éditorial - Société Française de Radiologie
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éditorial - Société Française de Radiologie
Quotidien JFR 8 Le éditorial des Journées Françaises de Radiologie LA POSSIBILITE D’UN POLE… Les hopitaux en quelques années ont dû s’adapter à de profondes réformes touchant simultanément leur organisation interne et leur mode de financement, réformes qui sont des applications du plan MATTEI 2002. Chaque établissement public de santé (EPS) devait se structurer en pôles au plus tard le 1er janvier 2007. Qu’en est-il aujourd’hui après plus de 18 mois de fonctionnement ? Quelle logique a prévalu pour la constitution des pôles d’imagerie : logique clinique ? logique plateau médico-technique ? La formalisation de contrats d’activité avec les pôles cliniques qui constitue l’axe principal de la reconnaissance de notre activité, ont-ils été rédigés et signés avec les pôles partenaires ? Parallèlement à cette échéance, le financement par la T2A (tarification à l’activité) des EPS est passé à 100 %. Dès 2004, le SRH s’est inquiété des conséquences de l’absence de tarification et donc de la valorisation de notre activité pour les patients hospitalisés ; nos recettes étant incluses à l’intérieur des GHM (Groupe Homogène de Maladie) au même titre que l’hébergement. Inquiets de cette situation, nous avions rencontré à la DHOS, Mme Martine Aoustin, responsable de la T2A pour l’alerter, lui faire prendre conscience des effets délétères de cette comptabilité sur les recettes de nos pôles et lui proposer des solutions. En vain, le problème reste entier en 2008. Comment les responsables de nos pôles valorisent-ils l’activité intra-hospitalière chronophage et coûteuse pour nos structures : application d’une CCAM virtuelle ?, contrat négocié individuellement avec chaque pôle clinique ? La nouvelle gouvernance, l’instauration de pôles dans nos établissements et la refonte de leurs financements présentent peu d’intérêt si une authentique délégation de gestion n’est pas effective. Cette délégation de gestion ne doit pas se résumer en terme de ressources humaines au « planning des soignants et plan de formation du pôle » ou en ce qui concerne les achats à ceux des « fournitures, petit matériel, bureautique » seuls périmètres délégués jusqu’à présent (enquête DHOS et ARH Rhône). Les acteurs médicaux tiennent à s’approprier les outils d’une gestion efficace. Les différentes versions de la loi HPST (loi Bachelot) confirment l’organisation en pôle ce qui est plutôt positif, mais ne peuvent nous rassurer en renforçant l’idée d’un directeur « patron unique » avec tous les risques qui peuvent en découler si la délégation de gestion n’est pas mise en œuvre. Les radiologues sont bien conscients de la nécessité de l’efficience, ce qui passe par le développement de l’imagerie de coupes et de l’imagerie interventionnelle. Dans un pôle d’imagerie, l’organisation, la décision de renouvellement de matériel, le choix des appareillages, les investissements nouveaux, ainsi que les besoins en ressources humaines paramédicales et en radiologues répondent à des logiques médicales afin d’améliorer la qualité du service rendu et la prise en charge des patients qui nous sont confiés. Comment améliorer l’efficience si ce n’est… en redonnant une place réelle aux choix médicaux. Daniel Bersani Président du Syndicat des Radiologues Hospitaliers Lancement d’une nouvelle revue Mardi 28 octobre Ischémie mésentérique : éléments sémiologiques radiologiques L P Otal L’ischémie mésentérique est une pathologie fréquente, aux étiologies variées et dont les conséquences peuvent aller de la simple altération transitoire de l’activité intestinale à la nécrose transmurale. Du fait de l’augmentation de la longévité, les personnes âgées sont particulièrement exposées à cette menace vitale. Un diagnostic précoce est crucial en raison de l’évolution rapide vers l’infarcissement. Malgré les avancées médicales diagnostiques et thérapeutiques, la morbidité et la mortalité restent élevées. En effet, les aspects cliniques et radiologiques sont peu spécifiques et présentent de nombreuses similitudes avec d’autres pathologies digestives. Alors que l’angiographie a fait longtemps partie de l’algorithme diagnostique d’une ischémie mésentérique, les avancées les plus récentes de la tomodensitométrie (TDM) en ont fait désormais la modalité d’exploration de choix. La majorité des ischémies mésentériques sont de nature occlusive, avec une prédominance de l’étiologie artérielle sur la veineuse. Les causes artérielles sont dominées par les embolies (environ 50 % des cas), d’origine cardiaque pour la plupart, les embols se bloquant généralement sur des branches de division moyennes ou distales de l’artère mésentérique supérieure. Les thromboses artérielles (25 % des cas) concernent généralement l’origine des artères mésentériques, dans un contexte d’athérosclérose. Outre l’oblitération de la lumière artérielle, la pression sanguine artérielle et le développement préalable d’une éventuelle circulation collatérale conditionnent la sévérité des lésions digestives, au point que l’occlusion d’une des artères mésentériques peut ne pas entraîner d’infarcissement si la collatéralié est suffisamment développée. Fig 1 Fig. 1 : Ischémie mésentérique massive par embol mésentérique supérieur d’origine cardiaque : interruption brutale de l’opacification de l’artère mésentérique supérieure, seule la paroi de la première anse jéjunale est rehaussée. Fig. 2 : Ischémie mésentérique segmentaire par thrombose veineuse. Patient porteur d’un déficit en protéine S, antécédent ancien de thrombose proximale de la veine mésentérique supérieure qui n’apparaît pas reperméabilisée. Episode aigu de douleurs abdominales en rapport avec une thrombose veineuse distale, responsable d’un épaississement pariétal et d’une infiltration de la graisse mésentérique. L’ischémie mésentérique non occlusive (environ 20 % des cas) est la traduction d’une vasoconstriction splanchnique, plus souvent secondaire à un bas débit (incompétence cardiaque, état de choc, septicémie, déshydratation, hypotension, chirurgie abdominale ou cardiaque) qu’à un médicament (digoxine, cathécholamine, vasopressine...) ou une drogue (cocaïne) vasoconstrictrice. Les thromboses veineuses sont plus rares (5 % des cas d’ischémie mésentérique), elles sont parfois peu symptomatiques mais peuvent également être létales, elles sont favorisées par l’hypertension portale, les foyers inflammatoires abdomino-pelviens, la chirurgie abdominale, les traumatismes, les pathologies cardiaques ou rénales, la contraception orale, les états d’hypercoagulabilité. La veine mésentérique supérieure est concernée dans la majorité des cas. Des causes beaucoup plus rares méritent d’être connues : occlusion Manipulateurs : prêts pour le parcours de formation ? Nathalie Siauve édition française 2 numéros par an adressés gratuitement aux membres de la SFR. Fig 2 Une nouveauté cette année, un parcours de formation pour les manipulateurs est proposé par le comité scientifique de JFR tout au long de la semaine. En plus des séances dédiées manipulateurs, ont été ciblés par journée un certain nombre de cours, de séances thématiques, de séances scientifiques. Pour cela, les horaires des séances manipulateurs ont été modifiés : 10h30 - 12h le matin et 14h – 16h30 l’après midi. Les thèmes retenus sont variés : digestif, interventionnel, os, sein, neuroradiologie... Ce parcours inclut aussi un certain nombre de posters. Le dernier parcours a lieu aujourd’hui, avec au programme une séance de cours sur l’appareil urinaire post-opératoire, une séance thématique sur la radiologie interventionnelle. Les golfeurs tout niveau ne manqueront pas d’apprécier ces parcours ! intestinale, dissections, néoplasies, traumatismes, radiothérapie. Les vascularites ont pour particularité de concerner des sujets relativement jeunes et de pouvoir toucher des segments digestifs épargnés par les formes habituelles d’ischémie du fait de la richesse de la collatéralité : estomac, dudodénum, rectum. Les symptômes cliniques sont aspécifiques, participant au retard diagnostique. La discordance entre l’importance des douleurs et la pauvreté de l’examen clinique est classique. Les informations biologiques (gazométrie, leucocytes) sont peu contributives. Les performances de l’abdomen sans préparation souffrent d’une sensibilité et d’une spécificité médiocres, la séméiologie se limitant généralement à un iléus, les classiques images en empreinte de pouce et l’écartement des anses par épaississement pariétal étant rarement visualisées, a fortiori la pneumatose pariétale et Sommaire Ischémie mésentérique : éléments sémiologiques radiologiques P. 1 Plateformes d’imagerie du petit animal : une opportunité pour les radiologues P. 2 Apport du scanner multi-détecteur