Suivi Scientifique du Projet d`Appui aux Systèmes Sanitaires
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Suivi Scientifique du Projet d`Appui aux Systèmes Sanitaires
Suivi Scientifique du Projet d’Appui aux Systèmes Sanitaires des Régions Médicales de Kaolack et de Fatick (ASSRMKF/CTB-Sénégal) Rapport de la sixième mission d’accompagnement scientifique 15 février – 3 mars 2009 Guy Kegels et Ernest Denerville IMT-Anvers Nationalestraat 155, B-2000 Antwerpen - Belgium Tel: +32 (0)3 247 62 86 Fax: +32 (0)3 247 62 58 E-mail: [email protected] Website: www.itg.be 1 REMERCIEMENTS Les auteurs du présent rapport adressent leurs sincères remerciements à l’équipe du projet ASSRMKF, aux équipes cadres, comités de santé et personnel soignant des districts sanitaires de Kaffrine, Sokone et Nioro, aux cadres des niveaux régional et central, ainsi qu’à tous les partenaires du projet qui ont contribué à la réalisation de cette mission. 2 ABREVIATIONS ET ACRONYMES ASSRMKF AT BAD BONC CAFSP CAS/PNDS CCG CGO CHR CLCMSK COGES COSA CPROC CRD CS CTB DES DMA DS DTF ECD ECR FMPOS ICP IDE IMT MCD MSP MSP OCDES OMS PAMAS PAMIF PCA PEV PNDS PS Resren RSS SMCL SNIS SOU SR SSP TDR TF TSAR Appui aux Systèmes Sanitaires Régions Médicales Kaolack et Fatick Assistant Technique Banque Africaine de Développement Besoins Obstétricaux non couverts Cellule d’Appui au Financement de la Santé et au Partenariat Cellule d’appui au suivi du Plan National de Développement Sanitaire Clinique de chiurgie générale Clinique de gynéco-obstétrique Centre Hspitalier Régional Cadre de concertation des mutuelles de santé de Kaffrine Comité de Gestion Comité de Santé Comité de pilotage des réflexions autour de l’offre de soins chirurgicalux Comité Régional de Développement Centre de Santé Coopération Technique Belge Direction des établissements de santé Digit Médic Afrique District Sanitaire Dossier Technique et Financier Equipe Cadre de District Equipe Cadre de Région Faculté de Médecine, Pharmacie et Odonto-Stomatologie Infirmier Chef de Poste Infirmier diplômé d’Etat Institut de Médecine Tropicale, d’Anvers Médecin Chef de District Ministère de la santé publique Ministère de la Santé et de la Prévention Organisation communautaire de développement de la santé Organisation Mondiale de la Santé Projet d’appui à la micro-assurance santé au Sénégal Projet d’appui institutionnel et technique aux structures faitières du secteur de la micro-finance Paquet Complémentaire d’Activités Programme élargi de vaccination Plan National de Développement Sanitaire Poste de Santé Représentant résident Recherche sur les systèmes de santé Structure Mixte de Concertation Locale Système National d’Information Sanitaire Soins Obstétricaux d’Urgence Santé de la Reproduction Soins de Santé Primaires Termes de référence Tarification forfaitaire Technicien supérieur en anesthésie et réanimation 3 TABLE DES MATIÈRES REMERCIEMENTS................................................................................................................................2 ABREVIATIONS ET ACRONYMES ....................................................................................................3 1. INTRODUCTION ...............................................................................................................................5 1.1. Contexte et termes de référence de la mission..........................................................................5 1.2. Méthodologie de la mission ......................................................................................................5 2. DEROULEMENT DE LA MISSION .................................................................................................6 2.1. Participation à la mission conjointe de supervision de la chirurgie.........................................6 2.2. Présentation du rapport final de l’étude des coûts au MSP (20/02/09) ...................................7 2.3. Visite au DS de Sokone (23/02/09...........................................................................................7 2.4. Entretiens particuliers .............................................................................................................7 2.5. Restitution ................................................................................................................................8 3. DOSSIER ACCES FINANCIER.........................................................................................................8 3.1. Etude des coûts de revient : .....................................................................................................8 3.2. Mutuelles – assurance maladie – assurance élèves................................................................10 3.3. Articulation ASSRMKF – PAMAS.......................................................................................12 . 4. DOSSIER CHIRURGIE DANS LES DISTRICTS SANITAIRES ................................................13 4.1. Réalisations suite à la démarche adoptée par le projet ..........................................................13 4.2. Points de réflexion .................................................................................................................14 4.3. Projet de publication conjointe dans le cadre des travaux du BESG.....................................16 4.4. Etat des lieux de l’offre chirurgicale et de son potentiel d’amélioration...............................16 5. LE FONCTIONNEMENT DES DISTRICTS ...................................................................................17 5.1. Identification de domaines d’ « excellence » ?......................................................................17 5.2. Réflexion sur le fonctionnement d’équipe.............................................................................20 6. ANNEXES.........................................................................................................................................21 6.1. Calendrier de la mission.........................................................................................................21 6.2. Liste des personnes rencontrées.............................................................................................22 6.3. Liste des documents de référence consultés ..........................................................................23 6.4. TDR de la 6ième mission de suivi scientifique de l’ASSRMKF .............................................25 6.5. Documents transmis durant la mission ..................................................................................26 6.6. Informations nécessaires à la préparation de l’atelier national (fin 2009).............................27 4 1. INTRODUCTION 1.1. Contexte et termes de référence de la mission La sixième mission de terrain1, effectuée du 15 février au 3 mars 2009 dans le cadre de l’accompagnement technique / scientifique du projet ASSRMKF, se situe essentiellement dans une perspective de planification et de préparation des interactions à venir entre l’équipe de l’IMT d’Anvers et les acteurs du projet en ce qui concerne les appuis d’ordre conceptuel et technique, y compris ceux qui relèvent de la documentation et dissémination des enseignements que le projet (a) produit. L’équipe de projet avait préalablement donné son accord de principe à une proposition d’accompagnement en ce qui concerne les domaines de discussion ou d’investigation devant constituer le contenu de la mission. Sur cette base, l’équipe de l’IMT composée de Guy Kegels et Ernest Denerville, au terme d’une séance de travail tenue à Kaolack (19/02/09), s’est entendu avec les assistants techniques du projet sur l’ensemble des activités à mener en relation avec les dossiers thématiques suivants. 1. L’accessibilité financière : a) la tarification forfaitaire (éléments de stratégie vers une expérience dans l’aire du projet à la faveur de l’exploitation des résultats de l’étude des coûts) ; b) les mutuelles de santé et autres micro-assurances ainsi que leurs liens avec la tarification forfaitaire et c) l’articulation envisagée entre les projets PAMAS et ASSRMKF ; 2. La ‘chirurgie dans les districts’ (état d’avancement et attentes de l’étude ‘état des lieux de l’offre actuelle’, opportunité d’un exercice BONC dans l’aire du projet, activités sur le terrain à Sokone et Kaffrine, état des lieux à Nioro, articulation avec la stratégie SOU, formateurs / superviseurs et autres ‘stakeholders’, la route vers les ‘assises nationales’,…) ; 3. La ‘mise en fonction’’ améliorée des districts sanitaires : appui aux équipes cadres des districts pilotes (cf. l’évaluation à mi-parcours du projet ASSRMKF) ; 4. La documentation systématique des grands chantiers du projet en vu d’une capitalisation optimale des enseignements émergeants (modèle de structuration pouvant faciliter l’analyse). 1.2. Méthodologie de la mission 1. Dans la mesure du possible, des rencontres avec des acteurs institutionnels pertinents et personnes-ressources préalablement identifiés ; 2. Lecture, analyse et exploitation de documents fournis par l’équipe de projet ; 3. ‘Observation participante’ par rapport à certaines activités déjà prévues dans le cadre du projet (p.ex. la mission conjointe de supervision de la chirurgie à Kaffrine, Sokone et Nioro, présentation de l’étude des coûts au MSP, signature de contrat entre mutuelle et centre de santé à Sokone); 1 Elle a eu lieu après l’évaluation à mi-parcours réalisée en octobre-novembre 2008 et le sixième comité de pilotage du projet tenu au mois de janvier 2009. 5 4. Entretiens avec les agents de terrain au niveau des districts pilotes (observation participante). 5. Séances de travail thématiques avec l’équipe de projet 6. Références opportunes à des expériences réalisées dans d’autres contextes, en relation avec ce qui est en cours ou envisageable (fourniture de documentation) 7. Restitutions intermédiaires quand nécessaire (dans l’aire du projet) et restitution finale au siège de la représentation CTB à Dakar. 