
affective
En laissant libre choix
En posant un cadre (limites et
interdits)
Par l’éveil des 5 sens
Laisser la liberté de s’exprimer
Laisser la liberté d’être
Laisser l’autre ne rien faire
Par le respect des besoins de
l’enfant
Par le plaisir
Par la communication verbale et
non verbale
Par des transmissions fidèles
En valorisant, en encourageant
Par l’expression des émotions
La sécurité
Objectif 1
Objectif 2
-
Pour la sécurité
physique
-
Moyens
Pour être assurer,
serein
Pour être à l’abri
du danger
-
Pour la sécurité
psychique et
affective
-
Pour
devenir
autonome
Pour se développer
sereinement
Pour savoir se
séparer
Pour l’estime de
soi et des autres
-
-
7
Besoin de repères
Être rassuré sur la prise en compte
de ses besoins
Avoir un cadre sécurisant (règles,
limites)
Présence absolue d’un adulte
(l’enfant seul est perdu)
Aménagement de l’espace
Présence de l’adulte pour que les
autres ne soient pas un danger
Par le laisser faire dans un cadre
Par le respect des envies et des
choix
Grâce à la liberté dans le jeu
Grâce à la disponibilité de l’adulte,
à son attention contenante
Par
la
reconnaissance
et
l’expression des émotions (être à
l’écoute)
Grâce à l’objet transitionnel
Grâce aux rites d’accueil, de
départ ; aux repères
Se faire confiance entre adulte et
enfant
Par la verbalisation
Ne pas juger les enfants dans ce
qu’ils font
Vigilance,
sensibilisation
aux:
Douces violences
L’autonomie
Objectif 1
Objectif 2
-
Être en
individualité dans
un groupe
-
Être plus libre,
indépendant
-
Se sentir plus grand
dans ses
compétences
-
-
Moyens
Pour être en sécurité
affective
Pour être en sécurité
physique
Pour
savoir
se
séparer
Pour
se
sentir
responsable (de soi,
de son doudou, …)
Pour
se
sentir
impliqué (avec des
responsabilités)
Pour faire ses choix
Pour se hisser vers le
haut
Pour
favoriser
l’entraide, le partage
parce que c’est
gratifiant
Pour développer le
plaisir, la créativité
-
-
-
8
Grâce à l’objet transitionnel
Grâce à l’aménagement de
l’espace
Par la gestion des conflits
Par le choix du mobilier, des
jeux
Grâce aux repères
Par des rites de séparation
En aidant à grandir
En proposant des activités
En laissant faire
Par le jeu libre
En laissant la liberté de
mouvement
En laissant la liberté de parole à
l’enfant
En proposant des activités
adaptées aux compétences de
l’enfant
Faire évoluer les jeux et les
activités en fonction des
capacités
Valoriser, favoriser, aider dans
ses actions
Proposer des jeux collectifs ou
de société
En jeux libres, l’adulte peut être
médiateur entre les enfants
Laisser la liberté d’utilisation des
outils
Proposer du choix (un peu mais
pas trop)
Être jovial et savoir apprécier les
bons moments
Le Respect
Objectif 1
Objectif 2
-
Respecter
l’autre permet
d’avoir du
respect en
retour
Moyens
Suivre le rythme
physiologique
-
-
Respecter
l’individualité
chacun
de
-
-
Accepter
différences
les
-
-
Valoriser les actions
Le respect
amène à
l’estime de soi
-
-
-
-
Prendre en compte
les choix, les envies
de chacun
Amener un cadre
sécurisant
Reconnaître l’autre
9
-
Adaptation aux besoins de l’enfant
(sommeil, alimentation)
Adaptation au rythme physique
(envie de courir, sauter…)
Adaptation au besoin d’autonomie
de chacun
Respect de l’environnement
Prise en compte de la personnalité
de chacun
Prise en compte de la pudeur de
l’enfant
Secret professionnel, transmission
individuelle
Pluridisciplinarité
et
partage
d’expérience
Prise en compte de la culture
Prise en compte de l’éducation des
parents
Accepter la régression et la
progression de l’enfant
Avoir un regard bienveillant pour
l’autre
Accompagner l’autre dans ses
évolutions
(découverte
de
l’enfant, besoin de formation d’un
professionnel)
Savoir attendre la fin d’une action
de l’autre (transition)
Être à l’écoute
Aider l’enfant dans ses choix
Aménagement de l’espace
Disponibilité
Être à l’écoute des envies
Accompagnement individuel dans
les évolutions personnelles
L’Intégration et la Socialisation
Objectif 1
Objectif 2
Moyens
-
Pour exprimer ses
émotions
-
-
Pour être en lien
avec les autres
-
-
Pour partager
avec les autres
Pour faire partie
d’une société
-
Pour communiquer
Pour faire partie
d’un groupe
-
-
Pour s’épanouir
-
Pour s’ouvrir aux
autres
Pour accepter les
différences
-
-
Pour apprendre
de nouvelles
choses
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-
Être à l’écoute des
questionnements qu’ils ont sur
leurs différences
Transmissions
Choix de matériel, de jeux, de
supports pédagogiques
Parole de l’adulte vers les enfants
sur leurs différences
Accepter les règles et les limites
Être ouvert aux autres
Adaptation pour rentrer dans le
groupe
Être connu dans son groupe,
appartenance à un groupe
Repères / rituels dans son groupe
(lits, casiers, porte-manteaux, …)
Par la tolérance
Par la prise en compte des
individualités quelque soit la
différence (sexe, handicap,
culture, couleur de peau, …)
Avoir une autre ouverture. Quel
discours on a auprès des enfants
et des parents (stigmatisation
dans les jeux suivant le sexe)
Être à l’écoute et être ouvert
Être humble (sur le même pied
d’égalité) : différence entre la
tyrannie et l’autorité
LES MOYENS MIS EN PLACE
I- L’accueil
A- L’adaptation de l’enfant et de ses parents
L’adaptation permet à l’enfant de s’habituer doucement aux personnes, aux lieux et
d’accepter la séparation. Un professionnel est désigné comme référent de l’enfant dès le début
de l’accueil. Celui-ci suivra donc l’adaptation de l’enfant et de ses parents. C’est un
interlocuteur privilégié pour ces derniers.
Au fur et à mesure, le référent passera le relais au reste de l’équipe pour que chacun apprenne
à se connaître.
