Traitement des petites pathologies a l`officine

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Traitement des petites pathologies a l`officine
MEMOIRE
FORMATION DE PHYTO-AROMATERAPIE
HIPPOCRATUS
TRAITEMENT HOMEOPATHIQUE
ET PHYTO-AROMATERAPIQUE
DES PETITES PATHOLOGIES A L’OFFICINE
Viviane Bonnaud-Mouly
Docteur en pharmacie
Le 13 avril 2011
SOMMAIRE
Introduction
p2
I-
Généralités sur l’homéopathie
p3
II-
Généralités sur la phytothérapie
p4
III-
Généralités sur l’aromathérapie
p4
IV-
Pathologies O.R.L. : rhino-pharyngite chez l’adulte,
rhume, maux de gorge, toux
p7
1- Traitement homéopathique
2- Traitement phyto-aromathérapique
V-
Insomnie, anxiété, stress, fatigue nerveuse p16
1- Traitement homéopathique
2- Traitement phytothérapique
3- Traitement aromathérapique
VI-
Pathologie veineuse : jambes lourdes
1- Traitement homéopathique
2- Traitement phytothérapique
3- Traitement aromathérapique
p24
Conclusion
p28
Bibliographie
p29
1
INTRODUCTION
C’est à travers ces quelques pages, que j’ai souhaité faire une synthèse des
cas de comptoir les plus fréquemment rencontrés à l’officine et des solutions
proposées autre que allopathiques : homéopathie et phyto-aromathérapie. Ceci
pour répondre d’une part à une demande de plus en plus importante d’une
clientèle ouverte à ces médecines dites « douces », mais aussi de façon à bien
encadrer leur utilisation, éviter l’automédication, et les effets indésirables liés à
leur mésusage ou au non respect des contre-indications ; car il est encore trop
fréquent d’entendre : « ce ne sont que des plantes, donc, c’est sans danger ! ».
Avoir toujours à l’ esprit la puissance de l’ aromathérapie, due à la concentration
des éléments employés ( il faut parfois plus de 200 kg de plantes, pour obtenir 1
kg d’ huile essentielle ), « l’ aromathérapie est l’ expression atomique de la
phytothérapie » ( Dr JEAN VALNET ).
Auparavant :
Il m’a paru intéressant de rappeler les bases fondamentales de l’homéopathie,
médecine globale ou l’individu est pris totalement en compte ; choix du
traitement qui dépend non seulement de l’affection qui l’atteint, mais également
et surtout de son « terrain », c’est à dire de ses caractéristiques les plus
personnelles.
Une deuxième partie évoquera essentiellement quelques rappels sur l’utilisation
des plantes en nature sous forme de tisanes ; celles-ci étant très souvent mal
préparées.
Une troisième partie traitera essentiellement du bon usage des HE ; l’efficacité
des HE est considérable et les effets secondaires sont quasi nuls lorsqu’ elles
sont utilisées à bon escient : indications, posologies et voies d’administration
adaptées. Afin de bénéficier des vertus des HE, il faut donc apprendre au patient
à les utiliser, pour éviter les effets secondaires et les dangers inhérents à tout
produit actif.
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Ensuite :
Nous nous intéresserons à quelques pathologies choisies en fonction des
demandes les plus fréquentes à l’officine :
- pathologies O.R.L. (rhino-pharyngite chez l’adulte, rhume,
maux de gorge, toux)
- troubles nerveux (insomnie, stress)
- insuffisance veineuse (jambes lourdes).
I – GENERALITES SUR L’ HOMEOPATHIE
- L’homéopathie se positionne comme un bon complément de la
phytothérapie.
- L’homéopathie permet d’obtenir suivant les cas un résultat plus
immédiat ou/et, plus durable.
L’homéopathie reste très intéressante dans le traitement de fond de petites
pathologies récidivantes.
Ex : les TM pures ou diluées jusqu’à la 6ème décimale de Hahnemann,
s’utilisent souvent en drainage ;
les traitements gemmothérapiques en 1ère décimale, en traitement
préventif.
Le mot homéopathie signifie « semblable souffrance » et la loi de
similitude en est l’application :
« Une substance qui, à dose pondérale peut entraîner une certaine
pathologie assortie de symptômes particuliers, peut guérir un malade qui n’a pas
absorbé la dite substance, mais qui présente les mêmes symptômes et la même
pathologie, grâce à l’utilisation de doses diluées et dynamisées de cette même
substance ».
La loi d’identité s’adresse plutôt à l’iso thérapie ; seule reste autorisée
l’hétéro iso thérapie (biothérapiques et substances allergisantes).
La troisième loi d’Arndt-Schultz se rapporte à l’organothérapie
• les basses dilutions 4CH, 5CH stimulent l’organe
• les moyennes dilutions 7CH stabilisent l’organe
• les hautes dilutions 9CH et 15CH inhibent la fonction de
l’organe.
Enfin, la loi de Hering et de Kent que l’on peut résumer ainsi :
• de haut en bas
• du dedans en dehors
• le dernier symptôme apparu doit disparaître le premier.
Les remèdes d’origine végétale ont une action courte, mais rapide et
même immédiate et peuvent être souvent répétés (Aconit, Belladona,Bryonia…)
Les remèdes d’origine minérale sont d’action longue, lente et profonde
(exception Thuya = végétal à action profonde).
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La première dilution homéopathique est 4CH. Les basses dilutions 4 et
5CH sont celles des indications symptomatiques ou de signes locaux.
Les moyennes dilutions 7 et 9CH, se rapportent au fonctionnel, à
l’organique, aux signes locorégionaux, ou régionaux.
Les hautes dilutions de 10 à 30CH s’adressent enfin, aux signes
psychiques ou s’utilisent en cas d’urgence, cas aigus donc.
Plus la similitude sera importante, plus la dilution utilisée sera haute.
II – GENERALITES SUR LA PHYTOTHERAPIE.
Nous serons amenés à conseiller soit les plantes en nature sous forme de
tisanes, appréciées par certains clients, mais souvent mal préparées, pas assez
concentrées.
Une tisane médicament utilise entre 2 % et 10 % de végétal.
Elles seront essentiellement préparées soit par infusion , soit par décoction
L’ infusion sera réservée à tous les végétaux dont la partie utilisée est
considérée comme délicate ( fleurs, inflorescences , certaines feuilles … ) ; on
verse l’ eau bouillante sur les fleurs ou sommités fleuries et on laisse infuser .
La décoction va concerner les parties de plantes dites « dures » comme les
écorces, les parties souterraines, la plupart des fruits et certaines feuilles. Là, on
maintient à ébullition pendant un temps variable.
Les infusés seront toujours préparés à partir d’une concentration oscillant
entre 2 % et 5 %.
L’usage de poudres de plantes en gélules peut s’apparenter à un conseil au
patient d’utilisation plus simple.
Nous penserons aussi aux autres formes : teintures, extraits …
III – GENERALITES SUR L’ AROMATHERAPIE.
Pour faire de la bonne aromathérapie, il faut utiliser des huiles essentielles
d’excellente qualité et surtout se rappeler que les huiles essentielles sont
physiologiquement très actives, et le surdosage de ces produits dits « naturels »
peut provoquer des intoxications graves pouvant entraîner la mort. Donc, avoir
toujours à l’esprit les contre – indications de certaines HE (femmes enceintes,
enfants en bas age, épilepsie, allergie …) insister sur leur bon usage et le respect
de leur posologie.
Il existe quatre voies principales d’administration : orale, cutanée,
respiratoire et rectale. Leur choix dépend de l’HE, de l’objectif thérapeutique, de
l’âge et de la sensibilité du patient.
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La voie orale est utilisée pour un passage systémique. La posologie adulte est de
3 à 5 gouttes 1 à 3 fois par jour, quel que soit le nombre d’HE utilisées. En
général le goût prononcé des HE, et surtout leur caractère plus ou moins
caustique pour les muqueuses imposent leur dilution avant absorption.
On les conseillera sous forme solide, en gélules, après adsorption sur une poudre
inerte (voire sous forme de gélules gastro-entériques, ex : gélules HE ail) ou en
capsules molles après dilution dans une huile végétale.
Sous forme liquide, les HE étant insolubles dans l’eau, 2 gouttes peuvent
être mélangées à 1 c. à café de miel, d’huile végétale (olive, tournesol…) ou
déposées sur un sucre ou un comprimé neutre. Solubles en milieu hydro –
alcoolique de titre élevé (60°), elles peuvent être également mélangées à une
teinture mère ou à un macérât glycériné.
