Dossier pédagogique Dossier d`accompagnement

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Dossier pédagogique Dossier d`accompagnement
Dossier pédagogique
Dossier d’accompagnement
1
2
Table des matières
Introduction - 4
1ère Partie - La BD comme support didactique - 5
La BD, art engagé - 5
La BD : entre propagande et mystification - 5
La BD : témoignage au service de l’histoire - 6
Le BD journalisme/reportage - 6
La BD et l’adaptation littéraire - 6
L’adaptation cinématographique de la BD -7
La pratique philosophique à l’aide de la bande dessinée - 9
Animations proposées par la Régionale de Charleroi du Centre d’Action Laïque sur base d’un support BD - 7
Animation Philo-BD - 8
Animation « Concept de genre et égalité homme femme » - 8
2ème Partie-Exposition Bédérama : Contre-plongée dans l’univers des bandes dessinées - 9
Focus sur les Comics - 9
Préjugés -10
Focus sur le manga -11
Préjugés -11
Focus sur la BD franco-belge - 12
Préjugés - 13
Indications bibliographiques - 14
Références Web - 14
3
Introduction
Charleroi étant un des berceaux de la bande dessinée franco-belge, c’est tout naturellement que le
regard de la régionale s’est tourné vers ce média.
Pour la petite histoire, à la fin du 19e siècle, Jean Dupuis fonde sa maison d’édition à Marcinelle et de
ses imprimantes sort en 1938 « le Journal de Spirou »
destiné à la jeunesse. Les dessinateurs du périodique
initient un nouveau style « l’école de Marcinelle ». Ils
formeront notamment Roba (Boule et Bill), Franquin
(Marsupilami) et Morris (Lucky Luke).
Aujourd’hui, les statues de ces célèbres personnages,
sans oublier Spirou, Fantasio et Spip, peuplent la ville
pour rendre hommage à son identité culturelle.
Fort de son succès, le « Journal de Spirou » a sans
doute participé à ce que la BD soit considérée
comme un objet de divertissement principalement
voué à un public jeune.
La 1ère partie de ce dossier pédagogique/dossier
d’accompagnement a pour objet de relativiser ce
préjugé1 en proposant une liste non exhaustive de
genres et d’ouvrages sur la bande de dessinées dont
la finalité n’est pas que ludique pouvant être utilisés
comme supports didactiques.
La 2e partie est consacrée d’une part à la présentation de l’exposition « Bédérama : contre-plongée
dans l’univers des Bandes dessinées », d’autre part à
l’analyse de quelques idées reçues autour du manga, des comics et de la BD franco-belge, car bien
que s’étant atténués, ces stéréotypes persistent au
sein de l’opinion.
La rédaction de ce dossier est l’occasion pour le
CAL Charleroi de réaffirmer les valeurs de la laïcité
au moyen du libre examen. Le libre examen est une
méthode qui consiste à faire appel à la raison et à
refuser les idées toutes faites (événements, informations, principes, énoncés, rumeurs, etc.). Elle suppose
de douter des affirmations dogmatiques, de réfléchir
et de s’interroger avant de se forger une opinion. Il
s’agit donc de s’émanciper de toute forme de préjugés et de stéréotypes.
Or, justement, il existe toute une série de préjugés
et d’idées reçues qui gravitent autour de la bande
dessinée. Combien de fois ne l’a-t-on pas taxée d’art
mineur à destination des mineurs ? Combien de fois
n’a-t-on pas entendu dire qu’elle n’a qu’une fonction
de divertissement, associant l’humour à la détente ?
1
Michel Tozzi, « Penser par soi-même », Lyon, Chronique
Sociale, 1999. p.32. « Une opinion adoptée sans être analysée
est un préjugé parce qu’elle est supposée vraie avant (pré)
d’avoir été jugée, c’est-à-dire évaluée critiquement. Il y a eu
précipitation de la pensée sans qu’elle soit entourée de garanties
de conditions de validité quant à ce qu’elle affirme »,
4
Ne colle-t-on pas hâtivement des étiquettes aux
mangas lorsqu’on les accuse de ne diffuser que des
contenus violents ? Ne dit-on pas des comics qu’ils
servent des propos misogynes et qu’ils ne traitent que
de super-héros et d’univers fantastiques qui fascinent
les adolescents iconophiles ?
1ère partie- La BD comme support didactique
elle apparaît, sur fond d’humour et en poussant à
l’absurde certains préjugés misanthropes4, comme
engagée et vecteur de valeurs humanistes.
Certains disent que la bande dessinée est uniquement humoristique, c’est réducteur et abusif. Elle
l’est et c’est la raison pour laquelle elle peine à être
prise au sérieux et souffre d’un « handicap symbolique » pour le dire comme Thierry Groensteen2. Ceci
n’est valable que jusqu’à un certain point. En effet, la
bande dessinée ne se réduit pas à un univers ludique
et humoristique pour la simple et bonne raison qu’elle
connaît une diversité de registres qui renvoient à
d’autres fins que le comique à proprement parler.
Son répertoire est bien plus vaste. Il se compose de
BD historique, BD reportage, BD satyrique, BD propagande, BD philosophique, BD fantastique…pouvant
être utilisées comme support didactique.
