tablissement du contrat
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tablissement du contrat
Établissement du contrat Th : Avez-vous déjà fait une psychothérapie ? Pt : Non… je ne sais pas, pas de façon intensive….le thérapeute que j’ai eu était un peu…..il croyait beaucoup au groupe…. Et pour les deux premières années avec l’autre docteur, je n’ai pas vraiment eu de thérapie individuelle de façon intensive. Th : Bon d’accord, et ceci vous amène à penser que je pourrais être différent Pt : Oui Th : Bon et bien, une de vos premières responsabilités sera de faire ce que je vous dis à propos de rapporter des choses qui vous viennent à l’esprit. Ce n’est pas toujours facile de rapporter ces choses : cela peut être embarrassant…. Pt : Oui Th : Vous pourriez vous sentir insultée, vous pourriez vous sentir embêtée…. Pt : J’ai eu ce problème avec les rencontres AA….Au début vous êtes supposés partager ce que vous vivez tous les jours….. Th : Ah! Ah! Pt : et si je n’ai pas envie de partager, je ne sais pas quoi dire. Th : Ah! Ah! Pt : Je me suis sentie souvent très prise… Th : Oui….mon rôle ici est d’écouter aussi attentivement que je peux ce que vous dites et d’observer ce que vous dites….. comment vous semblez vous sentir, du mieux que je puisse comprendre, à partir de vos gestes, vos expressions… et d’essayer de poser des questions, parfois de faire des commentaires qui pourraient vous amener dans une autre direction ou d’amener des idées auxquelles vous n’aviez pas pensées auparavant Pt : (Hoche de la tête) Th : Une autre de vos responsabilités est simplement d’être ici Pt : (Hoche de la tête) Th : Ceci peut vous paraître évident…..mais dans un autre sens, les gens pourraient prendre, peuvent prendre leur thérapie de façon cavalière….Ils peuvent penser, vous savez, je suis là si je le veux, je n’ai pas envie d’y aller ce jour-là…..mais ceci est la meilleure recette pour un échec…..parce que vous avez besoin d’être là pour que la thérapie se passe Pt : (Hoche de la tête…) Th : ….ce n’est pas un ‘‘quick fixe’’, ce n’est pas juste d’essayer de guérir un jour…si vous n’en avez pas envie vous ne le faites pas.. Pt : (Hoche de la tête…) Th : Vous savez, nous avons déjà eu plusieurs séances ensembles, mais quelques fois vous avez été en retard. Je sais que c’est quelque chose qui peut arriver avec le métro. Est-ce quelque chose qui pourrait arriver ici ? Avez-vous tendance à être en retard à vos rendez-vous ? Pt : Ah! Un de mes problèmes c’est l’opposé de prendre cela de façon cavalière. Lorsque j’ai peur, lorsque cela me paraît intense, lorsque cela me paraît beaucoup, alors je ne me sens pas capable de le faire et je pars à la dernière minute. Th : Parce que cela vous paraît difficile ? pesant ? Pt : Oui….Vous savez, je vais faire un effort….(Hoche de la tête)…Ce serait plus facile pour moi si nous nous voyions sur une base régulière. Th : J’aimerais de fait que nous fassions cela Pt : Cela me facilite les choses parce que je sais combine de temps je vais avoir besoin Th : OK…pour une raison quelconque nous n’avons pas pu nous voir à 16h00 lundi dernier. Pt : Oui….j’étais à la Cour, j’agissais à titre de jurée Th : Ah! Oui…c’est juste… allez-vous devoir assister à nouveau cette semaine ? Pt : Non, nous avons terminé Th : C’est bien….donc les deux moments que je vais vous proposer sur une base régulière seront les lundis à 16h00 et les vendredis à 16h25 Pt : OK Th : Je ne sais pas si vous devez parfois être à l’extérieur Pt : Non… Th : Donc ce ne devrait pas être un problème pour vous…. Pt : Non Th : De mon coté, parfois, pour une raison ou une autre, je vais devoir m’absenter. Par ailleurs, je prévois ces choses et je vous donnerai au moins un mois d’avis si je devais m’absenter pour une séance, une semaine ou tout au plus deux semaines . Je ne peux pas penser à une occasion où je pourrais être absent plus de deux semaines…..Si spécialement dans cette première année de