2. DEROULEMENT DE LA MISSION 2.1. Participation à la mission conjointe de supervision de la chirurgie La mission en question s’est déroulée du 16 au 18 février 2009, dans le cadre de l’application des clauses de la convention de partenariat signée entre le projet, le MSP et la faculté de Médecine pour le développement de la chirurgie dans les districts pilotes de Kaffrine et de Sokone. L’équipe venue de Dakar pour la supervision était composée des Professeurs Cheick Tidiane Touré et Boubacar Fall pour la chirurgie générale, de Professeur Mamadou Diarrah Bèye pour l’anesthésie réanimation et de Professeur Alassane Diatta pour ce qui concerne la biologie médicale. Dr. Mohamed Soh Ba, chirurgien du CHR de Kaolack , Dr. Omar Sarr et Dr. Evariste Lodi, respectivement directeur et codirecteur du projet ASSRMKF étaient également présents durant les trois jours de mission. La région médicale de Kaolack était représentée à Nioro par Mamadou Ndiaye, superviseur régional des SSP. Les différentes étapes de la mission ont pu être observées par Ernest Denerville dont les interactions avec l’équipe de supervision et les agents des centres de santé visités, ont pu avoir lieu avec une relative aisance. Nioro : La visite à Nioro (16/02/09) revêtait un caractère prospectif car le projet envisage de faire de ce district un district pilote2., ce qui implique un bloc opératoire offrant des services de chirurgie dite essentielle, à l’instar de Kaffrine et Sokone. M. Abdoulaye Faye, consultant en ingénierie médicale avait, sur invitation de la délégation, fait le déplacement également pour donner un avis sur les installations du centre de santé en termes de bâtiments, matériels et équipements disponibles et leurs états de fonctionnement (bloc opératoire et laboratoire). Sokone et Kaffrine: Au niveau de ces deux centres (17/02/09 et 18/02/09), la délégation a visité le bloc opératoire et le laboratoire. Les chirurgiens en formation ont eu à présenter le bilan de leurs interventions depuis leur affectation. Après la visite des lieux susmentionnés et les présentations des internes, le travail se terminait par une revue systématique des suites données aux décisions et recommandations faites lors de la précédente mission. Outre l’interne, le MCD et le TSAR du centre où se tenait la supervision, y ont pris part. Il faut signaler que les services de maternité ne semblaient pas concernés par l’activité. 2 Décision de la SMCL du 22 janvier, en réponse au dernier découpage qui a élevé Kaffrine au rang de région médical, laissant ainsi Kaolack sans district pilote. Vu ses antécédents de bonne collaboration dans le projet et le fait qu’il réponde aux critères de sélection des quatre initiaux, Nioro a été choisi pour être le district pilote de la RM de Kaolack. 6 2.2. Présentation du rapport final de l’étude des coûts au MSP (20/02/09) L’équipe d’accompagnement scientifique a assisté à la présentation officielle au siège du MSP, des résultats dits finaux de l’étude des couts de revient des prestations. Le présentateur était M. Ibnou Diaw de la firme DMA. Environ une trentaine de cadres participaient à cette restitution qui a donné lieu à des débats animés. Une proposition de comité de lecture a été retenue au terme de la rencontre. (voir point 3.1.). 2.3. Visite au DS de Sokone (23/02/09 Le lundi 23 février 2009 dans l’après-midi, une visite du district sanitaire de Sokone a été effectuée dans le cadre d’une cérémonie de signature de contrat entre une mutuelle récemment créée et le centre de santé de Sokone. L’équipe de mission accompagnait Dr. Christa Mayrhofer, AT de Fatick et l’assistante junior Fabienne Laloux. Une équipe de tournage impliquée dans la réalisation d’un documentaire sur l’expérience assurance-élèves avait également fait le déplacement. Finalement, la signature du contrat a été reportée, ce qui n’a pas empêché de faire de multiples constats en relation avec le fonctionnement de l’équipe cadre de district, les liens avec d’autres acteurs du district et la fourniture de soins au centre de santé un après midi de semaine. 2.4. Entretiens particuliers Lors de cette mission, les circonstances n’ont pas permis un grand nombre de rencontres avec des acteurs stratégiques ou personnes ressources proches du projet. C’est ainsi que l’équipe de l’IMT a pu échanger avec Mme Dramé de la CAS-PNDS (20/02/09) qui a bien voulu partager son opinion en ce qui a trait au dossier de la chirurgie dans les districts et aux travaux du CPROC. Dr Lakh (26/02/09) de la Division des SSP a exprimé ses points de vue en ce qui a trait à la fructueuse collaboration qu’elle entretient avec l’ASSRMKF, en rapport avec différents dossiers qui concernent le fonctionnement des districts sanitaires. Avec Dr. Soh Ba, chirurgien du CHR, l’équipe d’accompagnement a eu droit à une visite guidée exhaustive du service de chirurgie (25/02/09) et une masse d’informations détaillées sur la problématique de l’offre en question au niveau régional. Il s’agissait d’une visite relativement édifiante en ce sens qu’elle permettait d’avoir une idée plus précise des difficultés rencontrées par les soignants ainsi que ceux qui ont besoin de se faire soigner. Le Professeur Touré a reçu l’équipe de mission dans son bureau à l’hôpital Le Dantec (27/02/09). C’était l’occasion d’élaborer un peu plus sur une vision d’extension de la couverture chirurgicale en périphérie dans le cadre d’un lien étroit avec certaines réformes envisagées dans les curricula de formation des jeunes médecins. La vision telle que décrite est particulièrement intéressante et semble à première vu relativement réaliste. Elle recèle même des aspects importants qui démontrent que des réflexions approfondies sont en cours dans le milieu universitaire sur ce dossier. En outre, elle complète une autre vision, celle d’une couverture stratégique ‘pragmatique’ sur laquelle a beaucoup insisté Dr. Sarr, directeur du projet, à plusieurs occasions (voir point 4) . Fabienne Laloux, assistante junior CTB, ayant un profil communication, a mis en exergue lors d’un entretien proposé par l’équipe de projet (03/03/09), des aspects particuliers de sa contribution au sein du projet (gestion du site Internet, revues de presse à l’intention des AT, implication active dans les ‘grands chantiers’ du projet) 7 2.5. Restitution Le jeudi 26 février, l’équipe d’accompagnement a effectué avec les assistants techniques, une restitution locale touchant tous les dossiers abordés les jours précédents. Cette restitution dite intermédiaire a permis de faire le point quant au contenu de certains dossiers avant la restitution finale qui s’est tenue à Dakar au siège de la CTB le vendredi 27 février. Etaient présents à cette réunion, Georges Pierseaux, représentant résident, Marc De Feyter, attaché de coopération, Dirk De Groof, assistant technique du PAMAS, Oumar Sarr et Evariste Lodi, respectivement directeur et codirecteur de l’ASSRMKF. Outre certaines considérations d’ordre contractuel, touchant notamment le suivi à distance et la nécessité de mettre en évidence, voire capitaliser les enseignements et éventuels acquis du projet, un accent a été mis par les participants à la rencontre, sur les difficultés contextuelles auxquelles font face les efforts d’introduction de nouvelles approches telles la tarification forfaitaire comme mode de financement dans les structures sanitaires. Le dossier Chirurgie continue de susciter de l’intérêt ainsi que celui de l’articulation souhaitée entre le PAMAS et l’ASSRMKF. Une idée qui semblait partagée au sein du groupe local lors de la réunion, est l’opportunité de faire à nouveau de la santé un secteur de concentration dans la coopération au développement entre la Belgique et le Sénégal. 3. DOSSIER ACCES FINANCIER 3.1. Etude des coûts de revient : L’étude des coûts de revient, évoquée régulièrement lors des missions d’accompagnement scientifique de l’ASSRMKF a été réalisée par une firme dénommée Digit Médic Afrique (DMA). L’équipe de l’IMT a pu prendre connaissance d’une version pré-finale que le projet lui a envoyée avant la mission. L’étude a été présentée officiellement au siège du Ministère à Dakar le vendredi 20 février à des cadres appartenant à différentes instances du MSP3, des régions médicales du projet, de l’équipe du projet et de celle de l’IMT. Les principales remarques faites au cours de cette présentation quant à la forme du rapport, vont globalement dans le même sens que celles préalablement partagées avec l’équipe du projet : - La plus récente version dite finale4, pourrait être grandement améliorée si l’on « révisait » la façon de formuler la méthodologie5. - Il y a lieu également de chercher à établir avec plus de rigueur le lien entre méthodologie utilisée et validité des résultats, nonobstant les limites6 d’une telle étude. - Plusieurs termes contenus dans le rapport et prononcés lors de la présentation ont fait l’objet de débats animés non résolus par les explications verbales du consultant: TF par épisode, forfait à l’acte, par pathologie. Une certaine clarification de la terminologie employée, soit par des notes de bas de page, soit par un glossaire, est donc suggérée. 3 Cabinet de la Ministre ; CAFSP ; CAS-PNDS ; DES La version présentée à Dakar 5 Insuffisance de clarté dans la rédaction 6 Insuffisance de données précises quant aux coûts à cause du système comptable en vigueur dans les structures 4 8 Que nous apprend l’étude ? : La tarification forfaitaire serait financièrement faisable dans la mesure où les différents acteurs locaux concernés parviennent à maîtriser leur peur de l’inconnu. Il y a déjà 6 postes de santé et un centre de santé dans l’aire de l’ASSRMKF qui en font déjà l’expérience car ils facturent des tarifs forfaitaires dans le cas de l’assurance élèves. Cette conclusion de l’étude s’appuie également sur les résultats de 1) l’étude de la perception des populations et de 2) l’enquête-ménages réalisées en novembre 2007. Une nouvelle attitude de gestion financière caractérisée par un certain niveau de ‘centralisation’, de coordination et de transparence s’avère nécessaire, voire indispensable pour la mise en place effective de ce mode de financement. Jusqu’à présent, le budget de fonctionnement, les fonds de dotation, la contribution des Collectivités Locales, les recettes provenant de la vente de médicaments et des prestations de services, sans oublier les contributions spécifiques de partenaires locaux, sont comptabilisés séparément, ce qui rend difficile le calcul des coûts réels, essentiels à la détermination de tarifs ‘raisonnables’. Ce constat, le soupçon de résistance à d’éventuels changements ainsi que des propositions d’approche ont fait l’objet de discussions lors des missions précédentes : « La gestion financière des CS s’avère pour l’instant très fragmentée. Pour des raisons d’efficience, un besoin de gestion unifiée et globale se fait sentir. Rendre effectif ce mode de gestion implique une certaine professionnalisation qui risque de perturber le statu quo car à l’heure actuelle la plupart des acteurs semblent retrouver leurs intérêts dans la situation ‘pluraliste’ » (extrait rapport de mission