La BD : entre propagande et mystification
La BD, art engagé
La BD est souvent exploitée par la société civile pour
affirmer et véhiculer des valeurs. Il existe par exemple
des bandes dessinées publiées, ou dont la promotion est faite par des associations qui militent pour la
défense du droit à l’avortement (Osez le féminisme
31), qui luttent contre le travail des enfants (PETIT
KOUAKOU) et mènent des campagnes de sensibilisation pour lutter contre le sida (AIDES), etc.
Citons également la bande
dessinée « Moi ? Raciste !?3 »
qui promeut les valeurs cosmopolites affirmées dans la
Charte des Droits fondamentaux de l’Union européenne.
Cette bande dessinée, dans
laquelle la satire supplante
l’humour, se compose de
planches qui démantèlent
de façon critique les discriminations fondées sur le
sexe, l’origine ethnique, la
couleur de peau, la croyance et la religion, le handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle.
Condamnant et luttant contre toute forme de xénophobie, d’antisémitisme et de racisme, cette bande
dessinée cherche avant tout à promouvoir l’identité
européenne, la démocratie, le respect des droits de
l’homme et à jeter des ponts entre les cultures.
Cette bande dessinée peut être utilisée afin de susciter une réflexion et une discussion axées sur le racisme
et les discriminations. Dans cette optique,
2
Thierry Groensteen, né le 18 avril 1957 à Uccle (Bruxelles
), est un historien et théoricien de la bande dessinée de nationalité belge et française. Il contribue dans les années 1980 au développement de la théorie de la bande dessinée en dirigeant Les
Cahiers de la bande dessinée, puis en travaillant pour Le Monde.
À travers diverses revues, missions institutionnelles et conférences,
il poursuit depuis ses travaux de théorisation et légitimation de la
bande dessinée. C’est l’un des théoriciens francophones de la
bande dessinée les plus visibles avec Benoît Peeters, Pierre Fresnault-Deruelle et Harry Morgan.
3
Publiée par la Commission européenne et consultable
gratuitement en ligne
La bande dessinée, redisons-le, ne vise pas que le
rire et le divertissement. En
tant qu’art, elle peut être
instrumentalisée pour propager des idées et en renforcer certaines qui sont
parfois déjà présentes de
façon embryonnaire dans
l’esprit du lecteur. Si l’on
admet que la bande dessinée est populaire et touche
facilement les masses, son
pouvoir de persuasion est un outil efficace pour qui
sait l’utiliser.
Dans la première moitié du 20e siècle, des bandes
dessinées ont été utilisées comme instrument de propagande au service de l’idéologie du pouvoir politique afin de soutenir l’effort de guerre. Par exemple,
pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’occupant
allemand, alors à court de main d’œuvre parce que
les hommes sont sur le front, lance une campagne
de recrutement à travers les médias qui promet aux
travailleurs français volontaires un salaire égal à celui
des ouvriers allemands, les mêmes avantages sociaux et une prime d’éloignement.
« L’aventure de Célestin
Tournevis » est une bande
dessinée publiée par le
gouvernement de Vichy
pour populariser et légitimer les fondements de la
collaboration, le stéréotype du français à béret,
réticent au départ mais qui
est agréablement surpris
des bienfaits du travail en
Allemagne. En réponse à
la propagande de Vichy,
la Résistance, à travers son journal clandestin « Combat », publiera « La mésaventure de Célestin Tournevis », une bande dessinée qui brossera un portrait
bien moins idéalisé de l’Outre-Rhin.
Le gouvernement a vite réalisé que les idoles de
bandes dessinées exercent une certaine influence
sur les enfants et que, par voie de conséquence, les
créations artistiques des dessinateurs pouvaient servir
le drapeau. Durant la Première Guerre Mondiale, on
a ainsi pu voir dans « La semaine de Suzette » une Bécassine patriote ajourner ses tâches ménagères pour
aller en découdre avec le Boche (« Bécassine pendant la guerre », 1916 ; « Bécassine chez les Alliés »,
1917 ; « Bécassine mobilisée », 1918).
4
Art de détester et de mépriser le genre humain sans
aucune distinction de sexe.
5
Il existe bien entendu
d’autres références de BD
propagande comme « Les
Pieds Nickelés s’en vont
en guerre ». Pour étendre
cette réflexion, nous invitons
le lecteur à consulter « La
propagande de la BD : un
siècle de manipulation en
images » qui effectue une
anthologie détaillée de la
propagande et de la manipulation dans la bande dessinée dont l’analyse critique est éclairante. Cette
référence constitue un support pédagogique en
matière d’éducation aux médias puisqu’il rappelle
combien l’esprit critique et la prudence du lecteur
sont de rigueur pour éviter l’adhésion naïve et hâtive
aux informations véhiculées à travers la BD.
La BD témoignage au service de l’histoire
Semblable bande dessinée
articule le témoignage,
l’autobiographie et le récit
historique. En outre, ce qui
rend ce support pédagogique original et intéressant, c’est que la forme
séquentielle5 de la bande
dessinée se prête particulièrement bien au récit historique.
