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La Lettre d’information de l’Iris n°233
> La Lettre d’information de l’Iris
N°233 / Mercredi 5 décembre 2007
Médias
Invitation colloque
L’IRIS avec le soutien de la DG Agriculture de la Commission européenne,
du Ministère de l’agriculture et de la pêche et du Crédit Agricole
«QUESTIONS INTERNATIONALES»
animé par PASCAL BONIFACE
ont le plaisir de vous inviter au colloque
L’agriculture européenne
à l’horizon 2013
Mardi 11 décembre 2007
Théâtre du Gymnase-Marie Bell - Paris
Entrée gratuite - Inscription obligatoire sur www.iris-france.org
Programme page 7
Colloque organisé en partenariat avec La France Agricole, Le Monde, EurActiv, RFi et I-Télé
Actualité stratégique en Asie
ACTUALITÉ STRATÉGIQUE EN ASIE N°22
SRI LANKA : DE L’INCONSÉQUENTE IVRESSE DU SUCCÈS (MILITAIRE)
Olivier Guillard pour l’Iris / 5 décembre
Le plus long conflit civil d’Asie. Dans un semestre à peine, l’ancienne Ceylan entrera, dans une relative indifférence internationale, dans sa vingt-cinquième année de guerre civile. Un quart de siècle de
conflit ethnicoreligieux responsable de 70 000 victimes, civiles, séparatistes et militaires.
TÉLÉCHARGEZ LA SUITE DE LA NOTE À L’ADRESSE SUIVANTE :
http://www.iris-ffrance.org/docs/pdf/actu_asie/2007-1
12-0
05.pdf/
Regard sur l’actualité
Retrouvez sur www.iris-france.org les points de vue des chercheurs de l’Iris sur l’actualité.
Cette semaine :
“France-Algérie : devoir de mémoire ?” - 4 décembre
“Conférence d'Annapolis : quel bilan ?” - 30 novembre
“Sommet de Pékin : le Yuan et l'Euro en question” - 30 novembre
“Russie : quels scénarios possibles désormais ?” - 4 décembre
“Défaite pour Hugo Chavez” - 3 décembre
Retrouvez également la Revue de presse internationale hebdomadaire de Armelle
BARTHAIRE-FALQUE-VERT sur www.iris-france.org rubrique “Informez-vous”.
Dans la presse
POUTINE A RENDU LEUR FIERTÉ AUX RUSSES
Laure Delcour par Fabrice Aubert / LCI.fr / 3 décembre
Non, ce n'est pas un référendum. Pour deux raisons principales. Tout d'abord, la cote de popularité de Poutine
a toujours été très élevée -aux alentours de 70%- depuis son arrivée au pouvoir en 1999. SUITE PAGE 3
SARKOZY ENTRE ALLIANCE ET INDÉPENDANCE
Pascal Boniface / La Croix / 29 novembre
Lors de son voyage aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy a réaffirmé son souhait de restaurer le lien franco-américain. Peut-on parler d’un alignement atlantiste ? SUITE PAGE 4
ANNAPOLIS N'EST QU'UNE CARICATURE DE DIPLOMATIE
Didier Billion par Fabrice Aubert / LCI.fr / 29 novembre
Certains commentateurs sont optimistes. C'est loin d'être mon cas. J'estime que ce n'est qu'une caricature de diplomatie. Tout d'abord, ce n'est qu'une déclaration, et non pas un accord. SUITE PAGE 5
EN CHINE, LES MOTS NE SONT PAS SUIVIS D'ACTIONS
Jean-Vincent Brisset par Nadia Loddo / Métro / 26 novembre
En Chine, c’est la diplomatie du verbe car souvent les mots ne sont pas suivis d'actions. La Chine est
surtout une grande émettrice de tchatche et la France une excellente réceptrice. SUITE PAGE 6
TOUS LES DIMANCHES
DE
11H À 12H SUR RADIO ORIENT
Dimanche 9 décembre
« BILAN DE LA CONFÉRENCE
D’ANNAPOLIS »
avec
