rapport d`etude - Itinérance Pyrénées

Transcription

rapport d`etude - Itinérance Pyrénées
RAPPORT D’ETUDE
«
Quelle structuration pour la filière des prestataires
d’activités de pleine nature dans les Pyrénées ?»
Stéphane GROCHOWSKI
Octobre 2013
1
SOMMAIRE
Introduction ……………………………………………………………………………………..
3
CHAPITRE 1 : Etat de la Connaissance …………………………………… 5
1. Apports et limites des études recensées dans les Pyrénées …..
6
2. A l’écoute des acteurs de la filière ………………………………………….. 15
3. Typologie, jeux d’acteur et intelligence territoriale…………………
17
CHAPITRE 2 : Les initiatives marquantes en matière de
structuration ……………………………………………………………………….
1.
2.
3.
4.
Professionnalisation et mise en réseau des acteurs…………………
Gouvernance territoriale autour de la pleine nature………………..
Mise en tourisme et commercialisation…………………………………….
Quid de la promotion de la destination « Pyrénées Pleine
Nature » ?.......................................................................
5. Trois initiatives innovantes hors Pyrénées liées à la pleine
nature ………………………………………………………………………………………..
CHAPITRE 3 : Enjeux, stratégie et plan d’action ……………..
1. Les enjeux de la structuration ………………………………………………….
2. Un plan d’action volontariste ……………………………………………………
21
21
24
27
31
32
37
37
42
2
Introduction
Le tourisme pyrénéen, à l’instar d’autres massifs montagneux, se caractérise par
une double période de haute fréquentation touristique : l’hiver grâce à la mise en
tourisme des activités liées à la neige ; l’été grâce à la complémentarité entre
période ensoleillée et grandes vacances scolaires.
La principale singularité du tourisme pyrénéen par rapport à la « référence
alpine » concerne la prédominance de la saison estivale en matière de création et
d’irrigation des richesses produites, qu’elles soient directes ou induites. En effet,
ce tourisme estival, basé sur les mêmes pôles de concentration d’hébergements
touristiques que l’hiver que sont les « villages-stations de ski », se combine avec
un phénomène plus diffus, moins facilement identifiable, et mettant en valeur
d’autres types d’hébergement de type camping, gîtes et chambre d’hôte ainsi
que d’autres richesses culturelles et patrimoniales utilisées notamment par le
secteur du tourisme de pleine nature.
L’autre
particularité
du
tourisme
pyrénéen
tient
à
l’histoire
de
son
développement dans le massif et la place occupée par la puissance publique
tentant de pallier au faible intérêt des opérateurs privés pour la destination
« Pyrénées ».
Cette
omniprésence
longtemps
salutaire,
dite
stratégie
de
« réaction », s’accommode et/ou cherche ses marques face à la montée du
secteur privé trouvant dans les Pyrénées du XXIème siècle des potentialités
économiques notamment liées à son faible développement durant la « révolution
touristique » du XXème siècle : espaces préservés et peu aménagés, culture et
identité forte, adéquation avec les notions de développement durable…
Les
mutations
territoriales
et
sociales
comme
les
enjeux
de
« survie »
économique des Pyrénées imposent une redéfinition continue des capacités et du
rôle des différents acteurs des secteurs définis comme structurant à la fois pour
adapter leur organisation en interne tout en les mettant en perspective vis-à-vis
des autres filières comme des autres territoires.
Le secteur de la pleine nature ne déroge pas à ce principe. Depuis les années
80, acteurs publics, fédérations sportives et filière des prestataires professionnels
3
de la pleine nature (encadrement de participants, organisation de prestations et
de séjours, gestion de sites d’activités, location de matériel spécialisé,
hébergements spécifiques) dynamisent ce nouveau champ du loisir sportif, soit
par l’aménagement des sites et itinéraires, leur démocratisation ou la mise en
produit de ceux-ci.
Néanmoins,
la
confidentialité
de
certaines
activités
et
l’atomisation
des
prestataires et des lieux de pratique rendent encore aujourd’hui difficile une mise
en perspective efficace de ce secteur complexe pourtant souvent mis en avant
par son enracinement territorial et les valeurs qu’il véhicule auprès d’une «
société du loisir » en recherche de sensations et d’identité.
Cette complexité à cartographier le phénomène et à en définir son poids
économique et ses impacts sociaux et environnementaux, engendre un manque
de visibilité et donc de reconnaissance de ce secteur.
Pourtant, ces toutes dernières années, les études et initiatives innovantes se
multiplient et attestent de la dynamique impulsée par des acteurs publics,
associatifs et prestataires privés, tournés vers la mise en réseau, la qualité des
aménagements
et
des
prestations
proposées
dans
un
environnement
concurrentiel de plus en plus marqué.
Cette étude, issue de 35 journées de travail sur le sujet, propose une
lecture analytique des études, actions ou innovations réalisées ou en cours dans
les Pyrénées et dans quelques autres territoires « référence » dans le cadre de
la structuration de la filière des prestataires d’activité de pleine nature.
Elle vise à proposer un canevas de mesures et d’actions permettant aux
acteurs de ce secteur « pleine nature » du tourisme pyrénéen de
déployer une stratégie « proactive » efficace basée sur la mise en
perspective des « bonnes pratiques » en matière de gouvernance
territoriale, de professionnalisation des acteurs, de commercialisation
ou de promotion.
Le rapport d’étude est ainsi organisé en trois chapitres :
1. Etat de la connaissance de ce secteur d’activité dans les Pyrénées.
2. Analyse des initiatives marquantes dans les Pyrénées et ailleurs.
3. Enjeux et plan d’action pour les années à venir.
4
CHAPITRE 1
ETAT DE LA CONNAISSANCE
Le tourisme de pleine nature est un secteur en constante évolution par la nature
même des activités et des acteurs qui le compose. Il n’existe d’ailleurs pas de
définition arrêtée des activités de pleine nature, parfois nommée sports de pleine
nature ou encore loisirs sportifs de nature. Leur évolution permanente, avec
l’éclosion de nouvelles pratiques comme le « snowkite » ou le « paralpinisme »
ne le permet pas.
La loi s’est donc basée sur l’environnement des lieux de pratique afin d’identifier
ces activités. C’est l’article L 311 du Code du Sport qui précise que « les
sports de nature s’exercent dans des espaces ou sur des sites et
itinéraires qui peuvent comprendre des voies, des terrains et des
souterrains du domaine public ou privé des collectivités publiques ou
appartenant à des propriétaires privés, ainsi que des cours d’eau
domaniaux ou non domaniaux ».
Le Ministère chargé des Sports donne une définition dans son instruction n°04131 JS du 12 août 2004. Il définit les sports de pleine nature comme « les
activités physiques et sportives dont la pratique s’exerce en milieu
naturel, agricole et forestier (terrestre, aquatique ou aérien) aménagé
ou non ». La liste des activités retenues se répartit dans la plupart des
études autour des champs « Terre », « Eau », « Air » et « Neige ».
Ces activités sont pratiquées sur des espaces, sites et itinéraires, définis comme
un « lieu sur lequel se déroulent, de façon spontanée ou organisée, des activités
sportives, quel que soit son statut foncier et le niveau d’équipement dédié à la
pratique. Ces espaces sites et itinéraires (ESI) peuvent être exclusivement
dédiés aux pratiques sportives ou, à l’inverse, utilisés de façon tout à fait
occasionnelle pour ces activités. Dans la plupart des cas, ils supportent d’autres
usages ».
5
La dynamique touristique accroit encore l’étendue mouvante de ce
champ d’étude avec le développement de structures d’hébergement dédiées à
ces activités comme les refuges gardés ou les gîtes d’étape (sans qu’ils soient
bien-sûr les seuls hébergements à recevoir la clientèle pratiquant ces activités),
le déploiement de vendeurs ou loueurs spécialisés dans ce créneau ou encore
l’apparition de sites « multi-activité » estivaux ou hivernaux, créés sur le modèle
plus ou moins poussé des parcs d’attraction bien connus en zone péri-urbaine
des grandes métropoles.
D’un point de vue géographique, l’étude se base sur le découpage administratif
du « massif Pyrénées », zonage incluant les principales villes de piémont
(Oloron, Lourdes, Bagnères-de-Bigorre, Lannemezan, Saint-Gaudens, Foix,
Limoux, Prades…) mais excluant Tarbes ou Pau et s’étendant sur 18 176 km² qui
recouvrent, entièrement ou partiellement, 1 183 communes réparties sur 88
EPCI, 6 Départements et 3 Régions.
Trois « outils » ont été mis en place pour répondre à ce premier travail :
-
La recherche des études réalisées et disponibles sur le sujet dans les
Pyrénées et son analyse,
-
la réalisation d’entretiens qualitatifs auprès d’un certain nombre d’acteurs
publics, associatifs et privés du secteur,
-
La mobilisation des connaissances et compétences acquises du rapporteur de
l’étude, professionnel de la filière.
1. Apports et limites des études recensées dans les
Pyrénées
Mobiliser les études réalisées et disponibles concernant la filière
des prestataires de pleine nature et leurs relations avec les
institutions pyrénéennes sur la zone Massif Pyrénées françaises.
Contrairement
à
d’autres
secteurs
localisés
mieux
organisés
basés
sur
l’observation de données directes comme celles récoltées par les stations de ski,
les centres thermaux ou les sites culturels (Chiffre d’Affaire des Remontées
6
Mécaniques, de l’hébergement marchand en station, des cours de ski ou de la
location de matériel de ski, des cures ou des entrées payantes d’un site
culturel…), le secteur étudié est par nature plus compliqué à analyser car
plus ouvert, basé sur un tourisme diffus et mobilisant un grand nombre
d’acteurs différents à des échelles territoriales également nombreuses.
La mobilisation des moyens à mettre en œuvre pour couvrir l’ensemble des
activités, sites et espaces utilisés impose des protocoles d’observation plus
complexes. Le Pôle Ressources National des Sports de Nature, missionné par le
Ministère des Sports, a réalisé une « enquête nationale sur l’emploi des
éducateurs déclarés en sports de nature » auprès de 1 116 éducateurs en
activité dont les résultats ont été présentés en octobre 2012.
Mais, comme dans les autres massifs montagneux français, aucune
étude
globale
sur
le
tourisme
pyrénéen
de
pleine
nature
n’est
aujourd’hui disponible pour quantifier et encore moins qualifier le
secteur. Néanmoins, des études par filière professionnelle (Fédération des
Accompagnateurs en Montagne des Pyrénées, Association des Gardiens de refuge
en
partenariat
avec
l’Agence
du
Développement
Durable
Midi-Pyrénées),
territoires (CDESI 65, Région Languedoc-Roussillon, département de l’Ariège),
activités (eaux vives dans la Haute vallée de l’Aude ou dans la vallée des Gaves,
randonnée en Vallée d’Aspe), itinéraires (GR107 « chemin des Bonshommes »,
Sentier
Cathare
et
sentiers
de
la
Haute
Vallée
de
l’Aude)
ou
encore
événementiels (cyclosportive « l’Ariégeoise ») ont été menées par différentes
structures œuvrant au développement du massif.