Evoquons, par exemple, la
bande dessinée « Maus »,
qui reçut le prix Pulitzer en 1992. Ce chef-d’œuvre
s’apparente à un témoignage historique. En donnant aux personnages des têtes d’animaux – les juifs
sont incarnés par des souris, les nazis par des chats –
le dessinateur relate les événements de la Seconde
Guerre Mondiale tels qu’ils ont été vécus par son
père Vladek qui, en tant que protagoniste, narre la
persécution des Juifs et la Shoah.
Parmi les bandes dessinées qui relatent des événements historiques, « Putain de Guerre » de Jacques
Tardi et Jean-Pierre Verney propose un récit illustré
qui renoue avec la mémoire de la Grande guerre.
Ces deux références, quoiqu’étant des récits de
fiction, s’inscrivent dans une démarche de reconstitution historique avec un souci de véracité et d’authenticité.
de BD journalisme et les BD
reporters sont aujourd’hui
nombreux à enquêter et
à vouloir nous instruire des
réalités géopolitiques.
Le plus connu est Joe
Sacco, sans doute le bédéiste pionnier et précurseur en la matière. Il est
célèbre principalement
grâce à son travail de
création « Reportages »,
une
bande
dessinée
publiée dans le « Time
magazine », le « New York
Times », le « Boston globe » ou « The Guardian Weekend ». Cette bande dessinée regroupe des reportages menés dans des zones de conflit, en Palestine,
en Tchétchénie, en Irak ou encore en ex-Yougoslavie.
Ceux-ci témoignent de façon instructive des guerres,
des génocides, des tortures, des immigrations africaines, des camps de réfugiés, etc., sous la forme de
planches qui mettent l’accent sur les victimes.
Du côté franco-belge, nous pouvons citer Etienne
Davodeau avec « Les ignorants », Guy Delisle avec
les « Chroniques de Jerusalem », Emmanuel Guibert
avec « Le photographe », Jean-Philippe Stassen avec
« Déogratias », Mathieu Sapin avec « Journal d’un
journal », ou encore, Louis Theillier avec « Johnson
m’a tuer ».
La BD et l’adaptation littéraire
De même que le théâtre a réinterprété de grandes
œuvres de la littérature, la bande dessinée
a, elle aussi, adapté de
grands classiques tels que
« Robinson Crusoé » de
Daniel Defoe, « Le tour
du monde en 80 jours »
de Jules Verne, « NotreDame de Paris » de Victor
Hugo, « L’île au trésor » de
Robert Louis Stevenson,
« L’Odyssée » d’Homère,
« Le livre de la jungle » de
Rudyard Kipling.
Sans vouloir la réduire à un simple incitant, on peut
dire qu’en réinterprétant des classiques, la bande
dessinée s’affiche comme une excellente entrée en
matière.
Le BD journalisme/reportage
Média au même titre que la presse, la radio ou la télévision, le Neuvième art se décline aussi sous la forme
du BD reportage et du BD journalisme6. Les auteurs
5
Séparation de l’histoire en cases qui, successivement,
finissent par former la globalité du récit.
6
A savoir que le caractère médiatique, tout comme sa
reconnaissance artistique, n’est pas quelque chose de commu6
nément admis auprès des personnes qui « pensent » ce support.
Pour plus d’informations à ce propos, nous vous invitons à consulter l’ouvrage « Bande dessinée : entre image et littérature » édité
et publié par le CAL Charleroi.
De ce point de vue, la marginalisation dont souffre la
bande dessinée au sein de l’ordre hiérarchique littéraire (si l’on veut bien lui prêter ce qualificatif) mérite
d’être remise en question. Semblable paradoxe a
été souligné par Thierry Groensteen dans La bande
dessinée, un objet culturel non identifié. En effet, ironie du sort, alors que la bande dessinée a, pendant
longtemps, été injustement disqualifiée, elle se propose aujourd’hui comme intermédiaire par lequel la
littérature peut regagner ses titres de noblesse.
L’adaptation cinématographique de la BD
La bande dessinée constitue en outre une source
d’inspiration scénaristique pour le septième art. Il
existe pour ainsi dire toute une anthologie de son influence. Marvel Comics est le premier nom qui nous
traverse l’esprit avec des films à succès comme Xmen, Spiderman, Iron Man, Captain America, Hulk,
etc. DC Comics le fait également avec Batman, Superman, Catwoman, Flash, Arrow. De l’autre côté de
l’Atlantique, en France, on peut citer, par exemple,
Sur la piste du Marsupilami, Les 12 travaux d’Astérix…
Mais cet engouement pour l’adaptation de bandes
dessinées au grand écran ne se limite pas à l’univers
fantastique. Elle épouse différents genres comme le
thriller avec par exemple Largo Winch, le polar avec
Sin City, la comédie romantique avec Joséphine, la
comédie avec L’élève Ducobu ou sur fond d’uchronie avec Astérix et Obélix, le western avec Lucky
Luke, le difficilement classable puisqu’on oscille entre
action, aventure et science-fiction Les Aventures de
Tintin : le Secret de la Licorne, le drame avec A History of violence ou Les sentiers de la perdition, l’épouvante horreur avec From Hell, la science-fiction avec
V pour Vendetta.