Marc LEFÈVRE,
Porte-parole en France
de « La Paix Maintenant »,
Hassan BALAWI,
Maître de recherches à la Fondation
pour la recherche stratégique,
Le livre de la semaine :
« Le monde est mon métier »
(Grasset)
de Bernard GUETTA
et Jean LACOUTURE
> TÉLÉVISION
La visite de Sarkozy en Algérie
Kader Abderrahim par
- A VENIR - RFO (06/12)
- C dans l’air, Yves Calvi (05/12)
- Al Arabya (04/12)
- Al Jazeera (03/12)
- Questions d’actu, Julien Arnaud
(LCI, 03/12)
- BFM TV (03/12)
- BBC-TV (03/12)
Le rapport des Renseignements
américains sur le nucléaire iranien
Barah Mikaïl par
- Journal de 18h, David Delos
(TV5 Monde, 04/12)
- The Debate, Andrea Sanke
(France 24, 04/12)
Referendum au Venezuela
Journal de 18h, Jean-Jacques
Kourliandsky par TV5 (03/12)
> RADIO
La visite de Sarkozy en Algérie
Kader Abderrahim par
- Le téléphone sonne, Alain
Bédouet (04/12)
- Radio classique (03/12)
La situation israélo-p
palestinienne
Barah Mikaïl par Pierre Boussel
(Radio Méditerranée International,
04/12)
Referendum au Venezuela
Jean-Jacques Kourliandsky par
- Radio judaïque FM (04/12)
- La radio suisse romande (04/12)
La France, le nucléaire et le
Moyen-O
Orient
Barah Mikaïl par Marc Teddé
(Radio Classique, 04/12)
Législatives en Russie
Laure Delcour par
- RTL (03/12)
- RMC-Info (03/12)
- Radio Algérie international
(03/12)
Le nucléaire iranien
Thierry Coville par Radio Algérie
international (16/11 et 03/12)
Médias
Manifestation
> MANIFESTATIONS À VENIR
ANCIENT CIVILISATIONS, NEW BEGINNINGS : A DIALOGUE OF CHANGE
9h00-12h30 / 11 décembre / UNESCO / Paris
Rencontre organisée en partenariat avec la Fondation Asie-Europe (Asia Europe Foundation ASEF), l'ONG World Public Forum for the Dialogue of Civilisations, avec le soutien du Ministère
des Affaires étrangères et de l'Académie Diplomatique internationale.
Entrée gratuite. INSCRIPTION OBLIGATOIRE sur www.iris-ffrance.org
La Lettre d’information de l’Iris n°233
PUBLIC
P U B L I C ISRAËL-P
PALESTINE : OÙ EN EST-O
ON ?
19H / 13 décembre / Centre de conférence Athènes Services / Paris
Conférence-débat organisée par l’IRIS et Demopolis à l’occasion de la parution de l’ouvrage de Jeffrey
GOLDBERG, préfacé par Esther BENBASSA “ Prisonniers en Terre Promise” (Editions Demopolis).
Avec Esther BENBASSA, David CHEMLA, Jeffrey GOLDBERG, Hind KHOURY et Bernard RAVENEL.
Conférence initialement prévue le 20 novembre
COMPLET - INSCRIPTION CLOSES - Programme sur www.iris-france.org
LE QATAR : ENJEUX ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET POLITIQUES DE LA MODERNISATION
18H / 17 novembre / Institut du Monde arabe
Conférence-débat organisée par l’IRIS.
Entrée gratuite. INSCRIPTION OBLIGATOIRE sur www.iris-ffrance.org
PUBLIC
> MANIFESTATIONS PRÉCÉDENTES
RENCONTRES FRANCO-G
GÉORGIENNES
4 décembre / IRIS / Paris
Séminaire restreint organisé par l'IRIS et l'Ambassade de Géorgie en France, autour de Dr. Alexander
RONDELI, Président de la Fondation Géorgienne d’Etudes Internationales et Stratégiques (GFSIS), M.
Temuri YAKOBASHVILI, Vice-président exécutif de la Fondation Géorgienne d’Etudes Internationales et
Stratégiques (GFSIS), M. George MARGVELASHVILI, Institut Géorgien d’Affaires Publiques.