thérapie, c’est autre chose dont nous devons parler, une des options au terme de la première année de l’étude, dépendamment de comment vont les choses, Pt : Est-ce que je vais devoir payer Th : Eh bien oui. Pt : Alors cela conclut la discussion (Fait signe NON de la tête) Th : Ah oui? Pt : Combien chargez-vous? Th : Ah! Pt : A moins que vos tarifs soient très bas, je doute très fort que je puisse me le permettre. Th : Et bien c’est quelque chose que nous pourrions regarder. Mais, vous avez imaginé que je charge cher… il semble que vous ayez assumé qu’il n’y aurait pas de possibilité de négocier Pt : Ah! bien (lève les mains en l’air) Th : C’est une supposition que vous avez fait ? Pt : J’ai seulement entendu dire que les honoraires sont très élevés dans un endroit comme celui-ci. Th : Je pense que nous allons devoir regarder cela. Vous voyez, vous êtes aussi … Bien.. Jusqu’ici nous parlions de choses pratiques et maintenant nous devons tenter de nous comprendre…Disons que nous avons quelque chose sur quoi réfléchir et qu’au courant de l’année, nous ne devrons pas oublier d’en rediscuter d’ici la fin de l’année. Pt : Combien chargez-vous ? Th : J’aimerais qu’on ne parle pas de cela pour l’instant. Pt : (Se met à rire)….. OK…OK.. Th : Pourquoi demandez-vous cela ?.... je peux comprendre que la question est pertinente dans le contexte actuel… Pt : Eh! Th : Mais comme la question du paiement ne se pose pas tout de suite, nous avons du temps pour y penser. Pt : (Hoche de la tête) Th : Je pense que si je vous donne une réponse rapide, sans l’opportunité …. Nous ne sommes pas encore au point où nous pouvons tout explorer en profondeur….Si vous me demandez combien je demande et que je vous demande ce montant, nous pourrions en parler longtemps et je pense que nous voulons nous occuper d’autres choses avant pour ensuite y revenir. Vous savez, je pense quelque chose auquel il est pertinent de penser…le simple fait d’y penser nous aidera à trouver des options possibles. Pt : (…) Th : Donc, nous avons cette année…..j’ai un peu perdu le fil….nous parlions de mes absences possibles…..j’essaie d’être le moins absent possible…. Parfois il y a des périodes durant lesquelles il y a un peu plus d’interruptions à l’intérieur d’un court laps de temps… Donc nous avons une année avant que la question du paiement ne se pose et nous devons en parler. Excusez-moi d’avoir perdu le fil un peu…Laissez-moi juste … Pt : (rit tout bas) Th : Je pense que c’est important de réaliser que même la question de ce qui arrivera dans un an peut être pertinente pour ce dont nous parlons présentement, pour la discussion que nous avons ici maintenant…… Je pense que pour la question du paiement, puisque cela fait parti d’une étude, c’est une forme de paiement de votre part même si ce n’est pas un paiement financier. Seulement de remplir toutes les évaluations que vous devez faire, cela prend du temps Pt : (Opine de la tête) Th : …et vous avez évidemment déjà rempli des questionnaires avant même qu’on se rencontre. Je pense qu’à environ tous les quatre mois vous aurez quelque chose à remplir à nouveau….vous savez cela… Pt : Oui Th : De continuer cela est également votre responsabilité, c’est votre contribution pour le paiement. Pt : (Hoche de la tête) Th : Passons à un autre sujet….une chose qui pourrait aussi être important à clarifier est ce qui ne fait pas partie de cette thérapie parce que cela pourrait être matière à confusion. Cela touche aussi votre intérêt ou votre manque d’intérêt à y participer…parce que cette thérapie ne donne pas de conseils pour résoudre des problèmes. Par exemple, si vous deviez venir me voir et me demander : ‘‘ Je ne sais pas si je dois me séparer de cet homme…qu’en pensez-vous?’’ Je trouverais cela plus aidant de vous aider à cerner le problème. Même si j’ai une opinion, ce qui est possible, je pense que vous trouverez plus aidant à court terme que je dise ‘‘Laissez-le’’ ou ‘‘Restez avec lui’’.