Calcul du TRS
Transcription
Calcul du TRS
Les dossiers techniques du CRTA SAVEZ-VOUS CALCULER VOTRE TAUX DE RENDEMENT EN PRODUCTION? SAVEZ-VOUS CALCULER VOTRE TAUX DE RENDEMENT ? Le TRS (taux de rendement synthétique) est un indicateur utilisé en production. Riche en informations, il permet de pointer les dysfonctionnements qui font diminuer la rentabilité de l’entreprise 1) Définition des temps et taux Le taux de rendement d’une production dépend de plusieurs facteurs dont les performances se combinent pour aboutir en sortie de production à un résultat plus ou moins proche de l’objectif que l’on s’est fixé. Au-delà du résultat global, il est souvent intéressant d’en connaître les composantes pour mieux cibler les actions correctives qui découlent des écarts constatés. Ainsi, le rendement global dépend : • De la performance des machines • De la performance du personnel de production • De la performance de la maintenance • De la performance des fournisseurs au travers de la qualité des matières et pièces • De la performance de l’organisation • … Le calcul du TRS (Taux de Rendement Synthétique) permet de cibler les entités à problèmes. Pour mieux comprendre, partons avec un exemple concret. 1. L’entreprise X fabrique des tubes en PVC de divers diamètres, longueurs et épaisseurs. Tous les calculs se font sur la journée de travail. L’horaire de travail habituel est : 3h à 19h, c’est-à-dire 16 heures journalières To = 16h En considérant le produit fabriqué P, la capacité théorique de production horaire est de 400 tubes, c’est à dire de 400x16 = 6400 pièces jour Co=6400 Nous dirons que To est le temps d’ouverture correspondant à une capacité théorique Co (Co peut différer selon la référence du produit fabriqué) 2. L’entreprise X décide faire du nettoyage ce jour. La durée prévue de cette opération est de 4h. Le temps de production est donc de 16 – 4 = 12h. Tr = 12h La capacité de production n’est plus que de 6400*12/16 = Cr =4800 tubes/jour Nous dirons que Tr est le temps requis correspondant à une capacité théorique Cr Pour obtenir le temps requis, il faut déduire tous les arrêts programmés (prévus) Tr = To – arrêts prévus • Sous charge prévue • Arrêt pour maintenance préventive • Personnel en formation • Nettoyage ou entretien programmé • …. 3. La fabrication ayant été lancée, il s’avère que des pannes machines provoquent un arrêt de 1,5h. Le temps de production est donc de 12 – 1,5 = 10,5h. Tf = 10,5h La capacité de production n’est plus que de 6400*10,5/16 = Cf = 4200 tubes/jour Taux brut de fonctionnement = Tf/Tr = Cf/Cr = 10,5/12 = 87,5% Nous dirons que Tf est le temps de fonctionnement correspondant à une capacité théorique Cf Pour obtenir le temps de fonctionnement, il faut déduire tous les arrêts non prévus ou aléatoires Tf = Tr – arrêts non souhaités • Pannes machines • Déficience d’un opérateur • Changement de série • Rupture de stock • … Txb = Taux brut de fonctionnement = Tf/Tr = Cf/Cr Si on se limite aux arrêts dus aux pannes, ce taux devient un indicateur de disponibilité machine. Remarque : le changement de série (avec ses réglages) est généralement considéré comme du temps non productif (bien qu’il soit nécessaire). Ce temps est souvent porteur de d’améliorations potentielles et est relativement difficile à programmer à l’avance. C’est pourquoi il entre dans la rubrique des temps non désirés. 4. A l’issue de la journée, le nombre de pièces fabriquées est compté. Il s’avère que la production a généré Cn = 4000 pièces. Il manque 4200-4000 = 200 pièces au compteur. Ces 200 pièces correspondent à un temps théorique perdu de 200*16/6400 = 0,5h C’est comme si on avait produit pendant 10,5 – 0,5 = 10h au lieu de 10,5h. Tn = 10h La production réelle est de 4000 tubes/jour On calcule le taux de marche performante ou taux de performance : Tn/Tf = Cn/Cf = 4000/4200 = 95,2% Nous dirons que Tn est le temps net correspondant à une production mesurée Cn Pour obtenir le temps net, il faut déduire le temps théoriquement perdu en fonction de l’écart de cadence constaté. Tn = Tf – temps perdu sur écarts de cadence Txp = Taux de performance = Tn/Tf = Cn/Cf Remarque : il se pourrait que la production mesurée soit supérieure à la capacité théorique. Il s’agit alors de temps gagné et il faut l’ajouter et non le soustraire. On est alors en droit de se demander si la capacité théorique calculée au départ est bien la bonne. 