Le processus d’adaptation s’applique aussi aux parents pour que la structure devienne un
lieu commun où le dialogue prime. Il est important d’établir une relation de confiance entre
enfant/professionnelle/parents. Il est du rôle du professionnel de mettre à l’aise les parents
malgré les contraintes de la collectivité (ex : rigidité du règlement) en prenant appui sur le
projet pédagogique. Notre protocole d’adaptation s’étale sur trois semaines environ selon la
capacité à s’adapter de l’enfant :
-
½ heure l’enfant avec son parent
-
½ heure l’enfant seul puis 1h, 2h, 3h, 4h,… jusqu’à arriver au temps prévu d’accueil
tout en incluant au fur et à mesure un temps repas, un temps sieste,…
B- L’accueil individualisé de l’enfant et de ses parents au quotidien
Chaque enfant est accueilli individuellement au multi-accueil et reconnu comme une
personne.
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1- Faciliter la séparation entre l’enfant et le parent
A l’accueil, il faut prendre en compte la difficulté à se séparer tant du parent que de
l’enfant.
L’aménagement de l’espace doit être réfléchi pour que chaque enfant puisse trouver un
intérêt dans les jeux proposés.
L’équipe invite les parents à accompagner l’enfant vers un jeu afin de commencer à
jouer avant la séparation (sans pour autant que le parent s’y installe trop longtemps). L’enfant
aura un jeu sur lequel revenir après le départ de son parent.
Lorsque la séparation est problématique, les professionnels expliquent aux parents l’intérêt
que le temps des « au-revoir » ne s’éternise pas.
2- Les transmissions
Les transmissions doivent restées discrètes et ne concernent que l’enfant et son parent.
Il est important que deux professionnels soient présents pendant les transmissions, un pour
rester auprès des enfants et l’autre pour accueillir les parents (le matin comme le soir). En cas
de transmission délicate, il sera possible pour le professionnel de sortir de la pièce.
La retranscription des transmissions doit être fidèle, tant le matin dans ce que nous dit
le parent que le soir lorsqu’on lit la transmission de nos collègues (pas d’interprétation ni de
jugements de valeurs).
De même, l’enfant doit rester acteur et peut lui-même exprimer ses émotions. Lorsque
le professionnel relate sa journée, l’enfant peut lui aussi commenter.
L’important lors des transmissions est de prendre en compte les émotions de l’enfant
même si parfois des questions sur leur rythme ou leur état de santé semblent inévitables.
Il est essentiel que les professionnels commentent les activités de l’enfant en prenant en
compte ses ressentis (ex : activité : l’enfant a joué dans le jardin ; ressenti :il a eu l’air d’aimer
regarder les canards au bord de la rivière)
Néanmoins, le professionnel n’est pas obligé de tout dire aux parents pour garder le
jardin secret de l’enfant.
Les éléments négatifs de la journée de l’enfant doivent être dits aux parents mais il ne
faut pas oublier de relativiser en décrivant des moments positifs de son temps au multiaccueil.
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C- Accueil de l’enfant porteur de handicap
Convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989 :
Elle pose des principes fondamentaux : tout enfant a droit à la vie et dans ce cadre mérite
d’être protégé et accompagné dans son développement par ses parents, appuyés par l’Etat et
les institutions qu’il crée à cet effet pour veiller à son bien-être.
A cet égard le petit enfant porteur de handicap doit faire l’objet d’une attention
particulière. Il est spécifiquement cité dans la convention comme ayant le droit de mener une
vie décente.
Afin d’y parvenir, il doit pouvoir bénéficier d’un soutien spécifique qui renforcera ses
chances d’accéder dans la dignité à un maximum d’autonomie en ayant accès à la vie en
collectivité. Ainsi que des soins spéciaux si besoin, un accompagnement et un soutien pour
ses parents, un droit à l’intégration sociale et à l’épanouissement personnel doivent lui être
garantis par l’Etat.
Loi du 30 Juin 1975 d’orientation en faveur des personnes handicapées :
Pour nous, c’est un droit pour l’enfant porteur de handicap d’être accueilli dans une
structure préscolaire pour la socialisation.
L’enfant sera accueilli par une équipe pluridisciplinaire, pour une prise en charge globale.
1.
Objectifs
-
Favoriser le développement psychomoteur de l’enfant porteur de handicap au même
titre que n’importe quel autre enfant.
-
Prise en charge de l’enfant et de sa famille, dans la découverte de la collectivité.
-
Travail en réseau avec la famille.
2.
Moyens
Projet pédagogique et travail d’équipe
Le projet éducatif est issu d’un travail d’équipe. C’est donc un projet d’équipe.
La qualité d’accueil de l’enfant porteur de handicap reflète celle de tous les autres enfants. Le
questionnement, l’observation, la prise de recul doit se faire de la même manière pour tous les
enfants ; garder une distance professionnelle est primordiale.
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La formation (collective ou individuelle), l’analyse de la pratique est un moyen de
prendre du recul sur sa pratique professionnelle et de l’ajuster.
On note aussi l’importance du désir de se former et de s’informer soi-même.
Accueil de l’enfant handicapé et de sa famille
-
Lorsque les difficultés de l’enfant se révèlent au sein du Multi-accueil
Observations de l’équipe et partage de ces observations. Partage avec les familles de nos
observations concrètes. Rester dans le dialogue au maximum malgré un déni possible de la
part des parents.
L’équipe doit pouvoir être assurée de ses compétences professionnelles auprès de l’enfant et
de ses parents. Chaque professionnelle doit reconnaître ses limites dans son domaine de
compétences.
Orientation vers des structures extérieures en concertation avec les parents.
-
Lorsque la difficulté de l’enfant est connue
Accueillir l’enfant porteur de handicap dans le groupe de son âge tout en prenant en compte
sa singularité.
Adaptation suivant le projet pédagogique comme pour chaque enfant. Le processus peut être
plus ou moins long suivant le comportement de l’enfant et de ses parents. Laisser le temps à
l’enfant de s’intégrer.
Accompagnement de l’enfant au quotidien suivant les objectifs éducatifs (être dans l’éveil,
favoriser son développement et son autonomie, …)
Proposer des activités de groupe auquel l’enfant handicapé puisse participer, suivant ses
intérêts et ses envies.
Evaluation du projet d’accueil de l’enfant : Après le départ de l’enfant handicapé, prendre du
recul, analyser l’expérience vécue et relever les améliorations pouvant être faites sur l’accueil
de tous les enfants.
Partenariat
Identifier les partenaires pour savoir orienter chaque enfant et sa famille selon ses besoins.
