Revue belge de numismatique et de sigillographie

Transcription

Revue belge de numismatique et de sigillographie
.
REVUE BELGE
DE
NUMISMATIQUE
ET DE SIGILLOGRAPHIE
SODS
m
ÂDSPICES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE NUMISMATIQUE.
DIRECTEURS
MM.
u V« B.
de
JONGIIK, lk
C'«
Th. de
s
LIMBURG-STIRUM
rr
A.diWITTE.
1909
SOIXANTE-CINQUIÈME ANNEE.
BRUXELLES
J.
GOEMAERE, IMPRIMEUR DU ROI,
T{ue de
la
Limite.
1909
2
1
24
LA MÉDAILLE DE PIERRE PEPERS
L'ACADÉMIE DE BRUGES
Notre savant confrère
et
ami M. Alphonse de
Witte, dont l'érudition n'est égalée que par sa
complaisance à se mettre à
confrères, a
tique
(i)
publié dans
de ses
la disposition
la
Gazette
Numisma-
des renseignements, aussi complets qu'in-
téressants, sur les médailles au palmier de l'Aca-
démie de peinture
et
d'architecture de Bruges.
Ces médailles, dues au burin de Norbert Heylbroeck, graveur de la Monnaie de Bruges, sont
datées de 1757 à 1760, et furent distribuées pen-
dant les années 1757 à 1766. M. de Witte nous
fait
encore connaître dans
la
même
étude une
autre médaille au buste de saint Luc,
distribuée
geoise
en
collection
aux
1759.
lauréats
de
qui fut
l'Académie
Nous possédons dans
une pièce,
toujours pour la
académie, et datée de 1751.
(1)
Galette Numismatique,
t.
III,
pp. 7 à 10 et pp. 35
à 38.
bru-
notre
même
25
En
voici la description
Cartouche orné aux armes de Bruges, qui sont
fascées
d'argent et de gueules, au
couronné
d'or,
armé
et
lion
•
d'azur
lampassé de gueules
et
portant une croix au cou. Autour du cartouche
les
attributs
de
de l'architecture,
Le revers
la peinture,
de la sculpture et
assez heureusement groupés.
est entièrement lisse et
que l'inscription suivante, tracée à
In figura
Primus
Petrus Pepers
Brugensis
die 3i martij
1751
ne contient
la
pointe
:
26
Notre médaille
en argent
est
à bélière
et
mesure 54 millimètres de diamètre et a
nue par un coulage fortement reciselé.
elle
;
été obte-
Notre aimable confrère M. Albert Visart de
Bocarmé
a
mais en vain, des recherches à
fait,
Bruges pour obtenir des renseignements sur
le
graveur de notre médaille.
En
un incendie réduisit en cendres
1755,
bâtiment de l'Académie,
pu
auraient
fournir
archives
les
et
d'utiles
le
qui
éclaircissements,
devinrent la proie des flammes.
Dans tous
les
nous sommes
cas,
de croire que la présente
que
tenté
fort
médaille, de
même
au buste de saint Luc, gravée dans
celle
Gazette Numismatique,
même
dues au
artiste,
t.
III,
pi.
III, n° 3,
la
sont
qui pourrait bien, suivant
la conjecture très plausible
de M. de Witte, être
un orfèvre plutôt qu'un graveur de coins.
On sait que la première Académie de Bruges,
fondée en
fut
de Joseph
direction
maison
1717,
dite
la
Vande Kerkhove, dans
la
Loge des bourgeois
«
construction
1720, sous
ouverte, en
remontait
au
XIV
e
»,
dont
siècle.
la
Cette
première académie ne subsista pas longtemps
elle
mourut avec son premier directeur
rétablie qu'en 1739, grâce
amis des
arts
et
ne
;
fut
au zèle de quelques
Mathieu De Visch,
lauréat de
l'académie défunte, fut mis à la tête du nouvel
établissement et
mort, en 1765.
le
dirigea jusqu'à la date de sa
27
Quant à Pierre Pepers,
notre
revers de
figure au
le
lauréat dont
médaille,
nom
le
voici les
renseignements que nous avons obtenus sur sa
aux recherches de notre confrère
carrière, grâce
M. Albert Visart de Bocarmé.
Pierre Pepers naquit en 1730 ou 1731, au dire de
M
S. O. Delepierre
Marchai
(2).
La
et
de M.
le
chevalier
plupart des biographes
naître à Bruges,
aucun
(1)
et
cependant
font
ne figure sur
il
manifesta dès
Il
son jeune âge des dispositions artistiques
envoyé à l'Académie de Bruges, où
la direction
iySi, après
il
il
de Mathieu de Visch.
élève du sculpteur brugeois
prix,
le
dçs registres paroissiaux de la ville con-
servés aujourd'hui à l'Etat civil.
En
Edm.
étudia sous
Il
fut aussi
Van Walleghem.
avoir remporté
pour Paris, où
partit
et fut
il
fut
son premier
employé par
Michel-Ange Slodtz, alors sculpteur du
roi,
à
plusieurs grands travaux, entre autres à l'exécution du
tombeau du cardinal de la Rochefoucauld,
et à celui
du maréchal de Saxe, placé dans
luthérienne de Strasbourg.
de Cupidon pour
travailla aussi
ornent
le
Madame
(2)
siècles.
de Pompadour. Pepers
aux deux statues colossales qui
patrie en 1759,
il
produisit un
Annales de Bruges.
Mémoire sur
XVII le
sculpta une statue
frontispice de Saint-Sulpice, à Paris.
Revenu dans sa
(1) Précis des
Il
l'église
la
sculpture aux Pays-Bas pendant les XVII»
et
28
certain
nombre d'œuvres estimées des connais-
seurs, entre autres
Un
lion et
:
un ours tenant
l'écu de la ville
de
pompe du Marché-
Bruges, groupe qui orne la
aux-Œufs(i76i). Cette pièce est considérée
comme
son chef-d'œuvre.
La
le
statue de saint
Jean-Népomucène ornant
pont au quai du Rosaire (1767).
Samson terrassant le lion et une statue repré-
sentant un Chinois, toutes deux dans
le.
parc du
château de Sainte-Croix, ancienne propriété des
évêques de Bruges.
Les statues de saint Pierre
et
de saint Paul,
originairement au château de Sainte-Croix, actuellement dans
la
cour de l'évêché, à Bruges.
Les quatre statues qui précèdent ont
été
comman-
dées à Pepers par l'évêque Monseigneur Caïmo.
L'église de
Notre-Dame, à Bruges, possède
plusieurs œuvres de Pepers
:
deux statues repré-
sentant la foi et l'espérance, une statue
Vierge avec l'enfant Jésus,
le
bas-relief central
du maître-autel, deux anges adorateurs du
autel; l'un de ces
deux anges
bué à Pierre Pepers
On
voit encore
fils,
de la
est
cependant
même
attri-
mort jeune.
une Vierge de Pepers dans
la
chapelle de l'école dentellière, fondée par l'abbé
de Fœre dans l'ancien hôtel Bladelin,
rue des
Aiguilles.
Pepers a encore sculpté, en 1769, pour l'église
Saint-Michel, à Gand, l'épitaphe de la famille
5§
Mortgat, surmontée d'un ange tenant un grand
écusson armorié.
Pepers
fit
partie de la direction de l'Académie
des Beaux- Arts à Bruges.
Il
mourut, d'après Mar-
chai, le 20; d'après Delepierre,
le
28 juin 1785,
âgé de 54 ou 55 ans.
Louvain,
le
20 octobre 1908.
Victor De Munter.

Documents pareils