La principale voie d’administration en conseil des HE reste l’application
cutanée utilisée pour son action locale ou générale. Les modalités d’utilisation
dépendent de leur tolérance cutanée. L’HE s’emploie pure lorsqu ‘ elle n’a
aucun caractère irritant et qu’elle n’est pas appliquée sur une peau sensible.
Dans le cas contraire, elle est diluée dans une huile végétale dont le choix
dépend de l’action recherchée (argan, macadamia, amande douce…). La
quantité totale d’HE absorbée par la peau ne doit pas dépasser la dose maximale
autorisée par voie orale, soit l’équivalent de 6 à 15 gouttes par jour d’HE pures
toutes HE confondues. Pour les enfants, pour les HE en nature, on ; aura une
posologie de 1 goutte à 2 maximum 1 à 3 fois par jour ; pour les maladies
infectieuses un aromathérapeute peut prescrire jusqu ‘ à 1 goutte par 10 kg de
poids 1 à 3 fois par jour.
En dehors des affections dermatologiques, le lieu d’application est en regard de
l’organe cible.
Les frictions à but thérapeutique s’effectuent :
- sur le plexus solaire : nervosité, anxiété ;
- sur les tempes, la nuque, le front : migraines, céphalées ;
- sur le thorax : problèmes respiratoires et bronchiques ;
- de part et d’autre de la colonne vertébrale : pathologies du
système nerveux et immunitaire ;
- sur l’abdomen après les repas : problèmes digestifs.
Les frictions préventives se pratiquent avec des HE beaucoup plus diluées que
dans un but thérapeutique et sur tout le corps : poitrine, dos, nuque, colonne
vertébrale, plexus solaire, plante des pieds, le matin après une douche fraîche
pour les frictions toniques, le soir après une douche ou un bain chaud pour les
frictions décontractantes.
En ce qui concerne la voie aérienne, les HE volatiles, diffusent rapidement
dans l’atmosphère, où elles peuvent être utilisées pour parfumer ou assainir l’air
d’une pièce, aider à dégager les voies respiratoires. Les HE pénètrent dans
l’organisme par la muqueuse pulmonaire, mais agiraient aussi par information
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olfactive au niveau du cerveau avec une influence sur le psychisme. Penser à
rappeler que la diffusion électrique est contre indiquée en cas d’allergie ou
d’asthme, elle doit être évitée dans une pièce où séjourne un enfant de moins
de 3 ans. Dans une chambre d’enfants (3 à 10 ans) elle doit être réalisée en leur
absence. Ne pas diffuser en continu, mais 10 minutes par heure au maximum, 1
heure par jour pour un appartement.
L’inhalation sera surtout utilisée pour décongestionner la sphère ORL
(déconseillée chez les enfants de moins de 12 ans) : verser dans un bol 5 à 6
gouttes pures ou préalablement mélangées à 25 gouttes de dispersant ou à une
cuillère à soupe d’alcool à 90° et rajouter 250 ml d’eau bouillante. Inhaler la
vapeur dégagée pendant 5 à 10 minutes 2 à 3 fois par jour. Ne pas sortir
immédiatement après. L’utilisation d’un inhalateur à la place d’un bol permet
d’éviter le contact des vapeurs avec les yeux. En traitement d’appoint dans la
journée, respirer un mouchoir en coton imprégné de quelques gouttes d’HE.
La voie rectale est adaptée à la pédiatrie essentiellement pour les
affections respiratoires. Le risque d’intolérance locale est diminué en passant le
suppositoire sous l’eau froide (élimination des molécules aromatiques en surface
ou en les enduisant d’huile vierge de calendula avant introduction).
L’aromathérapie n’est pas sans risques et des précautions d’emploi sont à
respecter :
- utiliser des HE pures, naturelles et complètes, non rectifiées, non
déterpénées et identifiées, conservées dans de bonnes conditions
- bien se laver les mains après avoir touché une HE pour éviter un contact
accidentel avec l’œil
-chez les personnes à peau sensible, faire au préalable un test de tolérance
cutanée : étaler 1 goutte d’HE dans un pli du coude. L’apparition d’une irritation
entre 15 à 20 minutes contre-indique l’emploi de cette HE
- garder les flacons bien bouchés hors de portée des enfants.
A ne pas faire :
- injecter une HE par voie parentérale
- appliquer une HE même diluée dans les yeux
- appliquer des HE pures dans le nez, le conduit auditif ou les zones ano
génitales, elles doivent être diluées à une concentration maximale de 10 %
- avaler des HE pures, risque de brûlures des muqueuses oropharyngées
- inhaler des HE chez les patients asthmatiques ou chez l’enfant de moins
de 12 ans.
Avis médical impératif :
- femme enceinte ou allaitante
- enfant de moins de 3 ans
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- enfant de moins de 7 ans per os
- en cas d’antécédent d’épilepsie
- en cas d’allergie avérée.
Prudence chez le nourrisson et l’enfant de 3 à 6 ans avec les HE et les produits
dits cosmétiques contenant du camphre , de l’eucalyptol ou du menthol : ils
peuvent provoquer des convulsions et /ou des troubles respiratoires en
application sur la poitrine, le dos ou à proximité du nez.
D’une façon générale les HE sont contre-indiquées chez la femme enceinte.
IV – PATHOLOGIES ORL : rhino-pharyngite chez l’adulte, rhume, maux de
gorge, toux.
Le rhume chez l’adulte est fréquent (jusqu’à 4 fois par an) en raison de sa
transmission aisée par contact direct (avec une personne infectée) ou
indirect (objets souillés).
Cette infection de la sphère ORL d’origine virale évolue en trois phases le
plus souvent :
- phase d’installation : picotement, prurit nasal, éternuement,
- phase de production : obstruction nasale uni ou bilatérale, rhinorrhée
claire, éternuements en salve
- phase de maturation : épaississement des sécrétions devenant muqueuses
puis muco-purulentes de couleur jaune vert. Cette étape est normale et
n’indique pas le recours à un antibiotique.
Parfois, d’autres symptômes peuvent s’ajouter : fièvre, frissons, toux,
maux de gorge, céphalées ….
Dans la plupart des cas, un rhume est bénin et guérit spontanément en 7 à
10 jours. Parfois des complications peuvent survenir : otite, sinusite,
conjonctivite, bronchite, pneumonie …Il est important de déterminer à
quelle phase se situe le rhume. L’interrogatoire doit permettre de détecter
les symptômes présumant d’une consultation médicale ou de cibler les
contre-indications, les interactions médicamenteuses …Un rhume qui
traîne depuis une semaine , une température supérieure à 38.5 °c imposent
une consultation .
1-Traitement homéopathique
Les remèdes doivent évoluer avec les symptômes.
Tous sont à prendre en 4, 5 ou 7 CH à raison de 3 à 5 granules, 5 fois par
jour en espaçant les prises dès amélioration, sauf Pulsatilla à prendre en
9 CH 3fois par jour, sinon il peut accélérer une suppuration et surtout une
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otite, et Mercurius solubilis qui doit être pris en 7 ou 9 CH 3 fois par jour
durant 5 jours maximum.
- si le rhume est apparu après avoir été mouillé , éternuements , raideurs
articulaires et courbatures : RHUS TOXICODENDRON
- si le rhume a été déclenché par l’humidité : DULCAMARA , 1 dose en
15 CH
- si le rhume survient en période de froid sec , précédé de frissons le long
de la colonne vertébrale et évolue vers des éternuements , une congestion
nasale et un mal de tête : CAMPHORA
- si l’ écoulement est aqueux , irritant pour la lèvre supérieure ,
éternuements en entrant dans une pièce chaude , amélioration à l ‘ air
frais : ALLIUM CEPA
- la personne a soif , boit peu mais souvent , des douleurs brûlantes
touchent les muqueuses ; aggravation la nuit et à l’air , les yeux
larmoient : ARSENICUM ALBUM
- l’écoulement est abondant , brûlant et irrite la lèvre supérieure et les
narines, il est souvent associé à un mal de gorge et de l’enrouement :
ARUM TRIPHYLLUM
- l écoulement est aqueux et non irritant : le nez est bouché la nuit , coule
dans la journée avec des éternuements le matin dès le lever ; amélioration
à l’air frais : NUX VOMICA
- l’ écoulement est épais et irritant , sécrétions visqueuses jaunes
verdâtres, aggravation la nuit au froid et à l’air : KALIUM
BICHROMICUM
- écoulement nasal brûlant sécrétions jaunes verdâtres , mal de gorge ,
grande soif , salivation , langue chargée : MERCURIUS SOLUBILIS
- écoulement épais et non irritant, écoulement jaune vert dans la journée
mais nez bouché la nuit avec perte d’odorat : PULSATILLA
- obstruction nasale , nez bouché la nuit , très sec empêchant de respirer,
éternuements le matin : AMMONIUM CARBONICUM
- besoin de se moucher permanent sans résultat : STICTA
PULMONARIA
L’inflammation de la gorge pourra se traiter par une association :
- BELLADONA 5 CH (gorge très rouge, sèche avec dysphagie aggravée
par la déglutition et les boissons froides)
- MERCURIUS SOLUBILIS 5 CH (sécrétions muco-purulentes)
3 granules de chaque en alternance toutes les heures ; espacer dès
amélioration.
