BELGICA - Target Advertising

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BELGICA - Target Advertising
SILVA
n°3/2016
mai-juin
mei-juni
Bimestriel / Tweemaandelijks
123e année / 123e jaargang
Dépôt Bruxelles X
BELGICA
TEN DIENSTE VAN HET BOS EN DE BOSBOUWERS
AUTORISATION DE FERMETURE : BRUXELLES X - Editeur responsable : Philippe de Wouters, Galerie du Centre, Bloc 2, Bte 289, 1000 Bruxelles Envoi prioritaire à taxe réduite
N° d’agréation P207125
AU SERVICE DE LA FORÊT ET DES FORESTIERS
Revue de la Société Royale Forestière de Belgique asbl. / Tijdschrift van de Koninklijke Belgische Bosbouwmaatschappij vzw.
www.srfb.be / www.kbbm.be
Journée de terrain
Le jeudi 30 juin 2016
de 09h00 à 17h00
Sylviculture du bouleau
Une espèce « secondaire » à valoriser
La Roche-en-Ardenne
(le lieu exact sera communiqué après l’inscription)
La communauté scientifique s’accorde sur l’importance d’adapter la gestion forestière aux
changements globaux, notamment en recherchant des scénarios de gestion innovants et
adaptés aux nouvelles conditions. Dans ce contexte, il semble que le bouleau, troisième feuillu en Wallonie, possède de nombreux atouts, tant en termes d’adaptation climatique que
d’opportunités sylvicoles. On observe d’ailleurs une augmentation de sa proportion dans la
forêt wallonne, sans pour autant qu’il soit mieux valorisé dans la sylviculture.
Cette journée s’inscrit en parallèle du projet d’étude mené par Eloïse Dubois de l’Université
de Liège Gembloux Agro-Bio Tech, dont l’objectif est d’analyser l’apport de cette essence dans
la gestion forestière.
Plusieurs parcelles seront visitées correspondant à divers stades de développement de l’essence.
Pour plus d’informations, consultez notre site
www.srfb.be ou
contactez Orane Bienfait
Société Royale Forestière de Belgique
Tél. 02 227 56 50
[email protected]
Cette action est rendue possible grâce au soutien du Service public de Wallonie, du Ministère de l’Agriculture, de la Ruralité et de l’Environnement dans le
cadre de la convention «Vulgarisation forestière et sensibilisation du public à la forêt».
© Sonia Chapelle
© Alain Servais
© UCL
© HAFL
Sommaire / Inhoud
2 Editorial – Editoriaal
6 Save the date
30 Filière-bois
8 Prix des bois / prijstendensen van de
houtmarkt
10 Gestion
Le Comptoir à graines a fêté ses vingt ans
36 Arboretum
Bilan et valorisation des arboretums de Wallonie
40 Nouvelles de l’office
Les smartphones au service de la forêt
De nouveaux outils en ligne
16 Formation
42 Nos activités
biologievegetale.be
Retour sur la formation « Taille et élagage des arbres
forestiers »
18 Santé des forêts
Le dépérissement du chêne
44 Bonnes pratiques sylvicoles
22 Partage d’expérience
Histoire d’un bardage
La taille de formation
L’élagage
26 Forest Friends
52 Chronique économique
Parle-moi de la forêt ! Les sureaux… noir, à grappes et yèble
Un triste début de printemps en Belgique
SILVA BELGICA est la revue de l’asbl Société Royale Forestière de Belgique.
La SRFB, créée en 1893, vise la promotion et la protection de la forêt, ainsi que sa gestion responsable. Elle offre à ses membres – propriétaires forestiers privés et publics, gestionnaires, acteurs et passionnés de la forêt – des services adaptés et basés sur son expérience
de terrain et ses compétences.
Ses valeurs sont : savoir-faire, confiance, convivialité et durabilité.
SILVA BELGICA is het tijdschrift van de Koninklijke Belgische Bosbouwmaatschappij.
De KBBM, in gericht in 1893, ijvert voor de promotie, de ontwikkeling en de bescherming van het bos met verantwoord beheer. Zij
biedt aan haar leden - eigenaars, beheerders, actoren en bosliefhebbers - de aangepaste diensten aan gebaseerd op terreinkennis en
knowhow.
Haar waarden zijn : knowhow, vertrouwen, gezelligheid, duurzaamheid.
La publication de Silva Belgica est rendue possible grâce au
soutien du Ministre Wallon des Forêts
Imprimé sur R4 Chorus PEFC produit par
Editorial
Plus que jamais au service de la forêt privée
C
es derniers mois, nous avons clarifié et structuré
le positionnement et le rôle de la SRFB vis-à-vis
de nos associations-sœurs actives au bénéfice de
la propriété rurale. C’est le moment de rappeler les services que la SRFB offre à ses membres. Ceux-ci se sont
étoffés au cours des dernières années et je crois utile
de les resituer dans le cadre de notre action pour permettre à nos membres de bien en appréhender l’intérêt,
l’utilité et la facilité d’accès. Ceux qui étaient présents
à notre assemblée générale à Tervuren ont pu les (re)
découvrir lors de la présentation du rapport d’activité
par le staff opérationnel. Ils ont pu aussi en profiter de
manière bien concrète s’ils ont participé à la visite guidée de l’arboretum géographique. Pour les autres, je vais
les reprendre succinctement ici.
Il y a d’abord la formation qui est au cœur de notre
mission et à laquelle nous consacrons la majorité de nos
ressources : chaque année, plus de trente activités (journées ou demi-journées) sont organisées sur le terrain.
Elles donnent l’occasion d’aborder avec pédagogie tous
les aspects de la sylviculture et des techniques sylvicoles
et conjuguent théorie et pratique à l’aune d’échanges
d’expériences passionnants et passionnés. Ces formations sont accessibles à tous nos membres même si en
région flamande, nous devons encore en préciser les
termes avec Landelijk Vlaanderen.
Au besoin et à la demande, notre équipe propose des
formations personnalisées pour aider nos membres dans
leurs choix personnels de gestion ou les orienter vers des
professionnels de la gestion forestière.
Autres fers de lance de nos services, l’information et la
vulgarisation forestière suivent essentiellement deux
canaux de communication : l’un traditionnel sur support papier - notre revue « Silva Belgica » - et l’autre
virtuel - notre site web et la lettre d’information « Silva
mail ». En informant de nos activités, en développant des
2 Silva Belgica mai-juin 2016
thématiques sylvicoles, scientifiques et économiques, en
relayant nos préoccupations, ils sont le lien entre nos
2600 membres. Ils jouent aussi un rôle de porte-parole
des propriétaires et gestionnaires forestiers auprès des
autorités administratives et politiques et cela, bien audelà de notre seul membership.
La promotion de la certification PEFC au sein de la forêt privée constitue un autre service majeur de la SRFB.
Ce n’est pas sans raisons que la Région wallonne nous
confie depuis plusieurs années cette mission. Elle est en
effet consciente de la forte présence de la SRFB dans la
sphère forestière privée, de sa réelle représentativité et
des principes de sylviculture durable et de qualité qui
sont à la base de nos actions.
Les équipes de volontaires de « Forest friends » sont
un nouveau service récemment proposé par la SRFB.
Même s’il concerne moins directement les propriétaires
et gestionnaires forestiers, il contribue largement à une
connaissance plus équilibrée des fonctions de la forêt
et à une meilleure perception de son rôle économique
puisqu’il s’adresse à un public souvent formaté par des
concepts forestiers réducteurs.
L’expérience et l’écoute de nos coachs forestiers sont
unanimement appréciées par tous ceux qui ont fait appel à leurs services. Ce coaching, cet accompagnement
est bien un service que seule la Forestière est à même
de proposer aux « nouveaux » propriétaires forestiers.
Le capital de connaissances et d’expériences accumulé
chez de nombreux propriétaires « seniors » est une ressource unique que nous avons structurée et organisée
pour la mettre à la disposition de nos membres, au travers d’une équipe bénévole encadrée par le staff opérationnel de la Forestière.
La SRFB a toujours été attentive à répondre au mieux
aux préoccupations de ses membres. Dans ce contexte,
elle a développé des services d’assurances. C’est ainsi
qu’elle a veillé à permettre à ses membres de s’assurer
contre l’incendie de forêts en créant une entité juridique
séparée, la société mutuelle Amifor. Dans le même esprit, la SRFB propose à ses membres une couverture RC
avantageuse et répondant à leurs besoins spécifiques.
Pour beaucoup de nos membres, l’offre de services
d’assurances répond à une préoccupation majeure. Il
est donc important que les conditions préférentielles
négociées pour nos membres leur restent acquises. Qu’il
s’agisse de l’assurance RC ou de l’assurance incendie,
l’intérêt de nos membres doit primer sur les intérêts
particuliers des entités qui les gèrent. Aujourd’hui autant que par le passé, nous y serons vigilants.
Je serais incomplet si j’omettais de citer les services
offerts par les correspondants observateurs en forêt
privée. Ce sont eux qui, en corrélation avec leurs homologues du DNF agissant pour la forêt publique, assurent
un suivi sanitaire de nos peuplements et sont les informateurs de nos centres de recherche. En ces temps de
changements climatiques, leur rôle est essentiel tant en
matière d’information que d’anticipation.
À côté de ces services directs, il me faut encore relever
un service indirect rendu par la SRFB au bénéfice de ses
membres et de la forêt. Je veux parler de la fonction de
représentation qu’assume la Forestière au sein de moult
organismes qu’ils soient nationaux ou régionaux. Elle y
assure la présence de la forêt et la défense de nos intérêts.
Tout ceci n’est pas exhaustif mais démontre à souhait le
rôle fondamental joué par la SRFB au niveau forestier
national et régional. Nul autre que la SRFB ne prend en
compte et ne défend mieux les intérêts de la forêt privée,
de manière à la fois globale et particulière. C’est notre
mission et notre raison d’être. Dans le paysage forestier belge, il n’y a guère d’alternative crédible à la SRFB
pour offrir les services attendus par les propriétaires et
gestionnaires privés. Nous devons en être fier et le faire
savoir.
Dominique Godin, président SRFB
mai-juin
2016 Silva Belgica 3
Editoriaal
Meer dan ooit ten dienste van het privébos
D
e voorbije maanden hebben wij toelichting
verschaft bij de positionering en de rol van de
KBBM ten aanzien van onze zusterverenigingen die zich inzetten voor de landelijke wereld. Dit is
het geschikte moment om nog eens te herhalen welke
diensten de KBBM aan haar leden verstrekt. Deze diensten werden de afgelopen jaren flink uitgebreid. Bij de
beschrijving ervan wil ik dan ook benadrukken hoezeer
wij ons inspannen om onze leden te wijzen op het belang, het nut en de vlotte toegang tot deze diensten. Degenen die aanwezig waren op onze algemene vergadering in Tervuren, konden ze (her)ontdekken tijdens de
voorstelling van het activiteitenverslag door de operationele staf. Zij konden er ook heel concreet gebruik van
maken als zij hebben deelgenomen aan de rondleiding
in het geografische arboretum. Voor de anderen zal ik
ze hier nog eens kort samenvatten.
Eerst is er de opleiding, onze voornaamste opdracht
waaraan wij het merendeel van onze middelen besteden: jaarlijks worden meer dan dertig activiteiten (hele
of halve dagen) georganiseerd op het terrein. Ze bieden
de kans om alle aspecten van de bosbouw en de bosbouwtechnieken op pedagogische wijze te benaderen.
Theorie en praktijk gaan samen in boeiende gedachtewisselingen waarbij de deelnemers hun ervaringen delen. Deze opleidingen staan open voor al onze leden,
ook al moeten wij in het Vlaamse Gewest het opzet ervan nog verduidelijken met Landelijk Vlaanderen.
Zo nodig en op verzoek verstrekt ons team aangepaste
opleidingen, om onze leden te helpen bij hun persoonlijke beheerkeuzes of hen door te verwijzen naar deskundigen in bosbeheer.
Andere speerpunten van onze diensten zijn informatie
en vulgarisatie over het bos. Daarvoor gebruiken wij
vooral twee communicatiekanalen : een traditionele papieren drager - ons tijdschrift « Silva Belgica » - en een
4 Silva Belgica mai-juin 2016
virtueel kanaal - onze website en de newsletter « Silva
mail ». Door over onze activiteiten te berichten, bosgerelateerde, wetenschappelijke en economische thema's
te behandelen en onze bekommernissen te uiten, vormen zij de link tussen onze 2600 leden. Ze dienen ook
als woordvoerder van de boseigenaars en -beheerders
bij de administratieve en politieke instanties.
De bevordering van de PEFC-certificatie van privébossen is een andere belangrijke dienst van de KBBM. Het
is niet zomaar dat het Waalse Gewest ons al verschillende jaren deze opdracht toevertrouwt. Het is zich immers
bewust van de sterke aanwezigheid van de KBBM in het
domein van de privébossen, van haar echte voortrekkersrol en van de principes van duurzame en hoogwaardige bosbouw die aan de basis liggen van onze acties.
De teams van vrijwilligers van « Forest friends » zijn
een nieuwe dienst die de KBBM sinds kort aanbiedt.
Ook al is er een minder directe band met de boseigenaars en -beheerders, toch dragen zij voor een groot stuk
bij tot een meer evenwichtige kennis van de functies van
het bos en tot een beter inzicht in de economische rol
ervan. Zij richten zich namelijk tot een publiek dat vaak
is vastgeroest in nogal simpele opvattingen over het bos.
De ervaring en luisterbereidheid van onze boscoaches
worden unaniem gewaardeerd door al wie reeds van hun
diensten gebruik heeft gemaakt. Die coaching, die begeleiding is een dienst die alleen de KBBM aan « nieuwe »
boseigenaars kan verlenen. Het kapitaal van kennis en
ervaring dat vele « senior » eigenaars hebben opgebouwd,
is een unieke hulpbron waarin wij orde een structuur
hebben gebracht, om ze ter beschikking van onze leden
te stellen via een team van vrijwilligers die steun krijgen
van de operationele medewerkers van de KBBM.
De KBBM heeft altijd optimaal tegemoet willen komen
aan de bekommernissen van haar leden. In die context
ontwikkelde zij verzekeringsdiensten. Zo bood zij haar
leden de kans om zich in te dekken tegen het risico op
bosbrand, door het oprichten van een aparte juridische
entiteit, de verzekeringsmaatschappij Amifor. In dezelfde geest biedt de KBBM haar leden een voordelige
BA-dekking aan die voldoet aan hun specifieke noden.
Voor veel van onze leden beantwoordt het aanbod van
verzekeringsdiensten aan een grote bekommernis. Het
is dus belangrijk dat de gunstige voorwaarden die wij
voor onze leden hebben bedongen, verworven blijven.
Of het nu gaat om de BA-verzekering of de brandpolis,
het belang van onze leden moet voorrang krijgen op de
bijzondere belangen van de entiteiten die ze beheren.
Daar zullen wij vandaag, net als in het verleden, waakzaam voor zijn.
Ik mag natuurlijk ook niet voorbijgaan aan de diensten
die worden verleend door de correspondenten-waarnemers in privébossen. Samen met hun collega's van
de DNF die zich inzetten voor het openbare bos, volgen
zij de gezondheid van onze bossen op de voet en spelen
zij informatie door aan onze onderzoekscentra. Nu de
klimaatverandering het nieuws beheerst, zijn zij van essentieel belang om te informeren en te anticiperen.
Naast deze directe diensten wil ik nog even de aandacht
vestigen op een indirecte dienst die de KBBM verstrekt
ten gunste van haar leden en het bos. Ik heb het over
de functie van vertegenwoordiger die de KBBM vervult binnen tal van nationale en regionale organisaties.
Zij vertegenwoordigt er de boswereld en verdedigt onze
belangen.
Dit beknopte overzicht toont duidelijk aan welke fundamentele rol voor de KBBM is weggelegd binnen de
nationale en regionale bosbouw. Geen enkele andere
organisatie houdt meer rekening met en verdedigt beter de belangen van het privébos, op zowel algemene
als bijzondere wijze. Dat is onze opdracht en onze bestaansreden. In het Belgische boslandschap is er nauwelijks een geloofwaardig alternatief voor de KBBM om de
diensten te verlenen die private eigenaars en beheerders
verwachten. Dat moet ons met trots vervullen en aan
iedereen duidelijk worden gemaakt.
Dominique Godin, voorzitter KBBM
mai-juin
2016 Silva Belgica 5
Save the date
Mardi 21 juin 2016
Assemblée Générale des membres de NTF
Conférence
« Comment réussir la transmission de votre patrimoine foncier ? »
L’événement est organisé grâce au soutien de :
P
réparer sa succession n’est certes pas un exercice facile et nombre d’entre nous rechignent à
se pencher sur la question, car la démarche implique inévitablement d’envisager la fin de sa vie…
Pourtant, transmettre à ses proches ses biens meubles et
immeubles de la façon la plus adéquate, exige de franchir toute une série d’étapes, allant de l’estimation de
son patrimoine, au recours à un homme de loi pour
optimiser la mise en œuvre juridique de la transmission
de ses biens, en passant par une réflexion sur le devenir de son patrimoine, et donc, par l’implication de ses
proches sur la meilleure répartition possible entre héritiers, qui tienne compte des envies et intérêts de chacun.
L’implication de ses héritiers dans le processus - sujet
certes délicat à aborder en famille - sera le garant d’une
transmission réussie et évitera, dans la majorité des cas,
difficultés ou querelles futures.
Nous vous encourageons dès lors à inviter vos enfants
à participer avec vous à la conférence du 21 juin 2016 :
pour initier le débat, en toute simplicité, et vous préparer à transmettre vos biens au profit de vos proches…,
maintenant ou dans de longues années.
6 Silva Belgica mai-juin 2016
Informations pratiques :
-Où ? à la Ferme de Méhaignoul, Rue Méhaignoul, 6 à
5081 La Bruyère.
-Quand ? le mardi 21 juin 2016 à 18h30 (Assemblée
Générale des membres à 17h précises)
Programme :
16h : accueil des membres participant à l’AG
17h : Assemblée Générale des membres de NTF
18h : accueil des participants à la conférence
18h30 : conférence.
-Jean-Pierre Delwart, président de NTF introduira la
conférence puis donnera la parole à :
-Etienne Beguin, notaire à Beauraing, professeur à
l’U.C.L. - Faculté de Droit,
-Alain Caprasse, notaire à Grâce-Hollogne,
- Charles Kesteloot, Head of Estate Planning à la Banque
Degroof-Petercam.
