L`accréditation en mycologie médicale
Transcription
L`accréditation en mycologie médicale
ACCRÉDITATION Mycologie médicale L’accréditation en mycologie médicale J.-P. KLEIN1, T. GORSY2, B. GUILLARD2 résumé Les difficultés et contraintes de l’examen mycologique sont liées à la multiplicité des étapes au sein des processus de réalisation (préanalytique, analytique, postanalytique) : diversité des prélèvements et des matrices biologiques, examen direct, durée d’incubation des cultures, observation macroscopique et observation microscopique, utilisation de clés d’identification basées sur la morphologie, vocabulaire spécialisé, interprétation des résultats, etc. L’analyse des risques concernant l’accréditation en mycologie a permis d’identifier six étapes essentielles pour structurer la démarche qualité, du prélèvement au diagnostic et jusqu’à la transmission des résultats. La présente synthèse est consacrée aux thématiques clés pour rationnaliser une démarche d’accréditation (état de l’art, gestion documentaire, sécurisation des processus de réalisation et des processus supports). Notre propos sera illustré par des expériences vécues à travers la présentation de cas concrets (dossier de vérification des performances, habilitation des opérateurs, évaluation des connaissances, audits de paillasse, etc.). L’objectif de ce travail est de proposer un cadre méthodologique, afin de fournir aux biologistes des lignes directrices pour répondre aux exigences réglementaires et normatives, au bénéfice du patient et du corps médical. I. - INTRODUCTION Les infections fongiques à champignons filamenteux ou à levures, du fait de leur prévalence et de leur gravité, constituent un problème de santé publique dans le monde entier. Les candidoses et les aspergilloses sont responsables d’infections profondes (1). Très communes, les onychomycoses soulèvent des problèmes de diagnostic et de thérapeutique. Les mycoses transmises par les animaux de compagnie sont des infections cosmopolites en expansion (2). Les teignes du cuir chevelu, qui atteignent les enfants d’âge scolaire, doivent pouvoir être diagnostiquées pour prévenir et contrôler leur dissémination dans les collectivités d’enfants (3). Par ailleurs, les flux migratoires participent à la diffusion des mycoses exotiques. Depuis plusieurs années, on assiste à l’émergence de mycoses touchant le plus souvent des patients fragilisés du fait d’un contexte sous-jacent (transplantation d’organe, greffe de moelle osseuse, infection par le VIH, diabète, toxicomanie, port de cathéter veineux central, etc.) et/ou du fait des traitements reçus (chimiothérapie, corticothérapie, immunosuppresseur) (4-8). Ajoutons encore le risque d’infection nosocomiale fongique liée à l’air et à l’eau dans les établissements de soins (9-10). La spectrométrie de masse a révolutionné le domaine de l’identification fongique et promet de nouvelles avancées pour l’identification des levures et des champignons filamenteux (11-12). Avec le développement de nouveaux outils en mycologie moléculaire, en cas de difficulté d’identification par des techniques phénotypiques conventionnelles, il est indiqué de recourir à un séquençage nucléotidique. La biologie moléculaire appliquée au diagnostic biologique permet une identification rapide lorsque les cultures fongiques ne poussent pas ou sont sans fructification (13). L’imagerie médicale ainsi que les techniques d’anatomopathologie trouvent aussi toute leur place pour le diagnostic de certaines mycoses profondes. Comment faire pour accréditer la paillasse de mycologie ? Quelles sont les différentes étapes à suivre ? Comment sécuriser les processus de réalisation et les processus supports ? Comment s’y prendre pour réaliser un audit de Laboratoire Syndibio, 98 rue des Capucins, 55200 Commercy. 2 Laboratoire Syndibio, 24 route de Behonne, 55000 Bar-Le-Duc. 1 - 47 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 ACCRÉDITATION Mycologie médicale mots-clés : accréditation, mycologie médicale, infection fongique, sécurisation des processus, NF EN ISO 15189. paillasse ? Pour alimenter la réflexion sur l’accréditation, nous vous proposons d’essayer de répondre à ces questions, afin de franchir plus facilement les prochaines échéances de l’accréditation. L’objectif de cet article est de mettre à disposition des biologistes et des personnes impliquées (qualiticien, auditeur, technicien(ne), interne, étudiant) un accompagnement de l’accréditation en mycologie médicale. Aussi, nous indiquerons une conduite à suivre en plusieurs étapes, basée sur une évaluation des risques et mettant en exergue les points critiques pour améliorer et sécuriser les pratiques professionnelles. II. - POURQUOI LA MYCOLOGIE MÉDICALE EST-ELLE LE PARENT PAUVRE DE L’ACCRÉDITATION ? La mycologie médicale est une discipline bioclinique. Elle est encore souvent délaissée de la démarche d’accréditation, sans doute en raison de son apparente complexité. La littérature professionnelle est pourtant très riche mais, à ce jour, rares sont les publications traitant de l’accréditation dans cette discipline (14). Sur 363 laboratoires accrédités en France (chiffres d’octobre 2014), seuls 19 le sont en mycologie (Figure 1). ACCRÉDITATION Mycologie médicale Encore peu automatisée, la mycologie nécessite des opérateurs expérimentés qui maîtrisent un savoir-faire technique dans la pratique journalière. L’identification des champignons filamenteux repose sur l’examen macroscopique des cultures (couleur, texture) et sur l’examen microscopique de la morphologie des filaments et de la conidiogénèse. Pour les levures, l’identification se fait classiquement par des tests physiologiques d’orientation (milieu chromogène, milieu sélectif, étude de la sensibilité au cycloheximide (Actidione®)) et par des tests d’étude de l’assimilation des sucres (auxanogramme) et de la fermentation des sucres (zymogramme). croissance lente (plus de 7 jours) (15). Les cultures mycologiques doivent donc faire l’objet d’un examen régulier et minutieux deux fois par semaine, idéalement tous les jours pendant 5 jours. Les observations microscopiques répétées des structures fongiques imposent donc des contraintes pour arriver à l’identification de l’agent pathogène. De surcroît, la plasticité phénotypique des champignons est à l’origine de caractères macroscopiques et microscopiques atypiques pouvant conduire à des difficultés d’identification (16). L’interprétation des examens (contamination, colonisation, maladie avérée) dépend aussi de la localisation du site de prélèvement et de la sémiologie : mycose superficielle, mycose profonde, mycose cosmopolite (candidémie, cryptococcose, aspergillose, zygomycose), mycose profonde tropicale (histoplasmose, coccidioïdomycose, paracoccidioïdomycose, blastomycose, pénicilliose à Penicillium marmeffei, sporotrichose). En effet, les échantillons peuvent être issus : – d’un site anatomique stérile (sang, liquide céphalorachidien (LCR), ponction pleurale, articulaire, etc.), – ou d’un site anatomique avec une flore commensale polymorphe associée (cutanée, broncho-pulmonaire, digestive, vaginale, etc.). Toutes ces raisons et difficultés cumulées, associées à des volumes d’activités restreints et une nécessaire spécialisation des opérateurs, sont à l’origine du peu d’engouement des Laboratoires de Biologie Médicale (LBM) pour l’approche qualité en mycologie, du moins pour l’instant. Actuellement, de nouvelles techniques sont utilisées comme la spectrométrie de masse ou des outils de biologie moléculaire : séquençage des régions ITS (Internal Transcribed Spacer), PNA-FISH (Peptide Nucleic Acid Fluorescence In Situ Hybridization), etc. La Nomenclature des Actes de Biologie Médicale (NABM) distingue les champignons à croissance rapide (délai inférieur à 5 jours), des champignons à Fig 1 - Répartition des laboratoires accrédités par sous-domaine (Cofrac, octobre 2014). - 48 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 Mycologie médicale III. - MATÉRIEL ET MÉTHODES Matériel Matière Qualité et quantité de l’échantillon Conditions d’acheminement au laboratoire Suivi et conservation des cultures fongiques Non entretenus, déréglés, non adaptés Microscope et loupe binoculaire PSM Gestion des contrôles qualité Maîtrise métrologiques des enceintes thermiques Non conforme POINTS CRITIQUES Non compétente non sensibilisée Non adapté Milieu Détermination des spores Risque des agents pathogènes et allergisants (histoplasmose, Aspergillus) Ensemencement des prélèvements sous PSM Main d’œuvre Non adaptée, non définie, non appliquée Respect des règles de l’art Compétences des opérateurs Formations internes Prise de renseignements cliniques Méthode Utilisation de milieux de culture appropriés Durée d’incubation Protocole d’identification (examen direct, milieu chromogénique, tests de filamentation, tests biochimiques) Veille documentaire Les actes de mycologie de la NABM figurent au sous-chapitre 6-04, alors que pour les examens mycologiques associés à un examen bactériologique, il convient Fig 2 - Analyse des risques pour consolider les processus. de se reporter au sous-chapitre Les facteurs d’incertitude sont précisés en rouge. Schématiquement et par ordre d’importance, le poids de chacun des 5 M est : i) la main d’œuvre (expérience professionnelle) ; ii) la méthode 6-01 (examen microbiologique et la matière ; iii) le matériel ; iv) le milieu. d’un ou plusieurs prélèvements de même nature). La cotation forfaitaire d’un examen micro– Identifier les agents pathogènes au niveau de l’espèce ; biologique standard prend en compte l’identification de le contrôle des performances est vérifié par les évalual’espèce Candida albicans ; en revanche l’isolement et/ou tions externes de la qualité (EEQ) des organismes de l’identification d’une levure autre que C. albicans ou d’une contrôles interlaboratoires (OCIL) et par l’utilisation de espèce filamenteuse est un acte distinct de la NABM (code contrôles internes de qualité (CIQ), réalisés avec des acte : 0252, B 50). souches ATCC (American Type Culture Collection) ou CIP (Collection de l’Institut Pasteur), ou bien encore avec des Tout comme en bactériologie, la démarche méthodoespèces parfaitement identifiées par un centre de réfélogique proposée est basée sur l’analyse et la gestion des rences ; risques pour sécuriser les processus de réalisation et les processus supports. L’analyse des risques permet de mettre – Prendre en compte les recommandations de bonnes pratiques pour harmoniser les gestes techniques des en évidence les points critiques qui fragilisent les processus opérateurs, ainsi que l’interprétation des résultats et les (Figure 2), ainsi que les conduites à tenir pour leur maîprestations de conseils. trise. Il est important de bien cerner les points critiques, notamment ceux liés au manque de sensibilité de certains Enfin, pour évaluer la pertinence des dispositions prises outils conventionnels utilisés pour poser le diagnostic de et appliquées, les audits permettent de donner un avis sur l’agent causal. Il appartient aux biologistes de les connaître les pratiques du LBM au regard des référentiels choisis. Ils pour consolider l’ensemble des étapes du parcours, du donnent l’occasion au LBM de démontrer la fiabilité de prélèvement à la transmission des résultats aux personnes ses examens en plus d’être un excellent outil de manageconcernées. Avec les systèmes d’assurance qualité des ment de la qualité. LBM, le fait nouveau est d’être en mesure de prouver les Cette approche