Au delà des schémas touristiques départementaux et régionaux en vigueur ou en
cours de réécriture qui ont servi à saisir la place et l’articulation mises en œuvre
autour de la pleine nature dans les territoires, voici la liste des études récentes
recensées jusqu’au mois de juin 2013 ayant apporté des méthodologies et/ou
des données spécifiques Massif Pyrénées :
-
CDESI65, 2012, « Etude sur les retombées économiques des sports de nature »,
Conseil Général des Hautes-Pyrénées
-
Languedoc-Roussillon Sport Emploi Tourisme (LRSET), 2012, « Rapport d’Etude
Etats des lieux, Métier et Emplois dans les Activités de Pleine Nature en
7
Languedoc-Roussillon », Conseil Régional Languedoc-Roussillon
-
Pôle Ressources National Sports de Nature, 2012, « Enquête nationale sur l’emploi
des éducateurs déclarés en sports de nature », Ministère des Sports
-
TRACES TPI, 2012, Réalisation d’une étude tourisme / biodiversité sur le Massif
des Pyrénées, DREAL Midi-Pyrénées
-
EDF, 2011, « Etude sur l’Eau Vive en Haute Vallée de l’Aude »
-
Aude Environnement, 2011, « Etude de fréquentation Sentier Cathare et sentiers
de la Haute Vallée de l’Aude », Conseil Général de l’Aude
-
TRACES TPI, 2011, « Etude sur les retombées économiques, sociales et
environnementales
des
loisirs
sportifs
de
nature
en
Ariège-Pyrénées :
présentation des premiers résultats de l’Etude
-
JOUCLAS Laurence, 2010, « Sports de Nature en Midi-Pyrénées : repères et
actions », DRJSCS Midi-Pyrénées
-
JULIEN
Brice,
2009,
« Etude
sur
l’impact
socioéconomique
du
métier
d’accompagnateur en montagne en Ariège », FCAMP / Passeurs des Pyrénées,
Mémoire Master 1 Tourisme et Développement au CETIA de Foix
-
CREPS Midi-Pyrénées, 2008, « Fréquentation et retombées économiques de la
filière des sports de nature : synthèse des données existantes en Midi-Pyrénées »,
Conseil Régional Midi-Pyrénées
-
TRACES TPI, VERSANT SUD et ALTIMAX, 2008, « Poids socio-économique et
emploi chez les prestataires de sports de nature : guides et accompagnateurs en
montagne de Midi-Pyrénées », Conseil Régional Midi-Pyrénées, DRJSCS MidiPyrénées
-
TRACES TPI, VERSANT SUD et ALTIMAX, 2008, « Etude Sports de nature en MidiPyrénées : poids économique, emplois et développement des territoires », Conseil
Régional Midi-Pyrénées, DRJSCS Midi-Pyrénées
-
TRACES TPI et ALTIMAX, 2008, « Fréquentation et retombées économiques de la
filière des sports d’eaux vives : enquête sur la vallée des Gaves dans les HautesPyrénées », Conseil Régional Midi-Pyrénées, CREPS Midi-Pyrénées
-
KOESS André, 2005, « Etude de la fréquentation du GR107 Chemin des
Bonshommes et Sentier Cathare », Conseil Général de l’Ariège
-
MATHELET Evelyne, 2000, « Pyrénées Nordiques 2020 », New Deal
Ainsi, quinze études ont été dénichées et analysées sur le sujet, principalement
en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Bien-sûr, ce nombre n’est pas
exhaustif mais illustre le peu de connaissance de ce secteur et/ou la
difficulté
à
se
procurer
d’autres
études
complémentaires
encore
aujourd’hui même si l’on peut constater la « recrudescence » des études
8
menées ces cinq dernières années. Aujourd’hui, aucun organisme ne parvient
à recenser et donc à diffuser l’état de la connaissance sur le sujet. Il est donc
aujourd’hui compliqué voire impossible pour une collectivité ou un prestataire
privé d’utiliser les données et analyses proposées par ces études dont aucune
synthèse n’a été réalisée jusque là à l’échelle du Massif.
Mettre en évidence les principales données connues, recenser les
indicateurs pertinents à l’échelle du Massif et déterminer les
manques dans ce domaine pour une mise en perspective de cette
filière.
Il est aujourd’hui impossible de mettre en avant des données cohérentes à
l’échelle du Massif des Pyrénées, aucune étude ne portant sur ce périmètre
précis. Il n’est pas non plus possible d’agglomérer des données récoltées
dans les dernières études réalisées notamment dans les HautesPyrénées et l’Ariège à l’échelle départementale puisque les protocoles
utilisés n’ont pas été mutualisés. Pour l’anecdote, c’est en étant invité à la
présentation de l’étude réalisée sur l’Ariège que les protagonistes de l’étude sur
les Hautes Pyrénées ont appris son existence...
Pour les besoins de cette étude, nous avons néanmoins, dans le cadre des
missions de l’APEM, produit la représentation spatiale suivante grâce aux fichiers
fournis par les six comités ou agences de développement touristique des
départements pyrénéens :
9
On retrouve ainsi les zones de plus fortes concentrations de prestataires dans les
principales zones touristiques du Massif : les vallées orientées Sud/Nord des
Hautes Pyrénées et du Béarn, en Capcir autour de Font Romeu et dans une
moindre mesure autour du Luchon, dans la vallée de l’Ariège orientée Sud
Est/Nord Ouest entre Tarascon et Ax-les-Thermes et dans la vallée de l’Aude
autour de Quillan et en direction de Carcassonne.
On constate également un fort effet de diffusion spatiale sur pratiquement tout le
périmètre Massif Pyrénées hormis dans la partie centrale du Pays Basque et dans
le nord est de la zone massif du département de l’Aude.
Il est important de noter que l’utilisation du critère « sièges social » des
prestataires n’est pas totalement représentatif de l’activité réelle réalisée sur le
Massif, ne
tenant
ni compte
du
caractère
« nomade » des
prestataires
d’encadrement sur un territoire plus ou moins vaste ni des prestataires ayant
leur siège social en dehors du périmètre étudié mais qui viennent y réaliser leurs
activités économiques (notamment les prestataires installés sur Perpignan,
Toulouse, Tarbes, Pau et Biarritz, sans parler des agences françaises et
internationales utilisant les Pyrénées comme support à leurs activités). Il faut
également garder à l’esprit que les fichiers fournis ne comptabilisaient pas les
mêmes prestataires suivant les départements, certains excluant des activités
recensées par d’autres…
Compte tenu de ces premières remarques, il semble tout de même intéressant
de « glaner » certaines données de cadrage issues des études recueillies pour
caractériser ce secteur d’activité aux contours fluctuants dans le temps et
l’espace.
-
Au niveau national, environ 50% des personnes de 15 ans et plus pratiquent au
moins une fois un sport de nature au cours de l’année (le 1/3 du fait sportif en
France) ; on dénombre plus de 2,5 millions de licences au sein de 34 fédérations
sportives concernées (24% du total des licences) avec une augmentation de
plus de 20% entre 2001 et 2006 ; cette filière représenterait 50 000 emplois
à titre principal et le double à titre occasionnel ; près de 40% des diplômes
professionnels délivrés par le Ministère des Sports concernent les sports de
10
nature. Le recensement national des équipements sportifs (RES) dénombre
56 625 équipements, espaces et sites de sports de nature en 2010 (18% du
total). 2,3 millions de licences concernent les sports de nature en 2010, soit 47%
de plus qu’en 2000. Le nombre global de pratiquants des sports de nature est
estimé à 22,5 millions en France. En termes de répartition spatiale, les Educateurs
sport de nature sont très majoritairement présents dans les Alpes devant la côte
méditerranéenne, les Pyrénées et la côte Atlantique. Environ 55% des éducateurs,
diplômés exclusivement dans les sports de nature, sont qualifiés dans la famille
d’activité « montagne » suivie par l’activité « nautique » (31,5%) et « équestre »
13,1%. Dans les filières « montagne », « aérienne », et de « canyoningspéléologie », ce sont les éducateurs sportifs ayant un statut de
travailleur indépendant qui sont majoritaires, de 59 à 74%.
-
En Midi-Pyrénées, on dénombre 5275 espaces et sites de pratique (très
majoritairement terrestres avec la médaille d’or en matière de spéléologie au
niveau national) ; il existe plus de 1600 clubs concernés par cette filière pour
103 000 pratiquants ; 800 structures et entreprises travaillent dans cette
filière pour 3000 emplois et un Chiffre d’Affaire global de 37 millions
d’euros.
-
En Languedoc-Roussillon, le rapport d’étude commandé par le Conseil
Régional auprès de l’association « Languedoc Roussillon Sport Emploi
Tourisme » et intitulé « Etats des lieux, Métiers et Emplois dans les
Activités de Pleine Nature en Languedoc Roussillon » propose une
photographie récente (2012) de l’emploi dans ce secteur d’activité. Mais
au-delà des données quantitatives récoltées à l’échelle régionale (1 006
établissements dont 174 ont participé à l’étude), entre côte méditerranéenne,
piémont du massif central et Pyrénées, les conclusions de l’étude insistent sur les
enjeux de gestion des sites de pratique par les collectivités ou encore le
développement ces dernières années de l’offre commerciale dans presque toutes
les activités (83% des établissements APN ont été créés ces vingt dernières
années et le nombre de prestataires est supérieur à celui des salariés). En matière
de préconisation, cinq axes sont identifiés : l’animation d’un « guichet unique »
espace de concertation faisant émerger les bonnes pratiques et encourageant le
travail en synergie ; le développement de formations favorisant la multi
compétences ; la mise en place d’un Observatoire régional pour pallier le manque
de données de cette filière ; l’impulsion d’une démarche qualité régionale ; la mise
en valeur des sites de pratiques grâce aux Commissions Départementales des
Espaces, Sites et Itinéraires (CDESI) et la valorisation des compétences des
11
éducateurs sportifs dans ce domaine.
-
Dans le département de l’Ariège, l’Agence de Développement Touristique
(ADT) mobilise des moyens humains et financiers dans le cadre du
programme POCTEFA (Europe) « RES’PIR ». Dans le dispositif mis en
place,
une
« étude
sur
les
retombées
économiques,
sociales
et
environnementales des loisirs sportifs de nature » a été lancée en 2011
et réalisée par le cabinet d’étude Traces TPI dans une démarche
innovante pour la mise en place d’un observatoire dédié à la pleine
nature. La première campagne « été 2011 » a déployé quatre dispositifs
d’enquêtes : auprès des socioprofessionnels (sur les 172 structures sollicitées, 64
ont répondu à l’enquête, soit 37%) ; auprès des habitants pour connaître le taux
de pratique au sein de la population, le type et la fréquence de pratique, le
montant des dépenses réalisées et la place occupée par ces loisirs sportifs dans le
quotidien des Ariégeois (1565 questionnaires collectés) ; auprès de la population
touristique pour appréhender le poids des loisirs sportifs de nature au sein d’un
séjour touristique et collecter des données précises sur le profil des pratiquants
(1200 questionnaires) ; auprès de 525 pratiquants en face à face pour connaître
en profondeur leur profil, notamment sur cinq pratiques ciblées (cyclosport,
canoë, parapente, canyoning et escalade). Les premiers résultats annoncent un
Chiffre d’Affaire généré par les structures professionnelles de juin à septembre de
2,6 millions d’euros pour 167 postes rémunérés (hors location et hébergeurs). La
filière professionnelle se caractérise par une grande diversité des structures, au
sein de laquelle les très petites structures dominent (77% d’entre elles déclarent
un Chiffre d’Affaire annuel inférieur à 30 000 euros). Concernant les habitants, un
peu plus de la moitié pratiquent un sport de nature principalement en Ariège pour
une dépense en équipement sur l’Ariège de 12 millions d’euros. Quant à la
fréquentation touristique liée à ce secteur, ce sont plus d’un million de nuits sur
les 4 mois d’enquête qui lui sont attribuée sachant qu’une personne sur cinq ne
serait pas venue dans le département si elle n’avait pu pratiquer une activité de
pleine nature, générant sur la période estival environ 27 millions d’euros. Pour
faire suite à ce premier volet de résultat, de nouveaux protocoles d’enquête ont
été mis en place depuis 2011 à destination des collectivités territoriales, des
fédérations et des clientèles hivernales. L’objectif à terme est la constitution d’une
méthodologie permettant la création d’un observatoire départemental pérenne
permettant la production de données pour anticiper les évolutions du marché et
de la filière et pouvoir avancer des préconisations de développement.