Ces exposés seront suivis d’une séance de questions-réponses.
20h : un cocktail dînatoire sera offert à tous les participants.
Participation aux frais :
-Membres de NTF et leurs enfants : gratuit
-Non membres de NTF : 30 euros.
À virer sur le compte de NTF BE94 3101 8020 9114 –
BBRUBEBB avant le 10 juin 2016. Communication :
« Conférence AG - votre nom - nombre de participants ».
Inscription obligatoire avant le 10 juin
-En ligne : http://ntf.be/assemblee-generale-2016
-Par mail à [email protected] en mentionnant votre nom,
prénom, vos coordonnées postales, téléphone et mail,
le nombre de participants et les noms, prénoms et
mails des enfants participant.
-En renvoyant le carton d’invitation que vous avez reçu
avec le n°4 de Ma terre, mes bois…
•Version papier : si vous désirez recevoir un exemplaire
imprimé du Rapport d’Activité 2015 de NTF, merci de
nous le préciser en nous retournant le bon ci-dessous.
Sans nouvelle de votre part, nous considérerons que
vous ne souhaitez pas d’exemplaire imprimé.
Nous nous réjouissons d’ores et déjà de vous accueillir
à notre Assemblée Générale, le mardi 21 juin prochain !
***
Information importante à tous les membres de NTF Le Rapport d’Activité 2015 de NTF sera disponible sur
www.ntf.be/rapports-d-activite et en version imprimée,
dans le courant du mois de juin 2016.
Comme l’an dernier, nous vous proposons de choisir le
mode de réception de votre Rapport d’Activité.
•Version numérique : ce format permet à NTF de faire
des économies bienvenues. Vous serez avertis par Flash
Info de la mise en ligne de votre Rapport d’Activité
2015. Si vous ne recevez pas nos Flash Info, envoyez
votre adresse mail à [email protected] pour être
intégré dans la liste des destinataires. De cette façon,
vous ne manquerez aucune échéance importante.
Ma terre, mes bois n°5 sera dans vos boites aux lettres
le 15 juillet prochain.
Un dossier spécial sera consacré à la transmission d’un
patrimoine foncier, en phase avec le thème de la conférence qui suit l’Assemblée Générale des membres de
NTF.
D’autres articles traiteront de : bail à ferme et coefficients
de fermage ; nouvelle réglementation pour l’utilisation
des drones ; exploitation d’arbres, avec ou sans permis ?
; voiries communales, sentiers et communes pilotes, …

© Sonia Chapelle
Rapport d'activités 2015
Bon à découper et à renvoyer impérativement avant le 10 juin 2016.
par fax (081 26 35 84), mail ([email protected]) ou courrier (NTF – Sylvie Eyben – Rue Borgnet 13 – 5000 Namur)
Je soussigné(e) (Nom + Prénom) : ............................................................................................... N° de membre : ................
désire recevoir le Rapport d’activité 2015 de NTF (cocher la case de votre choix)
 au format papier
 au format numérique. Je serai averti(e) par Flash Info
Mon adresse mail est : .......................................... @ ..............................
ne souhaite pas recevoir le Rapport d’activité 2015 de NTF
mai-juin
2016 Silva Belgica 7
PRIX DES BOIS
PRINTEMPS - ÉTÉ 2016
L
iste des prix moyens de bois sur pied établie par La
Fédération Nationale des Experts Forestiers A.S.B.L.,
Avenue Gouverneur Bovesse 112/18 - 5100 Jambes.
Tél. 081.31.31.58 - Fax. 081.31.31.59
Remarques préalables
Les flèches à côté de chaque intervalle de prix indiquent l’évolution depuis la liste établie lors de la période précédente.
Ces prix sont proposés :
1. pour des conditions d'exploitation aisées (terrain plat ou en
légère pente, facilement accessible, sans contrainte spéciale
d'abattage...) ;
2. pour des conditions normales de marché (délai de paiement, frais de vente, cautionnement, délai et période d'exploitation) ;
3. pour des lots d'un volume suffisant.
Résineux
• Les prix sont donnés sur base d'un volume marchand sur
écorce.
• Les bois doivent être de bonne qualité, peu branchus, de
bonne rectitude, d'un défilement normal, exempts de pourriture et de mitraille.
• Pour l’épicéa, les prix sont présentés pour des :
-- éclaircies pour les catégories 20-39, 40-59, 60-69, 70-89
ajouter 10% pour les prix des mises à blanc pour les catégories 60-69, 70-89 ;
-- mises à blanc pour les catégories 90-119, 120-149, 150179, 180 et +
• Pour les autres résineux, les prix sont présentés pour des
bois d’éclaircie. Pour les mises à blanc, ajouter 10 %.
Feuillus
Loofboomsoorten
prix € par m³
prijs € per m³
circf. /
stamomtr.
1,5 m
100-119
120-149
• Les lots importants (>1000 m³) se vendent proportionnellement plus cher que les lots de faible volume.
• Pour les bois chablis, il convient d’appliquer une décote.
L’importance de la décote est très variable en fonction des
circonstances.
Feuillus
• Les prix sont donnés pour des grumes entières (culée + surbille).
• Les intervalles de prix sont, pour un lot déterminé, fonction
du pourcentage de bois de qualités spéciales (par exemple,
couleur, tranchage, déroulage, ébénisterie, etc...). Pour des
bois exceptionnels (chênes, merisiers, noyers...), les valeurs
ne peuvent être déterminées que par une analyse approfondie de chaque bille de pied.
Bois de chauffage
Le haut de la fourchette concerne les ventes de petits lots à
des particuliers.
Important : il existe de fortes différences en fonction des
régions et de la situation (proximité d’une grosse agglomération, facilité d'accès, relief, végétation adventice, dispersion
des bois, ...) et de la qualité des coupes (houppiers - taillis baliveaux - proportion de bois durs).
Bois de trituration
Pour les bois de trituration, les prix sont exprimés en €/tonne,
tous types de bois confondus au lieu de €/m³ apparent afin de
correspondre aux pratiques habituelles en matière de vente
de ce type de produit et limiter les marges d’erreurs dans la
conversion des unités de mesures (m³ →m³ apparent → tonne).
150-179
180-199
200-219
220-249
250 et +
Chênes de qualité
Kwaliteitseik
30 / 40 è 50 / 70 è 100 / 120 è 120 / 150 è 150 / 180 è 150 / 180 è 150 / 180 è
Chênes industriels
Eik industriehout
30 / 40 è 40 / 50 è 45 / 65 è 65 / 85 è 70 / 90 è 70 / 90 è 70 / 90 è
Chênes d’Amérique
Amerikaanse Eik
30 / 40 è 40 / 50 è 70 / 80 è 90 / 110 è 90 / 110 è 90 / 110 è 90 / 110 è
Hêtres blancs
Beuk (wit) (goede kwaliteit)
30 / 35 è 35 / 40 è 40 / 50 è 55 / 75 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 è
Hêtres rouges et industriels
Beuk (rood en industrieel)
25 / 30 è 25 / 30 è 30 / 35 è 40 / 50 è 40 / 50 è 40 / 50 è 40 / 50 è
Frênes de qualité
Es (wit)
30 / 35 è 40 / 60 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 î 60 / 80 î 60 / 80 î
Frênes industriels
Es (bruin)
25 / 30 è 30 / 35 è 40 / 55 è 50 / 60 è 50 / 60 è 50 / 60 è 50 / 60 è
Peupliers élagués
Opgesleunde Populier
15 / 20 è 25 / 30 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è
Peupliers non élagués
Niet opgesleunde Populier
15 / 20 è 20 / 30 è 25 / 30 è 25 / 30 è 25 / 30 è 25 / 30 è 25 / 30 è
Erables / Esdoorn
25 / 30 è 25 / 30 è 40 / 60 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 è
Merisiers / Kerselaar
25 / 30 è 25 / 30 è 40 / 60 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 è 60 / 80 è
8 Silva Belgica mai-juin 2016
PRIJSTENDENSEN VAN DE HOUTMARKT
LENTE - ZOMER 2016
G
emiddelde prijzenlijst van hout op stam opgesteld door
de Nationale Federatie van Bosbouwexperten v.z.w.,
Avenue Gouverneur Bovesse 112/6-5100 Jambes.
Tél. 081.31.31.58 - Fax. 081.31.31.59
Loofboomsoorten
Voorafgaandelijke opmerkingen
De pijlen naast iedere prijscategorie wijzen op de tendensen.
De vermelde prijzen zijn gangbaar :
1. voor normale uitbatingsomstandigheden (vlak of slechts
lichthellend terrein, gemakkelijk toegankelijk, geen bijzondere kap - en uitbatingsbeperkingen of-moeilijkheden) ;
2. voor normale marktvoorwaarden (uitstel van betaling,
verkoopskosten, waarborgsom, uitstel en voldoende termijn
voor uitbating) ;
3. voor loten die een voldoende houtvolume uitmaken.
Naaldboomsoorten
• De weergegeven prijzen zijn gebaseerd op een verkoopbaar
commercieel volume met schors, en voor hout gekapt uit
dunning.
• He hout moet van goede kwaliteit zijn, met goede rechtheid,
met weinig takkigheid en met een normaal stamverloop,
zonder rottingen of kogelinslagen.
• Voor fijnspar, zijn de opgenomen prijzen als volgt :
-- dunningsprijzen voor de afmetingen 20-39,40-59,6069,70-89, voor de afmetingen 60-69,70-89, 10 % meerwaarde ingeval kaalkap;
-- prijzen voor kaalkap voor de afmetingen 90-119, 120-149,
150-179, 180/+.
• Voor het overig naaldhout zijn de vermelde prijzen deze
van dunningshout ; voor kaalkappen, 10 % bijvoegen.
Résineux
Naaldboomsoorten
prix € par m³
prijs € per m³
circf. /
stamomtr.
1,5 m
20-39
40-59
• Grotere loten ( meer dan 1000m³) halen doorgaans hogere
prijzen dan loten met een kleiner volume.
• Voor windvallig hout is een correctie van toepassing in
functie van uiteenlopende factoren.
60-69
• De prijzen gelden voor de volledige stammen (afrolhout +
zaaghout).
• De schommeling in de vermelde prijsintervallen voor een
bepaald lot is funktie van het percentage aan kwaliteitshout
dat daarin aangetroffen wordt (hierbij speelt bvb, kleur,
geschiktheid voor schillen of afrollen, ...). Voor bijzondere
houtsoorten (zeer goede eik, kerselaar, notelaar, ...), kunnen
de verkoopswaarden slechts worden bepaald na afzonderlijk nazicht en prijsbepaling van elk onderste stamgedeelte.
Brandhout
De hogere prijsklasse betreft partikuliere loten
Belangrijk :er zijn grote verschillen te noteren in functie van
de geografische ligging en de specifieke situatie (nabijheid
van woongebieden, toegankelijkheid, reliëf, aanwezigheid
van storende vegetatie, verspreiding over het bestand) en van
het aangeboden houttype (kruinhout, hakhout, dunningshout, zachthout/hardhout-verdeling).
Vezelhout
Rekening houdend met de gangbare markttendensen, wordt
de vezelhoutprijs uitgedrukt in €/ton, ongeacht de houtsoort.
De foutmarge wordt op die manier ook beperkt (m³-uiterlijke
m³-ton).
70-89
90-119
120-149
150-179
180 et +
Mise à blanc / kaalkap : + 10 %
Mélèzes du Japon & Abies grandis
Japans Lork & Abies grandis
0
3 è 7 / 12 è 15 / 30 è 27 / 32 è 30 / 42 è 40 / 50 è 40 / 50 è 45 / 50 è
Pins sylvestres
Sylvesterden
0
3 è 7 / 12 è 15 / 30 è 25 / 30 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è
Pins de Corse
Corsikaanse den
0
0 è 7 / 12 è 15 / 30 è 25 / 30 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è 30 / 40 è
Douglas et Mélèzes d’Europe
Douglas et Europees Lork
1
5 è 9 / 15 è 25 / 35 è 40 / 50 è 55 / 65 è 65 / 75 è 70 / 80 è 70 / 90 è
Éclaircie / dunning
Mise à blanc / kaalkap :
+ 10 %
Mise à blanc / kaalkap
Epicéas (Ardennes)
Fijnspar (Ardennen)
1 / 5 è 15 / 20 è 35 / 45 è 45 / 55 è 60 / 70 è 65 / 75 è 65 / 75 è 65 / 75 è
Epicéas (Moyenne Belgique)
Fijnspar (Midden Belgïe)
1 / 5 è 12 / 20 è 30 / 40 è 40 / 50 è 50 / 60 è 60 / 70 è 60 / 70 è 60 / 70 è
Bois de chauffage / brandhout :
Région Wallonne : 6 à 13 €/m³ apparent 
Vlaamse Gewest : 7 tot 20 €/uiterlijke m³ 
Baliveaux / dunningshout (70 – 100 cm de circonférence) : 15 à 25 €/m³ 
Trituration (feuillus) / vezelhout (loofboomsoorten) :
5 à 8 €/tonne 
mai-juin
2016 Silva Belgica 9
GESTION
Les smartphones au service
de la forêt
par Olivier Noiret
Expertise et gestion forestière
La forêt n’est pas immuable, elle évolue avec la société, ses besoins et ses technologies.
Les connaissances de la forêt, la façon de l’appréhender et sa gestion évoluent aussi. Il n’y
pas si longtemps, la mesure de paramètres simples et très utiles à la prise de décisions nécessitait des compétences techniques, un outillage coûteux et parfois beaucoup de temps.
Les progrès technologiques rendent aujourd’hui certaines de ces mesures accessibles à
tout le monde pour un coût « réduit ». En effet, les smartphones et les tablettes sont les
nouveaux couteaux suisses du forestier car ils permettent de répondre à bon nombre de
questions qu’un forestier doit se poser avant de prendre ses décisions. Tout cela pour un
poids et un encombrement minimum par rapport au sac rempli avec un dendromètre, une
mire, un décamètre, une flore, des cartes ou un GPS, un carnet de notes, ...
Samenvatting
De dominante hoogte, het aantal stammen per hectare en vooral het grondvlak zijn essentiële parameters voor het beheer van een
bosperceel.
Nog niet lang geleden vereiste het meten van deze parameters specifiek en duur materiaal alsook technische vaardigheden.
Door technologische vooruitgang worden deze metingen tegenwoordig voor iedereen toegankelijk tegen een verminderde prijs. Vandaag zijn smartphones en tablets de nieuwe Swiss Army-messen van de bosbouwer. Nieuwe applicaties maken het mogelijk om deze
acties op het terrein uit te voeren met een bevredigend resultaat t.o.v. de traditionele methoden.
Een aantal applicaties hebben ook identificatiesleutels voor plantensoorten, net als degene die online te vinden zijn.
L’approche dendrométrique
La surface terrière
La surface terrière est un de ces paramètres utiles
au forestier. Elle représente la surface occupée par
les sections des troncs à 1,5 m du sol et s’exprime
en m²/ha. Elle est un indicateur de la concurrence
entre les arbres. La surface terrière du peuplement
se compare à une valeur optimale théorique qui
diffère selon la composition en essences, l’âge du
peuplement, l’objectif de production, etc. Si la surface terrière d’un peuplement est supérieure à cette
valeur, une intervention (éclaircie) peut s’avérer
pertinente pour favoriser la libre croissance des
arbres. Avec un peu d’habitude, elle permet également d’estimer approximativement le volume sur
pied.
10 Silva Belgica mai-juin 2016
Les applications
Il existe maintenant deux applications pour
smartphone et tablette qui permettent d’estimer
la surface terrière :
• MOTI (MOTI Mobile Timber Cruise) : disponible
en français, en anglais, en allemand et en italien
sur le site de MOTI (http://www.moti.ch) ou sur
App Store (https://itunes.apple.com/fr/app/motimobile-timber-cruise/id1039331308?mt=8) et
Google Play (https://play.google.com/store/apps/
details?id=ch.bfh.moti). Cette application permet
d’estimer la surface terrière (m²/ha) mais aussi le
nombre de tiges (N/ha), la hauteur d’un arbre (m)
et le volume sur pied (m³/ha). L’application pèse
1,2 M sur Google Play et 8,4 M sur App Store.
GESTION
© HAFL
•iBitterlich : http://www.taakkumn.com/, disponible uniquement en anglais sur App
Store, utilisable donc uniquement sur iPhone
(https://itunes.apple.com/app/ibitterlich/
id440492607?mt=8). La version plus complète
(iHypsometer), permet également la mesure
de la hauteur des arbres et le volume sur pied.
L’application pèse 18,7 M.
La méthode de mesure est similaire aux méthodes
classiques au prisme ou au relascope. Avec les
applications pour smartphone, on ne regarde plus
à travers le prisme ou le relascope, mais avec la
caméra du smartphone pour capter les arbres et
implémenter les compteurs. Pour les mesures, ces
applications utilisent le gyroscope et l'accéléromètre de l’appareil. Le gyroscope est la fonctionnalité qui permet au smartphone de détecter les
changements d’inclinaison pour faire tourner la
photo à l’écran. La qualité de la caméra et la sensibilité du gyroscope sont donc des paramètres
importants pour que les mesures soient fiables. La
plupart des smartphones récents disposent d’un
niveau de qualité suffisant.
Comme pour de nombreux instruments, la précision des mesures est conditionnée à un calibrage
rigoureux du smartphone à l’installation de l’application. Le calibrage consiste en la « mesure » de
hauteurs et distances connues avec précision.
Pour les exemples, nous nous attarderons sur
l’application MOTI qui est la seule disponible en
français.
La réalisation des mesures
La hauteur
La mesure de la hauteur se fait en pointant une
mire de hauteur connue puis en pointant le point
dont on souhaite connaître la hauteur (bourgeon
terminal, hauteur de recoupe,...). Cette mesure
implique que le pied de l’arbre soit dégagé.
L’application ne fournit pas une précision équivalente aux appareils traditionnels les plus performants tels que le Vertex. La marge d’erreur
serait de l’ordre de 6% dans 75 % des cas (pour
davantage d'informations à ce propos, consultez
le rapport final du projet sur www.moti.ch : onglet
documentation). Il faut cependant noter que les
appareils de mesure de hauteur sont relativement
onéreux (de 130 € pour un clinomètre de base à
plus de 1500 € pour un Vertex de base).