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Travailler en réseau avec les partenaires : « faire du lien », pendant l’accueil de l’enfant, mais
prévoir l’après, une fois l’enfant parti du multi-accueil.
Les professionnelles ne doivent pas se centrer sur le handicap de l’enfant, mais il faut prendre
en compte les besoins singuliers de chaque enfant.
Prendre en compte le handicap, mais sans le mettre en avant pour autant.
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II- Les jeux et les activités
La principale activité de l’enfant est le jeu libre. Il n’y a pas de condition de résultat.
« Jeux après jeux, je deviens « JE » ».
« L’activité ludique de l’enfant présente plusieurs caractéristiques, dont la première est
son importance vitale pour l’enfant, c’est un besoin aussi vital que manger et dormir. On
considère qu’un enfant qui ne joue pas est un enfant malade ou perturbé. Le jeu paraît donc
indispensable à son développement… C’est une activité qui se suffit à elle-même et implique
toutes les capacités de l’enfant au fur et à mesure qu’elles se développent (sensorielles,
verbales, motrices) », Tourette et Guidetti, 1994
A- Proposer sans imposer
L’enfant doit toujours avoir le choix de ses jeux et de participer ou non à une activité. Les
approches de l’adulte et l’enfant sont différentes. L’enfant peut détourner l’usage premier du
jeu et cela développera sa créativité.
Lorsque le professionnel installe une activité, il peut ne pas l’annoncer pour laisser libre choix
aux enfants de venir au moment où il le souhaite.
De même, si l’on coupe l’enfant dans son jeu (pour aller changer sa couche par exemple), il
semble important de le prévenir avant afin de le frustrer le moins possible. Pour cela,
l’observation du jeu de l’enfant semble nécessaire.
B- L’observation et la disponibilité
Pour que l’enfant se sente en sécurité et donc libre dans ses jeux, il est primordial que
l’adulte soit présent psychiquement et physiquement et qu’il porte un regard bienveillant et
sécurisant sur l’enfant.
Pour cela, il paraît nécessaire d’éviter les discussions entre professionnels au dessus de la tête
des enfants. L’observation des enfants n’en sera que meilleure et efficace.
Etre en position d’observation peut laisser paraître « ne rien faire ». Or, laisser jouer l’enfant
tout en l’observant, ce n’est pas rien faire.
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C- L’aménagement de l’espace
L’aménagement de l’espace doit être adaptée aux besoins du groupe d’enfants (leurs âges,
leurs compétences, leurs besoins, …)
En premier lieu, il semble important que l’espace soit sécurisé (mobilier à hauteur d’enfants,
barrières, …)
Pour que les enfants jouent en petits groupes, nous matérialisons des coins à l’aide de
tapis, de meubles, de barrières. Chaque coin est destiné à un groupe de jeux :
-
Jeux d’imitation et symboliques
-
Jeux moteurs
-
Jeux sensoriels
-
Jeux de table (motricité fine, manipulation, jeux à règles)
Il faut éviter de surcharger l’espace avec trop de jeux sinon l’enfant s’éparpille. Pour
que l’enfant ait des repères en retrouvant les mêmes jeux, nous privilégierons de changer les
jeux mensuellement ou tous les 2 mois.
Dans la section des lucioles, très peu de jeux sont proposés pour favoriser l’éveil
corporel et sensoriel des enfants (quelques hochets, des modules moteurs, …)
Beaucoup de mobiles permettent aussi l’éveil des bébés qui sont allongés sur le tapis, afin de
couper la hauteur du plafond.
L’aménagement doit être réfléchi afin de permettre à l’enfant d’être libre de ses
mouvements dans l’espace (couper les grands espaces et lignes droites, …) et ne pas entendre
des « non » toute la journée.
Dans le choix de jeu, il semble important à l’équipe d’avoir « beaucoup de pareil et un
peu de pas pareil » (M. Haag). En effet, si on lui propose toujours le même jeu, cela permet à
l’enfant de le faire évoluer dans le temps. De même, pour atténuer le nombre de conflits, il est
nécessaire d’avoir des jeux en double, voire en triple exemplaires.
Les jeux d’imitation (notamment) doivent être installés avant l’arrivée des enfants (dînette
servie sur la table, animaux dans la ferme,…)
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D- Le temps du jeu
Il est important de faire ranger l’enfant à la fin de son jeu ou de l’activité. L’adulte doit
accompagner l’enfant dans le rangement de ce à quoi il a joué. C’est une façon de respecter
les jouets et les autres enfants qui y joueront plus tard. D’une façon générale, les enfants
joueront mieux dans une salle avec des coins rangés et installés.
De même, pour aider les enfants à ranger, les photos des jeux sur les étagères permettent
aux enfants de le faire eux-mêmes de façon ludique.
E- La créativité
Pour créer l’envie de créativité chez certains enfants, il faut mettre du matériel à
disposition.
Pour créer, on a besoin d'être à l'aise et on a besoin aussi d'une ambiance détendue.
L’enfant a besoin de se sentir lui-même en sécurité affective et physique. Les tables peuvent
être déplacées, des tapis peuvent se dérouler pour pratiquer pâte à modeler ou grands dessins
sur le sol ... Par les dessins exposés, les couleurs, le matériel, le lieu même doit favoriser une
liberté de mouvement indispensable à la créativité.
Lorsqu’un enfant crée, ne pas faire de jugement de valeurs, on l’encourage. (ex : éviter de
dire « c’est beau », ou pas).
Laisser inventer l’enfant dans la joie.
18
III –L’observation
« Observer, c’est transmettre ses capacités d’attention » - B. GOLSE. Etre attentif aux
enfants permet de favoriser leur attention.
L’observation est un outil de travail, pour mieux ajuster notre pratique aux besoins des
enfants.
Les différentes observations doivent être objectives et de ce fait être utilisées en analyse
de la pratique professionnelle.
L’observation peut servir à suivre le développement de l’enfant sur le plan psychomoteur,
mais peut également aider à résoudre des comportements difficiles en l’analysant
-
Se mettre en retrait
-
Elle doit être objective
-
Ne pas interpréter, ne pas chercher d’explication, ne pas juger
-
Prendre en note ce que l’on a vu et non pas ce que l’on aurait voulu voir
-
Evaluer l’enfant et ne pas le comparer
-
Pour qu’une observation soit valable, il faut la comparer à une autre qu’on aura faite
dans le même contexte
19
IV – Les limites
« La manière dont nous allons poser des limites va être un modèle d’agir, sur lequel l’enfant
s’appuiera. Il fera comme nous avons fait avec lui.
