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SILVA n°3/2016 mai-juin mei-juni Bimestriel / Tweemaandelijks 123e année / 123e jaargang Dépôt Bruxelles X BELGICA TEN DIENSTE VAN HET BOS EN DE BOSBOUWERS AUTORISATION DE FERMETURE : BRUXELLES X - Editeur responsable : Philippe de Wouters, Galerie du Centre, Bloc 2, Bte 289, 1000 Bruxelles Envoi prioritaire à taxe réduite N° d’agréation P207125 AU SERVICE DE LA FORÊT ET DES FORESTIERS Revue de la Société Royale Forestière de Belgique asbl. / Tijdschrift van de Koninklijke Belgische Bosbouwmaatschappij vzw. www.srfb.be / www.kbbm.be Journée de terrain Le jeudi 30 juin 2016 de 09h00 à 17h00 Sylviculture du bouleau Une espèce « secondaire » à valoriser La Roche-en-Ardenne (le lieu exact sera communiqué après l’inscription) La communauté scientifique s’accorde sur l’importance d’adapter la gestion forestière aux changements globaux, notamment en recherchant des scénarios de gestion innovants et adaptés aux nouvelles conditions. Dans ce contexte, il semble que le bouleau, troisième feuillu en Wallonie, possède de nombreux atouts, tant en termes d’adaptation climatique que d’opportunités sylvicoles. On observe d’ailleurs une augmentation de sa proportion dans la forêt wallonne, sans pour autant qu’il soit mieux valorisé dans la sylviculture. Cette journée s’inscrit en parallèle du projet d’étude mené par Eloïse Dubois de l’Université de Liège Gembloux Agro-Bio Tech, dont l’objectif est d’analyser l’apport de cette essence dans la gestion forestière. Plusieurs parcelles seront visitées correspondant à divers stades de développement de l’essence. Pour plus d’informations, consultez notre site www.srfb.be ou contactez Orane Bienfait Société Royale Forestière de Belgique Tél. 02 227 56 50 [email protected] Cette action est rendue possible grâce au soutien du Service public de Wallonie, du Ministère de l’Agriculture, de la Ruralité et de l’Environnement dans le cadre de la convention «Vulgarisation forestière et sensibilisation du public à la forêt». © Sonia Chapelle © Alain Servais © UCL © HAFL Sommaire / Inhoud 2 Editorial – Editoriaal 6 Save the date 30 Filière-bois 8 Prix des bois / prijstendensen van de houtmarkt 10 Gestion Le Comptoir à graines a fêté ses vingt ans 36 Arboretum Bilan et valorisation des arboretums de Wallonie 40 Nouvelles de l’office Les smartphones au service de la forêt De nouveaux outils en ligne 16 Formation 42 Nos activités biologievegetale.be Retour sur la formation « Taille et élagage des arbres forestiers » 18 Santé des forêts Le dépérissement du chêne 44 Bonnes pratiques sylvicoles 22 Partage d’expérience Histoire d’un bardage La taille de formation L’élagage 26 Forest Friends 52 Chronique économique Parle-moi de la forêt ! Les sureaux… noir, à grappes et yèble Un triste début de printemps en Belgique SILVA BELGICA est la revue de l’asbl Société Royale Forestière de Belgique. La SRFB, créée en 1893, vise la promotion et la protection de la forêt, ainsi que sa gestion responsable. Elle offre à ses membres – propriétaires forestiers privés et publics, gestionnaires, acteurs et passionnés de la forêt – des services adaptés et basés sur son expérience de terrain et ses compétences. Ses valeurs sont : savoir-faire, confiance, convivialité et durabilité. SILVA BELGICA is het tijdschrift van de Koninklijke Belgische Bosbouwmaatschappij. De KBBM, in gericht in 1893, ijvert voor de promotie, de ontwikkeling en de bescherming van het bos met verantwoord beheer. Zij biedt aan haar leden - eigenaars, beheerders, actoren en bosliefhebbers - de aangepaste diensten aan gebaseerd op terreinkennis en knowhow. Haar waarden zijn : knowhow, vertrouwen, gezelligheid, duurzaamheid. La publication de Silva Belgica est rendue possible grâce au soutien du Ministre Wallon des Forêts Imprimé sur R4 Chorus PEFC produit par Editorial Plus que jamais au service de la forêt privée C es derniers mois, nous avons clarifié et structuré le positionnement et le rôle de la SRFB vis-à-vis de nos associations-sœurs actives au bénéfice de la propriété rurale. C’est le moment de rappeler les services que la SRFB offre à ses membres. Ceux-ci se sont étoffés au cours des dernières années et je crois utile de les resituer dans le cadre de notre action pour permettre à nos membres de bien en appréhender l’intérêt, l’utilité et la facilité d’accès. Ceux qui étaient présents à notre assemblée générale à Tervuren ont pu les (re) découvrir lors de la présentation du rapport d’activité par le staff opérationnel. Ils ont pu aussi en profiter de manière bien concrète s’ils ont participé à la visite guidée de l’arboretum géographique. Pour les autres, je vais les reprendre succinctement ici. Il y a d’abord la formation qui est au cœur de notre mission et à laquelle nous consacrons la majorité de nos ressources : chaque année, plus de trente activités (journées ou demi-journées) sont organisées sur le terrain. Elles donnent l’occasion d’aborder avec pédagogie tous les aspects de la sylviculture et des techniques sylvicoles et conjuguent théorie et pratique à l’aune d’échanges d’expériences passionnants et passionnés. Ces formations sont accessibles à tous nos membres même si en région flamande, nous devons encore en préciser les termes avec Landelijk Vlaanderen. Au besoin et à la demande, notre équipe propose des formations personnalisées pour aider nos membres dans leurs choix personnels de gestion ou les orienter vers des professionnels de la gestion forestière. Autres fers de lance de nos services, l’information et la vulgarisation forestière suivent essentiellement deux canaux de communication : l’un traditionnel sur support papier - notre revue « Silva Belgica » - et l’autre virtuel - notre site web et la lettre d’information « Silva mail ». En informant de nos activités, en développant des 2 Silva Belgica mai-juin 2016 thématiques sylvicoles, scientifiques et économiques, en relayant nos préoccupations, ils sont le lien entre nos 2600 membres. Ils jouent aussi un rôle de porte-parole des propriétaires et gestionnaires forestiers auprès des autorités administratives et politiques et cela, bien audelà de notre seul membership. La promotion de la certification PEFC au sein de la forêt privée constitue un autre service majeur de la SRFB. Ce n’est pas sans raisons que la Région wallonne nous confie depuis plusieurs années cette mission. Elle est en effet consciente de la forte présence de la SRFB dans la sphère forestière privée, de sa réelle représentativité et des principes de sylviculture durable et de qualité qui sont à la base de nos actions. Les équipes de volontaires de « Forest friends » sont un nouveau service récemment proposé par la SRFB. Même s’il concerne moins directement les propriétaires et gestionnaires forestiers, il contribue largement à une connaissance plus équilibrée des fonctions de la forêt et à une meilleure perception de son rôle économique puisqu’il s’adresse à un public souvent formaté par des concepts forestiers réducteurs. L’expérience et l’écoute de nos coachs forestiers sont unanimement appréciées par tous ceux qui ont fait appel à leurs services. Ce coaching, cet accompagnement est bien un service que seule la Forestière est à même de proposer aux « nouveaux » propriétaires forestiers. Le capital de connaissances et d’expériences accumulé chez de nombreux propriétaires « seniors » est une ressource unique que nous avons structurée et organisée pour la mettre à la disposition de nos membres, au travers d’une équipe bénévole encadrée par le staff opérationnel de la Forestière. La SRFB a toujours été attentive à répondre au mieux aux préoccupations de ses membres. Dans ce contexte, elle a développé des services d’assurances. C’est ainsi qu’elle a veillé à permettre à ses membres de s’assurer contre l’incendie de forêts en créant une entité juridique séparée, la société mutuelle Amifor. Dans le même esprit, la SRFB propose à ses membres une couverture RC avantageuse et répondant à leurs besoins spécifiques. Pour beaucoup de nos membres, l’offre de services d’assurances répond à une préoccupation majeure. Il est donc important que les conditions préférentielles négociées pour nos membres leur restent acquises. Qu’il s’agisse de l’assurance RC ou de l’assurance incendie, l’intérêt de nos membres doit primer sur les intérêts particuliers des entités qui les gèrent. Aujourd’hui autant que par le passé, nous y serons vigilants. Je serais incomplet si j’omettais de citer les services offerts par les correspondants observateurs en forêt privée. Ce sont eux qui, en corrélation avec leurs homologues du DNF agissant pour la forêt publique, assurent un suivi sanitaire de nos peuplements et sont les informateurs de nos centres de recherche. En ces temps de changements climatiques, leur rôle est essentiel tant en matière d’information que d’anticipation. À côté de ces services directs, il me faut encore relever un service indirect rendu par la SRFB au bénéfice de ses membres et de la forêt. Je veux parler de la fonction de représentation qu’assume la Forestière au sein de moult organismes qu’ils soient nationaux ou régionaux. Elle y assure la présence de la forêt et la défense de nos intérêts. Tout ceci n’est pas exhaustif mais démontre à souhait le rôle fondamental joué par la SRFB au niveau forestier national et régional. Nul autre que la SRFB ne prend en compte et ne défend mieux les intérêts de la forêt privée, de manière à la fois globale et particulière. C’est notre mission et notre raison d’être. Dans le paysage forestier belge, il n’y a guère d’alternative crédible à la SRFB pour offrir les services attendus par les propriétaires et gestionnaires privés. Nous devons en être fier et le faire savoir. Dominique Godin, président SRFB mai-juin 2016 Silva Belgica 3 Editoriaal Meer dan ooit ten dienste van het privébos D e voorbije maanden hebben wij toelichting verschaft bij de positionering en de rol van de KBBM ten aanzien van onze zusterverenigingen die zich inzetten voor de landelijke wereld. Dit is het geschikte moment om nog eens te herhalen welke diensten de KBBM aan haar leden verstrekt. Deze diensten werden de afgelopen jaren flink uitgebreid. Bij de beschrijving ervan wil ik dan ook benadrukken hoezeer wij ons inspannen om onze leden te wijzen op het belang, het nut en de vlotte toegang tot deze diensten. Degenen die aanwezig waren op onze algemene vergadering in Tervuren, konden ze (her)ontdekken tijdens de voorstelling van het activiteitenverslag door de operationele staf. Zij konden er ook heel concreet gebruik van maken als zij hebben deelgenomen aan de rondleiding in het geografische arboretum. Voor de anderen zal ik ze hier nog eens kort samenvatten. Eerst is er de opleiding, onze voornaamste opdracht waaraan wij het merendeel van onze middelen besteden: jaarlijks worden meer dan dertig activiteiten (hele of halve dagen) georganiseerd op het terrein. Ze bieden de kans om alle aspecten van de bosbouw en de bosbouwtechnieken op pedagogische wijze te benaderen. Theorie en praktijk gaan samen in boeiende gedachtewisselingen waarbij de deelnemers hun ervaringen delen. Deze opleidingen staan open voor al onze leden, ook al moeten wij in het Vlaamse Gewest het opzet ervan nog verduidelijken met Landelijk Vlaanderen. Zo nodig en op verzoek verstrekt ons team aangepaste opleidingen, om onze leden te helpen bij hun persoonlijke beheerkeuzes of hen door te verwijzen naar deskundigen in bosbeheer. Andere speerpunten van onze diensten zijn informatie en vulgarisatie over het bos. Daarvoor gebruiken wij vooral twee communicatiekanalen : een traditionele papieren drager - ons tijdschrift « Silva Belgica » - en een 4 Silva Belgica mai-juin 2016 virtueel kanaal - onze website en de newsletter « Silva mail ». Door over onze activiteiten te berichten, bosgerelateerde, wetenschappelijke en economische thema's te behandelen en onze bekommernissen te uiten, vormen zij de link tussen onze 2600 leden. Ze dienen ook als woordvoerder van de boseigenaars en -beheerders bij de administratieve en politieke instanties. De bevordering van de PEFC-certificatie van privébossen is een andere belangrijke dienst van de KBBM. Het is niet zomaar dat het Waalse Gewest ons al verschillende jaren deze opdracht toevertrouwt. Het is zich immers bewust van de sterke aanwezigheid van de KBBM in het domein van de privébossen, van haar echte voortrekkersrol en van de principes van duurzame en hoogwaardige bosbouw die aan de basis liggen van onze acties. De teams van vrijwilligers van « Forest friends » zijn een nieuwe dienst die de KBBM sinds kort aanbiedt. Ook al is er een minder directe band met de boseigenaars en -beheerders, toch dragen zij voor een groot stuk bij tot een meer evenwichtige kennis van de functies van het bos en tot een beter inzicht in de economische rol ervan. Zij richten zich namelijk tot een publiek dat vaak is vastgeroest in nogal simpele opvattingen over het bos. De ervaring en luisterbereidheid van onze boscoaches worden unaniem gewaardeerd door al wie reeds van hun diensten gebruik heeft gemaakt. Die coaching, die begeleiding is een dienst die alleen de KBBM aan « nieuwe » boseigenaars kan verlenen. Het kapitaal van kennis en ervaring dat vele « senior » eigenaars hebben opgebouwd, is een unieke hulpbron waarin wij orde een structuur hebben gebracht, om ze ter beschikking van onze leden te stellen via een team van vrijwilligers die steun krijgen van de operationele medewerkers van de KBBM. De KBBM heeft altijd optimaal tegemoet willen komen aan de bekommernissen van haar leden. In die context ontwikkelde zij verzekeringsdiensten. Zo bood zij haar leden de kans om zich in te dekken tegen het risico op bosbrand, door het oprichten van een aparte juridische entiteit, de verzekeringsmaatschappij Amifor. In dezelfde geest biedt de KBBM haar leden een voordelige BA-dekking aan die voldoet aan hun specifieke noden. Voor veel van onze leden beantwoordt het aanbod van verzekeringsdiensten aan een grote bekommernis. Het is dus belangrijk dat de gunstige voorwaarden die wij voor onze leden hebben bedongen, verworven blijven. Of het nu gaat om de BA-verzekering of de brandpolis, het belang van onze leden moet voorrang krijgen op de bijzondere belangen van de entiteiten die ze beheren. Daar zullen wij vandaag, net als in het verleden, waakzaam voor zijn. Ik mag natuurlijk ook niet voorbijgaan aan de diensten die worden verleend door de correspondenten-waarnemers in privébossen. Samen met hun collega's van de DNF die zich inzetten voor het openbare bos, volgen zij de gezondheid van onze bossen op de voet en spelen zij informatie door aan onze onderzoekscentra. Nu de klimaatverandering het nieuws beheerst, zijn zij van essentieel belang om te informeren en te anticiperen. Naast deze directe diensten wil ik nog even de aandacht vestigen op een indirecte dienst die de KBBM verstrekt ten gunste van haar leden en het bos. Ik heb het over de functie van vertegenwoordiger die de KBBM vervult binnen tal van nationale en regionale organisaties. Zij vertegenwoordigt er de boswereld en verdedigt onze belangen. Dit beknopte overzicht toont duidelijk aan welke fundamentele rol voor de KBBM is weggelegd binnen de nationale en regionale bosbouw. Geen enkele andere organisatie houdt meer rekening met en verdedigt beter de belangen van het privébos, op zowel algemene als bijzondere wijze. Dat is onze opdracht en onze bestaansreden. In het Belgische boslandschap is er nauwelijks een geloofwaardig alternatief voor de KBBM om de diensten te verlenen die private eigenaars en beheerders verwachten. Dat moet ons met trots vervullen en aan iedereen duidelijk worden gemaakt. Dominique Godin, voorzitter KBBM mai-juin 2016 Silva Belgica 5 Save the date Mardi 21 juin 2016 Assemblée Générale des membres de NTF Conférence « Comment réussir la transmission de votre patrimoine foncier ? » L’événement est organisé grâce au soutien de : P réparer sa succession n’est certes pas un exercice facile et nombre d’entre nous rechignent à se pencher sur la question, car la démarche implique inévitablement d’envisager la fin de sa vie… Pourtant, transmettre à ses proches ses biens meubles et immeubles de la façon la plus adéquate, exige de franchir toute une série d’étapes, allant de l’estimation de son patrimoine, au recours à un homme de loi pour optimiser la mise en œuvre juridique de la transmission de ses biens, en passant par une réflexion sur le devenir de son patrimoine, et donc, par l’implication de ses proches sur la meilleure répartition possible entre héritiers, qui tienne compte des envies et intérêts de chacun. L’implication de ses héritiers dans le processus - sujet certes délicat à aborder en famille - sera le garant d’une transmission réussie et évitera, dans la majorité des cas, difficultés ou querelles futures. Nous vous encourageons dès lors à inviter vos enfants à participer avec vous à la conférence du 21 juin 2016 : pour initier le débat, en toute simplicité, et vous préparer à transmettre vos biens au profit de vos proches…, maintenant ou dans de longues années. 