INSTITUT DE RELATIONS INTERNATIONALES ET STRATÉGIQUES - Tél : 01 53 27 60 60
Rédactrice en chef : Gwenaëlle SAUZET / Directeur de la publication : Pascal BONIFACE
ASSISES DE LA COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE FRANCO-P
PALESTINIENNE
3 et 4 décembre / Paris
Intervention de Pascal Boniface sur le thème “Territoires palestiniens : état des lieux”, aux assises sous
le haut-patronage de Bernard Kouchner, organisées par Cités-Unies France.
> Participez aux « RENDEZ-VOUS DES ADHÉRENTS » : de nombreuses conférences-débats sur l’actualité internationale tout au long de l'année.
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L'UE et le nucléaire iranien
Barah Mikaïl par la Radio algérienne (02/12)
Russie, Chine, Libye : les relations dangereuses de Sarkozy ?
A l’air libre, Pascal Boniface par
Guillaume Durand (Europe 1,
30/11)
La Russie
Pascal Boniface par la Radio
suisse romande (29/11)
Venezuela, référendum constitutionnel
Jean-Jacques Kourliandsky par
- BFM-Belgique (29/11)
- RCF (29/11)
La politique de la GrandeBretagne en Afghanistan
Karim Pakzad par Sapida
Sarkhonda (RFI-persan, 29/11)
Le Sommet d'Anapolis
> Journal de 7h30, Barah Mikaïl
par Renaud Blanc (Radio
Classique, 28/11)
> Didier Billion par Pierre
Boussel (Radio Méditerranée
International, 28/11)
Situation politique au Pakistan
Olivier Guillard par France culture
(28/11)
Cuba : situation et perspectives
politiques
Jean-Jacques Kourliandsky par
Radio Air libre (27/11)
> PRESSE ÉCRITE
Referendum au Venezuela
Jean-Jacques Kourliandsky par De
Morgen-Belgique (04/12)
Attentat de ETA en France
Jean-Jacques Kourliandsky par 20
Minutes (04/12)
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PARTICIPEZ À LA VIE DE L’IRIS DE MANIÈRE PRIVILÉGIÉE
La Conférence de Bali
Sylvie Matelly par Marc Teddé
(Radio classique, 03/12)
!
Le rapport des Renseignements
américains sur le nucléaire iranien
Barah Mikaïl par
- Charlotte Bezonnet (L'Humanité
Dimanche, 04/12)
- Faustine Vincent (20 minutes, 04/12)
Législatives en Russie
Laure Delcour par
- L’Echo - Belgique (03/12)
- Métro (03/12)
L'UE et Anapolis
Barah Mikaïl par
- L’Orient-le Jour - Liban (29/11)
- l'AFP (28/11)
Le Sommet d'Anapolis
Barah
Mikaïl
par
Iman
Abdelmenem (Islam on line, 27/11)
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/ Points de vue
La Lettre d’information de l’Iris n°233
POUTINE A RENDU LEUR FIERTÉ AUX RUSSES
Laure Delcour par Fabrice Aubert / LCI.fr / 3 décembre
Le scrutin est-iil de fait un référendum pour mesurer la
popularité de Poutine avant son départ du Kremlin, et donc
sa marge de manœuvre pour rester influent ensuite ?
Non, ce n'est pas un référendum. Pour deux raisons principales. Tout d'abord, la cote de popularité de Poutine a toujours été très élevée -aux alentours de 70%- depuis son arrivée au pouvoir en 1999. Surtout, les enjeux de ces législatives sont en fait très minces par rapport à la prochaine présidentielle. La victoire de Russie unie (ndlr : le parti de
Poutine dont il est tête de liste), sûre et certaine, s'annonce
large avec plus de 65% des voix. De même, Poutine ne se
représentant pas, il aura donc un successeur et n'a donc pas
besoin de ce scrutin pour asseoir son pouvoir. Et l'on sait
enfin qu'il continuera à influencer la vie politique après son
départ du Kremlin.
Pourquoi la population russe plébiscite-tt-e
elle Poutine à ce
point ?
Les médias et les régimes occidentaux donnent une présentation partielle de la situation en Russie. Cela ne permet pas
de voir les raisons évidentes du soutien des Russes à
Poutine. Tout d'abord, une explication économique. Depuis
l'arrivée de Poutine, la croissance est d'environ 6% par an.
