Trou Qui Souffle

Transcription

Trou Qui Souffle
Trou Qui Souffle - Saintes Glaces
Dimanche 22 Juillet 2012
Hier nous sommes retourné faire un portage jusqu’à
l’entrée du gouffre Berger. Nous y avons amené tous les
équipements permettant de doubler les puits en double jusqu’au
‘’Vestiaire’’. Ce fut aussi l’occasion de transporter pour l’équipe
de pointe leur équipement qui leur servira à atteindre le siphon.
Ce fut d’ailleurs l’occasion de dire un petit bonjour à David
PARROT le chef d’équipe. Aujourd’hui, l’objectif est l’équipement
de la traversée Trou Qui Souffle – Saintes Glaces sur la commune
de Méaudre.
C’est de bonne heure que Manfred OLM vient me
chercher à la base de l’AFRAT pour aller équiper avec lui les
Saintes Glaces. Après un petit équipement sous le soleil, nous
nous engouffrons dans la fraicheur des sous-sols de ce sous-bois
pour atteindre en moins d’une heure la salle de l’hydrokarst.
L’équipement fait, nous remontons bien vite en surface pour
ressortir se rafraîchir au soleil tellement nous avons eu chaud à
avancer si bien… Dehors, c’est l’équipe du Trou Qui Souffle qui se
prépare à descendre.
A la suite d’un petit casse-croute sans enlever mon
bodar, je descends derrière eux pour réaliser la traversée avec
ces gais lurons. Ainsi Rémy LIMAGNE (SPELEUS) à l’équipement, je
profite de la descente pour discuter avec Laurent PRODEAU et
Emmanuel MONDOLFO (SSAC) ainsi que Grégoire LIMAGNE et Isabelle THOORIS (SCJ), Aurélia DEMIMUID (ESO) Anne SANDERS
(ASM) et Anne-Sophie BRIEUC (SPELEUS). La descente se fait sans soucis jusqu’au ‘’méandre de la condensation’’. Là,
connaissant le chemin, je pars devant sans réfléchir. C’est au bout de quelques minutes que je m’aperçois qu’il n’y a plus
personne à mes côtés. J’attends donc un peu,
profite d’être seul pour passer l’étroiture où
inévitablement l’eau rentre par le col dans ma
combinaison et j’essaie de vider un peu la
bassine pour les suivants…
Après quelques minutes d’attente
Emmanuel me rejoint puis Isabelle et Aurélia.
Sachant que les autres arrivent, je me faufile
dans ‘’le méandre François’’, les passages en
opposition s’enchainent très vite, ça glisse un
peu mais rien de bien impressionnant. Je
remarque par le même temps le futur
équipement en fixe où les broches sont déjà
posées, ce qui facilitera encore plus son
franchissement. Bien entendu, arrivé à la ‘’salle
de la conciergerie’’, je savais que j’allais attendre
un peu car celui qui ne connait pas ce méandre
appréhende à chaque passage…
Attendre ; quand doit-on se résigner à faire le choix d’attendre et surtout comment le faire ? Il y a une multitude
d’attentes en spéléologie. Celles qui est prévues et où l’on installe un réchaud et un bivouac, celles que l’on attendait
qui nous enseigne de prendre un peu de bouffe et une couverture de survie. Il y en a bien d’autres dont celle que j’ai
vécue, et qui n’était pas prévue, sans nourriture
ni de quoi chauffer la tortue… Après avoir fait
les cent pas sur un caillou de 5m², d’avoir
nettoyé du pousse tout mon matériel de
progression sur corde, après 2h d’attente, je
vois de la lumière dans le méandre et Rémy qui
vient à ma rencontre. Ouf ! On va pouvoir tous
repartir… et bien non ! Rémy ne pouvant plus
attendre les retardataires trop lents à fait la
même chose que moi. Le groupe est à près
d’une heure derrière lui. N’en pouvant plus dans
ce froid, la sous combinaison trempée, je lui
annonce que je ressorts tout seul. Acceptant, il
me charge de baliser le passage et c’est 2h30
après que je ressorts par Saintes Glaces où je
rencontre Laurent ! Ce dernier n’a pu passer
l’étroiture de la galerie de la condensation et a
dû rebrousser chemin en se résignant de ne
pouvoir faire un jour cette jolie traversée.
A la suite d’une attente longue dans la voiture, nous décidons d’aller manger à l’AFRAT. De retour au parking,
nous n’apercevons personne et c’est seulement vers 1h du matin que l’équipe sort au complet après un TPST de 13h
dans cette petite traversée. Pas d’égarement juste une prise de temps considérable !
Heureux que tout le monde soit sorti, je promets à Anne-Sophie que nous y retournerons pour prendre le temps
de faire ce réseau de façon plus dynamique…
Texte et Photographies de Matthieu THOMAS