6 Silva Belgica mai-juin 2016 Informations pratiques : -Où ? à la Ferme de Méhaignoul, Rue Méhaignoul, 6 à 5081 La Bruyère. -Quand ? le mardi 21 juin 2016 à 18h30 (Assemblée Générale des membres à 17h précises) Programme : 16h : accueil des membres participant à l’AG 17h : Assemblée Générale des membres de NTF 18h : accueil des participants à la conférence 18h30 : conférence. -Jean-Pierre Delwart, président de NTF introduira la conférence puis donnera la parole à : -Etienne Beguin, notaire à Beauraing, professeur à l’U.C.L. - Faculté de Droit, -Alain Caprasse, notaire à Grâce-Hollogne, - Charles Kesteloot, Head of Estate Planning à la Banque Degroof-Petercam. Ces exposés seront suivis d’une séance de questions-réponses. 20h : un cocktail dînatoire sera offert à tous les participants. Participation aux frais : -Membres de NTF et leurs enfants : gratuit -Non membres de NTF : 30 euros. À virer sur le compte de NTF BE94 3101 8020 9114 – BBRUBEBB avant le 10 juin 2016. Communication : « Conférence AG - votre nom - nombre de participants ». Inscription obligatoire avant le 10 juin -En ligne : http://ntf.be/assemblee-generale-2016 -Par mail à [email protected] en mentionnant votre nom, prénom, vos coordonnées postales, téléphone et mail, le nombre de participants et les noms, prénoms et mails des enfants participant. -En renvoyant le carton d’invitation que vous avez reçu avec le n°4 de Ma terre, mes bois… •Version papier : si vous désirez recevoir un exemplaire imprimé du Rapport d’Activité 2015 de NTF, merci de nous le préciser en nous retournant le bon ci-dessous. Sans nouvelle de votre part, nous considérerons que vous ne souhaitez pas d’exemplaire imprimé. Nous nous réjouissons d’ores et déjà de vous accueillir à notre Assemblée Générale, le mardi 21 juin prochain ! *** Information importante à tous les membres de NTF Le Rapport d’Activité 2015 de NTF sera disponible sur www.ntf.be/rapports-d-activite et en version imprimée, dans le courant du mois de juin 2016. Comme l’an dernier, nous vous proposons de choisir le mode de réception de votre Rapport d’Activité. •Version numérique : ce format permet à NTF de faire des économies bienvenues. Vous serez avertis par Flash Info de la mise en ligne de votre Rapport d’Activité 2015. Si vous ne recevez pas nos Flash Info, envoyez votre adresse mail à [email protected] pour être intégré dans la liste des destinataires. De cette façon, vous ne manquerez aucune échéance importante. Ma terre, mes bois n°5 sera dans vos boites aux lettres le 15 juillet prochain. Un dossier spécial sera consacré à la transmission d’un patrimoine foncier, en phase avec le thème de la conférence qui suit l’Assemblée Générale des membres de NTF. D’autres articles traiteront de : bail à ferme et coefficients de fermage ; nouvelle réglementation pour l’utilisation des drones ; exploitation d’arbres, avec ou sans permis ? ; voiries communales, sentiers et communes pilotes, … © Sonia Chapelle Rapport d'activités 2015 Bon à découper et à renvoyer impérativement avant le 10 juin 2016. par fax (081 26 35 84), mail ([email protected]) ou courrier (NTF – Sylvie Eyben – Rue Borgnet 13 – 5000 Namur) Je soussigné(e) (Nom + Prénom) : ............................................................................................... N° de membre : ................ désire recevoir le Rapport d’activité 2015 de NTF (cocher la case de votre choix) au format papier au format numérique. Je serai averti(e) par Flash Info Mon adresse mail est : .......................................... @ .............................. ne souhaite pas recevoir le Rapport d’activité 2015 de NTF mai-juin 2016 Silva Belgica 7 PRIX DES BOIS PRINTEMPS - ÉTÉ 2016 L iste des prix moyens de bois sur pied établie par La Fédération Nationale des Experts Forestiers A.S.B.L., Avenue Gouverneur Bovesse 112/18 - 5100 Jambes. Tél. 081.31.31.58 - Fax. 081.31.31.59 Remarques préalables Les flèches à côté de chaque intervalle de prix indiquent l’évolution depuis la liste établie lors de la période précédente. Ces prix sont proposés : 1. pour des conditions d'exploitation aisées (terrain plat ou en légère pente, facilement accessible, sans contrainte spéciale d'abattage...) ; 2. pour des conditions normales de marché (délai de paiement, frais de vente, cautionnement, délai et période d'exploitation) ; 3. pour des lots d'un volume suffisant. Résineux • Les prix sont donnés sur base d'un volume marchand sur écorce. • Les bois doivent être de bonne qualité, peu branchus, de bonne rectitude, d'un défilement normal, exempts de pourriture et de mitraille. • Pour l’épicéa, les prix sont présentés pour des : -- éclaircies pour les catégories 20-39, 40-59, 60-69, 70-89 ajouter 10% pour les prix des mises à blanc pour les catégories 60-69, 70-89 ; -- mises à blanc pour les catégories 90-119, 120-149, 150179, 180 et + • Pour les autres résineux, les prix sont présentés pour des bois d’éclaircie. Pour les mises à blanc, ajouter 10 %. Feuillus Loofboomsoorten prix € par m³ prijs € per m³ circf. / stamomtr. 1,5 m 100-119 120-149 • Les lots importants (>1000 m³) se vendent proportionnellement plus cher que les lots de faible volume. • Pour les bois chablis, il convient d’appliquer une décote. L’importance de la décote est très variable en fonction des circonstances. Feuillus • Les prix sont donnés pour des grumes entières (culée + surbille). • Les intervalles de prix sont, pour un lot déterminé, fonction du pourcentage de bois de qualités spéciales (par exemple, couleur, tranchage, déroulage, ébénisterie, etc...). Pour des bois exceptionnels (chênes, merisiers, noyers...), les valeurs ne peuvent être déterminées que par une analyse approfondie de chaque bille de pied. Bois de chauffage Le haut de la fourchette concerne les ventes de petits lots à des particuliers. Important : il existe de fortes différences en fonction des régions et de la situation (proximité d’une grosse agglomération, facilité d'accès, relief, végétation adventice, dispersion des bois, ...) et de la qualité des coupes (houppiers - taillis baliveaux - proportion de bois durs). Bois de trituration Pour les bois de trituration, les prix sont exprimés en €/tonne, tous types de bois confondus au lieu de €/m³ apparent afin de correspondre aux pratiques habituelles en matière de vente de ce type de produit et limiter les marges d’erreurs dans la conversion des unités de mesures (m³ →m³ apparent → tonne). 150-179 180-199 200-219 220-249 250 et + Chênes de qualité Kwaliteitseik 30 / 40 è 50 / 70 è 100 / 120 è 120 / 150 è 150 / 180 è 150 / 180 è 150 / 180 è Chênes industriels Eik industriehout 30 / 40 è 40 / 50 è 45 / 65 è 65 / 85 è 70 / 90 è 70 / 90 è 70 / 90 è Chênes d’Amérique Amerikaanse Eik 30 / 40 è 40 / 50 è 70 / 80 è 90 / 110 è 90 / 110 è 90 / 110 è 90 / 110 è Hêtres blancs Beuk (wit) (goede kwaliteit) 30 / 35 è 35 / 40 è 40 / 50 è 55 / 75 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 è Hêtres rouges et industriels Beuk (rood en industrieel) 25 / 30 è 25 / 30 è 30 / 35 è 40 / 50 è 40 / 50 è 40 / 50 è 40 / 50 è Frênes de qualité Es (wit) 30 / 35 è 40 / 60 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 î 60 / 80 î 60 / 80 î Frênes industriels Es (bruin) 25 / 30 è 30 / 35 è 40 / 55 è 50 / 60 è 50 / 60 è 50 / 60 è 50 / 60 è Peupliers élagués Opgesleunde Populier 15 / 20 è 25 / 30 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è Peupliers non élagués Niet opgesleunde Populier 15 / 20 è 20 / 30 è 25 / 30 è 25 / 30 è 25 / 30 è 25 / 30 è 25 / 30 è Erables / Esdoorn 25 / 30 è 25 / 30 è 40 / 60 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 è Merisiers / Kerselaar 25 / 30 è 25 / 30 è 40 / 60 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 è 8 Silva Belgica mai-juin 2016 PRIJSTENDENSEN VAN DE HOUTMARKT LENTE - ZOMER 2016 G emiddelde prijzenlijst van hout op stam opgesteld door de Nationale Federatie van Bosbouwexperten v.z.w., Avenue Gouverneur Bovesse 112/6-5100 Jambes. Tél. 081.31.31.58 - Fax. 081.31.31.59 Loofboomsoorten Voorafgaandelijke opmerkingen De pijlen naast iedere prijscategorie wijzen op de tendensen. De vermelde prijzen zijn gangbaar : 1. voor normale uitbatingsomstandigheden (vlak of slechts lichthellend terrein, gemakkelijk toegankelijk, geen bijzondere kap - en uitbatingsbeperkingen of-moeilijkheden) ; 2. voor normale marktvoorwaarden (uitstel van betaling, verkoopskosten, waarborgsom, uitstel en voldoende termijn voor uitbating) ; 3. voor loten die een voldoende houtvolume uitmaken. Naaldboomsoorten • De weergegeven prijzen zijn gebaseerd op een verkoopbaar commercieel volume met schors, en voor hout gekapt uit dunning. • He hout moet van goede kwaliteit zijn, met goede rechtheid, met weinig takkigheid en met een normaal stamverloop, zonder rottingen of kogelinslagen. • Voor fijnspar, zijn de opgenomen prijzen als volgt : -- dunningsprijzen voor de afmetingen 20-39,40-59,6069,70-89, voor de afmetingen 60-69,70-89, 10 % meerwaarde ingeval kaalkap; -- prijzen voor kaalkap voor de afmetingen 90-119, 120-149, 150-179, 180/+. • Voor het overig naaldhout zijn de vermelde prijzen deze van dunningshout ; voor kaalkappen, 10 % bijvoegen. Résineux Naaldboomsoorten prix € par m³ prijs € per m³ circf. / stamomtr. 1,5 m 20-39 40-59 • Grotere loten ( meer dan 1000m³) halen doorgaans hogere prijzen dan loten met een kleiner volume. • Voor windvallig hout is een correctie van toepassing in functie van uiteenlopende factoren. 60-69 • De prijzen gelden voor de volledige stammen (afrolhout + zaaghout). • De schommeling in de vermelde prijsintervallen voor een bepaald lot is funktie van het percentage aan kwaliteitshout dat daarin aangetroffen wordt (hierbij speelt bvb, kleur, geschiktheid voor schillen of afrollen, ...). Voor bijzondere houtsoorten (zeer goede eik, kerselaar, notelaar, ...), kunnen de verkoopswaarden slechts worden bepaald na afzonderlijk nazicht en prijsbepaling van elk onderste stamgedeelte. Brandhout De hogere prijsklasse betreft partikuliere loten Belangrijk :er zijn grote verschillen te noteren in functie van de geografische ligging en de specifieke situatie (nabijheid van woongebieden, toegankelijkheid, reliëf, aanwezigheid van storende vegetatie, verspreiding over het bestand) en van het aangeboden houttype (kruinhout, hakhout, dunningshout, zachthout/hardhout-verdeling). Vezelhout Rekening houdend met de gangbare markttendensen, wordt de vezelhoutprijs uitgedrukt in €/ton, ongeacht de houtsoort. De foutmarge wordt op die manier ook beperkt (m³-uiterlijke m³-ton). 70-89 90-119 120-149 150-179 180 et + Mise à blanc / kaalkap : + 10 % Mélèzes du Japon & Abies grandis Japans Lork & Abies grandis 0 3 è 7 / 12 è 15 / 30 è 27 / 32 è 30 / 42 è 40 / 50 è 40 / 50 è 45 / 50 è Pins sylvestres Sylvesterden 0 3 è 7 / 12 è 15 / 30 è 25 / 30 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è Pins de Corse Corsikaanse den 0 0 è 7 / 12 è 15 / 30 è 25 / 30 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è Douglas et Mélèzes d’Europe Douglas et Europees Lork 1 5 è 9 / 15 è 25 / 35 è 40 / 50 è 55 / 65 è 65 / 75 è 70 / 80 è 70 / 90 è Éclaircie / dunning Mise à blanc / kaalkap : + 10 % Mise à blanc / kaalkap Epicéas (Ardennes) Fijnspar (Ardennen) 1 / 5 è 15 / 20 è 35 / 45 è 45 / 55 è 60 / 70 è 65 / 75 è 65 / 75 è 65 / 75 è Epicéas (Moyenne Belgique) Fijnspar (Midden Belgïe) 1 / 5 è 12 / 20 è 30 / 40 è 40 / 50 è 50 / 60 è 60 / 70 è 60 / 70 è 60 / 70 è Bois de chauffage / brandhout : Région Wallonne : 6 à 13 €/m³ apparent Vlaamse Gewest : 7 tot 20 €/uiterlijke m³ Baliveaux / dunningshout (70 – 100 cm de circonférence) : 15 à 25 €/m³ Trituration (feuillus) / vezelhout (loofboomsoorten) : 5 à 8 €/tonne mai-juin 2016 Silva Belgica 9 GESTION Les smartphones au service de la forêt par Olivier Noiret Expertise et gestion forestière La forêt n’est pas immuable, elle évolue avec la société, ses besoins et ses technologies. Les connaissances de la forêt, la façon de l’appréhender et sa gestion évoluent aussi. Il n’y pas si longtemps, la mesure de paramètres simples et très utiles à la prise de décisions nécessitait des compétences techniques, un outillage coûteux et parfois beaucoup de temps. Les progrès technologiques rendent aujourd’hui certaines de ces mesures accessibles à tout le monde pour un coût « réduit ». En effet, les smartphones et les tablettes sont les nouveaux couteaux suisses du forestier car ils permettent de répondre à bon nombre de questions qu’un forestier doit se poser avant de prendre ses décisions. Tout cela pour un poids et un encombrement minimum par rapport au sac rempli avec un dendromètre, une mire, un décamètre, une flore, des cartes ou un GPS, un carnet de notes, ... Samenvatting De dominante hoogte, het aantal stammen per hectare en vooral het grondvlak zijn essentiële parameters voor het beheer van een bosperceel. Nog niet lang geleden vereiste het meten van deze parameters specifiek en duur materiaal alsook technische vaardigheden. Door technologische vooruitgang worden deze metingen tegenwoordig voor iedereen toegankelijk tegen een verminderde prijs. Vandaag zijn smartphones en tablets de nieuwe Swiss Army-messen van de bosbouwer. Nieuwe applicaties maken het mogelijk om deze acties op het terrein uit te voeren met een bevredigend resultaat t.o.v. de traditionele methoden. Een aantal applicaties hebben ook identificatiesleutels voor plantensoorten, net als degene die online te vinden zijn. L’approche dendrométrique La surface terrière La surface terrière est un de ces paramètres utiles au forestier. Elle représente la surface occupée par les sections des troncs à 1,5 m du sol et s’exprime en m²/ha. Elle est un indicateur de la concurrence entre les arbres. La surface terrière du peuplement se compare à une valeur optimale théorique qui diffère selon la composition en essences, l’âge du peuplement, l’objectif de production, etc. Si la surface terrière d’un peuplement est supérieure à cette valeur, une intervention (éclaircie) peut s’avérer pertinente pour favoriser la libre croissance des arbres. Avec un peu d’habitude, elle permet également d’estimer approximativement le volume sur pied. 10 Silva Belgica mai-juin 2016 Les applications Il existe maintenant deux applications pour smartphone et tablette qui permettent d’estimer la surface terrière : • MOTI (MOTI Mobile Timber Cruise) : disponible en français, en anglais, en allemand et en italien sur le site de MOTI (http://www.moti.ch) ou sur App Store (https://itunes.apple.com/fr/app/motimobile-timber-cruise/id1039331308?mt=8) et Google Play (https://play.google.com/store/apps/ details?id=ch.bfh.moti). Cette application permet d’estimer la surface terrière (m²/ha) mais aussi le nombre de tiges (N/ha), la hauteur d’un arbre (m) et le volume sur pied (m³/ha). L’application pèse 1,2 M sur Google Play et 8,4 M sur App Store. GESTION © HAFL •iBitterlich : http://www.taakkumn.com/, disponible uniquement en anglais sur App Store, utilisable donc uniquement sur iPhone (https://itunes.apple.com/app/ibitterlich/ id440492607?mt=8). La version plus complète (iHypsometer), permet également la mesure de la hauteur des arbres et le volume sur pied. L’application pèse 18,7 M. La méthode de mesure est similaire aux méthodes classiques au prisme ou au relascope. Avec les applications pour smartphone, on ne regarde plus à travers le prisme ou le relascope, mais avec la caméra du smartphone pour capter les arbres et implémenter les compteurs. Pour les mesures, ces applications utilisent le gyroscope et l'accéléromètre de l’appareil. Le gyroscope est la fonctionnalité qui permet au smartphone de détecter les changements d’inclinaison pour faire tourner la photo à l’écran. La qualité de la caméra et la sensibilité du gyroscope sont donc des paramètres importants pour que les mesures soient fiables. La plupart des smartphones récents disposent d’un niveau de qualité suffisant. Comme pour de nombreux instruments, la précision des mesures est conditionnée à un calibrage rigoureux du smartphone à l’installation de l’application. Le calibrage consiste en la « mesure » de hauteurs et distances connues avec précision. Pour les exemples, nous nous attarderons sur l’application MOTI qui est la seule disponible en français. La réalisation des mesures La hauteur La mesure de la hauteur se fait en pointant une mire de hauteur connue puis en pointant le point dont on souhaite connaître la hauteur (bourgeon terminal, hauteur de recoupe,...). Cette mesure implique que le pied de l’arbre soit dégagé. L’application ne fournit pas une précision équivalente aux appareils traditionnels les plus performants tels que le Vertex. La marge d’erreur serait de l’ordre de 6% dans 75 % des cas (pour davantage d'informations à ce propos, consultez le rapport final du projet sur www.moti.ch : onglet documentation). Il faut cependant noter que les appareils de mesure de hauteur sont relativement onéreux (de 130 € pour un clinomètre de base à plus de 1500 € pour un Vertex de base). Le nombre d’arbres Le comptage du nombre d’arbres se fait en délimitant une placette circulaire de surface connue. Un jalon est installé au centre de la placette. L’opérateur se déplace autour du jalon (voir schéma en page suivante). L’application permet à l’opérateur de ne pas comptabiliser les arbres situés au-delà de la distance « r » (rayon de la placette) par rapport au jalon. En effet, lorsque les pointeurs de l’application sont plus larges que l’espace entre les marques du jalon, l’arbre se situe en dehors de la placette et n’est donc pas compté. Lorsque les pointeurs sont entre les marques du jalon, l’arbre est compté et marqué (peinture). mai-juin 2016 Silva Belgica 11 GESTION © HAFL La surface terrière Le principe de la mesure de la surface terrière est identique à celui du relascope1. Ici, l’opérateur tourne