de mai 2008) Divers développements sont en cours autour de la gestion en général et de la gestion financière en particulier : Un nouveau décret relatif aux organes de gestion communautaire serait en phase de finalisation et sa promulgation serait imminente. Il s’agit en fait d’une version du même décret qui déjà en 2006, était censé créer les OCDES7, organes uniques résultant de la fusion des actuels COSA et COGES, compte tenu du constat d’inefficacité de ces derniers. La réforme institutionnelle en cours, si sa mise en œuvre se réalise comme souhaitée, pourrait considérablement contribuer à créer les conditions propices à cette gestion unifiée et globale susmentionnée. Une formation en gestion de médicaments essentiels est envisagée au niveau du projet qui pour cela a élaboré un excellent module d’apprentissage à l’intention des gestionnaires8 de districts sanitaires. Il s’agit d’un instrument de formation relativement exhaustif et adapté dont le but est d’aider les acteurs impliqués dans la gestion des médicaments essentiels à obtenir plus d’efficience en évitant les ruptures de stocks, les pertes, le gaspillage et les frais d’approche élevés ou inutiles. Outre des principes de gestion de stock ou de dispensation de médicaments, le module propose des éléments de rapportage et suggère des procédures là où il en manque. L’avantage de se pencher sur l’acquisition de compétences et de meilleures pratiques dans le domaine de la gestion des médicaments essentiels, vu le contexte actuel, résiderait dans le fait qu’elle est relativement indépendante9 de l’environnement décrétal. Une meilleure 7 Une nouvelle appellation est actuellement envisagée Spécifiquement les non pharmaciens impliqués dans la gestion des ME. 9 Cette formation peut se faire d’emblée et son contenu ne risque pas l’obsolescence au moment de l’application des décrets annoncés. Ce qui n’est pas le cas pour d’autres initiatives qui tiennent compte des configurations actuelles. 8 9 gestion des médicaments essentiels constituerait d’ailleurs un important progrès en soi quand on considère la place relativement cruciale qu’ils occupent dans le dispositif de soins ainsi que les implications financières y relatives. En fin de rapport se trouve une liste de recommandations dont l’une s’adresse particulièrement aux comités de santé et autorités administratives. Il s’agirait pour ces instances de « régulariser » le statut du personnel communautaire employé dans les formations sanitaires. Malgré le peu de réactions à cet égard lors de la présentation au MSP ou des autres discussions ayant eu lieu autour de l’étude, l’équipe d’accompagnement a suggéré de clarifier ce point en mettant en évidence les implications qu’il pourrait comporter pour une instauration de la tarification forfaitaire dans les structures concernées. S’agirait-il de maîtriser les coûts fixes liés à une masse salariale instable, elle-même découlant de recrutements d’effectifs irréguliers10 ? S’agirait-il d’améliorer les conditions de travail ou de rémunération précaires de ces agents recrutés soit par les comités de santé ou les collectivités locales ? C’est en rapport avec ces questions qu’elle pourrait susciter ainsi que ses invitations à l’interprétation que la recommandation telle que formulée, mérite d’être précisée. Toutes les personnes qui se sont exprimées sur le contenu du rapport et les éventuelles prises de décisions dans la direction d’un test de la tarification forfaitaire sont de l’avis qu’une amélioration de la gestion financière constitue une condition sine qua non à l’implantation réussie de ce mode de financement dans le projet et à son éventuel passage à échelle. Ils sont aussi d’accord que les changements nécessaires ne pourront survenir que d’une façon progressive. Difficultés à prévoir dans le domaine de la TF : - Il conviendrait d’anticiper une façon harmonieuse de concevoir l’articulation d’un système de tarification forfaitaire avec les programmes dont les médicaments sont fortement subventionnés (ex. programme national de lutte contre le paludisme) - Il y aura très probablement un impact sur le concept de ‘participation communautaire’ vu les changements institutionnels annoncés dans le cadre de la décentralisation. Il s’agit de difficultés relativement gérables dans la mesure où un climat de dialogue est activement entretenu entre les différentes parties impliquées dans le processus. - On se pose des questions quant à la nature et l’opportunité du ‘fonds d’accompagnement’ suggéré dans l’étude. S’agit-il d’une garantie à maintenir de façon permanente dans l’éventualité de problèmes financiers majeurs pouvant survenir en cours d’expérience ou serait-ce plutôt un montant destiné à être ‘dépensé’11 sous forme de subvention ? Cette même question se pose sur des échelles différentes en ce qui a trait à l’accompagnement des mutuelles de santé dans le cadre de l’ASSRMKF et de ce qui est envisagé pour la mise en œuvre du PAMAS. 3.2. Mutuelles – assurance maladie – assurance élèves Liens entre mutuelles et tarification forfaitaire : En ce qui concerne les mutuelles de santé, elles auraient également des enjeux importants par rapport à l’étude des coûts et ce qu’elle implique en termes de tarification forfaitaire. 10 11 Le personnel non qualifié représenterait 60% des ressources humaines travaillant au niveau des Centres de Santé. Dans la perspective d’un projet qui a un plan de décaissement en relation étroite avec son déroulement. 10 Jusqu’ici, le lien ‘opérationnel’ mis en exergue de manière presque exclusive entre mutuelles et TF, s’avère ouvrir cette possibilité de faciliter les négociations et transactions12 entre les mutuelles et les prestataires de services. Actuellement, les domaines d’applicabilité de la TF dans le cadre du développement des mutuelles, semblent vouloir s’étendre en ce qui a trait aux réflexions et discussions13. Recherche-Action Couverture assurance maladie pour élèves : D’un point de vue global, cette recherche action est bien menée, suivie et documentée. Les suppositions initiales, quoique fondées, semblent ‘glisser’. Le discours de départ selon lequel la maladie d’un élève constituait un frein à son apprentissage et se révélait une cause majeure d’absentéisme14, ne semble pas se vérifier pour l’instant. L’hypothèse la plus réaliste maintenant retenue pour décrire le mécanisme est que (1) c’est un bien en soi que les élèves soient traités, et qu’ils le soient précocement, indépendamment d’un éventuel impact sur l’apprentissage et (2) l’absence de barrière financière tend à faire monter l’utilisation et partant facilite le traitement précoce, qui d’ailleurs, est moins cher. L’engouement initial pour l’initiative est entrain de ‘mûrir’ car au fur et à mesure de son déroulement, émergent des connaissances et enseignements dont l’un des effets est de remettre en question certaines présomptions de départ. Par exemple, on s’est rendu compte avec le recul que le timing de la collecte des cotisations est très important et qu’il dépend également du moment où les contacts sont établis avec les écoles concernées. Il est apparu un semblant de problème avec les élèves qui ne tombent ‘jamais malades’, en ce sens que leurs parents se demandent s’ils n’auraient pas mieux fait d’arrêter de payer leurs cotisations. Le projet a compris qu’il s’agit de la manifestation d’un besoin de ‘réciprocité équilibrée’15, même si l’attitude semblerait dénoter une certaine incompréhension du principe de solidarité entre malades à la base de l’adhésion à la mutuelle. Le projet a donc pris la décision de concert avec ses partenaires locaux, d’offrir un paquet de soins pour tous les élèves adhérents : déparasitage systématique, soins dentaires envisagés dans les écoles en stratégie avancée. Cela revient à un compromis raisonnable dont un des effets, en dehors des soins aux élèves, sera de réduire cette impression néfaste qu’ont leurs parents d’avoir versé de l’argent pour rien du tout. Une collecte systématique et continue des données est en cours. Plusieurs expériences à partager sous forme de publications diverses semblent s’entremêler dans ce dossier, sans compter les éventuelles sous-recherches à développer. Avant la fin formelle du projet, on aura la possibilité de procéder à des comparaisons sur trois années scolaires consécutives. Un thème émergeant qui a retenu l’attention de l’équipe d’accompagnement parmi d’autres est celui du rôle très diversifié que jouent les enseignants ‘omniprésents’ dans toutes les institutions concernées. Ce phénomène sociologique particulier apparemment important mériterait d’être étudié16. En rapport avec ce dossier, l’équipe du projet avait souhaité une collaboration plus étroite avec le Professeur Bart Criel du Département de Santé Publique de l’IMT, évoluant particulièrement au sein de l’unité politique et financement de la santé. L’équipe 12 Simplification des calculs Décider des niveaux de soins appropriés ou des avantages d’une TF pour couverture de soins secondaires par exemple. Voir aussi les clauses de la proposition de convention cadre entre l’Etat représenté par le MSP et les organisations mutualistes. Le forfait y est inscrit comme mode de tarification de principe. 14 Nous admettons d’ailleurs que l’absentéisme est un indicateur peu spécifique dans ce contexte. 15 Donnant-donnant ou au moins l’impression d’une relative équivalence des retours dans ce cas précis 16 Lien éventuel avec des réflexions dans la même ligne que l’étude mutuelles-capital social dans laquelle est impliquée l’IMT au Sénégal. 