Notice explicative concernant la protection contre les

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Notice explicative concernant la protection contre les
ISMA
StuvEx
PAGG
IExT
Product Guide
Main Office Belgium
Heiveldekens 8
B-2550 Kontich
Tél. +32-3-458 25 52
Fax +32-3-458 25 27
E-mail: [email protected]
www.irmaco.be
Préface
Depuis plus de 30 ans déjà, le groupe IRMACO développe des produits et des services innovants en matière de protection
contre les explosions dans l'industrie de transformation. Avec cinq entreprises établies dans trois pays différents, IRMACO s'est
développé jusqu'à devenir un groupe international actif dans un nombre considérable de pays, de l'Europe à l'Australie.
Pour mieux mettre en valeur ce guide de produits, nous vous offrons volontiers notre “Notice explicative concernant la
protection contre les explosions” : un aperçu unique que vous pourrez utiliser conjointement avec l'index pour rechercher et
adapter la terminologie spécifique.
Nous espérons que vous trouverez ici ce que vous recherchez et que vous serez convaincus de la qualité de nos produits et de
nos services. Il va de soi que notre service clients (tél. +32-3-458 25 52) reste à votre entière disposition pour répondre à
toutes les questions complémentaires que vous désireriez lui poser.
Meilleures salutations,
L'équipe IRMACO
PRÉFACE
Dans ce guide des produits, vous trouverez une description détaillée et une fiche technique claire pour les différents produits
et services commercialisés par ces entreprises. Nous les avons groupés par secteur : du bureau d'études (ISMA) en passant par
les produits et systèmes (sociétés StuvEx et Pagg) jusqu'à la distribution (IExT).
NOTICE EXPLICATIVE CONCERNANT LA PROTECTION CONTRE LES EXPLOSIONS
xxxxxxxxxx
La procédure de recherche la plus efficace ? Consultez l'index à la page 19 !
Vous y trouverez les numéros de page pour une explication rapide de la terminologie et des abréviations utilisées.
1. INTRODUCTION
Une explosion peut être définie au mieux comme la conséquence d'un processus au cours duquel une grande quantité d'énergie
est libérée en un laps de temps très court. Pour différencier un incendie rapide d'une explosion, il est admis que l'explosion est
un incendie qui s'étend si vite qu'il provoque des effets sonores.
Il existe diverses sortes d'explosions. Dans la plupart des cas, on fait la distinction entre les explosions d'origine physique et
d'origine chimique. Lors des explosions chimiques, l'énergie se développe à la suite d'une réaction chimique. Lors des explosions physiques, il s'agit d'un processus différent.
• l'explosion d'un récipient sous pression ;
• l’explosion et le jet de flammes provoqués par un court-circuit soudain ;
• une explosion provoquée par la chute de métal fondu dans une petite flaque d'eau : l'eau se transforme instantanément en un
énorme nuage de vapeur ;
• une explosion nucléaire.
Les explosions chimiques se répartissent en :
• Déflagrations : un front de réaction se propage à travers un mélange gaz - air (ou poussière - air) à une vitesse inférieure à
la vitesse du son, dans la majorité des cas environ 10 m/sec. La plupart des explosions de gaz et de poussière sont des
déflagrations classiques.
• Détonations : une déflagration dans une longue conduite peut s'accélérer et finalement se transformer en une détonation ; dans
ce cas, la vitesse est (beaucoup) plus élevée que la vitesse du son. Des mélanges sensibles (des explosifs, mais aussi un
mélange d'hydrogène et d'oxygène) peuvent détoner immédiatement, surtout si l'allumage est assez fort.
• Une explosion thermique, également appelée réaction “run-away”, est un exemple de réaction chimique qui “s'emballe” :
la réaction s'accélère toujours davantage, ce qui finalement se solde par une explosion.
Dans ce texte, nous commencerons par expliquer en détail le phénomène de l'explosion de gaz ou de poussière. Puis nous présenterons en détail les diverses techniques de protection et enfin nous replacerons les informations données dans le cadre d'ATEX.
Conséquences d'une explosion de poussière dans les environs de Zwolle (Pays-Bas)
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NOTICE EXPLICATIVE CONCERNANT LA PROTECTION CONTRE LES EXPLOSIONS
Quelques exemples d'explosions physiques :
2. EXPLOSIONS DE GAZ ET DE POUSSIÈRE
2.1. QU'EST-CE QU' UNE EXPLOSION ?
Une explosion de gaz ou de poussière n'est en principe rien d'autre que la combustion rapide d'un mélange d'un combustible
(gaz ou poussière combustible) avec de l'air. La vitesse élevée de combustion est liée au fait qu'un mélange plus ou moins idéal
s'est formé. Ceci peut être démontré par l'exemple suivant :
Si on met une bûche au feu, elle ne se consume que très lentement. Mais si on brûle un tas de copeaux de bois, on remarque que la combustion est très rapide. Cela s'explique par le fait que le combustible (copeaux de bois) et l'oxygène sont
beaucoup mieux mélangés que dans le cas de la bûche. En répandant une quantité de sciure de bois dans un feu, on peut
même provoquer un jet de flammes. Si on mélange bien de la poussière fine et de l'air, le mélange est tellement idéal qu'il
brûle très vite : il apparaît un très grand jet de flammes. Si on fait la même chose dans un espace clos, cela développe
(à cause des gaz chauds) une pression très élevée. En réduisant encore la taille des particules de poussière, on obtient finalement des molécules libres : il y a alors explosion de gaz.
Démonstration
Les répercussions d'une explosion lourde (France)
2.2. CARACTÉRISTIQUES DES EXPLOSIONS
Pour la définition des risques d'explosion, un grand nombre de caractéristiques sont importantes. Elles seront brièvement
étudiées l'une après l'autre. Il est important de garder à l'esprit que toutes ces caractéristiques dépendent (à des degrés divers)
non seulement de la nature du gaz ou de la poussière, mais aussi p.ex. de la taille des particules, de l'humidité, de la température et de la pression environnantes.
Les limites de l'explosion
Un mélange explosif suppose que la concentration de combustible se situe entre deux limites bien définies : la limite supérieure
d’explosivité et la limite inférieure d'explosivité. Si les concentrations sont inférieures à la limite inférieure d'explosivité,
en abrégé LIE, la quantité de combustible est trop faible pour une propagation indépendante des flammes. Au-dessus de la
limite supérieure d’explosivité, en abrégé LSE, la quantité d'oxygène est trop faible pour une propagation indépendante des
flammes. Pour les poudres, la LIE se trouve dans la plupart des cas au-dessous de 30 grammes/m3. La LSE se mesurerait, dans
la plupart des cas, en kilos/m3 et ne se rencontre donc pas dans la réalité.
Quelques règles pratiques :
• Lors d'un tourbillonnement de poussière, une couche de poussière de moins de 0,5 mm suffit pour la formation
d'un mélange explosif.
