Dépêche n° 9282 Paris, jeudi 27 juin 2013, 16:41:50 Domaine

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Dépêche n° 9282 Paris, jeudi 27 juin 2013, 16:41:50 Domaine
Dépêche n° 9282
Paris, jeudi 27 juin 2013, 16:41:50
Par Gabriel THIERRY
Domaine : Sécurité privée
Rubrique : Interview - Syndicats - Partenaires sociaux - Marché de la sécurité - Intelligence économique
« L'administratif représente le cœur du métier du Cnaps »
(Jean-Emmanuel Derny, président du Snarp)
« Nous nous apercevons que l'administratif représente le cœur du métier du Cnaps.
Les agents de recherches privées attendaient d'abord plus de contrôles » C'est ce que déclare
Jean-Emmanuel Derny, président du Snarp, dans une interview à AEF Sécurité globale.
Il s'exprimait en marge d'un débat organisé par l'Asis France, mardi 25 juin 2013 à Paris, sur
« la place des enquêtes dans la gestion sécuritaire des entreprises », dont il était l'intervenant principal.
Jean-Emmanuel Derny estime en outre que le principe d'exclusivité - une entreprise de sécurité privée
ne peut pas exercer des activités d'agence de recherches privées - « est une protection des métiers du
renseignement privé ». « Il ne faudrait pas, sur ce point, qu'il y ait une évolution », ajoute-t-il.
AEF Sécurité globale : Vous avez rappelé, au cours d'un débat organisé par l'Asis France, mardi 25 juin
2013, que la carte professionnelle était un « sujet sensible » chez les agents de recherches privées.
Pourquoi ?
Jean-Emmanuel Derny : Nous constatons deux problèmes. D'une part, le Cnaps, qui délivre les
agréments, ne peut pas fournir aux agents de recherches privées des cartes « physiques », matérialisées,
qui coûteraient trop cher à l'établissement public et qui poseraient un problème de gestion.
C'est un souci pour de nombreux agents, car les textes évoquent parfois des cartes professionnelles que
nous n'avons matériellement pas. Nos confrères étrangers, mais aussi la force publique en cas de contrôle
sur le terrain, sont surpris du fait de cette absence de carte. Nous allons donc, au Snarp, proposer des cartes
D'autre part, selon les régions, la délivrance de l'agrément délivré par le Cnaps peut prendre du temps.
Ceci concerne principalement les agents déjà installés dans la profession puisque - et c'est un point positif problèmes d'organisation, avec des services qui
peuvent nous demander parfois à plusieurs reprises le même document.
C'est un constat et non une critique.
Tant que toutes les Ciac n'étaient pas en place en région, c'est le Cnaps qui centralisait les demandes.
Or la législation impose que ce soit les Ciac qui délivrent l'agrément final, ce qui explique ces allers et
retours de courriers avec, souvent, des déperditions. Nous comprenons que le Cnaps puisse être débordé,
mais cela crée une déception dans la profession. Les agents de recherches privées attendaient d'abord plus
de contrôles. Nous nous apercevons que l'administratif représente davantage le cœur du métier de
l'établissement public.
Le Snarp continue cependant d'informer les agents du Cnaps au sujet des faux détectives qui font des
publicités farfelues sur internet, non sans mal, car c'est du bénévolat qui est relativement chronophage.
AEF Sécurité globale : Vous remarquez également que certains agents, auquel le Cnaps a refusé
l'agrément, se reconvertissent dans des cabinets d'intelligence économique. Quelle est l'ampleur de ce
phénomène ?
Jean-Emmanuel Derny : En effet, certains agents cherchent à contourner la loi en ouvrant un cabinet de
conseil en intelligence économique. C'est un phénomène encore marginal qui n'est pas, actuellement, un
problème.
Mais cela pourrait le devenir. Malgré tout, les activités d'intelligence économique et d'agent de recherches
privées sont plutôt complémentaires. Par exemple, un cabinet missionné pour une étude d'intelligence
économique comportant des aspects relatifs à la sécurité des biens et des personnes peut sous-traiter ce
volet à un agent de recherches privées.
AEF Sécurité globale : Selon l'Asis France, aux États-Unis, le marché des enquêtes privées représente un
volume de 8 milliards de dollars sur un total de 52 milliards consacrés à la sécurité.
En France, la part des enquêtes privées est marginale. Pourquoi cette différence ?
Jean-Emmanuel Derny : Il est difficile de comparer la France et les États-Unis, eu égard notamment à
la taille respective de chacun de ces pays. Par exemple, il existe un effet de levier économique aux
États-Unis, dans le cas d'un cabinet de recherches qui s'implanterait dans plusieurs États fédéraux.
C'est différent en Europe. En France, il existe une forte demande mais le prix des prestations effraie
parfois les clients potentiels.
Le constat global, c'est qu'il y a de plus en plus d'arnaques ou de divorces, et donc de demandes d'apport
de preuve dans une procédure judiciaire donnée, et par conséquent de clients.
Ce marché reste néanmoins fragile. Nous estimons ainsi que le principe d'exclusivité - une entreprise de
sécurité privée ne peut pas avoir une filiale ou des activités d'agence de recherches privées - est une bonne
chose.
C'est une protection des métiers du renseignement privé face aux géants de la sécurité privée, qui
pourraient nous prendre de larges parts de marché. Cette exception est une singularité en Europe.
Il ne faudrait pas, sur ce point, qu'il y ait une évolution des choses, parfois demandée par les pays d'Europe
du Nord.
Contacts:
- Snarp, Jean-Emmanuel Derny, Président, [email protected]
- Asis France, Élisabeth Le Bigot, responsable de la communication, 06 84 17 97 63,
[email protected], www.asisonline.fr
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