Même si elle repose, il est vrai, sur l'énergie et la hausse du
prix du pétrole, elle a permis une nette augmentation du
niveau de vie de la population. Ensuite, sur la scène internationale, Poutine a permis de restaurer la place de la Russie
dans le monde en effaçant l'image d'un pays affaibli qui lui
collait à la peau sous la présidence de Boris Eltsine. Pour les
Russes, il a donc remis le pays en ordre et leur a rendu leur
fierté et leur dignité.
La faiblesse de l'opposition rend également la victoire de
Russie unie facile. Pourquoi se retrouve-tt-e
elle dans cette
situation?
L'opposition politique a été laminée par les élections de 2003
puis par le durcissement du cadre législatif qui a réduit sa
liberté d'expression. Les changements apportés à la loi
électorale ont rendu plus difficile l'enregistrement des partis. La loi contre l'extrémisme propose une définition très
large de ce phénomène, incluant la diffamation des respon-
sables politiques. En raison de ce durcissement, l'opposition
ne peut plus s'exprimer par la voie de partis politiques traditionnels. Elle est contrainte de prendre la forme de mouvements publics plus lâches et hétéroclites. C'est par exemple
le cas de L'Autre Russie (ndlr : la formation de Gary
Kasparov), qui rassemble un éventail allant des nationauxbolcheviques aux libéraux, mais qui est incapable de s'entendre sur un socle politique commun et clair.
Tête de liste de son parti à ces législatives, que pourra faire
Poutine en mars pour garder son influence ?
L'éventail est large. Il peut choisir une position très visible,
comme par exemple occuper le poste de Premier ministre,
comme l'idée en a été émise. Pour l'instant, ce n'est qu'une
option. Il peut aussi prendre la direction d'une grande entreprise. Ou, au contraire, choisir une position moins visible d'où
il pourra tirer les ficelles grâce à ses nombreux contacts tissés depuis des années. Il choisira lui-même. Cela ne m'étonnerait pas qu'il prenne l'option la moins visible.
Plus globalement, la Russie est-e
elle une vraie démocratie
aux regards des critères occidentaux ?
Il convient de noter que la France et le Royaume-Uni, ainsi
que l'Allemagne, ont mis plusieurs siècles à devenir les
démocraties que l'on connaît aujourd'hui. Sur ce sujet, il
vaut donc mieux éviter de donner les leçons.
/ Points de vue
La Lettre d’information de l’Iris n°233
SARKOZY ENTRE ALLIANCE ET INDÉPENDANCE
Pascal Boniface / La Croix / 29 novembre
Lors de son voyage aux États- Unis, Nicolas Sarkozy a réaffirmé son souhait de restaurer le lien franco-américain.
Peut-on parler d'un alignement atlantiste? La diplomatie de
la Ve République s'est construite sur la base d'une indépendance à l'égard des États-Unis rendue possible par la possession d'une force de dissuasion nucléaire.
Mais, dans le même temps, au cours des plus graves crises,
la France a justement pu, grâce à cette indépendance, être
l'allié le plus déterminé. Ce fut le cas, lors de la crise du mur
de Berlin (1961), des fusées de Cuba (1962), mais aussi lors
de la crise des euromissiles dans les années 1980.
C'est parce que les États-Unis, pour la première fois, n'ont
pas pu compter sur la France dans une crise majeure, lors
de la guerre d'Irak, qu'ils ont eu un sentiment de trahison. Ils
s'estimaient attaqués et la France n'était pas présente à
leurs côtés. Paris estimait en effet que cette guerre était une
grave erreur et qu'elle était source d'insécurité majeure
pour l'avenir. L'ironie de l'histoire, c'est que désormais, y
compris aux Etats-Unis, une grande majorité s'accorde à
reconnaître que c'est la France qui avait raison. Néanmoins,
Jacques Chirac reste largement diabolisé outre-Atlantique.
Il a eu beau tenter, après 2005, de reprendre des initiatives,
de relancer la coopération - qu'il s'agisse de la coopération
des services secrets contre le terrorisme, de la résolution
conjointe 1559 sur le Liban, de la participation à la guerre
d'Afghanistan ou d'une démarche conjointe euroaméricaine
sur l'Iran -, Jacques Chirac a conservé une image négative.