• Un nuage de poussière est dangereux et peut exploser si on ne voit plus sa main lorsqu'on tend le bras.
Dans le cas des explosions de gaz, les valeurs LIE et LSE sont relativement proches l'une de l'autre ; ainsi, pour le méthane,
elles sont respectivement égales à 5 et 15% de l'air. Les gaz extrêmement explosifs comme l'hydrogène et l'acétylène restent
des exceptions. Pour l'hydrogène, les limites respectives se situent à 4 et 75%.
Dans le cas des explosions de gaz, le point éclair est également important. Si un liquide inflammable est stocké à une température inférieure à son point éclair, l'évaporation est si faible qu'il est impossible d'avoir un mélange inflammable au-dessus de
la surface du liquide.
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La sensibilité à l'inflammation.
La sensibilité d'un mélange à l'inflammation est définie généralement à l'aide de deux grandeurs : l'énergie minimale d'inflammation Emin et la température minimale d'inflammation Tmin.
L'énergie minimale d'inflammation (également appelée EMI) est une mesure indiquant la facilité avec laquelle un mélange
explosif peut être allumé par des étincelles électriques. Cette valeur sera définie comme étant la plus petite énergie d'étincelle
avec laquelle il est possible d'allumer un mélange combustible-air dans des conditions idéales. La valeur Emin est
surtout importante pour établir si certains types de décharges électrostatiques sont dangereux. La valeur Emin peut varier
énormément, de moins de 0,1 mJ à plus de 1000 mJ.
La température minimale d'inflammation du nuage (également appelée TMI) est la température la plus basse qui, selon certaines méthodes de test, peut faire exploser un mélange combustible air. Tmin peut être utilisée très directement pour définir la
température maximale admissible d'objets pouvant se trouver dans une atmosphère explosive. La variation de Tmin reste peu
importante. Elle se trouve souvent aux alentours de 400-500 °C.
Dans le cas des gaz , on utilise souvent le “groupe gaz”. C'est une valeur pratique indiquant quelle largeur une fente peut avoir
pour contenir les flammes (dans une armoire résistant à la pression). Cette valeur est fortement liée à la valeur Emin.
Pression d'explosion maximale et vitesse d'augmentation de pression maximale
La pression d'explosion maximale (Pmax) est la pression la plus élevée atteinte par l'explosion d'un mélange de concentration
optimale dans un récipient fermé. La vitesse d'augmentation de pression maximale (dp/dtmax.) est la valeur maximale de la
vitesse de l'augmentation de la pression de l'explosion d'un mélange de concentration optimale dans un récipient fermé.
La détermination de ces valeurs doit être faite en utilisant des méthodes de test standardisées.
Important :
Si la vitesse d'augmentation de pression maximale (dp/dtmax) d'une poudre est déterminée dans un récipient standardisé
d'un mètre cube selon des procédures de test conventionnelles, cette valeur peut être considérée comme identique à ladite
“constante d'explosion de poussière” Kst. Cette vitesse maximale d'augmentation de pression ou “valeur Kst” est une indication de l'intensité de l'explosion et définit également la vitesse à laquelle il faut intervenir pour pouvoir évacuer l'explosion par évent (décharge de l'explosion) ou l'étouffer (suppression de l'explosion). A l'aide de cette “constante d'explosion
de poussière”, la poussière peut être répartie en quatre classes d'explosion, comme indiqué dans le tableau I.
Classe
de poussière
Constante d'explosion
de poussière
Examples
Kst en bar.m/s
St 0
Kst = 0
Ciment, craie, sable, cendres, aérosol, sels
St 1
0 < Kst ≤ 200
Farine, poussière de touraille, la plupart des amidons de maïs,
poussière de sucre, la plupart des poussières de bois, poussière de
soufre, de charbon, de PVC et de "carbone noir"
St 2
201 < Kst ≤ 300
Un seul amidon de maïs, poussière de bois de hêtre, de résine époxydique,
de méthylcellulose, de paraformaldéhyde, certains pigments, arômes en
poudre et vitamines
St 3
Kst > 301
Poussière d'aluminium, de magnésium, de phosphore rouge et
d'anthraquinone
Tableau I : Répartition des poussières dangereuses à l'explosion
Par analogie avec la valeur Kst, il existe pour les gaz la valeur Kg. Mais elle est beaucoup moins utilisée. La vitesse d'une
explosion de gaz est souvent mesurée par la vitesse des flammes, qui est naturellement cohérente par rapport à Kg.
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NOTICE EXPLICATIVE CONCERNANT LA PROTECTION CONTRE LES EXPLOSIONS
Emin et Tmin définissent ensemble la sensibilité du mélange, par exemple à des étincelles provenant de coups ou de friction.
Il existe des graphiques indiquant si un certain type d'étincelle est dangereux en fonction d'Emin et Tmin.
Couches de poussière
Des couches de poussière ne peuvent pas exploser : une explosion ne se produit que dans le cas d'un nuage de poussière. Mais
une couche de poussière peut facilement être entraînée en un tourbillon et former un nuage de poussière, elle constitue donc
un nuage "potentiel". C'est pourquoi il est important de connaître le comportement d'une couche de poussière. A cette fin,
il existe deux nombres bien spécifiés.
La température à incandescence ou température minimale d'inflammation (Tcouche) d'une couche de poussière est la température la plus basse d'une surface (chauffée librement ) à laquelle s' enflamme une couche de poussière d'une certaine épaisseur (standard de 5 mm). Un feu couvant peut devenir d'un rouge incandescent mais aussi éclater en un incendie violent avec
des flammes. Dans les deux cas, un feu couvert peut déclencher une explosion.
La constante de combustion (CC où GC) d'une poudre est définie en fonction du comportement d'un incendie observé d'une
couche de cette poudre et donne un aperçu de la facilité et de la vitesse à laquelle une couche de poussière enflammée se propage sous la forme d'un feu couvant ou d'un feu incandescent.
Comportement observé
Groupe de combustion
La poussière ne s'enflamme pas.
GC 1
La poussière s'enflamme mais s'éteint vite
GC 2
La poussière s'enflamme et forme un feu couvant local mais ne se propage pas
GC 3
Propagation d'un feu couvant
GC 4
Propagation d'un feu ouvert avec des flammes
GC 5
Incendie explosif et propagation
GC 6
3. PREVENTION
3.1. MÉLANGES
Le meilleur moyen d'éviter les explosions est d'éviter les mélanges qui risquent d'exploser. Quelques points d'importance :
• Le choix des produits (Est-il nécessaire d'utiliser un gaz ou une poudre explosive ? N'y a-t-il pas de possibilité plus sûre ?)
• Bien étancher les équipements (pour éviter des fuites) et, en association avec cette mesure :
• Inspection et entretien doivent être réguliers.
• Une légère sous pression permanente des équipements peut également éviter des fuites vers l'extérieur, surtout
en cas de poussière.