dans la prise en charge des hémorragies digestives basses aiguës P. 3 La communication avec le patient en imagerie cancérologique P. 4 Bilan d’extension ganglionnaire dans le cancer du col de l’utérus : Comparaison TEP-Scan et IRM de diffusion. Etude Préliminaire P. 6 Reportages P. 7, 8 Cardiovasculaire Une séance est organisée sur ce thème Aujourd’hui - 16h00 - Salle 24 l’aéroportie. Même en cas d’occlusion vasculaire proximale (qui n’est pas la plus fréquente), l’apport de l’échographie reste limité par la distension aérique digestive. Quant à l’angiographie, du fait des progrès considérables de l’angioscanner, ses indications se limitent, à l’heure actuelle, aux cas où la suspicion d’ischémie mésentérique non occlusive est très forte, dans la perceptive d’un traitement vasodilatateur in situ, sous réserve de l’absence de signe de gravité, notamment péritonéal. Recherche La TDM a l’avantage d’apporter des éléments sémiologiques concernant d’une part les vaisseaux, d’autre part les structures digestives. La difficulté majeure réside dans l’absence de spécificité de la plupart des signes, le diagnostic reposant alors sur une combinaison d’éléments. La complexité de l’analyse sémiologique impose un protocole d’acquisition rigoureux : un passage SPC permet de rechercher du sang frais dans les vaisseaux et dans la paroi du tube digestif, les paramètres d’acquisition de la phase artérielle Fig 3 Fig 4 Fig. 3 : Ischémie mésentérique diffuse non obstructive en rapport avec un choc septique : épaississement pariétal global, grêlique et colique, d’aspect hyperémié. Fig. 4 : Aéromésentérie et aéroportie dans un contexte d’ischémie mésentérique (reconstruction minIP). chercheront à optimiser la qualité des reconstructions angiographiques, le temps veineux est essentiel car il apporte la plupart des éléments concernant la paroi du tube digestif. tiques, spléniques ou rénaux sera utile pour redresser le diagnostic. Lorsqu’elles sont abondantes, les calcifications athéromateuses proximales peuvent gêner la détection d’un thrombus. Les anomalies vasculaires (Fig. 1 et 2) sont d’autant plus faciles à mettre en évidence qu’elles sont plus proximales, les embols distaux peuvent être manqués, malgré l’amélioration de la résolution spatiale des scanners récents, et la constatation d’infarctus hépa- Parmi les anomalies pariétales, le signe le plus fréquemment noté est l’épaississement, résultant d’une infiltration oedémateuse, hémorragique et/ou inflammatoire. Il est habituel dans les atteintes coliques (où peut intervenir également une surinfection) et les formes veineuses d’atteinte grêlique (Fig. 2), plus rare, voire inhabituel, dans les atteintes grêliques d’origine artérielle. Il est plus fréquent dans les formes réversibles que dans les nécroses transmurales. Le rehaussement pariétal est variable : majoré dans les thromboses veineuses, les formes non occlusives (Fig. 3) ou après revascularisation, son absence est plus spécifique mais peu fréquemment visible. Même la pneumatose pariétale et ses corollaires, l’aéromésentérie et l’aéroportie (Fig. 4), ne sont pas totalement spécifiques La distension des anses n’est pas simplement liée à l’ileus, y participent également les lésions ischémiques musculaires et nerveuses, elle peut conduire à la méconnaissance d’un épaississement pariétal. L’infiltration du mésentère et l’épanchement liquidien intrapéritonéal sont des constatations fréquentes, notamment dans les thromboses veineuses (Fig 2), mais non spécifiques puisque rencontrées également dans des processus inflammatoires, infectieux ou néoplasiques. Le diagnostic d’ischémie non occlusive est parfois difficile en imagerie du fait de l’absence de signe spécifique. L’intestin de choc doit être distingué de l’œdème diffus de la paroi de l’intestin grêle accompagnant une hypertension centrale par réanimation agressive dans un contexte traumatique. Lorsque la suspicion clinique d’ischémie non occlusive est très forte, certains auteurs recommandent l’angiographie en première intention, car elle seule peut mettre en évidence de façon fiable l’absence d’obstruction vasculaire, les sténoses diffuses et le moindre rehaussement de la paroi du tube digestif. L’atteinte colique a quelques particularités : rarement de nature occlusive, le plus souvent réversible, elle est segmentaire, avec deux sites préférentiels, l’angle gauche et le sigmoïde, et peut évoluer sur le mode sténosant. ■ Radiologie Hôpital de Rangueil, Toulouse Plateformes d’imagerie du petit animal : une opportunité pour les radiologues L O Clément Le terme imagerie est devenue un mot clé dans les différents domaines de recherche : que l’on s’intéresse à la génétique, à la protéomique, à la cellule, ou à l’organe entier, l’imagerie joue désormais un rôle prépondérant comme outil d’acquisition des données. Fig 2 Fig. 1 : Doppler puissance du cordon ombilical d’un fetus de souris (G Renault, Plateforme Imagerie Paris Descartes). Fig 1 Fig. 2 : Nouveau MicroCT CT 120 de GE. En imagerie in vivo, toutes les techniques d’imagerie médicale sont utilisées chez l’animal. Comme la souris est devenue l’animal de référence pour développer des modèles pathologiques, il est naturel que les industriels aient développé des outils d’imagerie adaptés à cette physiologie particulière (poids 30 grammes, battements cardiaques 300-500 / minutes). L’échographie est très intéressante, car avec de hautes fréquences d’acquisition (55 Mhz) elle autorise une haute résolution anatomique et l’imagerie cardiaque en temps réel. Ses applications sont multiples en recherche cardiovasculaire, en surveillance du développement embryonnaire de la souris, pour la détection d’anomalies morphologiques, pour l’étude de la microcirculaion tumorale avec microbulles, ou encore pour la recherche en ostéo articulaire. La tomodensitométrie à rayons X a une bonne résolution spatiale, mais une résolution en contraste spontanément faible en dehors de l’imagerie de l’os et du parenchyme pulmonaire. Pour l’imagerie dynamique, l’utilisation de produits de contraste à rémanence vasculaire, ou des machines à temps d’acquisition rapide sont nécessaires. On approche alors le prix des machines cliniques. car elle conjugue des avantages bien connus par les radiologues : résolution en contraste, sensibilité, multiples paramètres fonctionnels. En général, le champ magnétique utilisé est supérieur à ceux utilisés en clinique : 2,3 – 4,7 – 7 – 9,4 Tesla. Le champ le plus élevé n’est pas synonyme de meilleure qualité d’image. Comme toujours en IRM, il y a un compromis à trouver entre la résolution recherchée, le type d’organe examiné, et les crédits disponibles, car bien sûr le prix augmente avec le champ. L’apparition d’antennes refroidies à haut rendement (« ryoprobe ») permet d’augmenter le rapport signal sur bruit à champ constant. Les techniques de médecine nucléaire, microPET, microSPECT, et ces même modalités couplées au CT permettent d’aborder l’image- rie moléculaire avec une sensibilité excellente en association au repérage anatomique du CT. L’imagerie optique (utilisant la gamme des photons visibles) est utilisée en microscopie depuis des décennies. En imagerie in vivo du petit animal, deux approches complémentaires sont possibles : l’imagerie macroscopique où la souris est visualée « corps entier » et l’imagerie par microscopie intra vitale, permettant une analyse du réseau capillaire ou la visualisation de cellules fluorescentes. La complémentarité des différentes méthodes d’imagerie fait que l’organisation en plateforme multimodale est idéale pour pouvoir proposer au chercheur, en fonction de la question posée, la meilleure modalité pour son étude. Le prix de ces divers appareils est variable de 100 milliers à plusieurs millions d’euros. Il est donc bien évident que tous les centres de recherche ne peuvent pas s’offrir une plateforme complète, et que l’équipement doit être coordonné. Le radiologue, de part sa formation, peut accompagner ces projets d’équipements et s’impliquer dans des travaux de recherche passionnants à l’interface de la biologie, de l’instrumentation, du traitement d’image, bref de participer à l’aventure de l’imagerie moléculaire. ■ Hôpital Européen Georges Pompidou et Plateforme d’imagerie de Paris Descartes Une séance est organisée sur ce thème Aujourd’hui - 16h00 - Salle 27 Le microCT est aussi utilisé en imagerie hybride, conjointement avec un SPECT ou un PET. Fig 3 L’Imagerie par Résonance Magnétique est la méthode privilégiée en imagerie du petit animal Fig 4 Fig 5 Fig. 3 : MicroCT thoracique de souris avec gating prospectif cardiaque et gating respiratoire (Images Dr Picot, GE Healthcare) Fig. 4 : NanoSPECT-CT (Congrès d’Imagerie moléculaire, Nice 08) Fig. 5 : MicroSPECT-CT de poumons de souris après injection de macroaggrégats d’albumine