autour de son smartphone (voir schéma en bas de page). L’arbre est visé. Si le tronc est plus large que les pointeurs (bords du relascope), il est pris en compte. S’il est moins large que les pointeurs (bords du relascope), il n’est pas compté. S’il correspond exactement aux marques (bords du relascope), il compte pour un demi. L’application présente quelques avantages par rapport à un relascope : •elle corrige automatiquement la mesure, c’est-àdire l’écart entre les marques, en fonction de la pente, ce qu’un relascope ne peut faire ; •les erreurs d’appréciations pour les arbres proches de la limite, c’est-à-dire les arbres qui comptent pour un demi, sont réduites grâce à 1 On parle ici du relascope à chaînette © HAFL 12 Silva Belgica mai-juin 2016 la fonction zoom du smartphone qui peut être utilisée ; •la luminosité de l’optique embarquée des écrans des smartphones permet de mieux apprécier si un arbre doit être compté ou pas. Nous ne pouvons pas présenter ici la description complète du mode d’emploi. Nous vous renvoyons vers le site du concepteur : http://www. moti.ch/aide. Limites de la technologie Ces applications sont des outils très pratiques et économiques par rapport à un équipement traditionnel. Elles n’apportent toutefois pas de réponses catégoriques aux sylviculteurs et restent de « simples » outils d’aide à la décision comme les instruments de mesure classiques. L’interprétation des résultats obtenus et les décisions qui en GESTION Nous l’avons testé L’application Moti est très simple et conviviale d’utilisation. Nous l'avons testé avec une tablette qui permet d’avoir une visibilité plus grande que sur un smartphone. La mesure de la hauteur et de la surface terrière fonctionnent très bien, nous conseillons tout de même de faire plusieurs relevés afin d’affiner le résultat. Comme le dit très bien Olivier Noiret dans son article, il est important de bien calibrer votre appareil. Comme pour tout outil de mesure, n’oublions pas que nous sommes toujours dans une estimation et que vous n’aurez jamais un chiffre à 100% exact. Orane Bienfait Responsable Formation NB : quels que soient la méthode et le paramètre mesuré, il est toujours préférable de réaliser plusieurs fois la mesure et d'en vérifier la cohérence avec l’observation. Si on mesure un épicéa de 50 ans de hauteur standard et qu’on arrive à 12 ou 58 m, il y a un souci. C’est surtout vrai pour la surface terrière, pour laquelle on conseille souvent de faire la mesure en tournant une fois dans un sens, une fois dans l’autre ou en prenant des arbres de départ différents. résultent, que ce soit pour la surface terrière ou le volume sur pied, relève des compétences en sylviculture de l’utilisateur. Les biais liés à l’utilisateur sont les mêmes que ceux des outils traditionnels : •qualité du calibrage ; •qualité du pointage : le choix du point à viser pour la mesure de la hauteur ou l’enregistrement d’un arbre dans la mesure de la surface terrière restent à l’appréciation de l’utilisateur ; •pour la mesure de la surface terrière, la présence d’un sous-bois reste un obstacle à la visibilité, quel que soit l’instrument utilisé et sa qualité. L’approche dendrologique Les sites Internet Si mesurer les arbres est important pour le gestionnaire, les reconnaître est primordial ! Pour ceux qui disposent de la 4G et qui ne veulent pas encombrer leur smartphone avec des applications parfois lourdes, il existe de très nombreux sites Internet qui proposent des clefs d’identification consultable en ligne. Nous en présenterons trois que nous avons pu tester. Le site de l’Institut Technique Horticole de Gembloux : http://cle.ith-gembloux.be/ (exclusivement pour les ligneux). Ce site permet d’identifier les espèces ligneuses de la flore belge et surtout les végétaux ligneux cultivés et utilisés dans la filière horticole. Il existe une clef pour les espèces en feuilles ou non (identification sur base des bourgeons). Chaque question de la clef est illustrée par des photos ou des dessins mettant en évidence le détail à observer. Les illustrations sont de très grande qualité. Le site de PlantNet : http://identify.plantnetproject.org/ (site français à vocation internationale). Ce site propose l’identification d’une plante en postant une photo d’un organe (feuille, fleur, fruit, écorce) de la plante qu’on souhaite identifier. Le logiciel compare la photo prise avec plus de 220.000 photos enregistrées pour plus de 6.100 espèces dans sa base de données. En réponse, le site propose plusieurs espèces classées par ordre de pertinence ou de probabilité. Il s’agit d’un site participatif. Il est donc possible de poster des photos pour implémenter la base de données. Le site est développé avec des partenaires scientifiques, entre autres l’INRA et le CIRAD. La qualité des photos prises influence beaucoup la qualité de la détermination. Il est important de photographier l’organe choisi en gros plan en évitant une vue trop générale de la plante. Les participants venant de toutes les régions, y compris des territoires français d’outre-mer, et cherchant parfois la plante rare, les plantes « banales » de nos forêts tempérées sont parfois un peu délaissées. Le site de l’UCL www.biologievegetale.be (pour les initiés). Ce site est plutôt réservé aux passionnés et aux initiés car si le vocabulaire est rigoureux, il est parfois un peu hermétique aux novices mai-juin 2016 Silva Belgica 13 GESTION malgré le glossaire et les très bonnes illustrations. Ce site propose des recherches par famille ou par nom français ou latin, une classification des résineux et une clef d’identification générale. Le site propose également des exercices de déterminations, au départ de photos de 78 espèces déjà identifiées. Dans ces exercices, un message d’erreur apparaît lorsqu’un mauvais choix est fait dans le parcours d’identification et de découverte de la clef. Ces exercices sont très pratiques pour apprendre à utiliser une clef et contourner les pièges du jargon botanique. Ces trois sites sont très complets et fiables. Les applications La première que nous présenterons est celle du site PlantNet, téléchargeable gratuitement sur Google Play (https://play.google.com/store/apps/ www.cloturesneuville.be Toute clôture poulaillers à l’air libre, chèvres, moutons, chevaux. Parcs à gibiers (daims, cerfs, lamas, alpagas, ...) & protections contre les sangliers. Pieux en acacia, pin traité ou bois exotique. Enfoncement par vibro-fonçage & déroulage mécanique du treillis. +32 (0)475 392 187 [email protected] IMPORTATEUR DU TREILLIS 14 Silva Belgica mai-juin 2016 L’ONF a également développé une application appelée « clés de forêt » qui permet l’identification des arbres et de quelques traces d’animaux. Cette application est également disponible sur Google Play (https://play.google.com/store/apps/ details?id=com.ONF.clesdeforet&hl=fr). L’application est moyennement lourde puisqu’elle pèse 33 M. Limites de la technologie Plusieurs applications proposent des clés d’identification similaires à celles que l’on peut consulter en ligne. 13, Xhout-Si-Plout details?id=org.plantnet). L’utilisation et les fonctionnalités sont identiques à celles du site Internet. Elle permet de poster directement la photo prise avec son smartphone. L’application est relativement légère puisqu’elle ne représente que 5,6 M. 6960 Manhay TORNADO FORCE 12 FENCING Les limites de ces sites et applications sont les mêmes que celles des flores et clefs d’identification classiques. Ils nécessitent parfois des connaissances de base en botanique. Le territoire couvert par les flores est très vaste et des confusions avec des espèces ressemblantes, mais que l’on ne trouve pas dans la zone géographique prospectée, sont toujours possibles. Comme pour les flores classiques, la cohérence du résultat obtenu doit toujours être vérifiée. Il y a donc toujours lieu de : •comparer l’aire de distribution de la plante et la zone prospectée ; •comparer les exigences écologiques de la plante identifiée dans la flore et les conditions de station dans laquelle la plante est observée ; •confronter le stade de développement de la plante et la date d’observation. Des erreurs de choix dans le parcours d’une clef d’identification sont toujours possibles. Les illustrations fournies sur ces sites et applications, et que l’on ne trouve pas toujours dans les flores, limitent malgré tous ces erreurs. Mots clés : technologie numérique, dendrométrie, dendrologie clôtures équestres & forestières FORMATION biologievegetale.be Une nouvelle plate-forme multimédia pour la reconnaissance des végétaux : une aide pour le gestionnaire par Anne-Laure Jacquemart Depuis 2005, la Faculté des Bioingénieurs de l’UCL développe une plate-forme multimédia de biologie végétale. Grâce à un projet du Fonds de Développement Pédagogique (UCL) obtenu en 2013, l’outil a récemment été remodelé et développé. Il s’agit d’un outil dynamique de détermination en ligne, basé sur la manipulation de photos, schémas, glossaire interactif et d’autres documents mis à la disposition du visiteur du site. Le site est accessible à l’adresse: www.biologievegetale.be. Samenvatting De door UCL ontwikkelde website www.biologievegetale.be biedt o.a. een online flora met zoekwoorden per familie of per Franse of Latijnse naam, een classificatie van naaldhout en een algemene identificatiesleutel. De website biedt ook determinatieoefeningen. In deze oefeningen verschijnt een foutmelding als er een verkeerde keuze gemaakt wordt. Deze oefeningen zijn zeer geschikt om van een (identificatie)sleutel gebruik te leren maken. Oorspronkelijk ontworpen om het leren van studenten te vergemakkelijken, is dit interactief platform ook een nuttig instrument voor een manager, een veldagent of een natuurliefhebbers. L a plate-forme, initialement conçue pour faciliter l’apprentissage des étudiants, constitue également un outil utile pour le gestionnaire, l’agent de terrain ou le naturaliste. Elle permet d’identifier une espèce végétale à l’aide de clés dichotomiques. Connaître les espèces rencontrées s’avère être la base indispensable pour toute tâche d’évaluation de la structure ou de la qualité d’une végétation, quel que soit le métier. Ainsi, l’évaluation du potentiel biologique d’un site, de la flore des cultures, prairies ou forêts, de la rareté d’une espèce 16 Silva Belgica mai-juin 2016 dans le cadre de la conservation de la nature ou de l’aménagement du territoire, nécessite ces inventaires. Tout comme c’est également le cas dans la gestion de sites semi-naturels (Natura2000 par exemple ou dans le cadre des Mesures Agro- Environnementales - MAE) et la gestion forestière. FORMATION Le site est organisé en six modules. •Une présentation des principaux phylums végétaux, l’histoire de leur classification et les bases de la taxonomie moderne. La classification APG « Angiosperm Phylogeny Group » ayant modifié bien des idées reçues et des conceptions antérieures. •Des exercices qui permettent de s’exercer à la détermination des végétaux. Des liens hypertextes expliquent et illustrent les termes de vocabulaire particuliers. Ces termes sont également repris dans le glossaire de la boîte à outils. •Une flore en ligne, très utile pour le gestionnaire, car elle comprend de nombreuses fiches espèces (descriptions et illustrations), dont par exemple l’ensemble des arbres et arbustes indigènes ou plantés. •Une auto-évaluation des connaissances avec exercices et quizz. •Des modules spécifiques dont par exemple un module consacré à la flore de régions méditerranéennes. •Votre contribution : cette plate-forme se veut dynamique et évolutive, l’utilisateur est invité à y proposer de nouvelles fiches et de nouvelles illustrations pour les espèces non encore décrites. Engagez-vous à décrire votre plante préférée et votre fiche sera à votre nom pour la postérité ! L’avis des internautes nous intéresse : faites-nous part de vos commentaires et suggestions d’améliorations (voir l’onglet « votre avis nous intéresse » dans la boîte à outils). André Lejeune, Pierre Lhoir et Renate Wesselingh. Il a reçu en 2014 le prix Wernaers (FNRS), qui récompense la communication des connaissances scientifiques aux enseignants, étudiants, élèves et au grand public. Son application pédagogique est parue il y a peu : Jacquemart, A.-L. Lhoir, P., Binard, F. & Descamps, C. 2016. An interactive multimedia dichotomous key for teaching plant identification. Biological Journal of Education. DOI : 10.1080/00219266.2016.1150870. À présent, nous avons entamé l’étape suivante, celle de la rédaction d’une nouvelle flore de terrain qui suit la nouvelle classification APG tout en restant accessible à tout apprenant. Vos conseils et avis sont également les bienvenus ! Contacts Anne-Laure Jacquemart - Faculté des Bioingénieurs, Université catholique de Louvain, Earth and Life Institute, Croix du Sud, 2 bte L7.05.14. 1348 Louvain-laNeuve. [email protected] Tél. 010 47 34 49 Mots clés : auto-apprentissage, clés dichotomiques, systématique végétale Le site a été développé depuis 2013 par une équipe constituée de Fabian Binard (coordinateur), T anguy de Tillesse et Alexandra Jacoby (AFD, Appui à la Formation et au Développement), Anne-Laure Jacquemart (promotrice) et Nathalie Kruyts (conseillère pédagogique, IPM), avec les conseils d’Alexandra Delente, Charlotte Descamps, mai-juin 2016 Silva Belgica 17 SANTÉ DES FORÊTS Le dépérissement du chêne Depuis 2013, l’Observatoire wallon de la Santé des Forêts (OWSF) a porté son attention sur le dépérissement du chêne. Ce phénomène a rapidement pris de l’ampleur et a inquiété de nombreux gestionnaires forestiers. Suite aux diverses sollicitations, notre équipe (OWSF) a mis en place un dispositif de surveillance du dépérissement du chêne. Il nous permet de collecter les données nécessaires au suivi du problème. Ce dispositif était initialement constitué de 4 sites : Trois-Pont, Spa, Les Epioux et Libin. En 2014, deux sites sont venus le compléter suite à l’enquête sur les chênaies dépérissantes : Graide et Willerzie. Finalement, 4 placettes de l’UCL viendront s’ajouter aux nôtres en 2016 suite à la prise en charge de certains points d’études par l’Accord Cadre de Recherche et Vulgarisation forestières 2014-2019. Samenvatting Het fenomeen van afstervende eiken maakt meerdere bosbouwers bezorgd. Sinds 2013 heeft het Office wallon de la Santé des forêts (OWSF) aandacht besteed aan dit fenomeen door monitoring en verzamelen van gegevens op verschillende sites in Wallonië. Het afstervingsfenomeen wordt gekenmerkt door een verslechtering van de gezondheidstoestand van de boom. Dit wordt zichtbaar door een vermindering van het aantal bladeren, stervende takken of zelfs de dood van de boom. Deze afbraak wordt niet door een ziekteverwekker veroorzaakt, maar door een combinatie van antropogene, biotische en abiotische factoren. In deze context stelt OWSF aan eikenbosbeheerders de volgende maatregelen voor : 1) op grond met lage waterreserves wintereiken bevorderen ten koste van de zomereiken ; 2) de dichtheid van eikenbossen te verminderen ; 3) de impact van de exploitatie op de bomen en de grond, zelfs voor een paar stukken, te beperken ; 4) bodemspecifieke boomsoorten te bevorderen ; 5) alert te blijven voor het verschijnen van schimmels of insecten. L’évolution du dépérissement Nous disposons maintenant de trois années de données pour les quatre premiers sites d’observation de l’OWSF. Les deux autres sites (Graide et Willerzie) sont trop récents et ne sont pas pris en compte ici. Tableau 1. Évolution des mortalités sur les 4 premiers sites suivis par l’OWSF entre 2013 et 2015 Nouveaux arbres morts observés 2013 2014 2015 Epioux 1 18 0 Libin 0 2 0 Spa 4 7 0 Trois-Ponts 0 4 0 Lors de nos premiers relevés en 2013, seuls deux dispositifs présentaient quelques arbres morts (Tab. 1). La proportion d’arbres morts restait faible malgré des taux de défoliation parfois élevés. En 2014, la mortalité aug- 18 Silva Belgica mai-juin 2016 mente brusquement. Nous n’avons par contre pas observé de nouvelles mortalités en 2015. Le point de vue de la recherche par Julie Losseau et Caroline Vincke (UCL-Elie) Une recherche est actuellement menée par l’UCL en partenariat avec l’OWSF (Accord Cadre de Recherche et Vulgarisation Forestière 2014-2019), afin de comprendre la genèse des dépérissements de chênes pédonculés observés en 2013-2014, et recensés par une enquête de l’OWSF/DNF en fin d’été 2014. Pour rappel, le phénomène de dépérissement est caractérisé par une dégradation de l’état sanitaire de l’arbre qui se manifeste par une réduction de la quantité du feuillage, la mortalité de la ramification fine, voire de l’arbre SANTÉ DES FORÊTS in fine. Cette dégradation n’est pas associée à un unique pathogène, comme dans le cas d’une maladie, mais plutôt à une combinaison de facteurs anthropiques, biotiques et abiotiques, couramment classés en trois groupes : •les facteurs « prédisposants » (ex. inadéquation stationnelle) qui sont des facteurs contribuant à l’affaiblissement général de l’arbre de façon chronique ; •les facteurs dits « déclencheurs » (ex : sécheresse, combinaison de défoliateurs et de l’oïdium) qui agissent sur des arbres devenus plus vulnérables, de façon intense pendant des périodes de temps relativement courtes ; •enfin, les facteurs « aggravants » (ex. l’armillaire) qui accentuent la perturbation et peuvent conduire à la mort de l’arbre1. Pour aborder l’étude des dépérissements, il faut