Pêche à pied et crustacés
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Pêche à pied et crustacés
Pêche à pied et crustacés par Marie-Catherine – Mars 2008 Le bernique, patelle, Chapeau chinois BRENNIG (en breton du finistere) Dans le Finistère où il pullule, c’est un coquillage qui n’est pas très estimé. Cependant quelques uns savent l’apprécier. Il appartient à la famille des mollusques, De forme conique gris foncé, le bernique n’a qu’un pied et ressemble à un escargot. Il vit sur les rochers et s’adapte à la forme de celui-ci. Pour les ramasser préférer les endroits en bord d’eau pour qu’ils soient bien frais A l’aide de la pointe d’un couteau les détacher du rocher, il faut les prendre de taille moyenne. Les amateurs de bernique les préfèrent crus et les mangent parfois directement sur la plage. Comment les cuisiner : retirer la tête , le tube digestif et un long filet rougeâtre à l’aide d’un canif, ensuite tout le reste est comestible. Vous extirpez à l’aide d’un couteau le mollusque de sa coquille et vous pouvez le consommer cru avec du pain et du beurre salé ou les faire sauter à la poêle quelques minutes avec une noix de beurre, oignons ou échalotes et ail/persil ou les préparer au four avec un beurre d’escargot. Le BIGORNEAU (Bigornenn) Le bigorneau, petit gastéropode marin à coquille spiralée et le plus consommé. On le trouve dans les grèves, le mollusque caché sous son coquillage cherche la fraîcheur sous les rochers et le goémon (algues noires). Si vous les pêchez, prenez les gros noirs et laissez les petits et les gris. N’oubliez pas de remettre les cailloux ou petits rochers en place après votre passage. Un bigorneau vivant est mouillé, et son opercule ne doit pas être sec. Un bigorneau vivant est généralement en mouvement, les cornes sont de sortie. Si vous avez ramassé vos bigorneaux vous-même, laver plusieurs fois dans l’eau de mer, et rincez les une fois à l’eau douce, ceux vendus par les poissonniers ont presque toujours séjournés dans un vivier, et donc il est en principe inutile de les relaver. Pour les cuire, mettre les bigorneaux dans une casserole, les recouvrir d’eau dont le volume sera au moins le double du volume des bigorneaux, verser 3 cuillerées à soupe de gros sel de mer, un peu de poivre noir et rajouter 2 ou 3 feuilles de laurier. Mettre la casserole sur le feu, attendre le premier bouillon, l’eau frissonne et fait de la mousse. Compter trois minutes pas plus car le bigorneau durcit, verser les dans une passoire et laisser refroidir. Les bigorneaux viennent agrémenter le plateau de fruits de mer, vous pouvez les servir en apéritif ou les manger tièdes avec du pain beurre salé. Les ORMEAUX 12 cm Ce mollusque, à l 'apparence d'une langue collée sur un coquillage, est protégé. Sa pêche en haute mer est interdite. Malgré tout, vous pouvez essayer de les trouver lors d' une pêche à pied, collés au rocher, cachés dans les fentes, lors des grandes marées (coëf. 90 à 116) . Les coins aux ormeaux sont, quand ils sont découverts, des secrets bien gardés. Il s'agit d'un met très fin. Sa pêche est très règlementée. La taille minimale de capture est de 9 cm. Il se pêche à la main à l’aide d’un croc à crabe. La prise maximale est de 20 par personne. À TABLE.... : L’ormeau, décollé de sa coquille à l'aide d'une cuillère à soupe et débarrassé des parties noires et jaunes, est battu longuement à l’aide d’un rouleau à pâtisserie ou d’un marteau à viande. Il est ensuite poêlé au beurre salé à la manière d’une escalope, légèrement aillé et persillé (5mn). C’est un délice, malheureusement met devenu rare et onéreux. Vous pouvez l’accompagner de pommes de terre sautés aux échalotes. LE PIED DE COUTEAU Curieux coquillage qui tient son nom de sa forme, en l'occurrence, le manche d'un couteau. Nous le trouvons sur certaines plages bretonnes, dans le Finistère Sud du côté de la Forêt Fouesnant. A marée basse, il s’enfouit sous le sable. Nous le trouvons sur les plages de sable, dès que la mer se retire on peut alors partir à sa recherche. Le trou de sa galerie a la forme d'un huit ou d’une petite serrure. Comment l'attraper ? Il suffit de lui faire croire que la mer remonte. Avec un peu de sel que vous placerez sur le trou, vous ferez apparaître la bête; il faut rester attentif et d'un geste précis, vous attraperez votre trophée, c’est