Si nous avons des gestes irrespectueux vis à vis de lui, il répètera lui-même ces gestes sur
autrui, et souvent sur plus faible que lui, comme nous avions fait à son égard. […] Il apparait
évident que si l’adulte a des difficultés à fixer des limites ou lui apprendre à respecter une
règle, l’enfant, àson tour, sera en difficulté. » Charlotte ARGOD, Métiers de la petite enfance,
n°184 – avril 2012
-
Le « non » est structurant. La fermeté est « contenante » pour l’enfant.
-
Une règle doit être claire. « Ce n’est pas bien » ne veut rien dire pour l’enfant.
-
L’enfant cherche les limites pour se différencier des autres et s’identifier.
-
L’adulte est un miroir pour l’enfant. L’enfant utilisera des techniques que l’adulte a
utilisé avec lui.
-
L’important pour l’enfant, c’est d’être écarté du groupe pour que la frustration soit
moins pesante et non pour « réfléchir à son comportement » (seulement à partir de 6
ans).
-
La règle doit être constante et cohérente : l’adulte doit l’expliquer clairement et
reprendre la règle après une colère de l’enfant, lorsqu’il est plus calme.
-
L’adulte doit aussi exprimer ses émotions « Je suis à bout » plutôt que « Tu es
impossible » : rassurer l’enfant.
-
Il est important de différencier l’acte de l’acteur : « Ce que tu as fait n’est pas gentil »
plutôt que « Tu n’es pas gentil ».
-
Ne pas répondre en miroir : Tu me pinces, je te pince
-
Pas de chantage affectif
-
Une sanction ne doit pas avoir recours à la violence
-
L’enfant apprend par la répétition (besoin de répéter les règles pour les assimiler)
-
Valoriser l’enfant à qui on pose des limites, dans d’autres activités à d’autres moments
de la journée.
-
La phase d’opposition se situe environ à partir de 18 mois
-
C’est à l’adulte d’accompagner l’enfant dans cette phase afin d’avoir un cadre
sécurisant
20
-
Faire attention à la stigmatisation des enfants toujours en conflits : essayer de voir
d’autres côtés positifs de l’enfant !
-
Faire attention également aux enfants que l’on ne voit pas faire !
Autorité / Autoritarisme
L’autoritarisme est le contraire de l’autorité. L’autorité serait basée sur l’empathie (se
mettre à la place d’autrui) et la compréhension.
Autorité
Autoritarisme
-
Légitime
-
Arbitraire
-
Amène un sentiment de sécurité
-
Amène un sentiment de peur
-
Relation bienveillante de l’adulte
-
Toute puissance de l’adulte sur
-
L’adulte amène une sanction en
cas de non-respect des règles
l’enfant
-
L’adulte amène une punition en
cas de non-respect des règles
« La sanction n’a une valeur que parce qu’elle est objective » Anna TARDOS
Définition Tardos / Dolto :
Punir : Faire subir le châtiment de sa faute (exple : Tu as tapé, je te tape)
Sanctionner : Concrétiser le sens d’une limite tout en positionnant l’enfant comme sujet et en
le rendant acteur de son éducation (exple : Tu as craché sur la fenêtre, tu prends la lingette et
tu nettoies)
21
V – LA COMMUNICATION
A- Avec les enfants :
-
Employer un langage correct et adapté, pas de « parlé bébé »
-
Maitriser un vocabulaire varié.
-
Mettre des mots sur ce qu’il se passe (avertir lorsqu’on fait quelque chose à l’enfant) :
verbalisation
-
Ne pas parler au-dessus de la tête des enfants.
-
Expliquer clairement le déroulement d’une journée à un enfant qui pleure…
-
Se mettre à la hauteur de l’enfant pour lui parler.
-
Verbaliser tout au long de la journée ce qui va se passer
Prendre en compte la communication non-verbale :
Source : Wikipédia :
La communication non-verbale (ou langage du corps) désigne dans une conversation tout
échange n'ayant pas recours à la parole. Le langage du corps ne repose pas sur les mots, mais
sur les gestes, les attitudes les mimiques ou les odeurs. La communication non verbale
s'intéresse aussi à l'environnement, c'est-à-dire le lieu dans lequel les interactions ont lieu.
Le corps fait passer un message aussi efficace que les mots qu'on prononce. De plus, les
interlocuteurs réagissent sans s'en rendre compte aux messages non-verbaux mutuels; les
interactions qui traversent un dialogue conduisent ou non à un accord entre les interlocuteurs.
La façon dont on s’adresse à l’enfant, dont on va s’occuper de lui lors des soins, des
activités, du portage est aussi importante que ce qui est verbalisé.
« Un autre facteur qui influence de manière déterminante l’état d’éveil calme et attentif,
c’est le handling et le holding »
Winnicott :
HANDLING : soins, manipulations de l’enfant (toilettes, habillage, caresses, échanges
cutanés…)
HOLDING : maintien, soutien de l’enfant, d’un point de vue physique et psychique
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B- Avec les parents :
Orale
Lors des transmissions auprès des parents, nous devons :
*être discret pour l’échange des informations (ex : les autres parents n’ont pas besoin de
savoir qu’untel ou untel a eu de la fièvre, a été malade, mordu,…).
*Eloigner, ou dire à un enfant d’aller jouer, s’il écoute les transmissions d’un autre enfant
qui ne le concerne pas.
* Faire attention à ne pas répondre aux parents sans être sûre : se laisser le droit de dire
qu’on ne sait pas et répondre après s’être renseigné ou en avoir parlé en équipe.
* Avoir un discours cohérent car l’équipe étant nombreuse ainsi que les supports, cela
nécessite l’importance d’un discours cohérent face aux parents (info divers, respect du
règlement,…).
Nous restons à la disposition des parents pour toutes questions particulières et pouvons
leur proposer des lectures d’articles, flyers ; ou même leurs proposer des contacts avec
d’autres services petite enfance (PMI, CPEF ou donner le numéro de téléphone gratuit et
anonyme de l’école de parents…)
Nous proposons d’accrocher un « livre », destiné à répondre aux questions les plus
courantes qui serait à disposition des parents dans le hall ou l’atrium afin que les parents
puissent consulter... (ex : alimentation, comment réagir face à une colère, sommeil….). Il
faudrait que ce support soit plastifié rapide à lire.