12
-
Le département des Hautes Pyrénées, dans le cadre de sa Commission
Départementale des Espaces, Sites et Itinéraires (CDESI65) a également
mené en 2012 une étude sur les retombées économiques des sports de
nature dans les Hautes-Pyrénées. Synthétiquement, il ressort de cette étude
que les professionnels ont une aire d’exercice très locale, que 6 professionnels sur
10 réalisent un Chiffre d’Affaire (CA) inférieur à 20 000 euros par an, 10% des
professionnels concentrant 60% du CA global. Le CA global est estimé à un peu
plus de 10 millions d’euros (hors entreprise La Balaguère dont le CA global pour
2011 était de 11 millions d’euros dont 1 million réalisé sur le périmètre des
Hautes-Pyrénées. Ce CA global
se rapproche du montant réalisé par le
thermalisme (estimé à 15 millions d’euros). L’été concentre plus de la moitié de ce
CA global (54%) devant l’hiver (24%), le printemps (15%) et l’automne (7%). On
peut encore noté que les groupes organisés représentent plus d’un quart de ce
montant. Enfin, le panier moyen s’élève de 20 à 50 euros par journée pour deux
tiers des clients. L’enquête en 2012 a porté sur 113 structures représentant 169
emplois soit 34 ETP pour une moyenne de 1,18 emplois par professionnel enquêté
(sans la Balaguère). Près de 40% de l’offre concerne des pratiques nécessitant
peu d’équipement (randonnée pédestre) ou répondant à une mode (raquette et
canyoning). 6 professionnels sur 10 réalisent un Chiffre d’Affaire inférieur à
20 000 euros par an alors que 10% des professionnels concentrent 60% du CA
global. Les sports de nature génèrent un CA global de 9 à 13,5 millions d’euros
(dont le CA Balaguère pour les Hautes-Pyrénées), soit 10 fois plus que dans
l’Ariège. L’été représente plus de la moitié du CA global estimé alors que
l’hiver ne représente qu’un quart. 44% de la clientèle est originaire du Grand
Ouest, 35% de Midi-Pyrénées et 8% d’Aquitaine. Cette clientèle vient plutôt
individuellement (34%) ou en groupes organisés : scolaires et centre de vacances
représentent tout de même 27% de cette fréquentation.
-
Dans l’Aude, 10 000 randonneurs ont fréquentés le sentier cathare en 2011,
occasionnant près de 750 000 euros de retombées économiques sur l’itinéraire et
1, 2 millions d’euros pour le département de l’Aude. La fréquentation du sentier a
augmenté durant les dernières années alors que la part des « itinérants » a
diminué. En Haute Vallée de l’Aude, l’eau vive a généré pour les
prestataires 850 000 euros de Chiffre d’Affaire dont 63% pour le rafting (17
structures et 2 regroupements) soit 107 emplois saisonniers et 62 guides pour 15
emplois à l’année (9 ETP).
13
La question aujourd’hui posée principalement aux commanditaires des
études concerne leur reproductibilité et leur pérennité. Cela passe par la
mise en réseau des protocoles utilisés à l’échelle du Massif. En effet, la
compilation de données récoltées utilisant des méthodes différentes n’est pas
fiable et sujette à polémique et ce, malgré la qualité des études réalisées
récemment comme celles menées par LRSET pour le compte du Conseil Régional
Languedoc-Roussillon ou les travaux menés par le Conseil Général des HautesPyrénées dans le cadre de la CDESI65.
L’opération pilote réalisée en Ariège de création d’un « observatoire de
la
pleine
nature »
« excursionnistes »,
alliant
des
« touristes
en
enquêtes
séjour »,
« habitants »,
« professionnels »,
« fédération » et « collectivités locales » pourrait servir au terme des
quatre années de mise en place de « méthode de référence » à
reproduire selon les mêmes protocoles dans les autres départements de
la chaîne afin d’obtenir une vision enfin globale du tourisme pyrénéen de
pleine nature.
Il faut également se poser la question des objectifs de cette observation. S’il est
aujourd’hui admis qu’une meilleure connaissance du poids économique du
tourisme de pleine nature participe de sa reconnaissance par l’ensemble des
acteurs institutionnels en charge du développement des Pyrénées, d’autres
enjeux émergent progressivement.
Comprendre
la
dynamique
du
secteur
et
son
impact
social
et
environnemental sur la vie des territoires, calculer l’efficacité des
dépenses publiques en matière d’aménagement, de promotion ou de
commercialisation sont des indicateurs permettant de passer d’une
observation
de
constat
à
une
observation
prospective,
d’un
développement de réaction à une stratégie de valorisation territoriale.
14
2. A l’écoute des acteurs de la filière
Réaliser un travail qualitatif auprès des structures concernées par ce
champ d’étude pour réaliser un inventaire des actions réalisées, faire
émerger les « bonnes pratiques », comprendre les limites des projets.
Un certain nombre d’acteurs de la filière ont été sollicité pour réaliser ce travail.
Compte tenu de la durée réduite de l’étude, une première liste de 22 structures a
été validée autour des « têtes de fil » du développement touristique dans les
Pyrénées concernées par cette filière : institutions, collectivités, regroupements
prestataires privés, stations… Presque tous ont répondu rapidement à la
demande d’entretiens, ceux-ci réalisés soit en face à face, soit par téléphone.
-
Commissariat à l’Aménagement des Pyrénées
-
Confédération Pyrénéenne du Tourisme
-
Conseil Régional Aquitaine
-
Conseil Régional Languedoc-Roussillon
-
Comité Régional du Tourisme Midi-Pyrénées
-
Jeunesse et Sport Midi-Pyrénées
-
Comité Départemental du Tourisme des Pyrénées-Orientales
-
Comité Départemental du Tourisme de l’Aude
-
Agence de Développement Touristique Ariège-Pyrénées
-
Comité Départemental du Tourisme de la Haute-Garonne
-
Hautes-Pyrénées Tourisme et Environnement
-
Comité Départemental du Tourisme des Pyrénées-Atlantiques
-
Parc National des Pyrénées
-
Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes
-
Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises
-
Compagnie des Guides des Pyrénées
-
Fédération Communautaire des Accompagnateurs en Montagne des Pyrénées
-
Association des Gardiens de Refuge des Pyrénées
-
Association des Gîtes d’Etape et de Séjour des Pyrénées
-
N’Py
-
Altiservice
-
Pyrénées Nordiques, remplacé par Pyrénées Catalanes Nordique
15
Ces entretiens, d’une durée moyenne d’une heure, ont permis de faire émerger
de nombreuses problématiques, initiatives et projets ainsi que l’élargissement de
la liste d’entretiens à de nouvelles personnes ressources sur l’ensemble de la
chaîne. Ceux-ci ont été contactés pour élargir ou approfondir les différentes
thématiques ou projets révélés.
-
Elodie CAQUINEAU, Communauté de Communes Auzat-Vicdessos sur la station
« sport nature du Montcalm », Ariège
-
Pierre TORRENTE, ISTHIA, Université Toulouse Le Mirail
-
Juliane BOISTEL, Centre de valorisation tourisme, alimentation, développement
durable
-
Julien MILITON, gardien du refuge d’En Beys et secrétaire de l’AGREPY
-
Rémi BENOS, CNRS, programme de recherche « HAULMIP » : hauts lieu du
tourisme en Midi-Pyrénées
-
Eric JOURNAUX, CREPS Midi-Pyrénées
-
Laurence JOUCLAS, DRJSCS Midi-Pyrénées
-
Patrice GAUT, OT Luchon et Directeur station de Superbagnères
-
Boris LAURINE, DDJSCS 65
-
Carole
PELLARREY,
co-gérante
ADHOC-comptoir
pyrénéen
des
Sports
de
montagne
-
Vincent FONTVIEILLE, La Balaguère
-
Michel ROUX, directeur UCPA Saint-Lary
-
Christophe FABRE, Directeur de la station de Gavarnie et co-directeur de l’OT de
Gavarnie
-
Stéphane AMIEL, gardien du refuge des Estagnous et co-créateur du circuit
Pass’Aran
-
Florian CHARDON, Grand site Canigou
-
Antoine GLORY, Président Accompagnateurs Pyrénées Orientales
-
Elsa NOEL, Co-gérante OXYGEN AVENTURE dans l’Aude et les Pyrénées Orientales
-
Angelika SAUERMOST, Sud de France Développement
-
Niels MARTIN, directeur de la Coordination Montagne
-
Sabine ANDRIEU, coordonatrice du projet Vélodyssée
-
Thierry BEDOS, directeur du Pôle Ressources National Sports de Nature
-
Laure LETARD, Parc Naturel Régional des Pyrénées ariégeoises
-
Camille DUCASSE, Conseil Général des Hautes-Pyrénées
-
Régine CASAUCAU, OT Vallée d’Aspe
-
Muriel FAUR et Guy CHAUMEREUIL, Association Grande Traversée des Alpes
16
En tout, ce sont plus de 45 entretiens qualitatifs qui ont été réalisés et traités
dans le cadre de cette étude. Ils ont permis de faire émerger un constat
finalement optimiste de la dynamique de ce secteur d’activité même si celle-ci
n’est pas uniforme sur le périmètre du Massif. On peut affirmer qu’il existe
dans de nombreux territoires pyrénéens et grâce à une multitude
d’acteurs plus ou moins liés des actions et initiatives qui se sont
développées ces dernières années pour structurer, professionnaliser,
mettre en marché ou promouvoir le tourisme de pleine nature.
3. Typologie, jeux d’acteur et intelligence territoriale
Les principaux acteurs de la pleine nature, prestataires professionnels « de
terrain », collectivités locales et leurs structures associées, services déconcentrés
de l’Etat, fédérations et structures de développement tentent des actions pour
rendre plus efficace ce créneau porteur aux
différentes échelles du territoire
« Massif » et dans les grands centres de pouvoir régionaux. Jusqu’à présent,
c’est principalement la fibre « aménageuse » des pouvoirs publics qui a
structuré le développement du tourisme de pleine nature (notamment
dans le domaine de la randonnée pédestre) même si les Pyrénées se sont
longtemps distinguées par le rassemblement des acteurs de la pleine nature au
sein de l’association aujourd’hui disparue « Randonnée Pyrénéenne ».
La perspective de la réforme territoriale ou encore la situation des
finances publiques à tous les échelons territoriaux rend l’optimisation
des moyens incontournable. La capacité de ces différents acteurs à travailler
ensemble, dans un but commun mais avec des moyens, des impératifs propres
et une connaissance mutuelle approfondie représente ainsi un enjeu fort de la
période actuelle. Cela est d’autant plus vrai que les entretiens font ressortir une
méfiance naturelle et mutuelle à tous les niveaux et entre toutes les
parties prenantes lorsqu’aucune organisation pérenne n’est mise en
place pour permettre l’émergence d’une stratégie économique de réseau
dans laquelle chaque type d’acteur se retrouve.
Pourtant,
les
recherches,
études
et
réflexions
récentes
menées
sur
le
17
développement des sports nature, notamment par le réseau « Sportnature.org »
et le « Pôle Ressources National Sports de Nature », proposent une approche
plus fine des relations entre acteurs et territoire. Ce dernier n’est plus seulement
un support fonctionnel mais constitue un système relationnel au sein duquel
se
renforcent
les
enjeux
de
structuration
et
d’animation
d’une
intelligence territoriale. Cette notion peut être définie comme un dispositif de
médiation, d’action et de gouvernance participatif, apprenant et réflexif, qui
associe de manière plus ou moins formelle les acteurs et opérateurs publics et
privés d’un territoire et de filières autour de l’explicitation et de la projection vers
l’avenir de compétences, d’expériences, d’une identité, d’une solidarité et d’une
éthique
partagées
(Bourdeau,
2007).
Les
mythes
technologiques
et
aménagistes semblent de plus en plus secondaires pour comprendre et
accompagner l’évolution des pratiques sociales et des territoires. C’est
alors la notion d’innovation sociale qui devient centrale en renvoyant
non seulement à un processus mais aussi à un objectif de changement
orienté vers le mieux-être des individus et des collectivités (Cloutier,
2003).
La typologie suivante tente de dresser une photographie réaliste des jeux
d’acteurs caractérisant le secteur étudié sur les Pyrénées :
-
Une majorité de « petits » prestataires isolés et peu organisés en réseau,
dont certains réussissent en étant dans certains créneaux porteurs (canyon, eau
vive l’été ou cours de ski l’hiver) et/ou tentent tout de même de se développer
malgré la faiblesse de rentabilité de leur activité. Ils travaillent dans ce secteur
d’activité par choix de vie (le lieu et le mode de vie priment sur le reste) et/ou par
opportunité sociale et économique dans le cadre souvent d’une philosophie de vie
en marge de la société urbaine et de l’économie de marché. Ils sont en général
méfiants face aux initiatives publiques qu’ils ne comprennent pas, étant peu
associés à la définition des actions menées. La plupart du temps, ils sont perçus
par les institutions comme un public difficile à cerner et partenaire compliqué à
comprendre, mobiliser et à accompagner.
