Mener à terme la convergence comptable et prudentielle pour IFRS 9
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Mener à terme la convergence comptable et prudentielle pour IFRS 9
point de vue Mener à terme la convergence comptable et prudentielle pour IFRS 9 Ce point de vue rassemble l’expertise de Sopra Steria Consulting, Sopra Banking Software, et Axway Les établissements bancaires font face depuis les cinq dernières années aux nombreux changements réglementaires visant à renforcer la résilience du secteur. Ces évolutions réglementaires sont accompagnées des demandes accrues tant en termes de reporting que sur la granularité des informations présentées. La nouvelle norme IFRS 9 correspond à une volonté de convergence entre la notion du risque porté par le business model retenu par chaque banque et de nouvelles méthodes de calcul de provision associés à cette déclinaison. Mener à terme la convergence comptable et prudentielle pour IFRS 9 L’application du principe de la « Fair Value » aux positions de trading est souvent considérée comme l’une des causes principales de l’amplification de la crise financière. En obligeant les banques à évaluer tout leur portefeuille de trading sur la base de prix de marché cotés sur des marchés devenus illiquides et donc établis sur un volume de transactions devenu non significatif, les normes IFRS auraient entraîné une dégradation probablement artificielle des résultats et conséquemment des fonds propres. Un mécanisme pro-cyclique aux conséquences majeures se serait alors mis en place, les normes prudentielles Bâle 2 obligeant les banques, d’une part, à céder une partie de leur portefeuille de risque, accélérant la chute des prix, et, d’autre part, à se recapitaliser, le plus souvent avec l’aide de l’État. La crise de confiance qui s’est emparée des marchés financiers et s’est étendue aux entreprises industrielles et commerciales, dont les spreads de crédit ont atteint des niveaux jamais atteints dans l’histoire, porterait ainsi une responsabilité importante dans l’atonie de l’économie réelle. Il convient donc de recommander la suppression du mot « Fair value » du référentiel de la valorisation comptable. Assimilé de manière abusive au prix de marché, son usage laisse penser que toute évaluation non établie sur un prix d’échange serait « wrong » ou « unfair ». Dès lors, dans le souci de transparence si chère aux instances de normalisation, parlons désormais de prix de marché, de prix de modèle, de valeur amortie, de valeur d’entrée, etc. Or, toutes ces estimations de la valeur sont des « fair value » dans leur propre contexte. La mise en place de la norme IFRS 9 s’inscrit dans cette démarche. Elle cherche à classifier l’ensemble des actifs et des passifs d’une banque via le Business Model établi par sa Direction Générale. Elle exige également d’identifier chaque dépréciation, portée par créance, par un calcul désormais statistique et non plus empirique. À travers la nouvelle échéance calendaire de la norme, soit le 1er janvier 2018, les attentes du superviseur structurent ainsi de plus en plus le SI des banques. Celles-ci doivent se préparer aux enjeux de la gestion des données à travers la Gouvernance, les outils, l’agrégation des données et le reporting afin d’améliorer l’image sincère et fidèle des comptes à travers une meilleure lecture des risques, mais aussi d’améliorer la rapidité de disponibilité des informations pour le reporting. La norme demande la réévaluation des différents postes de la banque par le couple « Business model activités » Plus précisément, la norme se constitue de trois phases : nn La phase 1 demande une nouvelle classification et une nouvelle évaluation des actifs, basée sur le découpage en activités exprimé par le business model de la banque nn La phase 2 identifie une nouvelle méthode de dépréciation à appliquer sur l’ensemble des créances nn La phase 3 précise les nouvelles règles à appliquer pour assurer la micro et la macro couverture des instruments financiers. Ces trois phases posent des questions tant normatives qu’opérationnelles : comment classifier les actifs financiers de la banque ? Comment calculer la nouvelle provision Bucket 1 ? Comment définir le nouveau critère de détérioration significative ? Comment absorber la nouvelle volumétrie générée par ces nouvelles provisions ? « Ce projet est jugé du même niveau de complexité qu’IAS ou Solvency 2 » Selon le Center of Financial Professional, le poids du projet IFRS 9 serait aussi lourd pour les banques que le projet global IFRS en 2005. La BCE quant à elle estime qu’une « évolution substantielle des applicatifs comptables est à prévoir » via la création de liens renforcés entre les applicatifs Risques / Gestion, métiers, entités et Groupe pour chaque banque affiliée. De même, ce projet est jugé par de nombreux experts du même niveau de complexité qu’IAS ou Solvency 2. En effet, la mise en conformité IFRS 9 est un projet conséquent à réaliser dans des délais contraints alors que de nombreuses inconnues subsistent sur le périmètre et le contenu de la norme. De plus, le projet n’est pas qu’une simple réforme de comptabilisation : elle implique l’ensemble des