Le nombre d’arbres
Le comptage du nombre d’arbres se fait en délimitant une placette circulaire de surface connue. Un
jalon est installé au centre de la placette. L’opérateur se déplace autour du jalon (voir schéma en
page suivante). L’application permet à l’opérateur
de ne pas comptabiliser les arbres situés au-delà
de la distance « r » (rayon de la placette) par rapport au jalon. En effet, lorsque les pointeurs de
l’application sont plus larges que l’espace entre
les marques du jalon, l’arbre se situe en dehors de
la placette et n’est donc pas compté. Lorsque les
pointeurs sont entre les marques du jalon, l’arbre
est compté et marqué (peinture).
mai-juin
2016 Silva Belgica 11
GESTION
© HAFL
La surface terrière
Le principe de la mesure de la surface terrière est
identique à celui du relascope1. Ici, l’opérateur
tourne autour de son smartphone (voir schéma en
bas de page). L’arbre est visé. Si le tronc est plus
large que les pointeurs (bords du relascope), il est
pris en compte. S’il est moins large que les pointeurs (bords du relascope), il n’est pas compté. S’il
correspond exactement aux marques (bords du
relascope), il compte pour un demi.
L’application présente quelques avantages par
rapport à un relascope :
•elle corrige automatiquement la mesure, c’est-àdire l’écart entre les marques, en fonction de la
pente, ce qu’un relascope ne peut faire ;
•les erreurs d’appréciations pour les arbres
proches de la limite, c’est-à-dire les arbres qui
comptent pour un demi, sont réduites grâce à
1 On parle ici du relascope à chaînette
© HAFL
12 Silva Belgica mai-juin 2016
la fonction zoom du smartphone qui peut être
utilisée ;
•la luminosité de l’optique embarquée des écrans
des smartphones permet de mieux apprécier si
un arbre doit être compté ou pas.
Nous ne pouvons pas présenter ici la description
complète du mode d’emploi. Nous vous renvoyons vers le site du concepteur : http://www.
moti.ch/aide.
Limites de la technologie
Ces applications sont des outils très pratiques et
économiques par rapport à un équipement traditionnel. Elles n’apportent toutefois pas de réponses catégoriques aux sylviculteurs et restent
de « simples » outils d’aide à la décision comme
les instruments de mesure classiques. L’interprétation des résultats obtenus et les décisions qui en
GESTION
Nous l’avons testé
L’application Moti est très simple et conviviale d’utilisation.
Nous l'avons testé avec une tablette qui permet d’avoir une visibilité plus grande que sur un smartphone.
La mesure de la hauteur et de la surface terrière fonctionnent très bien, nous conseillons tout de même de faire
plusieurs relevés afin d’affiner le résultat.
Comme le dit très bien Olivier Noiret dans son article, il est important de bien calibrer votre appareil.
Comme pour tout outil de mesure, n’oublions pas que nous sommes toujours dans une estimation et que vous
n’aurez jamais un chiffre à 100% exact.
Orane Bienfait
Responsable Formation
NB : quels que soient la méthode et le paramètre mesuré, il est toujours préférable de réaliser plusieurs fois la
mesure et d'en vérifier la cohérence avec l’observation. Si on mesure un épicéa de 50 ans de hauteur standard
et qu’on arrive à 12 ou 58 m, il y a un souci. C’est surtout vrai pour la surface terrière, pour laquelle on conseille
souvent de faire la mesure en tournant une fois dans un sens, une fois dans l’autre ou en prenant des arbres de
départ différents.
résultent, que ce soit pour la surface terrière ou le
volume sur pied, relève des compétences en sylviculture de l’utilisateur.
Les biais liés à l’utilisateur sont les mêmes que
ceux des outils traditionnels :
•qualité du calibrage ;
•qualité du pointage : le choix du point à viser
pour la mesure de la hauteur ou l’enregistrement d’un arbre dans la mesure de la surface
terrière restent à l’appréciation de l’utilisateur ;
•pour la mesure de la surface terrière, la présence
d’un sous-bois reste un obstacle à la visibilité,
quel que soit l’instrument utilisé et sa qualité.
L’approche dendrologique
Les sites Internet
Si mesurer les arbres est important pour le gestionnaire, les reconnaître est primordial ! Pour
ceux qui disposent de la 4G et qui ne veulent pas
encombrer leur smartphone avec des applications
parfois lourdes, il existe de très nombreux sites
Internet qui proposent des clefs d’identification
consultable en ligne. Nous en présenterons trois
que nous avons pu tester.
Le site de l’Institut Technique Horticole de
Gembloux : http://cle.ith-gembloux.be/ (exclusivement pour les ligneux). Ce site permet d’identifier les espèces ligneuses de la flore belge et surtout les végétaux ligneux cultivés et utilisés dans la
filière horticole. Il existe une clef pour les espèces
en feuilles ou non (identification sur base des
bourgeons). Chaque question de la clef est illustrée par des photos ou des dessins mettant en évidence le détail à observer. Les illustrations sont de
très grande qualité.
Le site de PlantNet : http://identify.plantnetproject.org/ (site français à vocation internationale). Ce site propose l’identification d’une plante
en postant une photo d’un organe (feuille, fleur,
fruit, écorce) de la plante qu’on souhaite identifier. Le logiciel compare la photo prise avec plus
de 220.000 photos enregistrées pour plus de 6.100
espèces dans sa base de données. En réponse, le
site propose plusieurs espèces classées par ordre
de pertinence ou de probabilité. Il s’agit d’un site
participatif. Il est donc possible de poster des photos pour implémenter la base de données. Le site
est développé avec des partenaires scientifiques,
entre autres l’INRA et le CIRAD. La qualité des
photos prises influence beaucoup la qualité de
la détermination. Il est important de photographier l’organe choisi en gros plan en évitant une
vue trop générale de la plante. Les participants
venant de toutes les régions, y compris des territoires français d’outre-mer, et cherchant parfois
la plante rare, les plantes « banales » de nos forêts
tempérées sont parfois un peu délaissées.
Le site de l’UCL www.biologievegetale.be (pour
les initiés). Ce site est plutôt réservé aux passionnés et aux initiés car si le vocabulaire est rigoureux, il est parfois un peu hermétique aux novices
mai-juin
2016 Silva Belgica 13
GESTION
malgré le glossaire et les très bonnes illustrations.
Ce site propose des recherches par famille ou
par nom français ou latin, une classification des
résineux et une clef d’identification générale. Le
site propose également des exercices de déterminations, au départ de photos de 78 espèces déjà
identifiées. Dans ces exercices, un message d’erreur apparaît lorsqu’un mauvais choix est fait dans
le parcours d’identification et de découverte de la
clef. Ces exercices sont très pratiques pour apprendre à utiliser une clef et contourner les pièges
du jargon botanique.
Ces trois sites sont très complets et fiables.
Les applications
La première que nous présenterons est celle du
site PlantNet, téléchargeable gratuitement sur
Google Play (https://play.google.com/store/apps/
www.cloturesneuville.be
Toute clôture poulaillers à l’air libre, chèvres, moutons, chevaux.
Parcs à gibiers (daims, cerfs, lamas, alpagas, ...)
& protections contre les sangliers.
Pieux en acacia, pin traité ou bois exotique.
Enfoncement par vibro-fonçage & déroulage mécanique du treillis.
+32 (0)475 392 187
[email protected]
IMPORTATEUR DU TREILLIS
14 Silva Belgica mai-juin 2016
L’ONF a également développé une application
appelée « clés de forêt » qui permet l’identification des arbres et de quelques traces d’animaux.
Cette application est également disponible sur
Google Play (https://play.google.com/store/apps/
details?id=com.ONF.clesdeforet&hl=fr). L’application est moyennement lourde puisqu’elle pèse
33 M.
Limites de la technologie
Plusieurs applications proposent des clés d’identification similaires à celles que l’on peut consulter
en ligne.
13, Xhout-Si-Plout
details?id=org.plantnet). L’utilisation et les fonctionnalités sont identiques à celles du site Internet.
Elle permet de poster directement la photo prise
avec son smartphone. L’application est relativement légère puisqu’elle ne représente que 5,6 M.
6960 Manhay
TORNADO
FORCE 12 FENCING
Les limites de ces sites et applications sont les
mêmes que celles des flores et clefs d’identification classiques. Ils nécessitent parfois des connaissances de base en botanique. Le territoire couvert par les flores est très vaste et des confusions
avec des espèces ressemblantes, mais que l’on ne
trouve pas dans la zone géographique prospectée,
sont toujours possibles. Comme pour les flores
classiques, la cohérence du résultat obtenu doit
toujours être vérifiée. Il y a donc toujours lieu de :
•comparer l’aire de distribution de la plante et la
zone prospectée ;
•comparer les exigences écologiques de la plante
identifiée dans la flore et les conditions de station dans laquelle la plante est observée ;
•confronter le stade de développement de la
plante et la date d’observation.
Des erreurs de choix dans le parcours d’une clef
d’identification sont toujours possibles. Les illustrations fournies sur ces sites et applications, et
que l’on ne trouve pas toujours dans les flores,
limitent malgré tous ces erreurs.
Mots clés : technologie numérique, dendrométrie, dendrologie
clôtures équestres & forestières
FORMATION
biologievegetale.be
Une nouvelle plate-forme multimédia pour la reconnaissance
des végétaux : une aide pour le gestionnaire
par Anne-Laure Jacquemart
Depuis 2005, la Faculté des Bioingénieurs de l’UCL développe
une plate-forme multimédia de biologie végétale. Grâce à un
projet du Fonds de Développement Pédagogique (UCL) obtenu
en 2013, l’outil a récemment été remodelé et développé. Il s’agit
d’un outil dynamique de détermination en ligne, basé sur la
manipulation de photos, schémas, glossaire interactif et d’autres
documents mis à la disposition du visiteur du site. Le site est accessible à l’adresse: www.biologievegetale.be.
Samenvatting
De door UCL ontwikkelde website www.biologievegetale.be biedt o.a. een online flora met zoekwoorden per familie of per Franse of
Latijnse naam, een classificatie van naaldhout en een algemene identificatiesleutel. De website biedt ook determinatieoefeningen. In
deze oefeningen verschijnt een foutmelding als er een verkeerde keuze gemaakt wordt. Deze oefeningen zijn zeer geschikt om van een
(identificatie)sleutel gebruik te leren maken.
Oorspronkelijk ontworpen om het leren van studenten te vergemakkelijken, is dit interactief platform ook een nuttig instrument voor een
manager, een veldagent of een natuurliefhebbers.
L
a plate-forme, initialement conçue pour faciliter
l’apprentissage des étudiants, constitue également
un outil utile pour le gestionnaire, l’agent de terrain ou le naturaliste. Elle permet d’identifier une espèce
végétale à l’aide de clés dichotomiques. Connaître les
espèces rencontrées s’avère être la base indispensable
pour toute tâche d’évaluation de la structure ou de la
qualité d’une végétation, quel que soit le métier. Ainsi,
l’évaluation du potentiel biologique d’un site, de la flore
des cultures, prairies ou forêts, de la rareté d’une espèce
16 Silva Belgica mai-juin 2016
dans le cadre de la conservation de la nature ou de l’aménagement du territoire, nécessite ces inventaires. Tout
comme c’est également le cas dans la gestion de sites
semi-naturels (Natura2000 par exemple ou dans le cadre
des Mesures Agro- Environnementales - MAE) et la gestion forestière.
FORMATION
Le site est organisé en six modules.
•Une présentation des principaux phylums végétaux,
l’histoire de leur classification et les bases de la taxonomie moderne. La classification APG « Angiosperm
Phylogeny Group » ayant modifié bien des idées reçues
et des conceptions antérieures.
•Des exercices qui permettent de s’exercer à la détermination des végétaux. Des liens hypertextes expliquent
et illustrent les termes de vocabulaire particuliers. Ces
termes sont également repris dans le glossaire de la
boîte à outils.
•Une flore en ligne, très utile pour le gestionnaire, car
elle comprend de nombreuses fiches espèces (descriptions et illustrations), dont par exemple l’ensemble
des arbres et arbustes indigènes ou plantés.
•Une auto-évaluation des connaissances avec exercices
et quizz.
•Des modules spécifiques dont par exemple un module
consacré à la flore de régions méditerranéennes.
•Votre contribution : cette plate-forme se veut dynamique et évolutive, l’utilisateur est invité à y proposer
de nouvelles fiches et de nouvelles illustrations pour
les espèces non encore décrites. Engagez-vous à décrire votre plante préférée et votre fiche sera à votre
nom pour la postérité !
L’avis des internautes nous intéresse : faites-nous part
de vos commentaires et suggestions d’améliorations
(voir l’onglet « votre avis nous intéresse » dans la boîte
à outils).
André Lejeune, Pierre Lhoir et Renate Wesselingh. Il a
reçu en 2014 le prix Wernaers (FNRS), qui récompense
la communication des connaissances scientifiques aux
enseignants, étudiants, élèves et au grand public.
Son application pédagogique est parue il y a peu :
­Jacquemart, A.-L. Lhoir, P., Binard, F. & Descamps, C.
2016. An interactive multimedia dichotomous key for teaching plant identification. Biological Journal of Education.
DOI : 10.1080/00219266.2016.1150870.
À présent, nous avons entamé l’étape suivante, celle de
la rédaction d’une nouvelle flore de terrain qui suit la
nouvelle classification APG tout en restant accessible à
tout apprenant. Vos conseils et avis sont également les
bienvenus !
Contacts
Anne-Laure Jacquemart - Faculté des Bioingénieurs,
Université catholique de Louvain, Earth and Life Institute, Croix du Sud, 2 bte L7.05.14. 1348 Louvain-laNeuve. [email protected]
Tél. 010 47 34 49
Mots clés : auto-apprentissage, clés dichotomiques, systématique végétale
Le site a été développé depuis 2013 par une équipe constituée de Fabian Binard (coordinateur), T
­ anguy de Tillesse
et Alexandra Jacoby (AFD, Appui à la Formation et au
Développement), Anne-Laure Jacquemart (promotrice)
et Nathalie Kruyts (conseillère pédagogique, IPM), avec
les conseils d’Alexandra Delente, Charlotte Descamps,
mai-juin
2016 Silva Belgica 17
SANTÉ DES FORÊTS
Le dépérissement du chêne
Depuis 2013, l’Observatoire wallon de la Santé des Forêts (OWSF) a porté son attention sur le dépérissement du chêne. Ce phénomène a rapidement pris de l’ampleur
et a inquiété de nombreux gestionnaires forestiers. Suite aux diverses sollicitations,
notre équipe (OWSF) a mis en place un dispositif de surveillance du dépérissement du
chêne. Il nous permet de collecter les données nécessaires au suivi du problème. Ce
dispositif était initialement constitué de 4 sites : Trois-Pont, Spa, Les Epioux et Libin.
En 2014, deux sites sont venus le compléter suite à l’enquête sur les chênaies dépérissantes : Graide et Willerzie. Finalement, 4 placettes de l’UCL viendront s’ajouter
aux nôtres en 2016 suite à la prise en charge de certains points d’études par l’Accord
Cadre de Recherche et Vulgarisation forestières 2014-2019.
Samenvatting
Het fenomeen van afstervende eiken maakt meerdere bosbouwers bezorgd.
Sinds 2013 heeft het Office wallon de la Santé des forêts (OWSF) aandacht besteed aan dit fenomeen door monitoring en verzamelen
van gegevens op verschillende sites in Wallonië.
Het afstervingsfenomeen wordt gekenmerkt door een verslechtering van de gezondheidstoestand van de boom. Dit wordt zichtbaar
door een vermindering van het aantal bladeren, stervende takken of zelfs de dood van de boom. Deze afbraak wordt niet door een
ziekteverwekker veroorzaakt, maar door een combinatie van antropogene, biotische en abiotische factoren.
In deze context stelt OWSF aan eikenbosbeheerders de volgende maatregelen voor :
1) op grond met lage waterreserves wintereiken bevorderen ten koste van de zomereiken ;
2) de dichtheid van eikenbossen te verminderen ;
3) de impact van de exploitatie op de bomen en de grond, zelfs voor een paar stukken, te beperken ;
4) bodemspecifieke boomsoorten te bevorderen ;
5) alert te blijven voor het verschijnen van schimmels of insecten.
L’évolution du dépérissement
Nous disposons maintenant de trois années de données
pour les quatre premiers sites d’observation de l’OWSF.
Les deux autres sites (Graide et Willerzie) sont trop récents et ne sont pas pris en compte ici.
Tableau 1. Évolution des mortalités sur les 4 premiers sites suivis par
l’OWSF entre 2013 et 2015
Nouveaux arbres morts observés
2013
2014
2015
Epioux
1
18
0
Libin
0
2
0
Spa
4
7
0
Trois-Ponts
0
4
0
Lors de nos premiers relevés en 2013, seuls deux dispositifs présentaient quelques arbres morts (Tab. 1). La
proportion d’arbres morts restait faible malgré des taux
de défoliation parfois élevés. En 2014, la mortalité aug-
18 Silva Belgica mai-juin 2016
mente brusquement. Nous n’avons par contre pas observé de nouvelles mortalités en 2015.
Le point de vue de la recherche
par Julie Losseau et Caroline Vincke (UCL-Elie)
Une recherche est actuellement menée par l’UCL en
partenariat avec l’OWSF (Accord Cadre de Recherche et
Vulgarisation Forestière 2014-2019), afin de comprendre
la genèse des dépérissements de chênes pédonculés
observés en 2013-2014, et recensés par une enquête de
l’OWSF/DNF en fin d’été 2014.
Pour rappel, le phénomène de dépérissement est caractérisé par une dégradation de l’état sanitaire de l’arbre qui
se manifeste par une réduction de la quantité du feuillage, la mortalité de la ramification fine, voire de l’arbre
SANTÉ DES FORÊTS
in fine. Cette dégradation n’est pas associée à un unique
pathogène, comme dans le cas d’une maladie, mais plutôt
à une combinaison de facteurs anthropiques, biotiques et
abiotiques, couramment classés en trois groupes :
•les facteurs « prédisposants » (ex. inadéquation stationnelle) qui sont des facteurs contribuant à l’affaiblissement général de l’arbre de façon chronique ;
•les facteurs dits « déclencheurs » (ex : sécheresse, combinaison de défoliateurs et de l’oïdium) qui agissent
sur des arbres devenus plus vulnérables, de façon
intense pendant des périodes de temps relativement
courtes ;
•enfin, les facteurs « aggravants » (ex. l’armillaire) qui
accentuent la perturbation et peuvent conduire à la
mort de l’arbre1.