Nicolas Sarkozy qui, tout en approuvant la position de
Jacques Chirac sur la guerre d'Irak, ne cesse d'affirmer son
admiration pour l'Amérique, bénéficie, lui, d'un fort courant
de sympathie. Lors de son discours au Capitole, Nicolas
Sarkozy, à la manière d'un homme politique qui dit ce que
les électeurs aiment entendre, a tout d'abord voulu flatter
l'ego américain. Il a salué l'intervention décisive des ÉtatsUnis dans les deux guerres mondiales, puis au cours de la
guerre froide, indiquant que les Américains s'étaient sacrifiés, non pas pour défendre leur propre liberté, mais la liberté des autres.
Ces paroles coulent comme du miel dans la bouche des
Américains, dans la mesure où, plus que tout autre peuple,
ils ont le sentiment de s'être constamment mis au service
des autres et de n'avoir pas, contrairement aux Européens,
agi sur la scène internationale en suivant leurs propres intérêts. Or, il convient de rappeler que si leur intervention a été
décisive, elle a été tardive dans les deux guerres mondiales.
Dans les deux cas, les États-Unis ont réagi après avoir été
agressés et pour défendre leurs intérêts. Au cours du clivage Est-Ouest, s'ils ont permis à l'Europe de l'Ouest de se
relever et de se défendre, il s'agissait bien de le faire au nom
des intérêts de la puissance américaine pour contrer le rival
soviétique.
Nicolas Sarkozy, alors qu'il y avait un doute sur l'avenir de la
présence militaire française en Afghanistan, a indiqué qu'elle serait maintenue. Un retrait français serait en effet vécu
comme la fin de la solidarité occidentale en Afghanistan, et
Nicolas Sarkozy estime qu'il ne peut pas donner ce signal,
même si les responsables militaires à Paris 'accordent à
reconnaître que l'on est dans une impasse stratégique, au
minimum, dans ce pays. S'il a rappelé que l'Iran ne devait
pas se doter de l'arme nucléaire, il a mis en avant l'exemple
de la Corée du Nord pour montrer que la prolifération n'était
pas une fatalité. Or, c'est bien par la négociation et par l'ouverture que le problème coréen a été résolu et non par des
sanctions, et encore moins par une action militaire. Nicolas
Sarkozy a donc plaidé en faveur de ceux qui, aux États-Unis,
estiment que la solution miliaire n'est pas de mise.
Lui qui se présente comme l'ami d'Israël, qui ne s'est jamais
rendu dans les Territoires palestiniens, et qui n'entend pas
que la question palestinienne vienne gêner la relation bilatérale franco-israélienne, a mis en garde sur le fait qu'un statu
quo dans la région ne servirait qu'à renforcer le Hamas et à
alimenter la propagande des terroristes qui veulent dresser
l'islam contre l'Occident.
Il a également déclaré que plus l'Europe de la défense sera
aboutie, plus la France sera résolue à reprendre toute sa
place dans l'Otan. Cela signifie donc qu'il n'y aura réintégration de la France qu'à condition que l'Otan change profondément et ne soit plus un obstacle à la mise en place de
l'Europe de la défense, objectif constant de la diplomatie
française depuis 1958.
Comme un rappel, il a ainsi déclaré qu'il voulait être un ami
debout, un allié indépendant, un partenaire libre, une position tenable tant qu'il n'y a pas de crise stratégique majeure.
Le rapprochement franco-américain existe donc, mais ne
constitue en rien, à ce stade, un ralliement. Pour ceux qui le
souhaitent, comme pour ceux - majoritaires -qui le craignent, il est prématuré de l'annoncer.
/ Points de vue
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ANNAPOLIS N'EST QU'UNE CARICATURE DE DIPLOMATIE
Didier Billion par Fabrice Aubert / LCI.fr / 29 novembre
Que vaut la déclaration d'Annapolis, signée au dernier
moment mardi, au regard des accords précédents ?