recenser un maximum d’informations sur l’historique des peuplements (origine, sylviculture, accidents biotiques, etc.) et sur leurs conditions stationnelles (climat, sols, etc.) afin de retracer le processus de la façon la plus complète possible. Le projet de recherche est constitué de deux volets. Le premier consiste en une recherche bibliographique de la littérature (récente en particulier) afin de comprendre les causes, mais aussi d’identifier les différents outils récents de diagnostic ainsi que les propositions de remédiation. Dans un deuxième volet, les dépérissements sont analysés de deux façons successives : -à l’échelle régionale, en considérant tous les peuplements répertoriés par l’enquête de l’OWSF/DNF, afin d’analyser si des facteurs stationnels prédisposants pour le chêne pédonculé peuvent être identifiés (sols, altitude, etc.); -à l’échelle de l’arbre et du peuplement, où l’objectif est de mettre en relation différents facteurs de stress (climatiques, édaphiques, biotiques…) avec la croissance radiale de chênes pédonculés dans différents états sanitaires (approche dendrochronologique). Ceci devrait permettre d’identifier à partir de quelle période et sous l’effet de quels facteurs les trajectoires des arbres morts, dépérissants et sains se sont différenciées. pourraient expliquer les dépérissements. Néanmoins, en référence à l’autécologie de cette espèce, un premier facteur de vulnérabilité des sites dépérissants répertoriés pourrait être l’altitude, corrélée à un climat plus froid et des sols plus pauvres. L’incertitude trop importante sur plusieurs éléments tels que la localisation précise des peuplements, le microrelief et l’absence de la donnée pH ne nous a pas permis d’évaluer l’adéquation stationnelle avec précision sur base cartographique. Mais des visites sur le terrain dans les cantonnements de Beauraing, la Roche-en-Ardenne et Spa, ont permis de mettre en évidence une augmentation des contraintes stationnelles depuis Gedinne vers Spa (diminution de la profondeur du sol, augmentation de la charge caillouteuse et de l’acidité du sol...) (Fig. 1). Par ailleurs, l’évolution du climat de ces deux dernières décennies est un autre facteur potentiel de vulnérabilité (en particulier l’augmentation de la fréquence des sécheresses printanières), qui reste à confirmer par l’approche dendrochronologique. Celle-ci se base sur une étude approfondie de quatre peuplements répartis entre Spa et Gedinne (Fig. 1). Ils ont été sélectionnés en juin avec l’aide des cantonnements de Beauraing, la Roche-en-Ardenne et Spa. Idéalement, les peuplements recherchés étaient des plantations de 5 à 10 ha, en station, à plus de 300m d’altitude, avec des arbres n’ayant pas atteint le terme d’exploitabilité. Il s’est avéré que les peuplements touchés étaient presque exclusivement issus d’anciens taillis-sous-futaie, et qu’à la Figure 1. (©UCL) Localisation des peuplements étudiés par l’UCL et des peuplements dépérissants recensés par l’OWSF en 2014. L’approche à l’échelle régionale n’a pas permis la mise en évidence d’un ou de plusieurs facteurs qui à eux seuls 1 Landman, G. (1994). Concepts, définitions et caractéristiques générales des dépérissements forestiers. Revue Forestière Française, 46(5 NS), 10. mai-juin 2016 Silva Belgica 19 SANTÉ DES FORÊTS Figure 2. (©UCL) Étapes clôturées pour l’étude de la trajectoire de vie des arbres, depuis la sélection des peuplements jusque l’analyse de la croissance radiale. 1. Peuplement de Basse-Bodeux. 2. Carottage 3. Traitement des rondelles et des carottes en laboratoire. 4. Scan des carottes et délimitation des cernes (orange), du bois de printemps (bleu) et du bois d’été. 5. Obtention des courbes de largeur de cernes en fonction du temps pour chaque individu. Il s’agit ici d’un arbre dépérissant. 1 2 3 4 5 Roche-en-Ardenne et Spa le chêne pédonculé n’était en station sur aucun des peuplements concernés. Une fois sélectionnés, les peuplements ont ensuite été caractérisés afin de choisir les arbres d’intérêts. La majorité des peuplements étant en mélange avec du chêne sessile, un certain nombre de sessiles sains et dépérissants ont été intégrés dans l’échantillon. Au final trente arbres ont été sélectionnés par peuplement. Deux carottes par arbre ont été prélevées et traitées en laboratoire afin de procéder aux mesures de largeur de cerne. Afin de compléter cet échantillon, des rondelles sur arbres morts ont été prélevées dans quatre autres peuplements dépérissants. L’analyse des données dendrochronologiques est en cours (Fig. 2). Ensuite, différents indices de stress hydriques, climatiques et édaphiques seront évalués afin d’expliquer la réaction des arbres. Des mesures de gestion Suite aux surveillances mises en place par l’OWSF, le dépérissement du chêne pédonculé se poursuit en Wallonie et s’observe de façon marquée dans certains peuplements. Les déficits foliaires relevés sont tels que des exploitations anticipées sont déjà en cours au sein de certaines parcelles les plus touchées. Le dépérissement important d’une essence engendre une désorganisation des plans de gestion et nécessite une révision anticipée des plans d’aménagements. La gestion forestière qui s’attache à limiter au maximum les pertes économiques en extrayant rapidement les produits forestiers de qualité, 20 Silva Belgica mai-juin 2016 peut néanmoins occasionner des dégâts qui se révéleront à l’avenir dommageables tant pour les peuplements en place que pour les sols. C’est pourquoi, dans ce contexte de dépérissement du chêne, l’OWSF propose de veiller aux points suivants. 1 Bien distinguer les chênes pédonculés et les chênes sessiles Le gestionnaire doit particulièrement être attentif à la composition du peuplement dépérissant. Suivant les données d’autécologie des essences forestières, le chêne SANTÉ DES FORÊTS sessile doit être favorisé au détriment du chêne pédonculé sur les sols présentant de faibles réserves hydriques. En effet, le chêne pédonculé souffre de stress hydriques récurrents mesurés au cours de ces dernières années. Aujourd’hui, on retrouve souvent cette essence pionnière et héliophile dans des stations trop sèches en été, voire au printemps. Le réseau de surveillance de l’OWSF montre bien que cette essence est actuellement la plus sensible et donc la plus touchée. Dans les peuplements montrant des dépérissements marqués, il est important de marteler en priorité les chênes pédonculés. Un martelage en feuilles reste préférable afin de faciliter l’identification des chênes pédonculés à éliminer lorsqu’ils ne sont pas en station. 2Diminuer les densités des chênaies L’abandon du régime du taillis ou du taillis sous futaie pour celui de la futaie suivi d’une période de capitalisation du bois sur pied a entraîné une augmentation de la densité de nos chênaies. Ces modifications de structure augmentent la compétition entre chênes dans l’étage dominant. Ces peuplements trop fermés sont plus sensibles à des modifications de l’équilibre sanitaire. En favorisant des peuplements clairs le gestionnaire permet une meilleure économie en eau dans la parcelle, un meilleur développement des houppiers et une meilleure résistance des arbres de manière générale. 3Limiter l’effet des exploitations sur les arbres et le sol, même pour quelques sujets Aujourd’hui, l’exploitation forestière est largement mécanisée. Le choix d’un matériel mal adapté ou une mauvaise organisation du chantier peuvent provoquer des blessures aux arbres ou des dégâts au sol qui altèrent son bon fonctionnement. Ainsi, les engins ne doivent pas pénétrer dans les parcelles quand les terrains sont détrempés. Il est également recommandé de canaliser leur circulation sur des layons d’exploitation fixés de manière permanente dans le peuplement pour éviter des dommages au sol sur l’entièreté de la parcelle. Ces modalités d’exploitation sont indispensables lors des passages en coupe dans les chênaies dépérissantes. La récolte anticipée et non programmée d’un volume important de chênes dans les peuplements adultes qui ne sont pas encore arrivés à maturité, bouscule totalement la gestion courante et la planification des interventions prévues dans les aménagements. Afin d’éviter de mettre en péril les arbres non délivrés ou non dépérissants des parcelles, la pratique de coupes extraordinaires trop fréquentes est à proscrire ; un passage tous les trois ans maximum est recommandé pour limiter le risque de déstabilisation du peuplement et de tassement du sol. 4Favoriser des essences bien en station L’adéquation entre la station et l’essence doit être appliquée avec un maximum de rigueur. Le choix d’une essence « optimale » permet de limiter l’impact d’accidents climatiques de plus en plus souvent rencontrés. Les essences exigeantes au niveau stationnel risquent d’autant plus de souffrir si elles ne sont pas en station aujourd’hui. 5Rester vigilant à l’apparition de champignons ou d’insectes Des facteurs biotiques aggravants comme les champignons (oïdium, collybie, armillaires …) ou les insectes (principalement des insectes sous-corticaux et des chenilles défoliatrices) peuvent avoir un impact important sur la physiologie des arbres et les entrainer dans un déclin irrémédiable. Il est donc très important de suivre l’apparition des premiers symptômes d’attaques de ces parasites de faiblesse. Le rapportage et l’encodage de ces symptômes et de leur évolution dans les bases de données de l’OWSF, permettra à l’avenir de prendre les mesures de gestion qui s’imposent en bonne connaissance de cause. Si vous souhaitez plus d’informations sur la symptomatologie n’hésitez pas à contacter l’un des correspondants-observateurs de la forêt privée. http://www.srfb.be/fr/surveillant_des_arbres Source « La lettre d’info de l’OWSF » n°3 Observatoire Wallon de la Santé des Forêts Service public de Wallonie (SPW) Direction générale de l’Agriculture, des Ressources naturelles et de l’Environnement » (DGARNE) Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) Direction du Milieu Forestier (DMF) 23, avenue Maréchal Juin 5030 Gembloux Tél. +32 (0)81 626 420 Fax : +32 (0)81 335 811 owsf.dgarnespw.wallonie.be http://environnement.wallonie.be/sante-foret Mots clés : maladie végétale, pathologie végétale, recherche forestière mai-juin 2016 Silva Belgica 21 PARTAGE D’EXPÉRIENCE Histoire d’un bardage par Etienne de Cartier et Jean-François de le Court De par mes activités dans le domaine de la charpente, je suis en contact régulier avec mes deux amis Ludovic. Le premier, L. Kuypers (Ludo 1) s’est orienté dans le sciage à façon des résineux. Il scie l’épicéa, le Douglas, le mélèze et d’autres espèces suivant la demande. Il s’est spécialisé dans le bardage. Le second, L. Dubois (Ludo 2), scieur de chêne, a orienté sa valeur ajoutée dans le plancher de chêne de 1er choix. Dans cette histoire, Ludo 2, bâtissant sa maison, demande à Ludo 1 des conseils et des possibilités pour le bardage de sa maison. Les discussions s’entament et le choix se fait sur le Thuya plicata. Mais où le trouver ? Etienne de Cartier. C ’est ainsi que je fus chargé de trouver « l’oiseau rare » : bois de massif, petits nœuds, accroissement régulier, arbre d’une circonférence supérieure à 1,20 mètre afin de purger l’aubier, etc. J’ai donc mis une annonce sur la boite mails des administrateurs de la SRFB, et quelle ne fut pas ma surprise de recevoir des réponses rapides et dignes d’intérêt. C’est donc rempli de curiosité, que nous sommes partis en pèlerinage « aux Croisettes » chez Jean-François de le Court. Nous avons été d’emblée séduits par la qualité de ce qu’il nous offrait et avons conclu le marché très rapidement. Les bois ont été sciés et entreposés sur latte pour le séchage. 22 Silva Belgica mai-juin 2016 Un petit marché, bien identifié Jean-François de le Court. Il y a quelques temps, un des administrateurs de la SRFB, Etienne de Cartier, était à la recherche d’un lot de thuya plicata, pour le compte d’un scieur, désireux de réaliser des bardages dans le respect de toutes les formes de l’art. Pour cette recherche, il fit un mail adressé aux administrateurs de la SRFB. Je suis très amateur de plantations de Thuya plicata et en ai quelques parcelles dont les plus anciennes datent de 1958 ; leur croissance est remarquable1 et l’espèce ne 1 La plus forte, selon moi, en circonférence, mais pas en hauteur ; le défilement est donc élevé. PARTAGE D’EXPÉRIENCE © esquisse.be doit être protégée contre les cervidés que durant une vingtaine d’années. A l’âge de 54 ans, les plus beaux dépassent largement les deux mètres de circonférence à 1,5 m. Le comportement du marché n’est cependant pas encourageant ; la dernière éclaircie que j’ai réalisée en 2011 n’a reçu comme commentaire de l’acheteur qu’une remarque désabusée du genre : « que voulez-vous que je fasse avec ces arbres ! ». Pour persévérer dans les plantations de ce type, il ne reste donc comme motivation, que leur beauté, le parfum qu’ils dégagent, la recherche de diversité,… Le mail d’Etienne de Cartier a donc immédiatement éveillé mon attention, et j’ai préparé une éventuelle éclaircie. Cela donnait 11 candidats totalisant plus ou moins 20 mètres cube1. Après examen sur place avec les amateurs, nous sommes tombés d’accord sur un prix et sur l’exploitation immédiate de ce mini lot ; le prix offert était tout à fait satisfaisant eu égard aux coûts d’exploitation et de transport. © esquisse.be Inventaire circonférence (cm) Nombre arbres 95 1 115 2 155 2 165 1 175 1 195 2 205 2 Circonférence moyenne (cm) Accroissement annuel moyen (54 ans) 161 3 cm 1 Le cubage est difficile et il n’existe pas de barème adapté à ces arbres en Belgique. mai-juin 2016 Silva Belgica 23 PARTAGE D’EXPÉRIENCE Ce petit marché m’a profondément réjouit, car c’est la première fois que je vois une recherche spécifique d’un arbre1 pour un usage précis de haute qualité de façonnage et de mise en œuvre. L’inventaire présentait 11 bois que j’ai estimés pour un volume marchand de 21 m3. Ce sont des bois d’éclaircie qui ne présentent donc pas la meilleure croissance du peuplement, les plus beaux sujets ayant un accroissement annuel moyen en circonférence de plus de 3,8 cm. 1 Arbre que j’ai planté, plante encore, et dans l’avenir duquel je crois. Bois belge et américain Si botaniquement, rien ne différencie le thuya belge du thuya américain, il y a cependant beaucoup de caractéristiques qui les séparent. De manière générale, les arbres exploités en Amérique sont souvent très vieux (parfois plusieurs fois centenaires) et de dimensions très importantes (jusqu’à 6 m de diamètre et jusqu’à 60 m de hauteur). Avec de telles dimensions, il est évidemment plus aisé de trouver une zone de l’arbre où la qualité du bois est irréprochable ! En outre, les accroissements annuels sont très faibles en Amérique de par un climat relativement rude. En Belgique, les accroissements annuels sont plus importants. De ce fait, les sciages issus de ces bois auront une esthétique différente. Un accroissement fin et régulier pour les bois américains, un accroissement plus large et parfois un peu plus anarchique pour les bois belges. Pour les mêmes raisons, la masse volumique de l’espèce pourra être différente. Aux alentours de 370 kg/m³ pour les bois américains, en-deçà de cette valeur pour l’espèce d’origine européenne. En termes de durabilité, il n’y a pas de différence. Sur une échelle de 1 à 5 (1 étant la classe la plus durable), le bois de thuya (duramen) appartient à la classe de durabilité 2. La qualité généralement commercialisée sur le marché belge pour la provenance américaine est la qualité Clear (exempte de nœuds, fil droit, grain fin, exempte de défaut), les qualités N°2 Clear et N°4 Clear, inférieures, sont moins fréquentes dans nos commerces. En Belgique, le marché est quasi inexistant pour cette espèce. Très localement et exceptionnellement, il est possible de se procurer du thuya belge. Il est cependant quasi impossible d’obtenir une qualité équivalente à la qualité Clear américaine. Hugues Frère Hout Info Bois Mots clés : essence résineuse, diversité, production 24 Silva Belgica mai-juin 2016 Encart de la rédaction Également appelé thuya géant et surtout Western Red Cedar, cette essence a une croissance juvénile rapide. Il atteint en Belgique une hauteur de 20 à 25 m. Dans son aire naturelle, le Nord-Ouest des ÉtatsUnis et l’Ouest du Canada, il peut atteindre les 60 m de haut. Cette essence demande une humidité régulière, présente une sensibilité à l’échauffement par le rayonnement solaire, surtout à l’état juvénile et craint la sécheresse estivale. En matière de régulation hydrique, le thuya plicata se situe en position intermédiaire entre le Tsuga heterophylla et le Douglas. En effet, sa transpiration est mieux régulée que celle du Tsuga heterophylla. Cette essence doit donc s’introduire sur des stations disposant de réserves en eau suffisantes (sols profonds et frais), mais il ne faut surtout pas faire l’erreur de croire que ce seraient les sols fangeux qui lui conviennent le mieux. Source : éléments sur le comportement hydrique comparé de Pseudotsuga menziesii, Thuya plicata et Tsuga heterophylla (1984), g. Aussenac, p. Oleffe, Station de sylviculture et de production - Centre national de recherches forestières (INRA). Usage du bois de thuya Le thuya présente un bois tendre et léger à odeur caractéristique, sans canaux résinifères. La stabilité dimensionnelle de son bois est très bonne. Durable (duramen), il