… vous trouveriez cela plus aidant à court terme. Ce pendant, du point de vue de vous aider à grandir, en terme d’évolution de votre personnalité, je pense qu’il est plus aidant de vous assister dans cela … Pt : (Hoche de la tête tout le temps) Th : Donc, cette thérapie ne vous donne pas de solutions rapides aux problèmes que vous pourriez soulever ici. Elle vous aide plutôt à travailler vos difficultés dans la façon que vous avez de faire face à ces problèmes ou dans les conflits que ces problèmes vous amènent. Certaines personnes préfèrent recevoir des solutions rapides, ce n’est pas inhabituel… Pt : Ce n’est pas ce que je veux. Je ne peux continuer avec ces problèmes pour le reste de ma vie. Que ferais-je ? Th : Vous ne pouvez pas ? Pt : Je ne peux pas continuer avec ces problèmes pour le reste de ma vie… ce n,est pas ce que je veux.. Th : Quelque chose qui découle de ce que je viens de dire est que cette thérapie est centrée sur les séances de thérapie….certains thérapeutes se rendent disponibles entre les séances lorsque les patients traversent des périodes difficiles…et à nouveau, je pense que le genre de travail que cette thérapie peut vous offrir que je pense qui serait le plus aidant pour vous en termes de changement se passe pendant les séances et qu’être disponible entre les sessions pour répondre à vos questions, pour être une oreille à qui se confier, je ne pense pas que cela soit aidant en vue d’un effort plus poussé…..Ce n’est également pas toujours possible… bien que certains thérapeute se sentent à l’aise d’offrir cela. Il est difficile de toujours répondre à cette offre parce que tout le monde vit beaucoup de choses et il peut y avoir des malentendus à propos de ce que j’aurais pu dire comme par exemple : ‘‘Vous avez dit que je pouvais appeler n’importe quand et vous n’étiez pas là’’ Pt : (Hoche de la tête) Th : Bien sûr, il arrive que les appels soient appropriés…Vous savez, s’il y a une urgence, quelque chose d’inattendu et de très stressant qui survient…..vous avez reçu un appel et votre mère a eu un accident, c’est une urgence…. Vous voulez parler à votre thérapeute et prendre rendez-vous pour une séance plus tôt que prévu. Pt : (Hoche de la tête) Th : Ceci veut dire que pour les évènements quotidiens de la vie nous assumons que c’est à vous de vous en occuper, de ne pas appeler chaque fois que vous vivez une frustration, pour les événements habituels de la semaine, Pt : (Hoche de la tête) Th : La médication concerne votre médecin…nous communiquerons ensembles, mais ses décisions le concerne. Quoi d’autres ???? Je crois que nous avons couvert les choses de base en ce qui concerne la thérapie, quel est vôtre rôle, quel est le mien, ce qu’elle procure ou pas… Pt : (Hoche de la tête) Th : Ayant dit cela, cela prend habituellement plus d’un an avant que les gens se sentent aider par la thérapie. C’est une raison pour revenir aux options qui s’offrent à nous à la fin de l’année lors de l’étude. Pt : (Interrogative) Th : Cependant, il y a des gens qui peuvent changer à l’intérieur d’une période d’un an… ceci ne veut pas dire qu’on ne peut pas changer à l’intérieur d’un an……Avez-vous des questions??? Pt : Non, tout va bien… Th : Maintenant que nous avons couvert les généralités ce cette thérapie, il y a des choses plus spécifiques à aborder….c’est une des raisons pourquoi j’avais besoin d’informations de votre part…parce qu’il y a des choses que je veux regarder avec vous qui pourraient nous poser des difficultés…ou nuire à nos efforts et les rendre inefficaces… Pt : (Interrogative) Th : Peut-être que la menace la plus directe au succès de la thérapie est le risque de retomber dans l’abus de substances… Pt : (Hoche de la tête) Th : C’est un problème que vous avez eu pendant des années et vous êtes sobre depuis peu…. Cela fait combien de temps ??? Pt : Trois mois…. Th : Trois mois, c’est plutôt récent… je crois que vous êtes engagée dans les NA et