13 11 d’accompagnement, au cours de cette mission s’est engagée à faciliter ladite collaboration, dans la mesure du possible. De nouvelles mutuelles proches des Centres de Santé sont entrain de voir le jour et établissent des relations contractuelles avec ces structures. C’est le cas de la nouvelle mutuelle de Sokone qui, dans le paquet de soins couverts dont bénéficieront ses adhérents, a inclus l’hospitalisation, la chirurgie d’urgence, la chirurgie programmée17 et les soins dentaires. La cérémonie de signature de contrat entre la mutuelle nouvellement créée et les représentants légaux de la formation sanitaire, était une occasion d’observer le déroulement de ce qu’on peut qualifier d’incident critique. Ce jour-là (le lundi 23 février), ladite signature a dû être reportée pour des raisons de désaccords ou malentendus divers, résolus par la suite dans le calme, à travers un dialogue entre les parties concernées18 (MCD, COSA, mutuelle). Un point positif ayant retenu l’attention est que la dynamique communautaire dans ce district sanitaire se montre non-passive. Elle mérite cependant d’être mieux comprise vu ses liens étroits avec le fonctionnement du district sanitaire19 3.3. Articulation ASSRMKF – PAMAS En ce qui a trait à l’opportunité d’une articulation entre les deux projets, un consensus semble exister au niveau de tous les acteurs plus ou moins impliqués. Cependant, de multiples questions se posent et des éléments de réflexion continuent d’apparaitre et de se bousculer en ce qui concerne le démarrage effectif de cette relation jusqu’ici théorique. Une tournée dans les régions concernées par le PAMAS, pour établir un état des lieux, constituerait probablement l’activité de démarrage opérationnel la plus importante, voire la plus souhaitable. L’articulation (peut-on espérer ‘synergie’ ?) entre les deux projets ne peut se matérialiser que si les acteurs principaux ont la possibilité d’agir avec des niveaux d’information comparables. Des rencontres et échanges ont déjà eu lieu entre les AT des deux projets, mais jusqu’ici, à part ce qu’on peut qualifier de velléités, ils ne disposent pas encore de canaux de communication formalisés. L’évaluation à mi-parcours a formulé la recommandation que cette opportunité de faire articuler les deux projets, qui dans une certaine mesure se complètent, méritait d’être saisie. Cette recommandation a été reprise par la SMCL du 22 janvier qui propose la création d’un ‘comité technique conjoint’. Il s’agit d’une instance qui pourrait voir le jour après un temps ‘raisonnable’ du point de vue intégration de l’AT-PAMAS récemment arrivé. Entretemps l’ASSRMKF, considérant le PAMAS comme lancé, a choisi20 de limiter son action en termes d’atteinte de son résultat 6 en ne maintenant pour l’instant que celles qu’elle a initiées au niveau de l’assurance-élèves et de l’articulation prestataires-mutuelles. Des questions se posent sur 1) la possibilité que le rôle du ‘capital social’ dans la dynamique des micro-finances et des mutuelles de santé (objet de recherche de l’IMT) pourrait contribuer à faire le lien entre ASSRMKF et PAMAS et 2) le ‘fonds de garantie21’ prévu dans 17 Chirurgie d’urgence couverte à 70%; Plafond de 30.000 FCFA pour la chirurgie programmée: 100% pour autres soins curatifs (dont dentaires) 18 Qui ont tenu à la présence de l’AT chargée de l’appui à la RM de Fatick. 19 Abordé au point 5 20 Pour réduire les interférences, éviter la double action et les éventuelles contradictions, facilitant ainsi une transition effective et plus rapide, vu les retards relativement importants enregistrés. 21 Garantie ou subvention ? 12 le cadre du PAMAS La formulation de ce volet22 du projet se fera incessamment et logiquement, une implication des acteurs de l’ASSRMKF dans cela paraît incontournable. La volonté de rendre effective l’articulation entre ASSRMKF et PAMAS devrait également conduire à des réflexions stratégiques diverses au niveau de la commission mixte belgosénégalaise en termes de priorités de coopération pour les années à venir23. L’argumentaire repose essentiellement sur le fait que le chevauchement spatio-temporel sur lequel avaient misé les concepteurs du PAMAS ne saurait plus avoir lieu. Cela implique que le PAMAS qui se concentre essentiellement sur le côté demande de soins, vu le décalage important lié à la lenteur de sa mise en place, ne pourra exploiter que très partiellement le travail accompli par l’ASSRMKF en matière d’amélioration et de consolidation de l’offre de soins. D’ailleurs, la dynamique induite par ce projet pourrait se solder principalement par du travail inachevé d’ici à son terme formellement programmé en 2010 (l’aspect le plus visible étant l’introductionconsolidation de l’offre de soins chirurgicaux dans les districts pilotes ; mais il y aura également du travail à faire encore au niveau des équipes cadres de district et des Régions Médicales). Il est devenu clair pour l’ensemble des acteurs concernés qu’on ne peut agir efficacement du côté demande qu’à condition que le côté offre soit bien développé, adapté, accessible et donc crédible. Dans l’élan du projet ASSRMKF beaucoup de résultats ont déjà été atteints au niveau de son aire d’intervention (même si inachevées), mais leur traduction stratégique à d’autres niveaux et zones devra nécessairement continuer d’être appuyée dans l’après2010. . 4. DOSSIER CHIRURGIE DANS LES DISTRICTS SANITAIRES 4.1. Réalisations suite à la démarche adoptée par le projet Même si l’approche adoptée par le projet du point de vue introduction durable d’une offre de soins chirurgicaux au niveau des districts sanitaires ne fait, jusqu’ici, pas l’objet d’un consensus général, différents changements dans un sens positif ont été constatés : - Les populations vivant dans les districts sanitaires où l’expérience a lieu, ont accès à des soins chirurgicaux d’urgence et programmés en dehors de la chirurgie obstétricale (SOU). Ces interventions dites essentielles n’étaient absolument pas disponibles avant l’expérience et sont réalisées dans des conditions tout-à-fait acceptables. - Dans l’opinion de la plupart des interlocuteurs de l’équipe d’accompagnement, le dossier chirurgie dans les districts sanitaires du Sénégal est définitivement placé sur l’agenda du Ministère de la Santé et la plupart des acteurs à différents niveaux de la pyramide sanitaire sont convaincus qu’il dépasse le cadre du simple bloc opératoire. D’un point de vue accès aux soins de santé, le thème demeurera incontournable à l’avenir et constitue même une porte d’entrée à l’élaboration d’une véritable politique de soins curatifs à l’échelle nationale. - La notion d’activité chirurgicale semble effectivement ‘découplée’ de celle des ‘hôpitaux’. 22 23 Troisième volet du PAMAS Moyennant très probablement que la santé retrouve sa place parmi les secteurs dits de concentration 13 Même si depuis 1991 la notion d‘hôpital de district apparaît dans les textes du MSP24, et que la carte sanitaire prévoit la chirurgie générale dans les CS de référence – CS II, dans les esprits de plusieurs acteurs du dossier chirurgie, la pratique de cette discipline ne pouvait se concevoir que dans les établissements hospitaliers classiques du niveau régional ou national. A l’heure actuelle, ceci n’est clairement plus le cas. 4.2. Points de réflexion La supervision N’ayant pas eu connaissance du contenu des rapports relatifs aux supervisions effectuées antérieurement dans le cadre de la convention de partenariat entre le MSP, la FMPOS et l’ASSRMKF, il est difficile à l’équipe de mission de se prononcer sur l’efficacité, l’efficience, voire la qualité globale de cette activité. Cependant, la participation à la mission conjointe du 16 au 18 février a permis de faire un certain nombre de constats qui méritent l’attention des parties prenantes à l’expérience en cours : - Théoriquement, l’activité de supervision dans le cadre de la convention, devrait comporter trois aspects principaux : 1) aspects ‘structurels’ (structures matérielles nécessaires), 2) aspects ‘managériaux’ (gestion des ressources et organisation des services), 3) aspects ‘clinico-opérationnels’ (qualité de prise en charge et suivi des malades). Lors de l’activité observée, il était apparu que cette troisième dimension de la supervision, en dehors de présentations de bilans par les chirurgiens en formation, n’avait pas été suffisamment prise en compte25. - C’est dans ce même ordre d’idées qu’on a pu observer la persistance d’une dichotomie non encore harmonisée entre le projet d’introduction de la chirurgie générale dans les districts sanitaires et celui des SOU, qui pour l’instant cohabitent au niveau des deux centres de santé sélectionnés. Les internes affectés à Sokone et Kaffrine, réalisent jusqu’ici des interventions d’ordre obstétrico-gynécologique urgentes26 et non urgentes. Cependant, ils n’opèrent les césariennes qu’en l’absence du compétent SOU dont les interventions ne sont pas comptabilisées dans les bilans présentés. Cela n’empêche que la majorité des interventions urgentes réalisées dans ces CS pendant leur passage soit constituée de césariennes. Pendant la supervision à Sokone, une gestante présentant des signes de pré-éclampsie sévère attendait à la maternité d’être conduite au bloc opératoire pour une césarienne programmée (décision prise par le chirurgien en formation, représentant une opportunité unique non saisie pour développer une supervision clinico-technique. Grille d’évaluation du projet Sokone-Kaffrine Dans le cadre du suivi et évaluation de l’expérience Sokone-Kaffrine (et Nioro éventuellement), en plus des supervisions, rencontres périodiques et les rapports y relatifs, il y a lieu de réfléchir sur l’élaboration d’une grille d’évaluation, qui pour le moment n’existe pas. Cet instrument, pour permettre de mieux extraire les éventuels enseignements devra 24 La notion a été reprise plus près de nous dans l’arrêté n° 004807 du 15-06-07, fixant le ressort territorial et la liste des districts sanitaires. Il y est stipulé que les centres de santé sont ‘dénommés hôpitaux de districts’ 25 On aurait pu penser que l’approche est voulue étant donné que l’expérience est relativement à ses débuts et que les deux premiers aspects sur lesquels la mission s’est étendue, concernent l’établissement/amélioration des conditions nécessaires à la pratique chirurgicale ‘sécurisée’ dans ces centres. Cependant, des réflexions plus poussées dans ce sens pourraient soulever des questions dont certaines d’ordre éthique : quid de la formation/encadrement des internes ? Quid de l’encadrement des autres membres des équipes (TSAR), du rôle du CHR, du suivi des patients et de la responsabilisation des prestataires ?. 