méthodologique a permis de distinguer performances des méthodes employées par une démonssix étapes pour développer l’accréditation en mycologie tration cohérente et scientifique. Les exigences normatives médicale. La stratégie proposée est de décomposer le proont pour vocation de mener les LBM vers de meilleures cessus d’accréditation en une séquence d’étapes qui sont performances. Pour garantir la qualité des examens de lavalidées séparément. Il s’agit de conseils, avec des repères boratoire, le biologiste doit déterminer au préalable les pour respecter les exigences normatives et éviter ainsi les critères ou objectifs de performance analytique (spécifica(Encadré 1). principaux écueils tion, valeur seuil, limite d’acceptabilité, justesse, fidélité, etc.) (25). Ces critères ou objectifs sont établis en fonction Ce travail a pour vocation de contribuer à une améliode besoins des patients et doivent conduire à : ration de pratiques de qualité en mycologie. L’accréditation - 49 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 ACCRÉDITATION Mycologie médicale La conformité des dispositions organisationnelles et techniques du LBM doit être confrontée au référentiel d’accréditation SH REF 02 (17) fondé sur la norme ISO 15189 (18). Afin de respecter les exigences de l’accréditation, nous avons utilisé les documents du Cofrac suivants : SH GTA 01, SH GTA 04, SH GTA 06, LAB GTA 12, et SH INF 50 (19-23). Lors de la vérification des performances analytiques, la méthode suivie a été celle de la méthode qualitative décrite dans les documents du Cofrac SH GTA 04 et SH FORM 44 (24). nécessite que les LBM puissent prouver que les activités techniques et organisationnelles sont performantes. Encadré 1 - L’accréditation de la paillasse de mycologie en six étapes. 1ère étape : la revue de l’état de l’art IV. - RÉSULTATS 2ème étape : la gestion documentaire A) La revue de l’état de l’art L’analyse préliminaire de la littérature est indispensable pour bien cerner la problématique et ce qui fait l’unicité de la mycologie. La période couverte par la recherche de littérature en langue française est de 15 ans, de 2000 à 2014, avec l’aide des bases de données PubMed et EM consulte. Elle doit porter, d’une part, sur les référentiels et, d’autre part, sur une revue des travaux scientifiques. La lecture critique de la littérature scientifique a été faite en 3ème étape : la sécurisation du processus préanalytique 4ème étape : la sécurisation du processus analytique 5ème étape : la sécurisation du processus postanalytique 6ème étape : la sécurisation des processus supports s’aidant de la grille AGREE (grille d’évaluation de la qualité des recommandations pour la pratique clinique), qui est un outil d’appréciation de la qualité méthodologique (26-28). Tableau I - Les principaux référentiels français applicables en mycologie médicale. ACCRÉDITATION Mycologie médicale Organismes/Auteurs Titre du document ANOFEL Parasitoses et mycoses des régions tempérées et tropicales, 3ème édition, Elsevier Masson, 2013 (45) Badillet G. Les dermatophytes, Atlas clinique et biologique. 3ème édition, 1991, Varia Paris (46) Bioforma Les moisissures, Cahier de formation n°25 (47) Bioforma Les dermatophytes, Cahier de formation n°31 (48) Bioforma Les levures et les levuroses, Cahier de formation n°44 (49) CA-SFM /EUCAST 2014 Comité de l’antibiogramme. Recommandations 2014 (50) SFAR/SPILF/SRLF Prise en charge des candidoses et aspergilloses invasives de l’adulte. Conférence de consensus 2004 (51) SF2H Risque infectieux fongique et travaux en établissement de soins. Hygiènes 2011 ; 19/1 : 1-52 (52) SFM Référentiel en microbiologie médicale (bactériologie et mycologie) Rémic 2010 (53) SFM/ESCMID European manual of clinical microbiology, 2012 ; 1st edition (54) SFM Quamic (55) Union National des Caisses d’Assurance Maladie NABM (15) Antibiolor Antibioguide, Référentiel lorrain d’antibiologie en établissements de soins, 2014 (56) Antibiolor Antibioville, Référentiel lorrain d’antibiologie en pratique ambulatoire, 2014 (57) CHU de Clermont-Ferrand Antibioguide du CHU de Clermont-Ferrand et des établissements de santé de la région Auvergne, 2014 (58) CMIT Le POPI. Maladies Infectieuses et Tropicales 2012. 11ème édition. Vivactis Plus éditeur. 460 p. (59) AFU Recommandations du comité d’infectiologie de l’AFU. Diagnostic, traitement et suivi des candiduries, 2011 (60) ANOFEL : Association française des enseignants de Parasitologie et Mycologie ; CA-SFM /EUCAST 2014 : Comité de l’Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie /European Committee of Antimicrobial Susceptibility Testing ; SFAR /SPILF /SRLF : Société Française d’Anesthésiologie et de Réanimation /Société Française de Pathologie Infectieuse de Langue Française /Société de Réanimation de Langue Française ; SF2H : Société Française d’Hygiène Hospitalière ; SFM : Société Française de Microbiologie ; SFM /ESCMID : Société Française de Microbiologie / European Society of Clinical Microbiology and infectious Diseases ; NABM : Nomenclature des Actes de Biologie Médicale ; CMIT : Collège français des universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales ; AFU : Association Française d’Urologie. - 50 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 Mycologie médicale Tableau II - Analyse et gestion des risques : processus gestion documentaire. Facteurs à maîtriser Facteurs de maîtrise Qualité des prestations du laboratoire non assurée Non prise en compte d’une évolution de la documentation réglementaire, normative, scientifique ou des fournisseurs Mise en place d’une veille documentaire Utilisation de document non approuvé Modification manuscrite des documents qualité non maîtrisée Règle définie : modification datée et signée Respect de la procédure interne H1-PR01 « Structure et gestion du système documentaire » Audits de poste Utilisation de document obsolète Mise à jour des documents édités Traçabilité de l’édition papier dans le logiciel informatique Audit et surveillance Procédures, modes opératoires, protocoles d’exécution non appliqués Prise de connaissance des documents Surveillance des attestations de lecture Audits de poste Indicateur trimestriel des demandes de lecture en retard Cette première étape a pour vocation de vérifier la conformité des pratiques professionnelles au regard des référentiels, de la NABM, des recommandations (conduites à tenir) de la Haute Autorité de Santé (HAS), des sociétés savantes, des conférences de consensus ou encore des publications scientifiques. Rappelons qu’un référentiel est un ensemble de dispositions de référence, servant de guide pour la construction et la vérification d’un système. Le tableau I reprend les principaux référentiels qu’il convient de consulter. Ces référentiels peuvent être complétés par des ouvrages de références (29-32). La recherche bibliographique a montré que de nombreux articles ont été consacrés au diagnostic mycologique (33-44). Les sources documentaires La liste ci-dessous n’est bien entendu pas exhaustive. Sociétés savantes et institutions : • Société Française de Mycologie Médicale, Société Française de Microbiologie, Société Française d’Anesthésie et de Réanimation, Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française, Société Française d’Hygiène Hospitalière, Société de Réanimation de Langue Française. • Centre national de référence (CNR) des mycoses invasives et antifongiques. • Observatoire des levures de l’Ile-de-France. Revues : • Journal de Mycologie Médicale, Feuillets de Biologie, La lettre de l’infectiologue, Option Bio, Revue Francophone des Laboratoires, Spectra Biologie, Annales de Biologie Clinique, Biologiste Infos, etc. Sites internet : • Anofel • e-Pilly TROP • MycoBank • Doctor Fungus • Index Fungorum • Mycology online • The Aspergillus Website B) La gestion documentaire : rédaction des procédures La deuxième étape pourra être consacrée à la rédaction d’une procédure générale de mycologie. Elle est utile, car elle permet d’apporter une vue d’ensemble et une cohérence au système de management de la qualité (SMQ), afin de favoriser sa compréhension par tous les membres de l’équipe et par les auditeurs dans la logique de la maîtrise des facteurs d’influence (analyse des risques). Les documents qualité doivent également traiter les aspects techniques (mode opératoire, instruction, enregistrement, etc.). La gestion documentaire concerne aussi bien les documents internes qu’externes. Un soin particulier devra être porté à la conservation des notices fournisseurs pour les consommables. Le tableau II propose une synthèse de l’analyse et de la gestion des risques appliquée à la gestion documentaire. C) La sécurisation du processus préanalytique Les infections fongiques sont susceptibles de toucher tous les organes. Les prélèvements sont ciblés en fonction des points d’appel cliniques et concernent de nombreux sites anatomiques, entraînant une diversité des matrices biologiques (urine, peau et phanères, sang, sécrétion des muqueuses digestives, vaginales et oro-pharyngées, LCR, liquide de ponction, biopsies, etc.). La qualité du prélèvement va de pair avec le recueil systématique d’un certain nombre de renseignements à l’interrogatoire, qui permettent d’orienter l’examen mycologique : immunodépression, voyages, traitements antifongiques, contact avec des animaux, etc. Le tableau III présente une synthèse des conditions préanalytiques requises pour les examens de mycologie - 51 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 ACCRÉDITATION Mycologie médicale Identification des risques Tableau III - Conditions préanalytiques en mycologie. Paramètres Température (T) de transport ou de conservation Délai d’acheminement approprié Matériel de recueil de prélèvement Biopsies T ambiante <2h Flacon stérile Coprocultures 5 ± 3 °C < 24 h Flacon de coproculture Expectoration et prélèvements broncho-pulmonaires T ambiante <2h Flacon stérile Hémocultures 10 mL* T ambiante < 24 h Flacons pour hémocultures T ambiante <2h Flacon stérile T ambiante < 24 h Échantillon avec milieu de transport LCR T ambiante Immédiat Flacon stérile <2h Flacon stérile Prélèvement ORL T ambiante < 24 h 1 eSwab 2-3 jours Flacon stérile <2h 2 écouvillons < 24 h 1 eSwab Liquides de ponction (articulaire, pleural, etc.) Peau et phanères (ongles, cheveux, poils) T ambiante Prélèvements génitaux T ambiante Urines T ambiante ou 5 ± 3 °C <2h < 12 h T ambiante < 48 h Flacon ECBU sans borate Flacon ECBU avec borate ACCRÉDITATION Mycologie médicale * Volume recommandé. (53, 54, 61). Elles sont à intégrer dans le manuel de prélèvement ou son équivalent. D’une manière générale, dans les LBM privés polyvalents, les prélèvements mycologiques sont traités avec les prélèvements bactériologiques. Le tableau IV est consacré à une synthèse de l’analyse et de la gestion des risques appliquées au processus préanalytique. Les écouvillons avec milieu (Amiès, Stuart) de transport (Medical Wire®, Copan®, Sarstedt®) peuvent se conserver 24 heures à température ambiante (21 ± 7 °C, SH GTA 01). Les urines recueillies dans un flacon avec du borate se conservent 48 heures à température ambiante selon les notices des différents fabricants. L’utilisation de milieux de transport permet d’allonger de façon notable les délais d’acheminement (24 heures) et par conséquent de mieux maîtriser les conditions préanalytiques. On remarquera que la conservation des champignons n’est pas mentionnée par les fournisseurs précités, hormis pour deux milieux de Copan® : « catBroth » (transport des Candida et Trichomonas vaginalis pour les prélèvements uro-génitaux) et « UriSwab » (urines). Les fabricants de milieu de transport signalent que leur milieu respecte la norme M40-A du CLSI (Clinical Laboratory Standards Institute). L’exigence essentielle de la norme M40-A est de démontrer que la qualité microbiologique des échantillons des patients est maintenue stable pendant la durée de transport. D) Le processus analytique L’objectif est d’utiliser la meilleure technique pour identifier l’agent pathogène et ainsi répondre aux attentes des patients et aux besoins des cliniciens. 