• En cas de petites fuites de gaz régulières, une bonne ventilation est primordiale.
• En cas de fuites de poussière, la ventilation est moins importante. Il faut nettoyer régulièrement (passer l'aspirateur).
Malgré tout, les mélanges explosifs ne peuvent pas toujours être évités. On pense aux équipements qui, du fait de leur processus de production, contiennent nécessairement des concentrations dangereuses, et également aux risques de fuites des joints,
presque inévitables.
Pour cette raison, on classe habituellement les phases d'un processus en différentes zones en fonction du danger qu'elles
représentent. Pour de plus amples informations sur la classification des zones, consultez la Directive Pratique Néerlandaise
NPR 7910 (également très utilisée à l'étranger). Le tome 1 traite de la classification des zones pour le gaz et le tome 2 de la
classification des zones pour la poussière. Nous nous contenterons ici d'en énoncer brièvement les principes.
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Zone 0
Dans une zone 0, la présence de mélanges de gaz explosifs est courante. Normalement, il n'y a de zone 0 qu'à l'intérieur de
certains appareils du processus. Remarque : dans une conduite de gaz, on ne parle pas de zone 0. Dans cette conduite, il n'y
a que du gaz, sans air, donc pas de mélange dangereux.
Zone 1
Dans une zone 1, il y a souvent un mélange de gaz explosif. Pensez par exemple à l'espace autour des trappes de visite qui
sont régulièrement ouvertes.
Zone 2
Dans une zone 2, la présence d'un mélange de gaz explosif est plutôt rare, mais elle ne peut pas être complètement exclue
(sinon on parlerait d'un espace non zoné). Un exemple : l'espace immédiatement autour d'un joint susceptible de présenter des
fuites.
Il est clair que la nature et les dimensions de la zone dépendent de divers facteurs :
• la puissance de la source (selon qu'il s'agit d'une petite ou d'une importante fuite de gaz) ;
• la localisation à l'intérieur ou à l'extérieur (à l'intérieur, il y aura accumulation du gaz qui s'est échappé) ;
Par analogie avec le gaz, pour la poussière il y a les zones 20, 21 en 22. Les définitions sont plus ou moins analogues, sous
réserve de la présence de couches de poussière qui pourraient être entraînées en tourbillon :
• S'il y a des couches de poussière pratiquement continues, on parle d'une zone 21 ;
• S'il y a régulièrement des couches de poussière, on parle d'une zone 22.
Dans le cas d'une classification des zones de poussière, ce n'est pas la ventilation qui est importante, mais bien le degré de
nettoyage.
L'exécution d'une classification des zones de gaz est bien différente d'une classification des zones de poussière. Dans le cas du
gaz, divers calculs doivent être faits (quelle est la puissance de la source et quel est le degré de ventilation) alors qu'une classification des zones de poussière se fait surtout au coup d'œil : "Ici, c'est relativement poussiéreux, par conséquent zone 22".
La classification des zones de gaz et de poussière définira les mesures à prendre pour éviter des sources d'inflammation.
3.2. SOURCES D'INFLAMMATION
Il n'est pas possible de traiter ici toutes les sources d'inflammation possibles. Nous ne relèverons que les plus importantes.
3.2.1. L' Equipement électrique
Depuis longtemps déjà, principalement dans le domaine de la pétrochimie, on utilise des équipements appelés Ex dans une
zone dangereuse. Eexd, Eexe, Eexi, Eexp, etc. en sont des exemples bien connus.
Appareil électrique non Ex
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NOTICE EXPLICATIVE CONCERNANT LA PROTECTION CONTRE LES EXPLOSIONS
• la ventilation éventuelle.
D'après la législation ATEX, l'appareillage doit être réparti en catégories. En fonction de la zone, il convient d'utiliser un appareillage spécifique.
Remarque : Cette répartition en catégories est non seulement valable pour l'appareillage électrique, mais également pour l'appareillage mécanique.
Produit :
gaz/vapeur
Produit :
poussière
Degré des risques
Catégorie d'appareillage exigée
Zone 0
Zone 20
présence d'une atmosphère explosive
en permanence, fréquemment ou
pendant de longues périodes
Catégorie 1
Zone 1
Zone 21
présence d'une atmosphère
occasionnellement explosive
en fonctionnement normal
Catégorie 2
Zone 2
Zone 22
présence d'une atmosphère non
susceptible d'explosion en fonctionnement normal ou seulement pendant
une courte durée
Catégorie 3
Tableau II : Zones de danger et catégories
Pour les équipements électriques destinés à être utilisés en atmosphère explosible (gaz), cette approche existe depuis des
années. Dans le cadre d'ATEX, la majeure partie des normes existantes a été transformée en normes européennes sans
changement important du contenu.
Norme
Mode de protection
Code
EN 50 014
Règles générales
EN 50 015
Immersion dans l'huile
0
EN 50 016
Surpression interne
p
EN 50 017
Remplissage pulvérulent
q
EN 50 018
Enveloppe antidéflagrante
d
EN 50 019
Sécurité augmentée
e
EN 50 020
Sécurité intrinsèque
i
EN 50 039
Sécurité intrinsèque, système
i sys
EN 50 021
Mode de protection « n » Catégorie 3G
n
EN 50 028
Encapsulée
m
EN 50 284
Matériel de catégorie 1 G
Tableau III : Equipement électrique "Gaz-Ex" : construction et tests
Pour les poussières, cette approche est encore relativement récente. Par analogie avec la situation de "Gaz Ex", on essaye de
rédiger des normes pour les équipements "Poussière Ex". Pour la plupart, ces normes ne sont pas encore des normes EN,
mais des normes IEC qui seront transformées en normes EN dans les années à venir.
IEC ancienne version IEC nouvelle version EN ancienne version EN nouvelle version Dénomination
61241-0
61241-1-1
61241-1
Code
Règles générales
EN 50281-1-1
61241-1
Protection par
tD
enveloppe
61241-4
61241-2
Surpression interne pD
61241-11
Sécurité intrinsèque iD
61241-18
Encapsulée
mD
8
Tableau IV : 'Poussière Ex' Equipements électriques : construction et tests
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Dans le passé, quand la norme "Poussière Ex" n'existait pas encore, on n’utilisait pas n'importe quel appareillage en atmosphère poussiéreuse. La protection utilisée à cette époque consistait en une “protection par enveloppement”, pour reprendre la
dénomination actuelle. Dans cette situation, le degré de protection IP et la classe de température corrects de l'appareil ou du
système en question sont importants :
• Le degré de protection IP (en pratique dans la plupart des cas IP 54 ou IP 65) signifie que l'appareil est quasi ou même complètement hermétique. Comme la poussière ne peut pas entrer dans l'appareil, les étincelles à l'intérieur de l'appareil ne peuvent pas provoquer d'explosion de poussière.