La pratique philosophique à l’aide de la
bande dessinée
La bande dessinée permet
de faire un apprentissage
en images de la philosophie et des philosophes de
la tradition, il est vrai parfois
de façon burlesque et caricaturale, mais aussi en rappelant qu’il est possible de
découvrir des aspects de
leurs philosophies.
Il existe aujourd’hui une bibliographie de plus en plus
foisonnante à cet égard.
Parmi les références les plus notoires, on retrouve
« Platon La Gaffe », et « La planète des Sages »,
mais on peut également s’initier aux philosophies de
Marx, Machiavel, Freud, Bouddha à travers des mangas philo en livre de poche (Cf. « Le Capital », « Le
Prince », « L’interprétation des rêves », « les mots de
Bouddha »). La lecture de ces ouvrages nous permet
de questionner différents sujets tels que l’exploitation
de l’Homme par l’Homme, le bonheur, le rapport
entre la morale et la politique…
Par ailleurs, il existe des bandes dessinées qui mêlent
des éléments de biographie et de philosophie. Par
exemple, « Thoreau, la vie sublime » et « Nietzsche,
se créer liberté ». Ces œuvres comportent une originalité : elles replacent la création des concepts philosophiques dans le contexte du vécu des penseurs
qui en sont à l’origine, et partant montrent combien
la philosophie est inséparable d’une expérience de
vie. Or, ce point est souvent essentiel, car pour comprendre la genèse d’un concept et son sens, à la fois
authentique et particulier, il est nécessaire de le rattacher à l’implication existentielle de son inventeur.
Souvent perçue comme une activité qui traite de
choses abstraites, la philosophie peut cependant
être appréhendée de manière plus compréhensible
par sa transposition en format bande dessinée. Par
ce biais, elle manifeste sa capacité à apporter des
éclairages conceptuels au travers du cas particulier
de la vie du philosophe, ici présenté comme une personne, indépendamment de sa pensée.
Philéas & Autobule est une revue bimestrielle d’initiation à la
démarche philosophique destinée aux enfants de l’enseignement fondamental, coéditée
par le Centre d’Action Laïque
(CAL), la régionale du Brabant wallon et l’ASBL Entrevues.
Les personnages Philéas et Autobule guident l’enfant
de page en page au travers d’articles variés et attrayants et l’invitent à approfondir son sens logique et
sa capacité à faire des choix raisonnés.
Jeux, histoires et infos leur permettent d’aller à la rencontre des autres, de réfléchir et de construire leurs
propres réflexions.
La revue comprend : bandes dessinées, récits, activités artistiques, articles de fond liés à la philosophie, à
la culture, à l’actualité, à la science, etc.
Les articles de la revue servent aussi de base à des
ateliers de philosophie en classe avec les enfants.
Animations proposées par la Régionale de
Charleroi du Centre d’Action Laïque sur
base d’un support BD
Les objectifs et les compétences cognitives visées par
ces deux animations sont identiques à savoir stimuler
l’esprit critique, permettre à chacun d’exprimer son
opinion de manière autonome et questionner, donner des exemples et des contre-exemples, proposer
des définitions, envisager des conséquences, nuancer, reformuler une idée ou une question, identifier
des présupposés, faire des déductions, raisonner par
l’absurde.
7
Animation Philo-BD
Déroulement :
A partir de la lecture partagée d’une planche de
bande dessinée philo, l’animation consiste à susciter
une discussion autour d’une question induite par le
texte et choisie selon un vote à la majorité.
C’est un moment de discussion pendant lequel nous
échangeons des opinions en les soumettant à la rai
son commune et au bon sens.
Exemples de supports utilisés :
- Le temps de chien, une aventure rocambolesque
de Sigmund Freud
- Encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies
- Nietzsche, se créer liberté
- La vie a-t-elle un sens ? Bande dessinée et philosophie
Notions :
Le travail, le bonheur, le sens de la vie, la liberté, la
mort, le rêve, la réalité, la technique.
Animation « Concept de genre et égalité
homme femme »
Contextualisation:
Aujourd’hui, les hommes et les femmes ne sont toujours pas égaux en droits. Il n’y a pas si longtemps, les
femmes ne pouvaient ouvrir un compte en banque
sans avoir à recourir à l’autorisation du mari. Pour un
même travail, une femme touche encore un salaire
moindre qu’un homme. En politique, les femmes
restent moins représentées. Les postes de direction
sont moins occupés par les femmes. Quels sont les
freins à cette égalité ? Est-ce une question de mentalité, de culture ?
Déroulement :
L’animation se déroule en trois temps :
- Il s’agit dans un premier temps de créer deux
groupes et de procéder à la lecture de deux bandes
dessinées « Les blondes » et « Yoko Tsuno ».
- L’animateur demande ensuite aux groupes de
comparer et de confronter le statut de l’homme et
de la femme dans les deux BD.
- La discussion qui s’ensuit s’articule autour de la
question de l’égalité homme-femme en privilégiant
la critique et la déconstruction des présupposés.