-
Quelques « gros » prestataires privés organisés (Tour Opérateur, station
de ski regroupée ou non) qui irriguent les territoires mais en recherche
d’une image mieux véhiculée de la destination « Pyrénées » par la
puissance publique pour développer leurs parts de marché à l’échelle nationale et
internationale. Ils sont parfois accusés par les petits prestataires de s’accaparer le
18
marché uniquement par goût de l’argent malgré le poids économique qu’ils
représentent pour de nombreux autres prestataires plus petits. Ils sont parfois
perçus par les institutions comme des concurrents incontrôlables car peu soumis à
leur influence économique (aides, subventions).
-
Quelques
rares
regroupements
professionnels
à
l’échelle
locale,
départementale et/ou massif, la plupart issus des syndicats professionnels
organisés (Compagnie des Guides des Pyrénées, Fédération des Accompagnateurs
en Montagne des Pyrénées, Association des gardiens de refuge ou des gérants de
gîtes d’étape). Leurs capacités d’action et/ou de représentation souffrent d’un
manque d’investissement de leurs membres et/ou sont limités par des moyens
financiers privés insuffisants ou fragiles car issus de fonds publics inconstants et
mobilisant beaucoup d’énergie pour les obtenir. Leur visibilité ou capacité d’actions
tient le plus souvent sur la bonne volonté de quelques professionnels militant
parfois quelque peu éloignés des membres qu’ils représentent.
-
Des collectivités locales (Régions, Départements, EPCI, communes) et
leurs structures dédiées au tourisme (CRT, CDT, ADT, OT) plus ou moins
actives à la mise en tourisme de leurs territoires et investissant
principalement dans l’aménagement des sites de pratique ou la vente de
produits «vitrine ». La complémentarité public/privé est encore souvent
réservée à la vente de séjours en hébergement « sec » via des centrales de
réservation peu ou pas rentables. Les nouveaux schémas de développement
touristique en préparation dans la plupart des départements ont pour objectifs de
fluidifier l’articulation entre les différents acteurs pour rendre plus efficace les
actions menées dans un contexte budgétaire compliqué.
-
Des structures de développement et de gestion des territoires comme les
Parcs (Parc National des Pyrénées, Parcs Naturel Régionaux des Pyrénées
catalanes et ariégeoises) ou des entités « grands sites » (Canigou)
tentent de « réunir » leurs territoires autour de la valorisation de leurs
patrimoines (comme les marques Parc). Elles innovent dans la mobilisation
des acteurs de terrain mais peinent parfois à trouver leur place au sein de
l’organisation territoriale traditionnelle.
-
Des services déconcentrés de l’Etat dont l’ensemble des missions est
parfois mal connu ou perçu par les autres acteurs et rendu complexe par
un cadre réglementaire porté par plusieurs ministères (sport, santé,
19
intérieur, tourisme). Leur capacité d’action est fragilisée par les nombreuses
réorganisations internes souvent synonymes de perte de moyens humains et
financiers. Néanmoins, la volonté actuelle tournée notamment vers la pleine
nature
et
l’architecture
technique
opérationnelle
entre
« Pôle
Ressources
National », Directions régionales, départementales et CREPS en fait une force
d’expertise et d’aide à la décision incontournable pour les structures territoriales
comme pour les acteurs de terrain.
-
Des fédérations (Randonnée, Montagne et Escalade, club Alpin Français,
Vol
libre,
Canoë-kayak…)
souvent
bien
structurées
principalement
tournées vers leurs licenciées, leurs clubs et leurs activités internes. Elles
participent néanmoins à la structuration des sites et itinéraires dans le cadre de
leurs délégations et sont souvent associées par les collectivités aux projets liés à
la pleine nature. Les relations avec les prestataires d’activité sont parfois
conflictuelles, les clubs et fédérations ayant également besoin de créer leurs
propres retombées économiques pour poursuivre leur développement et assurer
leur pérennité.
-
Les chambres consulaires sont parties prenantes de ce développement à
partir du moment où certains de leurs adhérents sont concernés par ce
secteur comme le milieu équestre (Chambres d’agriculture) ou les hébergements
de montagne (Chambres de Commerce et d’Industrie, parcs de loisirs, location et
vente de matériel). Mais l’absence d’appartenance par ces institutions de
l’immense majorité des professionnels encadrant des activités de pleine nature
limite leurs objectifs ou impacts sur ce secteur malgré le rapprochement initié
entre agriculture et tourisme depuis quelques années.
-
Des
entités
« Massif »
comme
la
DATAR
Pyrénées,
l’Association
Pyrénéenne d’Economie Montagnarde (APEM), émanation des chambres
consulaires,
l’Association
de
Développement
des
Pyrénées
par
la
Formation (ADEPFO) ou encore la Confédération Pyrénéenne du Tourisme
(CPT) tentent de mobiliser à l’échelle des Pyrénées des moyens et des
synergies pour créer du lien et renforcer les politiques des collectivités
territoriales. Cette dernière, financée en partie par les stations de ski, développe
des actions principalement dans ce domaine. Parmi ces structures, l’ADEPFO est
devenue
incontournable
dans
la
grande
majorité
des
programmes
de
développement à toutes les échelles et pour tous les acteurs économiques,
collectivités comme entreprises ou associations.
20
CHAPITRE 2
LES INITIATIVES MARQUANTES EN MATIERE DE
STRUCTURATION
Suite aux nombreux entretiens réalisés dans le cadre de cette étude, il a été
possible de répertorier un certain nombre d’actions et d’initiatives développées
ces dernières années pour structurer, professionnaliser, mettre en marché ou
promouvoir le tourisme de pleine nature, émanant de la multitude d’acteurs qui
composent ce secteur d’activité.
Elles sont reprises ici et classées en trois catégories représentatives des enjeux
de structuration de la filière des prestataires de pleine nature :
-
Professionnalisation et mise en réseau
-
Gouvernance territoriale
-
Mise en produit, commercialisation et promotion
Bien-sûr, le massif pyrénéen n’est pas le seul à réfléchir à cette problématique.
Quelques exemples significatifs venus d’ailleurs sont également présentés dans
ce chapitre pour enrichir le propos et donner à réfléchir.
1. Professionnalisation et mise en réseau des acteurs
Dans un secteur en constante mutation face aux nouvelles pratiques et attentes
du public, le processus de professionnalisation et de mise en réseau des acteurs
se développent sur quelques territoires pyrénéens à différentes échelles. Il fait
lien avec les recherches menées sur le « territoire apprenant » (Jambes,
2001) proposant comme moteur de développement des économies locales
l’émergence
d’intermédiation
territoriale
entre
les
différentes
trajectoires d’acteurs s’inscrivant dans un système d’action territorial.
Les démarches qualités mises en place par des Régions dans le cadre du label
« Qualité
Tourisme »,
les
initiatives
locales
ou
départementales
de
co-
construction d’un cadre de référence ou le déploiement par les Parcs Régionaux
21
ou Nationaux de leurs « Marques Parc » participent de cette intelligence
territoriale en permettant la confrontation d’idées et d’idéaux entre différents
acteurs de terrain et les structures territoriales de développement auxquels ils
appartiennent. Nous prendrons ici trois exemples concrets pour illustrer ce
premier domaine d’action.
-
Le label « Qualité Sud de France » développé par la région LanguedocRoussillon. Géré par la SEM « Sud de France Développement » en partenariat
avec les CCI et certains réseaux partenaires comme Qualité Hérault et « Pays
Cathare », ce label basé sur les référentiels nationaux de « Qualité Tourisme » est
proposé
aux
entreprises
via
un
site
internet
dédié
«www.qualite-
suddefrance.com » présentant la démarche, les engagements, les étapes de la
labellisation et des outils d’auto-évaluation. Il a permis depuis 4 ans de labelliser
plus de 800 structures sur les filières de l’hôtellerie, de la restauration, des caves
et sites culturels et touristiques. Des conventions passerelle sont signées avec les
autres réseaux de Qualité Tourisme, permettant aux entreprises déjà labellisées
dans ces autres réseaux de bénéficier de la même visibilité que ceux labellisés
« Qualité Sud de France ». La mise en place de la filière « pleine nature »
est toute récente et réalisée en partenariat avec Languedoc Roussillon
Sport Emploi Tourisme (qui a réalisé une étude sur cette filière spécifique
en 2012) et la Direction Régionale Jeunesse et Sport, plus en contact
avec les réseaux professionnels. Un partenariat a également été noué
avec la Région PACA sur le déploiement du cadre de référence du label de
la filière pleine nature, cette dernière étant précurseur en la matière.
Cette labellisation, validée par un audit externe effectué par un cabinet spécialisé,
offre aux structures participantes une visibilité particulière sur les sites internet
touristiques de la Région, sur la toute récente application mobile développée
également par la région et permettent de participer à des campagnes de
communication e-marketing sur des durées précises. Aujourd’hui, seules les
entreprises peuvent entrer dans cette démarche, et non les associations. Il
n’existe pas non plus de référentiel pour les entreprises proposant des séjours
tout compris. Depuis peu, une action pilote au niveau national est mené
pour trouver des passerelles entre ce label et la marque Parc « Pyrénées
Catalanes » dont les principales difficultés résident dans le marquage de
« produit » et l’absence d’audit externe dans le cadre du Parc Naturel
Régional. Actuellement, il n’existe pas de volonté affichée de rejoindre ce
processus de labellisation dans les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine.
22
-
Les
« marques
Parc » des
deux PNR des
Pyrénées
(catalanes et
ariégeoises) regroupent des structures marquées dans une dynamique écotouristique
assumée.
Elles
sont
actuellement
soutenues
par
des
programmes ADEPFO pour définir et déployer une stratégie commerciale
et tenter de valoriser les « Marqués Parc » en créant de la richesse sur le
territoire des PNR. Là-encore, il existe un cadre de référence pour chacune des
filières composant la marque, défini par la Fédération Nationale des Parcs Naturels
Régionaux. Mais il n’y a pas de grille « tourisme de pleine nature » et chacun des
deux PNR (comme le Parc National des Pyrénées (PNP), qui se lance dans la
même démarche depuis la validation de sa charte) met en place son processus de
marquage et des conventions différenciées. Il existe peu de contact entre ces
trois institutions (une réunion par an) et donc peu de projets inter-parc
au niveau pyrénéen. Néanmoins, la région Languedoc-Roussillon propose un
fonds d’aide à la création de l’offre de tourisme de nature sur les trois PNR de son
périmètre. La valeur ajoutée de la « Marque Parc » semble être son enracinement
dans une identité locale « territorialement forte et à échelle humaine » regroupant
autour d’un même projet des acteurs aussi divers que des producteurs, des
hébergeurs, des sites ou des prestataires d’encadrement d’activité de pleine
nature. Les deux principaux enjeux pour les prochaines années résident
dans la capacité des PNR à valoriser les efforts réalisés par les « Marqués
Parc », créer une dynamique à l’intérieur de leur territoire et mettre en
place des passerelles avec les autres acteurs publics œuvrant sur leur
périmètre d’action pour harmoniser les actions de labellisation, de mise
en marché et de promotion.