Localement : gargarisme plusieurs fois par jour avec un mélange à parties
égales de PHYTOLACCA et CALENDULA TM : 40 gouttes dans ½
verre d’eau tiède.
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PYROGENIUM (autolysat de viande) est conseillé pour prévenir la
surinfection. Il est indiqué dans tous les états infectieux aigus ou chroniques.
Certains signes évoquent une atteinte bactérienne ou une origine non
infectieuse nécéssitant un avis médical :
-douleurs intenses
- fièvre très élevée
- persistance enrouement et des douleurs après quelques jours de
traitement
- maux d’oreille, ganglions
- antécédents de néphrite, rhumatisme articulaire aigu.
L’oligothérapie viendra compléter efficacement un traitement
homéopathique ou phyto-aromathérapique.
Le cuivre augmente la production des lymphocytes, il a le don d’agir
précisément au niveau du foyer infectieux .Nous conseillerons 6 prises de cuivre
oligo-élément, réparties dans la journée durant 3 jours. Il est possible d’ajouter
aussi du manganèse.
Ne pas oublier de conseiller une hydratation importante, les muqueuses étant
souvent très desséchées.
2- Traitement phyto – aromathérapique
a- Stimuler les défenses immunitaires :
* formes solides :
gélules d’extraits secs : CASSIS 0,200 g
ELEUTHEROCOQUE 0.200 g pour 1 gélule
posologie : 1 gélule avant chacun des 3 repas
* formes liquides :
§ penser à la gemmothérapie
- RIBES NIGRUM BMG 1D
- ROSA CANINA jeunes pousses
ää QSP 125 ml – posologie : de 50 à 250 gouttes 2 fois par jour
dans un peu d’eau sucrée.
§ nous pouvons proposer également cette formule de suspensions
de plantes fraîches : CASSIS (RIBES NIGRUM) SPF
ECHINACEE (ECHINACEA PURPUREA) SPF partie
aérienne, 2 à 3 c. à café par jour
ou bien des extraits de plantes sèches EPS ECHINACEA
PURPUREA (racine) 4 c. à café par jour diluées dans un peu d’eau.
Le cassis est utilisé pour son activité anti – inflammatoire, cortico- stimulante et
immuno- stimulante.
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L’ échinacée est un stimulant immunitaire non spécifique, elle possède in vitro
des propriétés anti-bactériennes et anti- virales .A éviter dans maladies
évolutives comme tuberculose, leucose, collagénoses, SIDA, maladies autoimmunes et antécédents d’allergie aux Asteraceae. Son emploi est déconseillé
chez l’enfant de moins de 12 ans, ainsi qu’en cas de grossesse et d’allaitement
faute de données suffisantes.
L’acérola et le cynorrhodon, plantes riches en vitamine C sont utilisés comme
tonique et pour renforcer le système immunitaire ; les lymphocytes ayant un
besoin important en vitamine C pour lutter contre les infections.
b – Désinfecter les voies respiratoires
Conseiller les plantes sous forme de tisanes sucrées avec du miel, ce
dernier ayant lui- même une action anti-infectieuse.
* des infusions simples :
EUCALYPTUS GLOBULUS (feuilles) infusion 15 minutes, 10 à 20 g
par litre, boire 250 à 500 ml par jour. Il a une bonne action antiseptique et
fluidifiante. Risques de troubles si association avec d’autres médicaments
anesthésiques, analgésiques, tranquillisants ; ne pas utiliser durant la grossesse et
l’allaitement.
PIN SYLVESTRE (bourgeons) adoucissant, antiseptique ; infusion 15
minutes à 20 g par litre ; boire 250 à 500 ml par jour.
THYM (thymus vulgaris ; feuilles) action anti- bactérienne et effet
tonique général, infusion 5 à 10 g par litre, 250 à 500 ml par jour.
HYSOPE (feuille, sommité fleurie) tonique, béchique (calmant de la
toux), elle facilite la respiration. Son huile essentielle est neurotoxique, mais
l’infusion ne présente aucun danger à condition de respecter les doses : infusion
10 minutes, 5 g par litre, 250 à 500 ml par jour.
SERPOLET (feuille, sommité fleurie), au goût moins prononcé que le
thym mais également moins actif : infusion 15 minutes, 20 g par litre, 250 à
500 ml par jour.
SARRIETTE DES MONTAGNES (feuille, sommité fleurie) : tonique et
antiseptique efficace : infusion 15 minutes, 20 g par litre, 250 à 500 ml par jour.
AIL (bulbe) : connu depuis longtemps pour ses propriétés antivirales,
antimicrobiennes et antifongiques, il a fait la preuve de son efficacité tant en
prévention qu’en traitement des infections respiratoires. A utiliser à la posologie
de 300 mg de poudre 3 fois par jour en gélules , ou 20 à 50 gouttes de teinture 3
à 4 fois par jour diluées dans de l’eau froide .
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On peut ajouter des plantes anti-inflammatoires non antipyrétiques, utiles si la
congestion nasale est très importante :
- HARPAGOPHYTON (racine) : équivalent de 3 à 9 g de plante par jour
sous forme d’extrait sec, ou d’extrait fluide, 20 à 30 gouttes, 3 à 4 fois par jour
-CASSIS (feuille) : infusion 15 minutes, 50 g par litre,
250 à 500 ml par jour.
Le lavage de nez, indispensable pour drainer les sécrétions pourra être complété
par des inhalations matin et soir avec un mélange d’eucalyptus et de bourgeons
de pin. Mettre une cuillère à soupe bombée dans un bol d’eau bouillante et
respirer les vapeurs pendant 5 à 10 minutes, en évitant de sortir dans l’heure qui
suit. Avec ce même mélange de plantes, il est possible de faire une infusion trois
fois par jour pour assainir l’arrière gorge. Ce traitement local utilisera des
plantes riches en huile essentielle dont l’activité antibactérienne a été prouvée.
Les plantes antalgiques et anti- inflammatoires sont indiquées quand la
douleur pharyngée ne cède pas au traitement local :
HARPAGOPHYTON, CASSIS, VERGERETTE DU CANADA, REINE DES
PRES et SAULE (ces deux dernières plantes ne seront pas utilisées en cas
d’allergie aux dérivés salicylés et si traitement AVK). On peut associer ces deux
dernières pour une action fébrifuge.
c – Traiter la toux.
Les plantes à mucilage ont un rôle adoucissant qui calme l’inflammation
du pharynx et du larynx :
LA GUIMAUVE (racine, feuille, fleur) : la racine est la partie la
plus riche en mucilage ; c’est aussi un laxatif de lest doux ; préférer pour la voie
orale une préparation à froid qui évite l’extraction de l’amidon et la dégradation
du mucilage ; posologie : macération 30 minutes, 10 g par litre en agitant
souvent : 250 à 500 ml par jour. Cette tisane peut être tiédie avant ingestion
sans dépasser 40 ° c.
LA MAUVE (feuille, fleur) : elle a les mêmes emplois que la
guimauve.
LE COQUELICOT – PAPAVER RHOEAS (pétale) : considéré
également comme un calmant léger. Les plantes antispasmodiques de part leurs
principes actifs s’opposent à la broncho constriction. Elles sont particulièrement
indiquées en cas de toux spasmodique et quinteuse.