résiste bien à l’attaque des champignons et aux intempéries. Il se laisse facilement usiner. Il convient en construction intérieure et extérieure sans nécessité de résistance mécanique élevée, comme les bardages, les débordements de toitures, les châssis, les terrasses, les portes, etc. Souvent utilisé en extérieur sans traitement, il grisonne naturellement. Autrefois, les Amérindiens utilisaient fréquemment son bois et le sculptaient pour réaliser entre autres des totems. Nature chasse terroir Les Journées de la Chasse 13 & 14 août 2016 Ferme d’oudoumoNt B-4537 VerlaiNe Nombreux exposants : artisans, couteliers, artistes et photographes animaliers, armuriers, équipements, optiques, produits du terroir, ... Diverses animations : sonneurs de trompe de chasse, chiens de chasse, chasse à l’arc, ciné-tir, fauconnerie, piégeage, vènerie, parcours accro-branches et psychomotricité, ateliers forestiers, ... et autres activités à découvrir avec les enfants. www.journeedelachasse.be [email protected] - 0477 727 964 Editeur responsable : Thierry Lamarche - [email protected] FOREST FRIENDS Parle-moi de la forêt ! par Martine Carbonnelle Les sureaux… noir, à grappes et yèble N ous connaissons tous cet arbuste. Relégué dans un coin perdu du jardin, en lisière de nos bois ou dans une haie. Nous hésitons quant à l’attitude à avoir face à ce ligneux : une sale crasse envahissante, comme me disait maman, ou l’arbre généreux dont, petite, j’évidais les branches pour les transformer au gré de mon imagination en une longue vue, un tuyau ou une sarbacane ou encore dont les fleurs parfument le délicieux apéritif local de Theux : la fleur de Franchimont. Étymologiquement, beaucoup font descendre sambucus de sumbuca qui désigne en latin un instrument de musique - la sambuque qui était la harpe des anciens grecs - mais le terme de sambucus - sureau - existe bel et bien en latin. Par contre en provençal, le mot sambuca désigne une sorte de flûte … tentant alors de faire dériver du mot sureau : l’arbre dont les rameaux peuvent servir à faire des flûtes. Comme quoi, il faut se méfier des conclusions trop faciles et trop jolies mais laissons donc la recherche étymologique en suspens et étudions les trois variétés. Sureau noir Le sureau noir (sambucus nigra), d’une hauteur maximum de 7 m et d’une longévité pouvant aller jusqu’à 100 ans, est le plus répandu. Il a un tronc presque toujours oblique. Les rameaux sont remplis de moelle, les feuilles composées sont garnies de 5 à 7 folioles, un peu velues sur les nervures. Ses fleurs sont des corymbes blancs très odorants. Ses fruits sont des baies noires pendantes 26 Silva Belgica mai - juin 2016 Sureau à grappes (© Pierre Lhoir - UCL) comestibles (mieux vaut les cuire). Il préfère les sols frais, riches en humus et azotés et se plait au soleil ou à la mi-ombre. Il n’a aucun intérêt pour la production forestière même si on tire de sa souche, un bois dur ressemblant au buis. Depuis très longtemps déjà, il est considéré comme une pharmacie de campagne tant il a des propriétés médicinales dont je parlerai ultérieurement. Sureau à grappes Le sureau à grappes ou sureau rouge (sambucus racemosa) est plus petit et est une espèce plutôt montagnarde, ayant besoin d’humidité et de fraîcheur. Il se rencontre dans nos Ardennes et se caractérise par ses fleurs jaunes pales et ses fruits rouges. Ses fleurs sont encore plus mellifères et il possède les mêmes propriétés médicinales que le sureau noir mais une odeur plus forte, ce qui fait qu’on l’utilise moins en cuisine. Sureau yèble Le troisième, le sureau yèble ou hièble ou petit sureau (Sambucus ebulus) n’est, en fait, pas un arbre mais une plante herbacée à odeur fétide mesurant 1 à 2 m de haut. Il est appelé « sureau » car ses feuilles et ses fruits ressemblent à s’y méprendre au sureau noir. Outre le fait qu’il n’est pas arborescent, il se distingue du sureau noir Sureau à grappes : fleurs (© Pierre Lhoir - UCL) Sureau à grappes : fruits (© Devillez - UCL) par les étamines rosées de ses fleurs et ses fruits dressés à maturité (ils sont tombants chez le sureau noir). La période de floraison les distingue également. Le sureau noir fleurit en juin-juillet tandis que le sureau yèble fleurit plus tardivement, en août voire septembre. Contrairement à ses deux cousins, on ne le retrouve pas en forêt. Le sureau yèble est toxique, attention donc ! quand l’automne arrive, ce sont tous les oiseaux frugivores (grives fauvettes et autres passereaux migrateurs) qui se régalent de ses baies vitaminées. De plus son feuillage et les nombreuses fourches qu’offrent ses branches, en font un lieu de choix pour les oiseaux nicheurs. Les abeilles sauvages et autres guêpes profitent aisément de ses rameaux creux… Bref, un véritable hôtel ! Dans la forêt L’homme et le sureau Cet arbuste (noir ou à grappes) est un réservoir de vie … un véritable ami de la biodiversité. Débourrées très tôt dans la saison, les feuilles attirent de nombreux insectes notamment des papillons nocturnes comme des sphinx et la phalène du sureau, dont les chenilles s’en nourrissent parfois exclusivement. En mai-juin, c’est au tour des butineurs d’arriver (abeilles, syrphes, mouches) et avec eux les oiseaux et leurs prédateurs (renard, blaireau). Et L’homme raffole également de cet arbuste, et ce depuis des siècles. Les premières traces que l’on a retrouvées de cette affection de l’homme pour le sureau remontent à l’âge de pierre ! Si la valeur gustative de ses baies est pour beaucoup dans cette histoire, ses vertus médicinales ne sont pas en reste. Dès l’Antiquité, ses vertus thérapeutiques furent louées par Hippocrate. Il faut reconnaître que cet arbuste a un large spectre d’utilisation et que ses Sureau noir en fleurs (© Pierre Lhoir - UCL) Sureau noir : fruits (© Pierre Lhoir - UCL) mai - juin 2016 Silva Belgica 27 FOREST FRIENDS Sureau yèble : fleurs (© Michel Pourchet - Tela Botanica) propriétés thérapeutiques se trouvent aussi bien dans son écorce que dans ses feuilles, ses fleurs ou ses baies. On lui reconnaît une action anti-inflammatoire et diurétique et ses actions antivirale, sudorifique et mucolytique le range au rayon des médicaments reconnus par l’OMS. Il fut testé scientifiquement lors d’une épidémie de grippe en Israël. Vous pouvez l’acheter dans le commerce ou fabriquer vous-même « le rob de sureau » en vue des maux d’hiver (voir http://eauvivante31.free.fr/passegraines/presentation/rob.html). En cuisine, on peut réaliser des tas de préparations avec les baies : confiture, cake, sirop, chutney. Une recherche Internet vous fournira plein de recettes. Pour ma part j’aime employer les fleurs. Placées sous les pommes à conserver, elles leur confèrent un délicieux parfum. J’ai également parfumé mes confitures de fraise avec des pétales, cela adoucit le côté trop sucré, amène une note aigrelette délicieuse. Et vous connaissez certainement le vin de sureau pétillant. Je vous propose la recette du sirop de fleur de sureau, délicieux pour réaliser un granité, aromatiser un verre de champagne, saucer des fruits ou une panna cotta. Mots clés : essence feuillue, botanique, dendrologie 28 Silva Belgica mai - juin 2016 Sureau yèble : fruits (© Genevieve Botti - Tela Botanica) Pour 1 litre de sirop de sureau • 1 l d’eau bouillante • 20 fleurs de sureau (en bouquets, de taille moyenne) • 1 citron • 750 g de sucre en poudre Préparation Nettoyez les fleurs de sureau en les secouant pour faire partir les petits insectes qui pourraient s’y trouver, puis détachez chaque fleur de la tige et mettez-les dans un grand saladier. Faites bouillir l’eau et versez sur les fleurs. Ajoutez le jus de citron et laissez macérer à température ambiante en remuant de temps en temps pendant trois jours. Filtrez, ajoutez le sucre au mélange et portez à ébullition et maintenir à petits bouillons 2 à 5 minutes. Laissez refroidir. Portez de nouveau à ébullition et versez dans des bouteilles. Source : jackie-cuisine.over-blog.com *** Alors le sureau : un arbre peut-être inutile en foresterie mais tellement utile et amusant. Vite redécouvrons-le en famille ! Je découvre aussi qu’un purin de feuilles de sureau (1 kg macéré dans 10 l d’eau) aurait la propriété d’éloigner mulot souris et campagnols (je vais essayer). AGENDA Agenda des guides forestiers de juin - juillet 2016 E nvie de vous promener en forêt et de découvrir ses multiples facettes ? Voici la liste des prochaines activités auxquelles participent des guides forestiers de la Société Royale Forestière de Belgique : une multitude d’activités aussi riches que diversifiées… La Société Royale Forestière de Belgique remercie dès à présent les nombreux partenaires, guides forestiers, associations et propriétaires qui participent activement à l’organisation de ces activités. Date Type Thème Lieu 12 juin De 10h à 12h Balade forêt La gestion durable d’un éco-système forestier Réserv.obligatoire : 010/47 47 47 [email protected] Ottignies, Bois de l’Escavée (Province du Brabant Wallon) 13 juin Départ 14h Balade nature, arbres et cuisine Le sureau : cueillette et préparation Réserv. indispensable : [email protected] Izier, Durbuy (Province de Luxembourg) 19 juin De 14 à 16h Balade forêt Petite balade forestière Dans le cadre du WE « Wallonie Bienvenue » à Durbuy Oneux, Durbuy (Province de Luxembourg) 9-10-11 juillet Stand et animations Stand et animations de la Société Royale Forestière de Belgique dans le cadre du festival LaSemo www.lasemo.be Enghien, parc du château 10 juillet De 10h à 12h Balade forêt La gestion durable d’un éco-système forestier Réserv. indispensable : 010 47 47 47 [email protected] Ottignies, Bois de l’Escavée (Province du Brabant Wallon) 22-23-24-25 juillet Stand et animations Stand et animations de la Société Royale Forestière de Belgique dans le cadre de la Foire de Libramont www.foiredelibramont.be Libramont (Province de Luxembourg) Plusieurs de ces activités proposées dans cet agenda sont organisées avec le soutien du Ministère wallon de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme. • • • Production de PLANTS FORESTIERS d’origines recommandées. PREPARATION DE TERRAIN : broyage, andainage, fraisage de lignes, abattage mécanique, création de fossés, entretien de chemins forestiers, création de gagnages, … ENTRETIEN et restauration des réserves naturelles. • • • • PLANTATIONS et dégagement. Exploitation en BOIS ENERGIE. DEBARDAGE avec porteur. AMENDEMENT des sols : par hélicoptère ou soufflerie. • Production de SAPINS DE NOËL. www.pirothon.com Al Masse 1 – B 6960 Harre [email protected] +32 (0)86/43.39.09 mai-juin 2016 Silva Belgica 29 FILIÈRE-BOIS Le comptoir à graines a fêté ses vingt ans Extrait du discours de Monsieur Alain Servais à l’occasion des vingt ans de Comptoir à graines de Marche-en-Famenne Eh bien oui, cela fait déjà vingt saisons de commercialisation au bénéfice des pépiniéristes et de la forêt wallonne privée et publique. Un anniversaire, c’est l’occasion de se remémorer ce qui s’est passé et de faire un bilan de la période écoulée. Si vous êtes si nombreux ici, ce soir, c’est que vous êtes concerné et que cette institution joue un rôle majeur dans la sylviculture wallonne et la filière bois. Dois-je commencer par dresser le bilan de vingt ans ou remercier ceux qui y ont participé. Il est évident dans mon esprit, que vous tous dans l’assemblée, vous êtes à des degrés divers des acteurs de ce bilan. Puisqu’il faut faire un choix, commençons donc par le bilan. Samenvatting Uittreksel van de toespraak van Alain Servais, gehouden ter gelegenheid van de 20ste verjaardag van de Comptoir à graines in Marche-en-Famenne. Dit artikel maakt de balans op van de twintig seizoenen van zadenverkoop ten behoeve van de boomkwekers, de privé- en de openbare bosbouwers. De Comptoir à graines verkoopt 32 hoofdboomsoorten. Twintig jaar, dat betekent 55 ton zaden, 100 tot 120 miljoenen bosplanten, ofwel 50 tot 60.000 hectare plantage. Rekening houden met de genetische diversiteit – 110 verschillende herkomsten – kan tot het opvoeren van de houtproductie leiden. Het artikel vermeld ook de partners van de Comptoir à graines die onmisbaar zijn voor de duurzaamheid en de verwezenlijking van zijn werken, waaronder de privéboseigenaren. Bilan J e pourrais faire un exposé très technique sur nos méthodes, nos traitements, et j’en passe mais aujourd’hui je ferai au plus simple par un résumé en chiffres clés. •32 grandes espèces forestières commercialisées et également près d’un vingtaine d’espèces arbustives. •Prise en compte de la diversité génétique dans les opérations de récolte et de traitement (plus de 110 provenances génétiques différentes, mélange par région de provenances, nombre minimum de semenciers,…). •Fidélisation de la clientèle des pépiniéristes : quasi tous les pépiniéristes actifs en plants forestiers sont clients du Comptoir à des degrés divers. Le Comptoir est devenu le principal interlocuteur en matière de commerce de graines en Wallonie et de recommandations. 30 Silva Belgica mai-juin 2016 •55 tonnes de graines commercialisées. Parler en poids est assez abstrait pour beaucoup d’entre nous. Je préfère utiliser plutôt la notion de potentiel de boisement. En pépinière, on peut estimer ce que chaque kilo de graines peut fournir, en moyenne, comme nombre de plants aptes au boisement. Sur cette base on obtient alors une estimation du potentiel de production. •100 à 120 millions de plants forestiers destinés aux reboisements potentiellement produits dans nos pépinières. Près des ¾ de la production concernent les résineux. L’équivalent en potentiel de boisement estimé à près de 50 à 60.000 hectares. Cela représente près de 10% de la forêt wallonne issus de graines traitées au Comptoir et qui sont donc passées littéralement dans nos mains. FILIÈRE-BOIS © Alain Servais •L’augmentation de la productivité en bois est difficile à chiffrer. On peut cependant raisonnablement dire qu’un minimum de 45.000 m³ de bois par an est déjà acquis pour les années à venir. •15.750 visiteurs accueillis et sensibilisés à l’importance de la gestion durable de notre patrimoine forestier wallon (près de quarante nationalités différentes parmi les visiteurs). Les résultats obtenus l’ont été grâce à l’ensemble des partenaires que je vais vous présenter et remercier. Partenaires 1. Les institutions de la recherche scientifique Le Comptoir a pu fonctionner grâce aux acquis de la recherche en matière de génétique réalisés par le Professeur Alphonse Nanson durant toute une carrière, près de quarante ans de 1962 à 2001. Il s’agit notamment des travaux d’amélioration génétique liés à la sélection des peuplements à graines, l’installation de vergers à graines et la comparaison des provenances… Sans ce travail, de nos prédécesseurs, rien n’aurait pu être réalisé. C’est d’ailleurs sur base d’un avant-projet de Alphonse N anson, Dominique Jacques et Alain Servais que le Comptoir a été créé. Les universités ont toujours associé le Comptoir dans leurs actions notamment au travers de l’accord cadre quinquennal de recherches. Plus avant, je pense aux fiches techniques réalisées en 1995, par l’université de Gembloux, sous l’égide du Professeur Rondeux, sur la production de semences forestières feuillues en Région wallonne. Il y eut aussi, en 1999, toute la mise à jour de la base de données qui concerne les peuplements à graines. Ces deux outils nous servent encore actuellement. Il y aussi le CRAW (variétés multiconales de merisier, vergers à graines de merisiers et de pommiers sauvages,…) et le CDAF de Pascal Balleux avec la réalisation du guide technique pour des travaux de forestiers de qualité. Sans oublier le Centre de Michamps pour les fruitiers sauvages ainsi que l’UCL qui réalise des analyses moléculaires d’identification pour le mélèze hybride. 2. Les autorités politiques successives Sans la décision politique de créer un centre de graines, rien n’aurait été possible. Cette décision prise en 1992 en revient à Monsieur le ministre Guy Lutgen. Au sein de son cabinet, plusieurs collaborateurs ont été des chevilles ouvrières essentielles ; je pense à Paul Reginster malheureusement décédé et à Philippe Blerot. C’est en 1992, que l’administration (Claude Delbeuck) et le cabinet du ministre Lutgen me confient la mission d’installer un centre de graines en Wallonie. Toute ma mai-juin 2016 Silva Belgica 31 FILIÈRE-BOIS carrière deviendra intiment liée au devenir de ce comptoir. Au cours de ces vingt ans, il y a eu six ministres de tutelle successifs : Guy Lutgen, José Happart, Benoit Lutgen, Michel Foret (peu de temps), Carlo Di Antonio et René Collin. Tous ont été attentifs aux moyens humains et budgétaires destinés au fonctionnement du Comptoir ; cela lui a toujours permis d’assurer au mieux ses objectifs en fonction des contraintes des législatures. 3. Les clients Ce sont principalement des pépiniéristes professionnels du secteur privé et dans une moindre mesure certains particuliers. Depuis la première saison, ils nous ont fait confiance malgré notre peu d’expérience. Dès le départ, le prix des graines a été fixé en prenant en compte les coûts de récolte et de traitement afin de s’approcher du coût vérité. La plupart des pépiniéristes actifs pour les reboisements en Wallonie ont acheté leurs graines dès la première année. Ils n’ont pas hésité à acheter des graines locales parfois plus chères. Ils se sont directement inscrits dans la politique de qualité poursuivie par les autorités de la Région. L’Union Ardennaise des Pépiniéristes a toujours été une partie prenante et constructive de la filière. Je souhaite remercier spécialement son président de l’époque, malheureusement décédé, Claude Guiot. 