• Les classes de température indiquent que la température des éléments de l'équipement en question, pouvant être atteinte
par une atmosphère explosive, ne peut pas dépasser la valeur définie. On évite ainsi que la surface chaude agisse comme
une source d'inflammation. Important : la limite de la température doit être respectée, selon la catégorie, non seulement
pendant le fonctionnement normal, mais aussi dans des situations de défaillance. En pratique, cela signifie souvent une surveillance continuelle de la température qui, en cas de température trop élevée, arrête l'appareil en cause.
T-Class
Température
Premier chiffre : objets et poussière
Deuxième chiffre : eau
T1
450 °C
0 aucune protection
0 aucune protection
T2
300 °C
1 objet > 50 mm
1 gouttes d'eau, verticales
T3
200 °C
2 objets > 12 mm
2 gouttes d'eau, 75-90°
T4
135 °C
3 objets > 2,5 mm
3 eau en pluie
T5
100 °C
4 objets > 1 mm
4 projection d'eau
T6
85 °C
5 poussière : pénétration nuisible
5 jets d'eau
6 poussière : complètement fermé,
6 comme sur le pont d'un navire
Tableau V: Classes de température
pas de pénétration
7 effets d'immersion
8 immersion bien définie
Tableau VI: Degré de protection (Code IP)
3.2.2. Equipement mécanique
Dans le cadre de la directive ATEX, il a tout récemment été manifesté l'exigence de
traiter dès maintenant les équipements mécaniques en respectant les mêmes conditions que celles imposées aux équipements électriques. Ces équipements doivent
donc également être certifiés pour une certaine catégorie (voir aussi le tableau II)
fonction de la zone dans laquelle ils sont utilisés. Nous prendrons pour exemple des
appareils tels que des dispositifs de traction et des pompes. Le tableau VII donne un
aperçu des diverses normes (dont quelques-unes ne sont encore que des projets).
EN 13463
Mode de protection
Codes
Avec une porte ouverte, même une armoire IP 65
n'est pas étanche à la poussière !
1
Règles générales et exigences
2
Coffret à respiration limitée
fr
3
Coffret antidéflagrant
d
4
Sécurité intrinsèque
i
5
Sûr de par sa construction
c
6
Maîtrise de sources d'inflammation
b
7
Protection par surpression
p
8
Protection par submersion
k
Tableau VII: Equipements mécaniques ‘Ex' : construction et test
Formation d’étincelles méchaniques
Pour l'appareillage mécanique, il sera aussi souvent nécessaire d'évaluer dans quelle mesure les pièces en mouvement d'un
processus ou d'un appareil (un mélangeur, mais p.ex. aussi un broyeur) sont des sources potentielles d'incendie. En cas de
nécessité, il est conseillé de contacter un spécialiste. Des sources d'inflammation peuvent aussi apparaître pendant des travaux
mécaniques comme le forage ou la mouture. Dans ces situations, il convient essentiellement de réduire les risques éventuels
en prenant les mesures adéquates.
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NOTICE EXPLICATIVE CONCERNANT LA PROTECTION CONTRE LES EXPLOSIONS
Le tableau V donne la répartition en classes de température. Le tableau VI donne un aperçu des degrés de protection (Code IPxx).
3.2.3. L'électricité statique
L'électricité statique est souvent le résultat d'une friction : prenons pour exemple le transport pneumatique de poudres (non
conductrices) à travers des conduits en métal. De même, le déroulement rapide de feuilles en plastique, ou le vidage rapide
d'un sac en plastique, peut engendrer des charges électrostatiques considérables.
Dès qu'il y a charge électrique, une décharge peut suivre. L'énergie qui l'accompagne peut provoquer une explosion. Il existe
diverses sortes de décharges électrostatiques, chacune ayant un niveau d'énergie très différent :
1. Décharge de foudre : d'un nuage chargé vers la terre. La foudre contient énormément d'énergie. Elle peut très facilement
enflammer un environnement explosif. Prévention : un paratonnerre de qualité.
2. Décharge d'étincelles : se produit quand deux objets conductibles, dont l'un est chargé, viennent tout près l'un de l'autre.
L'énergie dépend fortement de la taille de l'objet : un camion citerne chargé qui se décharge peut générer une étincelle très
forte. C'est dangereux pour la plupart des gaz et des matières solides. Une attache chargée ne représente qu'un très faible
danger. Prévention : assurez-vous que tous les conductibles sont bien reliés les uns aux autres et à la terre. Exemple : câbles
de terre à travers les brides.
3. Décharge en aigrette : se produit lors d'une décharge d'une feuille en une matière synthétique (plastique ou tissu).
En général, elle s'accompagne de crépitements. Elle est certes réellement dangereuse pour la plupart des gaz, mais il n'en
est rien pour la plupart des poussières. Prévention : évitez l'utilisation de feuilles non conductrices.
4. Décharge rampante : décharge extrêmement dangereuse, d'une capacité d'énergie dépassant 1000 mJ. On la trouve
surtout dans les installations de transport pneumatique. Elle est provoquée par des conduites flexibles non conductrices.
Seule solution satisfaisante : utiliser des conduites flexibles antistatiques. Remarque : une conduite flexible munie d'une
spirale en métal, même si cette dernière est mise à la terre, n'est en général pas antistatique.
5. Décharge corona : se produit surtout autour de pointes en métal très fortement chargées. La décharge corona n'a qu'une
capacité d'énergie très basse. C'est pourquoi, en général, elle n'est pas dangereuse.
6. Décharge de cône : type de décharge pouvant se produire lorsqu'une poudre très peu conductible est transportée par
transport pneumatique vers un silo. C'est une sorte de décharge de la poudre chargée vers la paroi du silo. Cette décharge
peut parfois être dangereuse. Prévention : éviter le transport pneumatique ou prévoir des silos de plus petit diamètre.
Prise de vue d'une décharge rampante (avec accord de Ciba Geigy AG, Basel)
3.2.4. Autres sources d'inflammation (spontanée)
Mises à part les sources d'inflammation déjà mentionnées, il en existe encore beaucoup d'autres. Mentionnons par exemple :
• le feu ou les surfaces chauffées par soudage, meulage, etc. ; à prévenir par une bonne politique de formation et d'attribution
d'autorisation,
• les dépôts de produits qui commencent à couver ou s'échauffer ; souvent provoqués par des impuretés dans le produit ou
par un stockage prolongé,
• les étincelles ou les surfaces chauffées à cause d'un frottement de l'équipement,
• les courants vagabonds suite à des travaux de soudage dans les environs,
• la compression soudaine d'un mélange explosif (principe du moteur diesel).
Il est souvent très difficile d'éliminer à coup sûr toutes les sources d'inflammation, en particulier en ce qui concerne les risques
d'explosion de poussière. Par exemple, le moulage de grain produit une poudre très fine. Qu'un petit caillou ou une petite pièce de
métal entre dans le moulin avec le grain, il se produira une gerbe d'étincelles et certaines surfaces seront éventuellement surchauffées. Ce risque peut être réduit en plaçant des séparateurs de pierres et de métaux, mais jamais complètement éliminé.