Autres plantes :
LE THYM (feuille, partie aériennes) exerce aussi un effet
antibactérien par son huile essentielle. Son action expectorante est moindre que
son action antispasmodique.
L’ORIGAN -ORIGANUM COMPACTUM – (sommité fleurie)
doit également à son huile essentielle ses propriétés antibactériennes et
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antispasmodiques ; posologie : infusion 15 minutes 20 g par litre, 250 à 500 ml
par jour.
LE GRINDELIA-GRINDELIA ROBUSTA – (sommité fleurie) a
également une activité antibactérienne ; posologie : infusion 10 minutes, 10 g
par litre, 250 à 500 ml par jour.
La toux grasse, « utile », ne doit pas être combattue car elle libère
les voies respiratoires .Si le mucus est très épais, l’expectoration devient
difficile. Pour diminuer sa viscosité et faciliter son évacuation, on va conseiller :
* des plantes à saponosides : outre leur effet expectorant, les saponosides
facilitent le transport des mucosités et leur lyse en diminuant la tension
superficielle au niveau des bronchioles ; ils augmentent de plus l’activité ciliaire
de l’épithélium bronchique.
LA PRIMEVERE OFFICINALE- PRIMULA VERIS (racine) a une
activité mucolytique et antibactérienne ; posologie : décoction 15 minutes, 20 g
par litre, 250 à 500 ml par jour
LE POLYGALA DE VIRGINIE- POLYGALA SENEGA – (racine
et souche desséchée) est à privilégier quand les sécrétions sont très épaisses ou
que la toux sèche devient grasse avec peu d’expectorations ; posologie : 40 g par
litre, une tasse 2 fois par jour. ATTENTION : à forte dose est émétique, risque
nausées, diarrhées.
* les plantes à huile essentielle : leur effet expectorant est direct. Elles
exercent aussi une activité bactéricide plus ou moins puissante ; en stimulant
l’épithélium cilié bronchique, elles facilitent le drainage des sécrétions.
EUCALYPTUS GLOBULUS (feuille)
Les fruits d’ANIS et de FENOUIL entrent dans des formules
composées destinées à l’adulte quand il y a inflammation des voies respiratoires
supérieures. Ils améliorent aussi le goût des tisanes.
* les plantes à lactones diterpéniques
Expectorantes , elles exercent également un léger effet anti-inflammatoire
LE MARRUBE – MARRUBIUM VULGARE- (feuille, sommité
fleurie) est de plus mucolytique ; posologie : infusion 15 minutes , 20 à 50 g par
litre ,250 ml par jour
LE LIERRE COMMUN – HEDERA HELIX – (bois, feuille) c’est
un expectorant et antispasmodique bronchique utilisé dans les toux quinteuses
* les plantes à hétérosides soufrés
L’ERYSIMUM – ERYSIMUM OFFICINALE- (feuille, sommité fleurie)
également mucolytique, calme les irritations de la gorge (enrouement)
posologie : infusion 15 minutes, 20 g par litre, 250 à 500 ml par jour
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Les plantes pour usage mixte seront indiquées aussi bien en cas de toux
irritante que de bronchite aigue bénigne avec troubles de la sécrétion
LE BOUILLON BLANC – VERBASCUM THAPSUS – (fleur mondée)
est à la fois adoucissant, expectorant et anti-inflammatoire ; posologie adulte :
infusion 15 minutes, 20 g par litre, 250 à 500 ml par jour. Bien filtrer en raison
de poils irritants.
LE PIN SYLVESTRE (bourgeons)
LE PLANTAIN MAJEUR- PLANTAGO MAJOR – (feuille) : plante
majeure des inflammations des voies respiratoires et des muqueuses bucco
pharyngées par son action adoucissante et astringente, expectorante douce, antiinflammatoire, antihistaminique, antispasmodique bronchique et antitussive ;
posologie adulte : infusion 10 minutes, 40 g par litre ,3 tasses par jour.
LA RONCE-RUBUS FRUTICOSUS - (feuilles, baies) a des propriétés
astringentes, antibactériennes et cicatrisantes, sa décoction de feuilles sera
utilisée en gargarismes dans les angines et pharyngites.
Les espèces pectorales sont constituées à part égale de fleurs de mauve,
guimauve, bouillon blanc, tussilage, pied de chat, violette, coquelicot ; infuser
15 minutes à la concentration de 50 g par litre, prendre en cas de toux 3 à 4
tasses par jour.
Les HE seront choisies pour leur activité anti- infectieuse,
immunostimulante et décongestionnante des voies aériennes supérieures. Le
traitement est d’autant plus efficace qu’il est mis en place dés les premiers
symptômes. Souvent, plusieurs HE, à action synergique ou complémentaire sont
utilisées. Le traitement associe la voie locale (inhalations sèches sur un
mouchoir coton ou humides), à la voie systémique grâce au passage des HE dans
le sang après application sur la peau, ou seulement la voie orale.
a- Les HE antivirales
Elles contiennent du 1.8 cinéole et un alcool (alpha terpinéol,
linalol, géraniol, thuyanol) .Elles sont aussi immunostimulantes.
- HE EUCALYPTUS RADIE (EUCALYPTUS RADIATA)
expectorante, anti catarrhale ; en curatif 3 à 4 gouttes d’HE pure ou diluée dans
3 gouttes d’HE de noisette en friction locale, 3 fois par jour. Par voie orale nous
donnerons 2 gouttes sur un comprimé neutre 3 fois par jour, 5 jours. Elle peut
s’employer aussi en préventif en période d’épidémie virale, à raison de 3 à 6
gouttes en application quotidienne sur le thorax et le dos
- HE RAVINTSARA(CINNAMOMUM CAMPHORA CT cinéole)
indiquée dans toutes les infections virales, également indiquée dans la fatigue
nerveuse ou physique ; 5 gouttes 3 fois par jour en massage local, ou par voie
13
orale, 2 gouttes sur un comprimé neutre 3 fois par jour, 5 jours ;également
utilisable en préventif.
- HE NIAOULI (MELALEUCA QUIQUENERVIA) anti-virale
puissante, elle est également anti-catarrhale et expectorante ; 4 gouttes en
friction locale 3 fois par jour ; à utiliser diluée si elle irrite la peau.
- HE EUCALYPTUS GLOBULEUX (EUCALYPTUS
GLOBULUS) à la fois décongestionnante et antiseptique des voies
respiratoires ; elle a aussi une action anti-inflammatoire et expectorante ; à
utiliser diluée en application sur la peau : 2 à 4 gouttes dans 3 gouttes d’huile de
noisette, 3 fois par jour. Elle est à éviter chez l’asthmatique et l’enfant de moins
de 12 ans.
- HE de ROMARIN à cinéole de composition chimique proche de
celle de l’HE de ravintsara et d’eucalyptus radié, est utilisée dans les mêmes
indications et agit en synergie avec l’une ou l’autre de ces huiles essentielles.
b- Les HE antiseptiques.
Elles sont riches en terpènes, irritantes à l’état pur sur la peau, elles
doivent être diluées ; ne pas les utiliser régulièrement pour éviter tout
phénomène de sensibilisation.
- HE PIN SYLVESTRE (PINUS SYLVESTRIS) elle est aussi
expectorante et cortisone-like ; on l’utilisera à raison de 3 gouttes dans 5 gouttes
d’huile de noisette en friction locale 3 fois par jour ; par voie orale pour un
adulte, on donnera 2 gouttes 3 fois par jour sur un comprimé neutre. Elle peut
être utilisée également en diffusion pour assainir l’air 10 minutes par demi-heure
seule ou en association avec d’ autres HE.
- HE de MENTHE POIVREE (MENTHA PIPERATA) : elle a une
activité antibactérienne et antivirale moyenne, mais elle procure par sa richesse
en menthol une sensation de frais et aide à respirer. On peut l’utiliser en
inhalation sèche ou humide (2 à 4 gouttes par bol d’eau chaude, jusqu’à 3 fois
par jour). Par voie orale, pour un adulte on donnera 1 goutte 3 fois par jour ,7
jours. Par voie cutanée, on utilisera 2 gouttes 3fois par jour soit pure, soit en
dilution dans une huile végétale, pas d’emploi étendu sur la peau (réaction
glacée).Ne pas faire respirer d’HE de menthe ou de menthol à de très jeunes
enfants, risque de spasme du larynx .A réserver à l’adulte, déconseillée aux
enfants de moins de 6 ans, pas d’usage prolongé sans l’avis d’un
aromathérapeute, contre-indiquée en cas de grossesse et d’allaitement.
