Dossier artistique Manque au 17 avril 2011

Transcription

Dossier artistique Manque au 17 avril 2011
MANQUE
Sarah Kane
mise en scène Simon Delétang
texte
du mardi 10 au vendredi 20 mai 2011
à 20 heures | relâche dimanche 15 mai
Théâtre Les Ateliers
5 rue Petit David 69002 Lyon
04 78 37 46 30 | www.theatrelesateliers-lyon.com
contact production | diffusion
EPOC productions | Emmanuelle Ossena
+ 33 (0)6 03 47 45 51 | [email protected]
MANQUE
texte
Sarah Kane
traduction
Evelyne Pieiller
mise en scène
Simon Delétang
avec
Mohand Azzoug
Fabien Grenon
Constance Larrieu
Déborah Marique
scénographie Antoine Vasseur
lumière Sébastien Michaud
création son Nicolas Lespagnol-Rizzi
costumes Fanny Brouste
assistante à la mise en scène Chloé Brugnon
assistante à la scénographie Élodie Dauguet
L’Arche éditeur est agent théâtral de la pièce représentée
production La Comédie de Reims – CDN
avec la participation du Jeune Théâtre National, le soutien du Fonds d’insertion pour jeunes artistes
dramatiques, DRAC et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la participation du Théâtre National de
Bretagne et du Théâtre Les Ateliers-Lyon
Note d’intention
Sarah Kane est un météore dans le théâtre du XX siècle. L’évocation de son seul nom
suffit à poser des enjeux. Terrifiants pour certains, essentiels pour d’autres. J’appartiens
plutôt à la deuxième catégorie. Dans Manque, l’avant-dernière pièce écrite avant son
suicide, nous sommes confrontés à quatre solitudes, quatre voix en prise avec l’amour et la
mort. Mais qui dialogue avec qui ? Tandis que dans ses précédentes pièces Sarah Kane
nous montrait la violence du monde, ici ce n’est plus l’irreprésentable qui est convoqué
mais bien plutôt l’absence même d’un désir de représentation. Je crois au pouvoir vivant du
théâtre. À l’incarnation. Un mot sur une page, pour moi, ce n’est pas du théâtre. Comment
fabrique-t-on alors du théâtre avec Manque ? Tout est à inventer. Le défi est là. Il est aussi
dans l’envie de faire entendre son humour et sa vitalité. La biographie d’un auteur est une
chose, ce qui demeure de son œuvre en est une autre. Manque parle d’amour, de
possession, mais surtout du besoin d’amour dont on finit par mourir.
e
Aimer à ce point est être malade. Et j’aime être malade.
Georges Bataille. L’Impossible.
L’aventure que m’a proposée Ludovic Lagarde de rejoindre le projet de l’Atelier, avec des
auteurs réunis pour l’occasion et les collaborateurs artistiques de son équipe ne peut que
déplacer mon champ habituel de travail. C’est pourquoi j’ai eu envie de le pousser plus loin
encore en m’attaquant à cette œuvre énigmatique, poétique et ouverte.
Simon Delétang
Biographies
Simon Delétang, né en 1978
Simon Delétang débute par une Licence en études théâtrales à l’Université Paris III – Censier. Il fait
ensuite partie de la 61 promotion de l’École nationale supérieure des Arts et Techniques du
Théâtre (ENSATT) à Lyon dont il sort en 2002 (il y met en scène La Chair est triste, hélas..., et
Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès) puis intègre ensuite l’unité nomade de mise en scène du
Conservatoire national supérieur d’Art dramatique entre 2005 et 2007.
e
Comédien, il joue dans les spectacles de Claudia Stavisky, Michel Raskine, Richard Brunel, Philippe
Delaigue, France Rousselle, Eric Vautrin.
Depuis 2002, il a mis en scène : Fairy Queen d’après Olivier Cadiot (2002), Woyzeck de Georg
Büchner (2003), Petit camp d’après Pierre Mérot (2005).
À présent co-directeur du Théâtre Les Ateliers à Lyon, il y a créé Shopping and Fucking de Mark
Ravenhill (2006 et 2007), On est les champions de Marc Becker (2008), Froid de Lars Norén
(2009) et For ever Müller d’après Heiner Müller (2009).