je pense que c’est extrêmement important…. Et je crois qu’il est plus important de se tenir du côté où il faut faire attention plutôt que du coté où nous assumons que tout va bien……Je pense qu’il serait aidant pour nous de voir à ce que vous passiez occasionnellement des tests de dépistage. Je dois voir comment nous pourrions faire cela de façon pratique…. Où vous pourriez aller pour cela… mais je crois qu’il est important d’avoir cette confirmation objective.. je sais que ce ne sera pas parfait, vous pourriez vous laissez aller sans retomber dans l’alcoolisme…mais je crois qu’il serait aidant de savoir que vous restez sobre. Nous allons devoir penser à comment procéder, mais est-ce que cela vous convient? Pt : Oui cela me va..(Hoche de la tête) Th : Avez-vous déjà été soumis à ce genre de dépistage par le passé? Pt : Non Th : Dans le passé, lorsque vous alliez à ce Centre de crise, ils ne l’ont pas demandé? Pt : Je n’ai jamais pensé à parler de ce problème Th : Et personne ne vous a posé de question à ce niveau Pt : Je n’ai jamais pensé avoir un problème …. J’en ai parlé à quatre personnes et elles ont toutes dit : ‘‘Mais tu n,es pas une alcoolique’’..cela n’a jamais vraiment été un problème… Th : Qui sont ces gens ? Pt : Ma mere, mon ex-conjoint, un de mes amis d’un ancien groupe et un autre ami. Th : Vous n’en avez jamais parlé à votre thérapeute ou en thérapie de groupe..? Pt : Non….je ne pensais pas que cela était un problème… Th : Était-ce votre copain le plus récent ? Pt : Oui Th : Je crois que…..je pense à notre première rencontre quand nous avons abordé ce sujet. (Fouille dans ses feuilles)….Je ne me rappelle pas la quantité mais je me rappelle qu’il y a eu différentes drogues à différents moments. …. Pt : Oui Th : Mais, avant vos trois mois de sobriété, quelle était votre consummation à ce moment? Pt : A ce moment-là, je consommais quand je croyais qu’il y avait une urgence, quand je croyais qu’il y avait une crise…quand j’étais préoccupée, quand quelque chose allait particulièrement mal…Ce n’était pas sur une base régulière, mais à d’autres moments cela l’était….comme quand je travaillais dans des bars. Th : Vous preniez des shooters? Pt : Oui Th : Combien en preniez-vous? Vous souvenez-vous? Pt : Oui…une douzaine de shooters Th : Et comment c’était dans la période la plus récente, pendant les périodes de crise… Pt : C’était une consummation excessive….d’une couple de mois… Th : D’alcool et d’autres choses ? Pt : Des pilules… Th : Quelles sortes de pilules? Pt : N’importe quoi qui me restait de mes prescriptions précédentes Th : Quelle sorte de médicaments? Pt : Des antidéprsseurs.. Th : Quels antidépresseurs? Pt : Peu importe ce que j’avais…je ne me rappelled pas des noms… Th : Quels effets cela avait-il sur vous? Pt : Cela m’aidait à dormer. Th : Alors ce n’était pas des ISRS, comme du Prozac ? Pt : Non… il y en avait quelques-uns… Th : Et vous les preniez avec de l’alcool ? Pt : Parfois avec de l’alcool… parfois sans…Parfois je prenais des ISRS, aussi des placébos, juste pour me donner l’idée que je prenais quelque chose.. Th : Est-ce que vous limitiez votre consommation d’imipramine et de désipramine? Pt : J’en prenais juste un ou deux… Th : D’accord, ce n’est pas comme si vous en preniez une poignée Pt : Non Th : Vous êtes consciente que ces tricycliques peuvent être dangereux.. Pt : Oui, cela peut causer un arrêt cardiaque Th : OK, prendre une, deux ou trois pilules de plus n’est pas exactement ce que j’appellerais une consommation excessive…est-ce ce à quoi vous pensiez lorsque vous parliez de consommation excessive ? Pt : C’est parce que je les prenais avec de l’alcool.. Th : Et combien d’alcool preniez-vous? Pt : Lorsque vous prenez des medicaments, vous êtes saoul pas mal plus rapidement…. Alors cela me prenait seulement une couple de verres de vin pour être saoule. Th : D’accord… Et est-ce que cela fait longtemps que vous avez consommé d’autres