Chronique - Kramer Levin
Transcription
Chronique - Kramer Levin
Chronique droit financier et boursier Hubert de Vauplane, Associé, Kramer Levin Naftalis & Frankel ■■I. Actualités jurisprudentielles AMF – Commission des sanctions – Composition – Conflit d’intérêts (oui) – Méconnaissance du principe d’impartialité (oui) – Annulation – Prospectus – Visa – Portée CE, 6e et 1re s/section, 30 mai 2007, Juris-Data n° 2007-071939, cf. aussi H. de Vauplane et J.-P. Bornet, Droit des marchés financiers, Litec, 2001, 3e éd. n° 113. Constitue une situation de conflit d’intérêts de nature à susciter un doute quant à l’impartialité d’un membre de la commission des sanctions de l’AMF le fait pour ce dernier d’appartenir au comité exécutif d’un groupe bancaire dont l’une des filiales était impliquée dans un différend financier persistant avec la personne poursuivie. Le visa apposé par l’AMF se borne à attester que le document satisfait aux exigences du règlement général de l’Autorité mais n’a ni pour objet ni pour effet d’exonérer le prestataire de services d’investissement de ses obligations à l’égard de ses clients. Dérivés de crédit – Acheteur de protection – Participation au comité des créanciers de l’Entité de référence – Lettre de confidentialité – Information privilégiée (oui) – Sanction (oui) SEC v. Barclays, 1 juin 2007, www.sec.gov/litigation/litreleases/ 2007/lr201132.htm ; voir aussi H. de Vauplane et J.-P. Bornet, Droit des marchés financiers, Litec, 3e éd., 2001, n° 703 et suiv. Sont reconnus coupables d’utilisation d’une information privilégiée la société et son préposé qui, participant au comité des créanciers de diverses sociétés, procèdent dans le même temps à un transfert de risque en achetant des protections sous forme de dérivés de crédit. AMF – Respect du domicile – Pouvoirs de sanction à l’encontre du dirigeant de l’émetteur Com., 30 mai 2007, X c/ AMF, affaire Metal Europe ; cf. aussi H. de Vauplane et J.-P. Bornet, Droit des marchés financiers, Litec, 3e éd., 2001, n° 158 et 159 p. 172. Les pouvoirs d’enquête et de visite de l’AMF, qui ne peut procéder à aucune perquisition ou saisie, ne constituent pas au sens de l’article 8 § 2 de la CEDH une ingérence de l’autorité publique dans l’exercice du droit au respect du domicile. Le pouvoir de sanction de l’AMF vaut tant vis-à-vis de l’émetteur que ses dirigeants. Swap – Opération spéculative – Devoir de mise en garde du banquier (non) Com. 19 juin 2007, Société Générale / SCI Cristal cf. aussi H. de Vauplane et J.-P. Bornet, Droit des marchés financiers, Litec, 3e éd., 2001, n° 991-2, p. 889. Un swap de taux d’intérêts, lequel peut être défini comme l’opération revenant pour chacune des parties à prendre en charge les intérêts de l’autre, où le demandeur connaît la charge maximale d’intérêts constitue une opération d’une particulière simplicité et ne saurait être considéré comme une opération spéculative. AMF – Sanction – Fusion – Principe de personnalité des peines – Obligation d’information par l’AMF à l’égard de la société absorbante (non) CE, 30 mai 2007, société Tradition Securities & Futures, cf. aussi H. de Vauplane et J.-P. Bornet, Droit des marchés financiers, Litec, 3e éd., 2001, n°1071. Il appartient à la société absorbante de se renseigner sur l’existence d’une enquête chez la société absorbée sans que l’AMF doive l’informer de ce fait. AMF – Information du public – Endettement dissimulé de la société – Sanction à l’égard de la société et de son dirigeant AMF, commission des sanctions, Décision du 24 mai 2007 à l’encontre de la société Rhodia et de M Tirouflet. Voir H. de Vauplane et J.-P. Bornet, Droit des marchés Financiers, Litec 2001, 3e éd., n° 1050. Le dirigeant d’une société, comme la société elle-même sont passibles, de sanctions administratives pour manquement à l’obligation d’information du public. En l’absence de toute communication au public, le président du comité des comptes n’est pas sanctionné. Il en est de même des commissaires aux comptes qui ont certifié les comptes en les assortissant d’observations jugées suffisantes. AMF – Conventions de compte avec les clients – Obligation (oui) – Stockage de titres issus de positions de clients en attente de leur livraison globale – Interdiction (oui) AMF, commission des sanctions, décision du 1er février 2007 à l’encontre des sociétés Parel et Refco, Décision du 12 mai 2007 à l’encontre de la société Dexia Securities France. Voir H. de Vauplane et J.-P. Bornet, Droit des marchés Financiers, Litec 2001, 3e éd., n° 988 et 1137. La commission des sanctions, si elle considère que l’absence de convention de comptes signée avec ses clients constitue un manquement administratif passible de sanctions, prend cependant en considération les mesures de régularisation intervenues pour décider du montant de la sanction (première espèce). Il est interdit à un prestataire de conserver dans ses comptes des titres issus d’opérations initiées pour le compte de clients dans l’attente de leur livraison sans parallèlement désintéresser le marché en procédant aux régularisations nécessaires pour éviter les suspens dont une telle pratique est à l’origine (deuxième espèce). AMF – Opération d’initiés – Eléments qualificatifs AMF, commission des sanctions, Décision du 29 mars 2007 à l’encontre de la Banca Popolare di Milano et Monsieur Fabrizio Viola. Voir H. de Vauplane et J.-P. Bornet, Droit des marchés Financiers, Litec 2001, 3e éd., n°1064. Le comportement répréhensif d’initié est constaté lors de la reprise de la politique d’achat des actions d’une société suivant immédiatement la participation d’une entité du groupe acquéreur à un sondage de marché annonçant une importante opération financière. La participation d’une société au capital d’une autre, sa désignation comme mandataire social, tout comme l’existence de réunions entre des responsables de ces deux sociétés présume de l’existence d’une communauté d’intérêts susceptible de favoriser la diffusion d’informations privilégiées. Opération de portage – Achat d’actions suivie immédiatement d’une vente à terme Com. 23 janvier 2007. Voir H. de Vauplane et J.-P. Bornet, Droit des marchés financiers, 3e éd., Litec, 2001, n° 858 et s. Une opération d’achat au comptant de titres de sociétés immédiatement suivie d’une revente des mêmes titres, certes affectée d’un règlement à terme à un prix supérieur à leur achat, n’est pas constitutive d’une opération financière de portage en l’absence de détention temporaire des titres. Ladite opération est en conséquence qualifiée de prêt. ■■II. Actualités réglementaires Directive MIF – Transposition – Dispositif réglementaire – Instruments financiers – Services d’investissement – Marchés – Prestataires de services d’investissement – Tutelle Voir H. de Vauplane et J.-P. Bornet, Droit des marchés financiers, 3e éd., Litec, 2001, n° 1233 Certes avec 5 mois de retard, mais figurant malgré tout parmi les bons élèves de la classe Europe, la France vient de finaliser la transposition de la directive MIF. Après l’ordonnance du 12 avril dernier qui est venue poser la première pierre de l’édifice en remaniant la partie législative du Code monétaire et financier, différents textes réglementaires sont venus compléter et finaliser le dispositif. À la mi-mai, ce sont deux décrets et les modifications apportées par l’AMF à son règlement général qui ont été publiés. Puis, début juillet, quatre arrêtés du ministre.