métiers de la banque et conduit à un mode de comptabilisation multi-normes (local et IFRS GaaP) avec piste d’audit détaillée associée. Enfin, il génère une nouvelle convergence des SI Risques et Finance pour impacter l’ensemble des applications de production (crédits, provisions, recouvrement) et alimenter les systèmes de synthèse (comptabilité et réglementaire). Les systèmes de production impactés par cette norme comprennent, entre autres, les Risques, les Crédits, les Provisions, le Recouvrement, la Comptabilité et la Compliance (figure 1). Dès lors, des décisions majeures devront être prononcées pour mener à bien la mise en conformité des SI. Il sera tout d’abord nécessaire d’évaluer l’étendue de la migration comptable à réaliser. Ensuite, au vu de l’ensemble des événements constitutifs de cette norme, à savoir l’évolution du Business Model de la banque, son impact sur chacune de ses activités, la reclassification nécessaire de l’ensemble des créances, la nouvelle comptabilisation des provisions, la fourniture en aval de données retraitées pour alimenter les solutions Compliance, la mise en conformité pourra-t-elle s’effectuer par itération du système comptable actuel ? Enfin, l’augmentation prévisible de la durée des temps de traitement quotidiens et mensuels – due à la volumétrie supplémentaire née de la création de nouvelles provisions Bucket 1 et 2 - permettra-t-elle de respecter le chronogramme déjà très contraint des SI des banques ? Mener à terme la convergence comptable et prudentielle pour IFRS 9 Figure 1 : Impacts potentiels sur un modèle (pré-IFRS 9) de SI d’une banque Acquisition Distribution Système Front Retail Octroi de Crédit Accès Target 2 Accès RGV Accès autres systèmes de place Référentiels Structures Production TdC Crédits Provisions Recouvrement Moyens de paiement Gestion portefeuilles Scoring Notation Produits Interprétation comptable Composante interprétation comptable Tiers Synthèse Pilotage Comptabilité Base Inventaire Risques Titres Reporting Réglementaire Reporting Interne Gestion Actif-Passif ... Sans impact | Faibles impacts | Impacts | Impacts forts « Les attentes du superviseur structurent ainsi de plus en plus le SI des banques » Ainsi, la combinaison de ces différents événements tant conjoncturels (la norme) que structurels (la réalité des temps de traitements) devrait amener les banques à lancer rapidement ce type de chantier. De la même manière que pour Solvency 2 où les approches spécifiques ont souvent été abandonnées au profit de progiciels, se doter d’une solution mutualisée paraît raisonnable. En outre, les projets transverses lancés par les banques sur ce sujet n’ont pas encore pris en compte l’ensemble des récipiendaires concernés : un grand chantier d’organisation est à mener. Pour faire face à cette problématique, les banques devront s’appuyer sur des partenaires aptes à répondre à l’enjeu d’un tel projet. Les compétences suivantes seront toutes nécessaires à la mise en place de cette norme : nn L’expertise globale en architecture du SI bancaire nn L’expertise progicielle, nn L’expertise dans les systèmes de synthèse (Datawahouse, BI, Big data, Risque), nn La capacité à faire des benchmarks et des tests de performance structurants, nn L’expertise en migration comptable, nn L’expertise en accompagnement du changement. Cette expertise permettra de transformer les contraintes réglementaires imposées par la norme en un projet concret avec un sens pour la banque grâce à une approche collaborative à maintenir pour traiter les sujets transverses, ainsi qu’une approche structurante qui permet d’assurer la conformité mais aussi d’aligner les projets existants, d’initier de nouveaux projets et d’éviter une approche en silo. Ce type de programme se doit d’être conçu par les équipes opérationnelles pour une appropriation et une utilisation quotidienne dès que possible. Toutes les lignes Métiers devront être fortement impliquées pour permettre la réalisation de ce Programme. En résumé, la mise en conformité implique un projet de refonte transverse. Au vu des délais annoncés, les banques doivent s’y préparer dès maintenant pour arriver à la comparabilité des comptes dès 2017. Car si cette nouvelle norme comptable est judicieuse dans ses principes, son déploiement est en revanche particulièrement complexe à réaliser. Les établissements les mieux positionnés seront ceux qui auront su anticiper les changements organisationnels, technologiques et de gouvernance pour créer un programme de transition sûr construit sur un budget optimisé. À propos de Sopra Banking Software Avec l’un des portefeuilles de solutions et de services les plus complets du marché, Sopra Banking Software est de longue date le partenaire de confiance de plus de 600 banques dans 70 pays. Son savoir-faire sans égal lui permet de répondre aux besoins d’innovation et de développement de banques et institutions financières de toute taille et activité. Sopra Banking Software est une filiale du groupe Sopra Steria, leader européen de la transformation numérique. France Tour Manhattan 5, place de l’Iris - Courbevoie FR 92095 La Défense Cedex - PARIS Tel. : +33 (0)1 55 91 72 72 www.soprabanking.com