Il a également dirigé la 66 promotion de l’ENSATT en 2007 dans Trop compliqué pour toi de
Cédric Bonfils, Toute cette neige d’Olivier Mouginot et Le chat de Schrödinger en Tchétchénie de
Marie Dilasser.
Il a réalisé de nombreuses mises en espace : Electronic City de Falk Richter (2003), Notre pain
quotidien de Gesine Danckwart (2004), Le poil pubien de Wilfrid Happel (2006), Le test de Lukas
Bärfuss (2007), ADN de Dennis Kelly (2008), Le 20 novembre de Lars Norén (2009).
Il intervient régulièrement à l’ENSATT dans les départements Scénographie et Costumes, ainsi
qu’au Conservatoire national de région de Lyon.
e
Sarah Kane (1971-1999)
Sarah Kane est née à Brentwood dans le comté d'Essex (Royaume-Uni). Tout d'abord comédienne,
elle étudie le théâtre à l'Université de Bristol, puis à l'Université de Birmingham et devient metteur
en scène et écrivain. En 1995, elle écrit sa première pièce Blasted (Anéantis) qui est aussitôt créée
au Royal Court Theatre de Londres et fait scandale dans la presse britannique. Elle est l'auteur de
Phaedra's Love (L'amour de Phèdre), Cleansed (Purifiés), Crave (Manque) et de 4.48 Psychosis. Elle
a écrit un scénario, Skin (Peau), réalisé et présenté par Channel Four. Sarah Kane s'est suicidée à
Londres en 1999.
Biographie imaginaire rédigée par Sarah Kane à l'occasion de la première lecture publique de
Manque qu'elle avait choisi de présenter sous le pseudonyme de Marie Kelvedon :
« Marie Kelvedon a 25 ans. Elle a grandi en Allemagne dans un logement de fonction de l'armée
britannique pour revenir à 16 ans achever ses études en Grande-Bretagne. Elle a été renvoyée du
St Hilda's College d'Oxford avant la fin de sa première année à cause d'un acte d'un dadaïsme
innommable commis dans le réfectoire de l'université. Elle est l'auteur de contes publiés dans
diverses revues littéraires en Europe et son recueil de poésie Onzuiver (Impure ) est publié en
Belgique et en Hollande. En 1996, elle a fait ses débuts dans le Off d'Edimbourg avec un happening
improvisé pour un seul spectateur à travers un monte-plat. Après être sortie de Holloway, elle a
travaillé comme chauffeur de taxi non agréé, régisseur pour The Manic Street Preachers, et
présentatrice des programmes sur la BBC Radio World Service. Elle vit actuellement dans le comté
de Cambridge, avec son chat Grotowski. »
Les comédiens
Mohand Azzoug
Mohand Azzoug suit la formation de l'École d'art dramatique du Théâtre National de Bretagne de
2003 à 2006. Sous la direction de Stanislas Nordey, il joue dans Gênes 01 et Peanuts de Fausto
Paravidino, ainsi que dans Nothing Hurts, 7 secondes, Hôtel Palestine de Falk Richter. Il a
également été l'assistant de Stanislas Nordey pour sa mise en scène d’Incendies de Wajdi
Mouawad. Dernièrement, on a pu le voir dans Yves-Noël Genod, mis en scène par Yves-Noël Genod
et dans La Terreur du Boomerang d’Anne Kawala, mis en scène par Émilie Rousset.
Fabien Grenon
Né en 1976 à Saintes, Fabien Grenon a suivi une formation de comédien au conservatoire national
de région de Bordeaux, de 1996 à 1997, avant de partir pour Saint-Etienne où il intègre l’école du
Centre Dramatique National, de 1997 à 2000.
Depuis sa sortie de l’école, il a joué dans plus d’une vingtaine de spectacles, et plus d’une douzaine
de lectures publiques.