Si les risques s'avèrent inacceptables, des mesures pour limiter les conséquences d'une explosion doivent être prises.
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4. MESURES RESTRICTIVES
Remarque préliminaire importante : ces mesures curatives ne peuvent jamais remplacer les mesures préventives. Il faut
toujours commencer par essayer d'empêcher une explosion en évitant des mélanges explosifs dangereux ou des sources d'inflammation. Ce n'est que lorsque la prévention ne peut pas être garantie à cause de la nature même des procédés qu'il convient
d'envisager des mesures complémentaires.
Les mesures restrictives peuvent être réparties en deux groupes :
1. Les mesures pour empêcher la propagation des explosions, par exemple à travers les conduites vers les équipements
adjacents. Ce sont des mesures dites "de compartimentage".
2. Les mesures destinées à empêcher l'écroulement de l'équipement à la suite d'une explosion dans un certain volume.
Ces mesures peuvent, selon la technique de protection choisie, être réparties comme suit :
• Construction résistant à l'explosion
• Décharge d'explosion
• Suppression d'explosion
4.1. LE COMPARTIMENTAGE
4.1.1. Avertissements
L'idée reçue précisant qu'il suffit de protéger les divers équipements contre les explosions par des évents et que les mesures
de compartimentage sont superflues est encore trop tenace.
Une explosion est un phénomène dynamique s'accompagnant d'une augmentation de pression très rapide. Par conséquent,
même si l'on crée une ouverture (par exemple pour une décharge de pression d'explosion) il subsiste toujours une surpression
résiduelle considérable qui a tendance à se propager dans toutes les directions. Dans le cas des explosions éventées,
non seulement il y a jet de flammes à travers l'ouverture de décharge, mais dans la plupart des cas il y a également jet de flammes à travers toutes les conduites raccordées.
Deuxième idée reçue : dans la plupart des cas, une explosion ne court pas contre le courant d'air. Dans des conduites
d'aspiration, par exemple, des vitesses d'air de 20 m/s sont aisément atteintes. La vitesse des flammes d'une explosion de gaz
ou de poussière n'est le plus souvent que de quelques mètres par seconde. On en arrive aisément à la conclusion
erronée que l'explosion dans un filtre ne se retournera pas dans une conduite d'aspiration. Il faut songer au fait qu'une explosion, même dans le cas d'une chute de pression, provoque une surpression considérable dans le filtre. Par conséquent,
l'air n'est plus aspiré vers le filtre, mais insufflé dans la conduite. Le jet de flammes de l'explosion n'a donc aucun besoin de
“nager à contre courant”, il lui suffit de le suivre.
On entend aussi parfois dire qu'il n'y a pas, ou très peu, de risques de propagation du feu si la concentration de combustible
dans les conduites raccordées est suffisamment faible. C'est faux. Suite à une explosion dans un réservoir, un mélange
combustible/air est soufflé dans les conduites raccordées avant que le jet de flammes n'arrive. Des dépôts de poussière dans
les conduites sont facilement entraînés en tourbillon par l'explosion.
Enfin, le -faux- raisonnement suivant s'entend encore souvent :
Le compartimentage est une mesure assez coûteuse. Le risque d'une explosion est d'ordinaire relativement faible. Si tous les
équipements ont été protégés contre les effets d'une explosion, le compartimentage est donc superflu. Le risque de propagation vers les autres équipements est acceptable car ces autres équipements sont également protégés. Voilà encore
une argumentation complètement fausse. En effet, une explosion, en se propageant d'un compartiment à l'autre, a tendance à
s'intensifier. Ce phénomène est parfaitement visible sur l'illustration suivante.
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NOTICE EXPLICATIVE CONCERNANT LA PROTECTION CONTRE LES EXPLOSIONS
Les différentes techniques seront traitées ci-après l'une après l'autre. Pour chaque technique, et les éléments qu'il est possible
d'utiliser, nous mentionnerons toujours brièvement les possibilités et des limites d'application.
conduite A-B
réservoir
réservoir
A
B
Explication :
• En cas d'explosion dans un réservoir A, la pression dans le réservoir A augmente.
• Comme la vitesse de propagation de la surpression (égale à la vitesse du son - 340 m/s.) dépasse largement la vitesse de
propagation des flammes, la pression dans le réservoir B augmente également avant l'arrivée du front de flammes.
• Par la suite, le jet de flammes provenant du réservoir A arrive dans la conduite de liaison.
• Une flamme dans une conduite a toujours tendance à accélérer.
• Quand la flamme arrive dans le réservoir B, la vitesse de la flamme a donc fortement augmentée. De plus, le réservoir B
présentait déjà une surpression initiale considérable.
• Résultat : une explosion très violente dans le réservoir B, dans lequel la vitesse et la surpression maximale de l'explosion
sont (beaucoup) plus élevées que dans le réservoir A.
C'est pourquoi le compartimentage est en général toujours nécessaire. Il existe cependant des exceptions à cette règle :
• si la conduite de liaison aboutit à un environnement sûr : par exemple la conduite d'arrivée d'air d'un broyeur mélangeur, qui
aspire l'air à partir d'un endroit sûr à l'extérieur,
• si le diamètre de la conduite de liaison est si petit qu'une accélération des flammes suite au refroidissement est inconcevable : par exemple des tubes de quelques millimètres de diamètre arrêtent souvent une explosion de poussière et ne provoquent pas d'accélération importante des flammes,
• si la conduite est équipée d'évents placés à des distances régulières le long de la conduite : les évents empêchent les surpressions majeures et les accélérations considérables de jet de flammes,
• si la conception de la protection du deuxième réservoir tient compte de l'accélération possible de l'explosion.
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4.1.2. Systèmes passifs
Des systèmes passifs sont des systèmes fonctionnant de façon autonome : la détection et les contrôles externes sont superflus.
Pare-flammes
On emploie souvent des pare-flammes pour éviter la propagation d'une explosion de gaz. Un pare-flamme est en fait une grille
à mailles très fines. Les passages dans la grille sont tellement fins que la flamme s'éteindra par refroidissement au contact de
la paroi.
Les pare-flammes ne peuvent évidemment être utilisés qu'avec de l'air propre. S'il y a de la poussière ou des gouttelettes,
les pare-flammes s'encrasseront vite et se boucheront.
Écluse rotative
Les écluses rotatives (alvéolaires) sont largement appliquées dans les systèmes de transport de poudre. Une écluse fonctionnelle, résistante aux explosions, peut également être utilisée pour le compartimentage d'une explosion.
Écluses
Vis
Pendant le transport d'un produit, si une vis est totalement plein de produit, aucune explosion n'est à craindre.