marquée. (http://www.spect-ct.com) 2 Mardi 28 octobre Une séance est organisée sur ce thème Aujourd’hui - 10h30 - Salle 31 L F Pilleul La prise en charge diagnostique des hémorragies digestives basses aiguës ne fait en aucun cas consensus et la littérature propose diverses conceptions. Les hémorragies digestives basses aiguës ou rectorragies sont relativement fréquentes, avec une incidence de 20-30 cas pour 100 000 habitants (Ghosh S, 2002). Bien que la grande majorité des rectorragies proviennent du colon et du rectum, 10 à 25 % d’entre elles proviennent de l’intestin grêle ou en amont de l’angle de Treitz (Wagner HE, 1992). Le taux de mortalité pour les patients présentant un saignement aigu varie entre 5 et 14 % selon les séries (Sanders DS, 2004), pouvant atteindre 40 % en cas de saignements massifs associés à une instabilité hémodynamique ou nécessitant des transfusions de plus de 4 unités de globules rouges par 24 heures. Si l’endoscopie est la modalité diagnostique de choix chez les patients présentant une hématémèse aiguë, le choix de la modalité pour le diagnostic et la prise en charge initial des rectorragies aiguës n’est pas établi. En effet, la clef de la prise en charge des rectorragies aiguës est la détermination du site hémorragique. L’apport de la coloscopie est limité en cas de saignement massif, et ne Fig 1 Fig. 1 : Aspect d’extravasa d’origine diverticulaire colique gauche (flèche). L’intervention chirurgicale a prouvé l’origine diverticulaire de la rectorragie. Fig 2 Fig. 2 : Aspect d’extravasa secondaire à un ulcère rectal. peut être réalisée que lorsque le saignement est stoppé et la préparation intestinale faite (Al Qahtani AR, 2002). La scintigraphie aux globules rouges marqués est peu utilisée en France, du fait de sa faible disponibilité et de son caractère peu spécifique pour topographier le site hémorragique. Kuhle et de Sheiman (Kuhle WG, 2003) ont démontré que le scanner multi détecteur était théoriquement capable de détecter une hémorragie d’origine colique dont le débit serait de l’ordre de 0,3 mL/min, alors que l’angiographie mésentérique requiert un débit de l’ordre de 0,5 mL/min (Thorne DA, 1987). Ernst et al. (Ernst O, 2003) ont rapporté que le scanner hélicoïdal avec injection intraveineuse de produit de contraste permettait de localiser un site hémorragique chez 79 % des patients présentant une rectorragie. Récemment, Tew et al. (Tew K, 2004) ont proposé une étude rétrospective comprenant 13 patients avec rectorragies explorées avec un scanner multi détecteurs avant une angiographie et n’ont obtenu aucun faux positif ou négatif. Les résultats de l’étude prospective de Woong et al. (Woong Y, 2006) ont indiqué que le scanner multi détecteur est d’une grande précision pour la détection et la localisation du saignement en cas d’hémorragie digestive massive aigue. Dans cette étude, un extravasa de produit de contraste a été retrouvé chez 81 % des patients. Ainsi, le scanner multi détecteur a une sensibilité de 90,9 % et une spécificité de 99 % comparé à l’artériographie. Par ailleurs, le scanner multi détecteur présentait une exactitude de 100 % pour la localisation du site hémorragique comparé à artériographie. L’étude rétrospective de Milot et al (Milot L, 2007) incluant 34 patients a démontré que la présence d’un extravasa était le seul élément fiable pour déterminer le site hémorragique. Statistiquement, il est noté que la détection d’un extravasa au scanner est très sensi- Fig 3 Fig. 3 : Aspect d’extravasa d’origine diverticulaire sigmoïdien (Flèche). ble pour la détection d’un site hémorragique comparé aux résultats des études de référence, avec une sensibilité à 93 %. Par ailleurs, il est démontré qu’en cas d’extravasa, le site hémorragique retenu au scanner concordait dans 100 % des cas avec le site hémorragique retenu par les explorations de référence. L’analyse des données clinicobiologiques des patients qui présentaient un scanner avec extravasa a fait ressortir un lien fort entre la présence de l’extravasa et le caractère actif des rectorragies. Cette constatation implique que la valeur du scanner est d’autant plus importante que celui-ci est réalisé au cours de la période hémorragique. Un des intérêts de cette étude a été les caractéristiques de la population, avec 13 cas (38 %) de diverticules hémorragiques. Ainsi cette étude a montré la grande performance du scanner pour détecter les diverticules hémorragiques avec 100 % des cas si l’hémorragie est active et 92 % de tous les cas comparés aux examens de références. Sur le plan technique, un protocole adapté est souhaitable, avec une spire artérielle et portale (Woong Y, 2006). La réalisation d’une spire sans injection renforce la confiance du lecteur dans le diagnostic d’extravasa. Ceci est particulièrement intéressant en cas d’antécédent de chirurgie colique, puisque le matériel chirurgical peut apparaître spontanément hyperdense, avec un risque de mauvaise interprétation. Il semble inutile de proposer un scanner lors d’un premier épisode de rectorragie, puisqu’il y a résolution spontanée dans environ 85 % des cas. En revanche, en cas de récidive hémorragique, le risque d’une nouvelle récidive étant alors très important avec la nécessité d’une prise en charge thérapeutique agressive voire d’une sanction chirurgicale. Le scanner semble donc trouver sa place lors d’un deuxième épisode hémorragique, surtout si celui-ci est sévère et récidivant. ■ Imagerie Digestive et Urgences Radiologiques Hôpital Edouard Herriot, CHU Lyon Prix SFR de la meilleure communication manipulateurs Prix SFR : 150 € en bon pour livres. EOS : un nouveau système d’étude statique rachidienne corps-entier L Castaings, D Durantau Bordeaux - France Réponses et gagnants des Cas du Jour Prix Louis Delherm Récompense les gagnants des cas de la semaine. 400 € offert par la FNMR • Julien Cazejust, Paris Cas n°1 : Bonne réponse D Neurofibromatose de type 1 Les gagnants sont : ABD-ALI Kamal, ALLANI Haithem, BENDELLA Fawz-Eddine, BOUGUELAA Rabah, DEJARDIN Henri, DIB Esma, GENIN Gilles, GLORIA Annabelle, GUILLEUX Marie-Hélène, HENROTEAUX Denis, JRAD Zouhaier, KOUDJOWA Atta, LANDAIS Jean-Luc, LOUATI Hela, MASSON Bruno, MEROLA Stefanella, MOHANNA Assaad, MOUTOUNET Laurence, PANUEL Michel, PICAUD Georges, RABI Hassan, ROSIER Hubert, SCHUPAK Michel, TAFAT Kafiya, TAIFOUR Laila, TAOUSSI Omar, TARDIEU Maxime, TOIA Damien, TOUIMER Amar, TOUIMI BENJELLOUN Ghita, TOUTOUNJI Joseph, TURKI Hassen. Cas n°2 : Bonne réponse C Chondrosarcome Les gagnants sont : ANDRÉ-BARRAL Françoise, BACQUEY Frédéric, BENDELLA Fawz-Eddine, BOUGUELAA Rabah, BOUZGARROU Mounir, BRETON Guillaume, CARAMELLA Caroline, CAZEJUST Julien, CHERIF IDRISSI EL GANOUNI Najat, DAMAREY Benjamin, DAMAREY Benjamin, DELIN Cyrille, DINKEL Julien, EL RAI Salah, FOURATI-KOUBAA Souad, KORAL Estelle, MEKUKO SOKENG Magloire, MONDOT Lydiane, TOIA Damien, TOMAN Jaroslava, VARGAS GOMEZ Maria Isabel. Cas n°3 : Bonne réponse D Dropped stone syndrome Les gagnants sont : ADIL Abderrahim, AZOULAY Robin, BATCH Toufik, BENDELLA Fawz-Eddine, BORU Blandine, BOYER Corinne, CARAMELLA Caroline, CAZEJUST Julien, CHASSANG Madleen, CHE- RIF IDRISSI EL GANOUNI Najat, CHOMEL Sébastien, COUDERT Pierre, DAMAREY Benjamin, DEJARDIN Henri, D’HERDE Bart, DINKEL Julien, FAIRISE Aurélia, FOURATI-KOUBAA Souad, GENIN Gilles, GILLOT Philippe, GLORIA Annabelle, HABER Saranda, HADDAR Sondes, JOURDAIN Claire, KLEIN François, KOUDJOWA Atta, LANDAIS Jean-Luc, LARBI Ahmed, LEMIRE Francis, LEMNIEI KHOULI Amina, MARCHAND Bruno, MAZOUZI Djelloul, OUAMER Fatma, OUSEHAL Ahmed, REDON Hervé, SPINELLI Gérard, TOIA Damien, ZIMMERMANN Andreas. Cas n°4 : Bonne réponse C Pneumopathie interstitielle lymphocytaire Les gagnants sont : ASSEFSAF-BACHIR Amyna, AUDOUY Bernard, AUGUSTINUS Johan, BACQUEY Frédéric, BEN LAKHDAR Zeineb, BENDELLA Fawz-Eddine, BORU Blandine, BOUKADOUM Nassim, BOURAHLI HIOUL Monia, CALVET Philippe, CARAMELLA Caroline, CASTAING Pierre, CAZEJUST Julien, COUDERT Pierre, DAMAREY Benjamin, DINKEL Julien, ESSODEGUI Fatiha, GENIN Gilles, GLORIA Annabelle, GRIVAUD MARTIN Sophie, JOURDAIN Claire, KHAYAT Raphaël, LANDAIS Jean-Luc, LEMNIEI KHOULI Amina, MARCHAND Bruno, MEKUKO SOKENG Magloire, MEROLA Stefanella, MOUTOUNET Laurence, OUSEHAL Ahmed, SAKSOUK Ali, SBIHI Leila, STERN-VEYRIN William, TAIFOUR Laila, TAOUSSI Omar, THEVENIN Fabrice, TOUIMER Amar, TOUIMI BENJELLOUN Ghita, TURKI Hassen. Cas n°5 : Bonne réponse A Dysplasie fibreuse polyostotique Les gagnants sont : ABDALLAH Kais, ABDELOUAFI Abdellah, ADIL Abderrahim, AIMARD Pierre, ALVAREZ Cécile, ANDRÉ-BARRAL Françoise, AUDOUY Bernard, AZOULAY Robin, BAREA Didier, BARRAL Fabrice-Guy, BELKADI Mohammed, BLACHERE Hervé, BOUHDARY Laila, BOUZGARROU Mounir, BRISA-FERRANDIZ Maria, BRY Julien, CAZEJUST Julien, CHASSANG Madleen, CHOMEL Sébastien, COLIGNON Nikias, COUDERT Pierre, CROCCEL