drogues… comme des drogues de rue.. Pt : Oui…cela fait longtemps.. Th : Combien de temps? Pt : Cinq ou six ans Th : D’accord, je pense que la principale menace … nous avons assez parlé de sonsommation de substance pour l’instant…vous avez accepté de passer des tests pour détecter la consommation de drogue…En vous parlant… Pt : Les occupations ??? Th : J’irai un peu plus loin que les occupations pour tout vous dire….Les occupations semblent être quelque chose de gros. Ce que les autres ont dit, je pense que ce Jean et les autres ont tous senti qu’ils essayaient de vous engager dans différents programmes et que votre coopération n’était pas bonne. Êtes-vous d’accord sur ce point? Pt : C’était parfois bien, parfois terrible…j’ai eu ce problème, oui. Th : Ah. Ah. Je crois qu’il y a quelque chose de plus que la coopération… Il y a la question du niveau de fonctionnement. Ici, nous nous engageons dans une discussion où nous pouvons ou pas avoir différentes opinions…La façon dont vous dites passer votre temps ne semble pas structuré et pas vraiment dirigé vers quelque chose de productif sur le plan du travail ou des études. Pt : (Hoche de la tête) Th : Je pense que nous devons nous attarder à cela… Pt : (Hoche de la tête) Th : Pfremièrement, ce que je vois comme faisant partie du problème….je ne sais pas si vous le voyez de la même façon….vous avez dit que la dépression est liée à la capacité de fonctionner Pt : Oui Th : Cela correspond à la façon dont je vois les choses…je peux voir le rationnel de cela. Néanmoins, il peut y avoir des points de vue différents . Le fait que vous ne soyez pas capable de fonctionner est un problème en lui-même….peut-être lié à la dépression ou peut-être indépendsante de la dépression. Pt : (Hoche de la tête) Th : L’impression que j’ai eue en parlant avec d’autres gens est qu’ils essaient de vous insérer dans un programme, mais que vous ne le suivez pas…. Cela nous amène à la question d’essayer d’approcher l’origine de ce problème. Généralement, l’expérience démontre que de venir en thérapie deux fois par semaine, sans faire quelque chose de productif entre les séances, aide peu. Une personne va bénéficier beaucoup plus en étant engagée dans une activité quelconque, que cela soit du bénévolat, un travail à temps partiel ou complet, ou des études. … Donc, je veux soulever ce point… Pt : C’est un problème…. Th : D’accord, comment voyez-vous ce problème? Pt : Je ne vois pas ce que je pourrais faire…. Th : Parce que ??? Pt : C’est trop !!! Th : Parce que ? Pt : Faire ceci, aller à six rencontres par semaine c’est beaucoup pour moi…quand j’essaie d’en faire plus, je tombe en morceaux. Th : De quelle façon? Pt : Je fais beaucoup d’anxiété et je me sens déprimée… je tombe en morceaux…je ne peux rien faire.. je suis envahie, dépassée Th : Vous voyez, c’est ici que nos idées sont différentes…. Une des raisons de commencer une activité comme le travail est de voir quels sentiments vous avez et d’en parler…Je ne dis pas que c’est la seule raison…Si vous faites quelque chose et que vous avez des problèmes, nous devons savoir quel est le problème, quelle est votre expérience de ce problème…Vous semblez avoir l’intelligence pour faire quelque chose….que ce soit des cours ou des études ou du bénévolat ou un travail à temps partiel. Si vous dites que c’est trop sans l’avoir essayé …. Pt : Mais je l’ai essayé par le passé Th : D’après votre histoire, il ne semble pas que vous l’ayez essayé pour un certain laps de temps… Pt : Cela fait quelques années que je n’ai pas été sérieusement impliquée dans quelque chose…mais quand je me suis impliquée ici, c’était après les AA et c’est assez de responsabilités pour moi….C’est une grosse responsabilité Th : Mais beaucoup de gens dans les AA font d’autres choses aussi… Pt : Mais ils n’ont pas le problème que j’ai… c’est comme comparer des pommes avec des oranges. Th : Laissez-moi penser à nouveau à ce problème….je pense que nous