- HE d’ARBRE A THE, (MELALEUCA ALTERNIFOLIA) : elle
est utilisée dans toutes les infections. Elle peut être mal supportée par les peaux
sensibles, et son odeur n’est pas très agréable.
- HE CANNELLE (CINNAMOMUM ZEYLANICUM) : son
écorce présente l’une des plus fortes activités antibactériennes et antifongiques
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par son cinnamaldéhyde, pas d’utilisation cutanée de cette huile essentielle elle
est irritante pour la peau et les muqueuses.
- HE de CITRON (CITRUS LIMONUM zeste) : elle parait
immunostimulante et on l’associe en complément des huiles essentielles
antivirales dans les affections grippales ; éviter l’utilisation cutanée car elle est
photosensibilisante.
- HE de CYPRES (CUPRESSUS SEMPERVIRENS rameaux
feuillés avec cônes) : son efficacité sur les toux sèches de toutes origines est
remarquable, elle est déconseillée chez la femme enceinte et allaitante et contreindiquée pour tout patient souffrant d’une maladie hormono-dépendante ; pas
d’usage prolongé sans l’avis d’un aromathérapeute.
Attention : l’identification botanique précise de chaque plante à huile essentielle
est très importante avec la partie de la plante fournissant l’huile essentielle.
- HE d’HYSOPE (HYSSOPUS OFFICINALIS plante fleurie) très
épileptisante ne doit être utilisée que sur prescription d’un médecin spécialiste et
à des doses relativement faibles.
- HE de LAVANDE VRAIE (LAVANDULA VERA,
OFFICINALIS ou ANGUSTIFOLIA –fleurs) est une des huiles essentielles les
plus employées car elle non toxique et c’est une anti-infectieuse polyvalente. Par
voie orale prendre 2 gouttes sur un comprimé neutre 3 fois par jour, par voie
cutanée 2 à 5 gouttes 3 fois par jour pures ou en dilution dans une huile
végétale ; cette huile essentielle est contre-indiquée chez la femme enceinte.
-HE de PIN (PINUS SYLVESTRIS – aiguilles) : elle est
antiseptique des voies respiratoires, décongestionnante et peut être employée
chez l’enfant.
- HE de THYM (THYMUS VULGARIS- plante fleurie) : c’est une
huile essentielle très variable, avec des chémotypes nombreux qui donnent une
spécificité biochimique et le plus souvent thérapeutique à chacun d’entre eux.
C’est un anti-infectieux puissant.
Ex : 2 gouttes de PIN SYLVESTRE
+ 2 gouttes de TYM à linalol
+2 gouttes de RAVINTSARA
+10 gouttes d’huile végétale de MACADAMIA
Appliquer le mélange matin et soir sur le thorax et le dos ,7 jours.
Ou bien : 1 goutte de THYM à feuille de sarriette + 1 goutte de
RAVINTSARA sur un comprimé neutre, 3 fois par jour, 7 jours.
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V- INSOMNIE, ANXIETE, STRESS, FATIGUE NERVEUSE
Lors de troubles du sommeil, les plaintes peuvent être diverses : manque
de sommeil, sommeil non réparateur, temps d’endormissement long (supérieur à
30 minutes), réveils nocturnes fréquents et / ou réveil beaucoup trop matinal
(vers quatre ou cinq heures) . Ces troubles doivent être pris en charge car ils
pertubent le plus souvent les activités de la journée (manque d’attention,
somnolence).
Leur origine (stress, bruit, température de la pièce trop élevée, manque
d’obscurité…) doit être également recherchée afin que le traitement du patient
soit global et que ces troubles ne récidivent pas.
Le conseil se limite aux insomnies occasionnelles ou durant une période
courte, une insomnie chronique (depuis plus d’un mois) ou évoquant un état
dépressif caractérisé doit inciter à consulter un médecin.
1-TRAITEMENT HOMEOPATHIQUE
Quelle insomnie ? Quelle cause ?
* Difficulté d’endormissement à cause d’un stress, de la peur :
- GELSEMIUM : le trac, une mauvaise nouvelle sont en cause.
- IGNATIA : après une peur violente difficile à définir.
- COFFEA : sujet surexcité, a du mal à s’endormir, à conseiller
après une bonne nouvelle ou un abus de café chez quelqu’un qui n’en boit
jamais.
* Difficulté d’endormissement à cause de la fatigue :
- ARNICA : après un gros effort musculaire ou un traumatisme. Le lit
parait trop dur.
- RHUS TOXICODENDRON : l’insomniaque s’agite car le mouvement
fait du bien. Le lit parait trop mou.
- CHINA : après une maladie, une intervention chirurgicale ou après avoir
beaucoup transpiré .
* Difficulté d’endormissement malgré une sensation de sommeil :
- AMBRA GRISEA : chez une personne timide que les moindres petits
soucis bouleversent, utile aussi quand l’heure du sommeil est passée, en
particulier après une discussion orageuse.
- BELLADONA : impossibilité de dormir malgré un important besoin de
sommeil.
- COCCULUS INDICUS : dans les cas de privation de sommeil, comme
un décalage horaire, des veilles prolongées.
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* Insomnie par réveils nocturnes multiples :
- ARSENICUM ALBUM : réveil vers 1 heure du matin avec une angoisse
profonde
- NUX VOMICA : réveil vers 3 heures du matin avec cogitation des
affaires professionnelles chez un sujet surmené, fatigué, ou réveil avec spasmes
digestifs après abus de tabac, d’alcool, de bons repas.
* Insomnie par réveil précoce
- KALIUM PHOSPHORICUM : suite de surmenage intellectuel qui
épuise le sujet et le rend irritable.
CONSEILS DE PRISE : à prendre en 9 CH de façon régulière 3 granules
au coucher, à renouveler si nécessaire 30 minutes plus tard et en cours de nuit.
En même temps, prendre systématiquement 1 heure avant l’heure prévue
du coucher, un médicament homéopathique ou gémmothérapique non
spécifique : TILIA TOMENTOSA bourgeons macérât glycériné 1 DH ou
VALERINA 1 DH (50 gouttes dans de l’eau) ou PASSIFLORA COMPOSE (5
granules). Il ne faut jamais arrêter immédiatement et brutalement un traitement
allopathique en cours.
SE PREPARER UN BON SOMMEIL
Pour éviter les nuits blanches, il suffit souvent de respecter quelques
règles simples et de modifier les mauvaises habitudes, même si l’effet n’est pas
toujours immédiat :
- limiter et éviter les excitants (café, thé, vitamine C) après 17 h
- favoriser l’activité physique et intellectuelle en début de journée. Une
heure avant le coucher, cesser toute activité exigeante physiquement et
intellectuellement.
- avoir une literie de bonne qualité
- chambre chauffée à environ 18 ° C
- dîner légèrement en privilégiant sucres lents
- se coucher seulement lorsqu’on est fatigué et prêt à dormir, mais aussi
dès que l’envie s’en fait sentir
- se lever à la même heure tous les jours, quelle que soit la durée du
sommeil ; cela aide aussi à acquérir un rythme de sommeil constant
- si après 20 minutes , il est impossible de s’endormir , se lever et aller
dans une autre pièce, rester debout jusqu’à être prêt à retourner dans sa chambre
pour dormir
- ne pas faire la sieste dans la journée .
L’homéopathie compte une grande variété de remèdes destinés à lutter contre
l’anxiété.
Cet état revêt de multiples formes mais dans le cadre du conseil, seules les
souches symptomatiques peuvent être proposées. Le choix se fait en fonction de
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la symptomatologie et si possible de la cause de l’anxiété.
Quels symptômes ? Quelle cause ?
* Anxiété fugace et réactionnelle avec appréhension prédominante :
- GELSEMIUM 9 CH : appréhension, peur, trac avec inhibition,
ralentissement mental, tremblements ; posologie : 3 à 5 granules au coucher, à
renouveler au moment des troubles.
- IGNATIA 9 CH : les émotions fortes se traduisent par des
réactions physiques à type de spasmes, soupirs, bâillements, sensation de boule
dans la gorge, sur la poitrine, crampes d’estomac. L ‘ humeur passe du rire aux
larmes et est améliorée par la distraction. Le comportement est paradoxal ;
posologie : 3 à 5 granules au réveil, à renouveler au moment des troubles.