5. Parmi les 4000 pièces fabriquées, 100 sont de mauvaise qualité et sont refusées. La production effective est donc au final de Cu = 3900 tubes. Ces 100 pièces mauvaises correspondent à un temps théorique perdu de 100*16/6400 = 0,25h C’est comme si on avait produit pendant 10 – 0,25 = 9,75h au lieu de 10h. Tu = 9,75h La production réelle est de 3900 tubes/jour On calcule le taux de qualité : Tu/Tn = Cu/Cn = 3900/4000 = 97,5% Nous dirons que Tu est le temps utile correspondant à une production réelle Cu Pour obtenir le temps utile, il faut déduire le temps théoriquement perdu en fonction de l’écart dû à la non-qualité. Tu = Tn – temps perdu sur rebuts Txq = Taux de qualité = Tu/Tn = Cu/Cn 2) Le calcul du TRS Le TRS (Taux de Rendement Synthétique) est défini comme : TRS = Tu/Tr = Cu/Cr TRS = (Tu/Tn) * (Tn/Tf) * (Tf/Tr) TRS = Txq * Txb * Txb Remarque : on calcule aussi parfois le TRG (Taux de Rendement Global) : TRG = Tu/To Dans l’exemple précédent, TRS = 97,5%*95,2%*87,5% = 81,3% TRG = 9,75/16 = 60,9% 3) La récolte des données Bilan de l’exemple : 1 2 3 4 5 Théorique Mesuré Théorique Mesuré Théorique Mesuré Théorique Mesuré Théorique Mesuré Temps Ecart 16 12 10,5 10 Prod 6400 Ecart 4800 1600 Nettoyage Commentaire Ouverture 4200 600 Panne machine 4 1,5 0,5 87,5% Mauvaise cadence 4000 9,75 Taux 200 95,2% 0,25 Rebuts 3900 100 97,5% 81,3% TRS Les données qu’il est nécessaire de récolter (en rouge dans le tableau) sont : • Les durées des activités non productives programmées (ex : nettoyage) • Les durées des activités productives (par exemple en faisant remplir une fiche sur laquelle l’opérateur relève les heures de début et de fin de production des lots • Les durées des arrêts non programmés (ex : pannes) • Le nombre de pièces produites (bonnes et mauvaises) • Le nombre de pièces mauvaises Il faut donc mettre en place un système de fiches renouvelées à chaque période du calcul et renseignées par les opérateurs sur le terrain. Il est clair que la pertinence des indicateurs calculés dépend de la précision des relevés. Il est donc indispensable de former et motiver le personnel pour que celui-ci renseigne les documents avec soin. L’implication du personnel dans la recherche de solutions d’amélioration représente un degré de plus dans la démarche et mène l’entreprise vers la mise en place de méthodes du type TPM (Totale Productive Maintenance), ou du moins de type 5S, où la recherche de l’excellence à tous les niveaux constitue un objectif privilégié. Ces méthodes sont longues à mettre en place car la modification des comportements et mentalités n’est pas chose aisée. 4) L’exploitation des indicateurs Le TRS est un indicateur composé de 3 taux : Le taux brut de fonctionnement Il est essentiellement significatif du bon fonctionnement des équipements. Son amélioration passe par : • La mise en place d’un plan de maintenance préventive (quand c’est possible) • L’amélioration du correctif (par exemple par des gammes de montage et démontage) • La disponibilité d’un stock de pièce de rechange ou d’une possibilité d’approvisionnement rapide • L’achat d’équipements neufs à haute fiabilité • … Il faut également surveiller la disponibilité des stocks de matières ou de pièces pour la production et veiller à appliquer une politique sécurité efficace de nature à motiver le personnel et ainsi réduire l’absentéisme. Le taux de performance Il est significatif de la capacité à produire dans les meilleures conditions : • Réglage des équipements optimal pour une bonne régularité • Compétence du personnel (à améliorer par la formation) • Qualité des matières premières • Organisation de la production adaptée au type de fabrication (réactivité améliorée) Le temps « perdu » sans raison apparente (dont le cumul sur une période peut ne pas être négligeable) contribue également à dégrader cet indicateur Le taux de qualité Il traduit la tendance à générer du rebut. Il peut être amélioré par • La mise en place de contrôles (continus ou non) • L’utilisation de méthodes statistiques (par prélèvements) • L’instauration d’une politique qualité • L’optimisation du procédé de fabrication • Traçabilité • … Une analyse fine de tous ces facteurs doit déboucher sur la mise en place d’actions d’amélioration (pouvant impliquer le personnel à tous les niveaux). Ces actions doivent être suivies et accompagnées d’une bonne communication. 5) Consolidation du calcul des indicateurs L’exemple ci-dessus montre un calcul pour la fabrication d’un produit donné sur une période d’une journée. La période de calcul peut être plus large (1 semaine, 2 semaines), mais elle fait alors perdre de la réactivité. L’utilisation d’un tableur facilite l’automatisation des calculs, mais la saisie est quasi incontournable. Sur une période, le calcul doit être fait sur tous les produits fabriqués. Une sommation sur les différents temps théoriques ou mesurés pour chaque produit permet d’extrapoler le TRS sur une période, tous produits confondus. Produit 1 Produit 2 To 16 Tr 12 Tf 10,5 Tn 10 Tu 9,75 Txb Txp Txq TRS 87,5 95,2 97,5 81,3 Produit n TOTAL En consolidant de même les totaux, on peut calculer des TRS pour le mois, le trimestre, l’année, …