très amusant, les enfants aiment beaucoup cette pêche. Attention à ne pas vous blesser, la coquille du couteau est fragile et se casse facilement. Le couteau ne se mange pas seul, car il devient dur. Il faut le haché menu ou le mixer, il s’accommode très bien avec des coquillages farcis et est excellent mélangé avec des coquillages St Jacques à la Bretonne. Suggestion : Délicieux poêlés avec des échalotes et servi sur un lit de pâtes. LES COQUES Rigadelles /rigadeaux Elles se ramassent dans le sable des plages et la vase de certains estuaires à mer descendante. Nous la trouvons en quantité sur les plages de Normandie et de Bretagne. Elle se reconnaît aisément à sa coque solide, ronde et très bombée, en général blanche, souvent un peu rayée. Elle est enfoncée de quelques centimètres sous le sable. Sur certaines plages nous pouvons la sentir sous les pieds, il suffit de se baisser pour la ramasser, sinon il faut repérer sur le sable deux petits trous ressemblant à des points lumineux. On utilise également un petit râteau que l’on passe légèrement à la surface du sable juste pour sentir le coquillage. La taille minimale de cueillette est de 3 cm. Sa chaire ferme et fraîche, si appétissante peut se déguster directement crue sur la plage à l’aide d’un petit couteau. Les coques se mangent plutôt cuites. Il est nécessaire de les faire dégorger 1 à 2h, car elles contiennent du sable. Bien les rincer et les faire ouvrir sur feu vif dans un fait-tout couvert, attendre le premier bouillon (la mousse recouvre entièrement les coques) puis les faire sauter comme des crêpes pour que les coques du fond passent sur le dessus. Encore un bouillon puis servez. Une fois cuites les coques peuvent se manger de différentes façon (froides avec une vinaigrette, dans une salade…) La Palourde La palourde vraie : anthracite et gris taupe, demi-sphérique. (existe aussi la palourde blanche et la palourde rose dite « des Glénans » La chair est charnue au goût iodé, délicieux. On la pêche dans les sables caillouteux, cherchez le bon petit trou ! La PRAIRE La praire s'enfouit de quelques centimètres dans les sables grossiers. On la trouve quand la mer est très basse et se distingue à la surface par deux petits trous identiques. Coquillage à la chair ferme et très goûtée. Crues on en apprécié le goût avec des échalotes au vinaigre, mais farcies elles sont également très bonnes. Idée recette : praires ou palourdes farcies Ouvrir les coquillages en deux, préparer dans un mortier un beurre avec du persil hâché finement et des échalotes grossièrement hâchées, lorsque la préparation est homogène Ajouter deux tours de moulin à poivre de Cayenne. Détacher les chairs de leurs coquilles puis y déposer le mélange ci-dessus dans chaque demi-coquille. Préchauffer le four à 220° puis enfourner pendant 6 minutes, ne pas griller. Bon appétit LES CREVETTES Les petites crevettes grises, se pêchent à l'épuisette dans le sable, au bord de l'eau. Il suffit de pousser le sable en marchant avec un haveneau. La crevette rose se pêche dans les mares des rochers laissées par la mer lors de grandes marées à l’aide d’une épuisette ronde avec un long manche que l’on passe sous les algues en remontant vers la surface. la crevette rose qu’on appelle aussi « bouquet » ne doivent être achetées et cuites que bien vivantes. (elles sautent dans tous les sens) Dans tous les cas, les crevettes doivent faire au minimum 3 cm, c’est la taille légale. La cuisson : faire bouillir de l’eau, environ 3 litres pour un kilo de crevettes avec 3 poignées de gros sel Jetez les crevettes dans l’eau bouillante et compter exactement 3 mn puis égoutez immédiatement. Vous pouvez rajouter selon votre goût un peu de poivre de cayenne ou safran La pêche aux lançons de nuit La pêche au lançon classique consiste à passer plusieurs heures de nuit, sur la place à marée basse, muni d’une lampe frontale et d’une serpe, et à attraper de quoi faire une belle friture de lançons. C’est très divertissant surtout si la pêche est bonne, comme ci-dessous. pêche de Cécile et Benjamin l’an dernier. LES OURSINS Violet breton, vert de Bretagne violet de méditerranée L’oursin est très recherché des gourmets, pour sa saveur fine et iodée, avec un arrière-goût d'orange. La partie comestible de l'animal consiste en un certain nombre de languettes orangées