Certains commentateurs sont optimistes. C'est loin d'être
mon cas. J'estime que ce n'est qu'une caricature de diplomatie. Tout d'abord, ce n'est qu'une déclaration, et non pas
un accord. Et surtout, elle laisse pantois. Des deux côtés, ce
n'est en effet qu'un catalogue lénifiant de bonnes intentions
et de bonnes résolutions éventuelles. Mais sur le fond, il n'y
a aucune avancée. Le texte n'engage à rien et ne résout en
rien les questions essentielles sur lesquelles les deux parties n'arrivent pas à trouver de compromis. Il ne fera que
renforcer le scepticisme dans les populations israélienne et
palestinienne.
Certes, Abbas et Olmert se sont réunis, mais il ne faut pas
oublier qu'ils se rencontrent régulièrement depuis l'été.
Pourtant, la donne n'a pas réellement changé. La déclaration finale fait également référence à la "feuille de route". Or
celle-ci est morte et enterrée puisqu'elle prévoyait la création d'un Etat palestinien en 2005. Depuis, la situation qu'elle prenait en compte a évolué dans les Territoires palestiniens, en Israël et entre les deux parties. La "feuille de
route" réapparaît donc aujourd'hui, mais totalement désincarnée, et uniquement chapeautée par les Etats-Unis, dont
on sait très bien qu'ils ne sont pas impartiaux, et non par le
Quartette (ndlr : Onu, UE, Russie, Etats-Unis).
est très impopulaire. Or la politique ayant horreur du vide,
celui qui relève la tête en ce moment, c'est Netanyahu. Sans
surprise, il est contre les négociations et tient un discours
basique mais porteur : "pourquoi faire des concessions aux
Palestiniens alors qu'ils sont en train de s'entre-déchirer ?".
En résumé, sur le plan intérieur, pour appliquer l'engagement, Abbas doit recoller les morceaux, tandis qu'Olmert
doit reprendre la main. Ils en sont loin.
Les engagements résisteront-iils en cas de nouveaux dirigeants ?
Après les accords d'Oslo, dont le processus était tangible
avec des réalisations concrètes, Netanyahu a pris le pouvoir
en 1996. Il a alors saboté systématiquement toutes les initiatives et a obtenu le blocage qu'il recherchait. Les conférences internationales organisées alors étaient contraintes de
constater la situation et à repousser l'échéancier. S'il revient
au pouvoir, nul doute qu'il jouera une nouvelle fois la montre.
Pour Abbas, il est certain que la situation actuelle, avec un
partage en deux entre Gaza et la Cisjordanie, ne durera pas.
Or, en cas de nouvelles élections, rien ne dit qu'il conservera la majorité en Cisjordanie. Il pourrait notamment être victime d'une coalition entre le Hamas et d'autres petits partis
minoritaires.
La déclaration d'Olmert indiquant déjà que le délai de fin
2008 pourrait ne pas être tenu n'est d'ailleurs pas un bon
signe.
Cette déclaration est-e
elle néanmoins un succès diplomatique pour George W. Bush, qui l'a arrachée à la dernière
minute ?
Tout à fait. Cela me rappelle la suite des accords d'Oslo en
1993, qui avait pourtant bien plus de substance que la déclaration d'Annapolis. A l'époque, Rabin, un leader avec beaucoup d'envergure, plus de poids politique et de volonté
qu'Olmert, n'avait pas hésité par la suite à annoncer
qu'"aucune n'était sacrée".
En fait, les Israéliens maîtrisent très bien le rapport de force
sur un scénario de déjà-vu : tout d'abord, une déclaration
médiatique puis ensuite, une autre déclaration pour relativiser les engagements en expliquant que ce n'est pas grave si
la date prévue n'est pas respectée. Or pendant ce temps, la
colonisation se poursuit et s'accélère alors c'est le sujet qui
cristallise le plus. Sans annonce formelle d'un gel de la colonisation, Olmert montre ainsi qu'il n'est pas prêt à faire de
réelles avancées. En ce sens, Annapolis est une imposture.
Non, car ce n'est que de la mousse. En l'absence d'initiative
européenne ou arabe, les Etats-Unis tentent de se donner le
beau rôle mais Bush n'a sûrement pas changé radicalement
d'opinion. Certes, il a parlé d'un Etat palestinien, mais ce
n'est pas nouveau. Quand on fait la paix, il faut être deux, et
ça, il a du mal à le comprendre.