-
La démarche de progrès du réseau « Res’Pyr », mise en place par l’Agence
de Développement Touristique de l’Ariège grâce à des fonds européens POCTEFA,
s’appuie, contrairement aux deux précédents exemples, sur un processus de coconstruction de la grille d’audit comme du processus de validation du
label
avec
des
prestataires
privés
du
tourisme
de
pleine
nature
volontaires et l’Institut touristique de l’Université Toulouse le Mirail. Ce
processus partenarial est issu d’un premier travail réalisé depuis 2008 pour
fédérer l’ensemble des prestataires du secteur en 11 filières mobilisant environ
170 structures dans un « collège pleine nature ». Mais un pas a été franchi
lorsque les éléments moteurs de ce collège ont décidé de participer à la création
de la démarche qualité départementale. Aujourd’hui une quinzaine de
structures constituent la première vague des entreprises qui ont été
23
audité durant l’été 2013. En échange, ils sont sollicités en priorité dans
les actions de promotion et de formation mis en place par l’ADT09. La
prochaine étape consistera d’une part à dynamiser le réseau en accueillant de
nouvelles structures et d’autre part dans un travail sur la gamme de produits
créés entre prestataires privés et structure départementale et commercialisés via
la centrale de réservation du département. Ce rapprochement progressif entre
public et privé doit rendre plus efficace et plus poussée la réflexion sur la mise en
marché de la pleine nature en Ariège et son efficience pour créer de la richesse
dans ces territoires. Avec la création de l’observatoire pleine nature, ce
projet constitue une base solide pour déployer de nouveaux dispositifs en
matière d’aménagement, de promotion et de commercialisation.
Ces exemples mettent en lumière un enjeu fondamental de ce premier domaine
d’analyse. Pour l’illustrer, on peut reprendre une formule souvent employée par
les coordinateurs et animateurs de réseau : « Pour travailler ensemble, il est bon
de se parler, de se connaître et d’apprendre à se faire confiance et à partager des
compétences ». Le double mécanisme de progression individuelle et collective
représente alors une base indispensable au développement de projets à l’échelle
d’un territoire. Dans ce cadre, la formation représente un enjeu de taille. Il s’agit
de l’organiser pour qu’elle soit à la fois attractive, utile et financée toute ou
partie par le territoire qui souhaite participer à la professionnalisation de ses
acteurs.
2. Gouvernance territoriale autour de la pleine nature
La gouvernance territoriale, c'est-à-dire la faculté d’un territoire à
organiser les relations existantes et à venir entre ses différents acteurs,
est facilitée lorsqu’un objectif commun ou un projet partagé est
clairement défini : réalisation d’un événementiel, création ou valorisation d’un
itinéraire (pédestre, équestre, cycliste…) ou d’un « spot » de pleine nature
autour d’une thématique attractive (eau-vive, escalade, canyoning…) ou d’un site
emblématique (Gavarnie, Canigou, Néouvielle…). Certains territoires, à l’instar
des stations de ski, tentent l’aventure de la « station sport nature » comme
levier principal de développement touristique dans des zones à l’économie fragile
24
ou en rupture (le cas d’Argentière-la-Bessée « Pays des Ecrins » dans les HautesAlpes représente un cas d’école déjà largement étudié, notamment dans le cadre
du
réseau
de
chercheurs
« sport-nature.org »).
La
mobilisation
ou
remobilisation de la population autour d’un projet de développement
fortement ancré dans la valorisation du patrimoine naturel et/ou
culturel est alors proposé comme une alternative à la « survie », voire à
un nouveau développement du territoire.
Voici plusieurs exemples de structuration territoriale enracinée autour du
tourisme de pleine nature dans les Pyrénées :
-
La station « sport nature » du Montcalm, dont le territoire initial s’appuie sur
le
périmètre
du
canton
d’Auzat-Vicdessos
est
aujourd’hui
porté
par
la
Communauté de Communes d’Auzat Vicdessos et relayé par le Syndicat Mixte
touristique regroupant cette vallée et le canton de Tarascon-su-Ariège. Dès le
début des années 90 et dans l’optique de la fermeture de l’usine Péchiney, une
réflexion a été menée par le Syndicat Mixte de l’époque et une stratégie « pleine
nature » adoptée. Un événementiel, la « course du Montcalm », aujourd’hui
devenu « Marathon du Montcalm » constitue le principal vecteur en matière de
communication. Ces dernières années, des équipements publics (centre équestre,
salle d’escalade, parcours VTT) ont été créés dont certains (via ferrata, parcours
accrobranche) font l’objet d’une délégation de service public. Dernièrement, un
regroupement des professionnels du canyoning visant à mieux gérer la forte
fréquentation estivale et améliorer la qualité et la sécurité des équipements en
place est né des différentes réunions organisées par la Station Sport Nature sous
l’impulsion de sa directrice. Il faut également noter l’initiative unique dans les
Pyrénées de l’embauche d’un technicien cordiste spécialiste de l’ouverture des
voies d’escalade pour entretenir et sécuriser les nombreux secteurs présents en
Haute-Ariège. C’est dans le cadre d’une mutualisation innovante entre le CAF, la
FFME et trois communautés de communes que cet emploi a pu être créé.
-
La Commission Départementale des Espaces, Sites et Itinéraires des
Hautes-Pyrénées (CDESI65) représente, avec celle de l’Aude, un exemple de
prise en compte globale de la question de la pleine nature à l’échelle
départementale : aménagement des sites de pratiques, gestion des conflits
d’usage, prise en compte incontournable de l’environnement dans tous les
nouveaux projets, observation des impacts et retombées économiques... La
25
réalisation du PDESI vient valider une démarche qualité par la construction
commune de critères de sélection et par un accompagnement technique des
porteurs de projets. La CDESI65 s’est également lancée dans l’édition de topoguides d’escalade afin de valoriser le travail réalisé dans le cadre du PDESI.
-
Dans le cadre de sa prise de gestion récente de la station de ski de Gavarnie,
la multinationale PGI Management souhaite notamment développer la filière
« outdoor » autour du site montagnard le plus emblématique des Pyrénées dans
une démarche de structuration territoriale basée sur un partenariat Public/Privé
fort. Les questions posées par le Directeur Christophe Fabre induisent une vision
dépassant la seule exploitation d’une station de ski : comment impliquer les
acteurs du territoire pour dépasser l’économie de « cueillette » ? Comment faire
se rapprocher les deux communes de la vallée autour de projets communs ? Quel
fonctionnement mettre en œuvre pour rendre plus efficace la capacité du territoire
à produire de la valeur économique et quels sont les outils technologiques
innovants pouvant y aider ? Afin de rapprocher les problématiques territoriales en
matière de tourisme et les intérêts de la station de ski, une co-direction a été
mise en place au sein de l’Office de Tourisme, le directeur de la station devenant
également co-directeur de l’Office de Tourisme, choix que l’on retrouve également
sur Luchon.
-
Mis en lumière par sa labellisation « Grand Site de France » depuis 2012, le
massif du Canigou est géré par un Syndicat Mixte composé de 39 communes
avec une volonté de s’étendre à 63 communes intégrant piémont et balcon du
Canigou organisés autour de la destination « Grand site Canigou ». L’objectif
affiché est d’irriguer les flux de fréquentation des zones « d’attraction naturelle »
qu’il faut gérer dans le cadre du label « grand site ». Un document d’orientation
corrélé à la gouvernance par le Syndicat Mixte (à l’intérieur duquel les socioprofessionnels
occupent
une
place
consultative
fondamentale
depuis
de
nombreuses années) est en cours d’achèvement « Canigou 2020 ». Il exposera le
canevas des axes et actions (environ 250) à mettre en œuvre pour créer une
destination « pleine nature » accentuant les retombées économiques de ce
secteur d’activité en lien avec les autres domaines économiques plus traditionnels
(agriculture, artisanat, industrie, services…) sur le territoire. Ce plan de
développement aujourd’hui reconnu par tous les acteurs a été facilité par
le fait qu’aucune station de ski n’était présente autour du Canigou et a
été fortement soutenue par le Président de Région, également président
du Syndicat Mixte. La prochaine étape concerne la mise en tourisme de ce plan
d’action rendue possible par la réalisation d’une étude marketing et de
26
positionnement. Actuellement, la structure dispos de trois chargés de
mission « communication », « pleine nature » et « environnement ». Un
« chef de produits packagés » sera prochainement recruté pour démarrer
concrètement la phase « mise en tourisme » du territoire.
-
La Vallée d’Aspe réfléchit à la création d’une "station loisirs sports de nature"
toutes saisons, projet avancé de concert entre université de Pau, communauté de
communes de la Vallée d'Aspe, Office de Tourisme et Conseil Général. Pour cela,
ils ont invité les hébergeurs et les professionnels des sports de nature au
lancement d'une étude pour ce projet pilote sur la Vallée d'Aspe. Suite à une
demande du conseil général et l'expertise d'Olivier Bessy, spécialiste en France de
la thématique des sports de nature et directeur de projet à l'UPPA, les élus aspois
ont décidé de soutenir cette action. Catherine Farran de l'université de Pau,
assistée de Marion Clerté, ont présenté la réalité de la destination
montagne l'été avec ses points négatifs (ennui, isolement, effort,
difficulté, peur, randonnée uniquement…) mais aussi positifs (beauté des
paysages, calme, nature, exaltation, oxygénation). L'étude qui est lancée et
financée par le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques commence par une
phase de diagnostic qui débouchera sur une préconisation de stratégie de
développement, la formulation de l'offre et un cahier des charges. L'étude de la
clientèle débute cet été auprès des prestataires pour un rendu en octobre. Les
hébergeurs et les prestataires de sports de nature présents (randonnée, VTT,
canyon, cheval, trail…) ont trouvé le projet intéressant et ils feront remplir le
questionnaire à leurs clients cet été pour l'enquête clientèle en espérant que cette
opération permettra de mieux adapter l'offre à la demande des touristes et donc
d'améliorer l'activité touristique de la vallée d'Aspe.
3. Mise en tourisme et commercialisation
La mise en tourisme d’un lieu ou d’un territoire peut se définir comme la capacité
de ses acteurs à produire ensemble des prestations, séjours ou événements qui
vont accroître son attractivité touristique et dans le même temps créer de la
valeur ajoutée pour le territoire. Ils n’ont d’impact que si les outils de
commercialisation et de promotion permettent une différenciation, voire un
avantage comparatif sur un marché de plus en plus concurrentiel. Nous
prendrons ici quatre exemples significatifs des projets développés dans ce
domaine.
27
-
La création par les gardiens de refuge en 2010 du circuit « Pass’Aran » entre
Vallée du Biros dans l’Ariège et le Val d’Aran, celui nommé « Porta del Cel »
entre vallée du Vicdessos et Pallars Sobira ou encore « la Senda de Camille »
initiée par des gardiens de refuge et des guides aragonais entre Parc Naturel
d’Aragon et Parc National des Pyrénées possèdent plusieurs caractéristiques
marquantes : autour d’un itinéraire transfrontalier, ces circuits sont
construits par des prestataires de terrain qui cherchent ensemble à
valoriser leur « produit » grâce à la mise en place d’un certain nombre
d’outils commerciaux : transport des bagages, achat en ligne, centrale de
réservation, vente de produits dérivés, propositions accompagnées ou en
liberté… Inspiré par le projet catalan « Carroz de Foc » développé dans les
Encantats, ces circuits connaissent un succès croissant en termes de fréquentation
et de diversification des retombées économiques pour les acteurs concernés. Tout
au long de la chaîne, d’autres itinéraires tentent de se (re)structurer ou de créer
une démarche collective et commerciale : sentier cathare, chemin de compostelle,
Tour des Pérics, chemin des Bonshommes…
-
La mise en marché des anciennes stations de ski de fond rebaptisées avec succès
« espaces nordiques » illustre là-encore les potentialités de développement
d’espaces ayant fait le pari de la complémentarité entre innovation intellectuelle,
recherche de correspondance avec l’évolution des attentes des clients et volonté
politique forte. Avec Beille et Val d’Azun en pointe et grâce à la dynamique
impulsée en Capcir, de nouvelles activités et de nouvelles gammes de produits ont
créé de la richesse : développement de la raquette à neige, du chien de traineau,
aménagement de pistes de luges, déclinaison des gammes de clientèle, études
tarifaires et travaux d’amélioration des services.
-
Le développement du concept de « géo-catching » basé sur l’association entre
chasse au trésor et matériel technologique (GPS) représente une innovation mise
en œuvre autour de Luz Saint Sauveur et de Luchon sous la marque « Randocatching » créée par la Fédération Française de Randonnée. Il sera intéressant de
comprendre la logique de développement du produit et son efficacité touristique
et économique notamment dans le lien réalisé entre outils technologique et
activité traditionnelle des Accompagnateurs en Montagne.