Ecrite
Le cahier de vie est un support qui nous permet de faire passer et échanger des
informations,....
Des articles qui seraient remis aux parents de main à main sur des thèmes divers.
23
C- Entre professionnels :
Il y a des informations que l’on se transmet à l’oral. Lors de l’arrivée de la personne du
soir nous transmettons les activités réalisées le matin, mais attention de ne pas parler audessus de la tête des enfants, ni des enfants et de leurs parents.
Il est important que les transmissions soient faites avant chaque changement d’équipe.
Nous avons aussi un cahier de transmission par enfant pour les suivre dans le quotidien.
Un cahier de transmission d’équipe : qui est lu chaque jour par tous les professionnels
Un cahier de réunion d’équipe (de section / mensuelle) : une prise de notes est faite à
chaque réunion afin de garder une trace écrite de ce qui a été décidé et dit.Auparavant, toute
personne absente aura laissé ses questions.
Un classeur de fiches d’observation : une fiche par enfant où chaque professionnel
peut noter les observations faites des enfants. Il permet de suivre l’évolution d’un
comportement ou du développement psychomoteur.
D- Avec les partenaires :
- Bibliothèque
- Musée
- MJO
- Mairie
- PMI
- CPEF
- Ecole
- CAF
- Intervenant musique, Yoga (à budgétiser auprès de la CCO)
24
VI - LE TRAVAIL AVEC LES PARENTS
A – Les objectifs
-
Tendre vers une coéducation :
Dans la limite de leurs possibilités, les professionnels tendent vers une coéducation.
Ecouter les principes d’éducation des parents et s’y adapter au maximum.
-
Echanger au maximum :
Pour expliquer notre façon de travailler
Pour que le parent soit rassuré/entendu
Etablir des relations de confiance (à partir d’une relation privilégiée pendant le temps
d’adaptation)
B– Les moyens
-
Ecoute et échange au quotidien lors des transmissions orales.
Il est important de relever certaines bribes d’informations que les parents nous
donnent au quotidien pour pouvoir en rediscuter par la suite. Il est parfois difficile
pour les parents de nous parler de leur problème.
A nous de mettre de côté tout préjugé ou jugement et d’être empathique envers eux en
les orientant vers différentes solutions.
-
Le cahier de vie est un support à l’échange. Il nous permet de faire passer des infos sur
le développement de l’enfant (articles, …)
Nous mettons aussi des photos de l‘enfant au fur et à mesure de son accueil et invitons
les parents à en faire autant.
-
Le conseil de crèche réunit des parents délégués qui peuvent proposer des nouvelles
idées de projets et nous font remonter les demandes de l’ensemble des parents.
C’est aussi un moment où l’équipe peut présenter des projets, des nouveaux thèmes.
25
-
Les réunions à thème permettraient aux parents de s’exprimer sur des difficultés
rencontrées avec leurs enfants. Un thème serait abordé par soirée dans une ambiance
conviviale (dans une salle de jeux, assis sur des tapis et des coussins). Nous pourrions
apporter notre expérience et des petits points de théorie, mais le but étant l’échange
entre parents.
-
Premier entretien d’inscription auprès de la direction : les parents sont accueillis par la
direction avant l’adaptation. Ils leur est expliqué notre façon de travailler, notre
règlement de fonctionnement et une visite des locaux est réalisée.
-
La direction est régulièrement présente auprès des enfants, que ce soit à l’accueil ou
tout au long de la journée. Cela permet d’être proche des familles et de pouvoir
rencontrer les parents, pour un soutien à la parentalité, en cas de difficultés, ou de les
orienter vers tout organismes compétents.
Le bureau de la direction reste ouvert à toutes discussions avec les parents, en toute
discrétion.
26
VII - LES REPAS
A- L’organisation au préalable
L’organisation au préalable entre le personnel de cuisine et le personnel auprès des enfants
est indispensable. Elle permet que le temps du repas arrive dans une ambiance sereine.
Pour cela, il faut que tout soit prêt :
-
repérer les particularités des repas des enfants (différentes textures : haché/mixé,
différents régimes alimentaires : sans viande, sans porc, …)
-
que la vaisselle soit sortie
-
que les plateaux soit en place et préparé : avec pot à eau, serviettes, gants de toilette
humides
-
que le plateau pour le sale avec poubelles de table, essuie tout
Pour le groupe des Lucioles, il est possible d’anticiper le repas et son organisation en
préparant les biberons à l’avance par exemple, avec toute la traçabilité que cela implique (date
et heure de préparation, signature de l’agent qui le fait)
B- Se poser avec les enfants
Le temps du repas est un moment calme et propice à la communication.
Pour un temps calme, l’adulte doit être assis avec les enfants lors de leurs repas afin de
canaliser le groupe et de partager un moment de convivialité. C’est l’occasion de revenir sur
les activités de la matinée.
Compte tenu que les professionnels prennent leurs pauses pendant le temps de repas des
enfants, il est difficile d’assurer un minimum de continuité. Il est donc conclu en équipe que
la personne de coupé chez les Coccinelles et les personnes de coupé et du soir chez les
Papillons doivent rester constamment assises auprès des enfants, du début à la fin du repas.
Pour le groupe des Lucioles, l’adulte donne un repas à un enfant à la fois. De plus, quand cela
est possible, un adulte reste disponible pour les enfants qui ne mangent pas pendant que
d’autres donnent à manger. De même, il semble indispensable que l’adulte verbalise le fait de
patienter pour les enfants réclamant leurs repas.
Que ce soit chez les coccinelles ou les papillons, nous favorisons des petites tables (5 enfants
maximum par table).
27
C- Le goût
Pour favoriser l’envie de l’enfant, il semble important de lui présenter les aliments dans
son assiette. Il semble évident aussi de ne pas mélanger les différents aliments si l’enfant n’en
aime pas un.
La présentation est par ailleurs à soigner dans la mesure du possible.
Des ateliers cuisine avec différents aliments peuvent aussi être envisagés pour favoriser,
l’éveil à une nourriture plus diverse (ex : fabrication de cake aux légumes), de même en
participant à la semaine du goût,par le biais du fournisseur alimentaire et de jeux et d’ateliers
de découverte.
D- L’autonomie
L’adulte s’adapte au degré d’autonomie de chaque enfant et de son groupe.
