SIDA (ALLEMAGNE)

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SIDA (ALLEMAGNE)
SIDA (ALLEMAGNE)
Sida : une chanteuse allemande jugée pour avoir transmis le VIH
« Je suis sincèrement désolée » : Nadja Benaissa, chanteuse du groupe pop allemand No
Angels, a plaidé coupable à l'ouverture lundi de son procès à Darmstadt, dans l'Ouest de
Allemagne.
La chanteuse est accusée d'avoir intentionnellement transmis le virus du sida à au moins un de
ses partenaires, et risque jusqu'à dix ans de prison. La star de 28 ans reconnaît avoir eu des
relations sexuelles non protégées, entre 2000 et 2004, avec trois partenaires différents, sans
les prévenir qu'elle était elle-même séropositive et donc susceptible de leur transmettre le virus.
Coplaignant dans cette affaire, l'un de ses trois anciens amants, déclaré séropositif, affirme
avoir été contaminé par la chanteuse en 2004, ce que réfute Nadja Benaissa. Les experts
donneront leurs conclusions lors de ce procès très suivi qui devrait durer cinq jours.
Séropositive depuis 1999 : Lors d'un examen de grossesse, en 1999, la jeune femme avait été
diagnostiquée séropositive, tandis que son « girl band » connaissait un succès croissant. Agée
de 17 ans au moment des faits, l'artiste allemande est aujourd'hui entendue par le tribunal pour
enfants.
Lors de la mise en examen de la chanteuse pour coups et blessures aggravés, le parquet de
Darmstadt avait estimé :
« Elle était consciente que chaque rapport sexuel non protégé pouvait entraîner la transmission
du virus. » Aujourd'hui, tout en acceptant sa culpabilité et ses conséquences légales, elle affirme :
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« J'ai n'ai jamais voulu que ceci arrive à mes partenaires. » Le verdict attendu pour le 26 août, Nadja Benaissa risque une peine de prison allant de six mois
à dix ans de prison.
Des peines disproportionnées ? Les associations allemandes de lutte contre le sida estiment que ces peines sont
disproportionnées. Déjà, en avril 2009, des voix s'étaient indignées du sort réservé à la
chanteuse après dix jours de détention préventive à la prison de femmes de Preungesheim
près de Francfort. Nadja Benaissa avait été arrêtée en avril 2009 devant ses fans, peu avant un
concert solo dans le club « Nachtleben » à Francfort.
Soutenu par de nombreuses personnalités allemandes, l'« ange déchu » comme l'appellent les
médias, a su s'attirer la sympathie du public après son intervention lors d'un gala de charité à
Berlin pour soutenir la lutte contre le sida où elle avait déclaré :
« Mon nom est Nadja Benaissa, j'ai 27 ans, j'ai une fille et je suis VIH positive. » Lors de la dernière conférence internationale sur le sida, en juillet, il a été relevé que les
plaintes pour transmission du virus dans le monde ne cessent de croître. En termes de
condamnations, la France se situe en sixième position avec un total de quatorze personnes
jugées coupables pour « administration de substances nuisibles entraînant une infirmité à vie »
(article 222-15 du code pénal).
Des condamnations plus nombreuses
En France, une personne peut être condamnée que s'il a été prouvé que le virus a été transmis
intentionnellement (se savoir séropositif et avoir agi sciemment, avec la volonté de nuire).
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La première condamnation d'un séropositif remonte à 2005. Un homme de 30 ans a été
condamné à six ans de prison ferme à Colmar pour avoir délibérément contaminé deux de ses
partenaires.
Plus récemment, une femme âgée de 38 ans a été condamnée en 2007 à cinq ans de prison
avec sursis par la cour d'assises d'Orléans pour avoir sciemment transmis le virus du sida à son
mari.
Face à la multiplication des condamnations , le mouvement Aides dénonce la pénalisation de
la transmission du virus du sida, comme l'explique Alain Legrand, son directeur général délégué
:
« La pénalisation contribue à la ségrégation des personnes contaminées car lors du procès, la
charge repose essentiellement sur la personne séropositive.
La maladie continue d'être un tabou, il est nécessaire de prendre en compte la capacité qu'ont
les personnes de parler de la maladie. Nombreux sont les malades qui se réfugient dans le
déni. Le procès n'est pas une solution, il faut avant tout agir en amont. Le seul vrai coupable,
c'est le virus. »
Source: rue89.com
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