avons des opinions différentes sur ce problème…. Si vous vous rappelez de la façon dont nous avons parlé du problème de narcissisme la dernière fois….J,ai dit que pendant votre importante dépression, il y a dix ans, vous rêviez au luxe, au succès, à la richesse et à la célébrité…C’est un genre d’état dépressif particulier…La plupart des gens en dépression se sentent dans le noir…sans espoir…ils n’ont pas d’idées grandioses….. Pt : (Hoche de la tête) Th : Je pense, mais il se peut que je me trompe, qu’une partie de vos difficultés dans vos activités est cet aspect dont nous avons parlé la dernière fois…. C’est-à-dire que cela ne rejoint pas vos désirs ou vos attentes. Pt : (Écoute figée) Th : Donc, vous préférez mener une vie sans vous engager dans des activités qui ne correspondent pas à vos rêves. Pt : Je ne crois pas que cela soit aussi simple.. Th : Il se peut que cela ne soit pas aussi simple… mais comment voyez-vous cela ? Pt : Je crois que cela fait définitivement partie du problème…. Mais je ne crois pas que ce soit un élément central du problème…. J’ai essayé de faire les choses qui mènent au genre de vie que je veux… J’ai essayé de faire des choses comme écrire dans ‘‘Street News’’, retourner à l’école, Th : Qu’est-il arrive lorsque vous êtes retournée à l’école. Comment était cette expérience? Pt : J’étais sous un énorme stress dans ma vie personnelle….en plus d’avoir le stress de devoir être quelque part quatre jours par semaine…. Et d’avoir à faire cela chaque jour était très fatiguant…j’étais tout simplement épuisée…. Je ne pouvais même pas penser aller à l’école. Au point que je ne pouvais pas penser à sortir du lit….J’ai fait en sorte que je puisse passer au travers du programme, y aller chaque jour, mais le stress s’accumulait en moi et à un moment je me suis simplement effondrée Th : Pour moi qui vous vois depuis trios semaines, il est difficile de comprendre cela… vous pourriez dire que je ne vous connais pas suffisamment ou que je ne vous comprends pas…. Mais comme j’ai dit, vous donnez l’impression d’être intelligente, articulée, et vous n’avez pas de symptômes de dépression majeure présentement. Pt : Ils sont toujours là à attendre.. Th : La dépression est toujours là à attendre ??? Pt : Oui Th : Des sentiments dépressifs peuvent toujours être là à attendre mais je ne comprends pas….La façon dont je comprends un trouble de l’humeur dépressif n’apparaît pas automatiquement. Je pense donc qu’il y a quelque chose à propos de votre expérienc dans ces programmes que vous ne comprenez pas, qui vous amène à vous sentir épuisée, fatiguée ou …. je ne sais pas… l’impression d’être dépassée par ce défi ou ce sentiment de rébellion après un moment au sujet des demandes ou de la structure… Pt : (Figée) Th : Si nous n’incluons pas quelque chose comme cela dans le traitement, je ne sais pas vers quoi nous allons travailler…. Quelle est votre idée à propos de ce sur quoi nous pourrions travailler? Pt : Je pensais que nous pourrions travailler sur des situations émotives de base et …….. (pensive)… Si j’essaie quelque chose comme cela, je prends un risque Th : Quel risqué prendriez-vous? Pt : La dépression… ce serait incapacitant. Th : Cela me semble être un raisonnement circulaire… la façon dont vous me décrivez les choses… Pt : (Se prend la tête par les mains)…. Je ne suis pas en dépression majeure maintenant…mais si une personne normale était dans mon état, elle se dirait en dépression majeure…. Je peux à peine faire les choses que j’ai à faire et je n’en ai pas tant que cela à faire… j’y arrive à peine…J’ai peur que si j’ajoute quelque chose, ce sera trop…. que je perde le contrôle et que je ne sois plus capable de faire quoi que ce soit.. …. Mon expérience est que quand je suis capable de faire des choses, comme maintenant, j’essaie de reprendre le temps perdu et j’en viens au point où je me surcharge…. Et je retombe…c’est comme un cycle. … je retombe en depression