26 Les césariennes constituent la majorité des interventions chirurgicales urgentes effectuées par les internes affectés dans les deux CS. 14 comporter des aspects systémiques du genre a) relations avec les centres chirurgicaux existants, régional et central ; b) évolutions dans les utilisations relatives ; b) changements dans les besoins obstétricaux et autres couverts ou non. Ces informations s’avèreraient un input potentiellement important pour l’atelier national prévu cette année. Documenter l’expérience en termes de contraintes / opportunités / hypothèses / suppositions ? Pendant la mission, plusieurs séances de travail ont eu lieu sur la manière de documenter l’évolution de ce que l’équipe de projet appelle ‘les grands chantiers’. En ce qui a trait au dossier chirurgie en particulier, un enregistrement systématique des réflexions, décisions et remises en question est réalisé depuis le début par l’équipe du projet appuyé par celle de l’IMT27 à travers des échanges continus. Le projet dispose ainsi d’une masse d’informations primaires qui devrait être structurée à des fins d’analyse et partant, de mise en évidence d’enseignements pertinents. L’équipe de mission a proposé une approche qui dans une certaine mesure rappelle ce qui se fait déjà avec le projet assurance-élèves. Il s’agit d’un schéma contraintes/opportunités/hypothèses dynamiques/suppositions. L’approche comporte outre l’enregistrement systématique et la mise à jour régulière déjà en cours, une dimension historique dans laquelle sont mis en relief de façon diachronique, des jalons ou tournants28 plus ou moins déterminants. Citons à titre d’exemples, la création d’une commission de réflexions par la SMCL de janvier 2007, la visite de Prof. Touré dans les DS pilotes en avril 2007, la restitution au MSP du voyage d’étude au Maroc en septembre 2007, la création du CPROC par le MSP en novembre 2007, etc. Les ‘mutations’ que semblent subir les hypothèses entre ces différents moments dont certains s’avèrent plus importants que les autres, seront également explicitées au fur et à mesure que le projet se déroule. Il en sera de même pour les arguments ayant conduit à la formulation (parfois implicite) de ces hypothèses/décisions et aux résultats de leurs traductions en action. L’approche préconisée fera encore l’objet d’échanges dans le cadre de l’accompagnement à distance. Comment procéder à la préparation de l’atelier national ? Certains acteurs perçoivent maintenant la chirurgie dans le cadre de la médecine ‘curative’ (hors ‘programmes’) dans les districts. Ce qui laisse sous entendre qu’ils considèrent la réflexion autour de l’offre de soins chirurgicaux comme une porte d’entrée devant faciliter l’émergence de réflexions d’envergure plus large. Il est important de souligner que cet atelier sera convoqué à l’initiative du MSPM qui vise une stratégie systémique nationale. Cette façon de voir résulte certainement dans une évidente évolution du ‘cadrage’ de la chirurgie dans les districts : d’un ‘PCA standard pour un district fonctionnel’, on envisage maintenant de se diriger dans la mesure du possible vers un ‘plan de couverture de l’offre chirurgicale pour le pays’. Il y a lieu de noter que la chose n’est pas si simple que ça. Il faudra continuer à réfléchir sur la décomposition du paquet d’activités chirurgicales en termes de (1) leur niveau de complexité, et partant (2) de ceux qui seront habilités à les fournir. On peut également constater une évolution dans le discours du côté des formateurs universitaires. Avant, la chaire de gynéco-obstétrique s’alignait au discours de l’atteinte des OMD (réduire la mortalité maternelle de 75 % avant 2015) et par conséquent acceptait le 27 Qui ne saurait se substituer à l’équipe de terrain Evénements importants ayant entrainé des changements majeurs en ce qui a trait aux contraintes, opportunités et hypothèses (relatives au projet ou à son environnement) 28 15 concept de ‘compétence SOU’. La chaire de chirurgie générale s’opposait radicalement au concept de ‘compétence suffisante’ et insistait sur la qualification formelle. A l’heure actuelle on assisterait à une mise en question de la pratique de la stratégie des compétents SOU du côté gynéco-obstétrique (constatant une grande déperdition dans les effectifs et l’improbabilité d‘atteindre ce fameux ODM 5), et on voit une volonté du côté chirurgie générale de considérer des médecins en formation de chirurgie après 2 ans comme suffisamment ‘compétents’ pour pratiquer de façon (plus ou moins) indépendante dans les hôpitaux de district, ouvrant la voie vers la possibilité de constituer un ‘pool’ d’apprentis en chirurgie (ayant un ‘diplôme intermédiaire’ ?) qui à travers un système de stages ruraux étendus pourraient remplir un nombre de postes opérationnels dans des districts sélectionnés selon un plan de couverture chirurgicale. 4.3. Projet de publication conjointe dans le cadre des travaux du BESG “Increasing access to surgical services in sub-Saharan Africa: Priorities for national and international agencies recommended by the Bellagio Essential Surgery Group” C’est le titre d’un article soumis pour publication par le groupe Bellagio29 à la revue en-ligne PLos Medicine. Dr. Lodi et Prof. Touré font partie des auteurs. Leur contribution essentielle était de parvenir à mieux faire comprendre la teneur des réflexions et expériences en cours au Sénégal. Nonobstant les désaccords sur certaines sous-thématiques du dossier, il est devenu envisageable que des visions apparemment divergentes autour de la question peuvent cohabiter sans se contredire. Un important résultat de ce forum qu’est le BESG, est le consensus relatif établi quant à la nature du problème. Ceux qui ont été exposés aux réflexions en la matière, comprennent maintenant qu’il s’agit principalement de fournir de façon effective, des soins chirurgicaux aux malades vivant en dehors des grandes villes d’Afrique subsaharienne. Ils y ont droit, mais l’accès à ces soins est gravement insuffisant. Sont aussi co-auteurs de cet article, Ernest Denerville (équipe de l’IMT), Paul Bossyns (ESTCTB, Bruxelles), Naméoua Babadi Dade et Patrick Hoekman (assistants techniques du PAPDS au Niger), dont la présence à la conférence de Kampala (juillet 2008) avait été rendue possible à travers un dialogue animé par l’équipe d’accompagnement de l’IMT. 4.4. Etat des lieux de l’offre chirurgicale et de son potentiel d’amélioration C’est le cabinet Digit Medic Afrique30 qui va mener l’étude sur l’état des lieux de l’offre chirgicale au Sénégal et son potentiel d’amélioration. L’équipe d’accompagnement n’a pas eu l’opportunité de discuter du dossier avec les consultants, mais a pris connaissance d’une présentation Powerpoint relative à la méthodologie proposée et soumise à l’appréciation du CPROC qui en principe devrait piloter l’étude. Les termes de référence contenus dans la demande de propositions élaborée par le projet, sont largement inspirés des réflexions ayant eu lieu lors de la seconde réunion31 du CPROC (19/05/08). Il y a lieu de rappeler que la réalisation de cette étude, du moins de sa dimension inventaire, s’avère cruciale à la progression éclairée du dossier. D’ailleurs, les données factuelles qui seront récoltées et les éventuelles analyses qui en découleront seront indispensables à la réalisation de l’atelier national dont la tenue semble souhaitée avant la fin de l’année en cours. Pendant la mission, la question d’évaluation des besoins chirurgicaux qui apparaît dans les TDR de cette étude a été posée à maintes reprises. L’intérêt de détenir une telle information n’est pas à démontrer, cependant, elle ne pourra être obtenue que par des méthodes 29 Bellagio Essential Surgery Group (BESG). Celui qui a réalisé l’étude des coûts 31 L’équipe d’accompagnement y avait participé et joué un rôle de facilitation. 30 16 indirectes donnant des résultats approximatifs qu’il conviendra d’interpréter par la suite. Jusqu’ici, aucune méthodologie ne fait l’unanimité en ce qui a trait aux besoins chirurgicaux proprement dits (couverts ou non). Pour obtenir ce consensus, une première étape serait d’avoir une définition consensuelle des affections d’ordre chirurgical puis de l’acte chirurgical, ce qui n’est pas encore le cas. Il faudrait ensuite choisir une méthodologie à la fois robuste et appropriée. Une telle méthodologie pour plusieurs raisons32 serait celle des besoins obstétricaux non couverts (BONC) déjà envisagée dans le cadre du projet par l’ECD de Kaffrine (Mbodiène, mars 2007). En conclusion, il est peu probable qu’on arrive à concevoir dans le cadre de cette étude une méthodologie à toute épreuve pour évaluer les besoins dont on sait déjà qu’ils existent. La priorité devrait être accordée à l’aspect inventaire de l’étude. Eventuellement on pourra tirer les conclusions que permettront les données factuelles et le bon sens. A l’annexe 6.6 se trouve une partie d’un document dans lequel se trouvent les bases de la réflexion ayant conduit au recrutement d’un cabinet pour l’étude. 5. LE FONCTIONNEMENT DES DISTRICTS Il n’est pas étonnant que la revue à mi-parcours ait constaté une progression inégale dans les districts-pilote du projet, vue les différences de contexte, d’organisation et de fonctionnement des équipes-cadres en interaction avec la communauté et les agents des formations sanitaires. Dans ce domaine, l’équipe d’accompagnement a été sollicitée plusieurs fois pour des avis : 1) présentation du concept de district sanitaire fonctionnel (novembre 2006), 2) mise en évidence des opportunités de la recherche en systèmes de santé (mars 2007), 3) suggestions quant à d’éventuels échanges entre districts et voyages d’études (mai 2007), 4) emphase sur la nécessité d’un encadrement technique de proximité au niveau des districts (reprise lors de toutes les missions de terrain). Quant à l’équipe de projet, elle n’a pas pu jusqu’ici accroitre sa présence auprès des ECD pour plusieurs raisons dont la lourdeur du travail d’ordre administratif, le temps accordé à l’acquisition du matériel et des équipements, la disponibilité des cadres régionaux, etc. Actuellement, tous les acteurs semblent s’accorder sur la nécessité d’une plus grande présence dans les districts33 et il existe même une demande émanant de certaines équipes cadres34. L’équipe de projet a depuis longtemps identifié les problèmes sur lesquels il faudrait agir, mais se pose encore des questions quant à l’approche à adopter. Lors de la mission les discussions ont porté sur de possibles pistes de support / amélioration. Il s’agit principalement de : 1. Identifier domaines dans lesquels certaines ECD se montrent ‘fortes’ 2. Réfléchir sur le fonctionnement d’une ‘équipe’ 5.1. Identification de domaines d’ « excellence » ? Il pourrait être intéressant d’identifier et de situer des points forts qui contribuent aux performances globales de chaque district pilote. Ces éventuels domaines d’excellence 32 L’une étant la proportion qu’occupent les interventions obstétricales en chirurgie d’urgence. « c’est au niveau des ECD qu’il faut maintenant se concentrer, comme structure d’analyse, de prise de décision, de mise en œuvre et d’évaluation » extrait du rapport de la cinquième mission d’accompagnement scientifique (novembre 2008) 34 Voir compte rendu de la réunion des MCR et MCD, 15 décembre 2008 33 17 feraient l’objet d’échanges constructifs avec les autres districts35. Il s’agirait d’un processus participatif modéré par les AT du projet et leurs homologues