Pour aborder l’étude des dépérissements, il faut recenser
un maximum d’informations sur l’historique des peuplements (origine, sylviculture, accidents biotiques, etc.)
et sur leurs conditions stationnelles (climat, sols, etc.)
afin de retracer le processus de la façon la plus complète
possible.
Le projet de recherche est constitué de deux volets. Le
premier consiste en une recherche bibliographique de la
littérature (récente en particulier) afin de comprendre
les causes, mais aussi d’identifier les différents outils
récents de diagnostic ainsi que les propositions de remédiation. Dans un deuxième volet, les dépérissements
sont analysés de deux façons successives :
-à l’échelle régionale, en considérant tous les peuplements répertoriés par l’enquête de l’OWSF/DNF, afin
d’analyser si des facteurs stationnels prédisposants
pour le chêne pédonculé peuvent être identifiés (sols,
altitude, etc.);
-à l’échelle de l’arbre et du peuplement, où l’objectif est
de mettre en relation différents facteurs de stress (climatiques, édaphiques, biotiques…) avec la croissance
radiale de chênes pédonculés dans différents états sanitaires (approche dendrochronologique). Ceci devrait
permettre d’identifier à partir de quelle période et sous
l’effet de quels facteurs les trajectoires des arbres morts,
dépérissants et sains se sont différenciées.
pourraient expliquer les dépérissements. Néanmoins,
en référence à l’autécologie de cette espèce, un premier
facteur de vulnérabilité des sites dépérissants répertoriés
pourrait être l’altitude, corrélée à un climat plus froid et
des sols plus pauvres. L’incertitude trop importante sur
plusieurs éléments tels que la localisation précise des
peuplements, le microrelief et l’absence de la donnée pH
ne nous a pas permis d’évaluer l’adéquation stationnelle
avec précision sur base cartographique. Mais des visites
sur le terrain dans les cantonnements de Beauraing, la
Roche-en-Ardenne et Spa, ont permis de mettre en évidence une augmentation des contraintes stationnelles
depuis Gedinne vers Spa (diminution de la profondeur
du sol, augmentation de la charge caillouteuse et de l’acidité du sol...) (Fig. 1).
Par ailleurs, l’évolution du climat de ces deux dernières
décennies est un autre facteur potentiel de vulnérabilité (en particulier l’augmentation de la fréquence des
sécheresses printanières), qui reste à confirmer par l’approche dendrochronologique.
Celle-ci se base sur une étude approfondie de quatre peuplements répartis entre Spa et Gedinne (Fig. 1). Ils ont
été sélectionnés en juin avec l’aide des cantonnements
de Beauraing, la Roche-en-Ardenne et Spa. Idéalement,
les peuplements recherchés étaient des plantations de 5
à 10 ha, en station, à plus de 300m d’altitude, avec des
arbres n’ayant pas atteint le terme d’exploitabilité. Il s’est
avéré que les peuplements touchés étaient presque exclusivement issus d’anciens taillis-sous-futaie, et qu’à la
Figure 1. (©UCL)
Localisation des peuplements étudiés par l’UCL et des peuplements
dépérissants recensés par l’OWSF en 2014.
L’approche à l’échelle régionale n’a pas permis la mise
en évidence d’un ou de plusieurs facteurs qui à eux seuls
1 Landman, G. (1994). Concepts, définitions et caractéristiques générales des dépérissements forestiers. Revue Forestière Française, 46(5 NS),
10.
mai-juin
2016 Silva Belgica 19
SANTÉ DES FORÊTS
Figure 2. (©UCL)
Étapes clôturées pour l’étude de la
trajectoire de vie des arbres, depuis
la sélection des peuplements
jusque l’analyse de la croissance
radiale.
1. Peuplement de Basse-Bodeux.
2. Carottage
3. Traitement des rondelles et des
carottes en laboratoire.
4. Scan des carottes et délimitation
des cernes (orange), du bois de
printemps (bleu) et du bois d’été.
5. Obtention des courbes de
largeur de cernes en fonction du
temps pour chaque individu. Il
s’agit ici d’un arbre dépérissant.
1
2
3
4
5
Roche-en-Ardenne et Spa le chêne pédonculé n’était en
station sur aucun des peuplements concernés.
Une fois sélectionnés, les peuplements ont ensuite été
caractérisés afin de choisir les arbres d’intérêts. La majorité des peuplements étant en mélange avec du chêne sessile, un certain nombre de sessiles sains et dépérissants
ont été intégrés dans l’échantillon. Au final trente arbres
ont été sélectionnés par peuplement. Deux carottes par
arbre ont été prélevées et traitées en laboratoire afin de
procéder aux mesures de largeur de cerne. Afin de compléter cet échantillon, des rondelles sur arbres morts ont
été prélevées dans quatre autres peuplements dépérissants. L’analyse des données dendrochronologiques est
en cours (Fig. 2). Ensuite, différents indices de stress
hydriques, climatiques et édaphiques seront évalués afin
d’expliquer la réaction des arbres.
Des mesures de gestion
Suite aux surveillances mises en place par l’OWSF, le
dépérissement du chêne pédonculé se poursuit en Wallonie et s’observe de façon marquée dans certains peuplements. Les déficits foliaires relevés sont tels que des
exploitations anticipées sont déjà en cours au sein de
certaines parcelles les plus touchées. Le dépérissement
important d’une essence engendre une désorganisation
des plans de gestion et nécessite une révision anticipée
des plans d’aménagements. La gestion forestière qui s’attache à limiter au maximum les pertes économiques en
extrayant rapidement les produits forestiers de qualité,
20 Silva Belgica mai-juin 2016
peut néanmoins occasionner des dégâts qui se révéleront à l’avenir dommageables tant pour les peuplements
en place que pour les sols.
C’est pourquoi, dans ce contexte de dépérissement du
chêne, l’OWSF propose de veiller aux points suivants.
1 Bien distinguer les chênes pédonculés et les chênes
sessiles
Le gestionnaire doit particulièrement être attentif à la
composition du peuplement dépérissant. Suivant les
données d’autécologie des essences forestières, le chêne
SANTÉ DES FORÊTS
sessile doit être favorisé au détriment du chêne pédonculé sur les sols présentant de faibles réserves hydriques.
En effet, le chêne pédonculé souffre de stress hydriques
récurrents mesurés au cours de ces dernières années.
Aujourd’hui, on retrouve souvent cette essence pionnière et héliophile dans des stations trop sèches en été,
voire au printemps. Le réseau de surveillance de l’OWSF
montre bien que cette essence est actuellement la plus
sensible et donc la plus touchée. Dans les peuplements
montrant des dépérissements marqués, il est important
de marteler en priorité les chênes pédonculés. Un martelage en feuilles reste préférable afin de faciliter l’identification des chênes pédonculés à éliminer lorsqu’ils ne
sont pas en station.
2Diminuer les densités des chênaies
L’abandon du régime du taillis ou du taillis sous futaie
pour celui de la futaie suivi d’une période de capitalisation du bois sur pied a entraîné une augmentation de la
densité de nos chênaies. Ces modifications de structure
augmentent la compétition entre chênes dans l’étage dominant. Ces peuplements trop fermés sont plus sensibles
à des modifications de l’équilibre sanitaire. En favorisant
des peuplements clairs le gestionnaire permet une meilleure économie en eau dans la parcelle, un meilleur développement des houppiers et une meilleure résistance des
arbres de manière générale.
3Limiter l’effet des exploitations sur les arbres et le
sol, même pour quelques sujets
Aujourd’hui, l’exploitation forestière est largement mécanisée. Le choix d’un matériel mal adapté ou une mauvaise organisation du chantier peuvent provoquer des
blessures aux arbres ou des dégâts au sol qui altèrent son
bon fonctionnement. Ainsi, les engins ne doivent pas
pénétrer dans les parcelles quand les terrains sont détrempés. Il est également recommandé de canaliser leur
circulation sur des layons d’exploitation fixés de manière
permanente dans le peuplement pour éviter des dommages au sol sur l’entièreté de la parcelle. Ces modalités
d’exploitation sont indispensables lors des passages en
coupe dans les chênaies dépérissantes.
La récolte anticipée et non programmée d’un volume
important de chênes dans les peuplements adultes qui ne
sont pas encore arrivés à maturité, bouscule totalement
la gestion courante et la planification des interventions
prévues dans les aménagements. Afin d’éviter de mettre
en péril les arbres non délivrés ou non dépérissants des
parcelles, la pratique de coupes extraordinaires trop
fréquentes est à proscrire ; un passage tous les trois ans
maximum est recommandé pour limiter le risque de déstabilisation du peuplement et de tassement du sol.
4Favoriser des essences bien en station
L’adéquation entre la station et l’essence doit être appliquée avec un maximum de rigueur. Le choix d’une essence « optimale » permet de limiter l’impact d’accidents
climatiques de plus en plus souvent rencontrés. Les essences exigeantes au niveau stationnel risquent d’autant
plus de souffrir si elles ne sont pas en station aujourd’hui.
5Rester vigilant à l’apparition de champignons ou
d’insectes
Des facteurs biotiques aggravants comme les champignons (oïdium, collybie, armillaires …) ou les insectes
(principalement des insectes sous-corticaux et des chenilles défoliatrices) peuvent avoir un impact important
sur la physiologie des arbres et les entrainer dans un
déclin irrémédiable.
Il est donc très important de suivre l’apparition des
premiers symptômes d’attaques de ces parasites de faiblesse. Le rapportage et l’encodage de ces symptômes et
de leur évolution dans les bases de données de l’OWSF,
permettra à l’avenir de prendre les mesures de gestion
qui s’imposent en bonne connaissance de cause.
Si vous souhaitez plus d’informations sur la symptomatologie n’hésitez pas à contacter l’un des correspondants-observateurs de la forêt privée.
http://www.srfb.be/fr/surveillant_des_arbres
Source
« La lettre d’info de l’OWSF » n°3
Observatoire Wallon de la Santé des Forêts
Service public de Wallonie (SPW)
Direction générale de l’Agriculture, des Ressources naturelles et de l’Environnement » (DGARNE)
Département de l’Étude du milieu naturel et agricole
(DEMNA)
Direction du Milieu Forestier (DMF)
23, avenue Maréchal Juin
5030 Gembloux
Tél. +32 (0)81 626 420 Fax : +32 (0)81 335 811
owsf.dgarnespw.wallonie.be
http://environnement.wallonie.be/sante-foret
Mots clés : maladie végétale, pathologie végétale, recherche forestière
mai-juin
2016 Silva Belgica 21
PARTAGE D’EXPÉRIENCE
Histoire d’un bardage
par Etienne de Cartier et Jean-François de le Court
De par mes activités dans le domaine de la charpente, je suis en
contact régulier avec mes deux amis Ludovic. Le premier, L. Kuypers (Ludo 1) s’est
orienté dans le sciage à façon des résineux. Il scie l’épicéa, le Douglas, le mélèze et
d’autres espèces suivant la demande. Il s’est spécialisé dans le bardage.
Le second, L. Dubois (Ludo 2), scieur de chêne, a orienté sa valeur ajoutée dans le
plancher de chêne de 1er choix.
Dans cette histoire, Ludo 2, bâtissant sa maison, demande à Ludo 1 des conseils
et des possibilités pour le bardage de sa maison. Les discussions s’entament et le
choix se fait sur le Thuya plicata. Mais où le trouver ?
Etienne de Cartier. C
’est ainsi que je fus chargé de trouver « l’oiseau
rare » : bois de massif, petits nœuds, accroissement régulier, arbre d’une circonférence supérieure à 1,20 mètre afin de purger l’aubier, etc.
J’ai donc mis une annonce sur la boite mails des administrateurs de la SRFB, et quelle ne fut pas ma surprise
de recevoir des réponses rapides et dignes d’intérêt.
C’est donc rempli de curiosité, que nous sommes partis
en pèlerinage « aux Croisettes » chez Jean-François de
le Court. Nous avons été d’emblée séduits par la qualité
de ce qu’il nous offrait et avons conclu le marché très
rapidement. Les bois ont été sciés et entreposés sur latte
pour le séchage.
22 Silva Belgica mai-juin 2016
Un petit marché, bien identifié
Jean-François de le Court. Il y a quelques temps, un des
administrateurs de la SRFB, Etienne de Cartier, était à la
recherche d’un lot de thuya plicata, pour le compte d’un
scieur, désireux de réaliser des bardages dans le respect
de toutes les formes de l’art.
Pour cette recherche, il fit un mail adressé aux administrateurs de la SRFB.
Je suis très amateur de plantations de Thuya plicata et
en ai quelques parcelles dont les plus anciennes datent
de 1958 ; leur croissance est remarquable1 et l’espèce ne
1 La plus forte, selon moi, en circonférence, mais pas en hauteur ; le
défilement est donc élevé.
PARTAGE D’EXPÉRIENCE
© esquisse.be
doit être protégée contre les cervidés que durant une
vingtaine d’années. A l’âge de 54 ans, les plus beaux
dépassent largement les deux mètres de circonférence
à 1,5 m.
Le comportement du marché n’est cependant pas encourageant ; la dernière éclaircie que j’ai réalisée en 2011
n’a reçu comme commentaire de l’acheteur qu’une remarque désabusée du genre : « que voulez-vous que je
fasse avec ces arbres ! ».
Pour persévérer dans les plantations de ce type, il ne
reste donc comme motivation, que leur beauté, le parfum qu’ils dégagent, la recherche de diversité,…
Le mail d’Etienne de Cartier a donc immédiatement
éveillé mon attention, et j’ai préparé une éventuelle
éclaircie. Cela donnait 11 candidats totalisant plus ou
moins 20 mètres cube1.
Après examen sur place avec les amateurs, nous sommes
tombés d’accord sur un prix et sur l’exploitation immédiate de ce mini lot ; le prix offert était tout à fait satisfaisant eu égard aux coûts d’exploitation et de transport.
© esquisse.be
Inventaire
circonférence (cm)
Nombre
arbres
95
1
115
2
155
2
165
1
175
1
195
2
205
2
Circonférence
moyenne (cm)
Accroissement
annuel moyen
(54 ans)
161
3 cm
1 Le cubage est difficile et il n’existe pas de barème adapté à ces arbres
en Belgique.
mai-juin
2016 Silva Belgica 23
PARTAGE D’EXPÉRIENCE
Ce petit marché m’a profondément réjouit, car c’est la
première fois que je vois une recherche spécifique d’un
arbre1 pour un usage précis de haute qualité de façonnage et de mise en œuvre.
L’inventaire présentait 11 bois que j’ai estimés pour un
volume marchand de 21 m3.
Ce sont des bois d’éclaircie qui ne présentent donc pas
la meilleure croissance du peuplement, les plus beaux
sujets ayant un accroissement annuel moyen en circonférence de plus de 3,8 cm.
1 Arbre que j’ai planté, plante encore, et dans l’avenir duquel je crois.
Bois belge et américain
Si botaniquement, rien ne différencie le thuya belge
du thuya américain, il y a cependant beaucoup de
caractéristiques qui les séparent.
De manière générale, les arbres exploités en Amérique sont souvent très vieux (parfois plusieurs
fois centenaires) et de dimensions très importantes
(jusqu’à 6 m de diamètre et jusqu’à 60 m de hauteur). Avec de telles dimensions, il est évidemment
plus aisé de trouver une zone de l’arbre où la qualité
du bois est irréprochable !
En outre, les accroissements annuels sont très faibles
en Amérique de par un climat relativement rude.
En Belgique, les accroissements annuels sont plus
importants. De ce fait, les sciages issus de ces bois
auront une esthétique différente. Un accroissement
fin et régulier pour les bois américains, un accroissement plus large et parfois un peu plus anarchique
pour les bois belges. Pour les mêmes raisons, la
masse volumique de l’espèce pourra être différente.
Aux alentours de 370 kg/m³ pour les bois américains, en-deçà de cette valeur pour l’espèce d’origine
européenne.
En termes de durabilité, il n’y a pas de différence.
Sur une échelle de 1 à 5 (1 étant la classe la plus durable), le bois de thuya (duramen) appartient à la
classe de durabilité 2.
La qualité généralement commercialisée sur le marché belge pour la provenance américaine est la qualité Clear (exempte de nœuds, fil droit, grain fin,
exempte de défaut), les qualités N°2 Clear et N°4
Clear, inférieures, sont moins fréquentes dans nos
commerces. En Belgique, le marché est quasi inexistant pour cette espèce. Très localement et exceptionnellement, il est possible de se procurer du thuya
belge. Il est cependant quasi impossible d’obtenir
une qualité équivalente à la qualité Clear américaine.
Hugues Frère
Hout Info Bois
Mots clés : essence résineuse, diversité, production
24 Silva Belgica mai-juin 2016
Encart de la rédaction
Également appelé thuya géant et surtout Western
Red Cedar, cette essence a une croissance juvénile
rapide. Il atteint en Belgique une hauteur de 20 à 25
m. Dans son aire naturelle, le Nord-Ouest des ÉtatsUnis et l’Ouest du Canada, il peut atteindre les 60
m de haut.
Cette essence demande une humidité régulière, présente une sensibilité à l’échauffement par le rayonnement solaire, surtout à l’état juvénile et craint la
sécheresse estivale. En matière de régulation hydrique, le thuya plicata se situe en position intermédiaire entre le Tsuga heterophylla et le Douglas. En
effet, sa transpiration est mieux régulée que celle du
Tsuga heterophylla.
Cette essence doit donc s’introduire sur des stations disposant de réserves en eau suffisantes (sols
profonds et frais), mais il ne faut surtout pas faire
l’erreur de croire que ce seraient les sols fangeux qui
lui conviennent le mieux.
Source : éléments sur le comportement hydrique comparé
de Pseudotsuga menziesii, Thuya plicata et Tsuga heterophylla
(1984), g. Aussenac, p. Oleffe, Station de sylviculture et de production - Centre national de recherches forestières (INRA).
Usage du bois de thuya
Le thuya présente un bois tendre et léger à odeur
caractéristique, sans canaux résinifères. La stabilité
dimensionnelle de son bois est très bonne. Durable
(duramen), il résiste bien à l’attaque des champignons et aux intempéries. Il se laisse facilement usiner. Il convient en construction intérieure et extérieure sans nécessité de résistance mécanique élevée,
comme les bardages, les débordements de toitures,
les châssis, les terrasses, les portes, etc.