1) Harmonisation des pratiques professionnelles Dans les lignes qui suivent, nous indiquerons les mesures à prendre pour harmoniser les pratiques professionnelles des opérateurs. a) Lectures microscopiques : numération Les examens directs microscopiques à la recherche d’éléments fongiques sont réalisés à l’état frais (urines) ou après coloration de May-Grünwald Giemsa (MGG) pour les expectorations, les épanchements et les liquides de ponction, ou encore après ajout d’un agent éclaircissant de type rouge Congo ou bleu de lactophénol (peau et phanères). - 52 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 Mycologie médicale Tableau IV - Analyse et gestion des risques : processus préanalytique. Identification des risques Facteurs à maîtriser Facteurs de maîtrise Milieu Altération de l’échantillon biologique : rendu de résultats inexacts Conditions de transport (température) Conservation avant la prise des échantillons par les coursiers Surveillance des conditions environnementales de transport (température par sonde « Tomkey ») Utilisation des boîtes de prélèvement et mallettes de transport Plan de tournée défini et communiqué Audit du préanalytique : coursiers Sensibilisation des préleveurs externes Méthode Altération de l’échantillon biologique : rendu de résultats inexacts Critères d’acceptation des échantillons biologiques (matériels de recueil, délais d’acheminement, …) Erreur dans le rendu des résultats Protocole de prélèvement : identification des échantillons, recueil des renseignements cliniques Allongement des délais de rendu de résultats Traitement des dossiers urgents Respect de la documentation interne et externe Conventions avec les préleveurs externes Sensibilisation des préleveurs (internes et externes) : interrogatoire du patient* Respect de la documentation interne Audits et évaluations des connaissances/compétences Matériel Altération de l’échantillon biologique : rendu de résultats inexacts Péremption du matériel de prélèvement Intégrité des boîtes de prélèvement et mallettes de transport Respect et maîtrise des critères d’acceptation des échantillons(C3-PR01 « Réception des échantillons ») Audit du préanalytique : préparation des boîtes de prélèvement Vérification des dates de péremption Sensibilisation des préleveurs (internes et externes) Compétence du personnel : préleveurs, coursiers, réception des échantillons Formation (interne et externe) / habilitation / évaluation Respect des procédures internes Allongement des délais de rendu des résultats Compétence du personnel Conventions avec les préleveurs externes Fiches de préconisation remises aux patients Sensibilisation des préleveurs (internes et externes) Audits et évaluations de connaissances/compétences du préanalytique pour le secteur mycologie : prélèvement, transport, réception des échantillons Erreur dans l’enregistrement informatique des analyses à réaliser : allongement des délais de rendu des résultats, augmentation des coûts d’analyse Enregistrement des données patients (prescription, renseignements cliniques, dossiers urgents) Respect des procédures d’enregistrement Formation (interne et externe) / habilitation / évaluation Protocole de vérification des ordonnances Audit du secrétariat Rendu de résultats inexacts Matière Altération de l’échantillon biologique : rendu de résultats inexacts Intégrité de l’échantillon biologique : volume d’échantillon, présence d’agent de conservation Respect et maîtrise des critères d’acceptation des échantillons Respect des procédures de prélèvements (C2-ENR01 « Manuel de prélèvement ») Sensibilisation des préleveurs (internes et externes) Conventions avec les préleveurs externes Fiches de préconisation remises aux patients Audits et évaluations des connaissances / compétences du préanalytique pour les secteurs concernés : prélèvement, réception des échantillons * Durée de la lésion, saisonnalité, antécédents familiaux, exposition professionnelle, traitement médicamenteux, … - 53 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 ACCRÉDITATION Mycologie médicale Main d’œuvre Tableau V - Standardisation des examens microscopiques. Modifié de « Interprétation de l’examen microscopique », Canadian Coalition For Quality in Laboratory Medicine (CCQLM), 2004. Cellules épithéliales ou polynucléaires Expression du résultat Nombre par champ (grossissement x100) Rares (+) <1 Quelques (++) 1-10 Assez nombreux (+++) 11-25 Nombreux (++++) > 25 Bactéries, levures, champignons Expression du résultat Nombre par champ (grossissement x1000) Rares (+) <1 Quelques (++) 1-10 Assez nombreux (+++) 11-25 Nombreux (++++) > 25 Tableau VI - Quantification pour la standardisation des lectures des cultures. Modifié de (36). UFC par tube ou boîte Expression du résultat 1-5 Rares + 6-20 Nombreuses ++ > 20 Très nombreuses +++ Tableau VII - Milieux de culture à ensemencer en fonction des matrices biologiques (choix du LBM Syndibio). ACCRÉDITATION Mycologie médicale Milieux de cultures Gélose Gélose Sabouraud Sabouraud chloramphénicol chloramphénicol 2 Actidione® (SAB CHL 2-T) (SAB CHL-ACTI-T) Matrice biologique Gélose ChromIDTM Candida (CAN 2) Biopsies X X Coprocultures X X Expectorations et prélèvements broncho-pulmonaires X X Sang (10 mL) Flacon BacT/Alert X Liquides de ponction (articulaire, pleural, etc.) X X LCR X X Prélèvement ORL Peau et phanères (ongles, cheveux, poils) Prélèvement vaginal X X Prélèvement urétral X Urines X (si levures à l’examen direct) X X Gélose Dermato-T (DTA) Gélose ChromIDTM CPS (CPS3) X X X - 54 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 Mycologie médicale b) Quantification des colonies sur les milieux de culture La NABM exige que la présence de nombreuses colonies sur les milieux de cultures soit signalée. Le tableau VI propose une expression des résultats pour standardiser le compte rendu d’analyse en fonction de l’abondance de la croissance sur les géloses. c) Les milieux de culture à utiliser en mycologie en pratique quotidienne Il est important de signaler que lors des mycoses, la charge fongique est souvent faible dans l’organisme et dans les prélèvements. Il faut donc des prélèvements abondants, bien ciblés, et un ensemencement beaucoup plus riche qu’en bactériologie. Les techniques d’ensemencement sont les suivantes : – Isolement des levures par méthode bactériologique d’épuisement par stries ; – Isolement des champignons filamenteux par dépôt « pièce par pièce » du produit pathologique à examiner à la surface du milieu nutritif (en boîtes de Pétri ou en tubes) ; l’utilisation des boîtes est plus aisée, celle des tubes limite la dessiccation du milieu et les risques de contamination ; – Isolement des champignons par ensemencement en milieu liquide (hémocultures). Une enquête sur les conditions analytiques des examens de mycologie médicale menée par la Société Française de Mycologie Médicale a montré une grande hétérogénéité des pratiques d’analyse (62). À titre indicatif, le tableau VII mentionne le choix que nous avons fait au sein de notre laboratoire concernant les milieux de culture à ensemencer, en fonction des différents types de prélèvement. Un certain nombre d’éléments sont à connaître : – Pour les milieux chromogéniques, les différents fabricants rapportent des sensibilités de l’ordre de 99 % pour la détection de C. albicans ; – Les géloses Sabouraud - chloramphénicol et Sabouraud - chloramphénicol - Actidione® empêchent le développement des contaminants (champignons saprophytes et bactéries) ; pour les prélèvements profonds et en fonction du contexte clinique (mycose exotique), on veillera à ensemencer un milieu de Sabouraud - chloramphénicol à incuber au moins deux semaines ; – L’Actidione® inhibe la croissance de certains champignons filamenteux (Fusarium, Aspergillus spp, etc.) et peut empêcher la pousse de certaines espèces du genre Candida telles que C. glabrata, C. krusei, C. parapsilosis, C. tropicalis et C. famata (sensibilité variable à l’Actidione®) ; – La gélose Sabouraud - tétrazolium - gentamicine - chloramphénicol permet le diagnostic différentiel de certaines espèces du genre Candida qui sont capables de réduire les sels de tétrazolium ; il s’agit donc d’un milieu d’identification. Les cultures doivent être examinées régulièrement pendant une durée de 2 à 5 jours pour les levures, de 3 à 7 jours pour les moisissures, de 2 à 4 semaines pour les dermatophytes (ou plus si la clinique le justifie), et de 3 mois pour les mycoses exotiques dues à Histoplasma et Blastomyces. Ajoutons encore que le milieu pour blastèse et le milieu PCB (pomme de terre, carotte, bile) ne sont plus commercialisés, ni par bioMérieux, ni par Bio-Rad. Enfin, notons le cas des champignons dimorphiques, qui se présentent sous forme de levure dans les tissus et sous forme filamenteuse en culture ; en ce qui concerne l’agent pathogène Sporothrix schenckii, la forme filamenteuse peut être isolée à 25 °C, mais la forme levure est mieux isolée à 37 °C. d) Les pièges de l’identification L’identification au niveau de l’espèce est importante, car la sensibilité aux antifongiques peut varier en fonction des taxons. Lorsque l’identification par les techniques conventionnelles est mise en défaut, la spectrométrie de masse est un recours intéressant. – Si les systèmes Vitek® (bioMérieux) permettent facilement d’identifier de très nombreuses levures, certaines espèces sont susceptibles de poser des problèmes d’identification comme C. dubliniensis, C. famata, C. guillermondii, C. lusitaniae et C. rugosa ; il est alors intéressant d’utiliser les capacités des levures à réduire les sels de tétrazolium. – Sur Sabouraud - tétrazolium, les colonies de C. albicans et de C. krusei sont blanches, et les colonies de C. tropicalis, de C. pseudotropicalis et de C guilliermondii sont violacées. – Test de blastèse : C. tropicalis et C. parapsilosis produisent des pseudo-tubes germinatifs ; C. dubliniensis produit des tubes germinatifs, c’est pourquoi il a longtemps été confondu avec C. albicans. Ajoutons que l’intérêt de distinguer C. albicans de C. dubliniensis est d’ordre épidémiologique et non thérapeutique. 