Si par contre la vis tourne à vide, ou s'il y a un espace vide au-dessus d'elle, un passage d'explosion est possible. Les vis peuvent être spécialement adaptées pour éviter la propagation d'une explosion.
Cheminée d'expansion
Les cheminées d'expansion (ou déviateurs d'explosion) s'appliquent surtout sur l'entrée des filtres dépoussiéreurs. Dans une
cheminée d'expansion, la direction du courant d'air est inversée à 180°. Le dessus de la cheminée d'expansion est fermé avec
un élément qui peut aisément s'ouvrir. De ce fait, le jet de flammes de l'explosion sortira par l'ouverture créée au lieu de se
retourner de 180° et de suivre la conduite.
Vanne Ventex
Le fonctionnement d'une vanne Ventex peut être comparé à celui d'une vanne anti-retour. La conduite contient un corps en
forme de boule aplatie monté sur un arbre longitudinal et maintenu en place par un ressort. Lors d'une explosion, ce corps est
poussé dans la direction de l'explosion par la combinaison de la pression d'explosion et du courant d'air accru. De ce fait,
la conduite se ferme complètement. Les vannes Ventex sont surtout appliquées dans des conduites relativement propres,
par exemple dans la sortie d'air propre d'un filtre ou dans la ligne d'aspiration d'air d'un broyeur.
Vanne anti-retour Ventex
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NOTICE EXPLICATIVE CONCERNANT LA PROTECTION CONTRE LES EXPLOSIONS
Lorsqu'une alvéolaire ne convient pas, (p.ex. pour des produits collants ou par manque de place), on peut utiliser deux vannes
guillotines, l'une en dessous de l'autre. Les vannes s'ouvrent alternativement afin de transporter le produit. Il est
naturellement très important que la seconde vanne ne s'ouvre qu'au moment où la première est complètement fermée.
4.1.3. Systèmes actifs
Dans le cas des systèmes actifs, l'explosion est détectée sur la base de la pression ou par détection optique. Puis la barrière
est déclenchée à l'aide d'une unité de contrôle.
Détection
Actuellement, les discussions portant sur la technique de détection la plus appropriée vont bon train.
• La détection de pression est relativement insensible aux encrassements. L'inconvénient de la détection de pression est que,
dans le cas d'une explosion très faible, la détection ne se fait que très tardivement. Il est probable qu'à ce moment-là le jet
de flammes ait déjà dépassé la barrière.
• La détection optique ne présente pas cet inconvénient. Elle s'installe dans la plupart des cas sur la conduite même. On est
donc sûr de détecter l'explosion lorsqu'elle franchit le détecteur, même si elle est très faible. Un inconvénient de la détection
optique est qu'elle est très vulnérable à l'encrassement. Certains détecteurs peuvent fonctionner même à travers quelques
millimètres de produit, pourvu que ce produit n'absorbe pas trop la lumière (pas de produit noir). On peut éventuellement
conserver le détecteur propre à l'aide d'un rinçage continu à l'air comprimé.
Vannes de fermeture rapide
Pour arrêter une explosion, on peut appliquer une vanne de fermeture rapide. On connaît les vannes guillotines et leur temps
de fermeture inférieur à 50 ms. Outre celles-ci, il existe maintenant d'autres vannes à fermeture rapide, telles les vannes
sphériques et les vannes papillons.
Leur application la plus significative s'effectue dans les conduites de transport pneumatique ou dans des systèmes
d'aspiration présentant une assez forte charge de poussière.
Vanne guillotine à fermeture rapide
Barrière chimique
En alternative à la vanne à fermeture rapide, on peut placer une barrière dite chimique. Une grande quantité de produit
extincteur (dans la plupart des cas de la poudre extinctrice) est introduite localement dans la conduite. Une telle barrière de
poudre extinctrice arrête le jet de flammes de l'explosion mais laisse passer la pression.
Les barrières chimiques s'appliquent souvent en combinaison avec un système de suppression d'explosion. Malgré tout,
elles constituent souvent une solution de remplacement (moins chère) des vannes à fermeture rapide, surtout pour les conduites à grand diamètre.
En général, les barrières chimiques ne peuvent pas être appliquées en combinaison avec une construction résistant aux explosions.
4.1.4. Positionnement
Le positionnement correct est d'une importance primordiale pour les systèmes actifs : quelle est la distance nécessaire entre
le détecteur et la barrière pour être certain que la barrière se déclenche à temps, sans courir le risque qu'une accélération des
flammes puisse provoquer des détonations.
Dans la plupart des cas, cette distance est choisie en partant de données de tests. Un problème pourrait être que, dans ces
tests, on parle le plus souvent d'explosions fortes, alors qu'en pratique on rencontre beaucoup d'explosions faibles. En particulier dans le cas de la détection de pression, cette détection risque d'être très tardive.
On peut cependant définir la position exacte en calculant les accélérations possibles dans les conduites en fonction du temps
de ralenti du système. Pour cela, il faut évidemment disposer du savoir-faire et de l'expérience nécessaires.
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4.2. CONSTRUCTION RÉSISTANT AUX EXPLOSIONS
Le principe d'une construction résistant aux explosions est simple : l'installation à protéger est conçue en tenant compte de la
pression maximale d'explosion à laquelle on peut s'attendre. (En pratique, cette pression se situe autour des 10 bars.)
Il existe des pressions de conception plus basses : en appliquant les techniques de décharge ou de suppression, l'équipement
doit toujours être capable de résister à la pression d'explosion réduite. En pratique, on fait la différence entre une construction
résistant aux explosions et une construction résistant au choc de l'explosion. Tout dépend si on accepte ou non des déformations
permanentes de l'équipement.
4.3. DÉCHARGE DE LA PRESSION D'EXPLOSION
C'est sans doute la technique la plus appliquée, surtout en cas d'explosion de poussière, pour limiter les conséquences d'une
explosion.
Dans ce cas, l'appareil à protéger est muni d'un ou de plusieurs éléments faibles (des disques de rupture ou des panneaux de décharge
d'explosion) qui s'ouvrent sous une pression faible. De cette manière, la pression dans l'équipement à protéger reste limitée.
• En cas de décharge, l'explosion n'est pas éteinte. Ces effets se déplacent seulement vers l'extérieur. Devant l'ouverture de
décharge, il faut bien tenir compte des ondes de choc et des jets de flammes assez importants. Il est donc d'une importance
primordiale de toujours décharger dans une direction sûre et jamais à l'intérieur d'un bâtiment.
• Il existe toutes sortes d'éléments de décharge, comme des disques de rupture, des portes de décharge et aussi des systèmes avec pare-flammes intégrés qui, dans certaines circonstances, peuvent être utilisés à l'intérieur. Ils ont tous leurs avantages et leurs inconvénients.
• Il y a des normes européennes en préparation pour le calcul de la surface de décharge nécessaire dans une situation
concrète. Pour la poussière, cette norme suit d'assez près la norme allemande VDI 3673. (actuellement la plus appliquée).