Souvent utilisé en extérieur sans traitement, il grisonne naturellement.
Autrefois, les Amérindiens utilisaient fréquemment
son bois et le sculptaient pour réaliser entre autres
des totems.
Nature
chasse
terroir
Les Journées de la Chasse
13 & 14 août 2016
Ferme d’oudoumoNt
B-4537 VerlaiNe
Nombreux exposants :
artisans, couteliers, artistes
et photographes animaliers,
armuriers, équipements,
optiques, produits du terroir, ...
Diverses animations : sonneurs
de trompe de chasse, chiens
de chasse, chasse à l’arc,
ciné-tir, fauconnerie,
piégeage, vènerie,
parcours accro-branches
et psychomotricité, ateliers
forestiers, ... et autres activités
à découvrir avec les enfants.
www.journeedelachasse.be
[email protected] - 0477 727 964
Editeur responsable : Thierry Lamarche - [email protected]
FOREST FRIENDS
Parle-moi de la forêt !
par Martine Carbonnelle
Les sureaux… noir,
à grappes et yèble
N
ous connaissons tous cet arbuste. Relégué dans un
coin perdu du jardin, en lisière de nos bois ou dans
une haie. Nous hésitons quant à l’attitude à avoir
face à ce ligneux : une sale crasse envahissante, comme
me disait maman, ou l’arbre généreux dont, petite, j’évidais les branches pour les transformer au gré de mon imagination en une longue vue, un tuyau ou une sarbacane
ou encore dont les fleurs parfument le délicieux apéritif
local de Theux : la fleur de Franchimont.
Étymologiquement, beaucoup font descendre sambucus de sumbuca qui désigne en latin un instrument de
musique - la sambuque qui était la harpe des anciens
grecs - mais le terme de sambucus - sureau - existe bel et
bien en latin. Par contre en provençal, le mot sambuca
désigne une sorte de flûte … tentant alors de faire dériver du mot sureau : l’arbre dont les rameaux peuvent
servir à faire des flûtes. Comme quoi, il faut se méfier
des conclusions trop faciles et trop jolies mais laissons
donc la recherche étymologique en suspens et étudions
les trois variétés.
Sureau noir
Le sureau noir (sambucus nigra), d’une hauteur maximum de 7 m et d’une longévité pouvant aller jusqu’à 100
ans, est le plus répandu. Il a un tronc presque toujours
oblique. Les rameaux sont remplis de moelle, les feuilles
composées sont garnies de 5 à 7 folioles, un peu velues
sur les nervures. Ses fleurs sont des corymbes blancs
très odorants. Ses fruits sont des baies noires pendantes
26 Silva Belgica mai - juin 2016
Sureau à grappes (© Pierre Lhoir - UCL)
comestibles (mieux vaut les cuire). Il préfère les sols
frais, riches en humus et azotés et se plait au soleil ou à
la mi-ombre.
Il n’a aucun intérêt pour la production forestière même
si on tire de sa souche, un bois dur ressemblant au buis.
Depuis très longtemps déjà, il est considéré comme une
pharmacie de campagne tant il a des propriétés médicinales dont je parlerai ultérieurement.
Sureau à grappes
Le sureau à grappes ou sureau rouge (sambucus racemosa) est plus petit et est une espèce plutôt montagnarde,
ayant besoin d’humidité et de fraîcheur. Il se rencontre
dans nos Ardennes et se caractérise par ses fleurs jaunes
pales et ses fruits rouges. Ses fleurs sont encore plus
mellifères et il possède les mêmes propriétés médicinales que le sureau noir mais une odeur plus forte, ce
qui fait qu’on l’utilise moins en cuisine.
Sureau yèble
Le troisième, le sureau yèble ou hièble ou petit sureau
(Sambucus ebulus) n’est, en fait, pas un arbre mais une
plante herbacée à odeur fétide mesurant 1 à 2 m de haut.
Il est appelé « sureau » car ses feuilles et ses fruits ressemblent à s’y méprendre au sureau noir. Outre le fait
qu’il n’est pas arborescent, il se distingue du sureau noir
Sureau à grappes : fleurs (© Pierre Lhoir - UCL)
Sureau à grappes : fruits (© Devillez - UCL)
par les étamines rosées de ses fleurs et ses fruits dressés
à maturité (ils sont tombants chez le sureau noir). La
période de floraison les distingue également. Le sureau
noir fleurit en juin-juillet tandis que le sureau yèble fleurit plus tardivement, en août voire septembre. Contrairement à ses deux cousins, on ne le retrouve pas en forêt.
Le sureau yèble est toxique, attention donc !
quand l’automne arrive, ce sont tous les oiseaux frugivores (grives fauvettes et autres passereaux migrateurs)
qui se régalent de ses baies vitaminées. De plus son feuillage et les nombreuses fourches qu’offrent ses branches,
en font un lieu de choix pour les oiseaux nicheurs. Les
abeilles sauvages et autres guêpes profitent aisément de
ses rameaux creux… Bref, un véritable hôtel !
Dans la forêt
L’homme et le sureau
Cet arbuste (noir ou à grappes) est un réservoir de vie …
un véritable ami de la biodiversité. Débourrées très tôt
dans la saison, les feuilles attirent de nombreux insectes
notamment des papillons nocturnes comme des sphinx
et la phalène du sureau, dont les chenilles s’en nourrissent
parfois exclusivement. En mai-juin, c’est au tour des
butineurs d’arriver (abeilles, syrphes, mouches) et avec
eux les oiseaux et leurs prédateurs (renard, blaireau). Et
L’homme raffole également de cet arbuste, et ce depuis
des siècles. Les premières traces que l’on a retrouvées de
cette affection de l’homme pour le sureau remontent à
l’âge de pierre ! Si la valeur gustative de ses baies est pour
beaucoup dans cette histoire, ses vertus médicinales ne
sont pas en reste. Dès l’Antiquité, ses vertus thérapeutiques furent louées par Hippocrate. Il faut reconnaître
que cet arbuste a un large spectre d’utilisation et que ses
Sureau noir en fleurs (© Pierre Lhoir - UCL)
Sureau noir : fruits (© Pierre Lhoir - UCL)
mai
- juin 2016 Silva Belgica 27
FOREST FRIENDS
Sureau yèble : fleurs (© Michel Pourchet - Tela Botanica)
propriétés thérapeutiques se trouvent aussi bien dans
son écorce que dans ses feuilles, ses fleurs ou ses baies.
On lui reconnaît une action anti-inflammatoire et diurétique et ses actions antivirale, sudorifique et mucolytique le range au rayon des médicaments reconnus par
l’OMS. Il fut testé scientifiquement lors d’une épidémie
de grippe en Israël.
Vous pouvez l’acheter dans le commerce ou fabriquer
vous-même « le rob de sureau » en vue des maux d’hiver
(voir http://eauvivante31.free.fr/passegraines/presentation/rob.html).
En cuisine, on peut réaliser des tas de préparations avec
les baies : confiture, cake, sirop, chutney. Une recherche
Internet vous fournira plein de recettes.
Pour ma part j’aime employer les fleurs. Placées sous les
pommes à conserver, elles leur confèrent un délicieux
parfum. J’ai également parfumé mes confitures de fraise
avec des pétales, cela adoucit le côté trop sucré, amène
une note aigrelette délicieuse. Et vous connaissez certainement le vin de sureau pétillant.
Je vous propose la recette du sirop de fleur de sureau,
délicieux pour réaliser un granité, aromatiser un verre
de champagne, saucer des fruits ou une panna cotta.
Mots clés : essence feuillue, botanique, dendrologie
28 Silva Belgica mai - juin 2016
Sureau yèble : fruits (© Genevieve Botti - Tela Botanica)
Pour 1 litre de sirop de sureau
• 1 l d’eau bouillante
• 20 fleurs de sureau (en bouquets, de taille moyenne)
• 1 citron
• 750 g de sucre en poudre
Préparation
Nettoyez les fleurs de sureau en les secouant pour faire
partir les petits insectes qui pourraient s’y trouver, puis
détachez chaque fleur de la tige et mettez-les dans un
grand saladier.
Faites bouillir l’eau et versez sur les fleurs. Ajoutez le jus
de citron et laissez macérer à température ambiante en
remuant de temps en temps pendant trois jours.
Filtrez, ajoutez le sucre au mélange et portez à ébullition
et maintenir à petits bouillons 2 à 5 minutes. Laissez
refroidir. Portez de nouveau à ébullition et versez dans
des bouteilles.
Source : jackie-cuisine.over-blog.com
***
Alors le sureau : un arbre peut-être inutile en foresterie
mais tellement utile et amusant. Vite redécouvrons-le
en famille !
Je découvre aussi qu’un purin de feuilles de sureau (1 kg
macéré dans 10 l d’eau) aurait la propriété d’éloigner
mulot souris et campagnols (je vais essayer).
AGENDA
Agenda des guides forestiers de juin - juillet 2016
E
nvie de vous promener en forêt et de découvrir ses multiples facettes ?
Voici la liste des prochaines activités auxquelles participent des guides forestiers de la Société
Royale Forestière de Belgique : une multitude d’activités aussi riches que diversifiées…
La Société Royale Forestière de Belgique remercie dès à présent les nombreux partenaires, guides
forestiers, associations et propriétaires qui participent activement à l’organisation de ces activités.
Date
Type
Thème
Lieu
12 juin
De 10h à 12h
Balade forêt
La gestion durable d’un éco-système forestier
Réserv.obligatoire : 010/47 47 47
[email protected]
Ottignies, Bois de l’Escavée (Province du Brabant
Wallon)
13 juin
Départ 14h
Balade nature,
arbres et
cuisine
Le sureau : cueillette et préparation
Réserv. indispensable : [email protected]
Izier, Durbuy (Province de
Luxembourg)
19 juin
De 14 à 16h
Balade forêt
Petite balade forestière
Dans le cadre du WE « Wallonie Bienvenue » à Durbuy
Oneux, Durbuy (Province
de Luxembourg)
9-10-11 juillet
Stand et
animations
Stand et animations de la Société Royale Forestière de Belgique
dans le cadre du festival LaSemo
www.lasemo.be
Enghien, parc
du château
10 juillet
De 10h à 12h
Balade forêt
La gestion durable d’un éco-système forestier
Réserv. indispensable : 010 47 47 47
[email protected]
Ottignies, Bois de l’Escavée (Province du Brabant
Wallon)
22-23-24-25
juillet
Stand et
animations
Stand et animations de la Société Royale Forestière de Belgique
dans le cadre de la Foire de Libramont
www.foiredelibramont.be
Libramont
(Province de Luxembourg)
Plusieurs de ces activités proposées dans cet agenda sont organisées avec le soutien du Ministère wallon de
l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme.
•
•
•
Production de PLANTS FORESTIERS d’origines
recommandées.
PREPARATION DE TERRAIN : broyage,
andainage, fraisage de lignes, abattage
mécanique, création de fossés, entretien de
chemins forestiers, création de gagnages, …
ENTRETIEN et restauration des réserves
naturelles.
•
•
•
•
PLANTATIONS et dégagement.
Exploitation en BOIS ENERGIE.
DEBARDAGE avec porteur.
AMENDEMENT des sols : par hélicoptère
ou soufflerie.
•
Production de SAPINS DE NOËL.
www.pirothon.com
Al Masse 1 – B 6960 Harre
[email protected]
+32 (0)86/43.39.09
mai-juin
2016 Silva Belgica 29
FILIÈRE-BOIS
Le comptoir à graines a fêté ses
vingt ans
Extrait du discours de Monsieur Alain Servais à l’occasion des vingt
ans de Comptoir à graines de Marche-en-Famenne
Eh bien oui, cela fait déjà vingt saisons de commercialisation au bénéfice des pépiniéristes et de la forêt wallonne privée et publique.
Un anniversaire, c’est l’occasion de se remémorer ce qui s’est passé et de faire un bilan
de la période écoulée. Si vous êtes si nombreux ici, ce soir, c’est que vous êtes concerné
et que cette institution joue un rôle majeur dans la sylviculture wallonne et la filière bois.
Dois-je commencer par dresser le bilan de vingt ans ou remercier ceux qui y ont participé.
Il est évident dans mon esprit, que vous tous dans l’assemblée, vous êtes à des degrés divers des acteurs de ce bilan. Puisqu’il faut faire un choix, commençons donc par le bilan.
Samenvatting
Uittreksel van de toespraak van Alain Servais, gehouden ter gelegenheid van de 20ste verjaardag van de Comptoir à graines in
­Marche-en-Famenne. Dit artikel maakt de balans op van de twintig seizoenen van zadenverkoop ten behoeve van de boomkwekers, de
privé- en de openbare bosbouwers.
De Comptoir à graines verkoopt 32 hoofdboomsoorten. Twintig jaar, dat betekent 55 ton zaden, 100 tot 120 miljoenen bosplanten,
ofwel 50 tot 60.000 hectare plantage.
Rekening houden met de genetische diversiteit – 110 verschillende herkomsten – kan tot het opvoeren van de houtproductie leiden.
Het artikel vermeld ook de partners van de Comptoir à graines die onmisbaar zijn voor de duurzaamheid en de verwezenlijking van zijn
werken, waaronder de privéboseigenaren.
Bilan
J
e pourrais faire un exposé très technique sur nos
méthodes, nos traitements, et j’en passe mais aujourd’hui je ferai au plus simple par un résumé en
chiffres clés.
•32 grandes espèces forestières commercialisées et
également près d’un vingtaine d’espèces arbustives.
•Prise en compte de la diversité génétique dans les
opérations de récolte et de traitement (plus de 110 provenances génétiques différentes, mélange par région
de provenances, nombre minimum de semenciers,…).
•Fidélisation de la clientèle des pépiniéristes : quasi tous
les pépiniéristes actifs en plants forestiers sont clients
du Comptoir à des degrés divers. Le Comptoir est
devenu le principal interlocuteur en matière de commerce de graines en Wallonie et de recommandations.
30 Silva Belgica mai-juin 2016
•55 tonnes de graines commercialisées. Parler en
poids est assez abstrait pour beaucoup d’entre nous.
Je préfère utiliser plutôt la notion de potentiel de boisement. En pépinière, on peut estimer ce que chaque
kilo de graines peut fournir, en moyenne, comme
nombre de plants aptes au boisement. Sur cette base
on obtient alors une estimation du potentiel de production.
•100 à 120 millions de plants forestiers destinés aux
reboisements potentiellement produits dans nos pépinières. Près des ¾ de la production concernent les résineux. L’équivalent en potentiel de boisement estimé
à près de 50 à 60.000 hectares. Cela représente près
de 10% de la forêt wallonne issus de graines traitées au
Comptoir et qui sont donc passées littéralement dans
nos mains.
FILIÈRE-BOIS
© Alain Servais
•L’augmentation de la productivité en bois est difficile
à chiffrer. On peut cependant raisonnablement dire
qu’un minimum de 45.000 m³ de bois par an est déjà
acquis pour les années à venir.
•15.750 visiteurs accueillis et sensibilisés à l’importance de la gestion durable de notre patrimoine forestier wallon (près de quarante nationalités différentes
parmi les visiteurs).
Les résultats obtenus l’ont été grâce à l’ensemble des
partenaires que je vais vous présenter et remercier.
Partenaires
1. Les institutions de la recherche scientifique
Le Comptoir a pu fonctionner grâce aux acquis de la
recherche en matière de génétique réalisés par le Professeur Alphonse Nanson durant toute une carrière,
près de quarante ans de 1962 à 2001. Il s’agit notamment des travaux d’amélioration génétique liés à la
sélection des peuplements à graines, l’installation de
vergers à graines et la comparaison des provenances…
Sans ce travail, de nos prédécesseurs, rien n’aurait pu
être réalisé. C’est d’ailleurs sur base d’un avant-projet de
Alphonse N
­ anson, Dominique Jacques et Alain Servais
que le Comptoir a été créé.
Les universités ont toujours associé le Comptoir dans
leurs actions notamment au travers de l’accord cadre
quinquennal de recherches.
Plus avant, je pense aux fiches techniques réalisées en
1995, par l’université de Gembloux, sous l’égide du Professeur Rondeux, sur la production de semences forestières feuillues en Région wallonne. Il y eut aussi, en 1999,
toute la mise à jour de la base de données qui concerne
les peuplements à graines. Ces deux outils nous servent
encore actuellement.
Il y aussi le CRAW (variétés multiconales de merisier,
vergers à graines de merisiers et de pommiers sauvages,…) et le CDAF de Pascal Balleux avec la réalisation du guide technique pour des travaux de forestiers
de qualité. Sans oublier le Centre de Michamps pour les
fruitiers sauvages ainsi que l’UCL qui réalise des analyses
moléculaires d’identification pour le mélèze hybride.
2. Les autorités politiques successives
Sans la décision politique de créer un centre de graines,
rien n’aurait été possible. Cette décision prise en 1992
en revient à Monsieur le ministre Guy Lutgen. Au sein
de son cabinet, plusieurs collaborateurs ont été des chevilles ouvrières essentielles ; je pense à Paul Reginster
malheureusement décédé et à Philippe Blerot.
C’est en 1992, que l’administration (Claude ­Delbeuck)
et le cabinet du ministre Lutgen me confient la mission
d’installer un centre de graines en Wallonie. Toute ma
mai-juin
2016 Silva Belgica 31
FILIÈRE-BOIS
carrière deviendra intiment liée au devenir de ce comptoir.
Au cours de ces vingt ans, il y a eu six ministres de tutelle
successifs : Guy Lutgen, José Happart, Benoit Lutgen,
Michel Foret (peu de temps), Carlo Di ­Antonio et René
Collin. Tous ont été attentifs aux moyens humains et
budgétaires destinés au fonctionnement du Comptoir ;
cela lui a toujours permis d’assurer au mieux ses objectifs en fonction des contraintes des législatures.
3. Les clients
Ce sont principalement des pépiniéristes professionnels
du secteur privé et dans une moindre mesure certains
particuliers. Depuis la première saison, ils nous ont fait
confiance malgré notre peu d’expérience. Dès le départ,
le prix des graines a été fixé en prenant en compte les
coûts de récolte et de traitement afin de s’approcher du
coût vérité. La plupart des pépiniéristes actifs pour les
reboisements en Wallonie ont acheté leurs graines dès
la première année.