-
L’outil « place de marché » développé sur internet depuis l’apparition du WEB
2.0 connait un succès grandissant dans le monde du commerce. Son principe est
28
simple : mettre en place une plateforme informatique où se rencontrent vendeurs
et
acheteurs.
Mais,
nombreuses,
elles
sont
plus
ou
moins
spécialisées.
Aujourd’hui, N’PY, entreprise spécialiste du commerce lié aux stations de
ski dans les Pyrénées tente l’aventure en créant sa place de marché afin
de mettre en relation le client avec le producteur, hiver comme été (dans
le concept suivant : « communiquer et développer l’offre estivale, c’est
conforter l’hiver »), concernant ainsi les prestations sports de nature :
hébergement (10 000 lits), cours de ski, location de matériel et forfaits. Chaque
producteur reste maître de son offre mais le système développé permet de
simplifier la recherche d’information et d’achat pour le client et responsabilise le
prestataire qui doit répondre aux critères de fonctionnement de l’outil sous peine
d’en être écarté. La difficulté rencontrée actuellement par N’PY pour
développer son outil « place de marché » estival concerne la multiplicité
des acteurs de la pleine nature et le manque d’organisation de ces
derniers.
Approcher,
sensibiliser,
contractualiser
et
former
ces
prestataires à ce nouvel outil demande du temps et de l’énergie, ce
qu’essaie de rationnaliser au mieux les responsables d’N’PY.
Il existe à l’heure actuelle une seule action significative au niveau « Massif » de
mise en tourisme de la pleine nature. Il s’agit de la « route des cols »,
itinérance créée par la Confédération Pyrénéenne du Tourisme sur le
modèle de la Grande traversée des Alpes. Un site internet dédié est en ligne,
permettant aujourd’hui à l’internaute d’avoir une vision globale de la traversée.
Mais les informations disponibles sur ce site ne permettent pas de « construire »
facilement sa traversée (hébergements spécifiques, loueurs ou réparateurs de
vélo, transporteurs, produits tout compris…). Cette action menée avec de petits
moyens d’animation de réseau limite son impact en matière de création de
richesse sur le territoire Pyrénées malgré une image attractive naturelle : « de
l’Atlantique à la Méditerranée à travers les Pyrénées ! ». En effet, si l’on compare
cette offre avec d’autres destinations ayant ciblé les clientèles « cyclos », on
constate que l’offre proposée est souvent bien plus riche en contenu en facilitant
la dépense du touriste sur ces destinations (Grande Traversée des Alpes, La Loire
à vélo, Vélodyssée notamment).
Il est évident que la destination « Pyrénées » bénéficie d’une attraction naturelle
dans sa dimension spatiale : une chaîne de montagne, une mer d’un côté et un
29
océan de l’autre. Mais cet atout évident doit être complété par une mise en
tourisme performante :
-
choix des cibles clientèle en rapport avec les ressources du territoire
(acteurs mobilisables, capacité d’animation du réseau et budget « outils et
promotion »)
-
Création des « produits » constituant la gamme : offre gratuite libre /
offre encadrée et/ou payante
-
Mise en place des outils de mise en réseau et de commercialisation
-
Promotion ciblée
Aux vues des entretiens et de l’expérience acquise ces dernières années,
il semble certain que la mise en tourisme d’un territoire ne peut
déclencher l’acte d’achat et un bon « retour client » que si l’ensemble
des acteurs du tourisme ont travaillé ensemble cette destination dans le
cadre d’une démarche concertée de l’échelle locale à l’échelle Massif, ce
qui aujourd’hui ne va pas de soi.
Une initiative remarquable vient appuyer ce besoin de mise en réseau et de
concertation,
c’est
l’opération
« ski
collégiens
»
réalisée
dans
le
département des Hautes-Pyrénées.
Même si le ski de piste n’est en général pas comptabilisé dans les sports de
nature à cause des infrastructures lourdes utilisées et le poids colossal qu’il
représenterait face aux autres pratiques, ce projet est un bel exemple de
mutualisation de moyens et de concertation inter-partenaires. Avec pour
objectifs de perpétuer la culture et l’identité montagnarde et de renouveler la
clientèle du ski, ce projet porté conjointement par le Conseil Général, HPTE, la
Direction Départementale Jeunesse et Sport, l’Inspection Académique, les
stations de ski, les moniteurs et les loueurs de ski a permis à près de 700
collégiens par an d’apprendre ou de perfectionner la pratique du ski de piste
durant 3 saisons hivernales. Chaque partenaire a amené son savoir-faire dans le
cadre d’un projet global reproductible sur d’autres départements. Un projet
similaire proposé dans les Pyrénées Orientales sur la pratique du ski de fond
montre la volonté de contrecarrer le vieillissement de la clientèle fréquentant la
montagne hiver comme été.
30
4. Quid de la promotion de la destination « Pyrénées
Pleine Nature » ?
Concernant la promotion, les entretiens n’ont pas permis de dégager
d’exemples
significatifs
aboutis
permettant
d’entrevoir
des
pistes
novatrices dans ce domaine. Bien-sûr, de nombreux événements (course en
montagne, cyclosportive, festivals…) sont créés dans les territoires pyrénéens et
amènent une notoriété certaine. La communication mise en place par les
territoires (Comités Régionaux et Départementaux du Tourisme, Offices de
Tourisme, Parcs voire intercommunalités) s’organise également petit à petit et
des outils de promotion « spécifiques » pleine nature sont créées : la plupart des
territoires proposent des pages internet spécifiques « activités de pleine nature »
renvoyant vers des propositions d’itinérance ou d’activité à pratiquer librement
et/ou vers les prestataires d’activité, souvent présentés sous forme de catalogue.
L’offre « Tout compris » est moins souvent proposée par les sites institutionnels,
quelle soit issue d’un travail réalisé par le territoire ou qu’elle émane directement
de la gamme de produit d’un prestataire. Faire le choix de « privilégier » telle
offre par rapport à telle autre n’est pas souvent assumé par les territoires !
C’est encore principalement la randonnée qui est mise en avant dans le cadre de
cette communication «pleine nature » avec une accroche basée sur le nombre de
kilomètres de sentiers balisés comme le propose le site internet de la Région
Midi-Pyrénées, reléguant les autres activités dans des pages moins bien
construites et donc moins « accrocheuses ».
Dans le cadre de son nouveau schéma touristique départemental dans lequel la
filière pleine nature apparaît comme l’un des 4 piliers principaux de l’économie
touristique et compte tenu du travail co-construit autour de la démarche qualité
entre Agence de Développement Touristique, Université Toulouse le Mirail
(Institut du Tourisme ISTHIA) et les prestataires d’activité, des outils tels que
brochure, site internet, accueil presse, tournage de spots vidéo sont consacrés
aux entreprises en cours de labellisation « Ariège outdoor ». Mais le projet ne
pourra véritablement aboutir à une communication performante que lorsque
l’offre sera mieux construite, prochain défi du projet « Respir ».
31
Il n’existe pas de « cohérence Massif » à ces différentes initiatives, limitant leur
impact en matière de visibilité à une échelle plus grande. De même, les
campagnes de communication ou publicitaires souffrent d’un manque de capacité
budgétaire, en partie par manque de mutualisation, pour permettre à la
destination « Pyrénées Pleine Nature » d’attirer de nouvelles clientèles plus
lointaines. Le concept créé par la Région Midi-Pyrénées sur sa communication
« Grands sites » apparaît comme une initiative réussie de communication
« destinations vitrine » par la mutualisation de moyens à l’échelle régionale, et
ce malgré la difficulté de ce projet à permettre une véritable diffusion de richesse
sur l’ensemble de son territoire à partir de ces quelques sites majeurs.
Comme le soulignent les principaux opérateurs touristiques pyrénéens :
« de Paris, Londres, Berlin, Bruxelles ou Montréal, les Pyrénées ont du
mal à faire émerger leur spécificité et/ou attractivité face aux autres
destinations montagne ».
De plus, la promotion des activités et des prestataires se heurte à une série de
difficulté qui tient principalement à son caractère atomisé : comment illustrer la
multitude d’acteurs et de sites sur un territoire si celui-ci n’est pas vraiment
organisé et si une stratégie commerciale globale n’a pas été définie ? Les outils
cartographiques de géo-localisation permettent certes de placer des prestataires
et des sites sur un SIG, mais sans les qualifier. La question se pose également
de situer les prestataires d’encadrement ? Leur siège social ? La plupart d’entre
eux travaillent sur différents sites plus ou moins éloignés de ce lieu administratif.
C’est pour cette raison qu’il semble plus cohérent de travailler en amont sur la
gamme de produit et les cibles clientèle comme présenté dans le paragraphe
précédent.
5. Trois initiatives innovantes hors Pyrénées liées à la
pleine nature.
Dans le cadre de cette étude, il a semblé pertinent de « prendre de la hauteur »
en mobilisant des réussites reconnues dans d’autres massifs. Les trois exemples
32
qui suivent montrent trois processus différents parvenant à transformer des
idées audacieuses en projets performants en matière de création de richesse
pour les territoires.
-
L’association « Grande Traversée des Alpes » travaille depuis plus de 40
ans à la promotion du tourisme d’itinérance entre Léman et Méditerranée.
Cette association unique par son périmètre d’action dans le secteur de la
randonnée et plus largement de sports nature compte 700 adhérents et
partenaires publics et privés, emploie 12 ETP pour un budget de plus d’un million
d’euros financé à 95% par des fonds publics (380 hébergements qualifiés GTA
cotisent également). GTA a créé et développé 6 itinérances sur le principe
suivant : création de l’itinéraire sur papier et sur le terrain / préconisation aux
collectivités = mise en tourisme / adhésion des hébergements concernés en direct
par GTA / promotion du produit en partenariat avec les CRT avec notamment la
mise en place d’un site internet visité par plus de 100 000 internautes par été. Un
comité de pilotage « informel » est mis en place pour gérer aux différentes
échelles les diverses problématiques à gérer. GTA fait office alors d’animateur de
réseau reconnu par tous les acteurs publics comme privés. Aujourd’hui, les 4
axes de développement de GTA sont les suivants : itinérance douce /
clientèle
jeune
et
proximité
/
scénarisation
« storytelling »
/
digitalisation TIC alors que 2 projets occupent une partie de l’équipe salariée :
la création d’un outil de mise en réseau des refuges via une centrale de
réservation (audit commandé par le Comité de Massif) / la veille touristique que
l’on peut retrouver sur le site internet de GTA. Le concept innovant « Rewild », jeu
de piste nouvelle génération pour faire revenir les jeunes adultes à la montagne
en axant sur le ludique et les TIC a débuté en 2012 et s’est concrétisé cette année
dans 4 PNR et la ville de Grenoble. De plus, GTA fait partie de la Commission
« Prospectives » de France Montagne et participe au projet « French ski’s » avec
les Domaines skiables de France pour ne pas opposer systématiquement stations
de ski et itinérance douce.
L’année
2013
représente une
période
charnière,
marquée
par
un
effacement de l’Etat en matière d’aménagement et une montée en
puissance des EPCI ainsi que des grandes collectivités, mais dans l’attente
des nouvelles lois de décentralisation qui vont modifier les compétences et le
poids de chacune d’entre elles. Le projet de GIP entre les 2 Régions n’associant
pas l’Etat et devenant autorité de gestion des fonds FEDER accroit les incertitudes
sur le pilotage de l’association par ces trois pilotes fondateurs.
La nouvelle Convention de Massif 2014-2020 exige une stratégie par
33
grandes thématiques. D’ores et déjà, les grands itinéraires gérés par GTA
sont inscrits dans le marbre. Le combat actuel de l’association est de faire
reconnaître à la fois les grands enjeux défendus par GTA et leur mise en
perspective financière. « L’ambition a un coût ! », notamment pour faire
valoir le rôle d’animateur de réseau, élément fondamental de plus en plus
difficile à faire financer. GTA n’est pas remis en question mais doit se battre
pour montrer son intérêt, notamment compte tenu de la concurrence pouvant
exister entre les différentes structures d’animation de développement dans les
Alpes soutenus et présidés par différentes instances publiques.