Il a travaillé, entre autres, avec Anatoli Vassiliev, Jean-Claude Berutti, Philippe Vincent, Eric Massé,
Richard Brunel, Thierry Bordereau, Laurent Rogero, Béatrice Bompas, André Tardy, Cédric
Veschambre, Julien Rocha, Philippe Zarch, Rachel Dufour, Frédéric de Goldfiem, Sophie
Lannefranque, Louis Bonnet, Patrick Reynard, Gilles Chavassieux, Yves Bombay, Simon Delétang
etc. Il est membre depuis 2006 du collectif d’artistes Le Souffleur de verre, compagnie
conventionnée DRAC, en Auvergne.
Constance Larrieu
Constance Larrieu est née en 1987. Après avoir obtenu son baccalauréat littéraire en option
théâtre, et un diplôme de violon au conservatoire populaire de musique de Genève, elle intègre
l'ERAC (École Régionale d'Acteurs de Cannes) en 2005. Durant cette formation professionnelle, elle
travaille notamment avec Ludovic Lagarde, Laurent Poitrenaux, Youri Pogrebnitchko, Valérie
Dréville, Charlotte Clamens, Catherine Marnas, Richard Dubelski, Didier Galas, Alain Zaepffel,
Simone Amouyal ou encore Philippe Demarle. Elle participe à l'académie d'été de Teatro di Pisa en
2007. Elle met en scène Manque de Sarah Kane à la friche La Belle de Mai à Marseille, puis à anis
Gras en banlieue parisienne avec des acteurs de sa promotion. En 2008, elle joue dans Sœurs et
frères d'Olivier Cadiot mis en scène par Ludovic Lagarde et Laurent Poitrenaux et dans Ne vous
séparez pas de ceux que vous aimez d’Antoine Volodine mis en scène par Youri Pogrebnitchko. À la
Comédie de Reims, elle joue dans La Terreur du Boomerang d’Anne Kawala mis en scène par
Émilie Rousset. Ludovic Lagarde l'engage à sa sortie de l'école dans le spectacle Un nid pour quoi
faire d'Olivier Cadiot, et elle joue également la même année dans Calderón de Pier Paolo Pasolini
avec la compagnie Les ex-citants qu'elle crée avec d'anciens élèves de l'ERAC. Elle pratique le violon
moderne et baroque, ainsi que le chant.
Déborah Marique
Déborah Marique est diplômée du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique en 2007. Au
théâtre, elle travaille avec divers metteurs en scène tels que Gildas Milin, Didier Ruiz, Ludovic
Lagarde, Dominique Pitoiset... À la Comédie de Reims, elle joue dans La Terreur du Boomerang
d’Anne Kawala, mis en scène par Émilie Rousset. Au cinéma, elle joue sous la direction de Jean-Paul
Civeyrac dans Malika s'est envolée, de Léa Fazer pour les Talents Cannes 2008 dans Demain
j'arrête, et de Yann Samuel dans L'âge de raison (sortie en salle en 2010). Elle travaille aussi pour
la radio avec différents réalisateurs comme Marguerite Gateau, Etienne Vallès ou Michel Sidoroff.
Le Collectif artistique | les 2 premières saisons de la Comédie
Christian Schiaretti avait mis en place à Reims la première troupe permanente associée à
l’année dans un Centre dramatique national. Emmanuel Demarcy-Mota a prolongé cette
aventure en créant le Collectif artistique de la Comédie. Je souhaite poursuivre cette
dynamique collective.
La présence des artistes dans une maison comme la Comédie est essentielle. Ce sont eux
qui poursuivent, chaque jour, les recherches formelles, les commandes d’écriture, les
chantiers de traduction, les classes pédagogiques… Un théâtre est un lieu
d’expérimentation dont la pratique doit être quotidienne.
Parmi mes compagnons de longue date, j'ai souhaité associer tout particulièrement Olivier
Cadiot, l’écrivain avec qui s’est engagée une collaboration étroite depuis 1991. Il est
associé à la vie du théâtre d’abord comme auteur, mais aussi en tant que traducteur, ami
et conseiller à tous les endroits de notre projet artistique. Il participe à l’élaboration des
soirées, des ateliers d’écriture, des publications exceptionnelles qui ont lieu dans la maison.
Olivier Cadiot, depuis sa place si particulière d’auteur qui le met à la fois dans et hors des
choses, alimente sans cesse notre travail, nous guide au détour d’une pensée, d’une
discussion, il imprègne notre troupe, avec, toujours, une gaîté du savoir qui lui est
singulière. Le musicien Rodolphe Burger, qui travaille régulièrement avec Olivier Cadiot à
des formes transfrontalières, entre littérature et musique, est aussi à nos côtés.