Plus globalement, il s'investit beaucoup trop tard dans le
dossier et cela ne masque pas sa tactique : pendant qu'on
parle de la Palestine pour ne rien dire, on évite d'aborder les
questions brûlantes comme les différends avec l'Iran.
Olmert et Abbas, affaiblis intérieurement, pourront-iils tenir
leurs engagements s'ils le souhaitent ?
Même avec la meilleure volonté, ils auront énormément de
difficultés. Abbas est en état d'apesanteur. Il ne contrôle
plus Gaza et même une partie de la Cisjordanie et il refuse
pourtant de faire un pas vers le Hamas. De son côté, Olmert
/ Points de vue
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EN CHINE, LES MOTS NE SONT PAS SUIVIS D'ACTIONS
Jean-Vincent Brisset par Nadia Loddo / Métro / 26 novembre
Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche Chine à l’Iris
(Institut de relations internationales et stratégiques) revient
sur l'accord de coopération dans le domaine de l'environnement signé lors du voyage de Nicolas Sarkozy en Chine.
La Chine a signé avec la France une déclaration commune
visant à renforcer leur coopération dans le domaine de l'environnement et du réchauffement climatique. Comment
jugez-vvous cette annonce ?
En Chine c’est la diplomatie du verbe car souvent les mots
ne sont pas suivis d'actions. La Chine est surtout une grande émettrice de tchatche et la France une excellente réceptrice. Nicolas Sarkozy est parti avec des bonnes idées et il a
fini par se prosterner devant les autorités chinoises, comme
le font beaucoup de pays. Le Président a notamment affirmé
son opposition à l'indépendance de Taïwan, alors que personne ne le lui a demandé. Cette attitude vaut à la France
d’être considérée comme un pays faible et plutôt méprisé
par l’Empire du milieu. Alors que les pays qui lui tiennent
tête comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont
considérés comme forts et sont respectés. Lorsqu’on fait sa
révérence devant l’empereur, c’est pour avoir une récompense.
La récompense, ce sont les contrats signés ?
Concernant les contrats signés, la vente de 160 appareils
par Airbus il faut la regarder de près… La Chine a l’habitude
d’annoncer à chaque visite d’un chef d’état d’un pays partenaire d’Airbus, l’achat d’un certain nombre d’appareils… il
faut refaire les calculs à chaque fois pour voir se ce ne sont
pas les mêmes appareils ! Pour comprendre comment ça
marche en Chine, il faut penser qu’à une époque, pour faire
cadrer leur balance commerciale, pour un avion acheté ils
comptabilisaient un airbus acheté à la France, un à
l’Espagne, un à l’Allemagne… Pour le nucléaire pareil : les
centrales nucléaires vendues par la France à partir de 1980
dans le cadre des projets nucléaires chinois Daya Bay I et II,
n’étaient pas bénéficiaires.
L’accord de coopération dans le domaine de l’environnement, c’est « de la tchatche » ?
C’est un accord que vaut ce qu’il vaut. Il faut savoir que dans
la culture chinoise, un accord n’est que la photo d’une volonté à un instant donné : il n’engage pas l’avenir. Dans ce cas,
la France maîtrise la vente de solutions anti-pollution
notamment dans le domaine des services. On sera donc
vraisemblablement bénéficiaires, dans un rapport de
gagnant-gagnant pour une fois.
Un rapport récent de la Banque mondiale affirme que la pollution de l’air et de l’eau en Chine coûte chaque année 5,8%
de son PIB. Est-cce qu’il y a une prise de conscience par rapport à la nécessité d’agir plus vite contre la pollution ?
La Chine commence à admettre le problème de la pollution
et il y a une partie de la société chinoise qui souhaite voir la
naissance d'une Chine verte. Le Président Hu Jintao et le
Premier ministre Wen Jiabao font partie de ceux qui voudraient faire de la Chine un pays respectable et honnête
dans les relations internationales et ça vaut pour l’environnement aussi. Les provinces et les industriels ne voient pas
les choses de la même façon : tout ce qui compte pour eux
c’est de faire de l’argent. Tout est fait dans le mépris le plus
total de l’environnement et tant pis pour les autres !