Ils n’ont pas hésité à acheter des graines locales parfois
plus chères. Ils se sont directement inscrits dans la politique de qualité poursuivie par les autorités de la Région.
L’Union Ardennaise des Pépiniéristes a toujours été une
partie prenante et constructive de la filière. Je souhaite
remercier spécialement son président de l’époque, malheureusement décédé, Claude Guiot.
4. L’équipe du Comptoir
Le bilan présenté ici reflète le travail de toute une équipe
et son implication régulière. Au début nous avions une
équipe de trois personnes qui s’est agrandie dans les
dernières années à six personnes. Il y a bien sûr eu des
changements dans l’équipe et je tiens à remercier toutes
les personnes qui se sont succédé dans celle-ci pour la
qualité, la rigueur et la discrétion dans leur travail tout
au long de ses vingt premières années d’existence.
5. Les propriétaires privés et les
gestionnaires privés
La forêt privée est d’importance par sa surface et sa diversité, mais aussi pour les reboisements en résineux.
Dès le départ, la Société Royale Forestière de Belgique
(son président de l’époque était Alain de Jamblinne de
Meux épaulé par Michel Terlinden) a soutenu le projet
32 Silva Belgica mai-juin 2016
© Alain Servais
de création du Comptoir. Au cours des vingt ans, le soutien a toujours été indéfectible notamment en matière
de recommandations pour les reboisements. Au niveau
des gestionnaires privés, je pense principalement à la
Fédération des experts privés qui a toujours suivi nos recommandations en matière de boisement. Ses membres
sont aussi venus faire des visites ou se renseigner.
La collaboration entre le privé et le Comptoir a toujours
été facile. Il a toujours pu effectuer les récoltes dans
leurs peuplements à graines.
6. Les propriétaires publics
L’utilisation d’une bonne provenance génétique est prônée par le DNF dans les différents marchés de reboisement. La décision, en vertu du code de la démocratie
locale, revient aux élus. Le Comptoir a participé à l’élaboration d’un nouveau cahier des charges pour la fourniture de plants forestiers. Il est appliqué dans de nombreuses communes.
De même, le Comptoir est tributaire de l’accord des élus
pour obtenir l’autorisation de récolte dans les peuplements à graines dont ils sont propriétaires. Il les a toujours obtenues régulièrement et sans contraintes.
Je remercie donc la collaboration qui a eu lieu avec
l’Union des Villes et des Communes ainsi qu’avec les
élus locaux des différentes communes concernées.
Un merci spécial est à adresser aux gestionnaires du
CPAS de Bruges pour leur aide dans les récoltes faites
dans ses peuplements à graines de la Cedrogne (Can-
FILIÈRE-BOIS
Et il y a bien sûr Etienne Gérard, qui a assuré la Direction
des Ressources forestières jusqu’au 1er février 2015 et qui
a été la clé de voûte organisationnelle et budgétaire. Y
sont associés tous mes collègues des services centraux
dont la comptabilité. Plusieurs inspecteurs généraux se
sont succédé à la tête du DNF dont Philippe Blerot qui a
assuré la plus longue durée.
Depuis peu, un nouvel intervenant, l’Observatoire
pour la Santé des Forêts, a aussi des connexions avec le
Comptoir. Je pense entre autre à la maladie du frêne et à
la rouille Suisse sur le Douglas.
© Alain -Servais
tonnement de Vielsalm). Il s’agit de la plus vaste zone de
récolte pour les graines de Douglas, absolument nécessaire pour satisfaire les besoins en graines.
Il y a aussi la Donation royale qui a permis la réalisation
de nos vergers à graines. Nous leur louons avec bail emphytéotique plus de 30 ha de terrains à Fenffe-Ciergnon.
7. La DGO3 et le Département de la Nature
et des Forêts
La DGO3 est actuellement dirigée par Brieuc Quevy.
Durant la plus grande partie des vingt ans, le directeur
général était Claude Delbeuck, toujours attentif aux
missions du Comptoir.
Le DNF fait partie de la DGO3 et est le gestionnaire de
la forêt publique. Le Comptoir forestier est en son sein
et il est un service qui dépend directement des services
centraux.
Les ouvriers, les agents, les chefs de cantonnement et
les directeurs des services extérieurs sont des personnes
clés dans l’application de certains outils mis en place
(réception des plants,…) et la gestion des peuplements
à graines. Je remercie tous ces collègues du DNF.
Parmi les personnes du DNF impliquées lors de la création du Comptoir, je pense aux responsables des deux
pépinières domaniales (Alphonse Yansenne, Jean-Pierre
Offergeld pour Vielsalm et Franz Van de Catseyn et JeanMarie Mostade pour Philippeville). J’y associe également
Daniel Joris et Lucien Delaite.
Et n’oublions pas le service de contrôle des matériels forestiers de reproduction régionalisé depuis 2001 et intégré au sein de la DGO3, Il a permis d’améliorer l’étiquetage et la traçabilité des graines et des plants en Wallonie.
Son rôle est crucial dans un secteur où la traçabilité des
flux est le principal moyen de contrôle.
8. Les entreprises de travaux forestiers et
les grimpeurs
Malgré la difficulté de planifier les travaux saisonniers
et irréguliers de récolte, les entrepreneurs et les grimpeurs ont toujours répondu présents lors de nos appels
d’offres. Ils font un travail de qualité et se disent tous fiers
de travailler au futur de la forêt. Sans l’implication des
grimpeurs, il serait difficile de procéder aux grosses campagnes de récolte en Douglas. En effet, c’est une espèce
qui réclame beaucoup de main d’œuvre spécialisée dans
un laps de temps très court.
9. L’architecture du bâtiment
Ce n’est pas un partenaire, mais sans conteste, les activités du Comptoir forestier, ont bénéficié de l’attrait architectural de ce bâtiment atypique, véritable œuvre d’art.
Il symbolise nos activités et sans une telle architecture,
elles n’auraient certainement pas eu le même rayonnement, ni l’impact qu’on lui connaît sur la filière qui va
du plant au bois produit. Grâce à ce symbole qui allie
la poutre à la graine; nous avons pu bénéficier d’un lien
intégrateur entre quasi tous les acteurs de la forêt. Il est
dû au talent de l’ingénieur-architecte Philippe Samyn
aidé par son associé Ghislain André.
mai-juin
2016 Silva Belgica 33
FILIÈRE-BOIS
© Alain -Servais
© Alain -Servais
10. La ville de Marche-en-Famenne et la
Province de Luxembourg
Le choix de Marche-en-Famenne pour l’installation
du Comptoir fut un choix judicieux notamment par sa
position centrale bien desservie en moyens de communication. Il est à l’entrée de la Province de Luxembourg,
terre forestière par excellence. À sa création, le choix de
l’implantation a aussi été lié aux subsides octroyés à hauteur de 40% par l’UE à la condition qu’il soit l’implanté
en zone rurale défavorisée (objectif 5b).
La personne clé a été le Bourgmestre de Marche, André
Bouchat qui voulait l’implantation du Comptoir dans sa
localité. Il a vendu le terrain actuel à la région.
11. Le réseau éducatif
orientés vers la France pour y puiser des idées et particulièrement l’ONF qui depuis la fin des années 80 est
un partenaire. Outre nos essais, c’est aussi grâce à la
Sécherie de La Joux que nous pouvons développer nos
techniques de traitement des graines. Par ailleurs, vu l’irrégularité des fructifications en Wallonie pour certaines
essences, ils agissent également en tant que fournisseurs
de graines de provenances françaises recommandables
lors des pénuries. Cela permet de guider et de garantir à
nos pépiniéristes un approvisionnement plus régulier en
graines adaptées à nos conditions.
Des contacts sont également noués avec des centres de
graines dans les landers allemands.
Depuis son entrée en activité, les responsables en sylviculture des hautes écoles et des universités qui forment
des techniciens, bacheliers ou ingénieurs viennent régulièrement avec leurs élèves pour des visites. Cela permet de participer à la formation des étudiants dans le
cadre de leur cursus scolaire en soulignant l’importance
du concept de gestion durable et de la régénération des
forêts. De nombreuses écoles d’architectures sont également venues visiter le Comptoir.
Près de 42% des visiteurs sont issus du réseau éducatif.
13. Les associations de l’environnement
12. Les partenaires étrangers
Des programmes de développement de la filière de
graines d’arbustes indigènes (sorbier, prunellier, fusain,
aubépine,…) et de fruitiers sauvages (pommier, poirier)
sont en cours.
Lors de l’avant-projet, il fallait bien développer un procédé pour le traitement des graines. Nous nous sommes
34 Silva Belgica mai-juin 2016
Les contacts sont certes moins nombreux avec les associations qui s’occupent de nature. Néanmoins, ils ont
souvent lieu dans le cadre du maintien de la diversité génétique pour les espèces locales. De nombreuses graines
de bouleau pubescent, bouleau verruqueux sont fournies dans le cadre des projets LIFE entre autres. Chaque
année, des visites sont organisées avec des CRIE dans le
cadre de la formation des guides nature.
FILIÈRE-BOIS
© Alain -Servais
14. L‘Office Économique et les fédérations
de la filière bois
Conclusions
L’ensemble de la filière bénéficiera sur le long terme de
l’accroissement de la productivité de la forêt wallonne.
La sélection génétique telle que développée actuellement
permet d’améliorer justement la productivité par unité
de surface tout en garantissant la diversité génétique.
Ce bilan souligne le nombre important d’intervenants
qui se mobilisent et qui apportent leurs connaissances
et expertises au service d’un même but : la valorisation
multifonctionnelle de la forêt.
La filière a toujours soutenu le comptoir et il y a peu,
elle a apporté pleinement son soutien à la position du
Comptoir et du DNF qui militait contre la fusion des réglementions entre semences agricoles et forestières, telle
que prévue par la Commission européenne.
La Cellule d’appui à la petite propriété privée est aussi
en connexion étroite avec le Comptoir pour ses reboisements groupés.
Chaque année, le Comptoir participe au Journées du
week-end Bois.
Je tiens aussi à souligner le rôle important de la certification PEFC dans le cadre de la gestion durable. La
régénération en est un axe important.
Il montre aussi qu’un service public peut être dynamique, intégrateur et être un moteur de rentabilité pour
la forêt sur le long terme. Et cela grâce à la synergie et à
l’implication des différents acteurs, privés et publics de
toute une filière.
Il montre que la génétique permet d’accroître la productivité en bois de nos forêts sans négliger la diversité génétique, gage d’une meilleure résilience et d’une meilleure
adaptation face aux nouvelles incertitudes. Je pointerai
aussi in fine dans ce bilan l’importance :
•de la recherche pour être toujours crédible et être en
phase avec les évolutions sociétales et environnementales ;
•de la satisfaction, de l’implication et de la sensibilisation du client pépiniériste à son rôle clé dans la filière ;
•du rôle fondamental des propriétaires forestiers publics et privés. Ils influencent ce marché concurrentiel
par leurs exigences lors des achats de plants. Plus que
dans toute autre matière, la qualité de l’origine génétique doit primer sur le prix.
Mots clés : semence, reproduction végétale, génétique
mai-juin
2016 Silva Belgica 35
ARBORETUM
Bilan et valorisation des arboretums
de Wallonie
par Eléonore Scholzen, Pierre Lhoir, Caroline Vincke et Quentin Ponette
La crise forestière qu’a connue l’Europe entre les XVIe et XVIIIe siècles provoqua la ruine
des forêts. En effet, à partir du XVIe siècle, la demande en charbon de bois fut tellement
importante que la majorité des forêts passèrent du régime de futaie à celui de taillis-sous-futaie. La production étant insuffisante pour combler les besoins, les rotations
furent de plus en plus courtes. Cette surexploitation des massifs forestiers, couplée aux
usages tels que l’essartage, l’affouage, l’écobuage, le pacage ou le cendrillage eut un
impact néfaste sur le sol et la végétation et déboucha, fin du XVIIIe siècle, sur la ruine de
la forêt. En de nombreux endroits, celle-ci fit place à des landes à bruyères, qui sont le
stade ultime des séries régressives (le plus dégradé).
Samenvatting
Tussen de 16de en de 18de eeuw hebben de Europese bossen een geleidelijk verslechtering meegemaakt, wegens overexploitatie. Aan
het einde van de 19de eeuw werden arboretums aangelegd om het acclimatisatievermogen en het productiespotentieel van de exotische
boomsoorten te testen. Over de tijden heen zijn die in de vergetelheid geraakt.
Tegenwoordig zijn fijnsparren en Douglassparren de dominante naaldbomen in Wallonië, maar deze boomsoorten zijn niet ongevoelig
voor de effecten van klimaatverandering, o.a. ziekten en plagen. Verder is diversificatie van boomsoorten, die een betere veerkracht zou
bieden, een strategie die de wind in de zeilen heeft. Maar welke boomsoorten zouden moeten bevoordeeld worden ? Daar spelen de
arboretums een belangrijke rol in.
Daarom heeft de Waalse Gewest het team van de Sciences Forestières de l’UCL de opdracht gegeven de laatste inventaris van 1987 te
actualiseren. Dit is o.a. relevant om de capaciteiten van exotische boomsoorten om zich aan de klimaatverandering aan te passen te
bestuderen.
L
a création du code forestier de 1854 fut un
point clé dans la restauration des forêts. Fin
du 19e siècle, sous l’impulsion du directeur
de l’Administration des Eaux et Forêts, Nestor
Crahay, et du président de la Société Centrale Forestière de Belgique, Amédée Visart de Bocarmé,
notre flore forestière pauvre en espèces ligneuses
fut enrichie par l’introduction d’essences exotiques issues d’autres contrées d’Europe, de l’Ouest
de l’Amérique du Nord et d’Extrême-Orient. Le
but initial était de tester la capacité d’acclimatation et le potentiel de productivité d’essences
considérées comme prometteuses. Pour ce faire,
deux types d’arboretums forestiers furent créés.
Le plus fréquent est l’arboretum systématique, où
les essences sont groupées par genre et famille.
Le second, l’arboretum géographique, que nous
ne retrouvons qu’à Bouillon, organise les espèces
selon leur origine géographique et tente de recréer
36 Silva Belgica mai-juin 2016
les différents types de forêt d’une zone climatique
donnée, tempérée en ce qui nous concerne.
L’implantation des arboretums de Wallonie se fit
entre 1899 et 1918 dans des bois domaniaux et
communaux. Ils ont été installés dans des zones
forestières présentant des conditions édaphiques et
climatiques les plus variées possible (Figure 1). Au
fil du temps, ceux-ci tombèrent presque dans l’oubli. S’ils devaient servir de test quant à la productivité des espèces, peu furent choisies sur cette base.
Aujourd’hui, l’épicéa et le douglas représentent l’essentiel des plantations résineuses en Wallonie. Or
ils ne sont pas à l’abri des changements climatiques
et d’éventuelles maladies cryptogamiques. Par ailleurs, la diversification des essences, qui devrait
permettre d’augmenter la résilience des forêts, est
une stratégie qui a le vent en poupe. Reste à savoir
ARBORETUM
Figure 1.
Carte de localisation des
arboretums publics subsistants de Région wallonne
quelles essences favoriser ? C’est là que les arboretums peuvent jouer un rôle important.
À la fois patrimoine naturel et historique, les
arboretums renferment des collections impressionnantes de résineux aux dimensions colossales et de feuillus rares ou plus répandus. Ainsi,
plus de 200 espèces (environ 55% d’espèces résineuses pour 45% de feuillues) y ont été plantées,
donnant des résultats parfois très satisfaisants. Ils
présentent encore à l’heure actuelle de nombreux
intérêts. C’est pourquoi la Région wallonne a
chargé l’équipe des Sciences forestières de l’UCL
d’actualiser le dernier inventaire réalisé en 1987
par Philippe Baix et de proposer une stratégie de
gestion pour leur revalorisation.
Sur base de l’état des lieux, un plan de gestion
adapté aux ressources, aux potentialités et aux besoins de chaque arboretum sera proposé.
In fine, une stratégie de valorisation de ces arboretums sera établie, incluant les aspects scientifiques,
conservatoires et touristiques. Sur le plan scientifique, il est par exemple très pertinent d’étudier la
capacité de certaines essences exotiques à s’adapter
aux changements climatiques.
Figure 2.
Arboretum de
Saint-Michel,
parcelle n°28
Le projet, dont la phase de prise en main est à
présent terminée, se penchera dans un premier
temps sur 7 de ces 14 arboretums systématiques,
à savoir ceux de Bertrix, Gedinne, Profondeville,
­Saint-Michel, Seraing, Spa et Virton. La seconde
phase, capitale, est de réaliser un état des lieux de
l’existant, c’est-à-dire de connaître avec exactitude
les espèces présentes dans les différentes parcelles,
leur âge et leur état sanitaire, ce qui détermine
leur avenir potentiel. La cartographie sera elle
aussi actualisée et intégrée à celle du Département
de la Nature et des Forêts. En effet, la majorité des
plans datent de l’époque de la création des arboretums et ne correspondent plus toujours à la réalité
de terrain.
mai-juin
2016 Silva Belgica 37
ARBORETUM
Figure 3.
Arboretum de
Saint-Michel
De nos jours, le tourisme de nature se développe
et attire un grand nombre de personnes de tous
âges. Il serait intéressant d’intégrer les arboretums
dans le réseau touristique existant afin de les valoriser et de les faire connaître au grand public. On
pourrait par exemple imaginer des thématiques
par arboretum et des circuits de découverte par
province ou par région géographique.
en outre de maintenir certaines espèces en voie de
disparition dans leur aire d’origine (par exemple,
Picea omorika (Pancic.) Purkyne, originaire des
Balkans). Au niveau patrimonial, les arboretums
ont une fonction didactique et touristique indéniable : ils permettent aux étudiants d’apprendre
à reconnaître les espèces et aux professionnels de
la forêt de s’y entraîner et ils sont autant d’endroits
où l’on peut se promener en combinant détente et
découverte.