Supports utilisés :
Yoko Tsuno
Les blondes
Public:
De la 1ère à la 6ème secondaire
Durée:
60 minutes suite à la visite libre de l’exposition « Bédérama : Contre-plongée dans l’univers des bandes
dessinées »
2 x 50 minutes pour les animations en classe
Public :
Scolaire et éducation permanente
Durée:
60 minutes suite à la visite libre de l’exposition « Bédérama : Contre-plongée dans l’univers des bandes
dessinées »
2 x 50 minutes pour les animations en classe
8
2ème Partie-exposition Bédérama :
Contre-plongée dans l’univers des
bandes dessinées
Cette exposition est née de la volonté de réunir
les trois grandes mouvances de la bande dessinée
contemporaine.
D’une part, il nous semblait impensable de parler de
ce média en n’abordant pas son ancrage dans le
paysage franco-belge.
D’autre part, au regard de la multiplication des adaptations de comics au cinéma, nous n’imaginions pas
faire l’économie d’une présentation de ce qui se fait
en matière de bande dessinée aux Etats-Unis.
Enfin, quand on prend en considération l’incroyable
variété de dessins animés japonais, nous nous devions
aussi de parler des mangas dont ils sont issus.
Conscients de l’énorme richesse présente dans l’univers des bandes dessinées, nous avons dû faire un
choix. Il nous a fallu trouver une approche permettant de présenter un maximum de choses tout en
acceptant l’idée que nous devrions faire l’impasse
sur de nombreuses autres.
Nous avons dû nous résoudre à ne pas présenter
certains auteurs, personnages ou séries que nous affectionnons tout particulièrement, mais nous aimons
penser que cette incapacité de présenter la totalité
de ce qui se fait en bande dessinée témoigne du foisonnement créatif dont jouit ce média.
Nous avons ainsi pris le parti de présenter ces différents supports à travers une perspective historique.
Cependant, cette approche se veut respectueuse
des spécificités intrinsèques de ces trois formats de
bande dessinée. Celle-ci diffère en fonction de la
mouvance à laquelle elle se rapporte.
De cette manière :
- L’histoire de la bande dessinée franco-belge vous
est présentée au travers de l’influence de ses auteurs.
- L’histoire des comics vous est présentée via ses personnages emblématiques.
- L’histoire du manga vous est présentée par le biais
de certaines de ses plus grandes séries.
Bien que chacune de ces histoires permette de
mettre à jour des différences entre ces trois types de
bandes dessinées, cela offre également l’opportunité de capter un grand nombre de ressemblances.
En créant cette exposition, nous cherchions à créer
un lieu de rassemblement, où il serait possible d’en
apprendre un peu plus à propos de ces albums
que nous avons l’habitude de lire sans pour autant
prendre la peine de les interroger. Nous voulions montrer que la bande dessinée n’est pas uniquement un
objet de consommation,
qu’elle peut également s’avérer être un objet de réflexion. Il existe de très nombreuses manières de susciter cette réflexion et, même si nous avons choisi de
l’insuffler par son historicité, nous espérons que notre
démarche donnera envie à certaines personnes de
porter un regard différent sur ce média si particulier,
sur ce média difficilement définissable, sur ce média
dont nous aimons penser qu’il se situe entre l’image
et la littérature.
Focus sur les Comics
Le mot « comics » représente pour les américains
l’univers de la bande dessinée tous styles confondus.
En Europe, les comics font davantage référence à la
bande dessinée américaine que l’on dissocie de la
BD franco-belge et du manga japonais.
Les premières traces de comics remontent au 19e siècle
avec l’apparition de « The
Yellow Kid ». Il a été animé
par Richard Felton Outcault
de 1894 à 1896 dans la série
Hogan’s Alley, puis de 1896 à
1898 dans McFadden’s Row
of Flats. George Luks a également illustré Hogan’s Alley
de 1896 à 1898.
Dans les années 1930, le style
des comics est essentiellement humoristique. (C’est
ce qui a inspiré la dénomination de « comics book »).
L’envolée spectaculaire de
ce courant artistique est
sans nul doute attribuée à
l’apparition d’un personnage emblématique crée
par Jerry Siegel (scénariste)
et Joe Shuster (dessinateur)
dans les années 1930 à savoir : Superman7 (le premier
super-héros à rencontrer
l’engouement du grand
public).
C’est en 1938, lorsque le
magazine « action comics »
(qui deviendra DC comics) publie une nouvelle de
Superman, que la véritable aventure des comics tels
que nous les connaissons aujourd’hui a réellement
débuté.
Très rapidement, d’autres supers-héros tels que Batman ou Captain America ont fait leur apparition.
La seconde guerre mondiale leur offrit un contexte
favorable étant donné que l’on y voyait ces supers
héros combattre les ennemis des États-Unis.
7
Bien que Superman soit le premier personnage à
connaitre un succès de masse, le premier super héros de l’histoire
des comics n’est autre que « Flash » qui voit le jour en 1940.
9
La période d’après-guerre sera moins propice aux
comics. Il faudra attendre la fin des années 1950
avec une nouvelle version de « Flash » pour que l’intérêt reprenne.