En décembre, lors des négociations de Bali pour l’après Kyoto,
pensez-vvous que la Chine puisse accepter des mesures
contraignantes sur ses émissions de gaz à effet de serre ?
Je ne pense pas et même s’ils disaient oui, ils ne donneraient pas l’accord pour des inspections successives. En se
montrant faibles envers la Chine, on se tire une balle dans le
pied, car ce n’est que par un rapport de force que nous
aurons des chances de négocier.
La Lettre d’information de l’Iris n°233
/ Invitation colloque
L’agriculture européenne
à l’horizon 2013
Mardi 11 décembre 2007
Théâtre du Gymnase-Marie Bell - Paris
Organisé par :
Avec le soutien de :
DG AGRICULTURE
09:30 - ALLOCUTION DE BIENVENUE
Jacques BOYON, Président du Conseil d’administration de l’IRIS, Ancien ministre
09:40 - ALLOCUTION D’OUVERTURE
Michel BARNIER, Ministre de l'agriculture et de la pêche, Membre du Conseil d’administration de l’IRIS
10:00 - LE RÔLE DE LA PAC DANS L'AMÉNAGEMENT DES ESPACES RURAUX ET DES TERRITOIRES
Modérateur Hervé GUYOMARD, Directeur de recherche et Chef du département Sciences sociales, Institut National de la
Recherche Agronomique (INRA), France
Chris BAILEY, Farmland Project Manager, Grange Farm, Royaume-Uni
Jan O.F. LAUSTSEN, Directeur adjoint, Landbrugsraadet, Danemark
Stéphane LE FOLL, Député européen, Membre de la Commission Agriculture et développement rural
Neil PARISH, Président, Commission Agriculture et développement rural, Parlement européen
José Manuel SOUSA-UVA, Directeur, Direction Générale de l'Agriculture, Commission européenne
11:30 - L'AGRICULTURE EUROPÉENNE PEUT-ELLE GAGNER LA RÉVOLUTION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES ? -
QUEL RÔLE POUR LA PAC ET QUELS ENJEUX?
Sylvie MATELLY, Economiste, Chercheur à l’IRIS
Arnaud APOTEKER, Chargé de campagne OGM, Greenpeace France
Christian GENTILLEAU, Directeur, NTIC Agri Conseil
Philippe MEURS, Président, Jeunes Agriculteurs (JA)
Bram PRINS, President, Global Dairy Farmers, Pays-Bas
Modérateur
12:45 - PAUSE-DÉJEUNER
14:15 - LA PAC COMME UNE POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Michel CLAVÉ, Directeur de l'Agriculture et de l'AgroAlimentaire, Crédit Agricole S.A.
Jean-Claude BEVILLARD, Secrétaire national, France Nature Environnement
Gérard CHOPLIN, Coordinateur, Coordination Paysanne Européenne
Michel FOSSEPREZ, Membre fondateur, Mouvement pour une Organisation Mondiale de l'Agriculture (MOMA)
Jean-Michel LEMETAYER, Président, Comité des Organisations Professionnelles Agricoles de l'Union européenne (COPA)
Henri NALLET, Ancien ministre français de l'Agriculture, Directeur des Affaires européennes, Servier Monde
Modérateur
15:45 - QUELLES CONSÉQUENCES POUR LE DEVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DES PAYS DU SUD?
Modérateur Nathalie LHAYANI, Directrice de la publication, EurActiv - France
Teresa CAVERO, Senior Policy Researcher, Intermón Oxfam, Espagne
Bertrand HERVIEU, Secrétaire général, Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM)
Shyama RAMANI, Chargée de recherche, Institut National de Recherche Agronomique (INRA)
Cécile SPORTIS, Directrice, Programme Alimentaire Mondial à Paris
En partenariat avec :
BULLETIN
D’ADHÉSION
2008
L'IRIS est une association Loi 1901 à but non lucratif.
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2009 » (parution automne 2008).
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Avec l’abonnement à La revue internationale et stratégique : 85 €
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Avec l’abonnement à La revue internationale et stratégique : 250 €
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