Le groupe des Coccinelles est servi à 11h20 et recevra son repas au fur et à mesure,
d’abord le plat dans une assiette, ensuite le fromage puis le dessert. Puis tout au long de
l’année, le repas est évolutif, en même temps que les enfants grandissent. Ils passent de
l’assiette au plateau, du bec verseur au verre, de la cuillère à la fourchette et au couteau, de la
chaise haute au repas à table sur une petite chaise.
L’enfant devient de plus en plus autonome en mangeant avec les plateaux, il voit
l’intégralité de son plat et peux le manger dans l’ordre qu’il souhaite.
Le groupe des Papillons est servi à 11h30 et recevra la totalité de son repas dans un
plateau. Les couteaux seront donnés seulement aux enfants des Papillons, étant un groupe
d’enfants plus grands et plus autonomes.
Les professionnels peuvent faire évoluer l’autonomie du groupe et de chacun tout au
long de l’année : aller chercher sa serviette et son verre, passage du bec verseur au verre, les
uns peuvent apporter aux autres,…
Quand l’enfant commence à manger seul, l’adulte peut prendre une deuxième cuillère
afin de le laisser autonome sans pour autant le mettre en échec. L’enfant commence souvent à
manger seul avec ses doigts (découverte sensorielle), toutefois, l’adulte doit aussi le stimuler à
utiliser ses couverts.
28
Lors du repas, l’enfant doit rester libre de ses choix, l’adulte propose sans forcer. Les
aliments sont imposés mais l’enfant décide s’il les mange ou pas.
Le professionnel donnera toujours à l’enfant l’intégralité du repas ou goûter, même si ce
dernier a pour habitude de ne pas manger un certain aliment.
29
VIII - LE SOMMEIL
A- Le respect du rythme
Il convient de respecter le rythme de l’enfant.
Pour cela, il semble important de repérer les clignotants de l’endormissement (un enfant
qui s’allonge, qui baille, un enfant qui reprend son doudou, énervements ou agressivité,…) et
de le coucher selon ses besoins. Par ailleurs, on ne réveillera jamais un enfant qui dort et on
laissera le temps à l’enfant de se réveiller dans la mesure du possible. Dans le sens inverse, on
lèvera l’enfant au bout d’une demi-heure/ trois quart d’heure s’il n’arrive pas à s’endormir.
B- Un accompagnement individuel
Pour accompagner l’enfant au sommeil, on tend vers l’individuel au maximum.
Après le repas, certains enfants ont besoin de jouer librement, d’autres aiment écouter des
histoires. Il convient donc qu’un adulte soit dans la salle de jeux avec les enfants pour repérer
les enfants qui ont le plus sommeil et transmettre à son collègue qui va l’accompagner au
change et dans la chambre.
L’accompagnement au sommeil est un moment calme et privilégié avec l’adulte où ce
dernier doit être calme également. Cela permet à l’enfant de sentir en sécurité physique et
affective. Il faut donc mettre en place des rituels avant l’endormissement (doudou, musique,
histoires,…). Le professionnel qui accompagne l’enfant dans son lit peut aussi lui expliquer ce
qui se passera pour lui après la sieste, qui viendra le chercher,…
Dans un souci de sécurité affective, nous essayons autant que possible d’attribuer
toujours le même lit à chaque enfant même s’il le partage avec d’autres ces jours d’absences.
Pour les plus petits en lits à barreaux, les turbulettes permettront de retrouver un rituel de la
maison et d’être contenu. Toutefois, on demandera un pyjama aux enfants dit d’âge
« moyen » qui sont en lit bas, afin d’éviter des accidents en sortant du lit.
Pour certains enfants qui ont des difficultés à s’endormir, l’important est de tenter de
les sécuriser par divers moyens. Parfois, la musique, la poussette, le transat, le cosy personnel
à l’enfant,… permettent de contenir l’enfant et de le rassurer. Au fur et à mesure que l’enfant
est à l’aise, on peut lui proposer d’aller dormir dans un lit.
30
De même, certains enfants de par leur culture ont été habitués à être endormis dans les bras.
Par la poussette, ils peuvent retrouver ses sensations de bercement.
31
IX- LE DOUDOU, OBJET TRANSITIONNEL
A- Définition
Le doudou est un objet transitionnel fétiche des enfants. Il est utilisé par un enfant à partir
de l’âge de 4 mois pour représenter une présence rassurante (comme la mère).
Il permet de faire un lien et de se sentir en sécurité grâce à l’odeur de l’objet.
Donald Winnicott fut le 1er à parler d’objet transitionnel au début des années 1950.
Cf. Annexe 1
B- Au multi-accueil
Au multi accueil, nous souhaitons que l’enfant arrive le matin avec ses parents et son
doudou afin de faciliter la séparation et sécuriser l’enfant. Il est important d’expliquer l’intérêt
et l’importance de l’objet transitionnel aux parents et d’autant plus lorsque la séparation est
difficile. Ce dernier doit être noté au prénom de l’enfant.
Lors de la journée, nous sollicitons l’enfant à déposer son objet transitionnel dans les
casiers ou pochette à doudou afin qu’il apprenne à se détacher de ce dernier. Nous pouvons le
responsabiliser en lui demandant d’aller le poser dans un casier ou pochette à « doudou ».
Nous souhaitons que l’objet transitionnel reste à disposition, afin de sécuriser l’enfant et
qu’il sache qu’il y a accès(arrivée / départ des parents, fatigue, chute, temps calme).
Cependant nous lui demandons de le poser surtout pour les activités, le repas, toilette…
Si un enfant éprouve des difficultés à se séparer de l’objet transitionnel, nous
n’hésitons pas à faire du cas par cas :
Nous pouvons lui proposer, lors d’un repas de le poser sur une chaise à coté de lui,
pour les sorties il peut s’asseoir avec lui dehors,…
Dans la salle de jeux, il est possible de jouer avec son doudou. Il peut devenir objet et être un
support du jeu.
Lorsqu’il devient un obstacle à la communication (tétine) ou au jeu, nous incitons
l’enfant à aller le poser, à l’endroit où il saura le retrouver : les poches ou casiers à doudous.
32
En tant que professionnels, il est important lorsqu’un enfant change de groupe de le
faire passer avec son objet transitionnel (ex : enfants du groupe des lucioles et des papillons
qui passent le soir chez les coccinelles.)
Lors d’une colère d’un enfant, selon la cause de cette dernière, le professionnel sera à
même de décider si l’enfant peut aller chercher son objet transitionnel ou pas.