Olivier, D’AGOSTIN Marcel, DEJARDIN Henri, D’HERDE Bart, DUVAL Antoine, EL RAI Salah, GENIN Gilles, GERMANO Ana Sofia, GUILLEUX Marie-Hélène, HANNEQUIN Jérôme, HUYNH-CHARLIER Isabelle, IRAQI Naoufel, JOUFFRET-LESEIGNEUR Carine, JOURDAIN Claire, JRAD Zouhaier, KELLER Alain Denis, KHEDHER Fayçal, KLEIN François, KORAL Estelle, LACOUT Alexis, LEFEBVRE Valentin, LEMNIEI KHOULI Amina, MALBECQ Stéphane, MARCHAND Bruno, MEROLA Stefanella, METAIS Jean-Philippe, MEYER Xavier, MIQUEL Anne, NAEPELS-GUEURY Corine, NEKKA Ibtissam - Ashwak, PICAUD Georges, PICOT François, RAMET Gérard, RANCHOUP Yves, ROUX Anne, ROY Eric, SCHUPAK Michel, TATARI Isabelle, THEVENIN Fabrice, TOMAN Jaroslava, TOUIMI BENJELLOUN Ghita, TOUTOUNJI Joseph, VAN HERZELE Dirk, WILLEMS Xavier. Cas n°6 : Bonne réponse D Cavernome et anomalie veineuse de développement Les gagnants sont : ADIL Abderrahim, AIMARD Pierre, ANDRÉ-BARRAL Françoise, AUDOUY Bernard, BACQUEY Frédéric, BELKADI Mohammed, BOHY Pascale, BONCOEUR-MARTEL Marie-Paule, BOUGUELAA Rabah, BOUHDARY Laila, BOURGEATCHEVALLIER Françoise, CALVET Philippe, CAZEJUST Julien, CHAMI Myriam, CHAOUCH Chakib, CHASSANG Madleen, CHAWI Imad, CHOMEL Sébastien, COLIGNON Nikias, DAWAMENEH M. Yasser, DEJARDIN Henri, DUVAL Antoine, FISCH-PONSOT Christiane, FOURATI-KOUBAA Souad, GERMANO Ana Sofia, GIROUL Frédéric, HANE Babacar, HANNEQUIN Jérôme, HUYNH-CHARLIER Isabelle, IRAQI Naoufel, ISNARD Julien, JOUFFRET-LESEIGNEUR Carine, JRAD Zouhaier, KLEIN François, LACOUT Alexis, MAMA Nadia, MARIOTTE Benoît, MESTRE Jean-Claude, MIQUEL Anne, OUSEHAL Ahmed, Mardi 28 octobre 3 RAVEAU Vincent, REGUIEG Abdelkrim, ROY Eric, SCHUPAK Michel, STERN-VEYRIN William, TAIFOUR Tarik, TAOUSSI Omar, TOUIMER Amar, TOUIMI BENJELLOUN Ghita, TOUKKO Mohammad Nader, VACHER Henri-Antoine, VARGAS GOMEZ Maria Isabel. Cas n°7 : Bonne réponse D Fibrose médiastinale Les gagnants sont : ABDELLATIF Dinia, ABDELOUAFI Abdellah, ADIL Abderrahim, AIMARD Pierre, ANDRÉ-BARRAL Françoise, AUDOUY Bernard, AZOULAY Robin, BACQUEY Frédéric, BARRAL Fabrice-Guy, BENDJELLOUL M’Hammed, BLANCHER-COURET Agnès, BOUGUELAA Rabah, BOURAHLI HIOUL Monia, BOURGEAT-CHEVALLIER Françoise, BRISA-FERRANDIZ Maria, BRY Julien, CALVET Philippe, CAMPAGNA Raphaël, CAZEJUST Julien, CHAOUCH Chakib, CHAWI Imad, COLIGNON Nikias, CUILLERET PERCHE Violaine, D’AGOSTIN Marcel, DAWAMENEH M. Yasser, DEJARDIN Henri, D’HERDE Bart, DUVAL Antoine, EL RAI Salah, FAIRISE Aurélia, FISCH-PONSOT Christiane, GENIN Gilles, GERMANO Ana Sofia, GIROUL Frédéric, GUILLEUX Marie-Hélène, GUYENNON Aurélie, HANE Babacar, HANNEQUIN Jérôme, HUMBERT Béatrice, HUYNHCHARLIER Isabelle, ISNARD Julien, JOUFFRET-LESEIGNEUR Carine, JOURDAIN Claire, KHALAF Nadjed, LACOUT Alexis, LANDAIS Jean-Luc, LE DREFF Pol, MAGNY Eric, MAMA Nadia, MARCHAND Bruno, MEROLA Stefanella, MESTRE Jean-Claude, MEYER Xavier, MIQUEL Anne, MONDOT Lydiane, OUALI Saad, OUAMER Fatma, OUAMER Kahina, OUSEHAL Ahmed, PICAUD Georges, PREVOST Régis, RANCHOUP Yves, RAVEAU Vincent, REGUIEG Abdelkrim, RIVOIRE Jean-Michel, ROEDLICH Marie-Noëlle, ROUX Anne, ROY Eric, RUBINI Alexandra, SCHUPAK Michel, STERN-VEYRIN William, TAIFOUR Tarik, TAOUSSI Omar, TATARI Isabelle, THEVENIN Fabrice, TOIA Damien, TOMAN Jaroslava, TOUIMI BENJELLOUN Ghita, TOUKKO Mohammad Nader, TOUTOUNJI Joseph, VACHER Henri-Antoine, VARGAS GOMEZ Maria Isabel. Cas n°8 : Bonne réponse B Angiomyolipomes rénal et hépatique Les gagnants sont : NABDALLAH Kais, ABDELLATIF Dinia, ABDELOUAFI Abdellah, ADIL Abderrahim, AIMARD Pierre, AKAYI Matthieu Daté, ALVAREZ Cécile, ANDRÉ-BARRAL Françoise, AUDOUY Bernard, AZOULAY Robin, BARRAL Fabrice-Guy, BELKADI Mohammed, BENDELLA Fawz-Eddine, BENDJELLOUL M’Hammed, BOUGUELAA Rabah, BOURGEAT-CHEVALLIER Françoise, BOUZGARROU Mounir, BRY Julien, CALVET Philippe, CAMPAGNA Raphaël, CASTAING Pierre, CAZEJUST Julien, CHAOUCH Chakib, CHAWI Imad, CHERIF IDRISSI EL GANOUNI Najat, CHOMEL Sébastien, CROCCEL Olivier, CUILLERET PERCHE Violaine, DAWAMENEH M. Yasser, D’HERDE Bart, DUVAL Antoine, EL RAI Salah, FAIRISE Aurélia, FISCH-PONSOT Christiane, GENIN Gilles, GERMANO Ana Sofia, GIROUL Frédéric, GODEFROY Antoine, GRANIER Bettina, GUILLEUX Marie-Hélène, HANNEQUIN Jérôme, HUYNHCHARLIER Isabelle, JOUFFRET-LESEIGNEUR Carine, KHALAF Nadjed, KLEIN François, KORAL Estelle, LACOUT Alexis, LANDAIS Jean-Luc, LE DREFF Pol, LEFEBVRE Valentin, MALBECQ Stéphane, MAMA Nadia, MARCHAND Bruno, METAIS Jean-Philippe, MIQUEL Anne, MONDOT Lydiane, NEKKA Ibtissam - Ashwak, OUAMER Fatma, OUAMER Kahina, OUSEHAL Ahmed, PICAUD Georges, PRIVAT Christian, RANCHOUP Yves, RIVOIRE Jean-Michel, RUBINI Alexandra, SCHUPAK Michel, SUAU Aurélien, THEVENIN Fabrice, TOIA Damien, TOUTOUNJI Joseph, VAN HERZELE Dirk Pour plus de détails sur les réponses, consultez les commentaires à l’espace cas cliniques / jeux concours, Niveau 3 Digestif Apport du scanner multi-détecteur dans la prise en charge des hémorragies digestives basses aiguës Une séance est organisée sur ce thème Aujourd’hui - 16h00 - Salle 31 Oncologie La communication avec le patient en imagerie cancérologique L Ollivier, J Leclère, S Neuenschwander A Au cours de l’évolution de la maladie, un patient atteint de cancer doit subir de nombreux examens complémentaires notamment d’imagerie. Tous ces examens sont source de stress, soit à cause de l’acte luimême soit surtout par peur du résultat, verdict immédiat dont dépend la suite du traitement et parfois même la vie du malade. De nombreux patients nous font part de l’épreuve que représentent pour eux les bilans de contrôle ; les manifestations de leur soulagement en fin d’examen, quand ils apprennent que tout est normal, en disent long sur l’angoisse qu’ils ont subie. Bien souvent, c’est le radiologue qui découvre des anomalies et doit trouver les premiers mots. La tâche est d’autant plus difficile qu’il n’a reçu, le plus souvent, aucune formation spécifique pour la gestion des situations difficiles telles que l’annonce de mauvaises nouvelles. Dans des situations très anxiogènes, comme la découverte fortuite de métastases, l’émotionnel peut l’emporter et, dans ces circonstances, le risque est grand de maladresses, d’attitudes inadaptées et de phrases malheureuses qui resteront gravées dans la mémoire des malades. Même si nous avons le désir et la sensation de « bien faire » dans notre pratique quotidienne, l’évolution de nos comportements professionnels est une nécessité devant les changements de la relation entre malades et médecins avec l’évolution de la société. Plus souvent aujourd’hui, le patient, mieux informé et plus exigeant, veut comprendre et accéder à une relation plus équilibrée avec le corps médical. L’amélioration de nos compétences communicationnelles commence par une réflexion sur nos pratiques pour les mettre en cause et par l’apprentissage d’un certain nombre de bases de la relation médecin-malade et de l’annonce d’une mauvaise nouvelle, problématique qui fait l’objet d’une importante littérature. D’une façon générale, l’attitude vis à vis du malade doit être celle d’une écoute empathique, d’ouverture relationnelle contrôlant l’expression de nos sentiments personnels de sympathie ou au contraire d’antipathie parfois générés spontanément dès les premières minutes de la rencontre. Cette attitude n’est pas improvisée, elle doit être volontaire, systématique et professionnelle. On rencontre des patients chaleureux, courageux, souvent surinvestis par l’ensemble du personnel. A l’inverse, les patients vindicatifs sont vécus comme désagréables et parfois rejetés, tandis qu’on a tendance à moins s’occuper des patients silencieux, en retrait, dont l’apparente passivité révèle souvent une forte anxiété. Mais comme dit Michel Moriceau : « Le malade n’est ni capricieux, ni tyrannique, il est angoissé ». Pour le médecin, il est essentiel d’essayer de percevoir l’état émotionnel dans lequel se trouve le patient et aussi la famille, pour éviter la « contamination » qui consisterait par exemple à se montrer désagréable avec une personne vindicative, ou déstabilisé par une personne très anxieuse. Après un examen d’imagerie, beaucoup de patients ne demandent rien alors que d’autres exigent de voir le médecin et sont prêts à attendre que l’examen soit interprété. L’étude de Schreiber et al a montré que 92 % des patients souhaitaient que le radiologue leur communiquent les résultats si l’examen était normal et 87 % si l’examen était anormal (cancer) et seulement s’ils le demandaient (7 %). Les pourcentages étaient identiques dans l’étude de Levin et al concernant les femmes passant une mammographie. l’existence de possibles contradictions entre les discours des différents médecins, ou, plus simplement, utilisent ces mots pour faire connaître leur souffrance. S’ils sentent que le médecin est disponible et à l’écoute, ils profitent de cette occasion pour parler, poser des