Marvel (1961) et Image Comics (1992) ont contribué
au succès sans cesse grandissant de cet art et ce,
jusqu’à nos jours (avec de nombreuses adaptations
cinématographiques).
Préjugés
« Les comics sont violents, destinés aux adolescents,
misogynes et ne traitent que de super héros ! »
Voici quelques idées reçues concernant les comics
pour lesquelles le contexte historique peut apporter
quelques réponses.
La raison principale est certainement l’adaptation
cinématographique des comics de super-héros dont
on ne retient pratiquement que la violence volontairement mise en avant.
S’il est vrai que certains comics mettent en scène
des super-héros et qu’ils sont empreints de violences,
misogynes et destinés à un public adolescent, ils ne
représentent qu’une partie de ce que propose cet
univers.
Parmi les comics qui ne font pas la part belle à ces
stéréotypes, citons par exemple :
- Maus : Témoignage
poignant
sur
l’extermination
des
juifs durant la Seconde
Guerre Mondiale, traité
sur le mode animalier
et qui se verra attribuer le Prix Pulitzer en 1992.
- Garfield : Chat le plus paresseux de l’histoire de la
BD qui voit le jour en 1978 dans la presse quotidienne
et dominicale américaine. Garfield, adulé par son
maître, peut savourer
tout à loisir le plaisir de ne
rien faire : gras, toujours
fatigué,
toujours
affamé,
toujours
bavard, il philosophe
avec humour sur sa
condition féline. En n’oubliant
pas de s’alimenter et de se
reposer, bien sûr...
- Snoopy : (Peanuts) Série de
gags qui tournent autour de
deux personnages centraux,
un garçon maladroit, malchanceux et déprimé, Charlie
Brown et son chien Snoopy. Le strip s’appuie sur le
principe du running gag (comique de répétition) où
les mêmes situations entre les personnages reviennent
tout au long de la bande dessinée. De plus, chacun
10
des personnages a ses particularités, ses obsessions
et ses accessoires propres, qui resurgissent chaque
fois qu’ils apparaissent.
Joe
Sacco
(auteur et personnage de ses
propres
créations) : son œuvre
n’a pas d’équivalent dans le
monde
de
la
bande dessinée et évoque plutôt le parcours des
journalistes-aventuriers du début du XXe siècle.
Toujours soucieux de montrer l’humain derrière les
grands évènements, Joe Sacco permet à ses lecteurs de décrypter l’actualité. Son dessin, d’abord
ingrat, est soucieux de détails évocateurs et sert parfaitement son propos. - La ferme aux animaux : Discours
narratif, démonstratif et allégorique
de George Orwell publié en 1945,
décrivant une ferme dans laquelle les
animaux se révoltent puis prennent
le pouvoir et chassent les hommes, à la
suite de négligence à leur encontre. Il
s’agit d’une fable animalière par laquelle Orwell propose une satire de la Révolution russe et une critique
du stalinisme.
- Watchmen met en scène
des super-héros entièrement
originaux dans un univers
parallèle à celui de l’univers
traditionnel de DC Comics.
L’histoire repose sur une réécriture de l’Histoire, à partir de la modification d’un
événement du passé, introduite par le Dr Manhattan,
un être presque omniscient et omnipotent, issu d’un
accident nucléaire en 1960. Alors que les autres
justiciers masqués de la série sont des hommes ordinaires souvent dépassés par leur propre statut et dont
la légitimité est fortement remise en cause.
- V pour Vendetta : Dans les années
1980, une guerre mondiale éclate ;
l’Europe, l’Afrique et les États-Unis
d’Amérique sont réduits en cendres
par des armes nucléaires. Le RoyaumeUni est épargné par les bombardements mais pas par le chaos et les
inondations issues des dérèglements
climatiques. Dans cette société anglaise post-apocalyptique, un parti fasciste, « Norsefire », prend en main le pouvoir et tente de rétablir le
pays après avoir procédé à une épuration ethnique,
politique et sociale sans pitié.
Focus sur le manga
Comme aux USA pour les « comics », le terme
« manga », au Japon, représente le monde de la
bande dessinée. Il se traduit littéralement par « image
dérisoire8 ».
Le pionnier de ce style est Katsushika Hokusai (17601849) qui, avec son type d’estampes particulières,
caricaturaient des personnages populaires tout en
nommant le travail qu’il effectuait « Hokusai manga ».
Au Japon, l’art du dessin est omniprésent jusque dans
l’écriture. La calligraphie est un art qui découle de la
plume de ceux qui la pratique. Il y a donc une prédisposition à l’acceptation du format manga en tant
que récit dessiné.
Une autre particularité des mangas est son aptitude
à s’adresser à l’ensemble des lecteurs potentiels en
proposant un éventail de genre différents dans le but
assumé que le public ciblé soit le plus large possible
(au Japon, 40% des livres achetés sont des mangas).
Dans l’enseignement, les Nippons sont confrontés
aux mangas dès le début de leur apprentissage. Des
matières comme la religion ou l’histoire sont abordées à partir de ce format.