À une époque où la conservation des espèces est
au centre de l’attention, les arboretums permettent
Année
de création
Surface (ha)
Propriété
Province
Bertrix
Bouillon
Esneux
Gedinne
Membach
Nassogne
Nismes
Profondeville
Saint-Hubert
Saint-Michel
1914
4,7
communale
Luxembourg
1908
2,5
communale
Luxembourg
1918
3,25
communale
Liège
1903
10
communale
Namur
1901
5
domaniale
Liège
1912
0,5
communale
Luxembourg
1905
3,9
communale
Namur
1917
5,35
communale
Namur
1911
1,7
communale
Luxembourg
1899
1,9
domaniale
Luxembourg
Seraing
1916
6,35
Indivise entre la commune
et la Région wallonne
Liège
Spa
Vielsalm
Virton
1916
9,6
domaniale
Liège
1900
7
domaniale
Luxembourg
1915
1,3
communale
Luxembourg
Mots clés : arboretum, collection botanique, identification
38 Silva Belgica mai-juin 2016
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forestières, ou leur transmission par donation,
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Place des Barricades, 12 bte 5
Bruxelles 1000 Brussel
Tél : 02 735 00 88
[email protected]
NOUVELLES DE L’OFFICE
De nouveaux outils en ligne
L’Office économique wallon du bois et sa Cellule d’appui à la
petite forêt privée ont récemment étoffé leur offre de services en
ligne afin d’appuyer les propriétaires forestiers et les consommateurs dans leurs démarches de gestion, de travaux, d’achats, etc.
Petit tour d’horizon des outils proposés…
Ces nouveaux développements visent à faire évoluer l’outil d’un portail cartographique consulté de
manière sporadique à une véritable plate-forme de
suivi en ligne. Le but est de fournir au propriétaire
un moyen simple de compléter sa description parcellaire (opérations effectuées et envisagées, etc.)
afin de constituer un aide-mémoire consultable par
lui-même et par ses successeurs.
Mentionnons également que cet outil est entièrement gratuit pour les propriétaires de moins de 5
hectares.
Le suivi en ligne de parcelles
La mise en relation des
Depuis 2013, la Cellule d’appui à la petite forêt privée
a développé un portail cartographique à l’attention des
propriétaires de petites parcelles forestières. Fin 2015,
cet outil a été amélioré en tenant compte des attentes de
ceux-ci. Rebaptisé www.maparcelleforestiere.be il permet toujours aux propriétaires, via un accès personnel
sécurisé, de disposer de l’ensemble des données cartographiques relatives à leurs parcelles mais également de
mieux les « suivre en ligne ».
Depuis le début des activités de la Cellule d’appui à la
petite forêt privée, les propriétaires qui s’adressent au
guichet d’informations peuvent obtenir les coordonnées des professionnels de leur région.
forestières
40 Silva Belgica mai-juin 2016
entreprises et des propriétaires
Fin 2015, cette base de données a été mise en ligne.
Le site www.entreprisesforestieres.be offre désormais la
possibilité à tout un chacun de consulter les entreprises
actives dans les secteurs de la gestion forestière, des travaux forestiers, de l’exploitation et du commerce
de bois. Toute entreprise active dans ces domaines
d’activités a la possibilité de s’inscrire gratuitement
via un lien disponible sur la page d’accueil. L’adhésion à une fédération professionnelle ou la participation de l’entreprise à des opérations groupées
donnent aussi quelques indications sur la connaissance de l’entreprise dans le monde forestier. Le site
permet notamment d’effectuer sa propre recherche
d’entreprises en choisissant la localisation géographique et les types d’activités. La liste des entreprises ainsi sélectionnées peut ensuite être exportée
au format pdf.
NOUVELLES DE L’OFFICE
La localisation des entreprises
« Bois local - Notre savoir-faire »
Initiative pionnière en matière de circuits courts dans
le secteur non alimentaire, la marque collective « Bois
local - Notre savoir-faire» regroupe à présent 19 entreprises wallonnes. Sur son tout nouveau portail www.
boislocal.be, elle offre depuis peu un outil de géolocalisation des adhérents grâce auquel les consommateurs
peuvent aisément identifier les producteurs les plus
proches de chez eux ainsi que les catégories de produits
qu’ils proposent. Il n’a jamais été aussi facile de trouver
ici ce que nous avions tendance à aller chercher ailleurs !
Bien entendu, le nouveau site expose également les engagements des adhérents, la philosophie de la marque
ainsi qu’une série de documents et de ressources utiles.
Mots clés : cartographie, Internet, gestion forestière, filière bois
Vous souhaitez être tenu(e) au
courant de l’actualité forestière,
de nos activités de terrains, des
conférences à venir, ...
Rendez-vous sur www.srfb.be
et Inscrivez-vous
à notre
newsletter Silva-Mail
Vous trouverez sur notre site Internet
une foule d’informations concernant
la forêt et la SRFB.
Vous pourrez entre autres accéder
à nos nombreux documents téléchargeables ainsi qu’à notre librairie
en ligne, ou encore consultez nos
documents utiles.
mai-juin
2016 Silva Belgica 41
NOS ACTIVITÉS
Retour sur la formation « Taille et
élagage des arbres forestiers »
par Orane Bienfait et David Dancart, SRFB
Les arbres droits et sans nœuds sont toujours plus appréciés des
marchands. Tailler et élaguer ses arbres forestiers présentent donc un
intérêt évident. Cette journée de formation, que nous programmons
chaque année à notre agenda, a cette fois encore affiché complet.
C’était le 1er avril à Lutrebois dans le Groupement Forestier de Jaze.
P
ascal Balleux du Centre de Développement
Agro-Forestier de Chimay, notre formateur du
jour, a notamment mis les participants en situation, les amenant au cours d’exercices à dresser un bilan
de leurs observations. Ainsi, ils ont pu apprendre à désigner les arbres pour lesquels une intervention est inutile
ou a contrario nécessaire. En effet, certains arbres sont
irrécupérables et tenter de les améliorer n’a pas beaucoup de sens. Ils pourront toujours se valoriser en bois
d’industrie ou en bois de chauffage.
Un autre exercice, complémentaire du précédent, consistait à désigner les « arbres objectifs » afin de concentrer
les travaux sur ces arbres d’avenir, qui présentent le meilleur potentiel. Cette désignation est capitale si le sylviculteur désire économiser son investissement temps tout en
produisant du bois de haute qualité.
42 Silva Belgica mai-juin 2016
Enfin, un moment de pratique outil en main a été proposé et chaque participant a pu s’essayer à l’utilisation
du sécateur, de la scie égoïne à main ou sur perche, et
même à l’électro-coupe.
En résumé, une journée bien remplie avec un formateur
aux enseignements intarissables entrecroisés de multiples expériences et anecdotes.
NOS ACTIVITÉS
Pierre Freymann, Bioingénieur de formation,
membre de la SRFB
« Je m’intéresse beaucoup à la forêt et suis depuis
peu les formations SRFB. J’ai beaucoup apprécié la
formation sur la taille et l’élagage. M. B
­ alleux nous
a pleinement fait bénéficier de son expérience en
contextualisant bien l’opération, tout d’abord vis à
vis de l’objectif économique qui consiste à produire
un maximum de bois de qualité, mais également
par rapport à la façon de suivre et d’entretenir de
jeunes peuplements. La formation sur la taille et
l’élagage au sens strict était pratique et détaillée
depuis l’identification des arbres d’avenir jusqu’au
choix et l’utilisation du matériel. »
Remerciements
Merci au Groupement Forestier de Jaze (Marc Zevenne)
pour nous avoir chaleureusement accueillis au sein de
leur forêt.
Merci à Pascal Balleux pour son aide précieuse.
Mots clés : formation, travaux forestiers, élagage
Propriétaires de terres agricoles
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mai-juin
2016 Silva Belgica 43
BONNES PRATIQUES SYLVICOLES
La taille de formation
par Pascal Balleux, Dr, Ir E&F, CDAF asbl
schémas de Jean-Yves Lambert, CDAF asbl
Photographies : © CDAF asbl sauf mention contraire
Les tailles de formation ont pour objectif de former une partie des
arbres de façon à obtenir des troncs droits et cylindriques assurant des
débouchés en bois d’oeuvre plus rémunérateurs pour le sylviculteur.
Fiche réalisée dans le cadre du projet LEADER GAL "Démonstration de bonnes pratiques forestières dans la Botte du Hainaut"
Fonds Européen Agricole
pour le Développement Rural :
l’Europe investit dans les zones rurales
www.cdaf.be
1. Principes
La taille de formation se pratique essentiellement sur les feuillus, exceptionnellement sur conifères
(Ex. : défourchaison du douglas).
Les différentes phases de croissance et les interventions préconisées sont les suivantes :
- à la plantation : « rafraîchir » les racines abîmées, défourcher la tige et éliminer les branches trop
fortes ;
- à la reprise : corrections de cime et éventuellement recépage des plants très mal formés ;
- en phase de croissance : élimination des branches fortes ou redressées et interventions sur l’axe
principal pour avoir une seule tige et une cime équilibrée.
Concrètement, trois types d’interventions peuvent être pratiqués :
Formation des cimes dans le tiers
supérieur
Élimination ou réduction des
branches plongeantes
α < 30°
Correction des cimes double ou multiple,
absente, avortée, cassée ou couchée…
NON
44 Silva Belgica mai-juin 2016
OUI
Coupe des branches redressées dont
l’angle d’insertion avec le tronc est aigu
Une règle absolue
Toujours tailler de
haut en bas
Élimination ou réduction des
branches les plus grosses
d > D/2
Coupe des grosses branches
(généralement redressées)
BONNES PRATIQUES SYLVICOLES
2. Influence de l’accompagnement
Plus l’arbre est en situation isolée et doit s’adapter aux agressions du vent, de la lumière et du gel, plus il se fortifie et augmente le
nombre et la longueur de ses branches. Pour un arbre gainé, les tailles sont moins fréquentes et plus faciles à exécuter.
Arbre isolé
Arbre accompagné
Arbre gainé
H
H
E
E>H
Tailles précoces et fréquentes
E
E<H
Tailles moins fréquentes
E<1m
Tailles réduites
3. Période
Principes de base
• hors gel intense et persistant : surtout hors périodes de successions brutales de gel et dégel
• hors sève : mauvaise cicatrisation
• hors feuilles : meilleure vision de l’architecture du houppier
Cas particuliers
• tailles en vert : conseillées au début d’été en juin
• noyers : en juin pour limiter les rejets
•merisiers : du 15 juillet au 15 août, période moins favorable pour la contamination de la
gommose
• châtaignier et chênes : en automne contre la repousse de gourmands
• branches mortes : toute l’année à condition de ne pas endommager les tissus vivants
Taille en vert appliquée sur frêne
4. Fréquence
Une surveillance régulière et un sondage sylvicole sont recommandés pour définir la fréquence des interventions : ne pas intervenir trop
tôt (défauts non confirmés) ou trop tard (Ø branche < 3 cm).
Il est inutile de tailler toutes les tiges d’un peuplement : certaines sont naturellement bien conformées, d’autres seront enlevées ultérieurement lors des premières éclaircies.
Le nombre de feuillus à tailler n’excède pas 3 fois le nombre final : minimum 300 arbres d’avenir/ha.
5. Hauteur d’intervention
Les tailles de formation pendant la croissance juvénile des arbres débutent généralement vers 2 à 3 m de hauteur et se prolongent
jusqu’à l’obtention d’une bille de bois d’oeuvre de 6 m de hauteur (exceptions : noyer  4 m / peuplier  9 m).
mai-juin
2016 Silva Belgica 45
BONNES PRATIQUES SYLVICOLES
6. Modèles architecturaux de croissance
Pour les fourches et axes multiples, le choix de l’axe à conserver dépend de la croissance des essences :
- espèces à croissance monopodiale (merisier, érable, frêne...) : conserver l’axe le plus droit ;
- espèces à croissance sympodiale (chênes, noyer, châtaignier...) : conserver l’axe le plus vigoureux, lequel se redressera progressivement.
Espèces monopodiales
Développement de la tige
assurée par la continuité
du bourgeon terminal.
Epicéas (Picea sp.)
Sapins (Abies sp.)
Douglas (Pseudotsuga sp.)
Pins (Pinus sp.)
Mélèzes (Larix sp.)
Hêtre (Fagus sylvatica)
Frêne (Fraxinus excelsior)
Merisier (Prunus avium)
Peupliers (Populus sp.)
Espèces sympodiales
Au niveau des branches et / ou
du tronc, perte annuelle à
l’automne du bourgeon terminal
et développement de bourgeons
latéraux pour prendre le relais.
Chênes (Quercus sp.)
Châtaignier (Castanea sativa)
Tilleuls (Tilia sp.)
Ormes (Ulmus sp.)
Bouleaux (Betula sp.)
Robinier (Robinia pseudoacacia)
Espèces mixtes
Espèces intermédiaires
combinant les deux modes de
développement :
• jeunes troncs monopodiaux
et orthotropes : croissance
verticale et à symétrie radiale
• tiges âgées et branches
généralement sympodiales et
plagiotropes : axes à orientation horizontale
Erables (Acer sp.)
Noyers (Juglans sp.)
Tulipier (Liriodendron tulipifera)
7. Applications
Fourches et cimes multiples
Principes
de base
Espèces
monopodiales
Espèces
sympodiales



Conserver l’axe
le plus droit et le
plus vigoureux si
possible face aux
vents dominants
Conserver l’axe
le plus droit
Pousses vertes
☛ Taille “en vert” en juin
☛ Freiner la croissance des pousses encore vertes indésirables
☛ Pincer l’extrémité avec l’ongle ou recourber les rameaux
indésirables vers le bas

46 Silva Belgica mai-juin 2016
Conserver l’axe
le plus vigoureux
Pseudoverticilles
☛ Éliminer en priorité les plus grosses branches plongeantes
☛ Raccourcir les moyennes branches avec bourgeon fuyant
vers le bas
☛ Conserver les plus fines branches

BONNES PRATIQUES SYLVICOLES
La taille des pseudoverticilles
pose le problème de la concentration de plusieurs plaies.
Idéalement couper les 3 plus
grosses branches et repasser 2
ans plus tard.
Élagage trop fort sur
pseudoverticilles
Branches latérales vigoureuses
Branches plongeantes
(Ø branche > Ø tronc/2)
Risque de colorations et pourritures
(Angle d’insertion aigu < 30°)
Risque d’inclusion d’écorce
1
1

3
2

2
☛ Tailles prioritaires : branches concurrentes de la flèche
principale
☛ Tailles urgentes : grosses branches redressées
☛ Cicatrisation efficace : Ø < 3 cm
☛ Cicatrisation difficile : Ø < 5 cm
Flèche principale brisée
Plant irrécupérable
Extrémité avortée, gelée ou cassée
Mauvaise conformation rédhibitoire,
réaliser un recépage
1
2
3

4
1



2

☛ Branche de remplacement
1. Sélectionner une branche latérale
2. si elle est oblique, la ligaturer
3. Couper ensuite la tige principale
4. Supprimer le moignon (en biseau)
1. Recéper en mars le pied au-dessus du collet :
coupe en biseau
2. Sélectionner l’été suivant le plus beau rejet
Mots clés : technique culturale, travaux sylvicoles
mai-juin
2016 Silva Belgica 47
BONNES PRATIQUES SYLVICOLES
L’élagage
par Pascal Balleux, Dr, Ir E&F, CDAF asbl
schémas de Jean-Yves Lambert, CDAF asbl
Photographies : © CDAF asbl sauf mention contraire
L’élagage consiste à couper des branches vivantes ou mortes
pour obtenir une bille de bois sans nœuds.
Fiche réalisée dans le cadre du projet LEADER GAL "Démonstration de bonnes pratiques forestières dans la Botte du Hainaut"
Fonds Européen Agricole
pour le Développement Rural :
l’Europe investit dans les zones rurales
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1. Principes
Cinq règles sont prescrites pour appliquer des élagages de qualité :
- premier élagage : maximum 30 % de la hauteur totale de l’arbre ;
- élagages suivants et dernier élagage : maximum 50 % de la hauteur totale de l’arbre ;
- diamètre du fût : maximum 10 à 15 cm ;
- diamètre des branches : 3 à 5 cm en fonction de la capacité de cicatrisation ;
- branches vivantes : couper maximum 30 % de la cime vivante.
Conseils
• élaguer en priorité les tiges qui constitueront le peuplement final
• élaguer plus tôt les arbres isolés
• couper les branches mortes ou chicots de branches des fûts élagués naturellement
• éviter d’élaguer en un passage plus de 2 m de hauteur de branches vivantes
2. Fréquence d’intervention
Le 1er élagage de branches vivantes débute sur 2 m de hauteur lorsque les arbres ont 6 m
de hauteur totale et un diamètre du tronc proche de 10 cm.
L’élagage peut débuter plus tôt (2 à 3 ans) dans les plantations feuillues de faible densité
ou pour les arbres isolés. Pour les résineux, l’élagage de pénétration de 2 m de hauteur est
réalisé vers 8 à 12 m de hauteur. Un élagage trop intense entraîne un ralentissement de
croissance, une diminution de la rigidité du tronc et une apparition de gourmands.
Élagage trop précoce : potentiel
de croissance de l’arbre ralenti
Hauteur totale (m) indicative des arbres déterminant le début des opérations d’élagage de branches vivantes
Essences
Arbres isolés
Arbres accompagnés
noyer
3
4
chênes indigènes
3
5à6
autres feuillus
4
6
pins
6
8
autres résineux
8
10 à 12
Conseils : fréquence des passages en élagage
• arbres isolés ou à croissance rapide : tous les 1 à 2 ans
• arbres accompagnés ou à croissance plus faible : tous les 2 à 4 ans.
48 Silva Belgica mai-juin 2016
BONNES PRATIQUES SYLVICOLES
3. Période
Principes de base
- hors gel, de novembre à avril, avant la période de végétation
- hors période active de montée de sève : risques de décollement et de déchirure d’écorce, plus difficiles à cicatriser
Conseils
• très grosses branches : mars (avant la reprise de végétation : cicatrisation plus efficace)
• noyers : juin (gourmands plus rares)
• merisiers : du 15 juillet au 15 août (moindre contamination de la gommose)
• branches mortes ou de section réduite : toute l’année hors gel et montée de sève
• chêne et peuplier : en août (éviter la repousse et la survie des gourmands)
4. Hauteur
La hauteur souhaitable d’élagage varie de 4 à 9 m selon l’essence, sa conformation et en fonction des utilisations envisagées.
La hauteur optimale des élagages est :
- noyers isolés : 3-4 m
- feuillus isolés ou sans accompagnement sur terrain nu : 5-6 m
- douglas : 8 m
- résineux et feuillus gainés : 6-8 m
- peupliers : 7-9 m
Le diamètre des arbres à élaguer est idéalement compris entre 12 et 15 cm.