questions qu’ils n’ont jamais posées, parfois s’épancher. C’est souvent à ce moment là qu’ils évoquent le traumatisme qu’ils ont pu subir à cause d’une remise d’information un peu brutale lors d’un examen précédent. Le rapport entre le médecin radiologue et le patient en fin d’examen est un moment parfois difficile, mais qui offre au malade un espace de parole dont il est souvent luimême surpris. Pour certains malades, l’attitude d’écoute du radiologue, la possibilité d’un dialogue a un effet paradoxalement angoissant. Ils ont tout à coup peur de trop en entendre et refuse qu’un médecin « tiers » s’immisce dans leur maladie et franchisse les fragiles défenses qu’ils tentent de mettre en place. Ces patients ne posent aucune question, soit qu’ils ne souhaitent pas savoir soit qu’ils ne veuillent dialoguer qu’avec leur médecin traitant. Il importe de respecter cette volonté et de ne pas apporter de réponses à des questions non formulées. La situation relationnelle la plus difficile survient lors de la mise en évidence de lésions # - Publications de la Société Française de Radiologie 9 #- -9 #9 #-9 + Syllabus et CD-Rom Imagerie TDM et IRM des urgences non traumatiques 2 crédits FMC pour l’achat de cet ouvrage Tarif préférentiel accordé aux membres de la SFR En vente au stand Vente FMC Niveau 1 4 Les radiologues sont, eux aussi, confrontés à ces problèmes d’annonce et de dialogue avec les malades atteints de cancer. Ils doivent s’impliquer mais, comme les autres, ils manquent de temps, de moyens et de formation. Dans un service ou un cabinet d’imagerie, pour de multiples raisons, le risque d’agression psychologique est important, mais c’est aussi un espace de parole différent des consultations. Le malade rencontre un autre médecin, avec lequel il est souvent seul, ce qui lui donne une occasion de parler de lui, de ses souffrances ou de tout autre chose. ■ Imagerie médicale Institut Curie, Paris ?!LARA3OLUTIONSANNONCEPRESSE?QUOTIDIEN*&2CORRIG£PDF Quelles que soient les conditions, les patients doivent être reçus dans un cadre adéquat, au mieux une salle dédiée. L’attitude du praticien consiste en une acceptation du dialogue laissant le libre choix au patient de s’exprimer et de poser des questions, en le regardant franchement et en l’écoutant sans jamais trop en dire, sans aller au-delà de sa demande. Certains patients, malgré des traitements signifiants connaissent mal leur maladie ou ne veulent pas la connaître, ils lancent parfois des mots comme « cancer », « métastases », cherchant à vérifier Nouveauté 2008 qu’aucun signe ne laissait encore prévoir, au cours d’un bilan systématique. S’il n’est pas possible de dire que l’examen est normal, il est difficile d’asséner une réalité trop brutale que le patient ne veut ou ne peut pas entendre. On peut mentionner un doute et la nécessité de préciser ce doute par d’autres examens, mais quoi qu’on fasse ou dise, on fera naître une terrible inquiétude chez le malade. Il s’avère, dans ces cas, utile de téléphoner au médecin consultant pour l’informer, avant sa propre consultation, que de nouvelles lésions ont été découvertes et de ce qui a été dit au patient. Mardi 28 octobre Une séance est organisée sur ce thème Aujourd’hui - 10h30 - Salle 30 A PY Roudaut, M Pouquet, G Dubos, J Monteil, Y Aubard, A Maubon L’imagerie de diffusion, longtemps réservée à l’exploration de la pathologie intra crânienne, trouve depuis peu un essor de ses applications en pathologie extra crânienne. Dans quelle mesure l’IRM de diffusion, dans son aspect qualitatif (excluant la mesure du coefficient apparent de diffusion) peut elle être informative dans le bilan d’extension ganglionnaire du cancer du col de l’utérus comparativement à la TEP ? Une étude rétrospective portant sur 20 patientes atteintes d’un cancer du col de l’utérus (confirmation histologique préalable) a été menée dans le service de radiologie du CHU de Limoges entre septembre 2006 et septembre 2007. Les données de la TEP et de l’IRM avec séquence diffusion ont été comparées afin d’étudier l’extension ganglionnaire de la maladie. Les patientes ont bénéficié des deux examens préalablement à tout traitement, puis étaient classées en fonction du stade FIGO-IRM. En fonction du stade, elles bénéficiaient notamment, dans le cadre du protocole d’étude, d’un curage pelvien et/ou lombo aortique. Une nouvelle évaluation par TEP et IRM était réalisée 4 à 6 semaines après traitement. Le bilan d’imagerie en IRM comporte des séquences classiques pondérées T1 et T2 dans les 3 plans, une séquence après injection de gadolinium, et une séquence diffusion en EPI. L’imagerie de diffusion est visualisée en échelle de gris inversée. On appelle hypersignal une structure apparaissant en hyposignal en mode inverse vidéo sur la séquence diffusion. Les images IRM sont fusionnées avec celles de la scintigraphie au 18 FDG grâce au logiciel Syngo 3D-Fusion, VE31E, (Siemens, Germany). L’analyse des ganglions est faite en deux temps, hypersignal diffusion sans et avec critère de taille (8 mm de petit axe). Seul l’aspect qualitatif de l’imagerie de diffusion est abordé dans cette étude. Dans le bilan initial de la maladie, avant traitement, on obtient : Fig 1a Fig 1b Le coefficient de concordance inter-imageries est excellent (kappa = 0,808511). Fig. 1 a - c : Cancer du col stade IV avec ganglions rétropéritonéaux, métastatiques en histologie se traduisant par une hyperfixation en TEP-TDM, et un hypersignal en séquence diffusion, en coupe coronale (images a et b, flèche). Les adénomégalies étaient également visibles sur la séquence IRM pondérée T2 en coupe coronale (image c, flèche) Fig. 2a, b : Patiente stade IIB initial présentant après traitement un ganglion nécrotique (b flèche) en hypersignal diffusion (a). Pas de traduction en scintigraphie au 18FDG. L’analyse histo-pathologique confirme la présence d’un reliquat tumoral au sein de ce ganglion partiellement nécrotique. Fig 1c Notre exploration par IRM de diffusion du pelvis présente néanmoins un défaut, celui du champ d’exploration. Elle a notamment méconnu un ganglion sus claviculaire, atteinte ganglionnaire présente dans 3 à 10 % des patientes atteintes d’un cancer du col de l’utérus (Grigsby 2001, Rose 1999). On comprend l’intérêt de l’exploration corps entier par imagerie de diffusion, avec mise en place de séquence de type DWIBBS. La séquence de diffusion, dans son aspect qualitatif, apparaît comme une séquence adaptée à l’exploration de l’atteinte ganglionnaire dans le bilan des cancers du col. Non invasive, non irradiante, elle demande d’être interprétée en conjonction avec les séquences morphologiques classiques. Elle présente un excellent coefficient de concordance avec l’imagerie scintigraphique au 18-FDG. Des études prospectives restent à mener afin de confirmer son apport, et notamment celui de la mesure du coefficient de diffusion dans la caractérisation de l’atteinte ganglionnaire. ■ Fig 2a Fig 2b • une concordance entre examens de 65 % (11/17), en l’absence de critère de taille • une concordance inter-imagerie de 100 % (17/17) si on applique le critère de taille • une concordance anatomo-radiologique de 92 % (12/13), avec une sensibilité de 100 % (1/1) et une spécificité de 92 % (11/12). • la TEP présente dans l’évaluation ganglionnaire pré-thérapeutique une sensibilité de 100 % (1/1) et une spécificité de 92 % (11/12). séquence diffusion, concernant l’atteinte ganglionnaire (avant et après traitement) coefficient kappa = 0,808511. • une sensibilité de 100 % (2/2) et une spécificité de 86 % (12/14) concernant la détection par séquence diffusion de ganglion tumoral (en tenant compte du critère de taille) • une sensibilité de 50 % (1/2) et une spécificité de 93 % (13/14) concernant la détection par TEP au 18-FDG de ganglion tumoral Dans l’évaluation en imagerie après traitement de la maladie, • en l’absence de critère de taille, il existe une concordance inter imagerie de 60 % (6/10). • Après application du critère de taille, concordance entre imagerie magnétique et scintigraphique de 80 % (8/10). Les résultats préliminaires de cette étude permettent de souligner plusieurs points. On note tout d’abord que la totalité des ganglions détectés apparaissent en « hypersignal » en imagerie de diffusion, quel que soit leur statut histologique (sain/pathologique). L’imagerie de diffusion présente une excellente sensibilité de 100 % dans la détection des ganglions, en accord avec la littérature (Liu 2006, Takahara 2004, La Folie 2007). Cette séquence permettrait ainsi d’améliorer la sensibilité des séquences morphologiques de l’IRM classique (38 à 89 % selon les études), aux dépens d’une VPP plus faible. Au total, on observe, tous stades confondus, sur des patientes atteintes d’un cancer du col utérin, indépendamment traitées ou non : • un coefficient de concordance de 