Nous essayons de respecter les choix des parents quant à leurs demandes concernant les
objets transitionnels de leur enfant. Par exemple :
-
Pas de tétine pendant la journée et uniquement pour la sieste
-
Laisser le doudou dans le casier pour éviter qu’il traîne partout, …
Nous essayons de tendre vers les souhaits des parents. Mais si cela est trop difficile pour
l’enfant, nous lui redonnerons tout en l’incitant à le poser par la suite
33
X - Les soins et l’hygiène et l’acquisition de la propreté
A- Les soins et l’hygiène :
Faire la toilette d’un enfant, c’est prendre soin de son corps et c’est une nécessité. La peau
du nourrisson est fragile. Elle nécessite des soins particuliers : soins d’hygiène, fréquence des
changes. La peau du nourrisson est extrêmement fine et elle est très sensible aux infections.
Nous changeons les couches des enfants aussi souvent qu’ils en ont besoin.
En collectivité, nous suivons des protocoles établis par la directrice infirmière.
Les soins sont des moments individualisés avec l’enfant propice à une relation
d’échange avec une approche pour dédramatiser certains soins (Lavage de nez, prise de
température)
Nous sommes attentifs à la pudeur de l’enfant et à l’intégrité du corps, en faisant les soins à
l’enfant dans les salles de change et dans l’individualité.
Au multi accueil, lorsqu’un enfant arrive sale, nous le nettoyons pour son confort, mais
nous ne sommes pas là pour le doucher.
Nous essayons de sensibiliser les parents à l’importance de l’hygiène.
Nous ne donnerons une douche ou un bain qu’en cas exceptionnel (selles débordantes,
vomissements abondants).
Nous sensibilisons au maximum l’enfant à l’hygiène : lavage des mains, avant chaque
repas, après le passage aux toilettes ; visage et mains avec un gant de toilette après chaque
repas, …
B- L’acquisition de la propreté :
Au multi-accueil, nous insistons sur le fait que les parents doivent écouter l’envie de
l’enfant et de respecter ses choix sur la suppression de la couche ou pas.
Vouloir aller trop vite peut avoir l’effet inverse escompté.
34
Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical » :
Aptitude d'un enfant à maîtriser ses fonctions de miction et de défécation, de jour comme de
nuit.
Étape essentielle de l'autonomie de l'enfant, l'acquisition de la propreté s'effectue en général
au cours de la 2e ou la 3e année pour la propreté de jour et entre 2 et 4 ans, selon les enfants,
pour la propreté nocturne. Elle relève d'un processus naturel : à un stade de son
développement, l'enfant est apte à devenir propre « de lui-même » sans devoir être contraint à
un apprentissage.
L'acquisition de la propreté requiert trois facteurs conjugués : une maturation physiologique
(maturation des nerfs moteurs qui contrôlent les sphincters et des nerfs sensitifs permettant à
l'enfant de sentir que sa vessie est pleine ou que son intestin contient des selles), une
maturation intellectuelle (l'enfant doit pouvoir prendre conscience de son besoin et pouvoir
communiquer avec l'adulte pour demander son aide), une maturation affective (l'enfant doit
désirer s'identifier à l'adulte).
Physiologiquement, un enfant est capable de maitriser ses sphincters lorsqu’il est
capable de monter et descendre des escaliers debout et seul.
Au multi accueil, nous souhaitons travailler en collaboration avec les parents, de ce
fait lorsqu’un parent nous dit qu’il commence à travailler sur l’acquisition de la propreté pour
son enfant nous lui expliquons notre façon de travailler.
Nous précisons aussi aux parents que :
•
nous voulons bien continuer leur démarche à partir de 18 mois
•
au bout de 3 accidents de la part de l’enfant, nous lui remettrons des couches pour
éviter de le mettre en échec et en dédramatisant
•
nous observons l’enfant afin de lui proposer d’aller aux toilettes lorsqu’il commence à
montrer des signes d’envie d’uriner
•
nous demandons aux parents des vêtements de rechange en nombre suffisant
35
Nous rappelons qu’un enfant acquiert la propreté la journée, puis à la sieste et pour
finir la nuit. Les selles quant à elle peuvent mettre plus de temps. C’est une autre étape (on
peut proposer à l’enfant de remettre des couches).
Au multi accueil, nous pensons qu’il est important de valoriser l’enfant qui réussit
l’acquisition de la propreté. Il faut savoir que si l’enfant s’oublie et/oua un accident, on ne
le dispute pas, ceci le mettrait en échec : ce n’est pas grave !
Lorsqu’un enfant ne tient plus sur la table de change, nous les changeons debout. Il ne
faut pas oublier de communiquer avec l’enfant, d’échanger et lui expliquer ce que l’on va
lui faire. Nous ne prenons pas plus d’enfants qu’il y a de toilette dans la salle de change
afin de respecter l’intimité de l’enfant.
Nous pensons à respecter l’enfant, tout le monde n’est pas obligé de savoir qu’il a fait
une selle liquide par exemple. Cependant en tant que professionnelle, nous pensons à le
noter sur nos panneaux de salle de change, dans le cahier de transmission, d’en informer
nos collègues et la direction. Au bout de 3 selles liquides nous contactons aussi les
parents…
Quelques repères :
•
Entre 18 et 24 mois il commence à être capable de maitriser ses sphincters.
•
On ne parle pas d’énurésie avant 5 ans.
36
XI - Les projets
Un projet permet à une équipe d’avancer dans le même sens, d’avoir un fil conducteur,
et évite la routine.
Il faudra faire attention à :
-
Rédiger les projets par écrit (objectifs, moyens, évaluation, photos, …)
-
Un ou deux projets par an par section. Attention à ce qu’il n’y en ai pas trop
-
Noter les observations sur l’évolution des enfants (saute à pieds joints, reste attentif
jusqu’à la fin du livre, …)
A- Le projet pédagogique
Il est la base sur laquelle s’appuie toute personne qui travaille au multi-accueil.
Il est à réévaluer suivant les évolutions de la structure et de son équipe.