La permanence des acteurs est évidemment au cœur de la dynamique. Parmi eux, Laurent
Poitrenaux, qui est associé à mes créations depuis le début et connaît bien Reims pour y
avoir été membre de la troupe permanente de Christian Schiaretti. Mais il y a aussi les
comédiennes Valérie Dashwood, Camille Panonacle, Christèle Tual, et les comédiens
Pierre Baux, Lucien Marchal et Samuel Réhault. Dans cet esprit d’échange qui anime
notre projet, nous invitons également des acteurs étrangers à travailler à Reims,
notamment au moment de Reims Scènes d’Europe. Sont aussi associés au Collectif les
collaborateurs artistiques avec lesquels je travaille depuis longtemps : le créateur lumières
Sébastien Michaud, le scénographe Antoine Vasseur assisté de Élodie Dauguet, le
collaborateur artistique et technique James Brandily, la dramaturge Marion Stoufflet, le
musicien David Bichindaritz, le vidéaste Jonathan Michel, la danseuse Stéfany
Ganachaud et la costumière Fanny Brouste.
Trois jeunes metteurs en scène ont été associés au Collectif pour la première saison :
Simon Delétang, Émilie Rousset et Guillaume Vincent. Je les ai rencontrés durant leurs
parcours au sein des écoles nationales. Ils m’ont touché, intéressé, leur travail est plein de
promesses. Ensemble, nous avons réuni une troupe de jeunes acteurs qui sortaient du
Conservatoire national de Paris, de l’école du Théâtre National de Strasbourg, de l’Ecole
régionale d’acteurs de Cannes et de l’école du Théâtre national de Bretagne : Mohand
Azzoug, Constance Larrieu, Julie Lesgages, Déborah Marique, Sylvain Sounier, Julien
Storini et Elsa Grzeszczak issue de la classe de la Comédie. Chloé Brugnon assure le rôle
d’assistante à la mise en scène sur les créations de l’Atelier.
L’Atelier | un espace de travail et de pratique quotidienne
La salle de « l’Atelier » de la Comédie de Reims a été ouverte en novembre 2007 dans
l’ancien atelier de construction de décors du Centre dramatique national. Ce nouveau lieu
permet d’accueillir répétitions et représentations. Espace de recherche accolé à la
Comédie, il donne la possibilité aux metteurs en scène de chercher d’autres formes
théâtrales.
L’Atelier est devenu le lieu privilégié du groupe de jeunes metteurs en scène et de jeunes
acteurs qui y proposent leurs créations et l’investissent tout au long des saisons.
De même que l’acteur a besoin de s’entraîner, de répéter, de se tromper même, le
metteur en scène a besoin de s’exercer. Curieux et attentif à l’émergence des nouvelles
esthétiques, je suis conscient des difficultés auxquelles se confrontent les jeunes créateurs
d’aujourd’hui. Je tiens à les soutenir et à les accompagner dans le développement de leurs
travaux.
Les trois jeunes metteurs en scène associés aux deux premières saisons de La Comédie,
Émilie Rousset, Simon Delétang et Guillaume Vincent, ont eu des rythmes différents en
fonction des projets qu’ils souhaitaient conduire. Ils ont témoigné d’un enthousiasme
immédiat pour cette proposition : être ensemble, croiser leurs pratiques, imaginer d’autres
conditions de travail et de production.
Ce dispositif original permet de favoriser l’émergence de nouvelles formes en créant un
répertoire propre à l’Atelier, un répertoire aux accents contemporains. Ces créations qui
ont vu le jour à l’Atelier ont été intégrées aux deux premières saisons de la Comédie de
Reims. L’Atelier est devenu une plateforme de production et un effort particulier a été fait
pour que ces créations puissent tourner la saison suivante.
À l’heure où les pratiques expérimentales sont fragilisées, l’Atelier est devenu un espace de
recherche privilégié pour inventer en toute liberté les formes théâtrales d’aujourd’hui et de
demain.
Ludovic Lagarde

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