Au Japon, la demande est très forte
dans ce domaine, à
tel point que certains
dessinateurs (mangakas) doivent s’entourer d’assistants afin de
maintenir les délais imposés. C’est le cas, par exemple
du Studio Mashroom de Katsuhiro Otomo (Akira) ou
du Bird Studio d’Akira Toriyama (Dragon Ball).
Alors qu’en Europe, le manga reste un médium mal
connu, au Japon il fait partie intégrante de la culture.
Préjugé
« Les mangas ne sont que violence ! »
Ce préjugé trouve sa source dans la manière dont
ce média, dans sa version animée, est apparu sur le
petit écran.
C’est à partir de 1978, dans l’émission « Récré A2 »,
diffusée sur Antenne 29, que Goldorak rencontre un
franc succès auprès des enfants. Sept ans plus tard,
Dorothée, son animatrice vedette, est débauchée
par TF1 pour animer le « Club Dorothée » et ses 20
heures de programmation par semaine. Les dessins
animés américains étant trop chers et les français trop
peu nombreux, la production se tourne vers le Japon
pour ramener des séries bon marché sans trop vérifier ce qu’elles contiennent. Tandis que les enfants et
les adolescents apprécient, le Conseil Supérieur de
8
C’est du moins ce qui s’apparente le plus à une traduction française du terme malgré le fait qu’il soit impossible de trouver un réel équivalant à « manga » au sein de langue française.
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Devenue « France 2 » par la suite.
l’Audiovisuel et des politiques s’insurgent contre des
séries jugées trop violentes pour ces jeunes. Un autre
problème est soulevé : « L’émission souffrait d’une
programmation incohérente. On pouvait passer Ken
le survivant avant les Bisounours, alors que ces deux
programmes visent des publics très différents », explique Olivier Fallaix, rédacteur en chef du magazine
spécialisé Animeland. Sous la pression, TF1 réduit sa
programmation japonaise. Les amateurs vont dès lors
rechercher des produits similaires et découvrir que les
dessins animés sont issus de bandes dessinées dénomées manga.
Parmi les séries animées (parfois ultra violentes) les
plus marquantes de l’époque, on peut citer :
- Ken le survivant (adaptation en
animé qui n’était pas diffusée avant
deux heures du matin
au Japon).
- Niki Larson (bagarres
et intrigues qui se mêlent à une image
de la femme peu valorisante).
- Les chevaliers du zodiaque (quête de
jeunes garçons qui, au péril de leur
propre vie, font tout pour préserver
Athéna, l’incarnation de la justice).
Si la violence fait partie intégrante de
certaines séries, il serait réducteur de
penser que cela peut se généraliser à
l’ensemble des choses proposées par le monde du
manga :
Lucille Amour et Rock’n roll (romantique), Olive et Tom (sport), 20th
Century Boys (science- fiction), The
Legend of Zelda : Four Swords Adventures (heroic fantasy),
Dr Slump (humour), arts martiaux
(Kamen no Ninja Akakage),
Ma tutrice (érotique), Aya
(culinaire), Emma (historique),
White album (dramatique), Bouddha (philosophique),
L’homme sans talent (dramatique), Fleur (contemplatif), Sanctuary (politique)…
Le manga ne peut donc pas être isolé et réduit à
quelques exemples où la violence est prédominante.
Le manga éducatif ou gakushû est
un genre à part entière au Japon, il
est utilisé de la maternelle à l’université ainsi que dans le cadre plus restrictif du foyer familial. En Belgique,
peu de mangas de ce genre sont
parus et la majeure partie n’est plus commercialisée.
Bien que traitant de tous les sujets de société, y compris de la question de la violence, au Japon le manga
est avant tout considéré comme un divertissement.
Et ce divertissement, en fonction du public auquel il
s’adresse, peut prendre des formes multiples et variées.
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Focus sur la BD franco-belge.
L’aventure de la bande dessinée franco-belge
débute véritablement dans les années 1833 avec
l’apparition du premier album de Rodolphe Töpffer,
reconnu comme étant le précurseur de la bande
dessinée.
En 1880, le journal Saint-Nicolas publiera des histoires
en images.
En 1881, Hachette réagit en créant « Mon journal » et
publiera, dès 1887, les premières illustrations signées
Christophe (George Colomb).
Dans les années qui suivirent ce sont les éditeurs Rueff
(L’illustré national), Arthème Fayard (La jeunesse illustrée) ou encore les éditions Henri Gautier (apparition
de la bretonne Bécassine dessinée
par Pinchon Joseph) qui contribueront à faire connaitre cet art.
Même s’il est vrai que jusque dans
les débuts des années 1900 ces
éditions étaient destinées à un public aisé.
Dès 1903, ce sont les frères Offenstadt (L’illustré, Le petit illustré, L’épatant, Fillette et
L’Intrépide) qui vont démocratiser le prix des publications et contribuer au succès sans cesse grandissant
de ce média.
En 1929, Hergé, précurseur de la ligne claire10, fait
paraitre Tintin dans le journal Le petit vingtième. Le
reporter à la culotte de golf fera
de la Belgique un point central en
matière de bande dessinée, notamment avec la parution du Journal de
Tintin par Raymond Leblanc à partir
de 1946.