2) Les contrôles de qualité Les contrôles de qualité, qu’ils soient internes ou externes, sont indispensables pour sécuriser les processus (63). Ils garantissent la qualité analytique par la maîtrise des processus. L’analyse des tendances des résultats obtenus permet d’objectiver la robustesse des techniques utilisées. a) CIQ Le CIQ permet de vérifier : – Les performances des réactifs utilisés ; – Les performances du personnel qui effectue les analyses ; – La fidélité de la méthode et l’exactitude des résultats. - 55 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 ACCRÉDITATION Mycologie médicale Il s’agit d’une quantification approximative dite appréciation de la numération. Le tableau V présente une standardisation des lectures microscopiques pour les cellules épithéliales et les polynucléaires (grossissement x100) ainsi que pour les bactéries, les levures et les champignons (grossissement x1 000). Tableau VIII - Utilisation des souches ATCC dans le cadre du CIQ. N° souche ATCC Espèce Date(s) Identification Antifongigramme 34449 Candida lusitaniae Janvier 2012 Janvier 2014 12 7 6258 Candida krusei Janvier 2012 Juillet 2014 14 14 15126 Candida glabrata Novembre 2013 Juillet 2014 3 3 14053 Candida albicans Août 2014 Octobre 2014 2 2 28188 Trichophyton rubrum Novembre 2014 1 Tableau IX - Souchier de mycologie issu des EEQ. Souche Référence Cas clinique Contrôle National de Qualité Cladosporum spp (C. cladosporioides) 11 PAR 1 (LUENGO) Tumeur solide pulmonaire Candida glabrata 10 PAR 1 (SASTRE) Hémoculture, traitement par fluconazole Microsporum audouinii 09 PAR1 (GABA) Alopécie circulaire, Burkina Faso Trichophyton rubrum var. africaine 08 PAR1 (BEDAYA) Lésion squameuse à la cuisse, Sénégal Association de Biologie Praticienne Trichophyton mentagrophytes var. interdigitale ABP 14-bouchon bleu Espaces inter-orteils Paecilomyces variotii ABP 14-1 bouchon vert Lavage broncho-alvéolaire Trichophyton soudanense ABP 13-3 bouchon bleu Enfant africain avec plaques d’alopécie Acremonium alternatum ABP 13-3 bouchon vert Ongle avec anomalies Pichia manshurica ABP 13-3 Lavage broncho-alvéolaire Trichophyton tonsurans ABP 13-2 bouchon bleu Enfant africain avec plaques d’alopécie Candida rugosa ABP 2013 Conduit auditif externe Candida kefyr ABP 14-1 Écouvillon rectal ACCRÉDITATION Mycologie médicale Biologie Prospective Candida tropicalis 2013-3A Hémoculture Candida guillermondii 2012-4A Cathéter Aspergillus versicolor 2013-4A Suspicion d’onychomycose Scedosporium prolificans 2013-1A Hémoculture et lymphome Fusarium solani 2011-2A Ongle Trichosporon inkin 2010-4A Nodules pubiens Le CIQ assure une détection immédiate et une identification des erreurs pour définir des actions correctives. La sélection des souches de contrôle est effectuée, d’une part, en fonction du recrutement du laboratoire (patients et établissements de soin) et, d’autre part, en fonction des recommandations des fournisseurs. Au sein du laboratoire Syndibio, nous réalisons un CIQ par semaine. Nous utilisons un souchier ATCC constitué de 21 espèces en microbiologie : 16 souches bactériennes, 4 souches de levures et 1 souche de dermatophyte (Trichophyton rubrum). Ces souches de « référence » correspondent : – à des souches ATCC ou CIP, – à des souches transmises par un organisme d’évaluation externe de la qualité : ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé), ABP (Association de Biologie Praticienne), BP (Biologie Prospective). - 56 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 Mycologie médicale Tableau X - Enregistrement pour une souche test utilisée comme CIQ et pour la formation interne. Date 15/05/14 Souche Origine Association de Biologie Lavage Praticienne 2014-1 broncho-alvéolaire Cas clinique Identification et commentaires Visa Syndrome interstitiel Paecilomyces variotii Pousse en 48 heures, couleur blanc crème 4 jours plus tard : conidies ovalaires en chaînette Colonies brun rouille en vieillissant CG JPK Tableau XI - Analyse et gestion des risques. Rendu de résultats inexacts Rendu de résultats inexacts Allongement des délais de rendu des résultats Facteurs à maîtriser Facteurs de maîtrise Gestion des contrôles (CIQ, EEQ) non conformes Respect des procédures internes Analyse des tendances Définition des objectifs analytiques et limites d’acceptabilité Compétence du personnel technique : - mise en culture - lecture et interprétation Formation (interne et externe) / qualification / habilitation / évaluation Respect des référentiels (Rémic, CA-SFM/EUCAST) fiches d’instruction et notices fournisseurs Résultats aux contrôles qualité (souche de référence, CNQ, OCIL) Harmonisation des lectures inter-opérateurs D4-D-INS07 « Techniques d’ensemencement en mycologie » D4-D-ENR01 « Milieux de culture en mycologie » Audits de la paillasse de mycologie Saisie manuelle des résultats Vérification des saisies manuelles Audits de la paillasse de mycologie Rupture de stock des réactifs Suivi informatisé de la gestion des stocks Communication interne des Protocole de communication interne résultats critiques du plateau Traçabilité informatique de la transmission technique vers les sites périphériques Le tableau VIII mentionne les souches utilisées dans le cadre du CIQ de mycologie au sein du laboratoire Syndibio. Une planification pour le passage des CIQ a fait l’objet d’un enregistrement. Le tableau VIII illustre le nombre de passages effectués depuis 2012. 3) Analyse et gestion des risques L’analyse et la gestion des risques du processus sont détaillées dans l’encadré 2. Le tableau XI reprend les points clés de cette activité. 4) Dossiers de vérification des performances b) EEQ Les contrôles externes font l’objet d’enquêtes ponctuelles. Les souches transmises lors des EEQ sont conservées en souchier et utilisées comme des contrôles internes mais aussi à titre pédagogique pour la formation continue (Tableau IX). Le tableau X concerne un enregistrement d’une formation interne tracée à la suite du repiquage d’une souche. Pour l’examen mycologique d’un prélèvement, il est nécessaire de compléter le tableau de portée d’accréditation pour la famiL’accréditation en mycologie médicalelle parasitologie-mycologie, conformément aux préconisations du document du Cofrac SH INF 50. Les dossiers de vérification des performances/validation des méthodes devront être réalisés comme suit. – PM 1 : Examen morphologique direct macro- et microscopique à l’état frais et/ou après préparation, - 57 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 ACCRÉDITATION Mycologie médicale Identification des risques Encadré 2 - Fiche type qualitatif, vérification (portée A) / validation (portée B) d’une méthode de biologie médicale selon le SH FORM 44. EXAMEN DE BIOLOGIE MÉDICALE Mise en culture pour le diagnostic d’une infection fongique DESCRIPTION DE LA MÉTHODE Analyte / Mesurande Échantillon biologique pour mise en culture (levures, champignons filamenteux et dermatophytes) Principe de la mesure Inoculation de milieu de culture pour isolement des agents pathogènes fongiques Mise en culture des échantillons secs (peau et phanères) Mise en culture des échantillons humides (selles, sécrétion, expectoration, etc.) Mise en culture des échantillons liquides (urine, sang, liquide de ponction, etc.) Méthode de mesure Méthode de culture en milieu solide / en milieu liquide Isolement de levures par méthode bactériologique d’épuisement en stries Isolement des champignons filamenteux par dépôt pièce par pièce du produit pathologique à examiner à la surface du milieu nutritif Marquage CE (Oui / Non) Oui Codage CNQ (s’il existe) PAR MISE EN ŒUVRE Opérateurs (habilitation) DM, CG, CM, EM Procédure de validation D5-PR01 « Vérification / Validation des méthodes » Procédure de gestion de la portée flexible D5-PR02 « Gestion des portées » Période d'évaluation 2013-2014 Date de mise en service Autorisation par 13 juillet 2014 Jean-Paul Klein, biologiste MAÎTRISE DES RISQUES ACCRÉDITATION Mycologie médicale Données d'entrée Points critiques à maîtriser Identification du risque Modalités de maîtrise Type d'échantillon primaire (urine, sang, type de récipient : tubes, additifs, …) Quantité de l’échantillon Qualité de l’échantillon Conformité de la demande Faux négatif dû à un mauvais prélèvement Faux positif dû à une contamination Formations des préleveurs Curette dermatologique de Besnier / Brocq Contrôle des critères d’acceptation Vérification des renseignements cliniques Diffusion du manuel de prélèvement Fiche de prélèvement Prétraitement de l'échantillon (homogénéisation, centrifugation, dilution, …) Biopsies, prélèvements ostéo-articulaires (broyage et homogénéisation des échantillons) Examen direct avec préparation (éclaircissement et coloration des structures fongiques) L’examen d’un fragment dilacéré de culture présente un risque de destruction de l’architecture des appareils sporifères à l’origine de difficultés d’identification Charge de l’inoculum Âge de la culture Disperseur - homogénéiseur à billes Ultra-Turrax® Rouge Congo (Mycétocolor®) - 58 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 Formation des opérateurs Vitek Densichek (1,8-2,2 McF) 18-96 h Mycologie médicale Encadré 2 - (suite). MAÎTRISE DES RISQUES (suite) Points critiques à maîtriser Identification du risque Compétence du personnel technique Documents techniques à disposition Main d'œuvre (habilitation du personnel) : préciser les références des procédures et enregistrements Modalités de maîtrise Formation (interne et externe) qualification / habilitation / évaluation Respect des fiches d’instruction et notices fournisseurs Résultats aux contrôles qualité (souche de référence, CNQ, OCIL) D4-D-INS07 « Techniques d’ensemencement en mycologie » D4-D-ENR01 « Milieux de culture en mycologie » Audits de la paillasse de mycologie Gestion documentaire e-learning (e-MYCOimage) Protection de l’opérateur Protection de l’échantillon Protection de l’environnement PSM Compétence du personnel de secrétariat Respect des procédures d’enregistrement C1-PR01 « Création du dossier patient sur le SIL » Vérification de concordance entre demande du médecin et code SIL saisi Audit du secrétariat Conditions environnementales préconisées par le fournisseur d’automate et de PSM 15-30 °C Travail sous PSM pour les échantillons le nécessitant (groupe 2 et groupe 3) D4-A-INS02 « Manipulations à effectuer sous PSM » Système de surveillance des températures Evisense® Labguard Maintenance des appareils Sensibilité des cultures Choix et sélectivité/spécificité des milieux de culture Référence du réactif Milieu urée/indole (référence fournisseur, Conformité des réactifs version) Lectures des milieux chromogéniques Subculture des levures Subculture des champignons filamenteux Utilisation de géloses chromogènes Sensibilité à l’Actidione® Gélose ChromIDTM Candida Gélose dermatophytes Gélose Sabouraud - chloramphénicol Gélose Sabouraud - chloramphénicol - Actidione® Gélose Dermatophyte Test Medium Gélose Sabouraud - tétrazolium - gentamicine chloramphénicol Milieu de Borelli (subcultures pour dermatophytes) Incuber les géloses couvercle vers le haut pour les champignons filamenteux Conditions de conservation conformes aux recommandations fournisseurs Métrologie des enceintes de stockage des réactifs : cartographie et système de surveillance des températures Evisense® Labguard Gestion des stocks informatisée Matériel à usage unique Utilisation d’un PSM Fiches fournisseurs : connaissance des performances des réactifs et des milieux de culture utilisés Respect des délais préconisés par les fabricants Repiquage en stries comme les bactéries Repiquage des colonies en prélevant un fragment de la culture avec un peu de gélose sous-jacente Conditions ambiantes requises (ex : température, organisation des locaux, éclairage, …) - 59 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 ACCRÉDITATION Mycologie médicale Données d'entrée Encadré 2 - (suite). MAÎTRISE DES RISQUES (suite) Points critiques à maîtriser Identification du risque Données d'entrée Modalités de maîtrise Candida glabrata ATCC 15126 Candida krusei ATCC 6258 Candida lusitaniae ATCC 34449 Trichophyton rubrum ATCC 28188 CIQ Matériau de références (témoins) EEQ BP, ANSM, ABP Protection de l’opérateur Dissémination de spores dans l’environÉquipements : nement Exigences métrologiques