Test de décharge d'une explosion dans un volume de 250m3 (Suisse)
Suppression d'explosion
4.4. SUPPRESSION D'EXPLOSION
Dans le cas de la suppression d'une explosion, l'explosion est détectée à un stade très précoce. La détection est suivie de
l'injection immédiate d'un agent extincteur. Pour ces détecteurs, les mêmes remarques que pour les systèmes de protection
actifs sont d'application.
Dans le passé, on employait souvent du halon comme agent extincteur. Aujourd'hui, on utilise surtout des poudres extinctrices.
Parfois, on utilise aussi de l'eau ou de la vapeur.
L'avantage de la suppression d'explosion par rapport à la décharge d'explosion est qu'elle peut se faire à l'intérieur d'un
bâtiment. Ainsi n'y a-t-il plus de dégât extérieur. En outre, on choisit souvent la suppression d'explosion parce qu'avec ce
système, il n'y a dans la plupart des cas ni reprise de feu après extinction, ni dégât notable sur l'équipement, ce dernier peut
donc redémarrer très vite.
15
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NOTICE EXPLICATIVE CONCERNANT LA PROTECTION CONTRE LES EXPLOSIONS
Quelques remarques:
5. DIRECTIVES ATEX
Il y a deux directives ATEX bien distinctes, avec des antécédents et des groupes cibles très différents. Chacune d'elles sera
traitée à part.
5.1. DIRECTIVE 94/9/CE : ATEX 95
Cette directive atteste de la volonté de réduire à un minimum les obstacles commerciaux en Europe. Dans le passé, il arrivait
souvent que du matériel Ex certifié dans un pays soit refusé dans un autre. ATEX 95 est là pour contrecarrer cette situation.
L'équipement ATEX 95 certifié dans un pays européen doit être accepté dans tous les autres pays européens.
La directive sert en premier lieu les fabricants désirant commercialiser leur appareillage.
La directive fait une distinction entre l'appareillage visé au montage dans un environnement explosif et les systèmes de
protection.
L'appareillage comprend toujours l'appareillage électrique “Ex”, et dorénavant il comprend en plus explicitement l'appareillage
mécanique. Comme indiqué dans le paragraphe 3.2.1, l'appareillage est subdivisé en catégories. Selon la catégorie, les
exigences sont plus ou moins lourdes.
• La catégorie 1 est la classe la plus lourde. L'appareillage de cette catégorie peut être placé dans un environnement dans
lequel on trouve pratiquement continuellement un mélange explosif : zone 0 ou 20. (Il va de soi que cet appareillage peut
aussi être placé dans les autres zones). C'est pourquoi les sources d’inflammation doivent être évités même dans des situations de défaillance extrême. L'appareillage de la catégorie 1 doit être certifié par des institutions spécialement consacrées
à cette fin, les institutions appelées organismes notifiés.
• La catégorie 2 est destinée aux zones 1 ou 21. Ici, les exigences sont moins lourdes. Pour l'appareillage électrique, la certification doit toujours être exécutée par un "organisme notifié". Pour l'appareillage mécanique, il suffit que le fabricant fasse
la certification, mais il faut toujours déposer le dossier auprès d'un "organisme notifié".
• La catégorie 3 est réservée à la zone la plus légère : 2 ou 22. Ici, il suffit de prouver que, pendant le fonctionnement normal,
il n'y a pas de source d'inflammation. Le fabricant peut certifier lui-même sans intervention d'un "organisme notifié".
On désigne par systèmes de protection les divers systèmes tels qu'ils ont été traités dans le chapitre précédent :
pare-flammes, vannes guillotines, panneaux de décharge, suppression d'explosion. Avant mise sur le marché, cet appareillage
doit également être certifié. On fait surtout attention au bon fonctionnement du dispositif d'arrêt d'incendie ou de décharge
d'explosion, ainsi qu'à la fiabilité de l'appareillage. Par rapport à ces points aussi, ATEX 95 prescrit des règles de base qui feront
l'objet de nouvelles normes, actuellement en cours d'élaboration.
5.2. DIRECTIVE 1999/92/CE : ATEX 137
5.2.1. Contexte
La directive 1999/92/CE, mieux connue sous le nom ATEX 137, a pour sous-titre :
Les prescriptions minimales visant à améliorer la protection en matière de sécurité et de santé des travailleurs susceptibles
d’être exposés au risque d’atmosphères explosives.
Il s'agit d'une directive dite minimale. Dans le cadre de la conversion en loi nationale, tous les Etats membres européens
peuvent donc durcir les règles, mais jamais les affaiblir.
5.2.2. Groupe Cible
En haut de la section II (après les “dispositions générales” en 1 et avant les “dispositions diverses” en III), on trouve : “obligations de l'employeur”, ce qui est en fait le point essentiel de la directive. La directive ne s'adresse donc ni aux fabricants, ni aux
fournisseurs d'appareillage, mais aux employeurs.
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5.2.3. Contenu
Le contenu des “obligations de l'employeur” se trouve dans l'article 5 :
Dans un lieu de travail, s'il peut exister des atmosphères explosives d'une concentration telle que la santé et la sécurité des
employés ou d'autres personnes puissent être en danger, l'employeur est tenu d'équiper le lieu de travail d'une telle façon qu'on
puisse travailler en sécurité et il doit s'occuper d'une surveillance adéquate.
5.2.4. Document relatif à la protection contre les explosions
Ce document doit permettre de conclure que :
• les risques d'explosion sont déterminés et évalués,
• des mesures adéquates sont prises afin d'atteindre l'objectif de la directive,
• une classification des emplacements de poussière en zones est exécutée,
• les endroits dans lesquels les règles minimales sont d'application (selon annexe II de la directive) sont déterminés,
• les emplacements, les moyens de travail et les dispositifs d'alarme sont correctement conçus, maniés et
entretenus.
L'annexe II mentionnée au point 4 contient en résumé les règles minimales suivantes :
• mesures d'organisation,
• formation des employés sur les dangers des explosions,
• instructions écrites, permis de travail,
• mesures de sécurité contre les explosions.
5.2.5. Élaboration dans la pratique
Le document relatif à la protection contre les explosions est un “document vivant” : il convient donc de le modifier en fonction
des adaptations dans les installations. L'élaboration de ce document n'est par conséquent pas un travail unique mais un travail
continu et sans fin.
Pour les nouvelles installations, l'aspect de la sécurité par rapport aux explosions peut être pris en considération dès le premier
croquis du projet. Mais il faut élaborer un "document relatif à la protection contre les explosions" même pour les installations existantes. Dans la plupart des cas, on procède comme suit :
Point 1. Analyse des risques d'explosion et évaluation
On commence par une description de l'installation, dans laquelle on intègre également les données des processus les
plus importants et les caractéristiques d'explosion des produits concernés.