4. L’équipe du Comptoir Le bilan présenté ici reflète le travail de toute une équipe et son implication régulière. Au début nous avions une équipe de trois personnes qui s’est agrandie dans les dernières années à six personnes. Il y a bien sûr eu des changements dans l’équipe et je tiens à remercier toutes les personnes qui se sont succédé dans celle-ci pour la qualité, la rigueur et la discrétion dans leur travail tout au long de ses vingt premières années d’existence. 5. Les propriétaires privés et les gestionnaires privés La forêt privée est d’importance par sa surface et sa diversité, mais aussi pour les reboisements en résineux. Dès le départ, la Société Royale Forestière de Belgique (son président de l’époque était Alain de Jamblinne de Meux épaulé par Michel Terlinden) a soutenu le projet 32 Silva Belgica mai-juin 2016 © Alain Servais de création du Comptoir. Au cours des vingt ans, le soutien a toujours été indéfectible notamment en matière de recommandations pour les reboisements. Au niveau des gestionnaires privés, je pense principalement à la Fédération des experts privés qui a toujours suivi nos recommandations en matière de boisement. Ses membres sont aussi venus faire des visites ou se renseigner. La collaboration entre le privé et le Comptoir a toujours été facile. Il a toujours pu effectuer les récoltes dans leurs peuplements à graines. 6. Les propriétaires publics L’utilisation d’une bonne provenance génétique est prônée par le DNF dans les différents marchés de reboisement. La décision, en vertu du code de la démocratie locale, revient aux élus. Le Comptoir a participé à l’élaboration d’un nouveau cahier des charges pour la fourniture de plants forestiers. Il est appliqué dans de nombreuses communes. De même, le Comptoir est tributaire de l’accord des élus pour obtenir l’autorisation de récolte dans les peuplements à graines dont ils sont propriétaires. Il les a toujours obtenues régulièrement et sans contraintes. Je remercie donc la collaboration qui a eu lieu avec l’Union des Villes et des Communes ainsi qu’avec les élus locaux des différentes communes concernées. Un merci spécial est à adresser aux gestionnaires du CPAS de Bruges pour leur aide dans les récoltes faites dans ses peuplements à graines de la Cedrogne (Can- FILIÈRE-BOIS Et il y a bien sûr Etienne Gérard, qui a assuré la Direction des Ressources forestières jusqu’au 1er février 2015 et qui a été la clé de voûte organisationnelle et budgétaire. Y sont associés tous mes collègues des services centraux dont la comptabilité. Plusieurs inspecteurs généraux se sont succédé à la tête du DNF dont Philippe Blerot qui a assuré la plus longue durée. Depuis peu, un nouvel intervenant, l’Observatoire pour la Santé des Forêts, a aussi des connexions avec le Comptoir. Je pense entre autre à la maladie du frêne et à la rouille Suisse sur le Douglas. © Alain -Servais tonnement de Vielsalm). Il s’agit de la plus vaste zone de récolte pour les graines de Douglas, absolument nécessaire pour satisfaire les besoins en graines. Il y a aussi la Donation royale qui a permis la réalisation de nos vergers à graines. Nous leur louons avec bail emphytéotique plus de 30 ha de terrains à Fenffe-Ciergnon. 7. La DGO3 et le Département de la Nature et des Forêts La DGO3 est actuellement dirigée par Brieuc Quevy. Durant la plus grande partie des vingt ans, le directeur général était Claude Delbeuck, toujours attentif aux missions du Comptoir. Le DNF fait partie de la DGO3 et est le gestionnaire de la forêt publique. Le Comptoir forestier est en son sein et il est un service qui dépend directement des services centraux. Les ouvriers, les agents, les chefs de cantonnement et les directeurs des services extérieurs sont des personnes clés dans l’application de certains outils mis en place (réception des plants,…) et la gestion des peuplements à graines. Je remercie tous ces collègues du DNF. Parmi les personnes du DNF impliquées lors de la création du Comptoir, je pense aux responsables des deux pépinières domaniales (Alphonse Yansenne, Jean-Pierre Offergeld pour Vielsalm et Franz Van de Catseyn et JeanMarie Mostade pour Philippeville). J’y associe également Daniel Joris et Lucien Delaite. Et n’oublions pas le service de contrôle des matériels forestiers de reproduction régionalisé depuis 2001 et intégré au sein de la DGO3, Il a permis d’améliorer l’étiquetage et la traçabilité des graines et des plants en Wallonie. Son rôle est crucial dans un secteur où la traçabilité des flux est le principal moyen de contrôle. 8. Les entreprises de travaux forestiers et les grimpeurs Malgré la difficulté de planifier les travaux saisonniers et irréguliers de récolte, les entrepreneurs et les grimpeurs ont toujours répondu présents lors de nos appels d’offres. Ils font un travail de qualité et se disent tous fiers de travailler au futur de la forêt. Sans l’implication des grimpeurs, il serait difficile de procéder aux grosses campagnes de récolte en Douglas. En effet, c’est une espèce qui réclame beaucoup de main d’œuvre spécialisée dans un laps de temps très court. 9. L’architecture du bâtiment Ce n’est pas un partenaire, mais sans conteste, les activités du Comptoir forestier, ont bénéficié de l’attrait architectural de ce bâtiment atypique, véritable œuvre d’art. Il symbolise nos activités et sans une telle architecture, elles n’auraient certainement pas eu le même rayonnement, ni l’impact qu’on lui connaît sur la filière qui va du plant au bois produit. Grâce à ce symbole qui allie la poutre à la graine; nous avons pu bénéficier d’un lien intégrateur entre quasi tous les acteurs de la forêt. Il est dû au talent de l’ingénieur-architecte Philippe Samyn aidé par son associé Ghislain André. mai-juin 2016 Silva Belgica 33 FILIÈRE-BOIS © Alain -Servais © Alain -Servais 10. La ville de Marche-en-Famenne et la Province de Luxembourg Le choix de Marche-en-Famenne pour l’installation du Comptoir fut un choix judicieux notamment par sa position centrale bien desservie en moyens de communication. Il est à l’entrée de la Province de Luxembourg, terre forestière par excellence. À sa création, le choix de l’implantation a aussi été lié aux subsides octroyés à hauteur de 40% par l’UE à la condition qu’il soit l’implanté en zone rurale défavorisée (objectif 5b). La personne clé a été le Bourgmestre de Marche, André Bouchat qui voulait l’implantation du Comptoir dans sa localité. Il a vendu le terrain actuel à la région. 11. Le réseau éducatif orientés vers la France pour y puiser des idées et particulièrement l’ONF qui depuis la fin des années 80 est un partenaire. Outre nos essais, c’est aussi grâce à la Sécherie de La Joux que nous pouvons développer nos techniques de traitement des graines. Par ailleurs, vu l’irrégularité des fructifications en Wallonie pour certaines essences, ils agissent également en tant que fournisseurs de graines de provenances françaises recommandables lors des pénuries. Cela permet de guider et de garantir à nos pépiniéristes un approvisionnement plus régulier en graines adaptées à nos conditions. Des contacts sont également noués avec des centres de graines dans les landers allemands. Depuis son entrée en activité, les responsables en sylviculture des hautes écoles et des universités qui forment des techniciens, bacheliers ou ingénieurs viennent régulièrement avec leurs élèves pour des visites. Cela permet de participer à la formation des étudiants dans le cadre de leur cursus scolaire en soulignant l’importance du concept de gestion durable et de la régénération des forêts. De nombreuses écoles d’architectures sont également venues visiter le Comptoir. Près de 42% des visiteurs sont issus du réseau éducatif. 13. Les associations de l’environnement 12. Les partenaires étrangers Des programmes de développement de la filière de graines d’arbustes indigènes (sorbier, prunellier, fusain, aubépine,…) et de fruitiers sauvages (pommier, poirier) sont en cours. Lors de l’avant-projet, il fallait bien développer un procédé pour le traitement des graines. Nous nous sommes 34 Silva Belgica mai-juin 2016 Les contacts sont certes moins nombreux avec les associations qui s’occupent de nature. Néanmoins, ils ont souvent lieu dans le cadre du maintien de la diversité génétique pour les espèces locales. De nombreuses graines de bouleau pubescent, bouleau verruqueux sont fournies dans le cadre des projets LIFE entre autres. Chaque année, des visites sont organisées avec des CRIE dans le cadre de la formation des guides nature. FILIÈRE-BOIS © Alain -Servais 14. L‘Office Économique et les fédérations de la filière bois Conclusions L’ensemble de la filière bénéficiera sur le long terme de l’accroissement de la productivité de la forêt wallonne. La sélection génétique telle que développée actuellement permet d’améliorer justement la productivité par unité de surface tout en garantissant la diversité génétique. Ce bilan souligne le nombre important d’intervenants qui se mobilisent et qui apportent leurs connaissances et expertises au service d’un même but : la valorisation multifonctionnelle de la forêt. La filière a toujours soutenu le comptoir et il y a peu, elle a apporté pleinement son soutien à la position du Comptoir et du DNF qui militait contre la fusion des réglementions entre semences agricoles et forestières, telle que prévue par la Commission européenne. La Cellule d’appui à la petite propriété privée est aussi en connexion étroite avec le Comptoir pour ses reboisements groupés. Chaque année, le Comptoir participe au Journées du week-end Bois. Je tiens aussi à souligner le rôle important de la certification PEFC dans le cadre de la gestion durable. La régénération en est un axe important. Il montre aussi qu’un service public peut être dynamique, intégrateur et être un moteur de rentabilité pour la forêt sur le long terme. Et cela grâce à la synergie et à l’implication des différents acteurs, privés et publics de toute une filière. Il montre que la génétique permet d’accroître la productivité en bois de nos forêts sans négliger la diversité génétique, gage d’une meilleure résilience et d’une meilleure adaptation face aux nouvelles incertitudes. Je pointerai aussi in fine dans ce bilan l’importance : •de la recherche pour être toujours crédible et être en phase avec les évolutions sociétales et environnementales ; •de la satisfaction, de l’implication et de la sensibilisation du client pépiniériste à son rôle clé dans la filière ; •du rôle fondamental des propriétaires forestiers publics et privés. Ils influencent ce marché concurrentiel par leurs exigences lors des achats de plants. Plus que dans toute autre matière, la qualité de l’origine génétique doit primer sur le prix. Mots clés : semence, reproduction végétale, génétique mai-juin 2016 Silva Belgica 35 ARBORETUM Bilan et valorisation des arboretums de Wallonie par Eléonore Scholzen, Pierre Lhoir, Caroline Vincke et Quentin Ponette La crise forestière qu’a connue l’Europe entre les XVIe et XVIIIe siècles provoqua la ruine des forêts. En effet, à partir du XVIe siècle, la demande en charbon de bois fut tellement importante que la majorité des forêts passèrent du régime de futaie à celui de taillis-sous-futaie. La production étant insuffisante pour combler les besoins, les rotations furent de plus en plus courtes. Cette surexploitation des massifs forestiers, couplée aux usages tels que l’essartage, l’affouage, l’écobuage, le pacage ou le cendrillage eut un impact néfaste sur le sol et la végétation et déboucha, fin du XVIIIe siècle, sur la ruine de la forêt. En de nombreux endroits, celle-ci fit place à des landes à bruyères, qui sont le stade ultime des séries régressives (le plus dégradé). Samenvatting Tussen de 16de en de 18de eeuw hebben de Europese bossen een geleidelijk verslechtering meegemaakt, wegens overexploitatie. Aan het einde van de 19de eeuw werden arboretums aangelegd om het acclimatisatievermogen en het productiespotentieel van de exotische boomsoorten te testen. Over de tijden heen zijn die in de vergetelheid geraakt. Tegenwoordig zijn fijnsparren en Douglassparren de dominante naaldbomen in Wallonië, maar deze boomsoorten zijn niet ongevoelig voor de effecten van klimaatverandering, o.a. ziekten en plagen. Verder is diversificatie van boomsoorten, die een betere veerkracht zou bieden, een strategie die de wind in de zeilen heeft. Maar welke boomsoorten zouden moeten bevoordeeld worden ? Daar spelen de arboretums een belangrijke rol in. Daarom heeft de Waalse Gewest het team van de Sciences Forestières de l’UCL de opdracht gegeven de laatste inventaris van 1987 te actualiseren. Dit is o.a. relevant om de capaciteiten van exotische boomsoorten om zich aan de klimaatverandering aan te passen te bestuderen. L a création du code forestier de 1854 fut un point clé dans la restauration des forêts. Fin du 19e siècle, sous l’impulsion du directeur de l’Administration des Eaux et Forêts, Nestor Crahay, et du président de la Société Centrale Forestière de Belgique, Amédée Visart de Bocarmé, notre flore forestière pauvre en espèces ligneuses fut enrichie par l’introduction d’essences exotiques issues d’autres contrées d’Europe, de l’Ouest de l’Amérique du Nord et d’Extrême-Orient. Le but initial était de tester la capacité d’acclimatation et le potentiel de productivité d’essences considérées comme prometteuses. Pour ce faire, deux types d’arboretums forestiers furent créés. Le plus fréquent est l’arboretum systématique, où les essences sont groupées par genre et famille. Le second, l’arboretum géographique, que nous ne retrouvons qu’à Bouillon, organise les espèces selon leur origine géographique et tente de recréer 36 Silva Belgica mai-juin 2016 les différents types de forêt d’une zone climatique donnée, tempérée en ce qui nous concerne. L’implantation des arboretums de Wallonie se fit entre 1899 et 1918 dans des bois domaniaux et communaux. Ils ont été installés dans des zones forestières présentant des conditions édaphiques et climatiques les plus variées possible (Figure 1). Au fil du temps, ceux-ci tombèrent presque dans l’oubli. S’ils devaient servir de test quant à la productivité des espèces, peu furent choisies sur cette base. Aujourd’hui, l’épicéa et le douglas représentent l’essentiel des plantations résineuses en Wallonie. Or ils ne sont pas à l’abri des changements climatiques et d’éventuelles maladies cryptogamiques. Par ailleurs, la diversification des essences, qui devrait permettre d’augmenter la résilience des forêts, est une stratégie qui a le vent en poupe. Reste à savoir ARBORETUM Figure 1. Carte de localisation des arboretums publics subsistants de Région wallonne quelles essences favoriser ? C’est là que les arboretums peuvent jouer un rôle important. À la fois patrimoine naturel et historique, les arboretums renferment des collections impressionnantes de résineux aux dimensions colossales et de feuillus rares ou plus répandus. Ainsi, plus de 200 espèces (environ 55% d’espèces résineuses pour 45% de feuillues) y ont été plantées, donnant des résultats parfois très satisfaisants. Ils présentent encore à l’heure actuelle de nombreux intérêts. C’est pourquoi la Région wallonne a chargé l’équipe des Sciences forestières de l’UCL d’actualiser le dernier inventaire réalisé en 1987 par Philippe Baix et de proposer une stratégie de gestion pour leur revalorisation. Sur base de l’état des lieux, un plan de gestion adapté aux ressources, aux potentialités et aux besoins de chaque arboretum sera proposé. In fine, une stratégie de valorisation de ces arboretums sera établie, incluant les aspects scientifiques, conservatoires et touristiques. Sur le plan scientifique, il est par exemple très pertinent d’étudier la capacité de certaines essences exotiques à s’adapter aux changements climatiques. Figure 2. Arboretum de Saint-Michel, parcelle n°28 Le projet, dont la phase de prise en main est à présent terminée, se penchera dans un premier temps sur 7 de ces 14 arboretums systématiques, à savoir ceux de Bertrix, Gedinne, Profondeville, Saint-Michel, Seraing, Spa et Virton. La seconde phase, capitale, est de réaliser un état des lieux de l’existant, c’est-à-dire de connaître avec exactitude les espèces présentes dans les différentes parcelles, leur âge et leur état sanitaire, ce qui détermine leur avenir potentiel. La cartographie sera elle aussi actualisée et intégrée à celle du Département de la Nature et des Forêts. En effet, la majorité des plans datent de l’époque de la création des arboretums et ne correspondent plus toujours à la réalité de terrain. mai-juin 2016 Silva Belgica 37 ARBORETUM Figure 3. Arboretum de Saint-Michel De nos jours, le tourisme de nature se développe et attire un grand nombre de personnes de tous âges. Il serait intéressant d’intégrer les arboretums dans le réseau touristique existant afin de les valoriser et de les faire connaître au grand public. On pourrait par exemple imaginer des thématiques par arboretum et des circuits de découverte par province ou par région géographique. en outre de maintenir certaines espèces en voie de disparition dans leur aire d’origine (par exemple, Picea omorika (Pancic.) Purkyne, originaire des Balkans). Au niveau patrimonial, les arboretums