9m
6m
4m
Noyer
Feuillus / Résineux
Peuplier
5. Élagage des résineux
Pour les résineux, il est conseillé de réaliser un élagage de pénétration jusqu’à 2 m de hauteur
pour faciliter le choix des arbres d’avenir, la marque et l’exploitation de la première éclaircie.
Ensuite, uniquement sur les arbres d’avenir, un élagage sélectif sur une hauteur de 6 à 8 m
exécuté en 1 ou 2 passages est conseillé pour le Douglas et les mélèzes.
Avantages financiers et techniques de la combinaison des élagages et éclaircies cloisonnées
Cloisonnement d’exploitation
Ne pas élaguer les arbres des lignes de cloisonnement espacées d’environ 15 m, soit 1
ligne sur 7 si l’écartement entre les lignes
est de 2 m.
C
C
Élagage de pénétration
L’élagage partiel de pénétration d’un interligne sur deux permet de réduire le coût de
50 % sans entraver la pénétration.
C
C
Élagage en hauteur
Les arbres d’avenir (AA) élagués en hauteur
et éclaircis (X) en priorité, ne sont jamais
désignés en bordure des cloisonnements.
C
AA
mai-juin
X AA
C
2016 Silva Belgica 49
BONNES PRATIQUES SYLVICOLES
6. Élagage des feuillus
Chênes pédonculé, sessile et d’Amérique
Conseils
• conserver un accompagnement ligneux
• attendre le stade fourré (± 3 m) car capacité de redressement
• conserver les branches d’âge ≤ 2 ans
• sélectionner les chênes équilibrés :
Hauteur totale/diamètre à 150 cm (Htot/d150) < 80
Houppier complet (4/4)
Hfe (hauteur en feuilles)/Htot < 60 %
• dépressages et éclaircies par le haut
Le gainage réduit les
tailles de formation
et d’élagage et évite
l’émission de gourmands.
Particularités
☛ dominance apicale peu marquée
☛ élagage naturel favorable
☛ développement de gourmands
☛ recépage des arbres défectueux
☛ flèche : conserver l’axe le plus vigoureux
En pratique
Hmoyenne
N/ha
Hélagée
Espacement
6m
± 300
2m
±6m
10 m
± 150
4à5m
±8m
12 m
40 à 80
6m
10 à 13 m
Pédonculé
Sessile
Rouge d’Amérique
40 à 80
60 à 80
60 à 80
Nfinal
• conserver minimum 40 % de cime vivante
• élaguer en août pour éviter les gourmands
Hêtre
Conseils
• attendre le stade fourré (± 3 m) car capacité de redressement
• conserver les branches d’âge ≤ 2 ans
• provenances recommandables
• planter sous abri vertical ou latéral
• privilégier une phase de compression
• soigner la précision des coupes (risques de pourriture)
Particularités
☛ origines et provenances médiocres
☛ apparition fréquente de fourches
☛ élagage naturel lent et incomplet
☛ besoin d’abri vertical ou horizontal
☛ risques sanitaires élevés
☛ fourche : conserver l’axe le plus droit
En pratique
Hmoyenne
Conserver la pousse la
plus droite : légèrement oblique, elle se
redresse.
N/ha
Hélagée
Espacement
6m
± 300
2m
±6m
10 m
± 150
4à5m
±8m
12 m
60 à 100 = Nfinal
6m
10 à 13 m
• élaguer des fines branches pour réduire les risques de pénétration de maladies par les plaies
50 Silva Belgica mai-juin 2016
BONNES PRATIQUES SYLVICOLES
Merisier
Au niveau des pseudoverticilles, éliminer
les branches les plus
grosses et les plus
redressées.
Conseils
• sélectionner des provenances forestières recommandées
• tailles et élagages en août pour éviter la propagation de
Pseudomonas
• ne pas tailler par fortes chaleurs
Particularités
☛ valeur variable : couleur, grain …
☛ architecture en « gobelet » ou en « fruitier »
☛ élagage naturel très déficient
☛ risques de gommose et de gourmands
☛ grosses branches sur sol riche et en pleine lumière
En pratique
Hmoyenne
N/ha
Hélagée
Espacement
6m
± 250
2,5 m
±6m
10 m
± 160
4à5m
±8m
12 m
80 à 120 = Nfinal
6m
9 à 11 m
•élagages précoces et annuels des arbres isolés ou plantés sur
terres agricoles
Frêne
Pincement en vert
des branches de
cimes redressées en
concurrence avec l’axe
principal.
Conseils
• favoriser la végétation ligneuse d'accompagnement favorable
à l’élagage naturel
• défourcher les branches d’âge inférieur à 2 ans
• éviter toute cicatrice Ø > 3 cm
• privilégier la croissance libre
• éliminer les frênes chancreux
particularités
☛ sensibilité élevée aux gelées tardives
☛ tempérament très héliophile
☛ élagage naturel assez efficace
☛ problème de la « barette »
☛ risques sanitaires importants : cœur brun, chancre
En pratique
Hmoyenne
N/ha
Hélagée
Espacement
7m
± 250
2,5 m
±6m
10 m
± 120
4à5m
±9m
12 m
40 à 80 = Nfinal
6m
11 à 16 m
• éviter toutes cicatrices Ø > 3 cm
Érable
Conseils
• choisir des bonnes provenances
• toiletter les plants à la base
• favoriser l’accompagnement ligneux dense de proximité
• couper préventivement les grosses branches
• éviter de blesser les fines écorces
Particularités
En pratique
Hmoyenne
N/ha
Hélagée
Espacement
7m
± 250
2,5 m
±6m
10 m
± 160
4à5m
±8m
12 m
80 à 100 = Nfinal
6m
10 à 11 m
• éviter toutes cicatrisations Ø > 5 cm
☛ tendances à la fourchaison
☛ essence de demi-ombre
☛ fréquentes courbures basales
☛ nombreux rejets à la base du pied
☛ risques de pourritures internes sèches ou humides
Les érables
présentent de
nombreuses
malformations
du tronc
Mots clés : technique culturale, travaux sylvicoles
mai-juin
2016 Silva Belgica 51
CHRONIQUE ÉCONOMIQUE
Un triste début de printemps
en Belgique
par Eric Letombe
C’est dans un contexte économique déjà difficile, auquel le secteur du bois n’échappe pas, que les attentats de Bruxelles du 22
mars ont eu lieu. L’impact de tels actes sera probablement important sur l’ensemble de notre société. La confiance du consommateur/investisseur dans l’avenir restera fragile.
Producteurs
Les quelques ventes de printemps qui se sont déroulées en Belgique ont confirmé une demande
de grumes d’épicéa supérieure à l’offre. En conséquence, les prix pour certaines catégories de
grumes étaient plus élevés cette année qu’en 2015.
Cela est vrai pour la majorité des bois allant de 0,5
m3 à 2 m3 (voir graphique ci-dessous reprenant les
résultats de la vente de Bertrix, source OEWB).
Même si cette situation paraît satisfaisante pour le
vendeur, il faut rester prudent et peut-être même
s’en inquiéter. Les acheteurs, qui sont pour la
grande majorité des scieurs belges, indiquent clairement que cette hausse est uniquement la conséquence de la restriction de l’offre.
52 Silva Belgica mai-juin 2016
Les propriétaires ont néanmoins dû faire quelques
concessions pour les lots de moindre qualité. Les
grumes de feuillus, particulièrement le chêne, se
vendent correctement. Le hêtre reste l’essence la
plus dévalorisée sur le marché. Contrairement à
l’épicéa, l’offre de hêtre dépasse la demande. Cette
dernière a quasiment disparu en Belgique.
Les clients industriels ou particuliers pour le bois
de chauffage ont des stocks importants. Le prix
des grumes ont par conséquent diminué au cours
de l’hiver.
CHRONIQUE ÉCONOMIQUE
Exploitations forestières
L’activité des exploitants est restée particulièrement
réduite au cours de l’hiver et en début de printemps.
Les facteurs climatiques et économiques ont poussé
les entrepreneurs à chômer.
prix d’achat sur pied pour les grumes de sciage est
de 53 à 54 €/m3, soit une baisse d’un euro par rapport à 2015. Ces prix d’achat sont 20% moins chers
que les prix pratiqués en Belgique.
En résineux, les exploitants belges diminuent
encore leur activité. Les ventes de printemps ne
leur ont pas permis d’acquérir du bois dans des
conditions rentables. Certains exploitants, ayant
leur propre matériel et personnel, partent travailler
comme sous-traitants en Allemagne ou en France.
Aux Pays-Bas, les exploitants travaillent souvent
en régie pour les Eaux et Forêts (Staatsbosbeheer,
gérant les 265.000 ha de forêts publiques) ou pour
d’importantes organisations privées (Natuurmonumenten gérant plus de 110.000 ha de forêts privées). Toutefois, la plupart du temps, les exploitants gardent une priorité sur le commerce du bois.
Les scieurs sont confrontés à un prix de vente
particulièrement bas (moins de 140 €/m³) pour
les planches ou les voliges destinées au secteur de
l’emballage industriel. Ce prix restera probablement sous pression dans les prochains mois. L’État
polonais vient de décider de couper l’ensemble des
bois scolytés sur son territoire, soit plus de 180.000
m³, qui seront majoritairement destinés au marché de l’emballage.
En feuillus, les grumes de chêne continuent de
tirer l’activité. Les destinations sont aussi bien
locales que très lointaines. En France, les mesures
prises pour freiner l’exportation ne fonctionnent
pas. Une nouvelle association entre les coopératives forestières et les gestionnaires de ports a vu le
jour afin de maintenir les exportations de grumes.
Le peuplier trouve difficilement des acheteurs.
Comme pour le hêtre, les transformateurs locaux
disparaissent les uns après les autres. Les grumes
se retrouvent souvent en container à destination
de l’Inde.
Scieries
En résineux, malgré un faible niveau de commandes, certaines scieries belges ont dû ralentir
encore plus fortement leur production à cause
d’un manque de bois. Les clients seront servis
par des bois sciés en provenance d’autres pays. La
­Finlande a augmenté la production de plus de 18%
au premier trimestre 2016 (7,3 millions de m3) par
rapport à 2015. Les scieurs finlandais peuvent se
baser sur des prix d’approvisionnement stables. Le
En hêtre, des valorisations sont encore possibles
chez nos voisins. En France, la scierie Genet en
Haute-Saône est un site exemplaire. Transformant
plus de 30.000 m³ de hêtre par an, la scierie continue à servir des marchés de niche (les moulins à
poivre Peugeot ou les babyfoot Bonzini) à des tarifs
concurrentiels grâce à une technologie de transformation de pointe. Le carnet de commandes est
bien garni en ce printemps. En Allemagne, c’est
l’exemple Pollmeier qui retient l’attention. Tandis
que de nombreuses scieries de hêtre arrêtaient ou
réduisaient leur production à la fin des années 80,
Pollmeier se lançait dans la production de sciage
de hêtre de façon spectaculaire en investissant
dans une capacité de transformation de grumes
de 350.000 m³ par an. Aujourd’hui, il figure parmi les leaders mondiaux dans le hêtre avec une
capacité d’un million de m³. Au cours de son développement, il a connu quelques revers. Le plus
notable aura été l’arrêt définitif en 2011 du site
de Malchow (dans le Nord Est de l’Allemagne) à
cause d’un manque de matière première. Ce site
avait démarré son activité en 2000. En 2010, il
manquait 50% de bois à la scierie pour tourner
dans des conditions normales. Pollmeier a repris
le sciage sur ce site en avril 2016, après un arrêt de
5 ans. Le marché des produits finis en hêtre s’est
nettement redressé ces dernières années et la ressource est à nouveau disponible.
mai-juin
2016 Silva Belgica 53
CHRONIQUE ÉCONOMIQUE
© Sonia Chapelle
Panneaux
Les prix des panneaux de particules sont, comme
pour le bois sciés en coffrage/emballage, sous
pression. Des baisses de 3 à 7 €/m³ ont dû être
concédées aux acheteurs. En conséquence, les prix
d’achat des matières premières ont baissé ces derniers mois. La part des bois de recyclage augmente
chez la plupart des utilisateurs.
concordat. Cette instabilité provoque de grandes
incertitudes pour les fournisseurs. Le site s’approvisionne en plaquettes auprès des scieurs allemands dans l’Eifel et dans le Sauerland.
Le panneau OSB poursuit son développement aux
USA en captant 63% du marché des panneaux de
structure en 2015 (contre 57% en 2012). Toutefois,
en volume, cela ne signifie pas une forte croissance
de la production, le marché de la construction
restant faible aux USA comparé aux années 2000.
En Europe de l’Ouest, les usines sont confrontées
à des prix d’achat de rondins nettement supérieurs
à ceux pratiqués dans les pays de l’Est de l’Europe.
Depuis la faillite de German Pellets, d’autres sociétés suivent. La dernière faillite est le producteur Woodox Pellets, basé dans le Nord de l’Allemagne. Les trois sites de production de la société
sortaient environ 75.000 tonnes de pellets par an.
Tout comme pour German Pellets, la structure juridique de la société est complexe et une enquête
est en cours.
En MDF, le marché est équilibré et les approvisionnements se font dans de bonnes conditions,
notamment grâce à un hiver doux.
Papeteries
La reprise du site papetier de Walsum (ex- Norske
Skog dans la Ruhr en Allemagne) reste difficile. La
société Green Elephant Industrial Holding, basée
au Luxembourg, est aux commandes depuis le 19
février. Mais dès le 15 mars, la société se déclarait insolvable. Le site est donc de nouveau sous
Mots clés : économie forestière, filière-bois, marché
54 Silva Belgica mai-juin 2016
Bois énergie
De grands producteurs bien établis comme la société Vapo en Finlande, annoncent des réductions
importantes de production pour les prochains
mois. Certains prévoient même le démantèlement
d’une partie des installations.
Ces arrêts d’usines profitent aux acteurs restant
sur le marché. Cependant, le prix des pellets
continue à baisser.
La vente de poêles à bois a chuté depuis deux
ans de plus de 20% en France. Les utilisateurs reportent l’investissement en profitant des prix bas
du pétrole et du gaz. Le poêle à pellets ne suit pas
la tendance puisque les ventes se maintiennent.
Incendie de forêts…
… cela n’arrive pas qu’aux autres !
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Le réchauffement climatique entraîne une augmentation du
risque d’incendie de forêts.
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forestiers privés qui font confiance à AMIFOR.
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Galerie du Centre, Bloc 2, Bte 289, à 1000 Bruxelles
Tél. 02/223.07.66
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Nouveautés
Les végétaux
Évolution, développement et reproduction
Cet ouvrage donne, sous une forme très condensée et abondamment illustrée,
la plupart des notions fondamentales en physiologie végétale. Il retrace les
grandes lignes de l'évolution des végétaux puis aborde différents aspects de
la biologie végétale descriptive, de la cellule végétale à l'architecture d'une
plante à fleurs et de la photosynthèse à la reproduction des végétaux.
64p. couleurs - 17 x 24 cm - 2014 - Réf 131Q04
15,00 € frais de port compris
Les relations avec leur environnement
Cet ouvrage retrace les relations complexes que les plantes établissent avec leur environnement biotique (ensemble des organismes vivants) et abiotique (climatique par exemple). Il aborde
les principaux aspects de ces relations et dispense quelques notions d’écologie permettant d’expliciter l’importance des végétaux dans tous les écosystèmes.
56p. couleurs - 17 x 24 cm - 2015 - Réf 131Q05
13,00 € frais de port compris
Des symbioses pour mieux vivre
Cet ouvrage explique comment les végétaux établissent
des symbioses avec d’autres organismes vivants tels que
bactéries et champignons, avec des développements plus
détaillés sur les mycorhizes et les nodules fixateurs d'azote. Illustré
par de nombreux schémas et comportant des synthèses en fin de chapitre,
il permet d’acquérir rapidement ou de réviser les connaissances de base en
écophysiologie des symbioses.
56p. couleurs - 17 x 24 cm - 2015 - Réf 131Q06
13,00 € frais de port compris
Les trois volumes : 37,00 € frais de port compris
Consultez notre catalogue sur
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ie forestière
Plus de 60 ouvrages
Pour l’amoureux de la forêt, le gestionnaire, le propriétaire, …
Élagage et taille de formation des arbres forestiers
C'est un ouvrage pratique et très complet sur la manière de mener ces opérations sur les
feuillus comme sur les résineux. L'absence de nœuds, la rectitude et la cylindricité du
tronc sont autant d'éléments qui font la qualité d'un bois et qui résultent essentiellement des opérations de taille et d'élagage.
Cette 3e édition, revue et mise à jour, est un guide indispensable à tout gestionnaire
soucieux de fabriquer des arbres de qualité.
Ne pas élaguer, ne pas tailler, c'est à coup sûr accroître le stock des bois médiocres ;
c'est, à long terme, augmenter le risque de ne pouvoir en tirer un bon prix.
Cette 3e édition comporte quelques simplifications mais aussi des modifications qui
tiennent compte de l'évolution de la législation (France), des progrès réalisés par les
praticiens et des nouveautés concernant le matériel utilisé pour tailler et élaguer
feuillus et résineux.
Des résumés en tête de chaque partie permettent une lecture rapide. Tout au long
de l'ouvrage, des conseils pratiques sont mis en évidence. Le tout est largement
illustré de photos, dessins et schémas.
304 p. couleurs – 15 x 24 cm – 2012 – Réf. 131D05
35,00 € frais de port compris
Demandez notre catalogue, il vous sera adressé gratuitement.
Le montant est à verser sur le compte BE71 3100 4375 5069 (BIC BBRUBEBB) de la Société Royale Forestière de Belgique avec
la mention : « librairie + réf. ». Votre commande vous sera envoyée dès réception de votre paiement
5 € supplémentaires seront demandés pour les envois à l’étranger.
Silva Belgica
n°3/2016
mai / juin - mei / juni
Bimestriel / Tweemaandelijks
123e année / 123e jaaargang
Dépôt Bruxelles X
Groupe de travail / Werkgroep
Jean-Pierre Scohy (président), Martine Carbonnelle,
Jean-François de le Court, Valéry Bémelmans
Rédaction / Rédactie
David Dancart : [email protected]
Design et graphisme / Design en lay-out
David Dancart
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