93 % (25/27) entre imageries TEP et IRM avec des ganglions est un sujet souvent débattu. Les critères RECIST retiennent une taille de 10 mm dans le plus grand axe du ganglion considéré. Morisawa (2006) a montré que le seuil pouvait être retenu à 8 mm dans le plus petit axe dans le pelvis. Ce critère de taille a permis de reclasser 8 des 20 patientes de l’étude qui présentaient un ganglion en hypersignal, mais inférieur à 8 mm de petit axe. Quatre patientes ont pu bénéficier d’une chirurgie en accord avec l’imagerie corrigée. La spécificité de l’imagerie de diffusion couplée au critère de taille (petit axe supérieur à 8 mm) n’est pas différente de celle de la TEP au 18-FDG. La TEP a méconnu un ganglion envahi partiellement nécrotique en hypersignal diffusion. Mardi 28 octobre Par ailleurs, l’étude permet de mettre en avant l’importance du critère de taille des ganglions dans la distinction entre ganglions sains et envahis en imagerie de diffusion. Le seuil à appliquer dans la caractérisation 5 Imagerie médicale, Hôpital Dupuytren, CHU Limoges Appareil génital féminim Bilan d’extension ganglionnaire dans le cancer du col de l’utérus : Comparaison TEP-Scan et IRM de diffusion. étude Préliminaire Reportages Nouveautés et bonnes pratiques en imagerie pédiatrique et anténatale Céline Rozel L a séance de radiopédiatrie, organi- tance d’une étude électromyographique sée par la SFIPP, a (re)démontré l’im- première puis d’une étude IRM bilatérale et portance de l’apport diagnostique globale du trajet du nerf afin de rechercher des différentes techniques d’imagerie à trois signes majeurs que sont l’hypertrotravers la présentation et la description de phie nerveuse, l’hyper signal T2 du nerf et plusieurs pathologies. la persistance de son caractère folliculaire. Concernant la pathologie neurologique, S Dechoux a attiré notre attention sur la V Lacroix-Boudhrioua s’est penchée sur les fréquence des trajets carotidiens aberrants, kystes épiphysaires. Ces lésions bénignes notamment para-médian et rétropharyngé, sont fréquentes et souvent découvertes dans la micro délétion 22q11 et le risque fortuitement. L’augmentation du nombre chirurgical qui en découle. L’IRM apparait d’examens d’IRM cérébrale très performante dans la est probablement responsadétection de ces anomalies ble de l’augmentation de la au contraire de l’endoscopie. prévalence apparente de ces M Cassart a ensuite fait la kystes et l’amélioration des revue de 27 cas de tumeurs séquences (3DT2 en coupes cérébrales fœtales, très rares fines) a modifié les caractériset le plus souvent de mautiques sémiologiques de ces vais pronostic. Les tumeurs lésions, avec description posgerminales et gliales sont les sible d’aspects multi-loculés plus fréquentes. Le diagnospour des kystes simples. Les tic est fait par l’échographie critères de bénignité IRM de Figure 1 : IRM anténatale d’un tératome et il apparait que l’utilisation ces lésions sont importants cérébral (Cliché Dr Molho) du doppler systématique est à connaitre (stabilité de leur indispensable ainsi que la réaaspect et de leur taille) afin de ne pas les lisation d’une IRM fœtale, plus performante confondre avec de véritables lésions tumo- que l’échographie dans la caractérisation, le rales ou de les incriminer à tort comme une bilan d’extension et le diagnostic différenpathologie responsable. A Roux a rapporté tiel de ces lésions. l’intérêt de l’IRM dans le diagnostic des neuropathies hypertrophiques localisées En pathologie musculo-squelettique, du nerf sciatique, atteinte rare et difficile C Baunin a présenté l’intérêt de l’IRM de à diagnostiquer. Il a mis en avant l’impor- diffusion dans la prise en charge des ostéo- sarcomes chez l’enfant. L’utilisation de cette l’expérience du CHU Kremlin-Bicêtre dans technique, notamment grâce aux gradients les hémangiomes infantiles hépatiques. de diffusion élevés, permet de contrôler la Cette lésion, de présentation et de pronostic très variables, est la réponse de la tumeur à la tumeur la plus fréquente chimiothérapie préopéradans la première année toire et pourrait permettre de vie. L’absence de d’établir un pronostic préconsensus existant sur opératoire précoce. Un la prise en charge de ces rappel bien utile sur l’hamartome fibreux a ensuite lésions, T Kreindel après été fait par V Paoli. Cette une description détaillée tumeur bénigne des parde l’hémangiome infanties molles est rare et ne Figure 2 : Angioscanner d’un hémangiome tile hépatique, a proposé doit pas être confondue infantile hépatique (Cliché Dr Kreindel) une conduite à tenir avec des lésions plus fréselon la présentation quentes comme les hémangiomes. L’écho- clinique, allant de la simple surveillance à graphie, la radiographie standard et l’IRM l’embolisation voire la transplantation en sont capables de faire le diagnostic avant le cas d’échec de cette dernière. traitement qui dans tous les cas sera chirurgical. C Baud a clôturé la séance par la présentation commentée de dix posters de radiopéDeux présentations de pathologies diges- diatrie sélectionnés, dont trois sur l’approtives ont suivi. La première concernait che des malformations cardiaques. l’infarctus omental pour lequel D Noviello nous a rappelé que celui-ci peut mimer Cette séance confirme qu’au sein d’une une appendicite aiguë. L’échographie, en variété importante de pathologies pédiaévoquant le diagnostic (appendice nor- triques et anténatales, l’imagerie occupe mal, masse ovoïde douloureuse accolée une place privilégiée à tous les stades de la à la paroi abdominale…) assure une prise maladie. ■ en charge adaptée en différant, modifiant voire évitant la chirurgie. La seconde présentation, qui fait l’objet d’un beau poster (RP-WS-9 : à voir absolument !), rapportait CHU Lille Vertiges Nathalie Holl C ette séance thématique du lundi matin organisée par la SFNR et la CIREOL avait pour thème l’exploration des vertiges. Les vertiges sont un symptôme fréquent à l’origine de 300 000 à 500 000 consultations par an, aux étiologies multiples. M Williams, en détaillant la clinique, a insisté sur les signes permettant de distinguer une cause périphérique d’une cause centrale. L’interrogatoire est la clef du diagnostic. Il faut d’abord éliminer les faux vertiges : lipothymie, malaise vagal, hypotension orthostatique. Les antécédents du patient, le mode d’installation (brutal ou progressif ) et la présence ou non de signes associés doivent être recherchés. tique bénin (VPPB), la maladie de Ménière et la neuronite vestibulaire. Le VPPB est du à la mobilisation d’otolithes dans le canal semicirculaire postérieur. Il n’y a pas de signe auditif associé. La maladie de Ménière ou hydrops labyrinthique a pour origine des troubles de l’homéostasie du liquide endolymphathique. La triade grand vertige rotatoire, accouphènes, hypoacousie est caractéristique. La neuronite vestibulaire est une atteinte vestibulaire unilatérale brutale isolée. Elle est d’origine virale probable (réactivation du virus HSV1 dans le ganglion vestibulaire). L’installation est rapide associée à des signes neurovégétatifs. Il n’y a pas de signes auditifs associés. La règle des trois permet de distinguer ces trois étiologies : un VPPB dure en moyenne moins de 3 minutes, une crise de maladie de Ménière moins de 3 heures, une neuronite vestibulaire moins de 3 jours. Dans ces étiologies, l’imagerie n’est pas indiquée en première intention. Devant une suspicion de vertige d’origine centrale, l’imagerie est par contre une urgence (F Bonneville). L’AVC cérébelleux est le diagnostic principal. L’examen de choix sera l’IRM. On s’aidera de séquences de diffusion et éventuellement de spectroscopie et de perfusion. On retrouvera sur l’IRM des signes classiques d’AVC ischémique de la fosse postérieure. L’origine embolique étant fréquente, l’exploration porte bien sûr sur l’ensemble du crâne. Une atteinte associée des nerfs crâniens doit faire rechercher un syndrome de Wallenberg, donc une thrombose ou une dissection dans le territoire vertébro-basilaire. Un vertige accompagné d’un déficit moteur et de troubles de la conscience doit faire suspecter une occluDans un vertige périphérique, le syndrome sion du tronc basilaire. La deuxième cause vestibulaire est complet, harmonieux et principale est la tumeur. Le schwannome évolue par crise. Il peut s’y associer des vestibulaire est de très loin la tumeur la signes auditifs à type d’acouphènes ou plus fréquente de l’angle ponto-céréd’hypoacousie. Il n’y a pas de signes neubelleux. Il faut avoir à l’esprit l’image de rologiques. Les vertiges la boule dans le cornet de centraux ont eux une glace. La boule est constiévolution permanente tuée de la partie cisternale non paroxystique. Le de la tumeur, elle est censyndrome vestibulaire trée sur le conduit auditif est incomplet. Il ne s’y interne (CAI), présente un associe pas de signes fort rehaussement après auditifs mais des signes injection et souvent une neurologiques. nécrose centrale à partir d’une taille de 20 à 25 mm. La grande majorité des Le cornet de glace constivertiges ont une origine tue l’extension dans le CAI. périphérique, avec 3 étioUne prise de contraste sur logies principales : le verle trajet du nerf facial doit du rocher : comblement du récessus de la fenêtre ronde (flèche) en rapport avec une fistule (Cliché tige positionnel paroxys- Scanner faire suspecter plutôt un F Veillon). 