majeure….. C’est un problème… Une cloche d’alarme sonne chez moi quand je recommence à faire des choses… Je me préoccupe de comment j’en fais…. Th : Vous voyez…j’écoute ce que vous dites, mais il ne semble pas que vous soyez entrée dans ce cycle…. Il ne semble pas que vous ayez commencé à en prendre beaucoup pour rattraper le temps perdu… Ce que je suggère c’est d’ajouter quelque chose à votre horaire … pas nécessairement d’en faire trop …. Et de voir ce qui arrive. Pt : Cela m’inquiète…je ne sais jamais combien est trop pour moi… Th : Bien… vous avez dit….. Pt : Cela semble être …. Je ne sais pas comment le dire….j’ai seulement très peur d’avancer autrement qu’à petits pas, des pas de bébé… Peut-être que je ne devrais pas avoir peur, que je devrais avancer plus qu’à petits pas…mais c’est une perspective très effrayante. Th : C’est quelque chose à quoi je vous demanderais de réfléchir car s’il n’y a pas un engagement de votre part dans un quelconque but ou activité, alors …. Pt : Les AA sont un engagement et une activité…..un de mes problèmes est d’aller aux rencontres Th : Les rencontres AA sont extraordinaires Pt : Je veux dire comme une activité, comme quelque chose que j’essaie de faire, d’ajouter à mes autres activités. Th : Je ne trouve pas que cela soit suffisant parce que…. Vous avez dit que vous alliez à six rencontres ?? et deux séances de thérapie ?? Cela fait huit heures par semaine.!!! Je pense que vous êtes en mesure d’ajouter quelque chose de plus…sans que cela devienne trop exigeant…. A quoi pensez-vous??? Pt : A quoi pensez-vous…?? Th : Je crois que je dois y réfléchir un peu avant la prochaine fois… parce que présentement je suis plutôt étonné de votre réaction….Il semble que je vous demande quelque chose d’impossible… que je ne sois pas raisonnable. Pt : Ce n’est pas que vous n’êtes pas raisonnable….mais vous ne connaissez pas ma psyché comme moi je la connais…Vous ne savez pas que je tombe vraiment en morceaux…que je retourne vraiment à zéro…. Je veux dire zéro…vraiment rien, zéro…. Je ne veux pas faire cela à nouveau….je ne veux pas faire cela maintenant… Th : Encore une fois, peut-être que c’est parce que je ne vous connais pas assez, j’ai l’impression que vous me trouvez très exigeant. Pt : Pas que vous soyez exigeant… mais que vous me demandez quelque chose qui est plus risqué ce que vous pensez…. C’est quelque chose de plus gros que ce que cela semble être… Th : Je me poserais également des questions à propos du risqué dans l’autre sens…le risque de ne pas essayer d’en prendre plus parce qu’à l’âge de 30- … Pt : 38 Th : 38 Pt : Je sais… Th : Vous savez, vous êtes dans une position où si vous n’essayez pas d’affronter sérieusement ce problème…il y a le risque très sérieux que vous passiez à coté de votre vie. Pt : C’est le cas….oui je sais… Th : Je pense donc que vous devriez considerer les deux côtés du risque. Pt : (Hoche de la tête)…Ce n’est pas une question nouvelle pour moi…considérer les deux côtés du risque et voir où se situe l’équilibre. C’est un combat pour moi…c’est ce que j’essaie de combattre depuis des années….. ...Je connais le risque…. D’un côté de ne pas aller assez loin, le temps passe à côté de moi…et j’ai passé à côté une bonne partie de ma vie… mais si je tombe en morceaux…j’ai passé beaucoup d’années à remonter la pente. Th : Triste mais vrai……malheureusement nous allons devoir nous arrêter. J’aimerais que nous poursuivions notre conversation la prochaine fois. Évidemment c’est une question très importante et de fortes émotions sont impliquées. Je pense qu’il y a des choses très cruciales qui en découlent. Pt : Quelque chose comme prendre un cours une fois par semaine ou quelque chose du genre…cela je peux me voir le faire….mais si vous parlez d’avoir un emploi, c’est bien au-delà de mes capacités. Th : Pensons-y et nous pourrons continuer vendredi. Pt : OK Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt : Th : Pt :