Allergie aux spores de moisissures (alvéo(définir les paramètres critiques) lite allergique aspergillaire) Pour les champignons de classe 2, les cultures sont à manipuler sous PSM Pour les champignons de classe 3 comme Histoplasma, les souches ne sont pathogènes que sous forme de spores (cultures), alors que la forme levure présente Exigences informatiques dans les prélèvements n’est pas infectante spécifiques à moins de se piquer au cours de la manipulation Équipement de protection collectif : travail sous PSM Maintenance annuelle du PSM Bionettoyage des paillasses et contrôle des surfaces Surveillance des conditions environnementales (température, hygrométrie) Équipement de protection individuel : audit des bonnes pratiques professionnelles Application des précautions standard Vérification de concordance entre demande du médecin et code SIL saisi BP : Biologie Prospective ; ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé ; ABP : Association de Biologie Praticienne. ACCRÉDITATION Mycologie médicale Commentaires Ce dossier de vérification consacré à la méthode manuelle d’ensemencement s’applique à l’ensemble des prélèvements mycologiques, c’est-à-dire à toutes les matrices biologiques. L’étape préalable à la rédaction de cette étude a été d’analyser l’état de l’art, c’est-à-dire les connaissances actuelles rapportées dans la littérature, afin que les ensemencements soient réalisés conformément aux bonnes pratiques de laboratoire. Pour vérifier l’harmonisation des inoculations entre des opérateurs différents, il est judicieux de réaliser des audits de paillasse pour observer les gestes techniques (règles de l’art) lors de l’inoculation des différents types de produits pathologiques (selle, urine, prélèvement vaginal, biopsie, cathéter, etc.) et ainsi évaluer les performances analytiques des méthodes utilisées. Les milieux chromogènes sont surtout faits pour les levures ; ils ne sont pas favorables à la croissance des moisissures. La sécurisation du processus analytique nécessite l’utilisation de CIQ associés à des EEQ. L’évaluation des performances est effectuée avec des souches tests de type ATCC ou avec des isolats cliniques fournis par des OCIL. Pour les températures d’incubation, le Rémic 2010 préconise 30 ± 1,5 °C pour la mycologie. Pour les levures, la température optimale de croissance des espèces du genre Candida est de 37 °C avec une durée d’incubation de 24 à 72 h. Cependant, comme les levures Candida peuvent être retrouvées en association avec d’autres micromycètes non thermophiles, il peut être utile d’incuber un jeu de deux géloses, l’une à 25 ± 2 °C, l’autre à 35 ± 2 °C (40). Pour les LCR et les hémocultures la température optimale est de 35 ± 2 °C. Les espèces du genre Aspergillus se développent également mieux à 35 ± 2 °C. La société bioMérieux recommande une température d’incubation de 25 °C pour les dermatophytes et de 37 °C pour les levures. En ce qui concerne Trichophyton verrucosum, l’isolement est favorisé par une incubation à 32 °C (e-MYCOimage). Pour les champignons filamenteux, il faut observer la croissance dès 3 jours d’incubation et conserver les cultures 7 jours pour les moisissures (Aspergillus), jusqu’à 30 jours pour les dermatophytes, et 2 à 3 mois pour Histoplasma et Blastomyces. La finalisation de ce dossier de vérification des performances permet de conclure sur l’aptitude du processus analytique à isoler les souches pathogènes pour leur identification. 13 juillet 2014, Jean-Paul Klein, biologiste. – PM 2 : Mise en culture (voir encadré 2), – PM 3 : Analyse chimique après culture (hémoculture), – PM 4 : Identification phénotypique du taxon, – PM 5 : Étude de la sensibilité aux antifongiques, – PM 6 : Identification de champignons spécifiques par génotypage. L’encadré 2 rassemble les données essentielles du dossier de vérification des performances pour la mise en culture conformément au document Cofrac SH FORM 44 (24) ; on remarquera que les données d’entrée demandées par le formulaire SH FORM 44 ne sont pas toujours bien adaptées à la discipline. N.B. La ligne de portée PM 2 a été créée pour pouvoir gérer les mises en culture des sites périphériques (PREANA). Cependant, du fait de l’importance de bien maîtriser la mise en culture, nous avons choisi de maintenir sciemment cette vérification des performances dans le cadre de ce travail. - 60 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 Mycologie médicale 1) Prestations de conseil La prestation de conseil est au cœur de l’activité du biologiste. Elle concerne les médecins, les patients, les préleveurs externes et les autres professionnels de santé. Elle peut porter sur tous les processus de réalisation. Nous donnons ci-après quelques exemples. • Préanalytique (modalités de prélèvements et de transports des échantillons) De la qualité des prélèvements et de la connaissance du contexte clinique, dépend l’identification de l’agent causal. Pour un prélèvement de bonne qualité, il faut : – Une fenêtre thérapeutique de 2 à 3 mois en cas de traitement antifongique systémique ou de traitement local par un vernis ou une solution filmogène (40) ; – Une fenêtre thérapeutique de 15 jours en cas d’application locale par une crème antifongique. • Analytique (sensibilité des cultures, incertitudes de mesures, seuils) – La sensibilité des flacons d’hémocultures se situe entre 30 et 80 % selon les études ; les flacons d’hémocultures sont rarement positifs avec les moisissures sauf Fusarium (positif dans 50 % des cas) et Scedosporium prolificans (positif dans 40 % des cas) ; – Toutes les infections fongiques invasives ne sont pas hématogènes ; – Pour les sites superficiels, l’antifongigramme n’est pas utile, sauf si le malade a déjà reçu un traitement antifongique ; en revanche, il peut être utile pour les isolats provenant d’un site profond. • Postanalytique (interprétation des résultats en fonction du contexte clinique, conseil médical, scientifique et thérapeutique) – Candida glabrata a une sensibilité diminuée au fluconazole ; – La langue noire villeuse correspond à une hyperplasie des prolongements kératinisés des papilles filiformes ; son origine n’est pas toujours candidosique ; – Différents médicaments sont susceptibles d’induire des pathologies de l’ongle (anticancéreux, cyclines, antimalariques, zidovudine) (64) ; – Une biopsie est préconisée pour les mycoses de type chromoblastomycoses ; – Un antifongigramme n’est pas indiqué pour les traitements topiques (ex. : mycose vaginale) sauf dans le cas d’un échec thérapeutique. 2) Compte rendu de résultat Exploiter et interpréter avec rigueur les résultats nécessite de prendre en compte le contexte clinique et l’ensemble des arguments diagnostiques (mycose superficielle, mycose profonde, etc.). Chez les patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou de mucoviscidose, l’isolement d’Aspergillus spp peut correspondre à une simple colonisation bronchique sans infection réelle, mais il convient de le signaler. Les recommandations pour l’interprétation des examens bactériologiques des expectorations basées sur le score de Bartlett (rapport entre le nombre de cellules épithéliales et celui des polynucléaires neutrophiles) n’ont pas d’intérêt pour les infections fongiques. D’autres critères doivent être pris en compte quand un champignon est isolé chez des patients prédisposés ou présentant des signes évocateurs d’une infection fongique (39). Les sportifs touchés par des dermatophytes doivent être traités rapidement, car c’est un motif de disqualification pour une compétition. 3) Traitements • Onychomycoses des doigts et orteils à dermatophytes Classiquement, le traitement des onychomycoses sans atteinte matricielle est uniquement local. Lors d’une atteinte matricielle, un traitement oral est ajouté. Un traitement topique en monothérapie par une solution filmogène ou un vernis, est réservé aux atteintes mineures ou modérées. Si atteinte matricielle : terbinafine à la dose de 250 mg/j pendant 6 semaines à 3 mois (ongles des mains) et de 3 à 6 mois pour les ongles des pieds. Une surveillance de la fonction hépatique et de la numération formule sanguine est indiquée. • Onychomycoses à levures Traitement antifongique topique (imidazolé, ciclopiroxolamine). • Onychomycoses à moisissures (Fusarium spp, Acremonium spp, Scopulariopsis spp, Aspergillus spp, Penicillium spp, Onychocola canadensis) Il est important de confirmer que la moisissure est bien à l’origine de l’onychomycose en effectuant un second prélèvement. L’amphotéricine B en application locale reste le traitement de choix après excision de la partie parasitée. Le traitement de référence des aspergilloses invasives repose sur l’utilisation du voriconazole (commentaire EEQ BP 2013-2). Le tableau XII expose une synthèse de l’analyse et de la gestion des risques appliquée au processus postanalytique. F) Sécurisation des processus supports 1) Gestion des ressources humaines : habilitation Les examens biologiques mycologiques ne peuvent être réalisés que par du personnel qualifié et habilité. En ce qui concerne l’habilitation, il faut distinguer l’habilitation initiale avec une phase de tutorat, de l’habilitation sur la base de l’acquis des connaissances et des compétences. - 61 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 ACCRÉDITATION Mycologie médicale E) Le processus postanalytique Tableau XII - Analyse et gestion des risques : processus postanalytique. Identification des risques Facteurs à maîtriser Facteurs de maîtrise Résultats demandés en urgence Qualité des prélèvements Respect de la documentation interne : C1-PR01 « Création du dossier patient sur Alysé » E2-ENR01 « Délais de rendu des résultats » Ajout automatique du suffixe « U » pour les dossiers présentant des résultats d’urgences vitales Audits, enquête de satisfaction, indicateur qualité Si l’examen direct est positif, il convient de traiter Non-respect des délais de rendu des résultats Examen direct positif Transmission des données dans le SIL Vérification périodique des connexions du SIL et des interfaces connectées Baisse de la qualité des soins Absence ou retard de communication prodigués aux patients des résultats Suivi des dossiers en cours et en fin de journée Respect de la documentation interne : E1-ENR01 « Grille des critères d’alerte » Non-respect des obligations Devoir d’informer le patient le cas légales en matière échéant de rendu de résultat* Respect de la documentation interne : E1-ENR02 « Avis et interprétation en biologie médicale » Transmission des résultats aux destinataires prévus Gestion des éditions centralisées Vérification de l’identification lors de la diffusion des résultats en main propre Audits et enquête de satisfaction Traitement des réclamations Absence de traçabilité des résultats communiqués par téléphone Traçabilité du SIL en post-it dossier : date, heure d’appel, nom et fonction de la personne contactée, résultats transmis et nom de l’opérateur Système informatique du laboratoire (SIL) Non-respect des exigences et besoins des utilisateurs * Articles L.6211-2 et L.6211-8-1 du Code de la Santé Publique. ACCRÉDITATION Mycologie médicale L’habilitation est basée sur l’ancienneté, le diplôme, la maîtrise du secteur concerné (évaluée par la présence au poste concerné, les résultats aux contrôles de qualité, les évaluations de compétences et de connaissances, les audits internes et externes), l’aptitude à gérer les difficultés, les formations réalisées (internes et externes), le programme MYCOimage de formation continue, et