ont une fonction didactique et touristique indéniable : ils permettent aux étudiants d’apprendre à reconnaître les espèces et aux professionnels de la forêt de s’y entraîner et ils sont autant d’endroits où l’on peut se promener en combinant détente et découverte. À une époque où la conservation des espèces est au centre de l’attention, les arboretums permettent Année de création Surface (ha) Propriété Province Bertrix Bouillon Esneux Gedinne Membach Nassogne Nismes Profondeville Saint-Hubert Saint-Michel 1914 4,7 communale Luxembourg 1908 2,5 communale Luxembourg 1918 3,25 communale Liège 1903 10 communale Namur 1901 5 domaniale Liège 1912 0,5 communale Luxembourg 1905 3,9 communale Namur 1917 5,35 communale Namur 1911 1,7 communale Luxembourg 1899 1,9 domaniale Luxembourg Seraing 1916 6,35 Indivise entre la commune et la Région wallonne Liège Spa Vielsalm Virton 1916 9,6 domaniale Liège 1900 7 domaniale Luxembourg 1915 1,3 communale Luxembourg Mots clés : arboretum, collection botanique, identification 38 Silva Belgica mai-juin 2016 360 propriétaires privés 33.000 hectares www.socofor-samkempen.be Nous mettons en valeur votre PATRIMOINE FORESTIER et notre équipe d’experts forestiers est à votre service pour les missions suivantes : Organisation de 3 VENTES GROUPEES sur l’année et aussi à la demande Aide à votre GESTION FORESTIERE AU QUOTIDIEN depuis l’élaboration du plan de gestion jusqu’à la mise en œuvre des travaux Possibilité de PRISE EN CHARGE COMPLETE du suivi de votre propriété Réalisation de MARQUAGE (feuillus, résineux) et de BALIVAGE Elaboration de DOSSIERS ADMINISTRATIFS (N2000, PEFC,….) EXPERTISE, EVALUATION et CONSEIL pour l’acquisition ou la vente de propriétés forestières, ou leur transmission par donation, sortie d’indivision Nous travaillons d’une façon participative et concertée Première visite gratuite SOCOFOR SOCIéTé COOPéRATIVE FORESTIèRE SAMKEMPEN SAMENwERkENDE VENNOOTSCHAP VAN HOUTPRODUCTEN Place des Barricades, 12 bte 5 Bruxelles 1000 Brussel Tél : 02 735 00 88 [email protected] NOUVELLES DE L’OFFICE De nouveaux outils en ligne L’Office économique wallon du bois et sa Cellule d’appui à la petite forêt privée ont récemment étoffé leur offre de services en ligne afin d’appuyer les propriétaires forestiers et les consommateurs dans leurs démarches de gestion, de travaux, d’achats, etc. Petit tour d’horizon des outils proposés… Ces nouveaux développements visent à faire évoluer l’outil d’un portail cartographique consulté de manière sporadique à une véritable plate-forme de suivi en ligne. Le but est de fournir au propriétaire un moyen simple de compléter sa description parcellaire (opérations effectuées et envisagées, etc.) afin de constituer un aide-mémoire consultable par lui-même et par ses successeurs. Mentionnons également que cet outil est entièrement gratuit pour les propriétaires de moins de 5 hectares. Le suivi en ligne de parcelles La mise en relation des Depuis 2013, la Cellule d’appui à la petite forêt privée a développé un portail cartographique à l’attention des propriétaires de petites parcelles forestières. Fin 2015, cet outil a été amélioré en tenant compte des attentes de ceux-ci. Rebaptisé www.maparcelleforestiere.be il permet toujours aux propriétaires, via un accès personnel sécurisé, de disposer de l’ensemble des données cartographiques relatives à leurs parcelles mais également de mieux les « suivre en ligne ». Depuis le début des activités de la Cellule d’appui à la petite forêt privée, les propriétaires qui s’adressent au guichet d’informations peuvent obtenir les coordonnées des professionnels de leur région. forestières 40 Silva Belgica mai-juin 2016 entreprises et des propriétaires Fin 2015, cette base de données a été mise en ligne. Le site www.entreprisesforestieres.be offre désormais la possibilité à tout un chacun de consulter les entreprises actives dans les secteurs de la gestion forestière, des travaux forestiers, de l’exploitation et du commerce de bois. Toute entreprise active dans ces domaines d’activités a la possibilité de s’inscrire gratuitement via un lien disponible sur la page d’accueil. L’adhésion à une fédération professionnelle ou la participation de l’entreprise à des opérations groupées donnent aussi quelques indications sur la connaissance de l’entreprise dans le monde forestier. Le site permet notamment d’effectuer sa propre recherche d’entreprises en choisissant la localisation géographique et les types d’activités. La liste des entreprises ainsi sélectionnées peut ensuite être exportée au format pdf. NOUVELLES DE L’OFFICE La localisation des entreprises « Bois local - Notre savoir-faire » Initiative pionnière en matière de circuits courts dans le secteur non alimentaire, la marque collective « Bois local - Notre savoir-faire» regroupe à présent 19 entreprises wallonnes. Sur son tout nouveau portail www. boislocal.be, elle offre depuis peu un outil de géolocalisation des adhérents grâce auquel les consommateurs peuvent aisément identifier les producteurs les plus proches de chez eux ainsi que les catégories de produits qu’ils proposent. Il n’a jamais été aussi facile de trouver ici ce que nous avions tendance à aller chercher ailleurs ! Bien entendu, le nouveau site expose également les engagements des adhérents, la philosophie de la marque ainsi qu’une série de documents et de ressources utiles. Mots clés : cartographie, Internet, gestion forestière, filière bois Vous souhaitez être tenu(e) au courant de l’actualité forestière, de nos activités de terrains, des conférences à venir, ... Rendez-vous sur www.srfb.be et Inscrivez-vous à notre newsletter Silva-Mail Vous trouverez sur notre site Internet une foule d’informations concernant la forêt et la SRFB. Vous pourrez entre autres accéder à nos nombreux documents téléchargeables ainsi qu’à notre librairie en ligne, ou encore consultez nos documents utiles. mai-juin 2016 Silva Belgica 41 NOS ACTIVITÉS Retour sur la formation « Taille et élagage des arbres forestiers » par Orane Bienfait et David Dancart, SRFB Les arbres droits et sans nœuds sont toujours plus appréciés des marchands. Tailler et élaguer ses arbres forestiers présentent donc un intérêt évident. Cette journée de formation, que nous programmons chaque année à notre agenda, a cette fois encore affiché complet. C’était le 1er avril à Lutrebois dans le Groupement Forestier de Jaze. P ascal Balleux du Centre de Développement Agro-Forestier de Chimay, notre formateur du jour, a notamment mis les participants en situation, les amenant au cours d’exercices à dresser un bilan de leurs observations. Ainsi, ils ont pu apprendre à désigner les arbres pour lesquels une intervention est inutile ou a contrario nécessaire. En effet, certains arbres sont irrécupérables et tenter de les améliorer n’a pas beaucoup de sens. Ils pourront toujours se valoriser en bois d’industrie ou en bois de chauffage. Un autre exercice, complémentaire du précédent, consistait à désigner les « arbres objectifs » afin de concentrer les travaux sur ces arbres d’avenir, qui présentent le meilleur potentiel. Cette désignation est capitale si le sylviculteur désire économiser son investissement temps tout en produisant du bois de haute qualité. 42 Silva Belgica mai-juin 2016 Enfin, un moment de pratique outil en main a été proposé et chaque participant a pu s’essayer à l’utilisation du sécateur, de la scie égoïne à main ou sur perche, et même à l’électro-coupe. En résumé, une journée bien remplie avec un formateur aux enseignements intarissables entrecroisés de multiples expériences et anecdotes. NOS ACTIVITÉS Pierre Freymann, Bioingénieur de formation, membre de la SRFB « Je m’intéresse beaucoup à la forêt et suis depuis peu les formations SRFB. J’ai beaucoup apprécié la formation sur la taille et l’élagage. M. B alleux nous a pleinement fait bénéficier de son expérience en contextualisant bien l’opération, tout d’abord vis à vis de l’objectif économique qui consiste à produire un maximum de bois de qualité, mais également par rapport à la façon de suivre et d’entretenir de jeunes peuplements. La formation sur la taille et l’élagage au sens strict était pratique et détaillée depuis l’identification des arbres d’avenir jusqu’au choix et l’utilisation du matériel. » Remerciements Merci au Groupement Forestier de Jaze (Marc Zevenne) pour nous avoir chaleureusement accueillis au sein de leur forêt. Merci à Pascal Balleux pour son aide précieuse. Mots clés : formation, travaux forestiers, élagage Propriétaires de terres agricoles Vous qui désirez : 1 un revenu décent de vos terres, 2 disposer de votre bien quand bon vous semble, 3 sauvegarder la valeur de votre patrimoine rural (terres ou bois) ... E. de DORLODOT Rue du Chenet 1 5150 FLORIFFOUX Nous mettons notre expérience à votre disposition pour trouver la meilleure solution adaptée à votre cas particulier. contactez-nous sans tarder ! 081/44 13 21 [email protected] SOGESA-an 128htx180lg-05-09.indd 1 18/05/09 10:39:50 mai-juin 2016 Silva Belgica 43 BONNES PRATIQUES SYLVICOLES La taille de formation par Pascal Balleux, Dr, Ir E&F, CDAF asbl schémas de Jean-Yves Lambert, CDAF asbl Photographies : © CDAF asbl sauf mention contraire Les tailles de formation ont pour objectif de former une partie des arbres de façon à obtenir des troncs droits et cylindriques assurant des débouchés en bois d’oeuvre plus rémunérateurs pour le sylviculteur. Fiche réalisée dans le cadre du projet LEADER GAL "Démonstration de bonnes pratiques forestières dans la Botte du Hainaut" Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural : l’Europe investit dans les zones rurales www.cdaf.be 1. Principes La taille de formation se pratique essentiellement sur les feuillus, exceptionnellement sur conifères (Ex. : défourchaison du douglas). Les différentes phases de croissance et les interventions préconisées sont les suivantes : - à la plantation : « rafraîchir » les racines abîmées, défourcher la tige et éliminer les branches trop fortes ; - à la reprise : corrections de cime et éventuellement recépage des plants très mal formés ; - en phase de croissance : élimination des branches fortes ou redressées et interventions sur l’axe principal pour avoir une seule tige et une cime équilibrée. Concrètement, trois types d’interventions peuvent être pratiqués : Formation des cimes dans le tiers supérieur Élimination ou réduction des branches plongeantes α < 30° Correction des cimes double ou multiple, absente, avortée, cassée ou couchée… NON 44 Silva Belgica mai-juin 2016 OUI Coupe des branches redressées dont l’angle d’insertion avec le tronc est aigu Une règle absolue Toujours tailler de haut en bas Élimination ou réduction des branches les plus grosses d > D/2 Coupe des grosses branches (généralement redressées) BONNES PRATIQUES SYLVICOLES 2. Influence de l’accompagnement Plus l’arbre est en situation isolée et doit s’adapter aux agressions du vent, de la lumière et du gel, plus il se fortifie et augmente le nombre et la longueur de ses branches. Pour un arbre gainé, les tailles sont moins fréquentes et plus faciles à exécuter. Arbre isolé Arbre accompagné Arbre gainé H H E E>H Tailles précoces et fréquentes E E<H Tailles moins fréquentes E<1m Tailles réduites 3. Période Principes de base • hors gel intense et persistant : surtout hors périodes de successions brutales de gel et dégel • hors sève : mauvaise cicatrisation • hors feuilles : meilleure vision de l’architecture du houppier Cas particuliers • tailles en vert : conseillées au début d’été en juin • noyers : en juin pour limiter les rejets •merisiers : du 15 juillet au 15 août, période moins favorable pour la contamination de la gommose • châtaignier et chênes : en automne contre la repousse de gourmands • branches mortes : toute l’année à condition de ne pas endommager les tissus vivants Taille en vert appliquée sur frêne 4. Fréquence Une surveillance régulière et un sondage sylvicole sont recommandés pour définir la fréquence des interventions : ne pas intervenir trop tôt (défauts non confirmés) ou trop tard (Ø branche < 3 cm). Il est inutile de tailler toutes les tiges d’un peuplement : certaines sont naturellement bien conformées, d’autres seront enlevées ultérieurement lors des premières éclaircies. Le nombre de feuillus à tailler n’excède pas 3 fois le nombre final : minimum 300 arbres d’avenir/ha. 5. Hauteur d’intervention Les tailles de formation pendant la croissance juvénile des arbres débutent généralement vers 2 à 3 m de hauteur et se prolongent jusqu’à l’obtention d’une bille de bois d’oeuvre de 6 m de hauteur (exceptions : noyer 4 m / peuplier 9 m). mai-juin 2016 Silva Belgica 45 BONNES PRATIQUES SYLVICOLES 6. Modèles architecturaux de croissance Pour les fourches et axes multiples, le choix de l’axe à conserver dépend de la croissance des essences : - espèces à croissance monopodiale (merisier, érable, frêne...) : conserver l’axe le plus droit ; - espèces à croissance sympodiale (chênes, noyer, châtaignier...) : conserver l’axe le plus vigoureux, lequel se redressera progressivement. Espèces monopodiales Développement de la tige assurée par la continuité du bourgeon terminal. Epicéas (Picea sp.) Sapins (Abies sp.) Douglas (Pseudotsuga sp.) Pins (Pinus sp.) Mélèzes (Larix sp.) Hêtre (Fagus sylvatica) Frêne (Fraxinus excelsior) Merisier (Prunus avium) Peupliers (Populus sp.) Espèces sympodiales Au niveau des branches et / ou du tronc, perte annuelle à l’automne du bourgeon terminal et développement de bourgeons latéraux pour prendre le relais. Chênes (Quercus sp.) Châtaignier (Castanea sativa) Tilleuls (Tilia sp.) Ormes (Ulmus sp.) Bouleaux (Betula sp.) Robinier (Robinia pseudoacacia) Espèces mixtes Espèces intermédiaires combinant les deux modes de développement : • jeunes troncs monopodiaux et orthotropes : croissance verticale et à symétrie radiale • tiges âgées et branches généralement sympodiales et plagiotropes : axes à orientation horizontale Erables (Acer sp.) Noyers (Juglans sp.) Tulipier (Liriodendron tulipifera) 7. Applications Fourches et cimes multiples Principes de base Espèces monopodiales Espèces sympodiales Conserver l’axe le plus droit et le plus vigoureux si possible face aux vents dominants Conserver l’axe le plus droit Pousses vertes ☛ Taille “en vert” en juin ☛ Freiner la croissance des pousses encore vertes indésirables ☛ Pincer l’extrémité avec l’ongle ou recourber les rameaux indésirables vers le bas 46 Silva Belgica mai-juin 2016 Conserver l’axe le plus vigoureux Pseudoverticilles ☛ Éliminer en priorité les plus grosses branches plongeantes ☛ Raccourcir les moyennes branches avec bourgeon fuyant vers le bas ☛ Conserver les plus fines branches BONNES PRATIQUES SYLVICOLES La taille des pseudoverticilles pose le problème de la concentration de plusieurs plaies. Idéalement couper les 3 plus grosses branches et repasser 2 ans plus tard. Élagage trop fort sur pseudoverticilles Branches latérales vigoureuses Branches plongeantes (Ø branche > Ø tronc/2) Risque de colorations et pourritures (Angle d’insertion aigu < 30°) Risque d’inclusion d’écorce 1 1 3 2 2 ☛ Tailles prioritaires : branches concurrentes de la flèche principale ☛ Tailles urgentes : grosses branches redressées ☛ Cicatrisation efficace : Ø < 3 cm ☛ Cicatrisation difficile : Ø < 5 cm Flèche principale brisée Plant irrécupérable Extrémité avortée, gelée ou cassée Mauvaise conformation rédhibitoire, réaliser un recépage 1 2 3 4 1 2 ☛ Branche de remplacement 1. Sélectionner une branche latérale 2. si elle est oblique, la ligaturer 3. Couper ensuite la tige principale 4. Supprimer le moignon (en biseau) 1. Recéper en mars le pied au-dessus du collet : coupe en biseau 2. Sélectionner l’été suivant le plus beau rejet Mots clés : technique culturale, travaux sylvicoles mai-juin 2016 Silva Belgica 47 BONNES PRATIQUES SYLVICOLES L’élagage par Pascal Balleux, Dr, Ir E&F, CDAF asbl schémas de Jean-Yves Lambert, CDAF asbl Photographies : © CDAF asbl sauf mention contraire L’élagage consiste à couper des branches vivantes ou mortes pour obtenir une bille de bois sans nœuds. Fiche réalisée dans le cadre du projet LEADER GAL "Démonstration de bonnes pratiques forestières dans la Botte du Hainaut" Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural : l’Europe investit dans les zones rurales www.cdaf.be 1. Principes Cinq règles sont prescrites pour appliquer des élagages de qualité : - premier élagage : maximum 30 % de la hauteur totale de l’arbre ; - élagages suivants et dernier élagage : maximum 50 % de la hauteur totale de l’arbre ; - diamètre du fût : maximum 10 à 15 cm ; - diamètre des branches : 3 à 5 cm en fonction de la capacité de cicatrisation ; - branches vivantes : couper maximum 30 % de la cime vivante. Conseils • élaguer en priorité les tiges qui constitueront le peuplement final • élaguer plus tôt les arbres isolés • couper les branches mortes ou chicots de branches des fûts élagués naturellement • éviter d’élaguer en un passage plus de 2 m de hauteur de branches vivantes 2. Fréquence d’intervention Le 1er élagage de branches vivantes débute sur 2 m de hauteur lorsque les arbres ont 6 m de hauteur totale et un diamètre du tronc proche de 10 cm. L’élagage peut débuter plus tôt (2 à 3 ans) dans les plantations feuillues de faible densité ou pour les arbres isolés. Pour les résineux, l’élagage de pénétration de 2 m de hauteur est réalisé vers 8 à 12 m de hauteur. Un élagage trop intense entraîne un