6 Mardi 28 octobre schwannome du nerf facial. Le méningiome qui réprésente 10 % des tumeurs de l’angle ponto cérébelleux aura une localisation indifférente par rapport au conduit auditif interne. Attention toute masse de l’angle ponto cérébelleux n’est pas une tumeur. Des séquences vasculaires permettront d’éliminer un anévrysme géant thrombosé. L’imagerie peut être utile dans l’exploration des vertiges d’origine périphérique en dehors des trois étiologies sus citées (F Veillon). Les causes sont multiples. On citera : 1. les fistules de fenêtre avec ou sans fracture du rocher associées en cas de traumatisme, à rechercher en scanner. Des fistules sans fracture peuvent se voir en cas de barotraumatisme (accident de plongée, mouchage violent, gifle). Le signe est un comblement liquidien du recessus de fenêtre. 2. les processus agressifs de l’oreille moyenne (cholestéatome, histiocytose X) à l’origine de fistules des canaux semi circulaires, du vestibule ou de la cochlée. 3. l’otospongiose et ses complications post opératoires… ■ CHU Strasbourg Imagerie thoracique L a séance de lundi matin traitait des vaisseaux en logiciel 3D avec quantification de la surface interne Cependant 20 % des examens étaient ininterprétamoins importante. Les MAV segmentaires et les MAV scanner et en IRM. et de la surface de paroi. Plus l’asthme est sévère bles : dilution et cinétique cardiaque sont très diffémixtes ont au contraire un meilleur pronostic après L’angio-TDM classique peut être remplacé par un plus la surface interne diminue et rentes chez ces patientes. traitement. examen plus global pour l’exploration des douleurs plus la surface de paroi augmente Deux présentations portent sur la valeur de l’IRM dans thoraciques atypiques. Une acquisition après injection (S Reich). Ce pourrait être un éléla suspicion d’embolie pulmonaire. Trois séquences La séance de lundi après-midi et synchronisation cardiaque rétrospective permet ment du suivi de ces patients sous sont réalisées : sans injection avec gating cardiaque regroupait des interventions de dans 66 % des cas de détermitraitement. puis perfusion après demi-dose de thèmes variés. ner l’origine de la douleur : synLa réduction de dose dans le suivi Gadolinium et enfin angio-MR après Sur l’imagerie des cancers bronchodrome coronarien, dissection de maladies chroniques et notamdemi-dose de Gadolinium. 30 % des pulmonaires, un logiciel permet pulmonaire, embolie pulmoment de la mucoviscidose est examens sont ininterprétables : artéune quantification volumique naire ou cause parenchymatrès importante. Une acquisition facts, temps d’injection inadéquat, automatique et donne une mesure teuse. L’interprétation nécessite séquentielle peut être proposée repliement, discordances entre les RECIST rapide. Sa reproductibilité 15 minutes. La DLP est d’envisans perte de la qualité diagnostiséquences. La sensibilité atteint est bien meilleure que les mesures Fig. 3 : Hyperperfusion dans les zones de ron 500 mGy.cm (G Bierry). que des images (S Bendaoud). L’ir85 % et la spécificité 95 % jusqu’en manuelles (J Dinkel). verre dépoli vasculaire (Cliché F Pontana) Trois interventions proposent radiation baisserait de 80 % ! segmentaire (S Couchon). La perfuLes contre-indications actuelles des protocoles moins irradiants Chez des patients en réanimation sion peut aider dans la détection, aux traitements antiangiogéniques ou avec moins de produit de pour SDRA le scanner peut orienter la thérapeutique sa valeur prédictive négative est de en raison du risque d’hémorragie sévère que sont contraste. Une série compare Fig. 1 : Thrombus de l’AP droite en IRM sans (B Gallix). Dans les formes lobaires isolées, la PEEP et 85 % (C Lefort). La technique est les tumeurs proches des hiles, les épidermoïdes, les l’acquisition des 2 tubes d’un injection (Cliché S Couchon) les manœuvres de recrutement alvéolaire sont peu encore en développement mais lésions cavitaires sont probablement trop restrictives. scanner double énergie, 140 et efficaces et provoquent une surdistension délétère peut offrir une alternative intéresCependant le diagnostic en imagerie des lésions à ris80 kV (A Gorgos). A 80 kV, malgré un bruit objectif supédes zones saines à l’inverse des formes diffuses ou sante dans la grossesse, l’insuffisance rénale. que hémorragique n’est pas consensuel (JY Gaubert) rieur, le rapport signal sur bruit, le rapport contraste mixtes. L’indication de choix de l’IRM des vaisseaux pulmosauf pour l’envahissement médiastinal direct hors adésur bruit et la visualisation des artères pulmonaires La maladie d’Erdheim-Chester est une granulomatose naires semble être actuellement le suivi des MAV nopathies, l’engaînement des grosses bronches ou de sont meilleurs. L’équipe de N Tacelli propose une hélice non langheransienne rare provoquant toujours une notamment après traitement par vaso-occlusion par la trachée, le contact de plus de 180° avec l’artère puld’angio-TDM avec un pitch de 3, donc une ultra haute ostéosclérose osseuse pathognomonique de la malacoils. L’économie d’irradiation est particulièrement monaire qui doivent rester des contre-indications. résolution temporelle. La qualité d’interprétation est die et des atteintes extra-osseuses de sévérité variable. importante chez ces patients suivis Le scanner double énergie perpréservée avec moins d’artéfacts respiratoires et une La série reprise par AL Brun montre une atteinte fréde manière chronique. La sensibimet l’obtention de la perfusion irradiation globale inférieure. Enfin une série utilise quente du parenchyme pulmonaire à type de pneulité de détection des MAV est supépulmonaire en plus des ima40 ml de produit de contraste à 400 mg I/ml poussés mopathie interstitielle fibrosante à rechercher systérieure à l’angiographie et compages diagnostiques. Ceci peut par 40 ml de sérum physiologique (S Lenel). Les denmatiquement chez ces patients. Les lignes septales rable au scanner. Après traitement être utile pour différencier un sités obtenues dans l’artère pulmonaire et la visualisaantérieures sont le signe majeur. Il existe souvent un endovasculaire, seule l’IRM permet verre dépoli vasculaire où la tion de ses branches sont supérieures à l’injection clasépaississement pleural paravertébral. Les kystes sont la visualisation directe d’une reperperfusion est majorée, du verre sique avec la possibilité de réinjecter en cas d’échec. fréquents, témoignant peut-être d’une histiocytose méabilisation à travers le coil, à la dépoli alvéolaire où elle est Le phlébo-TDM dans les suspicions d’embolie pulmolangheransienne associée. différence du scanner gêné par l’arau contraire diminuée (F Ponnaire n’est pas recommandé car trop irradiant. CepenMF Carette a clos la séance par le commentaire de téfact métallique. tana). Chez des sujets sains non dant les patientes en post-partum ont une prévalence 3 posters électroniques sur les cancers broncho-pulP Lacombe propose une nouvelle fumeurs, il existe un gradient de élevée de thromboses ilio-pelviennes qui justifierait monaires : la nouvelle classification TNM, une série classification de ces MAV pulmo- Fig. 2 : Plages de verre dépoli avec vaisseaux perfusion des apex aux bases. la pratique systématique de l’hélice abdomino-pelreprenant les rapports étroits entre UIP et cancer, la naires diffuses dans la maladie de dilatés (Cliché F Pontana) Chez les fumeurs BPCO porteurs vienne à 3 minutes. Dans une série de 33 patientes gestion des incidentalomes surrénaliens. ■ rendu-Osler en 3 groupes. Les MAV d’un emphysème prédominant (S Dechoux), le phlébo-TDM a eu un impact thérasous-segmentaires ont une hypoxémie initiale plus aux apex, la perfusion est altérée (V Pansini). peutique dans 18 % des cas (4 phlébites sans EP et profonde, des complications tardives après embolisaLes patients asthmatiques ont un remodelage bronHôpital Saint Louis, Paris deux hématomes contre-indiquant l’anticoagulation). tion plus nombreuses et une amélioration de la PaO2 chique important qui peut être étudié à l’aide d’un Mardi 28 octobre 7 Reportages Cécile Farges Imagerie urinaire Reportages Marc André L a séance scientifique du lundi matin organisée par la SIGU présentait essentiellement des communications sur le sujet « brûlant » actuel : la prostate ainsi que 2 communications sur la caractérisation des