les entretiens individuels d’évaluation. Il convient de signaler qu’il ne faut pas trop détailler les tâches des opérateurs, afin de rendre la grille d’habilitation opérationnelle et de ne pas bâtir un système trop complexe et ingérable dans le temps. Il ne s’agit pas de faire de la « surqualité » en habilitant des opérateurs qui ont plusieurs années d’expérience professionnelle. La personne nouvellement affectée est supervisée durant trois phases (observation, tutorat actif et habilitation) qui sont tracées. Le biologiste responsable du laboratoire fixe la durée de ces phases en fonction de la nature du poste, de la qualification et de l’expérience de la personne. Le formulaire d’enregistrement est décliné en fonction des postes concernés. À l’issue de la période de formation, le biologiste responsable évalue la formation du nouvel embauché et décide de son habilitation. Un code utilisateur lui est attribué pour lui permettre l’accès individualisé sur le système informatique du laboratoire (SIL). Critères d’habilitation La grille d’habilitation a été élaborée sur la base de critères objectifs, permettant de s’assurer de la maîtrise des étapes critiques de l’analyse (mise en situation, quiz, analyses de dix échantillons en doublons, ou d’anciens EEQ). Les autorisations sont regroupées autour de trois niveaux d’habilitation : 3 = référent, formateur et suppléant, 2 = travail autonome, 1 = travail en routine encadré. Technicien(ne)s Le tableau XIII présente un exemple de grille d’habilitation des technicien(ne)s pour la mycologie. Les habilitations sont définies pour une période de 2 ans. Elles sont examinées lors des entretiens individuels d’évaluation et sont également revues en cas d’absence prolongée (supérieure à 6 mois). Les fonctions de référent nécessitent une habilitation de niveau 3. Le laboratoire doit définir un programme de maintien des compétences (participation des opérateurs aux EEQ, adhésion à des e-learning, formations internes ou externes, quiz, etc.). Biologistes Le tableau XIV donne un exemple de grille d’habilitation des biologistes pour la mycologie. - 62 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 Mycologie médicale Tableau XIII - Grille d’habilitation des techniciens pour la mycologie. Opérateur Opérateur Opérateur Opérateur Opérateur Opérateur 1 2 3 4 5 6 Examen direct sans et avec préparation 3 3 Mise en culture des différents types de prélèvements 3 2 3 Lecture des milieux de culture 3 2 3 Examen microscopique après coloration 3 2 3 Identification automatisée / antifongigramme 3 2 3 Réalisation des contrôles qualité (CIQ, EEQ) 3 2 3 Gestion des commandes 3 2 3 Gestion des abonnements 3 2 Réception des commandes et gestion des stocks 3 2 2 3 2 2 2 2 2 2 2 Tableau XIV - Grille d’habilitation des biologistes pour la mycologie. Prélèvement mycologique 3 3 2 2 2 2 Identification taxonomique 3 2 3 2 2 2 Interprétation de l’antifongigramme 3 3 Stratégie de passage des contrôles qualité 3 3 Choix des meilleures techniques pour répondre à la demande 3 3 Formateur interne 3 3 Prestation de conseil 3 3 Parmi les compétences requises pour l’exercice de la mycologie médicale, le biologiste responsable de la paillasse de mycologie doit particulièrement maîtriser les spécificités propres à cette discipline, en rappelant que la formation et l’expérience doivent garantir la compétence : – Préanalytique : connaissance des manifestations cliniques associées aux infections fongiques afin d’orienter l’examen mycologique ; – Analytique : choix de la meilleure technique pour répondre à la demande ; – Postanalytique : connaissance des agents de mycoses permettant de donner un conseil adapté. de qualité, observation des gestes techniques à la paillasse lors d’audits, suivi des maintenances des automates, aptitude à gérer les problèmes techniques, entretien individuel, ... À côté de ces modes d’évaluation, la littérature professionnelle s’ouvre de plus en plus à l’utilisation de cas cliniques ou de quiz (45, 65-70). En annexe, nous proposons un questionnaire d’évaluation des connaissances en mycologie, qui peut être intégré au processus d’habilitation. Évaluation des compétences La diffusion de l’information scientifique et technique est un facteur qui est essentiel au développement des pratiques professionnelles. Il est tout aussi important de vérifier la bonne compréhension des dispositions techniques qui sont prises. C’est le but de l’évaluation des compétences. 2) Hygiène et sécurité Cette évaluation peut être effectuée de différentes manières : mise en situation, résultats obtenus aux contrôles Une synthèse de l’analyse et de la gestion des risques pour assurer la consolidation du processus de gestion des ressources humaines est présentée dans le tableau XV. Les micro-organismes sont répartis en 4 groupes d’agents pathogènes en fonction de leur niveau de risque (pouvoir pathogène et mode de transmission facile de l’homme à l’homme, etc.). En regard du risque biologique, 4 niveaux croissants de sécurité ont été définis pour la manipulation de ces agents infectieux dans les industries et les laboratoires de recherche, d’enseignement et de biologie médicale (N.B. Il n’existe aucun champignon de - 63 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 ACCRÉDITATION Mycologie médicale Biologiste Biologiste Biologiste Biologiste Biologiste Biologiste 1 2 3 4 5 6 Tableau XV - Maîtrise des points critiques liés au processus « Ressources humaines ». Identification des risques Non-respect des exigences et besoins des utilisateurs Facteurs à maîtriser Facteurs de maîtrise Manque de personnel Définition de l’effectif minimum Mise en place des plannings en fonction des compétences nécessaires Fiches de poste par site Maintien et suivi des compétences Mise en place d’une grille d’habilitation par fonction et par site G1-ENR17 « Grille d'habilitation secrétaire-coursieragent d'entretien » G1-ENR19 « Grille d'habilitation techniciens » G1-ENR20 « Grille d'habilitation biologistes » G1-ENR21 « Grille d'habilitation Cellule qualité » Suivi du maintien des habilitations lors des entretiens individuels Questionnaires de compétences/connaissances pour assurer l’évaluation continue de l’ensemble des acteurs du laboratoire Revue de contrat annuelle avec les établissements de soin Définition des suppléances aux fonctions clés Mise en œuvre, développement de nouvelles compétences (intégration, changement de poste, de fonction) Respect de la documentation interne : G1-INS02 « Intégration d'une nouvelle secrétaire » G1-INS03 « Intégration d'un nouveau technicien » G1-INS05 « Intégration d'un nouvel agent d'entretien » G1-INS06 « Intégration d’un nouveau biologiste » Fiches de formation/habilitation du personnel : G2ENR02 « Grille de suivi formation/habilitation » Gestion des formations G2-ENR03 « Évaluation des formations à chaud et à froid » G2-ENR01 « Politique annuelle de formation définie en revue de direction » Indicateur annuel d’efficacité des formations internes et externes, évalué en revue de direction Rendu de résultats inexacts, allongement des délais de rendu Formation inefficace et/ou insuffisante niveau 4, qui concerne essentiellement les virus des fièvres hémorragiques). ACCRÉDITATION Mycologie médicale Des exemples de champignons appartenant aux groupes 1, 2 et 3, sont présentés dans le tableau XVI. Pour les champignons du groupe 2, la culture doit être manipulée sous poste de sécurité microbiologique (PSM). Les espèces du genre Aspergillus méritent une mention particulière car elles sont allergisantes, c’est pourquoi les opérateurs doivent être protégés de l’inhalation des spores, qui sont très volatiles, et manipuler ces agents pathogènes sous PSM. Les agents des mycoses exotiques du groupe 3 comme Histoplasma capsulatum ne sont pathogènes que sous la forme de spores. La forme levure est présente dans les tissus. Les cultures sur milieu de Sabouraud se présentent sous forme de colonies duveteuses blanches ; le mycélium porte de grosses spores spiculées (macroconidies) associées à de petites spores (microconidies). La forme levure présente dans les prélèvements n’est pas infectante à moins de se piquer au cours de la manipulation (71-72). 3) Processus supports Ces processus ne sont pas spécifiques à la mycologie, mais leur maîtrise est indispensable pour être accrédité. Une synthèse de l’analyse et de la gestion des risques pour assurer la consolidation des processus supports est donnée par le tableau XVII. V. - L’AUDIT DE MYCOLOGIE L’audit est un instrument pivot de l’amélioration continue et aussi un bon outil de management par la qualité. Il doit apporter une réponse argumentée et informée sur la conformité des pratiques du laboratoire, par rapport aux exigences de la norme ISO 15189 et des référentiels de bonnes pratiques de mycologie. L’audit de paillasse est l’occasion de vérifier si les opérateurs techniques sont expérimentés et travaillent dans les règles de l’art (travail de qualité fait avec professionnalisme en suivant les recommandations de bonnes pratiques) et conformément à l’état de l’art (connaissance théorique). Il permet aussi - 64 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 Mycologie médicale Tableau XVI - Classification selon le niveau de risque biologique. Groupes Exemples Définition Groupe 1 Aspergillus niger, Penicillium camenbertii Comprend les agents biologiques non susceptibles de provoquer une maladie chez l’homme. Groupe 2 Candida albicans, Candida tropicalis, Epidermophyton floccosum, Trichophyton spp, Microsporum spp, Aspergillus flavus Comprend les agents biologiques pouvant entraîner une maladie chez l’homme et constituer un danger pour les personnes en contact avec ces agents ; leur propagation à la collectivité est peu probable ; il existe une prophylaxie et/ou un traitement efficace. Groupe 3 Histoplasma capsulatum Blastomyces dermatitidis Cladophialophora bantiana Paracoccidiodes brasilensis Coccidioides immitis Comprend les agents biologiques pouvant entraîner une maladie grave chez l’homme et constituer un danger sérieux pour les personnes en contact avec ces agents ; la propagation de ces agents à la collectivité est possible, mais il existe généralement une prophylaxie ou un traitement efficace. Tableau XVII - Maîtrise des points critiques liés au processus support. Processus Identification des risques Identification des points critiques Conduite à tenir pour la maîtrise Non-respect des obligations légales (confidentialité, protection des données) Protections des locaux et des systèmes informatisés Perte des données Accès limité aux locaux informatiques et archives Accès sécurisé aux applications et logiciels informatiques Antivirus, Firewall Engagement de confidentialité Définition des durées d’archivage Protocole de sauvegarde automatisée avec externalisation Tests de restauration des données Allongement des délais de rendu des résultats, rendu de résultat inexact Panne bloquante du système informatique Fonctionnement des interfaces informatiques Intégrité des données transmises aux prescripteurs Respect des procédures internes en cas de panne informatique Traçabilité des interventions sur le système informatique Vérification des connexions automatesMiddleware-SIL Convention de preuve avec les prescripteurs (comptes rendus papier, fax, Hprim…) Allongement des délais de rendu des résultats, augmentation des coûts Perte d’efficience Rupture de stock Compétences des fournisseurs Réception des commandes Définition des besoins Gestion informatisée des