ou jaune corail, disposées en étoile le long des parois. Les oursins sont intéressants à acheter dans la période allant de septembre à avril, où ils sont particulièrement pleins, surtout en hiver. Comment les préparer : L’oursin frais doit avoir des piquants durs, fermes, et bien dressés. L'orifice de la bouche doit être hermétiquement fermé. Son achat doit précéder de peu sa consommation. Prendre quelques précautions pour l’ouverture afin de se protéger la main (gant , torchon). Positionner l’oursin dans le bon sens, la bouche face à vous à l’aide d’une paire de ciseaux, échancrer largement l’oursin pour obtenir une coupelle. Les oursins se consomment généralement crus à l’aide d’une petite cuillère, nature ou arrosés d'un simple jus de citron. L’HUITRE, l’appel irrésistible du grand large Avec l’huître on fait le plein d’iode, on respire l’air marin et on découvre des saveurs qui vont de la mer à la noisette L’huître plate ou Belon, affinée, avec son goût de noisette est très appréciée des amateurs. L’huître creuse, il existe plusieurs variétés d’huîtres creuses, les Bretonnes, Normandes, Marennes Oléron (affinées ou huîtres de pleine mer), etc… Où acheter les huîtres : Directement dans les parcs d’élevage si vous êtes en bord de mer, sinon les poissonniers ou écaillers. Vos huîtres doivent être conservées dans un endroit frais entre 5 et 15°C (jamais dans le frigo et recouvertes d’un linge humide ou des algues). Elles se conserveront ainsi plusieurs jours. N'ouvrez vos Huîtres qu'au dernier moment avec leur chapeau afin de conserver tout leur parfum. Jetez la première eau seulement pour les Huîtres creuses. Vous pouvez les déguster nature, avec du citron ou échalotes hâchées au vinaigre et les accompagnées d'un vin blanc (Muscadet, Grâves, Bourgogne, Sauvignon, Sancerre, Riesling...) L’OUVERTURE DES HUITRES Pour info : la production française d'huîtres creuses est de 130 000 tonnes par an, dont près de la moitié consommée pendant les fêtes de fin d'année. Jamais la production n'a été aussi importante grâce au développement des moyens de transports et de conservation. Les ventes s'étalent tout au long de l'année. Le tourteau ou dormeur pour les plus gros Le tourteau se trouve principalement sur la côte atlantique et en Manche, jusqu’à 200 m de profondeur, sur les fonds rocheux et sableux, il est pêché au casier. . En général, la femelle est plus lourde que le mâle mais avec des pinces plus petite. Lorsque vous faîtes votre choix, préférez un mâle avec des pinces plus grosses, bien vivant, il doit remuer pattes et pinces. Celui-ci doit être, en possession de tous ses membres (8 pattes et 2 pinces). Comptez environ un animal de 1kg pour 2 personnes, les plus gros peuvent atteindre 5 à 6 kg. Celui-ci que vous voyez sur la photo faisait environ 3 kg. Bien le préparer : Un tourteau reste en vie plusieurs heures hors de l'eau, mais la bête est fragile, donc un conseil, le cuire dès votre retour du marché. Prévoir un récipient grand et assez profond en fonction de la taille du crabe, mettre à bouillir de l’eau salée, en quantité suffisante pour recouvrir largement le tourteau. Quand l’eau bout à nouveau compter environ 25 mns. Généralement on le déguster nature avec une mayonnaise ou accompagné d’une macédoine de légumes ou en coquilles de crabe. Vous pouvez également le manger farci, très bon mais préparation un peu longue, prévoir 1 petit tourteau par convives. LES LANGOUSTINES Demoiselles des mers Les meilleures proviennent du Guilvinec en Pays Bigouden, grand port et coeur de la pêche artisanale française situé à la pointe de Bretagne à 35 km de Quimper. Comment les choisir ? Lorsque vous achetez vos Langoustines ne prenez que des biens vivantes, celles qui tirent le plus sur le rose- rouge, elle seront plus fermes à la cuisson Pour la cuisson, une seule manière, faire bouillir l’eau salée dans un grand fait-tout (tenir compte du volume des langoustines). Jeter dans l’eau bouillante vos langoustines, attendre le premier bouillon* et les sortir à la passoire sans attendre. C'est bien sûr natures que les langoustines révèlent le mieux leur finesse, mais il n'est pas interdit de les cuisiner... Langoustines au paprika, choisir des grosses langoustines, dites royales. Les couper en deux dans le sens de la longueur, les badigeonner d’huile et les