-
L’itinérance cyclo « Vélodyssée » est un projet trans-Régions et transDépartements ayant émergé à la fin de l’année 2008. L’objectif était de
créer un itinéraire vélo longeant la côte Atlantique de la Bretagne au Pays Basque
sur le principe de ce qui fut réalisée quelques années plus tôt le long de la Loire.
Compte tenu du nombre de partenaires institutionnels à mobiliser (10
départements et 3 régions), il a été décidé de confier à un coordonnateur
l’animation du projet et c’est l’un des départements par le biais de son
agence touristique « Loire Atlantique Tourisme » qui a été choisi. Chaque
partenaire, départements comme région, financent le projet à hauteur de
15 000 euros par an (pour un budget global de 550 000 euros avec une
participation de l’Etat). Le budget est découpé en 4 pôles : coordination /
animation du projet / promotion / gestion Marque. Le projet aujourd’hui en partie
réalisé (et mis en avant par un site internet dédié) est jugé fédérateur (3, 4
interlocuteurs par structures soit 6 à 8 par département ou région) : « on a une
vrai famille Vélodyssée ! ». Néanmoins, des problématiques ralentissent l’avancée
des travaux, notamment la sous-estimation de la mission « coordination » en
matière budgétaire et du volume de travail à réaliser par chaque département :
« un pilote tout seul ne fait rien sans ses équipes ».
En 2013, un gros effort est consacré à la commercialisation de l’itinéraire
par le travail en petits groupes appelés « cellules expert » sur des
questions très précises : web-markenting, observation, mise en place d’un réseau
« Accueil Vélo », cotisation partenaires publics et privés, connexion avec « La
Loire à vélo » pour mutualiser compétence et expertise.
-
Les événementiels en sports de nature se sont multipliés ces dernières années. Le
paysage événementiel est devenu tellement riche et complexe qu’il devient
difficile de comprendre quel rôle précis il joue ou que l’on veut lui faire jouer. Les
conclusions
de
l’analyse
réalisée
par
le
réseau
de
chercheurs
« sportnature.org » des « Natural Games » de Millau, manifestation de
34
renommée internationale au budget de près de 600 000 euros, permet de
dégager des pistes de réflexion sur le lien entre des formes de gouvernance
locale, l’organisation territoriale des sports de nature et l’évolution de la pratique
événementielle. En effet, l’étude révèle deux caractères innovant : la naissance en
2002 de premiers rassemblements d’escalade en sites naturels, à dominante loisir
et la forme plus récente qui propose de rassembler 4 disciplines sportives autour
d’autant d’événements juxtaposés. Divers éléments sont mis en avant pour
expliquer l’essor de cette manifestation et sa capacité d’innovation au fil
des ans : un tissu associatif local et dynamique ; la nécessité pour ces
associations de nouer des liens avec les collectivités afin de mener à bien
certains projets coûteux ; la volonté des collectivités de mobiliser les
sports de nature comme outil du développement touristique du territoire ;
l’entrée en scène de partenaires privés (dont Petzl a été le pionnier)
soucieux
de
faire
évoluer
les
événements
à
travers
lesquels
ils
communiquent ; la volonté d’une association sportive non rattachée à la
fédération délégataire de s’émanciper de cette tutelle obligatoire dans le cadre
compétitif pur. J’ajouterai à cette analyse deux points cruciaux corrélés : des
personnalités volontaires, compétentes et opportunistes en capacité de faire
évoluer ce réseau d’acteur sur un territoire en recherche de différenciation.
Ce réseau se construit lors d’accords portant sur le format, le financement et le
pilotage de l’événement et est basé sur des objectifs distincts pour les différents
acteurs : promotion des pratiques sportives, création d’équipements permanents,
promotion touristique, animation locale ou encore marketing de marque.
L’édition 2013 a joué à la fois la carte de l’amélioration qualitative de l’existant
(concerts, animations gratuites et grand public, village d’exposants) et s’est
volontairement revendiquée de l’accueil de compétition de niveau mondial dans
les disciplines phares de l’événement, afin d’accroitre encore sa notoriété et
mobiliser de nouvelles sources de financement compte tenu de la difficulté pour
les manifestations de ce type de poursuivre leur essor dans un contexte où les
subventions publiques allouées sont de plus en plus difficiles à récolter.
Les exemples proposés durant ce second chapitre illustrent le foisonnement
d’initiatives plus ou moins concertées issues de la sphère institutionnelle, privée,
soit les associant autour de partenariats public / privé et la capacité de chaque
territoire et/ou acteur à se mobiliser pour rechercher des réponses à son propre
développement. L’absence de visibilité, sinon de coordination de tous ces
projets, minimise leur efficacité à l’échelle pyrénéenne. Il semble naturel
35
de prévoir des outils de « veille »,de mise en réseau et de promotion
mutualisée pour rendre ces initiatives performantes, les rendre plus
structurantes et rendre attractive au-delà des bassins de clientèle
traditionnels la destination « Pyrénées Pleine Nature ».
Ils permettent également de déterminer les « exigences » de la réussite comme
les freins ou limites en matière de structuration de la pleine nature à l’échelle
pyrénéenne. Dans tous les exemples, il apparaît que la mobilisation et
l’animation d’un réseau d’acteur forment le socle de l’initiative, voire de
l’innovation en matière de nouvelle ou d’augmentation de la richesse
produite par le territoire. Cette mobilisation devient pérenne dans le temps
dans le cas où chaque partie prenante, publique, associative ou privée conçoit
ses propres besoins et choix de développement compatible avec la stratégie
décidée collectivement. La qualité de l’animation entretient ensuite l’équilibre
fragile entre évolution dans le temps de ces besoins « individuelles » face aux
exigences de la stratégie collective, elle-même en mutation au fil de l’évolution
des priorités sociétales et des potentialités économiques en découlant.
36
CHAPITRE 3
ENJEUX, STRATEGIE ET PLAN D’ACTION
1. Les enjeux de la structuration
Il est admis que la destination « Pyrénées » bénéficie d’une attraction naturelle
dans sa dimension spatiale : une chaîne de montagne, une mer d’un côté et un
océan de l’autre. Mais cet atout évident doit être complété par une mise en
tourisme performante qui ne peut déclencher l’acte d’achat et un bon « retour
client » que si l’ensemble des acteurs du tourisme ont travaillé ensemble cette
destination dans le cadre d’une démarche concertée de l’échelle locale à l’échelle
Massif, ce qui aujourd’hui ne va pas de soi.
Compte tenu des éléments présentés dans les chapitres 1 et 2 de ce rapport, il
semble cohérent d’affirmer que la structuration de la filière professionnelle
« pleine nature » au sein du tourisme pyrénéen doit s’inscrire dans le cadre
d’une
stratégie
volontariste
prenant
en
compte
les
différentes
échelons
territoriaux dans une démarche de reconnaissance par la qualification de ce
secteur d’activité à l’échelle pyrénéenne.
L’enjeu est de taille : faciliter la mobilisation des acteurs autour d’un
projet pyrénéen déclinable aux échelons infra-Massif dans lequel les
intérêts
de
chacune
des
parties
prenantes,
dont les
prestataires
d’activité, viendraient conforter la stratégie collective globale basée sur
le déploiement de la destination « Pyrénées Pleine Nature », pilier du
tourisme pyrénéen.
Comment passer de cette image atomisée aux contours flous de ce secteur à une
organisation audacieuse, innovante et créatrice de richesse ?
Les exemples présentés illustrent des méthodes et actions qui permettent une
mise en œuvre douce de ce grand projet. Il s’agit avant tout de donner de la
consistance à l’existant tout en mettant en avant les réussites dans un
phénomène d’entrainement au sein de la filière et d’attraction pour de nouvelles
37
clientèles. En cela, les différentes initiatives de professionnalisation de la
filière garantissent des résultats dans le cas où les efforts fournis
individuellement par les prestataires en matière de formation et
d’amélioration de leurs prestations sont « récompensés » par une
meilleure visibilité et/ou commercialisation réalisée par les opérateurs
touristiques territoriaux au-delà des gains moins perceptibles issus des
actions de formation proposées au prestataires. Pour illustrer ce propos,
voyons une déclinaison positive du concept de professionnalisation de l’échelle
locale à l’échelle pyrénéenne :
-
Au niveau local ou valléen : Organisation par les OT et Com com de
commissions ou rencontres entre « producteurs touristique élargis » (stations,
prestataires, hébergeurs, producteurs locaux, artisanat, sites culturels) soit par
thématique (aménagement des sites de pratique, cibles clientèle, sensibilisation
démarche qualité, mise en produit, promotion…) soit pour la mise en place d’un
événementiel (fête de la montagne, rallye touristique, compétition ou rencontre
sportive…)
-
Au
niveau
« périmètre
Parc »
ou
départemental :
Mise
en
place
opérationnelle des démarches qualité ou Marque Parc (maîtrise d’œuvre) des
projets régionaux (maitrise d’ouvrage) / organisation des formations « gestion
d’entreprise », commercialisation, promotion, e-tourisme en partenariat avec des
organismes de formation et universités spécialisés dans ce domaine / Mise en
place des CDESI lorsque celles-ci ne sont pas opérationnelles pour élargir la
problématique aux autres usagers.
-
Au niveau régional, organisation logistique et technologique des démarches
qualité « Qualité Tourisme » (maîtrise d’ouvrage) : Mise en place du processus de
labellisation, harmonisation régionale, développement des outils informatiques,
négociation avec Qualité Tourisme pour l’amélioration des grilles d’audit après avis
des départements…
-
Au niveau Massif, promotion des démarches qualité dans le cadre d’une
communication mettant en avant à la fois la diversité des destinations et l’unité
recherchée en matière de qualité de l’offre issue de ces démarches.
De même, l’articulation entre les différents échelons territoriaux en matière
d’animation de réseau, de mise en tourisme et de promotion de la pleine nature
doit être organisée pour exister. Cela passe bien-sûr en premier lieu par
l’adhésion à une stratégie globale aujourd’hui inexistante. Mais cela
passe aussi par la création ou l’utilisation d’outils méthodologiques
38
et/ou technologiques pour favoriser des projets d’harmonisation ou de
mutualisation au sein des territoires : développer les outils techniques pour
faciliter à la fois le travail en réseau, le lien avec les nouvelles technologies
utilisées par les touristes et la capacité à promouvoir et commercialiser le
territoire.
Aujourd’hui, les regroupements professionnels existants peinent à
participer à cette mise en réseau par leur éclatement en autant de
profession et par manque de moyens humains, de compétence et/ou de
budget alors que les territoires s’en préoccupent, à l’image de certaines
intercommunalités (comme la station sport nature du Montcalm en Ariège), du
Parc National, des Parcs Naturels Régionaux ou de certaines structures
départementales (CDESI65, CDESI11 ou ADT09), régionales ou Massif de plus en
plus.
La
représentativité
des
prestataires
professionnels
passe
certainement par la création à l’échelle pyrénéenne d’une instance
permettant de les regrouper autour de problématiques communes,
associant les Fédérations délégataires et d’autres partenaires intéressés comme
c’est le cas aujourd’hui au niveau national par le biais de la Coordination
Montagne.
La question de la reconnaissance de la filière et de sa performance passe
également par la mise en place d’outils de mesure et de prospective
partagés pour mieux connaître le poids et les impacts du secteur à
l’échelle
pyrénéenne
développement
à
et
pouvoir
l’évolution
de
adapter
la
les
demande
préconisations
et
aux
de
ressources
territoriales. Ces outils permettraient en outre de mieux mettre en tourisme les
territoires dans une meilleure compréhension des enjeux liés à l’articulation entre
offre gratuite et libre avec l’offre encadrée et/ou payante proposée par les
prestataires d’activité ou les hébergeurs. En effet, à l’heure actuelle, peu de
projets
portés
par
des
territoires
imaginent
au
moment
de
créer
une
infrastructure ou de réaliser un événement la valeur ajoutée et la création de
richesse issue d’une articulation réfléchie entre ces deux types d’offre. Pour
exemple, on peut citer l’interrogation suivante : « est-il préférable de multiplier
le nombre de kilomètres de sentiers balisés pour créer de la richesse sur un
territoire ou de se concentrer sur le déploiement au sein de ce même territoire
d’une articulation « gagnant-gagnant » entre offre gratuite et offre payante ?