des régions dans une ambiance d’apprentissage collectif. Pour ce qui précède, il a été proposé à l’équipe, d’utiliser comme instrument, le cadre intégrateur d’analyse de la performance de (Sicotte, 1998). Le modèle repose sur une théorie selon laquelle tout système social ou organisation, pour sauvegarder sa pertinence et assurer sa survie, doit maintenir en permanence quatre fonctions essentielles (Parsons 1977) : 1) l’atteinte des objectifs, 2) l’adaptation à l’environnement, 3) la production et 4) le maintien des valeurs (voir figure 1). L’atteinte des objectifs Pour un système sanitaire, il peut s’agir d’améliorer l’état de santé des individus et de la population de manière équitable, efficace et efficiente La production Il s’agit du volume et de la qualité des services fournis par les formations sanitaires du district (paquets minimal et complémentaire, préventif et curatif, etc), y compris leur gestion et la coordination du travail. La capacité d’adaptation à l’environnement Pour progresser et survivre, l’organisation de santé devra constamment interagir avec le contexte dans lequel elle se situe. Ce contexte étant généralement en évolution constante, l’organisation doit pouvoir développer et maintenir les capacités de s’adapter à ces changements (réformes par exemples). Un aspect important de l’adaptation, en dehors de la capacité d’innover, est la capacité de l’organisation de continuer d’acquérir ou de mobiliser les ressources nécessaires à son maintien dans les conjonctures changeantes. Le maintien des valeurs et de la culture organisationnelle Selon Champagne et al (2005), cette fonction est centrale en ce sens qu’elle exerce un certain niveau de contrainte sur les trois autres. C’est elle qui cherche à constamment mettre en évidence la raison d’être et les principes fondamentaux du système ou de l’organisation et assurer ainsi sa cohésion, à la fois interne et interne. Les quatre fonctions succinctement décrites ci-dessus ne s’exercent pas avec le même niveau d’intensité ou de réalisation au niveau d’une organisation. Leur coexistence n’est pas nécessairement harmonieuse car des tensions existent entre elles du fait que pour certaines raisons, l’une ou l’autre peut prédominer36 (caractéristiques propres aux personnes, idéologie ou religion, compétences en présence, leadership, etc). C’est là qu’intervient la notion d’alignement ou équilibre dit dynamique entre les fonctions. Ces alignements constituent des dimensions de la performance de l’organisation en question en ce sens qu’il est attendu qu’elle produise de l’effort pour entretenir une adéquation entre les quatre fonctions susmentionnées. Il y a donc six alignements possibles dans ce modèle : 1. Alignement stratégique (adaptation — atteinte des objectifs) 2. Alignement allocatif (adaptation — production) 35 Un peu dans le sens de l’exploitation du concept de « déviance positive », mais avec la probabilité que chaque district présente au moins un domaine dans lequel il est fort. 36 Les informations obtenues dans le projet donnent Nioro comme DS fort en termes d’adaptation : son ECD et COSA font preuve d’initiatives dans l’acquisition de matériel, la contractualisation de ressources humaines et la mobilisation de ressources financières), ce qui leur permet de mieux accomplir les autres fonctions, en dépit d’un relatif compromis avec la fonction maintien des valeurs. 18 3. 4. 5. 6. Alignement tactique (atteinte des objectifs — production) Alignement opérationnel (maintien des valeurs — production) Alignement légitimatif (maintien des valeurs — atteinte des objectifs) Alignement contextuel (maintien des valeurs — adaptation) Equilibre entre les quatre fonctions d’une organisation performante (la logique d’alignement) Moyens Externe Buts Adaptation à l’environnement Alignement stratégique Atteinte des objectifs Alignement Allocatif Alignement tactique Alignement contextuel Alignement légitimatif Interne Maintien de valeurs et de culture organisationnelle Alignement opérationnel Production de services et de soins Adapté de Sicotte et al 1998, Champagne et al 2005 Un mérite de ce « cadre intégrateur37 » préconisé comme outil pouvant permettre d’identifier les points forts des districts sanitaires en se basant sur leurs capacités à produire ces alignements ou équilibres, c’est qu’il complète les méthodes habituelles d’évaluation de la performance organisationnelle38. Un inconvénient relatif est que certains le trouvent trop théorique. Cependant, il suscite actuellement un intérêt grandissant dans le domaine de la santé publique en général et du management des services de santé en particulier. Ci-dessous une brève bibliographie relative au modèle: Champagne F., Contandriopoulos A. P., Picot-Touché J., Béland F., Nguyen H. (2005), Un cadre d’évaluation de la performance des systèmes de services de santé : le modèle EGIPSS, Rapport technique du Groupe de recherche interdisciplinaire en santé, n° R05-05, avril, Montréal, Université de Montréal. Champagne F., Trabut I., (2002), La performance des organisations de santé : concepts et préférences, Montréal, Université de Montréal. Parsons T. 1977. Social systems and the evolution of action theory. The Free Press / Collier Macmillan. New York, N.Y. ,London; 420 pp Sicotte C., Champagne F., Contandriopoulos A.P. et al. (1998). A conceptual framework for the analysis of health care organizations' performance. Health Services Management Research;11: 24-48. Sicotte C., Champagne F., Contandriopoulos A.P., Tilquin C. (1999), « La performance organisationnelle dans les organisations et les soins de santé », Ruptures : revue transdisciplinaire en santé, vol. 6, n° 1, pp. 34-101. 37 Ainsi dénommé parcequ’il permet une approche holistique en ce sens qu’il tient compte et incorpore la plupart des modèles d’analyse de la performance proposées antérieurement. 38 Se limitant le plus souvent à des indicateurs liés principalement à la production de soins et de services 19 5.2. Réflexion sur le fonctionnement d’équipe Une autre piste de support serait de réfléchir et de travailler sur le fonctionnement des ECD en tant que véritables équipes. Pour cela, l’équipe du projet de concert avec les personnes directement concernées, pourrait, dans un cadre participatif commencer par identifier les configurations et observer l’organisation pratique des équipes cadres. Une seconde phase serait de voir dans quelle mesure le style de fonctionnement de l’ECD lui permet d’atteindre les résultats escomptés. Les quelques interactions avec les ECD ou leurs membres rencontrés de façon isolée lors des missions de terrain permettent à l’équipe d’accompagnement de reconnaitre jusqu’ici deux cas de figure principaux : 1. Le groupe de responsables qui exécute un programme standard avec une division du travail bien définie sous la coordination d’un chef qui passe les instructions dans un climat d’asymétrie d’information par rapport aux collègues. 2. L’équipe qui vise l’excellence / l’amélioration continue à travers un partage d’informations et d’objectifs et le consensus par opposition au commandement, sous le leadership d’un « chef ». Deux fonctions, deux configurations, mais les perceptions des observateurs peuvent diverger en ce qui a trait à la conduite de l’ECD et à l’opportunité d’un style précis spécifique à une équipe cadre en fonction des ressources dont elle dispose. Si les membres de l’ECD s’y prêtent et si une méthode appropriée est développée à cet égard, un tel exercice pourrait donner des résultats positifs. Il pourrait également avoir lieu dans le cadre de l’identification des points forts mentionnée au point précédent (notamment, dans ce cas, dans la case ‘valeurs et culture organisationnelle’). 20 6. ANNEXES 6.1. Calendrier de la mission Dimanche - Arrivée de Ernest Denerville à Kaolack Lundi 16/02/2009 - Mardi 17/02/2009 - Mercredi 18/02/2009 - Samedi 21/02/2009 - Observation participante de la mission de prospection dans le cadre d’une éventuelle extension des activités chirurgicales à Nioro (convention MSP-FMPOSASSRMKF) Reconnaissance du CS Nioro (ECD, COGES, agents) Observation participante de la mission de prospection dans le cadre d’une éventuelle extension des activités chirurgicales à Nioro (convention MSP-FMPOSASSRMKF) Entretiens avec les agents du bloc opératoire et de la maternité Observation participante de la mission de prospection dans le cadre d’une éventuelle extension des activités chirurgicales à Nioro (convention MSP-FMPOSASSRMKF) Entretiens avec les agents du bloc opératoire, la maternité, du laboratoire et avec le dentiste) Feedback de l’équipe par rapport aux suites de la visite de mai 2008 Arrivée de Guy Kegels à Kaolack Mise au point sur les TDR et planification pratique de la suite de travaux Déplacement sur Dakar Réunion de restitution de l’étude des coûts au siège du MSP à Dakar Entretien avec Mme Ndèye Coumba Guissé Drame (CAS-PNDS) Séance de travail avec Evariste Lodi (échanges sur les différents chantiers en cours) Dimanche - Lecture de documents, bilan et planification Mardi 24/02/2009 - Mercredi 25/02/2009 - Jeudi 26/02/2009 - Séance de travail avec Dr. Christa Mayrhofer Déplacement sur Sokone pour signature contrat entre DS et une nouvelle mutuelle Séance de travail avec Dr. Christa Mayrhofer sur la documentation du projet assurance-élèves Séance de travail avec Dr. Omar Sarr (revue des grands dossiers) Séance de travail avec Dr. Evariste Lodi (mises au point et planification des entrevues) Visite du service de chirurgie du CHR de Kaolack avec Dr. Mohamed Soh Ba Révision des réflexions et suggestions autour des différents dossiers abordés (avec l’équipe) Entretien avec Dr. Ndèye Codou Lakh Restitution au siège de la CTB-Dakar Entretien avec Prof. Cheick Tidjane Touré Séance de travail sur la structuration de la documentation du dossier chirurgie Départ de Guy Kegels pour Bruxelles Lecture de documents 15/02/2009 : - Jeudi 19/02/2009 Vendredi 20/02/2009 22/02/2009 Lundi 23/02/2009 Vendredi 27/02/2009 Samedi 28/02/2009 Dimanche - 01/03/2009 Lundi 02/03/2009 - Mardi 03/03/2009 - Mercredi 04/03/2009 Mise au point et inventaire de la littérature disponible (en particulier dossier chirurgie) Séance de travail sur l’estimation des besoins chirurgicaux Entretien avec Dr. Oumar Sarr Entretien avec Fabienne Laloux Départ de Dakar de Ernest Denerville Arrivée à Bruxelles 21 6.2. Liste des personnes rencontrées Abdoul Karim Djiba Abdoulaye Faye TSAR au CS Sokone Consultant en ingénierie médicale Aby Diallo Aïda Sylla Ndiaye, Dr. Aïssatou Diop Alassane Diatta Aide-soignante affectée au