- PULSATILLA 9 CH : sentiment d’abandon chez une patiente
hyperémotive qui pleure et rougit pour un rien, mais à qui la consolation rend
vite le sourire ; posologie : 3 à 5 granules au réveil.
- AMBRA GRISEA 9 CH : pour une personne d’une extrême
timidité, hypersensible à tout, qui perd tous ses moyens face aux autres et a peur
d’entreprendre ; posologie : 3 à 5 granules au réveil et avant une épreuve.
* Agitation anxieuse avec peur de mourir et autres craintes de la vie
courante
- ACONITUM NAPELLUS 15 CH : panique avec palpitations,
malaise chez un sujet tonique habituellement en bonne santé. Il exige des soins
immédiats ; posologie : 3 à 5 granules dés les premiers symptômes, à renouveler
une ou deux fois dans la journée.
- ARSENICUM ALBUM 15 CH : chez un sujet âgé ou épuisé chez
lequel alternent dépression et agitation ; sur d’être incurable il refuse tout
médicament ; posologie : 3 à 5 granules au coucher.
* Personne anxieuse par nature
- ARGENTUM NITRICUM 9 CH : agité, stressé, toujours pressé,
le patient est sujet à des phobies diverses. Il souffre d’anxiété anticipative qui le
pousse à agir de plus en plus vite. Il est moins anxieux chez lui qu’à l’extérieur ;
posologie : 3 à 5 granules au réveil, à renouveler 1 à 2 fois dans la journée.
- SILICEA 15 CH : fatigué et frileux de nature, transpirant des
mains et des pieds, cet anxieux chronique est persuadé qu’il va échouer dans
tout ce qu’il entreprend .Il manque de confiance en lui, mais les encouragements
lui permettent de réussir ; posologie : une dose en attendant de consulter.
3- TRAITEMENT PHYTOTHERAPIQUE
Les plantes sédatives facilitent l’endormissement et améliorent la
qualité du sommeil sans désorganiser les différents stades du sommeil. Pour une
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action optimale, il est recommandé d’associer plusieurs plantes aux actions
complémentaires, anxiolytiques, sédatives et antispasmodiques.
a- Plantes majeures
- PAVOT DE CALIFORNIE OU ESCHOLTZIA CALIFORNICA
(parties aériennes fleuries) : c’est un inducteur de sommeil à privilégier dans les
insomnies d’endormissement ou en cas de surmenage gênant le sommeil. Cette
plante a également des propriétés spasmolytiques, anxiolytiques et analgésiques
légères. Sous forme de tisane : 20 g par litre, infusion d’au moins 15 minutes,
boire une tasse le soir au coucher. Sous forme de nébulisat : une gélule de 200
mg au coucher. On pourra l’associer à la passiflore, la valériane, l’aubépine.
- HOUBLON ou HUMULUS LUPULUS (cônes femelles) : tonique amer
(facilite la digestion), cette plante sédative est rarement utilisée seule. Elle a fait
preuve de son efficacité en association avec la valériane mais aussi avec la
passiflore, le mélilot. Le houblon (stimulant oestrogénique anti-androgénique)
présente un intérêt spécial en période de ménopause, car il calme les bouffées de
chaleur. Il est à éviter par prudence en cas de cancer hormonodépendant en
raison de son activité oestrogénique
On l’utilisera :
* sous forme d’infusé : 10 à 30 g par litre ; infusion 15 minutes, 200 à
300 ml par jour
* sous forme d’extrait 0.10 g à 1 g par jour
* sous forme de teinture 1 à 2 g par jour
* mélange d’extraits secs
- AUBEPINE (CRATAEGUS OXYACANTHA- fleurs sommités
fleuries) : sédatif cardiaque et du système nerveux central, spasmolytique ; son
effet normotensif l’a fait privilégier en cas de troubles tensionnels associés.
- PASSIFLORE (PASSIFLORA INCARNATA- parties aériennes) :
sédative du système nerveux central, anxiolytique, antalgique et
antispasmodique, elle convient aux troubles du sommeil de l’hyperactif stressé.
On l’utilisera sous forme d’infusé : 20 g par litre, 10 minutes, 3
tasses par jour dont une au coucher ou 500 mg de nébulisat en gélule 3 fois par
jour.
- VALERIANE (VALERIANA OFFICINALIS–rhizome, racine, stolon)
calmante et anxiolytique, c’est la plante à privilégier chez l’agité nerveux qui se
plaint d’un mauvais sommeil ou de difficultés à s’endormir.
On peut l’utiliser sous forme d’infusé : 20 g par litre, infusion 15 minutes.
Cependant de par son odeur désagréable, il est préférable d’utiliser la valériane
sous forme de gélules (1 à 2 g de plante totale par prise) ou de teinture (2 à 10 g
par jour).
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- La BALLOTE et la MELISSE sont des plantes inductrices de sommeil,
mais dans la pratique elles sont plus intéressantes dans la prise en charge de
l’anxiété et / ou du stress.
b- Plantes complémentaires
Leur activité sédative est moins importante, mais elles renforcent
l’action des plantes majeures ou constituent sous forme de tisanes un véhicule
actif pour avaler comprimés, gélules, teintures de plantes.
- LAVANDE (LAVANDULA OFFICINALIS, ANGUSTIFOLIA –
fleurs, sommités fleuries) : sédatif léger, elle calme les spasmes intestinaux et
facilite la digestion. Posologie : 1 à 2 cueilleres à café par tasse d’eau bouillante,
couvrir, infusion 10 minutes, 1 tasse plusieurs fois par jour.
Citons aussi : l’ ORANGER AMER , BIGARADIER ou CITRUS
AURANTIUM VAR .AMARA(fleurs,sédatif léger,surtout aromatisant ), l’
ORANGER AMER (feuilles) qui a une action sédative est intéressant en cas de
troubles intestinaux ( ballonnements, digestion difficile…).Enfin le TILLEUL
SAUVAGE(TILIA SYLVESTRIS – fleurs, bractées des inflorescences, on
l’utilisera en infusé 10 à 20 g par litre,en nébulisat,en bain.
Si les troubles du sommeil constituent la plainte principale, les prises sont
regroupées le soir : une demi dose 3 à 4 h avant l’heure du coucher, puis
une prise 30 minutes avant, renouvelable en cas de réveil nocturne.
Ex : Mélange d’extraits secs :
MELILOT 0.060 g
HOUBLON 0.100 g
PASSIFLORE 0.200 g pour 1 gélule
- posologie : en prémédication : une gélule
au coucher : 2 gélules
Formes liquides : mélange de SPF – SPF MELILOT 20 ml
SPF MELISSE 30 ml
SPF VALERIANE
QSP 90 ml
- posologie : en prémédication : une demi-mesure
au coucher : 1 ou 2 mesures diluées.
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3- TRAITEMENT AROMATHERAPIQUE
Les huiles essentielles sédatives sont les agents principaux du traitement des
états anxieux, de la nervosité et des troubles du sommeil. Elles se différencient
par leur voie d’administration préférentielle et leur profil d’activité
complémentaire.
- voie orale essentiellement :
1-HE de MARJOLAINE (ORIGANUM MARJORANE ct thuyanol) : elle
est antispasmodique, calmante. Elle est indiquée dans les dystonies
neurovégétatives de tous types. Tonique général, elle est indiquée pour le
surmenage intellectuel, les déprimes, la fatigue. Elle sera utilisée à raison de 2
gouttes sur un comprimé neutre 3 fois par jour. Elle ne peut être utilisée en
application sur la peau que diluée à 50 %, surtout en cas d’hypersensibilité
cutanée. Elle est déconseillée chez la femme enceinte.
2- HE de MANDARINE (CITRUS RETICULA – zeste) : elle a une
action sédative moyenne, elle est relaxante, calmante et s’utilise plutôt en
association. L’application cutanée ne peut s’envisager que diluée, et en évitant
toute exposition au soleil (risque photosensibilisation).
- application cutanée :
1- HE LAVANDE (LAVANDULA OFFICINALIS, LAVANDULA
ANGUSTIFOLIA) : elle est remarquable par ses nombreuses propriétés et sa
très bonne tolérance aux doses usuelle. Elle exerce également un effet antidépresseur, antispasmodique et hypotenseur. Son utilisation par voie orale
amoindrit ses effets. A proposer en première intention en cas d’anxiété : 20 %
d’HE dans 80 % d’huile de noisette (massage du plexus solaire et de la colonne
vertébrale matin et soir, plus une goutte d’HE pure sur chaque poignet le
soir).Elle est contre-indiquée chez la femme enceinte.