masses tissulaires et 2 communications pratiques sur l’uro-TDM et l’évolution du volume rénal chez les patients présentant une polykystose rénale dominante (PKD). l’on possède de marqueur réel de l’agressivité du cancer de la prostate. tion des zones de rehaussement étaient proposées par JL Sauvain grâce à l’utilisation d’un logiciel d’aide au diagnostic (CAD : Computerized Aided Diagnosis) qui permettait de réaliser une analyse quantitative du rehaussement (Kep). En prenant un volume arbitraire de 50 voxels (0,5 cm3) il nous a montré que la probabilité d’un envahissement extra prostatique augmentait avec le Kep qui identifierait ainsi les foyers les plus agressifs. Dans le cadre des suivis des Cap après traitement par HIFU (ultrasons focalisés à haute intensité) O Rouvière confirmait l’intérêt de l’IRM dynamique pour détecter et cibler les zones de récidives après HIFU qui se situaient dans 1 cas sur 2 au niveau de l’apex, cependant il était difficile de différencier dans 7 % des cas une zone non traitée d’une récidive. L’acquisition dynamique après injection de Gadolinium restait l’élément clef de la détection du Cap d’après l’étude remarquable de P Puech qui utilisait une antenne de surface. Avec une série de 93 prostatectomies avec corrélation anatomo-pathologique il a montré la fiabilité de cette méthode avec un taux de En France, avec 40 000 noudétection pour les lésions > veaux cas et 10 000 décès par 0.5 cm3 de l’ordre de 84 % et an, le cancer de la prostate Campagne de sensibilisation sur le une valeur prédictive négacancer prostatique (www.afu.org) (Cap) représente le premier tive de 93 %, la performance cancer de l’homme après 50 de détection pour les lésions ans, avec une discordance entre sa préva- en zone périphérique restant, bien sûr, Deux communications présentaient une lence (80% des hommes de 70 ans), son meilleure que celles situées en zone tran- nouvelle approche concernant la caracincidence (9%) et sa létalité (3%). Le PSA sitionnelle. De ce fait, les térisation des masses est utilisé depuis 20 ans pour participer au conclusions de la prérénales. L’utilisation de faisceau de diagnostic dans le cadre de la sentation de AL Bocher produit de contraste détection des carcinomes prostatiques et étaient très attendues en échographie avait à depuis peu l’IRM apporte sa contribution, puisque dans une étude priori peu de place face par ses capacités de caractérisation tissu- portant sur 23 patients, à l’examen tomodensitométrique ou à l’IRM. laire grâce à l’amélioration des séquences elle montrait l’intérêt La communication de T2 dynamiques et de diffusion, qui inter- des séquences de diffuA Duval remettait en vient au moment où le débat fait rage sion qui différenciaient cause l’aspect des adéentre les partisans d’une extension du les lésions suspectes nomes oncocytaires dépistage et des associations de médecins significatives (>50 %) généralistes et de patients dénonçant le dans 87,5 % des cas. Des Manifeste touche pas à ma prostate Dr D Dupagne qui en échographie de contraste apparaissent caractère invasif du traitement sans que tentatives d’automatisa- (www.atoute.org) hypovasculaires par rapport aux carcinomes rénaux. Cet aspect très surprenant par rapport aux données TDM mérite à elle seule des études plus approfondies en raison de cette caractéristique étonnante : appréciation meilleure de la microvascularisation en doppler de contraste ? C Coudivat (Paris) redéfinissait les critères d’imagerie des carcinomes tubulo-papillaires du rein (TTP) montrant dans 82 % des cas l’aspect le plus souvent hypodense en TDM aux différents temps de perfusion. Par contre, contrairement aux données de la littérature et sur une série de 82 TTP elle signalait des calcifications uniquement dans 7 % des cas et une forme très atypique curieusement infiltrante. C Roy montrait l’évolution naturelle de l’uro-TDM sensibilisée par furosémide supplantant définitivement par ses qualités de reconstruction l’UIV alors que JM Correas montrait chiffres à l’appui la fiabilité de l’examen TDM versus IRM pour apprécier le volume rénal dans le cadre des PKD avec, pour les patients atteints de cette maladie, une augmentation volumétrique inexorable allant de pair avec la dégradation de la fonction rénale. ■ APHM Marseille Foie et Pancréas : des nouvelles du front de recherche Gaspard d’Assignies à travers 7 communications, la séance scientifique consacrée à l’imagerie hépatique diffuse et l’imagerie du pancréas fait le point sur 3 sujets d’actualité : la stéatose, la fibrose hépatique et les tumeurs endocrines du pancréas. in/out phase classique, in/out phase avec deux angles de bascule et in/out phase multi-echo. Une discrète supériorité semble aller aux séquences spin echo et multi echo. Cette présentation est l’occasion d’aborder le problème de la référence histologique. En La séance s’ouvre sur effet la classification en trois présentations traianatomopathologie est tant de la quantification semi-quantitative (3 ou 4 de la stéatose hépatique. grades selon les équipes) Les orateurs rappellent et correspond au pourl’augmentation dramaticentage d’hépatocytes que dans la population Fig. 1 : Quantification de stéatose par Dixon 3 contenant des vacuoles points, image paramétrique (Cliché B Guiu). du taux d’obésité et de lipidiques. Les méthodes syndrome métabolid’imagerie, elles, nous que conduisant à la stéato-hépatite puis donnent la fraction de graisse (en tant à la fibrose. La quantification fiable et non qu’élément chimique, les protons ayant traumatique de taux de graisse intra hépa- une fréquence de précession particulière) tique est donc un enjeu de santé publique. par rapport à l’ensemble du tissu hépatique O Ernst nous expose la méthode de calcul ce qui n’est pas superposable. La notion d’ de cette stéatose sur les séquences in/out «air de stéatose » obtenue par segmentaphase en écho de gradient. Deux facteurs tion des vacuoles sur les lames d’histologie, correctifs sont nécessaires : le calcul de la plus proche de l’imagerie, commence à décroissance du signal en T2* qui se fait s’imposer dans les études récentes. sur une simple séquence double écho in phase/in phase ; et la prise en compte de Pour clore le sujet, B Guiu rapporte chez l’effet T1, minimisé grâce à l’utilisation de 78 patients stéatosiques une excellente faibles angles de bascule en écho de gra- corrélation (r = 0.988) entre la quantifidient (10°). C. Aubé nous montre le résultat cation par spectroscopie et par écho de d’une étude comparant le gold standard gradient triple écho (in/out/in phase). Un histologique à 4 méthodes IRM de quanti- débat complexe s’engage sur le caractère fication chez 21 patients : T2 fat spin echo, non logarithmique de la décroissance du 8 signal en T2* due à l’existence non pas d’une, mais de plusieurs fréquences de précession graisseuse. Passons… apparent de diffusion : le mouvement de l’eau libre et la micro perfusion intra-voxel du flux capillaire. Ce serait cette dernière composante qui serait abaissée dans les foies de cirrhose. Qu’en est-il de la fibrose hépatique ? L Huwart nous parle de la très prometteuse élastographie par résonance magnétique Enfin, la dernière partie de la séance consadans son exploration. Deux paramètres crée aux tumeurs endocrines du pancréas sont nécessaires pour faire de l’élastoRM, est abordée à travers deux études. La preun transducteur qui envoie une onde de mière porte sur le scanner de perfusion. Une étude de corrélacisaillement dans le sujet tion radio pathologique et une séquence IRM senchez 28 patients (G d’Assible au mouvement pour signies) montre que les enregistrer cette onde. paramètres de perfusion L’objet de la présentation sont un reflet de l’angioest de comparer deux génèse tumorale et sont séquences, l’echo planar, donc des marqueurs rapide, et le spin echo, pronostiques in vivo proplus lent. Les deux semmetteurs. C Caramella blent avoir la même prénous montre chez 55 cision diagnostique. Pour patients que l’IRM est un D Olivié, le coefficient de très bon outil de dépisdiffusion apparent et la Fig. 2 : Tumeur endocrine de la tête du pancréas (flêche), image paramétrique de flux sanguin. tage avec une sensibilité perfusion hépatique par (Cliché V Vilgrain) de détection de 95 %. IRM dynamique sont des Les meilleures séquenméthodes également pleines de promesses pour quantifier la ces sont celles en pondération T2 et T1 à la phase artérielle. Le coefficient de diffusion fibrose. des ces tumeurs est différent de celui du Enfin, M Cavet nous présente une passion- pancréas sain et pourrait être un outil inténante étude sur la composante microper- ressant en caractérisation tumorale. ■ fusive de la diffusion dans la cirrhose. Pour des faibles valeurs de B0, on peut séparer deux composantes dans le coefficient Hôpital Beaujon, Clichy Mardi 28 octobre