Discours de clôture
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Discours de clôture
DISCOURS de clôture des Journées d'Eté Grenoble – 27 août 2005 Je vous disais en ouverture de ces Journées d’Eté que j’espérais que vous vous étiez bien reposés durant ces vacances, car la tâche qui nous attend est rude. Je suppose qu’à cette heure, vous l’êtes un peu moins tant ces 21ème Journées d’Eté ont été, une fois encore, riches. Les quelques messages qui me sont revenus m’indiquent que vous avez été globalement contents du « travail » accompli pendant ces 3 jours. Année après année, nous peaufinons la traduction de nos fondamentaux en propositions concrètes qui font des Verts et de l’écologie politique, une force politique tout à fait originale dans le paysage politique français et européen. 1200 participants et 200 intervenants à ces Journées d’Eté : c’est le signe d’un grand intérêt de vous tous pour notre travail. Je vous en remercie tous. Si vous avez apprécié ces Journées d’Eté, remerciez avec moi en les applaudissant la centaine de militants bénévoles qui se sont attelés à la réussite de nos travaux. Et parmi eux, je voudrais tout particulièrement adresser un remerciement … à Maryse OUDJAOUDI, Présidente des Verts Isère, Eric DEDONDER, Vice-Président des Verts Isère, Georges OUDJAOUDI, trésorier des Verts Isère, et Yann MONGABURU, membre du bureau des Verts Isère. Tout cela avec une gentillesse et des sourires, qui, pour ma part, m’ont rendu des Journées particulièrement agréables. Il y a aussi, comme chaque année, l’équipe du siège national, les militants de RhôneAlpes que je remercie en la personne leur secrétaire régionale, Anne de Beaumont, et l’ensemble des élus grenoblois. Enfin, un message particulier pour le CROUS qui a accepté de nous « nourrir » avec du bio… et je sais que cette demande a quelque chance de perdurer pour les étudiants grenoblois. Si la réflexion programmatique est la colonne vertébrale de nos Journées d’Eté, son illustration sur le terrain compte beaucoup. Une fois encore, pas un jour de ces Journées s’est dispensé d’une action de terrain : - contre la chimie en allant avec les amis toulousains du collectif « plus jamais ça » après la catastrophe d’AZF, mercredi, à Pont-de-Claix pour rappeler notre engagement en faveur d’une chimie sans toxiques qui cesse de menacer notre environnement, la santé, et la sécurité des populations. - Pour des transports doux en ville en manifestant à vélo jeudi dans les rues de Grenoble 1 - - Durant cette même manifestation, nous sommes allés sur le lieu symbolique d’un combat vert grenoblois : le site du futur stade de Foot. Avec l’élection au Conseil général d’Olivier Bertrand, c’est un référendum local qui a eu lieu et ce projet qui grignote un des trop rares espaces verts de Grenoble tient plus de l’obstination urbanistique et une politique de prestige que d’un réel souhait de répondre à un besoin en infrastructure sportive à Grenoble … besoin que les Verts ne contestent pas, mais qui aurait pu se faire sur un autre site de la ville. Contre les OGM enfin, ce matin, en écho à notre combat non pas contre la recherche comme on veut trop souvent le caricaturer, mais contre une logique de profit de grandes multinationales qui osent avoir l’indécence aujourd’hui d’utiliser des raisons médicales pour mener à bien leur opération de pollution insidieuse de l’environnement sans avoir jamais mesurer sérieusement les effets sur la santé humaine et animale. L’OGM est le symbole pour nous de la logique du profit contre la santé et l’environnement. Ce combat politique, nous le demandons dans les lieux de notre démocratie : l’Assemblée nationale… en vain. C’est donc dans les tribunaux que nous le menons aujourd’hui. Ce matin, nous vous avons demandé d’aider le collectif des faucheurs volontaires à financer ces procès. Cette courte collecte qui n’a duré que le temps d’un débat a permis de collecter près de 4000 euros. MERCI. En 2007, nous demanderons que la France fasse unilatéralement le choix, comme l’Autriche de se déclarer région européenne sans OGM. Ces Journées d’Eté sont donc la mi-temps de notre travail programmatique que nous faisons en co-élaboration avec les associations, les syndicats et d’autres acteurs non-verts. Je remercie tous ces intervenants extérieurs qui ont accepté de discuter avec nous durant ces 3 jours. C’est en le partageant avec d’autres que notre projet sera mieux entendu et parfaitement relayé et crédibilisé. Nos 13 plénières nous ont largement permis d’aborder ce qui fera le ciment de notre projet pour la France en 2007, … J’en retiendrai quelques exemples : La Montagne, en tant que