bloc opératoire du CS Sokone Deuxième Conseiller de Mme la Ministre de la Santé Maîtresse Sage-femme CS Sokone Professeur en Biochimie Alihoune Ndiaye Amamdou Thiam, Dr. Awa Sall Aїta Paye Touré Babacar Fall, Pr. Aide-opérateur, SONU, CS Kaffrine Dentiste, économiste de la santé Coordonnatrice Santé de la Reproduction DS Sokone Coordonnatrice Santé de la Reproduction DS (Kaffrine) Professeur en chirurgie Générale Bernadette Brusset Birane Thiam dit « Vieux » Cheick Tidiane Touré, Prof. Christa Mayrhofer, Dr. Debe Ndiaye, Dr. Dirk de Groof, Dr. El Hadji Thierno Mbenguei, Dr. Evariste Lodi, Dr.i Fabienne Laloux Fatou Faye Fanne Fatou Kiné Samba Gana Diène Georges Pierseaux Ibnou Khadim Diaw Jacques Tendeng, Dr. Judith Eqwalla M. Samba Ndiaye Made Masseme Sène Mademba Ndiaye Malick Sarr Malicoumba Mboup Mamadou Diarrah Bèeye, Pr. Coopérante française auprès de la CAFSP Trésorier du comité de santé du CS de Sokone Titulaire de la chaire de chirurgie générale, Université de Dakar AT chargée de la Région Médicale Fatick Médecin chef de la Région Médicale de Kaolack AT CTB, coresponsable du PAMAS MCD ad interim (SOU) de Kaffrine Coresponsable,/chargé de Kaolack Assistante junior CTB IDE affectée à la maternité et au bloc opératoire de Nioro Technicienne supérieure en biologie (CS Kaffrine) Agent polyvalent au CS Sokone Représentant Résident CTB/Dakar Directeur deAdministrateur DMA Chirurgien en formation Sokone Consultante pour réalisation du documentaire « assurance élèves » Superviseur SSP (nouvelle région de Kaffrine) Technicien supérieur en biologie, laboratoire du CS Sokone Agent affecté au laboratoire de Sokone Superviseur SSP, ECD Kaffrine TSAR au CS Kaffrine Professeur en Anesthésie et Réanimation Mamadou Ndiaye Superviseur régional des SSP, Kaolack Marc De Feyter, Dr. Mbaye Sène Mohamed Soh Ba Mouhamadou Ndiaye, Dr. Moussa Gaye Ndèye Codou Lakh, Dr. Ndèye Coumba Guissé Dramé Ndèye Dieynabou Ndiaye Oumar Ndao Oumar Sarr, Dr. Phillipe Manyacka, Dr. Rouguiatou Diallo, Dr. Sanary Coly, Dr. Seynabou Ndao, Dr. Attaché de Coopération Cadre à la CAFSP Chirurgien général, CHR de Kaolack Dentiste (CS Kaffrine) Chargé de l’EPS, DS Sokone Chef de la division des SSP Coordonnatrice Projet santé II, CAS/PNDS Laborantine diplômée d’Etat (CS Kaffrine) Instrumentiste, bloc opératoire Kaffrine Responsable du Projet ASSRMKF Chirurgien en formation, CS Kaffrine MCD Adjoint (SOU° MCD de Sokone Médecin au CS de Nioro 22 6.3. Liste des documents de référence consultés39 1. Approche méthodologique pour l’état des lieux de l’offre de soins chirurgicaux et son potentiel d’amélioration au Sénégal, Présentation de DMA, février 2009 2. Carte des Régions de Kaolack et Fatick 3. Comment les populations perçoivent-elles l’offre de soins de santé ? Résumé exécutif, novembre 2007 4. Compte rendu de la réunion des MCR et MCD des districts pilotes, du 15 décembre 2008 5. Contribution du suivi-scientifique du projet ASSRMKF aux travaux du comité de pilotage des réflexions autour de l’offre de soins chirurgicaux dans les structures sanitaires du Sénégal, mars 2008. 6. Convention de partenariat MSP-FMPOS-ASSRMKF pour le ‘Développement de la chirurgie générale dans les centres de santé de Kaffrine et Sokone 7. Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement, Forum à haut niveau, mars 2005 8. Demande de propositions : sélection d’un bureau d’études pour une étude de l’Etat des lieux de l’offre actuelle de soins chirurgicaux au Sénégal et de son potentiel d’amélioration, novembre 2008 9. Dossier Technique et Financier, Appui aux Régions Médicales de Kaolack et Fatick, MSPM-CTB, décembre 2006 10. Enquête-Ménages ; Etude réalisée en novembre 2007 dans les districts sanitaires de Sokone, Gossas, Kaffrine et Nioro, Rapport de synthèse. 11. Etude des coûts de revient et du financement des prestations offertes dans les postes et centres de sante de Sokone, Nioro et Kaffrine. Rapport final. Digit Médic Afrique, février 2009 12. La formation des comités de santé dans les régions médicales de Kaolack et Fatick, avril 2008 13. La gestion des médicaments essentiels au niveau du district sanitaire, ASSRMKF, janvier 2009 14. La perception communautaire sur les prestations offertes dans les formations sanitaires des districts de Gossas, Kaffrine, Koungheul et Sokone : Synthèse du rapport de l’étude, présentée par Abdou Salam Fall et Tidiane Ndoye, novembre 2007 15. Manuel des formateurs: la formation des membres du bureau du comité de santépremière version, avril 2008 16. Manuel National de stratégie sur la référence et la contre référence, janvier 2006 17. Ministère de la Santé et de la Prévention, Sénégal, Arrêté n° 004807 du 15-06-07, fixant le ressort territorial et la liste des districts sanitaires 18. Ministère de la Santé Publique et de l’Action Sociale, Sénégal, Circulaire n° 1753 du 15 mai 1991 sur l’organisation du système sanitaire au Sénégal 39 (Documents officiels et de travail) 23 19. Mise en œuvre de la convention de partenariat Chirurgie de district : PV de rencontres avec les ECD de Kaffrine et Sokone, mars 2008. 20. Note technique sur la tarification forfaitaire, Digit Médic Afrique, février 2009 21. Plan de maintenance et d’hygiène hospitalière, ASSRMKF, février 2009 22. Plan National de Développement Sanitaire, Ministère de la Santé et de la Prévention, Sénégal, Draft du 17 novembre 2008 23. Procès verbal de la 6ième session ordinaire du Comité de pilotage de l’ASSRMKF, Kaolack, 22 janvier 2009, 24. Procès-verbal de la troisième réunion du comité de pilotage des réflexions autour de l’offre de soins chirurgicaux, 7 février 2009 25. Procès-verbal du Comité de Pilotage ordinaire Numéro 1, Kaolack, juillet 2006 26. Procès-verbal du Comité de pilotage ordinaire Numéro 4, Kaolack, 6 au 7 mars 2008 27. Projet de mise en œuvre de l’évaluation à mi-parcours, équipe de l’ASSRMKF, décembre 2008 (décryptage) 28. Projet de Plan Stratégique National de Promotion de la Santé, août 2006 29. Rapport annuel 2007 de l’ASSRMKF, janvier 2008 30. Rapport de la deuxième mission d’accompagnement scientifique de l’ASSRMKF, 20 mars au 7 avril 2007 31. Rapport de la première première mission d’accompagnement scientifique de l’ASSRMKF,10 au 25novembre 2006 32. Rapport de la troisième mission d’accompagnement scientifique de l’ASSRMKF 15 au 30 novembre 2007 33. Rapport de la quatrième mission d’accompagnement scientifique de l’ASSRMKF, 13 mai au 24 mai 2008 34. Rapport de la cinquième mission d’accompagnement scientifique de l’ASSRMKF, octobre 2008 35. Rapport final de l’étude des coûts de revient et du financement des prestations offertes dans les postes et centres de santé de Sokone, Nioro et Kaffrine, Digit Médic Afrique, décembre 2008 36. Recherche Action : mise en place d’une couverture assurance pour élèves, protocole de recherche, version mai 2008 37. Registre des références reçues : instructions pour le remplissage, ASSRMKF, septembre 2007 38. Registre des urgences : instructions pour le remplissage, ASSRMKF, septembre 2007 39. Réunion de coordination du district sanitaire de Koungheul, Rapport de mission. février 2009 40. Supervision de la maintenance, Région Médicale de Kaolack, 12 septembre 2008 (document de planification) 41. Tableau de bord de suivi de la mise en œuvre. Résolutions/recommandations CP. Activités du premier semestre 2008, évaluation du 13 mai 2008. 42. Termes de référence de l’étude des coûts de revient et du financement des prestations offertes dans les postes et centres de santé de Kaffrine et Sokone, avril 2008 24 6.4. TDR de la 6ième mission de suivi scientifique de l’ASSRMKF Cette mission qui se déroulera au Sénégal du 15/02/09 au 03/03/09, se situe dans une perspective de planification / préparation des interactions entre l’équipe de l’ IMT d’Anvers et les acteurs du projet en termes d’appui conceptuel et technique, de documentation et de dissémination des enseignements que le projet (a) produit. En termes de contenu, les domaines suivants40 seront investigués : - L’appui aux équipes cadres des districts pilotes pour une meilleure ‘mise en fonction’ (cf. l’évaluation à mi-parcours du projet ASSRMKF) ; - le dossier ‘chirurgie dans les districts’ (état d’avancement et attentes de l’étude ‘état des lieux de l’offre actuelle’, opportunité d’un exercice BONC dans l’aire du projet, activités sur le terrain à Sokone et Kaffrine, état des lieux à Nioro, articulation avec la stratégie SOU, formateurs / superviseurs et autres ‘stakeholders’, la route vers les ‘assises nationales’,…) ; - La tarification forfaitaire (éléments de stratégie vers une expérience dans l’aire du projet (Probablement à Sokone) ; - Les mutuelles de santé et autres micro-assurances ainsi que leurs liens avec la tarification forfaitaire ; - L’articulation envisagée entre les projets PAMAS et ASSRMKF ; Méthodologie proposée : - Dans la mesure du possible, des rencontres avec des acteurs institutionnels pertinents préalablement identifiés ou autres personnes-ressources, seront prévues au cours de la mission (p.ex. CAF/SP, MSPM/SSP, Chaire G/O, ECD pilotes, membres du CPROC, etc.