stocks (quantité, péremption) Évaluation annuelle des fournisseurs Respect des procédures internes (vérification des livraisons, traçabilité) Critères d’achat Panne du matériel Étalonnage du matériel critique Entretien du matériel Respect des procédures dégradées en cas de panne Suivi continu du programme de vérification des instruments de mesure Planification informatisée des maintenances avec alertes et traçabilité Audit de la paillasse de mycologie Gestion des achats et des stocks Gestion des équipements et métrologie Allongement des délais de rendu des résultats, rendu de résultat inexact - 65 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 ACCRÉDITATION Mycologie médicale Gestion du système d’information d’explorer et de contrôler la véracité des données et d’évaluer les perspectives de progrès. Avant de déposer le dossier d’accréditation au Cofrac, il est très important de réaliser un audit à blanc, afin de vérifier la conformité des pratiques par rapport aux exigences des référentiels. Les constatations sont toujours plus objectives lorsque l’on a recours à un auditeur externe à la structure. L’auditeur doit toujours prendre en compte l’intérêt du patient. ACCRÉDITATION Mycologie médicale Processus préanalytique – Quelles sont les modalités de prélèvements pour la mycologie ? – Comment procédez-vous au transport des échantillons biologiques et quels sont les milieux de transport utilisés ? – Quelles sont les dispositions prises pour surveiller les conditions de transport des échantillons ? Processus analytique – Pouvez-vous me montrer comment vous procédez pour la lecture des examens directs sans et avec préparation ? – Avez-vous une liste des milieux de culture à ensemencer en fonction des différents types de prélèvements ? – Quelle est la démarche diagnostique pour identifier une levure ? – Quelle est la démarche diagnostique pour identifier un champignon filamenteux ? – Quelle est votre stratégie de contrôle qualité (interne et externe) en mycologie ? – Quelles sont les souches tests ATCC ou CIP que vous utilisez ? – Comment avez-vous défini les durées et les températures d’incubation en fonction des isolats cliniques et des champignons recherchés ? – Quelles sont les modalités de gestion des EEQ (enregistrement, traitement comme un patient, validation, compte rendu, souchothèque, analyse des tendances) ? – Est-ce que vous connaissez les prélèvements précieux ? – Quelles dispositions avez-vous prises pour traiter les ponctions et les biopsies (durée d’incubation, milieux, broyeur, PSM) ? – Quelles sont les isolats cliniques que vous conservez en souchothèque ? – Quels sont les indicateurs qualité ou de performance que vous utilisez ? Processus postanalytique – Disposez-vous d’une grille de critères d’alerte ? – Comment réalisez-vous le signalement externe ? Est-il tracé ? – Quelles sont les modalités de conservation des échantillons primaires ? – Quelles sont les modalités de sous-traitance de certains examens (identification et antifongigramme des souches difficiles, transmissions au CNR des mycoses invasives et antifongiques) ? Processus supports – Quelles dispositions avez-vous prises pour assurer le raccordement métrologique : périodicité ? Avez-vous défini des critères ou des évènements qui impliqueraient une modification de cette périodicité ? – Le laboratoire dispose-t-il d’un programme de formation (interne et externe) concernant la mycologie ? Ce programme est-il suivi et évalué ? – Comment vous assurez-vous de la maîtrise du SIL (vérifications des interfaces entre les systèmes informatiques connectés) ? – Quelles sont les modalités d’habilitation et de suivi des compétences des opérateurs ? Processus de management – Quelles dispositions avez-vous prises pour assurer une veille électronique ? – Utilisez-vous des sites internet d’e-learning (e-MYCOimage, Bio Qualité) ? – Quelles dispositions avez-vous prises pour vous assurer de la maîtrise de votre portée flexible standard de type A ou de votre portée flexible étendue de type B ? VI. - DISCUSSION Le processus d’accréditation n’est pas figé. Les dispositions de travail sont susceptibles d’être modifiées ou complétées en fonction de l’état de l’art et de l’évolution de la NABM, mais aussi dans une logique de contrôle des coûts. La démarche qualité est structurante, car elle met en évidence autant les lacunes que les nouvelles orientations pour une harmonisation concertée des pratiques. L’analyse et l’interprétation de l’information issue de la recherche documentaire, de même que les échanges avec les autres biologistes, permettent de dégager un certain nombre de constats pour orienter les décisions et organiser les activités d’analyses mycologiques. En ce qui concerne le processus préanalytique, la prise de renseignements cliniques est un élément clé pour orienter les recherches et faciliter l’interprétation des examens. Il faut s’assurer que les performances analytiques répondent bien aux besoins des clients et aux exigences des référentiels. Une analyse des risques potentiels permet de cibler les points critiques et de consolider ainsi la fiabilité des analyses et la fidélité des méthodes. L’élaboration des dossiers de vérification des performances permet de conclure sur l’aptitude du processus analytique à isoler et identifier les souches pathogènes. L’approche méthodologique prouve que les performances analytiques répondent donc aux besoins des clients et aux exigences des référentiels. - 66 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 Mycologie médicale VII. - CONCLUSION Accréditer la paillasse de mycologie nécessite de consolider les processus de réalisation en s’appuyant sur une analyse des risques et sur les recommandations de bonnes pratiques. Si on dresse le bilan de la démarche d’accréditation, on constate qu’elle permet aussi de réactualiser les pratiques professionnelles par la prise en compte des référentiels et de leur adaptation au sein du laboratoire. Les développements obtenus peuvent toucher tous les aspects de la discipline, de l’achat de nouveaux matériels (curettes de prélèvements, lampe de Wood, milieux de culture, Références Bibliographiques (1) Renaudat C, Sitbon K, Desnos-Ollivier M, Fontanet A, Bretagne S, Lortholary O, Dromer F. Candidémies en Ile-de-France : données de l’Observatoire des levures (2002-2010). Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire 2013 ; 12-13 (16 avril 2013), 125-8. étuves, livres de mycologie, souches ATCC, etc.), jusqu’à l’intégration de commentaires circonstanciés dans les comptes rendus de résultats. L’engagement qualité assure aussi, le cas échéant, une réorganisation de la paillasse en conformité avec l’état de l’art conduisant à une optimisation des pratiques techniques et des gains de productivité. Cette problématique est un thème fédérateur aussi bien pour les techniciens que pour les biologistes. Il en résulte une meilleure prise en charge des patients aussi bien diagnostique que thérapeutique. Finalement, l’accréditation permet de redécouvrir les choses, de façon plus précise, plus pratique et donc plus pragmatique. À vous de vous engager. Remerciements Les auteurs remercient Kim Tang (Vitry-le-François), Patrice Laudat (Tours), Jean-Michel Garnier (Reims), Jean-Pierre Bouilloux (Rodez), Pierre-Olivier Bazin (Beauvoisin), Florian Scherrer (Roussillon), Catherine KauffmannLacroix (Poitiers), Nicolas Chatelain (Valenciennes), Pascal Dumur (Bar-le-Duc), Jean-François Carod (SaintClaude) et Luc Essemilaire (Condom) pour la lecture critique de ce travail. Conflit d’intérêt : aucun. (9) SFHH. Risque infectieux fongique et travaux en établissements de santé. Hygiènes 2011 ; XIX (1) : 1-52. (10) Kauffmann-Lacroix C, Costa D, Bousseau A, Imbert C. Les champignons de l’eau : maîtrise du risque d’infection fongique lié à l’eau. Revue Francophone des Laboratoires 2014 ; 459 : 69-75. (17) SH REF 02. Recueil des exigences spécifiques pour l’accréditation des laboratoires de biologie médicale. Document du Cofrac. (18) AFNOR 2012. NORME NF EN ISO 15189. Décembre 2012. Laboratoires d’analyses de biologie médicale. Exigences particulières concernant la qualité et la compétence. (2) Contet-Audonneau N, Nowak N, Cavigneaux R. Les mycoses transmises par les animaux de compagnie. Spectra Biologie 2011 ; 187 : 22-8. (11) Gravet A, Camdessoucens-Miehé C. Application de la spectrométrie de masse à la microbiologie. Revue Francophone des Laboratoires 2011 ; 437 : 55-64. (19) SH GTA 01. Guide technique d’accréditation en biologie médicale. Document du Cofrac. (3) Chabasse D, Contet-Audonneau N. Les teignes du cuir chevelu. Revue Francophone des Laboratoires 2013 ; 454 : 49-57. (12) Bougnoux ME, Angebault C, Leto J, Beretti JL. Identification des levures par spectrométrie de masse de type MALDI-TOF. Revue Francophone des Laboratoires 2013 ; 450 : 63-9. (20) SH GTA 04. Guide technique d’accréditation de vérification (Portée A) / validation (portée B) des méthodes de biologie médicale. Document du Cofrac. (13) Develox M, Enache-Angoulvant A. Le diagnostic biologique des mycétomes. Revue Francophone des Laboratoire 2011 ; 430 : 61-7. (21) SH GTA 06. Guide technique d'accréditation : contrôle de qualité en biologie médicale. Document du Cofrac. (6) Bertholom C. Champignons émergents. Option Bio 2012 ; 468 : 12-3. (14) Roques C, Bessières MH, Escaffre C, Berry A. Une expérience pratique d’accréditation en parasitologiemycologie. Revue Francophone des Laboratoires 2010 ; 419 : 53-63. (22) LAB GTA 12. Guide technique d’accréditation en parasitologie et mycologie médicale. Document du Cofrac. (7) Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire. 2013 ; 12-13 (16 avril 2013). (15) Nomenclature des actes de biologie médicale. www.ameli.fr (8) Carton L, Juste M, Desoubeaux G. Les mucormycoses. Feuillets de Biologie 2014 ; 319 : 15-26. (16) Poulain D. Candida albicans, plasticité et pathogénie. Revue Francophone des Laboratoires 2013 ; 450 : 37-46. (4) Robert-Gangneux F, Degeilh B, Chevrier S, Guigen C, Gangneux JP. Mycoses profondes et transplantation. Revue Francophone des Laboratoires 2008 ; 403 : 41-8. (5) Chabasse D, Pihet M, Bouchara JP. Émergence de nouveaux champignons pathogènes en médecine. Revue Francophone des Laboratoires 2009 ; 416 : 71-86. - 67 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 (23) SH INF 50. Portées - Types d’accréditation. Document du Cofrac. (24) Document du Cofrac SH FORM 44. Fiche type qualitatif. Vérification (portée A)/validation (portée B) d’une méthode en biologie médicale. ACCRÉDITATION Mycologie médicale Cependant, si l’interprétation des résultats est aisée en présence d’une croissance fongique, elle est délicate en l’absence de culture et en fonction du contexte clinique (immunodépression, mycose invasive). Il y a alors lieu d’utiliser d’autres outils diagnostiques. Lorsqu’il est impossible de mettre en évidence le champignon lui-même, les sérologies fongiques sont des méthodes complémentaires très utiles : cryptococcose (antigène circulant), candidoses systémiques (anticorps, antigène circulant), aspergilloses (anticorps, antigène circulant), etc. Le diagnostic des aspergilloses invasives et des fongémies à levures a été amélioré par le développement de biomarqueurs basés sur la détection de l’ADN ou celle d’antigènes (galactomannane et b (1-3)-D-glucane). (25) Klee GG. Établissement d’objectifs de performance analytique liés à la survenue d’évènements (« outcomes »). Annales de Biologie Clinique 2011 ; 69 (2) : 139-50. (42) Ripail