territoire fragile et convoité nous rappelle que, comme nous le faisions cet été avec les régions du littoral, nous avons besoin d’être en première ligne pour défendre et renforcer les lois montagne et littoral des appétits des aménageurs. Il en va de même de tous les espaces naturels classés « natura 2000 » qui restent des enclaves fragiles et toujours encore menacées par des grignotages ou des agressions. Il est tellement plus facile et rentable d’envisager des aménagements sur les derniers espaces naturels plutôt que de préférer les sites déjà urbanisés. Il est aujourd’hui plus rentable de polluer ou abîmer des espaces naturels. Mettons en place les dispositions fiscales pour qu’il soit plus rentable de protéger et dépolluer que l’inverse ! L’eau est un bien précieux et public. Cet été, je suis allé en Poitou Charente. Avec les militants et élus de cette région, nous avons dénoncé ce système agricole en fin de vie qui continue dans une plus complète aberration d’aider l’irrigation du maïs alors qu’il y a sécheresse. Non, Madame la Ministre, vos promesses d’une culture du maïs qu’il faudrait réduire ne nous convainc pas. Sans actes concrets, l’environnement demeure tristement le 2 « ministère de la parole ». Il faut arrêter le maïs irrigué, maintenant, et aider une agriculture moins dévoreuse d’eau et plus respectueuse des sols. C’est tout le système de cette agriculture productiviste qui est ainsi pointée de notre doigt. Nous voulons une agriculture proche et pour les consommateurs et leur santé. Une agriculture économe de la ressource eau, et de ses sols avec une restriction très franche, et, à terme totale, de l’usage des intrants. Les discours ne nous impressionnent plus et les citoyens ne doivent pas se laisser berner. Échéancier et budget précis seront nécessaires pour que la France soit en tête des pays européens en matière d’agriculture biologique. La volonté de réduire la fracture Nord-Sud est un discours qui fait partie de nos fondamentaux. Transformons concrètement cette revendication dans notre législation et les Verts seront porteurs d’une loi-cadre tout à fait audacieuse sur l’aide au développement. L’urbanisme dans les grands centres urbains fait l’objet de plus en plus souvent de portefeuilles détenus par des élus verts. Ici, à Grenoble, avec Pierre Kermen, nous illustrons à merveille notre vision de l’urbanisme. Un urbanisme doux, peu amateur de grands aménagements prestigieux, un urbanisme pour tous, qui rend la ville agréable, verte, et respirable. Bravo encore aux élus et militants grenoblois qui réussissent année après année à imposer leur projet qui, on le voit bien ici, n’est pas réellement le même que celui de nos partenaires. Santé en environnement sont, avec de plus en plus de certitude, liés. Il est temps d’en prendre pleinement conscience pour mettre en place, dans tous les secteurs d’activé, entre autres dans le monde du travail, une véritable politique de réduction des risques d’atteinte à la santé par la dégradation de l’environnement. En matière de discriminations, les Verts seront aussi très exigeants pour que la gauche prenne à son compte, pour les couples LGBT, nos demandes sur le mariage et l’adoption, et que disparaissent dans notre pays toutes les autres discriminations. Dans le domaine de l’emploi, le Premier Ministre ose nous parler de politique de l’emploi en ne proposant qu’un contrat « nouvelle embauche » que je ne peux appeler autrement que contrat « kleenex ». Viré aussi vite qu’embauché… sans motif ! La Réduction et le partage du Temps de Travail reste la solution. Nous en étions porteurs. Nous serons porteur de ses améliorations et de son développement vers les 32 heures. L’environnement et les nouveaux services regorgent de nouveaux emplois. Arrêtons d’aider les emplois non-durables et développons résolument ce gisement des emplois socialement et écologiquement utiles. Plus préoccupante encore est la situation climatique. Pendant des années, alors que nous tirions la sonnette d’alarme, les pouvoirs publics ont effrontément fait le choix du tout routier. La pénurie de pétrole serait presque une bonne nouvelle pour le climat s’il n’était déjà trop tard. L’alarme d’hier est devenue la catastrophe d’aujourd’hui. Plus d’atermoiements possibles ! Ce gouvernement, aux mains de 3 ceux qui veulent que rien ne bouge agit dans le discours pour ne pas contrarier la réalité. C’est temporiser pour mieux masquer une fuite en avant volontaire. Le gouvernement fait l’inverse de ce qu’il dit pour permettre, pour ses amis, des profits les plus durables possible… c’est cela la vraie définition du développement durable façon « Chirac-Ollin-Villepin ». Face à cette crise énergétique et climatique, les Verts sont les seuls à être responsables. Dire la vérité sur un prix à la pompe qui ne baissera pas, mais augmentera encore. S’attaquer au fond du problème qui est la réduction des mobilités, le transfert massif de la route vers le rail et le transport en commun. Au lieu de cela, le gouvernement s’apprête mardi à Reims de se contenter de ce qui reste du discours et de l’action à la marge du problème : les nouveaux carburants. En gros, il essaie une fois de plus de ne rien remettre en cause en mentant sur la réalité de l’efficacité de ses propositions. Quant au nucléaire… plus d’espoir du côté du gouvernement. Ce sera ITER, EPR et toute la série de projets qui pomperont tous les budgets. En somme, la France s’engage dans le renouvelable avec 0 euros ! Mais heureusement, nous avons de quoi nous réjouir. Ce matin, le représentant du Parti Socialiste nous a annoncé qu’il était pour la sortie du nucléaire. Envoyé par la direction du PS, je veux croire que c’est un message qui sera le même dans quelques mois quand nous discuterons d’un programme de gouvernement. Bien entendu, en la matière, on nous soufflera le chaud et le froid car d’autres au PS disent qu’il faut « avoir le courage politique de ne pas sortir du nucléaire ». Pour les Verts, répondons que nous jugerons le courage politique chez ceux qui osent dire qu’il faut sortir du nucléaire. Là encore, c’est sur le terrain que nous confirmerons notre détermination dans ce domaine et j’en profite donc pour vous rappeler que nous devrons être nombreux le 24 septembre prochain, à Bar le Duc, contre le centre d’enfouissement de déchets nucléaire de Bure. Croisons les doigts pour faire démentir la maxime qui dit que les « promesses n’engagent que ceux qui y croient » ! Je veux penser également que le même représentant de ce matin, Monsieur Valini, nous a dit vrai en affirmant qu’il était pour une dose « significative » de proportionnelle aux législatives. Ce matin, et à l’instant, nous sommes revenus sur le référendum du 29 mai. Je ne reviendrai pas sur l’analyse que les Verts font de ce scrutin et surtout des conséquences à en tirer. Je me félicite néanmoins que l’institut de sondage et d’étude d’opinion que nous avons invité ce matin a relevé que les Verts sont, dans leur discours et leur positionnement, en phase avec la société. Pour conclure, … Le Collège Exécutif et moi-même avons été élus pour unifier ce parti, et nous permettre d’être en ordre de marche pour 2007. Le Collège Exécutif, dans son 4 ensemble, agit en ce sens. Ces Journées d’été me donnent fortement le sentiment que nous sommes en train de passer un nouveau cap de maturation. Il nous reste 4 mois pour finir le programme, période pendant laquelle nous ferons des conventions et des actions qui les illustreront. Tout cela débouchant en janvier par l’adoption d’une vingtaine de propositions de lois, tête de pont de notre projet de société global. Ce matin, nous en reparlions, et nombreux seront ceux qui veulent entretenir de faux clivages issus du référendum. Encore une fois, je ne veux vous inviter qu’à une chose : consacrer toutes vos énergies à notre projet. Radicalité et réformisme ne constituent pas un vrai clivage car l’un ne va pas sans l’autre. Je n’ai aucune inquiétude quant à notre souhait très majoritaire de conserver le cap de l’utopie écologiste. Je sais également que nous sommes depuis quelques années résolus à définir et mettre en œuvre les étapes intermédiaires pour atteindre ce cap. Soyez certains que, élus ou militants, nous pouvons sans souci nous rassurer quant à notre volonté de franchir avec détermination toutes les étapes réformatrices vers un cap de « l’utopie réalisable ». La mutation de notre société n’est plus seulement une option politique, elle sera inéluctable afin de réduire notre empreinte écologique. C’est une nécessité dans l’intérêt général, et tout particulièrement dans l’intérêt des plus vulnérables. Ces journées sont maintenant terminées. Nous avons avancé sur notre programme. Nous avons des candidats aux présidentielles en nombre… preuve que nous sommes très motivés pour aller défendre nos idées en 2007. Parmi ces candidats, ce seront les militants qui feront un choix démocratique en avril prochain. Je suis certain que cette somme de mobilisations individuelles constituera autant de moteurs de campagne derrière notre candidat à la présidentielle et derrière tous nos futurs candidats aux législatives. MERCI à tous, et rendez-vous très prochainement sur le terrain, dans nos groupes de travail, ou l’année prochaine pour nos 22° Journées d’Eté. Yann Wehrling 5