…) - Lecture, analyse et utilisation de documents de projet, dont certains jugés plus pertinents pourraient être déjà envoyés par l’équipe de projet. - ‘Observation participante’ par rapport à certaines activités déjà prévues dans le cadre du projet (p.ex. la mission conjointe de supervision de la chirurgie à Kaffrine, Sokone et Nioro, du 16/02/09 au 18/02/09) - Visites de terrain au niveau des districts pilotes. - Séances de travail thématiques avec l’équipe de projet - Restitution intermédiaire si nécessaire (dans l’aire du projet) - Restitution finale et remise d’un aide-mémoire en fin de mission (A Dakar) 40 Réaction de l’équipe à la proposition initiale formulée par l’équipe d’accompagnement : «La documentation (systématique/analytique) des avancées (chantiers) du projet et la (organisation de la) dissémination des enseignements tirés (à tirer) ou des évidences générées nous intéresseraient particulièrement. L'un ou l'autre aspect de domaines d'investigation proposés ainsi que certains éléments méthodologiques seront clarifiés (précisés) au démarrage de la mission 25 6.5. Documents transmis41 durant la mission Blaise P, Kegels G, Van Lerberghe W. 1997. Coûts et financement du système de santé de cercle au Mali. (SHSOP 5); pp 130 Comment mesurer les besoins chirurgicaux, revue de littérature (draft). Accompagnement scientifique, mars 2008 Edouard Swana, 2007 « Reconstruire un système local de santé performant à finalité publique ; Que faire à Kilela Balanda en Republique Démocratique du Congo ? Thèse de Maîitrise en Santé Publique, 2007, IMT, Anvers Grodos D. & Mercenier P. 2000. La recherché sur les systèmes de santé: Mieux comprendre la méthodologie pour mieux agir. Antwerpen: ITGPress, 2000: 114 pp. (SHSOP; 14 Kingham T, Kamara T, Cherian M, Gosselin R, Simkins M et al. 2009. Quantifying Surgical Capacity in Sierra Leone: A guide for improving surgical care. Archives of Surgery ; 144(2) : 122-127 La prise en charge des complications de la grossesse et de l’accouchement : un guide à l’intention des sages-femmes et médecins, OMS, 2007 Le Projet Kasongo: Une expérience d’organisation d’un système de soins de santé primaries, Equipe du projet Kasongo, sous la direction de l’unité de recherché et d’enseignement de la santé publique (URESP) de l’IMT d’Anvers. Annales de la société Belger de Médecine Tropicale ; 1981, 60, Supplément Maiga Z, Traoré Nafo F, El Abassi A. 1999. La réforme du secteur santé au Mali, 1989-1996. (SHSOP 12) ; pp132 Sicotte C., Champagne F., Contandriopoulos A.P., Tilquin C. (1999), « La performance organisationnelle dans les organisations et les soins de santé », Ruptures : revue transdisciplinaire en santé, vol. 6, n° 1, pp. 34-101. Stanton C & Ronsman C.2009. Caesarean birth as a component of surgical services in lowand middle-income countries. Lettre dans Bulletin de l’OMS; 86 (12) Van Lerberghe W, de Béthune X, Eds. Intégrations et recherche. Antwerpen: ITGPress, 1998: 215 pp. (SHSOP; 8) 41 Hard copies ou formats électroniques remis soit aux AT, soit à certains partenaires du projet. 26 6.6. Informations nécessaires à la préparation de l’atelier national (fin 2009) Le texte qui suit est extrait exclusivement du document de travail élaboré à l’intention du comité de pilotage des réflexions autour de l’offre chirurgicale dans les districts sanitaires du Sénégal (CPROC) par l’équipe de l’IMT en étroite collaboration avec l’ASSRMKF. Il date de mars 2008 et a été distribué à tous les membres du CPROC. « Dans l’éventualité de manque d’informations sur des questions essentielles comme, les besoins, les ressources humaines, l’épidémiologie de l’offre et de la demande ou le cadre légal de la pratique chirurgicale, on devra faire appel à des méthodes qualitatives ou quantitatives appropriées. En résumé, pour compléter l’analyse de situation, il s’agira essentiellement de faire trois choses : 1) dresser le profil de l’offre actuelle en fonction des besoins, 2) Identifier les détenteurs d’enjeux et les enjeux, 3) mettre en évidence les présupposés, dispositions mentales et modes de pensée qui prévalent dans le milieu. Dresser le profil de l’offre chirurgicale actuelle : Les services chirurgicaux tels que nous les concevons dans le modèle ci-dessus ne pourront se développer que dans le cadre d’un système. C’est sur cette base que dans un premier temps il faudra établir le profil de l’offre de soins chirurgicaux vue dans son environnement sanitaire global. Cela implique une collecte de données permettant de : - connaître le profil de l’offre et de la demande chirurgicale actuelles (quelles interventions, pour quels diagnostics, par qui, dans quelles structures, quand, à quel coût ?) connaître les effectifs réels en termes de ressources humaines de toutes catégories pratiquant la chirurgie au Sénégal connaître la production actuelle et la capacité de production de compétences chirurgicales de plusieurs catégories (chirurgiens généralistes, gynéco-obstétriciens, traumato-orthopédistes, anesthésistes42, etc) connaître la distribution actuelle des capacités chirurgicales dans le pays (Dakar vs. reste du pays ; secteur public vs. privé ( ?) connaître l’environnement légal et régulateur de la pratique de la chirurgie (l’existence de textes de loi ou règlements spécifiques) connaître les capacités du système de recruter le personnel qui lui fait défaut pour couvrir adéquatement les besoins et à les distribuer convenablement là où c’est nécessaire connaître le coût réel des prestations chirurgicales effectuées réunir des éléments qui contribuent à quantifier les besoins, de façon directe ou indirecte (approche épidémiologique, analyse de la demande, besoins non couverts). Il existe déjà des analyses sur les besoins obstétricaux au Sénégal, par exemple les travaux de Cissé (1998). Des éléments d’évaluation des stratégies SOU, de leurs conditions de mise en œuvre et de la gratuité y relative devraient progressivement voir le jour et être exploités pour l’instruction de toute réflexion dans le domaine. Certaines informations pertinentes peuvent se retrouver en dehors du secteur sanitaire, par exemple concernant les accidents de la circulation (rapports de police) ou en milieu scolaire (éducation). Il faudra exploiter ce qui existe. Des outils de collecte de données relativement simples peuvent être confectionnés pour aider à répondre à ces différentes questions. Un premier pas serait par exemple de faire 42 La capacité d’administrer adéquatement une anesthésie peut être considérée comme faisant partie des compétences requises. Le profil du professionnel habilité à faire cette anesthésie, comme pour les gestes chirurgicaux, devrait dépendre des définitions, normes et niveaux de pratique selon le pays. 27 correspondre dans un tableau les types d’information qu’il faut pour répondre à une question donnée ainsi que les éventuelles sources de ces informations. Le travail est grandement facilité quand on a une idée précise de ce qu’on veut savoir. Tindall et collaborateurs (2007) ont effectué un état des lieux rapide des services chirurgicaux dans les 21 districts sanitaires du Malawi à partir d’un questionnaire d’une seule page divisé en cinq sections : 1) les ressources humaines et leurs capacités, 2) l’équipement chirurgical, 3) l’eau et l’électricité, 4) les instruments 5) les consommables. La plupart des questions qui avaient oui ou non pour réponse se rapportaient aux éléments de base indispensables au fonctionnement minimal d’un service chirurgical dans un district selon un modèle défini par l’équipe des chercheurs. Il s’agit ici d’un exercice à la portée des ressources humaines dont dispose le comité de pilotage. Mettre en évidence le paysage des détenteurs d’enjeux : Une seconde partie de l’analyse de situation est la construction du paysage des détenteurs d’enjeux43 et de leur articulation. Sans se révéler une analyse systématique des détenteurs d’enjeux ou une analyse institutionnelle, cet exercice de nature essentiellement qualitative, tout en contribuant à mieux cerner certains aspects du contexte, permettrait de prévoir l’ensemble des parties prenantes au processus de prise de décisions, y compris une éventuelle équipe de recherche-action). Il faciliterait également la compréhension des interactions institutionnelles en relation avec la couverture des besoins de la population, qui dans une certaine mesure leur est tributaire. Pour ce qui précède, il conviendra de savoir : - quels individus et quelles institutions ont des enjeux (ici devront nécessairement figurer les populations !) - quels sont ces enjeux respectifs ? - quels sont les intérêts poursuivis par ces détenteurs d’enjeux et dans quelle mesure s’accordent-ils avec les besoins des populations ? - Qu’est-ce qui influence les prises de décisions en termes de structure, fonctionnement et culture organisationnelle des institutions en présence ? - Comment se définit la politique de soins au Sénégal et de quelles instances elle est réellement tributaire. - Comment est défini le cadre légal qui régit la fourniture de soins de santé sur le territoire national ? Dans quelle mesure est-ce que son contenu est diffusé, compris et appliqué au Sénégal ? Rendre explicite les présupposés et modes de pensée44 : Un troisième élément étroitement lié au profil des individus et institutions en présence contribuera à la construction du langage de la réflexion/discussion. Il s’agira de mettre en évidence les croyances, perceptions et modes de pensée qui déterminent outre les attitudes observables, ce qui dans notre contexte spécifique est acceptable ou désirable des points de vue socioculturel et sanitaire. Ceci est un travail plutôt qualitatif et interprétatif qui relève de la socio-anthropologie et restera peut-être à un niveau intuitif. II se pose ici des questions du genre : quelle image les médecins ont-ils d’eux-mêmes en tant que soignants dans le système public (y compris quels sont les éléments de promotion qui sont appréciés) ? Quelles sont les images, valeurs ou métaphores utilisées par les détenteurs d’enjeux (par exemple, accent sur la facilité d’accès, ou sur la sécurité, ou sur «l’esthétique de l’art» ; parle-t-on de la chirurgie comme ‘métier’, comme ‘vocation’, comme élément constitutif de la 43 Un individu ou une institution qui possède un intérêt légitime dans une situation, action ou entreprise donnée. Il peut influencer la situation, l’action ou l’entreprise dont le déroulement et les résultats auront pour effet d’affecter son intérêt de façon positive ou négative 44 Dans notre cas c’est jouer “cartes sur table” pour faciliter un consensus empreint de confiance dans un cadre de collaboration où toutes les parties comprennent les enjeux individuels et communs. Théoriquement la collaboration construite sur une telle base est censée plus viable. 28 médecine, comme compétence utile à acquérir, comme activité qu’on peut standardiser ou comme geste d’art, comme problématique d’envergure nationale ou comme élément ad hoc nécessaire pour atteindre un but spécifique, etc.).Ce sont des éléments de discours qui peuvent grandement contribuer à clarifier les positions des acteurs et qui rendent compréhensibles leurs propos – ce qui est nécessaire pour conduire un débat productif susceptible d’être recadré en situation de grand désaccord. Il convient également de garder à l’esprit deux choses qui participent du modelage des mentalités et attitudes : (1) l’histoire de la décentralisation de la chirurgie au Sénégal, outre les velléités exprimées dans la circulaire 1753, ne connaît pas de précédents auxquels on peut se référer. La mémoire collective semble se baser sur un lien très fort entre chirurgie et hôpital à haut niveau de technicité, d’où la tendance plutôt élitiste. (2) Dans un environnement à la culture bureaucratique, peu prédisposé aux changements, un ‘projet’ constitue une ‘bulle protégée’ quasi nécessaire pour l’introduction d’innovations qualitatives. Dans notre cas précis, le projet en question peut prendre la forme d’une recherche-action de plus ou moins grande envergure. » 29