saupoudrer de paprika doux, sel et poivre. Les faire griller au four, et flamber au whisky au moment de servir. *Premier bouillon : quand l’eau rentre à nouveau en ébullition, les crustacés dégagent une mousse blanche, attendre que cette mousse blanche les recouvre complètement. Le temps de cuisson est écoulé. LE HOMARD BRETON Quand on achète un homard, il faut s'assurer qu'il est toujours bien vivant, une fois sortie du bassin il doit replier brusquement sa queue sur son corps (fuite), on remarque aussi sa fraîcheur à sa bonne odeur. Comme son nom l’indique il est pêché en Bretagne, il vit dans des abris de pierres jusqu’à 100 m de profondeur, sa pêche est autorisée toute l’année, la taille minimale de prise est de 8,7 cm. La chair du homard est réputée et il est considéré comme le plus fin des crustacés, devançant la langouste. Pour les connaisseurs, les deux espèces de homard n'ont pas tout à fait la même saveur. En France, les homards de première qualité se trouvent en Bretagne et dans la Manche, le plus réputé étant le « homard bleu », sauvage, d'Audresselles, devenu très rare. Audresselles est une commune située dans le Pas de Calais Sa chair est maigre et savoureuse. Le homard se déguste chaud ou froid mais toujours cuit, à la vapeur, dans l'eau (court-bouillon) ou sur le gril. Si on fait bouillir le homard, il faut lui percer la tête, une fois la cuisson terminée, pour vider le liquide contenu sous sa carapace. La plupart des amateurs accompagnent le homard de beurre à l'ail, de citron ou de mayonnaise. LA COQUILLE ST JACQUES La coquille St Jacques est un mollusque de grande qualité qui, suivant sa provenance, la saison, sa fraîcheur, peut être bonne, très bonne ou excellente. On les retrouve chez le poissonnier en pleine saison d’octobre à avril. Plusieurs provenances garantissent des coquilles de qualité : La rade de Brest, gisement d’Ouessant, La baie de Morlaix, La coquille d’Erquy est bonne, mais noix plus petite et très peu ou pas du tout de corail. La coquille St Jacques vendue en France à l’état frais « vivant » est toujours de la coquille sauvage. Sa pêche est très règlementée et des quotas ont été institués. Achat des St Jacques : une coquille vivante se referme dès qu’on la touche et émet un « clac ». Vous pouvez demander à votre poissonnier de vous les ouvrir, il vous réservera , la noix, le corail et demander lui de vous remettre la barbe (à conserver absolument). C’est un produit fragile, il faut donc le nettoyer avec soin. Rincez les noix et le corail délicatement sous un filet d’eau puis déposer les sur un papier absorbant pour séchage. Nettoyez ensuite les barbes qui demandent un peu de patience. Voir recette page suivante. LA COQUILLE ST JACQUES RECETTE Noix de St Jacques et fondue de poireaux Préparer 4 poireaux finement coupés en julienne, les faire revenir à feu doux dans 30 g de beurre salé, faire cuire à l’étouffé pendant 30 minutes en remuant de temps en temps. Lorsque la fondue est prête, mettre un peu de beurre salée dans une sauteuse le faire chauffer sans brûler, mettre 4 noix de St Jacques, en les laissant cuire 1 à 2 minutes de chaque côté salé et poivrée. Dressé dans les coquilles que vous aurez conservées la préparation, mettre un peu de fondue de poireaux et une noix de St Jacques, versez le jus de la poêle sur la préparation. C’est simple et bon. LA COQUILLE ST JACQUES RECETTE Tartare de St Jacques sur fond d’artichaut (4 personnes) Pour réaliser un tartare, il faut impérativement acheter des coquilles fraîches. •Acheter des artichauts frais que vous ferez cuire 25 minutes en autocuiseur ou acheter les surgelés (une fois cuit laisser les refroidir) •Préparez également une gelée •Mousse de petits pois surgelée. • Hacher finement à cru les noix de St Jacques, les mettre dans un saladier avec 1 échalote hachée menu, 1 cuillérée à soupe d’huile d’olive, 1 cuillérée à soupe de ciboulette ciselée, ½ citron, sel et poivre, mélangez le tout. •Mettre dans des ramequins que vous aurez préalablement filmés, un peu de gelée dans le fond, une cuillérée du mélange noix de St Jacques, échalote, ciboulette, puis une cuillérée de mousse de petits pois et finir par le fond d’artichaut. Mettre le tout au réfrigérateur pendant 4 à 5 heures. Démoulez délicatement en utilisant l’artichaut comme fond. LE PLATEAU DE FRUITS DE MER