39
En matière de mise en tourisme et de promotion de la destination
« Pyrénées Pleine Nature », un travail partenarial entre acteurs de
terrain, structures territoriales et stations de montagne, issu de la mise en
réseau réalisée notamment dans le cadre des démarches de progrès et de
professionnalisation, doit être engagé afin de déterminer ce qui donne du sens à
la destination et susciter l’envie, la venue et l’achat par les touristes de produits
tout compris d’appel représentatifs du territoire et se démarquant de l’offre
proposée par d’autres destinations touristiques. Il s’agit de passer d’une gamme
subie à une gamme choisie, performante et territoriale. Dans ce cadre, la
valorisation des spots dits « d’attraction naturelle » (comme les gorges
de l’Aude, le Cirque de Gavarnie, le Pont d’Espagne, le Pic du Midi
d’Ossau ou encore le Canigou pour en citer quelques-uns) ainsi que des
principales itinérances (GR10, HRP, Chemin de Saint Jacques, Sentier
Cathare) semblent représenter un enjeu majeur à court terme pour
communiquer sur les atouts des Pyrénées en matière de pleine nature
sur le principe de la communication « Grands sites » de la Région Midi-Pyrénées
et pouvoir en mesurer les impacts par des études ciblées, reproductibles et
moins coûteuses de des mesures à l’échelle territoriale plus vaste.
Concernant l’itinérance, voici un exemple d’articulation qui pourrait être
envisagée :
-
Priorité sur le GR10 avec un travail commun entre une instance de type
Coordination Montagne « Pyrénées » œuvrant sur le principe de la
Grande Traversée des Alpes, et départements s’organisant sur le principe
de fonctionnement de la Vélodyssée :
Coordination
Montagne
regroupant
syndicats
professionnels
et
fédération
délégataire (FFRP) = information des prestataires de terrain et propositions
d’actions (labellisation des hébergements, de l’encadrement, le transport de
bagage, le repérage des points noirs…)
Collectivités territoriales = Mise en place d’un protocole de travail partenariale
entre les 6 départements et les 3 Régions avec un pilote sur le projet financé par
l’ensemble des institutions (méthode Vélodyssée)
Avec les autres itinéraires et boucles déjà existants (Chemin des Bonshommes,
Pass Aran, Senda de Camille, sentier cathare, chemin de Compostelle) = Etudes
pour voir ce qui marche, ce qui pourrait booster la fréquentation, les outils à
40
mettre en place ou à améliorer = obtenir un document d’orientation permettant
de dynamiser ces itinéraires, aider les autres territoires à créer des boucles sur un
modèle éprouvé et permettre d’utiliser cette ingénierie pour le développement du
GR10.
De même, un travail spécifique doit être engagé entre les stations de
montagne positionnées sur l’industrie du ski et les acteurs de la pleine
nature. A l’image de ce que développe l’opérateur N’Py par le biais de son outil
« place de marché », c’est toute la palette du territoire qui doit être mise en
avant en matière de construction de l’offre par les stations pour améliorer leur
image. Ce chantier passe à la fois par la reconnaissance par les stations des
potentialités de développement que représentent les activités de pleine nature en
matière de complémentarité de leur offre et une ouverture d’esprit de la part des
prestataires de ces activités pour ne plus voir la station comme « le grand
méchant loup ». La médiation entre ces opérateurs peut passer par une
animation spécifique mise en place par le territoire (les intercommunalités
principalement) et devrait faire émerger de nouveaux partenariats et projets
bénéfiques encore rares dans les Pyrénées.
Bien-sûr, l’organisation et la qualification des sites de concentration touristique
(stations, spots d’activité) devra s’accompagner d’une réflexion complexe sur la
mise en place d’outils et systèmes innovants permettant une meilleure fluidité
vers la diffusion de cette économie vers des modes de pratiques plus douces
répondant
mieux
aux
enjeux
de
la
préservation
et
de
la
gestion
environnementale des territoires de montagne. Cela répond également à
l’objectif d’accueil d’un tourisme « de masse » que l’on sensibilise à l’écotourisme tout en permettant aux niches éco-touristiques de se sentir bien dans
des espaces préservés.
L’événementiel ne devra pas être oublié dans sa capacité à dynamiser un
territoire tout en le faisant connaître. Déterminer un calendrier « pyrénéen »
montrant la richesse de la destination pourrait également représenter une
première étape dans le cadre d’une stratégie à l’échelle du Massif.
De fait, un plan marketing global semble incontournable pour réfléchir à
41
l’articulation et le financement de cette mise en tourisme et faire le lien
attraction / qualification pour faire « briller » la destination Pyrénées (là encore
en rendant complémentaire la promotion des différentes échelles territoriales
déjà présentées).
2. Un plan d’action volontariste
« Si c’est pour proposer une énième usine à gaz, est-ce vraiment utile ? »
La réponse est non ! C’est pour cela que le plan d’action proposé se base sur
trois principes fondamentaux :
-
Débattre et trouver des solutions collectivement
-
Conforter les initiatives créatrices de richesse et mobilisant des réseaux
d’acteurs
-
Susciter l’innovation, que ce soit en matière de méthode de travail, d’outils
technologiques ou de gouvernance territoriale.
C’est pour répondre au premier principe qu’il semble aujourd’hui opportun de
définir dans un premier temps à l’échelle du massif un « Comité de pilotage
Pyrénées Pleine Nature » servant de garant et d’insufflateur à cette filière. Une
formation-action de type ADEPFO pourrait aider à la constitution d’un
socle commun des engagements généraux des différentes composantes
de cette instance informelle et active. Ce travail pourrait être « sanctionné »
par un séminaire de travail pyrénéen organisé pour permettre à tous les acteurs
intéressés de s’exprimer en amont à partir du socle commun issu de la formation
ADEPFO et de participer « en live » à l’amélioration de ce socle commun l’autre
d’une ou des rencontres basée sur le partage, l’échange et le soucis d’efficacité.
Le plan d’action qui clôture cette étude a pour objectif de préparer les
bases à cette réflexion de fond sur le sujet en permettant aux acteurs
institutionnels, notamment de niveau Massif, associatifs et privés de
prendre conscience des mesures à favoriser pour participer
concrètement à la structuration de la filière pleine nature dans les
Pyrénées.
42
AXE 1 : DEVELOPPER UNE GOUVERNANCE TERRITORIALE
« SPORT NATURE » INNOVANTE ET EFFICACE
Mesure 1 : Inciter et soutenir les territoires et structures œuvrant à la
professionnalisation et la mise en réseau de la filière
-
Action n°1 : Soutenir les réseaux structurés existants (syndicats professionnels
« Massif », démarches qualité régionales, départementales ou valléennes,
marques Parc ou dispositifs « Pays »…) par un appui financier à l’animation de
projet.
-
Action n°2 : Défendre le déploiement à l’échelle du massif d’une instance fédérant
les acteurs du tourisme de pleine nature (syndicats professionnels, fédérations,
associations et entreprises œuvrant au développement de la pleine nature dans
les Pyrénées…).
-
Action n°3 : participer à l’émergence de projets pilote associant Etat, territoires,
acteurs de terrain, chambres consulaires et monde scientifique et pédagogique en
matière de professionnalisation : formations-actions et définition d’un référentiel
de compétence « opérateur touristique de pleine nature ».
-
Action n°4 : Promouvoir les « bonnes pratiques » et l’innovation de la filière par la
mise en place d’un colloque annuel « Pleine Nature et développement dans les
Pyrénées » regroupant acteurs et territoire autour de la pleine nature et de son
ancrage territorial.
Mesure 2 : Créer des outils « Massif » partagés permettant une meilleure
connaissance de la filière et une meilleure diffusion des projets mis en
œuvre
-
Action n°1 : Mettre en place des protocoles d’observation reproductibles à l’échelle
du Massif permettant la compilation de données « Pleine Nature Pyrénées ».
-
Action n°2 : Inciter dans la durée l’observation économique, sociale et
environnementale des réseaux structurés, des spots et itinérances organisées et
des événements « pleine nature » des Pyrénées pour en faire des outils d’analyse
et de prospective de la filière.
-
Action n°3 : Consolider les travaux d’étude sur la filière et développer un outil
d’analyse prospective pour mieux anticiper les évolutions de la filière : innovation
des pratiques et de la gouvernance, connaissance des clientèles, évolution des
métiers, impact territorial offre gratuite / offre payante, diversification des
stations, gestion des flux et des sites, diffusion des retombées économiques sur
le territoire, comparaison avec les actions dans les autres massifs.
-
Action n°4 : Développer une plateforme technologique spécifique « Pleine Nature
Pyrénées » servant de veille et de diffusion de données d’observation et des
bonnes pratiques à l’échelle du Massif.
43
Mesure 3 : Inciter les collectivités et stations à donner plus de place aux
réseaux d’acteurs structurés permettant une meilleure mise en tourisme
du territoire
-
Action n°1 : Encourager les départements impliqués dans la mise en place des
CDESI et PDESI, outils de mise en réseau et de gestion des conflits liés
notamment à la pleine nature
-
Action n°2 : Conforter les territoires misant sur l’association des réseaux
structurés aux décisions en matière d’aménagement et de mise en tourisme par
une gouvernance innovante : consultation, participation des acteurs aux
décisions…
-
Action n°3 : Stimuler les projets de diversification de l’offre des stations et
espaces nordiques hiver et été pour faire de ces lieux de concentration touristique
des moteurs du développement rattachés à leur territoire support
44
AXE 2 : POSITIONNER ET PROMOUVOIR LA VITRINE
« PYRENEES PLEINE NATURE » POUR DYNAMISER LA
DESTINATION PYRENEES
Mesure 1 : Positionner l’offre « Pyrénées Pleine Nature » face aux marchés
actuels et futurs
-
Action n°1 : Mettre en place un « plan marketing Pyrénées Pleine Nature »
permettant de capitaliser l’existant tout en mettant en avant les éléments
attractifs de différenciation face aux autres destinations montagne.
-
Action n°2 : Favoriser les projets existants ou émergents visant à valoriser la
destination montagne auprès de clientèles spécifiques : jeunes, séniors, groupes
Mesure 2 : Favoriser la diversification des activités autour de l’itinérance
et des principaux sites de pratiques
-
Action n°1 : Aider les porteurs de projet publics ou privés à mieux scénariser et
commercialiser leurs « itinérances organisées » pour les rendre plus attractives
-
Action n°2 : Participer à l’émergence du produit phare « Grandes Traversées des
Pyrénées » articulé autour de la mise en tourisme du GR10 et des itinérances
associées (cyclo, VTT, équestre)
-
Action n°3 : Encourager les projets de gestion durable et de promotion des
« spots » majeurs des Pyrénées été et hiver en partenariat avec les territoires
concernés
-
Action n°4 : Encourager la diversification des activités hiver / été des stations de
ski pour promouvoir la montagne aux quatre saisons
-
Action n°5 : Soutenir les actions de diffusion des retombées économiques entre
sites majeurs et spots secondaires
Mesure 3 : Promouvoir la vitrine « Pyrénées Pleine Nature »
-
Action n°1 : Mettre en place un schéma spécifique de promotion de la vitrine
« Pyrénées Pleine Nature »
-
Action n°2 : Créer un site internet portail « Pyrénées Pleine Nature » pour
promouvoir la destination Pyrénées
-
Action n°2 : Mettre en place une programmation « Evénements Pyrénées Pleine
Nature » pour montrer la richesse et la dynamique du secteur
-
Action n°3 : Soutenir les projets de communication à l’échelle du Massif de la
destination « Pyrénées Pleine Nature »
45