P, Bourgeois N, Lachaud L. Diagnostic biologique des onychomycoses : prééminence de l’examen direct. Revue Francophone des Laboratoires 2011 ; 432 : 21-60. (26) AGREE Collaboration. Grille d’évaluation de la qualité des recommandations pour la pratique clinique. Appraisal of guidelines for research & evaluation instrument. Janvier 2002 ; 22 p. www.agreecollaboration.org (43) Chabasse D. Apport de l’examen direct dans les mycoses superficielles et profondes. Journal de Biologie Médicale 2013 ; 4 (1) : 250-5. (27) Angereau C, Couaillac JP, de Moüy D, Dézier JF, Fonfrède M, Leparneur JP, Szymanowicz A, Watine J. Guides de pratique clinique : trions-les. Annales de Biologie Clinique 2009 ; 67 (4) : 477-83. (28) Fonfrède M, Couaillac JP, de Moüy D, Leparneur JP, Szymanowicz A, Watine J. Évaluation de la qualité méthodologique du Rémic de la Société française de microbiologie, 3e édition (2007). Annales de Biologie Clinique 2011 ; 69 (2) : 239-45. (45) Anofel. Parasitoses et mycoses des régions tempérées et tropicales. Éditions Masson, 2013 ; 472 p. (46) Badillet G. Les dermatophytes, Atlas clinique et biologique 3ème édition, Éd. Varia Paris, 1991 ; 88 p. (47) Cahier de formation n° 25. Les moisissures d’intérêt médical. Bioforma 2002 ; 159 p. (29) Van Cutsem J, Rochette F. Mycoses des animaux domestiques. Research Foundation Janssen, 1992 ; 226 p. (48) Cahier de formation n° 31. Les dermatophytes. Bioforma 2004 ; 159 p. (30) Koenig H. Guide de mycologie médicale. Éditions Marketing, 1995 ; 284 p. (49) Cahier de formation n° 44. Les levures et les levuroses. Bioforma 2010 ; 200 p. (31) Chabasse D, Guigen C, Contet-Audonneau N. Mycologie médicale. Éditions Masson, 1999 ; 324 p. (50) CA-SFM/EUCAST 2014. Comité de l’antibiogramme de la Société française de microbiologie. Recommandations 2014. (32) Chabasse D, Contet-Audonneau N, Bouchara JP, Basile AM. Moisissures, dermatophytes, levures. Du prélèvement au diagnostic. bioMérieux, 2008 ; 190 p. (33) Kuffer R, Badillet G. Diagnostic clinique et biologique des mycoses buccales. Feuillets de Biologie 1979 ; XX : 37-45. (34) Couprie B. L’examen mycologique en pratique quotidienne. Feuillets de Biologie 2001 ; XXXXII : 29-34. (35) Michel-Nguyen A, Favel A, Regli P. Identification des levures au laboratoire : comment allier performance et simplicité. Feuillets de Biologie 2002 ; XXXXIII : 41-52. (36) Lacroix C, Feuillhade de Chauvin M. Levures et moisissures identifiées en culture : simples contaminants ou réels pathogènes ? Feuillets de Biologie 2002 ; XXXXIII : 29-35. (37) Robert R, Pihet M. Conventional methods for the diagnosis of dermatophytosis. Mycopathologia 2008 ; 166 : 295-306. (38) Chabasse D, Pihet M. Les dermatophytes : les difficultés du diagnostic mycologique. Revue Francophone des Laboratoires 2008 ; 406 : 29-38. ACCRÉDITATION Mycologie médicale (44) Lachaud L, Sasso M. Diagnostiquer les mycoses invasives au quotidien dans un laboratoire de microbiologie : les populations de patients à cibler et les examens à mettre en œuvre. Spectra Biologie 2014 ; 206 : 45-50. (39) Desoubeaux G, Chandenier J. Diagnostic biologique d’une infection aspergillaire. Feuillets de Biologie 2010 ; 294 : 33-40. (40) Pihet M, Marot A. Diagnostic biologique des candidoses. Revue Francophone des Laboratoires 2013 ; 450 : 47-61. (41) Chabasse D. Place du laboratoire dans le diagnostic mycologique d’une onychomycose. Revue Francophone des Laboratoires 2011 ; 432 : 43-50. (51) SFAR/SPILF/SRLF Prise en charge des candidoses et aspergilloses invasives de l’adulte. Conférence de consensus, 2004. (52) Société Française d’hygiène Hospitalière. Risque infectieux fongique et travaux en établissement de soins. Hygiènes ; 2011 ; 19/1 : 1-52. (53) Société Française de Microbiologie. Référentiel en microbiologie médicale (bactériologie et mycologie). Rémic 2010 ; 4ème édition. SFM éditeur. (54) Cornaglia G, Courcol R, Herrmann JL, Kahlmeter G, Peigue-Lafeuille H, Vila J. European manual of clinical microbiology. 2012 ; 1st edition. Société Française de Microbiologie & European Society of Clinical Microbiology and Infectious Diseases. 469 p. (55) Société Française de Microbiologie. Quamic. Comité qualité de la Société française de microbiologie. Recommandations 2014. (56) Antibiolor. Antibioguide, Référentiel lorrain d’antibiologie en établissements de soins, 2014. (57) Antibiolor. Antibioville, Référentiel lorrain d’antibiologie en pratique ambulatoire, 2014. (58) Centre Hospitalier Universitaire de ClermontFerrand. Antibioguide du CHU de ClermontFerrand et des établissements de santé de la région Auvergne 2014. (59) Collège Français des Universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales. Le POPI. Maladies Infectieuses et Tropicales. 2012. 11ème édition. Vivactis Plus éditeur, 460 p. - 68 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 (60) Fraisse T, Lachaud L, Sotto A, Lavigne JP, Cariou G, Boiteux JP, Escaravage L, Coloby P, Bruyère F. Recommandations du comité d’infectiologie de l’Association Française d’Urologie. Diagnostic, traitement et suivi des candiduries. Progrès en Urologie 2011 ; 21 (5) : 314-21. (61) Penn C, Bouchara JP, Cimon B, de Gentile L, Chabasse D. L’étape préanalytique en parasitologiemycologie : approche synthétique. Revue Française des Laboratoires 1999 ; 317 : 47-55. (62) Kauffmann-Lacroix C, Albouy-Llaty M, Migeot V, Contet-Audonneau N. Enquête sur les conditions analytiques d’un examen de mycologie médicale auprès des membres de la Société française de mycologie médicale. Journal de Mycologie Médicale 2011 ; 21 : 159-68. (63) Kauffmann-Lacroix C, Cassaing S, Bessières MH, Mayet D, Linas MD, Roques C. Les contrôles de qualité en mycologie médicale. Journal de Mycologie Médicale 2011 ; 21 : 15-8. (64) Lebrun-Vignes B, Bris C, Lelièvre B, Diquet B. Ongles et médicaments. Revue Francophone des Laboratoires 2011 ; 432 : 77-81. (65) Conte C. Une teigne d’origine animale. Option Bio 2010 ; 445 : 23. (66) Gits M, Hommel B, Buot G. Quiz n°10. Feuillets de Biologie 2013 ; 312 : 45-7. (67) Paugam A, Eldin de Pécoulas P, Bourée P. Fillette africaine avec des plaies du coude, des abcès froids et des lésions cutanées de type Molluscum. La Lettre de l’Infectiologue 2014 ; 29 (3) : 118-9. (68) Bourée P, Paugam A. La basidiobolomycose : des placards sous-cutanés tropicaux. Option Bio 2014 ; 501 : 16-7. (69) Morio F, Barbarot S, Pineau S, et coll. Photo quiz : lésion cutanée au retour d’un séjour de Thaïlande. Journal de Mycologie Médicale 2014 ; 245 : 65. (70) Anselmo M, Dunand J, Ait-Ammar N. Quiz n°12. Feuillets de Biologie 2014 ; 316 : 37-9. (71) Klein JP. Le poste de sécurité microbiologique : de la réglementation à l’accréditation. Revue Francophone des Laboratoires 2012 ; 445 : 91-100. (72) Kauffmann-Lacroix C, Bousseau A, Castel O. La sécurité au laboratoire de mycologie clinique. Décembre 2013 ESKA ; section XII, chapitre 15 : 1-7. Mycologie médicale ANNEXE : QUIZ 2. Pour les champignons filamenteux, il est préférable d’ensemencer un milieu de culture avec une gélose en pente : q vrai / q faux 3. En mycologie médicale, les groupes de micromycètes suivants peuvent être rencontrés (cochez la ou les réponses exactes) : q A. Les levures q B. Les dermatophytes q C. Les opportunistes filamenteux q D. Les champignons dimorphiques 4. Un champignon dimorphique se présente sous forme de levure dans les tissus et sous forme filamenteuse en culture : q vrai / q faux 5. Pour les champignons dimorphiques, la forme la plus susceptible de produire des aérosols est (cochez la réponse exacte) : q A. La forme levure q B. La forme filamenteuse 6. L’histoplasmose est une infection due à un champignon dimorphique : q vrai / q faux 7. La conidiogénèse correspond à la formation de spores externes ou conidies : q vrai / q faux 8. Une blastospore est une spore constituée lors du bourgeonnement d’une levure : q vrai / q faux 11. Les phialospores sont des spores formées à partir d’un sac (phialide) chez les champignons filamenteux des genres (cochez la ou les réponses exactes) : q A. Aspergillus q B. Penicillium 12. Les chlamydospores sont (cochez la ou les réponses exactes) : q A. Des spores terminales ou latérales rondes ou ovales q B. Obtenues sur PCB et RAT q C. Caractéristiques de l’espèce Candida albicans q D. Caractéristiques du genre Candida 13. Les spores de dermatophytes sont appelées aleuries : q vrai / q faux 14. Les conidies sont formées au sommet des phialides pour les genres suivants (cochez la ou les réponses exactes) : q A. Penicillium q B. Aspergillus q C. Fusarium q D. Acremonium 15. Candida tropicalis présente une sensibilité diminuée (cochez la ou les réponses exactes) : q A. Aux azolés q B. À la 5-flucytosine 16. Pour Candida tropicalis (cochez la ou les réponses exactes) : q A. La culture est inhibée par l’actidione q B. On note l’absence de chlamydiospore sur milieu RAT ou PCB q C. Le test de filamentation en sérum est négatif q D. Le tétrazolium est réduit (coloration rouge à violet) 17. Le milieu urée-indole permet de différentier la variété duveteuse de Trichophyton rubrum de T. mentagrophytes var. interdigitale : q vrai / q faux 9. Le test de blastèse ou de filamentation dans le sérum (cochez la ou les réponses exactes) : q A. Est spécifique de Candida albicans dans 95 % des cas q B. Est spécifique de Candida albicans dans 100 % des cas q C. Produit des tubes germinatifs en 3 heures à 37 °C q D. Produit des tubes germinatifs à base non étranglée q E. Produit du pseudomycélium à base étranglée 18. Le cycloheximide (Actidione®) inhibe la croissance des champignons saprophytes comme Fusarium et Aspergillus et celle de certaines espèces du genre Candida : q vrai / q faux 10. Le pseudomycélium est un ensemble de cellules allongées qui ne sont pas séparées par des cloisons : q vrai / q faux 19. À l’examen direct, la présence de filaments mycéliens est en faveur de la pathogénicité du champignon : q vrai / q faux - 69 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015 ACCRÉDITATION Mycologie médicale 1. Pour les espèces fongiques à pousse rapide, il est préférable d’ensemencer un milieu de culture en boîte de Pétri : q vrai / q faux 20. Quel est le milieu de culture le mieux adapté pour l’isolement des levures (cochez la réponse exacte) : q A. Milieu de Sabouraud additionné de chloramphénicol et/ou de gentamicine q B. Milieu de Sabouraud q C. Milieu de Sabouraud additionné de chloramphénicol et d’Actidione® 21. Le cycloheximide (Actidione®) peut-il inhiber la pousse de certaines espèces de champignons telles que (cochez la ou les réponses exactes) : q A. Candida glabrata q B. Candida parapsilosis q C. Candida tropicalis q D. Candida famata q E. Fusarium spp. q F. Aspergillus spp. 22. La seule présence de Candida au niveau de la muqueuse buccale ou digestive autorise-t-elle à affirmer son rôle pathogène : q vrai / q faux 23. Pour les prélèvements des onychomycoses, quelle est la fenêtre thérapeutique (cochez la ou les réponses exactes) : q A. 2 à 3 mois après un traitement systémique ou un traitement local par un vernis ou une solution filmogène q B. 15 jours après un traitement local par une crème antifongique ACCRÉDITATION Mycologie médicale Réponses : 1. vrai ; 2. vrai ; 3. A, B, C, D ; 4. vrai ; 5. B ; 6. vrai ; 7. vrai ; 8. vrai ; 9. A, C ; 10. vrai ; 11. A, B ; 12. A, B, C ; 13. vrai ; 14. A, B, C, D ; 15. A, B ; 16. A, B, C, D ; 17. vrai ; 18. vrai ; 19. vrai ; 20. A ; 21. A, B, C, D, E, F ; 22. faux ; 23. A, B. - 70 - feuillets de Biologie /N° 324 - MAI 2015