2- HE YLANG-YLANG (CANANGA ODORATA – extraite de la fleur)
elle possède une action tonique sexuelle, antispasmodique et sédative cardiaque
qui la fait préférer quand stress et angoisses s’accompagnent de palpitations,
d’hypertension ou d’asthénie sexuelle (son utilisation par voie orale n’est
possible que sous contrôle médical). Il faut éviter l’application de cette HE pure
sur les peaux sensibles. Elle est déconseillée chez les femmes enceintes et
allaitantes.
- voie orale ou cutanée :
1- HE de MYRTE VERTE (MYRTUS COMMUNIS ct cinéole) elle est
inductrice du sommeil et entre dans les formulations contre l’insomnie quand il
y a difficulté à s’endormir. L’emploi abusif de cette plante provoque céphalées
et nausées. Elle est contre-indiquée chez la femme enceinte.
2- HE de PETIT GRAIN BIGARADE ou feuilles d’ ORANGER AMER
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(CITRUS AURANTIUM L. variété amara) .Elle est relaxante, anti dépressive et
antispasmodique. Elle s’utilise en cas de stress, insomnie, fatigue nerveuse,
spasmes musculaires et palpitations d’origine nerveuse.
Conseils d’utilisation : - agitation, anxiété, stress, les prises ou les
applications cutanées se font 3 fois par jour.
- insomnie : les prises ou les applications se font
30 minutes avant le coucher ; pour les applications cutanées, conseiller de
masser la face interne des poignets, le plexus solaire (en haut du sternum) et la
voûte plantaire.
L’huile essentielle de néroli, extraite des fleurs d’oranger amer est à la fois
tonique et anti-stress : son coût élevé est un frein à son utilisation.
3- HE RAVINTSARA, très polyvalente, tirée de CINNAMOMUM
CAMPHORA ct cinéole-feuilles : elle n’entraine pas d’excitation, elle est à
proposer en première intention en cas de fatigue à la fois physique et nerveuse,
d’insomnie, d’anxiété et dépression (friction de la nuque et de la colonne
vertébrale avec 2 à 3 gouttes). C ‘est également un antiviral, un antibactérien et
un immunostimulant.
Attention l’huile essentielle de Ravintsara est souvent dénommée à tort
huile essentielle de Ravensare, cette dernière étant obtenue à partir des feuilles
de Ravensara aromatica.
Face à une demande croissante en soi disant « HE de ravensare », la
saison optimale de distillation n’est plus toujours respectée, il y a peut être des
confusions avec d’autres variétés très proches conduisant à fournir des HE
contenant à côté du cinéole, des quantités non négligeables de camphre,cétone
neurotoxique . Pour un emploi sans risque de cette HE, il est donc indispensable
d’avoir une analyse chimique avec une teneur en camphre ne dépassant pas 2%.
4- HE de THYM SATUREOIDE (THYMUS SATUREOIDES –
sommités fleuries) : on l’utilisera essentiellement par voie orale, son emploi sur
la peau n’est possible qu’en dilution (20 % maximum). C’est un tonique général
utile dans la fatigue, qu’elle soit physique, mentale ou sexuelle. Elle est
déconseillée chez la femme enceinte.
5- HE de PALMAROSA encore appelée HE de GERANIUM DES
INDES (CYMBOPOGON MARTINII var.motia) : elle est conseillée lorsque
stress et irritabilité dominent. Cette HE est déconseillée chez la femme enceinte.
6- HE de ROMARIN à verbénone (ROSMARINUS OFFICINALIS
sommités fleuries) : en tant que régulateur nerveux, cardiaque et
endocrinien, elle est réservée aux asthénies nerveuses s’accompagnant
d’hypotension ou de palpitations et de fatigue intellectuelle. En raison de la
présence d’une cétone, elle est contre-indiquée chez la femme enceinte ou
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allaitante, chez l’enfant de moins de 7 ans,en cas d’antécédents d’épilepsie et
dans les pathologies cancéreuses hormonodépendantes. L’HE de romarin à
verbénone ne doit pas être utilisée plus de 3 semaines sans avis médical. A
proposer en première intention en cas de fatigue intellectuelle : 10 % HE dans
90 % de Disper, prendre 10 gouttes 3 fois par jour dans un peu d’eau ou sur du
miel pendant trois semaines. Les prises sont à répartir de façon régulière matin,
midi, soir, soit par voie orale, soit en application cutanée en massant la face
interne des poignets, le plexus solaire et le long de la colonne vertébrale.
7- HE de CAMOMILLE NOBLE (CHAMAEMELUM NOBILE) obtenue
à partir des parties aériennes fleuries.
Elle est calmante et antispasmodique, indiquée pour l’anxiété, la
nervosité, les troubles de l’endormissement en cas d’angoisse.
Prendre une goutte de Camomille Noble + 1 goutte de Petit Grain Bigarade sur
un comprimé neutre 3 fois par jour.
Si troubles du sommeil on peut l’associer au Basilic Tropical.
Exemples de formules d’aromathérapie en cas d’affections nerveuses :
Stress
HE de petit grain bigarade
HE d’ ylang-ylang
Essence mandarine
1 gtte
1 gtte
2 gttes
Posologie : 2 gttes du mélange sur le
plexus solaire et la face interne des
poignets 2 à 3 fois par jour. Réservé à
l’adulte. CI : grossesse
Anxiété
HE de lavande vraie
HE ylang-ylang
HE de marjolaine des jardins
1 gtte
1 gtte
1 gtte
Posologie : 3 gttes du mélange sur le
plexus solaire et/ou la face interne des
poignets 3 fois par jour. Réservé à l’
Adulte. CI : grossesse.
Troubles
du sommeil
HE de Lavandula angustifolia 20 gttes
HE Chamaemelum nobile
20 gttes
HV* d’amande douce
10 ml
Posologie : 6 gouttes du mélange en
massant le long de la colonne vertébrale ou face interne des poignets 30
Minutes avant le coucher..
CI : grossesse.
(*) HV : Huile végétale
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VI- PATHOLOGIE VEINEUSE : JAMBES LOURDES
Les manifestations fonctionnelles du syndrome de jambes lourdes sont
multiples : lourdeurs dans les jambes, pieds gonflés, impression d’augmentation
du volume des chevilles, qu’il y ait ou non œdème, douleur sur les trajets
veineux, fatigabilité des jambes.
Les causes sont multiples : variations hormonales (grossesse, période
prémenstruelle, ménopause), station debout prolongée, surcharge pondérale,
facteurs climatiques, insuffisance veineuse des membres inférieurs, quel qu’en
soit le stade. Ce syndrome de jambes lourdes, qui ne présage en rien d’une
insuffisance veineuse future,tend à s’estomper avec l’age .Son caractère parfois
très handicapant justifie sa prise en charge : hygiène de vie, veinotoniques,
compression médicale.
1- TRAITEMENT HOMEOPATHIQUE
* HAMAMELIS 5 CH est le traitement de base ,il peut être donné
également en formule composée , il sera donné à raison de 3 granules 3 fois par
jour .
* AESCULUS 5 CH : correspond à une congestion plus marquée qu’avec
Hamamélis et une sensation de pulsations dans les jambes.
* CALCAREA FLUORICA 5 CH : varices, oedèmes des chevilles et des
pieds en fin de journée, troubles aggravés par l’humidité.
* ARNICA 5 CH : douleurs avec courbatures, tendance aux ecchymoses
* VIPERA 5 CH : inflammation des veines avec sensation d’éclatement,
douleurs aggravées en laissant pendre les jambes, peau cyanosée. Ce tableau
nécessite une consultation car il peut être évocateur d’une phlébite.
* ZINCUM METALLICUM 5 CH : varicosités, fourmillements avec
besoin de remuer les jambes en particulier la nuit (impatiences)
Posologie pour toutes ces souches : 3 granules 2 à 3 fois par jour tant que les
troubles persistent.
Le plus souvent on associera plusieurs de ces souches, en fonction des
symptômes
On peut également conseiller des formules composées en gouttes :
HAMAMELIS 5 CH
AESCULUS 5 CH
PULSATILLA 5 CH
CALCAREA FLUOR 5 CH ää QSP 60 ml
Posologie: 20 gouttes matin et soir.