ralentissement de croissance, une diminution de la rigidité du tronc et une apparition de gourmands. Élagage trop précoce : potentiel de croissance de l’arbre ralenti Hauteur totale (m) indicative des arbres déterminant le début des opérations d’élagage de branches vivantes Essences Arbres isolés Arbres accompagnés noyer 3 4 chênes indigènes 3 5à6 autres feuillus 4 6 pins 6 8 autres résineux 8 10 à 12 Conseils : fréquence des passages en élagage • arbres isolés ou à croissance rapide : tous les 1 à 2 ans • arbres accompagnés ou à croissance plus faible : tous les 2 à 4 ans. 48 Silva Belgica mai-juin 2016 BONNES PRATIQUES SYLVICOLES 3. Période Principes de base - hors gel, de novembre à avril, avant la période de végétation - hors période active de montée de sève : risques de décollement et de déchirure d’écorce, plus difficiles à cicatriser Conseils • très grosses branches : mars (avant la reprise de végétation : cicatrisation plus efficace) • noyers : juin (gourmands plus rares) • merisiers : du 15 juillet au 15 août (moindre contamination de la gommose) • branches mortes ou de section réduite : toute l’année hors gel et montée de sève • chêne et peuplier : en août (éviter la repousse et la survie des gourmands) 4. Hauteur La hauteur souhaitable d’élagage varie de 4 à 9 m selon l’essence, sa conformation et en fonction des utilisations envisagées. La hauteur optimale des élagages est : - noyers isolés : 3-4 m - feuillus isolés ou sans accompagnement sur terrain nu : 5-6 m - douglas : 8 m - résineux et feuillus gainés : 6-8 m - peupliers : 7-9 m Le diamètre des arbres à élaguer est idéalement compris entre 12 et 15 cm. 9m 6m 4m Noyer Feuillus / Résineux Peuplier 5. Élagage des résineux Pour les résineux, il est conseillé de réaliser un élagage de pénétration jusqu’à 2 m de hauteur pour faciliter le choix des arbres d’avenir, la marque et l’exploitation de la première éclaircie. Ensuite, uniquement sur les arbres d’avenir, un élagage sélectif sur une hauteur de 6 à 8 m exécuté en 1 ou 2 passages est conseillé pour le Douglas et les mélèzes. Avantages financiers et techniques de la combinaison des élagages et éclaircies cloisonnées Cloisonnement d’exploitation Ne pas élaguer les arbres des lignes de cloisonnement espacées d’environ 15 m, soit 1 ligne sur 7 si l’écartement entre les lignes est de 2 m. C C Élagage de pénétration L’élagage partiel de pénétration d’un interligne sur deux permet de réduire le coût de 50 % sans entraver la pénétration. C C Élagage en hauteur Les arbres d’avenir (AA) élagués en hauteur et éclaircis (X) en priorité, ne sont jamais désignés en bordure des cloisonnements. C AA mai-juin X AA C 2016 Silva Belgica 49 BONNES PRATIQUES SYLVICOLES 6. Élagage des feuillus Chênes pédonculé, sessile et d’Amérique Conseils • conserver un accompagnement ligneux • attendre le stade fourré (± 3 m) car capacité de redressement • conserver les branches d’âge ≤ 2 ans • sélectionner les chênes équilibrés : Hauteur totale/diamètre à 150 cm (Htot/d150) < 80 Houppier complet (4/4) Hfe (hauteur en feuilles)/Htot < 60 % • dépressages et éclaircies par le haut Le gainage réduit les tailles de formation et d’élagage et évite l’émission de gourmands. Particularités ☛ dominance apicale peu marquée ☛ élagage naturel favorable ☛ développement de gourmands ☛ recépage des arbres défectueux ☛ flèche : conserver l’axe le plus vigoureux En pratique Hmoyenne N/ha Hélagée Espacement 6m ± 300 2m ±6m 10 m ± 150 4à5m ±8m 12 m 40 à 80 6m 10 à 13 m Pédonculé Sessile Rouge d’Amérique 40 à 80 60 à 80 60 à 80 Nfinal • conserver minimum 40 % de cime vivante • élaguer en août pour éviter les gourmands Hêtre Conseils • attendre le stade fourré (± 3 m) car capacité de redressement • conserver les branches d’âge ≤ 2 ans • provenances recommandables • planter sous abri vertical ou latéral • privilégier une phase de compression • soigner la précision des coupes (risques de pourriture) Particularités ☛ origines et provenances médiocres ☛ apparition fréquente de fourches ☛ élagage naturel lent et incomplet ☛ besoin d’abri vertical ou horizontal ☛ risques sanitaires élevés ☛ fourche : conserver l’axe le plus droit En pratique Hmoyenne Conserver la pousse la plus droite : légèrement oblique, elle se redresse. N/ha Hélagée Espacement 6m ± 300 2m ±6m 10 m ± 150 4à5m ±8m 12 m 60 à 100 = Nfinal 6m 10 à 13 m • élaguer des fines branches pour réduire les risques de pénétration de maladies par les plaies 50 Silva Belgica mai-juin 2016 BONNES PRATIQUES SYLVICOLES Merisier Au niveau des pseudoverticilles, éliminer les branches les plus grosses et les plus redressées. Conseils • sélectionner des provenances forestières recommandées • tailles et élagages en août pour éviter la propagation de Pseudomonas • ne pas tailler par fortes chaleurs Particularités ☛ valeur variable : couleur, grain … ☛ architecture en « gobelet » ou en « fruitier » ☛ élagage naturel très déficient ☛ risques de gommose et de gourmands ☛ grosses branches sur sol riche et en pleine lumière En pratique Hmoyenne N/ha Hélagée Espacement 6m ± 250 2,5 m ±6m 10 m ± 160 4à5m ±8m 12 m 80 à 120 = Nfinal 6m 9 à 11 m •élagages précoces et annuels des arbres isolés ou plantés sur terres agricoles Frêne Pincement en vert des branches de cimes redressées en concurrence avec l’axe principal. Conseils • favoriser la végétation ligneuse d'accompagnement favorable à l’élagage naturel • défourcher les branches d’âge inférieur à 2 ans • éviter toute cicatrice Ø > 3 cm • privilégier la croissance libre • éliminer les frênes chancreux particularités ☛ sensibilité élevée aux gelées tardives ☛ tempérament très héliophile ☛ élagage naturel assez efficace ☛ problème de la « barette » ☛ risques sanitaires importants : cœur brun, chancre En pratique Hmoyenne N/ha Hélagée Espacement 7m ± 250 2,5 m ±6m 10 m ± 120 4à5m ±9m 12 m 40 à 80 = Nfinal 6m 11 à 16 m • éviter toutes cicatrices Ø > 3 cm Érable Conseils • choisir des bonnes provenances • toiletter les plants à la base • favoriser l’accompagnement ligneux dense de proximité • couper préventivement les grosses branches • éviter de blesser les fines écorces Particularités En pratique Hmoyenne N/ha Hélagée Espacement 7m ± 250 2,5 m ±6m 10 m ± 160 4à5m ±8m 12 m 80 à 100 = Nfinal 6m 10 à 11 m • éviter toutes cicatrisations Ø > 5 cm ☛ tendances à la fourchaison ☛ essence de demi-ombre ☛ fréquentes courbures basales ☛ nombreux rejets à la base du pied ☛ risques de pourritures internes sèches ou humides Les érables présentent de nombreuses malformations du tronc Mots clés : technique culturale, travaux sylvicoles mai-juin 2016 Silva Belgica 51 CHRONIQUE ÉCONOMIQUE Un triste début de printemps en Belgique par Eric Letombe C’est dans un contexte économique déjà difficile, auquel le secteur du bois n’échappe pas, que les attentats de Bruxelles du 22 mars ont eu lieu. L’impact de tels actes sera probablement important sur l’ensemble de notre société. La confiance du consommateur/investisseur dans l’avenir restera fragile. Producteurs Les quelques ventes de printemps qui se sont déroulées en Belgique ont confirmé une demande de grumes d’épicéa supérieure à l’offre. En conséquence, les prix pour certaines catégories de grumes étaient plus élevés cette année qu’en 2015. Cela est vrai pour la majorité des bois allant de 0,5 m3 à 2 m3 (voir graphique ci-dessous reprenant les résultats de la vente de Bertrix, source OEWB). Même si cette situation paraît satisfaisante pour le vendeur, il faut rester prudent et peut-être même s’en inquiéter. Les acheteurs, qui sont pour la grande majorité des scieurs belges, indiquent clairement que cette hausse est uniquement la conséquence de la restriction de l’offre. 52 Silva Belgica mai-juin 2016 Les propriétaires ont néanmoins dû faire quelques concessions pour les lots de moindre qualité. Les grumes de feuillus, particulièrement le chêne, se vendent correctement. Le hêtre reste l’essence la plus dévalorisée sur le marché. Contrairement à l’épicéa, l’offre de hêtre dépasse la demande. Cette dernière a quasiment disparu en Belgique. Les clients industriels ou particuliers pour le bois de chauffage ont des stocks importants. Le prix des grumes ont par conséquent diminué au cours de l’hiver. CHRONIQUE ÉCONOMIQUE Exploitations forestières L’activité des exploitants est restée particulièrement réduite au cours de l’hiver et en début de printemps. Les facteurs climatiques et économiques ont poussé les entrepreneurs à chômer. prix d’achat sur pied pour les grumes de sciage est de 53 à 54 €/m3, soit une baisse d’un euro par rapport à 2015. Ces prix d’achat sont 20% moins chers que les prix pratiqués en Belgique. En résineux, les exploitants belges diminuent encore leur activité. Les ventes de printemps ne leur ont pas permis d’acquérir du bois dans des conditions rentables. Certains exploitants, ayant leur propre matériel et personnel, partent travailler comme sous-traitants en Allemagne ou en France. Aux Pays-Bas, les exploitants travaillent souvent en régie pour les Eaux et Forêts (Staatsbosbeheer, gérant les 265.000 ha de forêts publiques) ou pour d’importantes organisations privées (Natuurmonumenten gérant plus de 110.000 ha de forêts privées). Toutefois, la plupart du temps, les exploitants gardent une priorité sur le commerce du bois. Les scieurs sont confrontés à un prix de vente particulièrement bas (moins de 140 €/m³) pour les planches ou les voliges destinées au secteur de l’emballage industriel. Ce prix restera probablement sous pression dans les prochains mois. L’État polonais vient de décider de couper l’ensemble des bois scolytés sur son territoire, soit plus de 180.000 m³, qui seront majoritairement destinés au marché de l’emballage. En feuillus, les grumes de chêne continuent de tirer l’activité. Les destinations sont aussi bien locales que très lointaines. En France, les mesures prises pour freiner l’exportation ne fonctionnent pas. Une nouvelle association entre les coopératives forestières et les gestionnaires de ports a vu le jour afin de maintenir les exportations de grumes. Le peuplier trouve difficilement des acheteurs. Comme pour le hêtre, les transformateurs locaux disparaissent les uns après les autres. Les grumes se retrouvent souvent en container à destination de l’Inde. Scieries En résineux, malgré un faible niveau de commandes, certaines scieries belges ont dû ralentir encore plus fortement leur production à cause d’un manque de bois. Les clients seront servis par des bois sciés en provenance d’autres pays. La Finlande a augmenté la production de plus de 18% au premier trimestre 2016 (7,3 millions de m3) par rapport à 2015. Les scieurs finlandais peuvent se baser sur des prix d’approvisionnement stables. Le En hêtre, des valorisations sont encore possibles chez nos voisins. En France, la scierie Genet en Haute-Saône est un site exemplaire. Transformant plus de 30.000 m³ de hêtre par an, la scierie continue à servir des marchés de niche (les moulins à poivre Peugeot ou les babyfoot Bonzini) à des tarifs concurrentiels grâce à une technologie de transformation de pointe. Le carnet de commandes est bien garni en ce printemps. En Allemagne, c’est l’exemple Pollmeier qui retient l’attention. Tandis que de nombreuses scieries de hêtre arrêtaient ou réduisaient leur production à la fin des années 80, Pollmeier se lançait dans la production de sciage de hêtre de façon spectaculaire en investissant dans une capacité de transformation de grumes de 350.000 m³ par an. Aujourd’hui, il figure parmi les leaders mondiaux dans le hêtre avec une capacité d’un million de m³. Au cours de son développement, il a connu quelques revers. Le plus notable aura été l’arrêt définitif en 2011 du site de Malchow (dans le Nord Est de l’Allemagne) à cause d’un manque de matière première. Ce site avait démarré son activité en 2000. En 2010, il manquait 50% de bois à la scierie pour tourner dans des conditions normales. Pollmeier a repris le sciage sur ce site en avril 2016, après un arrêt de 5 ans. Le marché des produits finis en hêtre s’est nettement redressé ces dernières années et la ressource est à nouveau disponible. mai-juin 2016 Silva Belgica 53 CHRONIQUE ÉCONOMIQUE © Sonia Chapelle Panneaux Les prix des panneaux de particules sont, comme pour le bois sciés en coffrage/emballage, sous pression. Des baisses de 3 à 7 €/m³ ont dû être concédées aux acheteurs. En conséquence, les prix d’achat des matières premières ont baissé ces derniers mois. La part des bois de recyclage augmente chez la plupart des utilisateurs. concordat. Cette instabilité provoque de grandes incertitudes pour les fournisseurs. Le site s’approvisionne en plaquettes auprès des scieurs allemands dans l’Eifel et dans le Sauerland. Le panneau OSB poursuit son développement aux USA en captant 63% du marché des panneaux de structure en 2015 (contre 57% en 2012). Toutefois, en volume, cela ne signifie pas une forte croissance de la production, le marché de la construction restant faible aux USA comparé aux années 2000. En Europe de l’Ouest, les usines sont confrontées à des prix d’achat de rondins nettement supérieurs à ceux pratiqués dans les pays de l’Est de l’Europe. Depuis la faillite de German Pellets, d’autres sociétés suivent. La dernière faillite est le producteur Woodox Pellets, basé dans le Nord de l’Allemagne. Les trois sites de production de la société sortaient environ 75.000 tonnes de pellets par an. Tout comme pour German Pellets, la structure juridique de la société est complexe et une enquête est en cours. En MDF, le marché est équilibré et les approvisionnements se font dans de bonnes conditions, notamment grâce à un hiver doux. Papeteries La reprise du site papetier de Walsum (ex- Norske Skog dans la Ruhr en Allemagne) reste difficile. La société Green Elephant Industrial Holding, basée au Luxembourg, est aux commandes depuis le 19 février. Mais dès le 15 mars, la société se déclarait insolvable. Le site est donc de nouveau sous Mots clés : économie forestière, filière-bois, marché 54 Silva Belgica mai-juin 2016 Bois énergie De grands producteurs bien établis comme la société Vapo en Finlande, annoncent des réductions importantes de production pour les prochains mois. Certains prévoient même le démantèlement d’une partie des installations. Ces arrêts d’usines profitent aux acteurs restant sur le marché. Cependant, le prix des pellets continue à baisser. La vente de poêles à bois a chuté depuis deux ans de plus de 20% en France. Les utilisateurs reportent l’investissement en profitant des prix bas du pétrole et du gaz. Le poêle à pellets ne suit pas la tendance puisque les ventes se maintiennent. Incendie de forêts… … cela n’arrive pas qu’aux autres ! Assurez vos peuplements pour 2,99 €/ha seulement AMIFOR Société mutuelle incendie de forêts AMIFOR assure 46.000 ha de forêts en Belgique contre l’incendie. Le réchauffement climatique entraîne une augmentation du risque d’incendie de forêts. Rejoignez sans attendre les 40 communes et 750 propriétaires forestiers privés qui font confiance à AMIFOR. Renseignements AMIFOR Galerie du Centre, Bloc 2, Bte 289, à 1000 Bruxelles Tél. 02/223.07.66 [email protected] www.amifor.be Votre librairi Nouveautés Les végétaux Évolution, développement et reproduction Cet ouvrage donne, sous une forme très condensée et abondamment illustrée, la plupart des notions fondamentales en physiologie végétale. 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Ne pas élaguer, ne pas tailler, c'est à coup sûr accroître le stock des bois médiocres ; c'est, à long terme, augmenter le risque de ne pouvoir en tirer un bon prix. Cette 3e édition comporte quelques simplifications mais aussi des modifications qui tiennent compte de l'évolution de la législation (France), des progrès réalisés par les praticiens et des nouveautés concernant le matériel utilisé pour tailler et élaguer feuillus et résineux. Des résumés en tête de chaque partie permettent une lecture rapide. Tout au long de l'ouvrage, des conseils pratiques sont mis en évidence. Le tout est largement illustré de photos, dessins et schémas. 304 p. couleurs – 15 x 24 cm – 2012 – Réf. 131D05 35,00 € frais de port compris Demandez notre catalogue, il vous sera adressé gratuitement. Le montant est à verser sur le compte BE71 3100 4375 5069 (BIC BBRUBEBB) de la Société Royale Forestière de Belgique avec la mention : « librairie + réf. ». Votre commande vous sera envoyée dès réception de votre paiement 5 € supplémentaires seront demandés pour les envois à l’étranger. Silva Belgica n°3/2016 mai / juin - mei / juni Bimestriel / Tweemaandelijks 123e année / 123e jaaargang Dépôt Bruxelles X Groupe de travail / Werkgroep Jean-Pierre Scohy (président), Martine Carbonnelle, Jean-François de le Court, Valéry Bémelmans Rédaction / Rédactie David Dancart : [email protected] Design et graphisme / Design en lay-out David Dancart Publicité / Advertenties Adresser toute correspondance au secrétariat. Richt uw aanvragen en briefwisseling aan het secretariaat. 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Faites certifier votre forêt La certification PEFC, c’est : rencontrer les attentes des acheteurs ; gérer la forêt de manière durable ; disposer de conseils pour la gestion ; accroître l’image positive de la production de bois. Prenez contact avec la Société Royale Forestière de Belgique Galerie du Centre,bloc 2/bte 289 à 1000 Bruxelles - Tél. 02 227 56 51 [email protected] - www.srfb.be ou www.pefc.be