B- Les sorties
Tout au long de l’année, nous organisons des sorties (médiathèque, balade, pique-nique)
pour sensibiliser l’enfant à son environnement, à son éveil culturel, favoriser son
développement moteur par la marche, s’oxygéner, aller vers l’autre, découvrir d’autres
structures, …
Notre procédure avant chaque sortie consiste à :
-
Annoncer la sortie aux enfants avant de les préparer (habillage, passage aux WC,
Laisser la liste des enfants et des adultes qui partent à l’extérieur de la structure en
sortie, avec le numéro de téléphone du professionnel et la destination de la balade
-
Donner les consignes aux enfants
Lors d’une sortie dans un lieu public (médiathèque, musée, …), asseoir les enfants en
dehors de l’établissement et donner les consignes
37
-
L’encadrement doit être de 1 adulte pour 2 enfants, dès que l’on sort de la structure, à
pieds ou en poussette
-
L’adulte est responsable de « ses » 2 enfants du départ de la structure jusqu’au retour
Il doit y avoir au moins un professionnel « qualifié » dans les accompagnateurs
Sur le chemin, les professionnelles doivent encadrer la marche : 1 devant, 1 derrière, et
les bénévoles au milieu
38
XII - La formation professionnelle
Elle permet de se remettre en question et de s’ouvrir à de nouvelles propositions.
-
Elle est collective une fois par an sur un thème pédagogique et éducatif
-
Elle est aussi personnelle à chaque professionnel suivant les besoins du service,
l’intérêt de la personne et les besoins d’évolution de chaque professionnel.
-
L’analyse de la pratique
-
Elle passe aussi par la lecture de revues et ouvrages spécialisés
La formation permet aux professionnels d’ajuster leur pratique professionnelle, suivant les
besoins des enfants, les évolutions familiales, les problématiques actuelles, …
39
CONCLUSION
La réalisation de ce projet a permis à chaque professionnel de s’investir et d’être force
de proposition.
De même, les pratiques professionnelles ont pu être remises en question afin de
trouver une cohérence d’équipe entre les différentes sections.
Il semble primordial que ce projet ne reste pas figé dans le temps, mais qu’il puisse
être réajusté à tout moment selon les besoins et les évolutions de la structure et de son équipe.
40
ANNEXE 1
Objet transitionnel, le doudou :
Source : Wikipédia
A-
La désillusion
Peu à peu, l'enfant est amené à percevoir la réalité, autrement dit, à percevoir l'objet
maternel et son angoissante dépendance vis-à-vis de celui-ci. C'est ce qu'on appelle la «
désillusion ». Au cours de cette évolution, de ce passage du subjectif à l'objectif, interviennent
les phénomènes transitionnels ainsi que l'objet transitionnel.
Les phénomènes transitionnels (apparaissant entre 4 et 12 mois) désignent une zone
d'expérience intermédiaire entre sucer son pouce (érotisme oral) et l'ours en peluche avec
lequel l'enfant joue et qu'il investit (relation objectale vraie).
L'objet transitionnel quant à lui qualifie un objet matériel, choisi par le nourrisson et le
jeune enfant (et c'est une condition indispensable) utilisé par exemple au moment de
l'endormissement. Ce phénomène « normal » permet à l'enfant de transiter de la première
relation — orale — à la mère et la « véritable relation d'objet ».
B-
L'objet transitionnel
L'objet transitionnel est donc un objet privilégié, choisi par l'enfant. Il est la première
possession non-moi. Il n'est perçu ni comme faisant partie de la mère, ni comme étant un objet
intérieur. Il permet le cheminement de l'enfant du subjectif vers l'objectif — il sera plus tard
désinvesti et l'espace transitionnel donnera accès au jeu et aux activités culturelles pour
l'adulte.
Objet généralement doux au toucher, il permet au bébé de lutter contre l'angoisse
(angoisse de type dépressif tout particulièrement) en gardant un minimum de sentiment de
contrôle. Même si ce contrôle n'est plus aussi absolu que celui que lui conférait son
omnipotence, il s'agit tout de même d'un contrôle par la manipulation.
L'objet transitionnel devra survivre à l'amour instinctuel et à la haine. Par la suite
quand apparaît et se développe le langage, l'objet transitionnel pourra être nommé.
41
Durant la période d'illusion, la mère présente son sein au moment où l'enfant a le
sentiment illusoire de le créer. Il n'y a pas de réels échanges entre la mère et l'enfant puisque
le sein fait partie de lui-même.
Au cours de la désillusion, l'objet transitionnel fait en quelque sorte interface entre
l'enfant et sa mère, permettant un vécu non angoissant de la séparation.
L'objet transitionnel est donc un moyen pour l'enfant d'accéder à l'objectivité, d'accepter de
perdre en quelque sorte ses sentiments de toute puissance de manière pas trop brutale.
L'espace transitionnel est le lieu de repos psychique entre la réalité (qui prend de plus
en plus sens) et ses sensations d'omnipotence.
C-
Fonctions
L'objet transitionnel vient remplir une fonction essentielle : celle de défense contre
l'angoisse. L'objet vient pour rassurer l'enfant, le réconforter, et tout parent connaît ce rôle.
Winnicott précise surtout qu'il s'agit d'une protection contre l'angoisse de type dépressif, soit
l'angoisse, justement, de perdre l'objet — c'est-à-dire l'objet maternel.
De même que Melanie Klein a précisé des positions psychiques qui seront sans cesse
abandonnées, puis mises à jour, remaniées, positions dans lesquelles le sujet oscillera sa vie
durant, de même Winnicott précise un objet qui révèle une transitionnalité : sa vie durant, le
sujet utilisera des objets transitionnels. Mais ces objets auront bien évolué.
D-
Phénomènes transitionnels
Article détaillé : Phénomène transitionnel.
Pour Winnicott, l'intérêt de la théorie d'un objet transitionnel ne réside pas dans la
présentation théorique du doudou, mais bien évidemment dans le phénomène de
transitionnalité sous-jacent.
Au fond, qu'importe l'objet, ce qui intéresse le regard du psychanalyste demeure dans
l'évolution ultérieure. Le premier point d'importance concerne le transfert. L'enfant ne fait pas
le deuil de l'objet transitionnel — au sens de désinvestir progressivement — mais étend son
intérêt pour le transitionnel à tous les domaines de la culture. Au lieu d'un deuil, difficile
processus de désinvestissement, on trouve l'extension d'un investissement qui visait un objet
et qui vise ensuite l'art, la connaissance, etc. Ce point amène Winnicott à jouer du transfert
d'une manière très particulière, comme avec la petite Piggle.
D'autre part, l'extension de la transitionnalité aux phénomènes culturels présente la
culture sous l'aspect d'une sauvegarde contre l'angoisse de perdre l'objet. Cette idée de la
42
culture complète donc la théorisation d'une sublimation, d'une curiosité auparavant sexuelle,
notions qui apportaient en effet assez peu de connaissances sur le comportement.
43
ANNEXE 2
Les règles de vie
44
45

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