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PULSATILLA est le remède de terrain le plus souvent indiqué en cas de
troubles circulatoires chez la femme. Portrait type : Pulsatilla est plutôt blonde,
plutôt ronde, avec la peau pâle et marbrée. Son humeur est très changeante, forte
susceptibilité ; pleure pour un rien mais vite consolée, hyperémotivité et timidité
importante. Tout est variable, aussi bien les douleurs que les cycles menstruels.
Absence de soif, aversion pour le gras. Extrémités rouges et cyanosées.
L’insuffisance veineuse chez Pulsatilla présente des jambes aux veines
bleuâtres apparentes et dilatées, la lourdeur et l’oedème sont aggravés par la
chaleur et améliorées par les applications froides.
Nous pouvons proposer également le mélange gemmothérapique suivant :
AESCULUS HIPPOCASTANUM B.M.G. 1D
CORNUS SANGUINEA B.M.G. 1D
VITIS VINIFERA B.M.G. 1D
ää QSP 125 ML
Posologie : 60 à 100 gouttes 2 fois par jour diluées.
Nous n’oublierons pas les conseils associés :
- marcher le plus souvent possible
- la hauteur idéale du talon se situe entre 3 et 4 cm
- douches légèrement froides sur les jambes de bas en haut, en fin de journée
- dormir les jambes surélevées
- ne pas croiser les jambes en position assise
- éviter la chaleur (bains chauds, exposition prolongée au soleil, épilation à la
cire chaude)
- le tabac et la pilule contraceptive aggravent une circulation veineuse déficiente
- porter des bas de maintien ou de compression médicale
- privilégier les aliments riches en anti-oxydants pour lutter contre les radicaux
libres qui altèrent les parois veineuses.
2-TRAITEMENT PHYTOTHERAPIQUE
Les plantes veinotoniques (marronnier d’inde, petit houx, cyprès, hamamélis,
mélilot, cassis, myrtille, noyer) par voie externe et interne soulagent la sensation
de jambes lourdes et freinent son aggravation par leur effet vasoconstricteur
veineux, anti-oedémateux, anti-inflammatoire et angioprotecteur. Cependant,
elles ne font pas disparaître des varices existantes et ne guérissent pas
l’insuffisance veineuse chronique.
Nous pourrons conseiller soit ces plantes sous forme de tisanes :
¤ Soit en infusés ou décoctions simples :
- cassis feuilles infusé à 5 % (phlébotonique)
- cyprès galbules décoction à 3 % (phlébotonique, anti- élastasique et
angioprotectrice, action oestrogénique dont on devra tenir compte )
¤ Soit en infusé composé à 5 %
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- anis vert semences 20 g
- hamamélis feuilles 20 g (phlébotonique, action vitaminique P et activité
vasoconstrictrice grâce aux tanins
- VIGNE ROUGE feuilles 60 g (phlébotonique, diminution perméabilité
capillaire, inhibition élastase, action vitaminique P, effet hypotenseur)
¤ Soit en décocté composé à 8 %
- ASPERULE ODORANTE plante coupée 10 g
- NOYER feuilles 20 g (phlébotonique, plante à tanins)
- FRAGON racines 20 g (effet veinotonique, action vasoconstrictrice et
activité vitaminique P
- MARRON D’INDE 50 g (action veinotonique, vasoconstrictrice et antiinflammatoire de par l’aescine)
Boire 3 à 6 tasses par jour.
Nous pourrons associer des plantes aux propriétés anticoagulantes : le Mélilot, le
Cornouiller sanguin qui éviteront certaines complications comme les phlébites
(penser à la contre-indication chez les patients traités par AVK).
Penser aux formes poudres, en gélules et aux formes liquides comme par
exemple le mélange suivant :
S.P.F. FUCUS 10 ml
S.P.F. MELILOT 10 ml
S.P.F. MARRON INDE
QSP 90 ml
Posologie : 1 mesure 2 fois par jour diluée
Le traitement local apparaît comme le complément indispensable de la voie
orale, il est suffisant quand la sensation de jambes lourdes est ponctuelle
(voyage, exposition prolongée au soleil, journée passée debout).Il associe des
plantes qui facilitent la circulation de retour du réseau veineux superficiel à une
texture gel rafraîchissante.
Il s’agit essentiellement de plantes à tanins. Appliqués sur la peau, les tanins
exercent un effet vasoconstricteur sur les petits vaisseaux superficiels. Ils sont en
quantité importante dans le cyprès, l’hamamélis, la feuille de noyer, le ratanhia,
la ronce, la potentille, l’écorce de marronnier d’Inde.
La graine de marronnier d’Inde, le petit houx et le mélilot ont fait preuve de leur
efficacité sur la résorption de l’œdème de la cheville, qui accompagne le
syndrome de jambes lourdes.
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3- TRAITEMENT AROMATHERAPIQUE
Facilement résorbées par la peau, les huiles essentielles phlébotoniques ont une
action à la fois locale et générale.
- HE de CITRON (CITRUS LIMONUM) : action vitaminique P et
fluidifiant sanguin .Ne pas s’exposer au soleil en raison de son action
photosensibilisante, attention aux interactions possibles avec les
anticoagulants oraux.
- HE de CYPRES (CUPRESSUS SEMPERVIRENS) : décongestionnant
veineux et lymphatique. Cette HE est contre-indiquée en cas de
pathologie ou antécédent de pathologie cancéreuse hormono-dépendante.
- HE d’IMMORTELLE (HELICHRYSUM ITALICUM) : antiinflammatoire général et des parois veineuses, anti-hématome, cicatrisant
cutané. Attention aux interactions possibles avec les anticoagulants oraux.
- HE MENTHE POIVREE (MENTHA PIPERATA) : vasoconstricteur,
antalgique. Conseiller 2 à 3 gouttes d’HE pure de menthe poivrée sous la
plante des pieds et à la cheville en cas de pieds gonflés et en prévention
avant un voyage, ne pas utiliser sur une grande surface.
- HE PISTACHIER LENTISQUE (PISTACIA LENTISCUS) :
décongestionnant veineux et lymphatique. C’est le produit le plus efficace
mais d’un coût élevé.
Toutes ces HE s’emploient diluées à 7 ou 10 % dans de l’huile végétale
(noisette, noyaux d’abricot, sésame, calophylle) ou dans un gel pour
application cutanée.
Contre-indication : grossesse et allaitement.
Les bons gestes de massage : on appliquera les crèmes et gels veinotoniques
en massages doux par mouvements circulaires en remontant des pieds vers
les cuisses. Bien se laver les mains après utilisation. Ne pas utiliser en cas
d’allergie à l’un des constituants, ni sur les muqueuses ou une peau lésée.
Exemple de préparation magistrale, voie orale :
- ORIGAN HE 0.50 g
- MELISSE HE 0.50 g
- CITRON HE 2.00 g
Alcool à 90° 30 ml
VITIS VINIFERA B.M.G.1 D QSP 125 ml
De 60 à 100 gouttes 2 fois par jour diluées dans un peu d’eau.
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CONCLUSION
La rédaction de ce court mémoire, m’a amené à réaliser l’énorme
potentiel que représentent les plantes médicinales, dans le traitement des petites
pathologies du quotidien, et la densité de cette matière médicinale.
C’est aussi la certitude que le pharmacien d’officine doit s impliquer dans
ce conseil, qui je pense, va faire l’objet d’une demande croissante dans les
années à venir.
Pour terminer, je souhaiterais citer les écrits du Dr Jean VALNET :
« Affirmer que l’Aromathérapie et la phytothérapie guérissent à tous les
coups l’ensemble des syndromes qui s’abattent journellement sur notre
humanité, serait sans doute présomptueux. Aussi me suis-je toujours gardé de le
prétendre. Mais que l’usage bien compris et patient de ces traitements améliore
– peu ou prou certes selon les cas mais toujours – la presque totalité de nos
misères, il ne serait depuis longtemps être question d’en douter ».
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BIBLIOGRAPHIE
- Formation Hippocratus cycle 2 phyto-aromathérapie
- « Le Moniteur des pharmacies » Formation
- « L’aromathérapie » Avril 2009 Dr Jean Valnet
- « Dictionnaire homéopathique » Louis Pommier 1985
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