Sur base de ces données, on procède à une analyse de l'installation :
1) Où les mélanges explosifs et dangereux se trouvent-ils ?
2) Où sont les sources d'inflammation ? De quelle nature sont-elles ?
3) Quel est le déroulement d'une explosion éventuelle ?
4) Quelles en sont les conséquences possibles ?
S'il s'avère que les conséquences d'une explosion éventuelle sont inacceptables, des mesures pour limiter les risques
d'explosion sont proposées et l'analyse est répétée pour vérifier si, une fois ces mesures prises, les risques d'explosion sont acceptables.
Les mesures de limitation des risques d'explosion connaissent, suivant ATEX, un ordre de priorité :
• éviter les mélanges explosifs ;
• éviter les sources d'inflammation ;
• envisager des mesures de limitation des effets si le risque est toujours trop grand.
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NOTICE EXPLICATIVE CONCERNANT LA PROTECTION CONTRE LES EXPLOSIONS
Ce qui précède n'est pas vraiment nouveau : l'employeur a toujours été obligé de protéger ses employés contre les risques. Ce
qui est nouveau, c'est le fait qu'ATEX 137 exige que tout soit enregistré dans un “Document relatif à la protection contre les
explosions” de l'installation.
Point 2. Les mesures suffisent-elles ?
Le point 2 ne peut être complètement finalisé que lorsque toutes les mesures proposées dans le point 1 ont effectivement
été exécutées.
Point 3. Classification en zones "gaz" et "poussière"
La classification en zones signifie que l'espace en question soit subdivisé en zones, en fonction de la présence ou non
d'un mélange explosif. La classification en zones gaz est bien connue depuis longtemps et peut se faire sur la base de
règles bien déterminées. La classification en zones poussière est par contre relativement nouvelle et nécessite une approche bien différente.
Dans le cas d'une classification en zones poussière, il faut tenir compte des dépôts de poussière. Ces dépôts peuvent
être entraînés en tourbillon et former de dangereux nuages, ce qui n'est pas le cas avec le gaz.
Dans le cas d'une classification en zones gaz, il faut surtout “calculer”. Quels sont les débits de fuite ? Quels sont les
moyens de ventilation ? Dans le cas de zones de poussière, il faut surtout "regarder". Où y a-t-il des dépôts de poussière susceptibles de former un nuage dangereux ?
Dans la pratique, cela signifie souvent que, pour soulager une zone de gaz , il faut des mesures comme une aspiration
supplémentaire. Dans le cas d'une zone de poussière cependant, le nettoyage régulier et à fond peut être suffisant.
La directive NPR 7910 des Pays-Bas est souvent utilisée (même à l'étranger) car il s'agit une directive très pratique
pour la définition des zones.
Point 4. Les prescriptions minimales de l'annexe II sont-elles appliquées ?
Ici, les divers points de cette annexe doivent être comparés à la situation réelle : les mesures dans le domaine de
l'organisation (formation du personnel et permis de travail), les mesures de protection prises pour éviter les explosions
(évacuation des produits dangereux, mesures basées sur le produit le plus dangereux, suppression de l'électricité
statique, mise en marche de l'appareillage, minimalisation de l'exposition du personnel aux effets d'une explosion,
alarmes, sorties de secours et plan d'évacuation).
Point 5. Les lieux, les moyens de travail et les installations d'alarme sont-ils bien conçus, installés et entretenus ?
Pour les installations neuves, cela signifie surtout qu'il faut contrôler les certificats : les appareillages positionnés dans
une zone dangereuse doivent être certifiés pour cette zone. Les systèmes de sécurité (disques de rupture, vannes
à fermeture rapide, etc..) doivent également être certifiés. Pour les systèmes existants, une certification n'est pas exigée mais il faut une appréciation d'appropriation.
Il est toutefois d'une grande importance que tous ces appareils et systèmes soient bien installés et entretenus afin de
pouvoir garantir leur bon fonctionnement à long terme.
5.2.6. Délais
Pour les installations neuves, le document doit être prêt avant la mise en service. Pour les installations existantes, ATEX 137
exige que tout soit prêt le 1 juillet 2006.
18
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INDEX
xxxxxxxxxx
1999/92/CE directive
16
94/9/CE directive
16
analyse des risques d'explosion
17
ATEX 137
16
ATEX 95
16
barrière chimique
14
catégorie 1/2/3
8,16
cheminée d'expansion
13
classes de température
9
construction résistant aux explosions
15
décharge corona
10
décharge de cône
10
décharge de foudre
10
décharge de pression d'explosion
15
décharge d'étincelles
10
décharge en aigrette
10
décharge rampante
10
degrés de protection
9
détection
14
document relatif à la protection contre les explosions 17
écluse
13
écluse rotative (alvéolaires)
13
électricité statique
équipement mécanique EX
évaluation des risques d'explosion
explosions chimiques
explosions physiques
gaz Ex
groupes gaz
IPXX
limites d'explosion
NPR 7910
organisme notifié
pare-flammes
poussière Ex
suppression
vannes de fermetures rapide
vanne Ventex
VDI 3673
vis
zone 0/1/2
zone 20/21/22
10
9
17
3
3
8
5
9
4
6
16
13
8
15
14
13
15
13
7
7
ABRÉVIATIONS
b:
maîtrise des sources d'inflammation
CC où GC:
groupe de combustion
c:
sûr de par sa construction
d:
habitacle résistant à l'explosion
dp/dtmax:
vitesse d'augmentation d'explosion
maximale
e:
sécurité augmentée
Emin:
énergie d'inflammation minimale
fr:
habitacle à respiration limitée
i sys:
système sûr intrinsèque
i (EN 13463): inhérent sûr
i (EN 50 020): appareils sûrs intrinsèques
iD:
sécurité intrinsèque
k:
protection par submersion
constante d'explosion de gaz
Kg:
Kst:
constante d'explosion de poussière
LIE:
limite d'explosion inférieure
m:
matériel encapsulé
9
6
9
8,9
5
8
5
9
8
9
8
8
9
5
5
4
8
mD:
EMI:
TMI:
n:
o:
p:
pD:
Pmax:
q:
St 0 - 3:
T1 - 6:
tD:
Tcouche:
Tmin :
LSE:
encapsulé
8
énergie minimale d'inflammation
5
température minimale d'inflammation
du nuage
5
matériel sans étincelle Cat. 3G
8
submersion dans l'huile
8
protection par surpression
8,9
surpression
8
pression d'explosion maximale
recharge de poudre
classe de poussière
classe de température
protection par boîtier
température minimale d'inflammation
de la couche de poussière
température d'inflammation minimale
du nuage
limite d'explosion supérieure LSE
5
8
5
9
8
6
5
4
19
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NOTICE EXPLICATIVE CONCERNANT LA PROTECTION CONTRE LES EXPLOSIONS - INDEX
MOTS