LES FEMMES DE GÉNIE SONT RARES ?
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LES FEMMES DE GÉNIE SONT RARES ?
LES FEMMES DE GÉNIE SONT RARES ? En prenant pour titre cette formule de Pierre Curie prolongée d’un point d’interrogation, j’ai voulu interpeler le public d’aujourd’hui sur l’incapacité supposée des femmes à briller par leur esprit. Au-delà de la misogynie flagrante de ces propos d’un homme du XIXème siècle, ce dont parle Pierre Curie à mon sens, c’est du clivage entre l’activité intellectuelle ou scientifique et les relations entre hommes et femmes. Ce que je cherche à faire, à travers l’écriture de cette pièce, c’est d’explorer ce clivage. Faire entendre une parole de femme qui soit à la fois scientifique et artistique. Une parole d’aujourd’hui. Une parole nourrie d’une expérience vécue à la fois dans le domaine de la science et dans le domaine du théâtre. de Anne Rougée création une pièce sur les femmes et la science qui met en scène une comédienne et un comédien au travail dans leur loge, en salle de répétition, puis sur scène... Elle a envie de remonter le temps... sur la trace des femmes de science, jusqu'au siècle des lumières ! Marie Curie, Ada Lovelace, Emilie du Châtelet... Lui la pousse à aller plus loin, à écrire sa pièce avec ses propres mots... Entrecroiser les processus de la création artistique et de la recherche scientifique. S’interroger sur les stéréotypes qui perdurent encore au XXIème siècle : peut-on être femme et scientifique ? Peut-on être scientifique et artiste ? Anne Rougée Une pièce qui nous interroge sur nos stéréotypes, sur nos schémas de pensée sur la science, sur le théâtre, sur les questions de genre… Un spectacle en trois parties Première partie : Marya Sklodowska Curie Une loge de théâtre, une demiheure avant le début de la représentation. Deux comédiens, une femme et un homme, se préparent à entrer en scène. Ils vont se livrer tous deux à des « exercices » de lecture de textes de Pierre Curie, de sa femme Marie et de leur fille Ève. Les spectateurs assistent à l’évocation de la vie de Marie Curie à travers ces écrits : son enfance et sa jeunesse dans la Pologne occupée par les Russes, sa rencontre avec Pierre Curie, ses travaux qui ont permis la découverte de la radioactivité et du radium, la mort tragique de Pierre, son Prix Nobel de Chimie en 1911 et les campagnes de presse contre elle… Troisième partie : Émilie de Breteuil, marquise du Châtelet Émilie du Châtelet entre en scène. Elle est revenue dans la loge du petit théâtre du château de Cirey où elle a vécu de nombreuses années de bonheur avec Voltaire, son amant et compagnon. Voltaire arrive. Ils vont imaginer tout ce qu’ils auraient encore pu faire si la vie ne les avait pas séparés. Et aussi se moquer au passage de leurs détracteurs. Pour rire ils vont se prêter à un travestissement : en référence aux écrits du vulgarisateur Fontenelle, mettant en scène l’initiation à la science d’une jeune marquise ignorante, Émilie se déguise en homme et Voltaire en marquise. Conseil scientifique et écriture À l’issue de cette évocation, la comédienne réussit à éveiller la curiosité du comédien, qui va même l’inciter à écrire elle-même une pièce, avec ses propres mots... Anne Rougée Deuxième partie : Ada Byron, comtesse de Lovelace Scénographie et costumes Le comédien est seul dans la loge. La comédienne arrive. Elle est bloquée dans son travail d’écriture. La deuxième partie de sa pièce évoque Ada Byron, comtesse de Lovelace, qui a inventé les concepts de la programmation informatique en travaillant pour Charles Babbage sur son projet de calculateur, la machine analytique. Dans cette partie la comédienne veut parler de la difficulté du travail de la recherche, de la création et aussi des problèmes de rivalité intellectuelle. Mise en scène Stéphane Baroux, assisté de Didier Boulle Sophie Cavadini Interprétation Elle : Anne Rougée Lui : Stéphane Baroux