Une autre publication belge créée en 1938 fera
concurrence au Journal de Tintin, elle se nomme Spirou.
Pendant la période faste que connu Le journal de
Tintin, de grands auteurs français tels que Tibet ou
Jaques Martin viennent travailler en Belgique.
Les experts semblent d’accord pour dire qu’il y a eu
un avant et un après Pilote, et ce, grâce au phénomène que déclenchera la série Astérix qui fut, à bien
des égards, fédératrice.
De 1950 à 1960 de grandes
séries connaitront un franc
succès parmi lesquelles: Astérix (Goscinny et Uderzo), Gaston Lagaffe (André Franquin),
Achille talon (Greg), Lucky
Luke (Morris) etc.
Dans les années 1970 et 1980, une liberté plus grande
devient possible pour les auteurs, le style de bandes
dessinées se définira en fonction du dessin et de la
narration. De nouvelles maisons d’édition vont alors
éclore et parmi celles-ci on peut citer : les humanoïdes associés, Métal hurlant, les éditions Soleil, Delcourt, Dupuis, Glénat. Dans ces nouvelles éditoriales,
plusieurs « catégories » se détachent : fantastique,
aventure, science-fiction, humour, policier.
Dans les années 1990, on parlera une fois de plus
de renouveau. De nouveaux courants tels que la
bande dessinée autobiographique, les adaptations
littéraires ou encore les histoires basées sur la vie quotidienne qui deviennent des genres à part entière
(Manu Larcenet, Marjane Satrapi, Lewis Trondheim
sont des noms que l’on associe à cette renaissance).
Ces années connaitront également une influence
des univers manga et comics.
Dans les années 2000,
on retiendra l’influence
manga qui donnera le
manfra11et la volonté de
sortir du canevas habituel de paginations pour voir apparaitre des bandes
dessinées faisant parfois plus de 200 pages que certains appellent « romans graphiques », terme encore
contesté a l’heure actuelle. Les années 2000 connaîtront également l’influence de l’internet avec l’apparition de bandes dessinées interactives et de BD
blog.
La publication française Pilote au début des années
1960 sera une concurrente directe du Journal de Tintin. Elle incitera aussi de grands auteurs belges tels
que Hubinon et Morris à migrer vers l’hexagone pour
y contribuer.
Ce phénomène explique entre autres la dénomination franco-belge pour déterminer ce style.
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Dessin caractérisé par un trait d’encre noire, de largeur
égale, sur un fond blanc. Quasiment chaque élément se trouve
décrit de façon isolée par son encerclement. Chaque couleur se
trouve donc ainsi séparée de sa voisine par un trait.
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11
Le « Manfra » est la contraction des mots manga et
français.
Préjugés
« La bande dessinée franco-belge n’est qu’humoristique et destinée à un public jeune ! »
Il est vrai que jusque dans les années 1960 la ligne
éditoriale à succès était principalement humoristique
et destinée à un public jeune. L’aperçu historique cidessus fait état de son évolution.
Les pré-adolescents qui ont certainement pénétré
l’univers très vaste de la bande dessinée par le biais
du Spirou magazine ont évolué en même temps que
leurs lectures pour en arriver à des bandes dessinées
dont les images et les textes correspondent à un âge
plus « adulte ».
Même s’il est toujours plaisant de lire une planche
du Spirou magazine, l’offre pour un public adulte est
aussi variée que le choix d’un film.
S’arrêter à ce préjugé reviendrait à limiter le cinéma
aux productions Disney !
La bande dessinée est un moyen d’intéresser les plus
jeunes à l’exercice de lecture de formats divers et
variés qui pourront les accompagner tout au long de
leur vie.
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Indications bibliographiques
Philippe LUCKX, Thierry GROENSTEEN, Benoît PEETERS,
et. alii., Bande dessinée : entre image et littérature,
Charleroi, Centre d’Action Laïque, 2014.
Thierry GROENSTEEN, Un objet culturel non identifié,
Angoulême, Editions de l’An 2, 2006.
Fredrik STRÖEMBERG, La propagande dans la BD, un
siècle de manipulation en images, Paris, Editions Eyrolles, 2010.
Michel TOZZI, Penser par soi-même, Lyon, Chronique
Sociale, 1999.
Références Web :
http://blog.mangaconseil.com/2011/09/mangaspedagogiques.html
http://www.comicsblog.fr/9521-Lhistoire_des_comics
http://college.vernet31.free.fr/2010-11/gr2/Decolat_
Felicite/page1.php
http://www.glenatmanga.com/histoire-du-manga.
asp
http://lewebpedagogique.com/1es1chato/tag/artspiegelman/
http://www.bedetheque.com/serie-245-BD-Maus.
html
http://www.bedetheque.com/auteur-213-BDSacco-Joe.html
http://www.bedetheque.com/serie-365-BD-Garfield.
html
http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/32/46/53/Resistance--BD.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/Peanuts
http://www.lefigaro.fr/actualitefrance/2012/08/30/01016-20120830ARTFIG00378-leclub-dorothee-berceau-de-l-industrie-du-manga-enfrance.php
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Editeur responsable: Kevin Saladé - rue de France, 31 - 6000 Charleroi
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