guide michelin 2009 - Aux Berges du Rhône
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guide michelin 2009 - Aux Berges du Rhône
Mardi 3 mars 2009 page 3 Le Dauphiné Libéré VOTRE RÉGION L’ACTUALITÉ DU NORD-ISÈRE ET DE SES ENVIRONS GRENOBLE LYON, VILLE ÉTOILÉE Toujours pas d’étoile Une capitale qui reste gastronomique n La capitale des Gaules brille dans l’édition 2009 du guide Michelin. Outre l’institution Bocuse qui conserve ses trois étoiles, on observe de jolies surprises. En premier lieu, pour Mathieu Viannay (notre photo), qui a repris le mythique établissement de la Mère Brazier. Le jeune chef (41 ans) avait déjà reçu une première étoile en 2003 dans son établissement de l’avenue Foch, aujourd’hui fermé. En reprenant la Mère Brazier, il décroche d’un seul coup deux étoiles. Trois autres restaurants lyonnais conservent deux étoiles (l’excellente Auberge de l’Ile ; Nicolas Le Bec ; La Rotonde, à Charbonnières). Les établissements ayant reçu une seule étoile sont au nombre de huit (L’Alexandrin ; L’auberge de fond rose ; Christian Têdedoie ; Le gourmet de Sèze ; Pierre Orsi ; Les terrasses de Lyon ; Les trois dômes ; Larivoire, à Rillieux-la-Pape). Lyon compte n On ne peut pas vraiment dire que l’Isère a été consacrée par le guide Michelin. Ainsi, à Grenoble, aucun établissement n’a reçu d’étoile et on dénombre un seul restaurant (Le coup de torchon) ayant été récompensé par un Bib gourmand. Toujours dans le département, outre les deux établissements du pays viennois (voir ci-dessous), seul le Chalet Mounier situé aux Deux-Alpes est nominé. Cet établissement récupère donc une étoile perdue il y a quelques années. Enfin, outre les trois Bib gourmands nord-isérois (voir ci-dessous), on en notera un au Sappey-en-Chartreuse (Les skieurs). aussi neuf Bib gourmands, dont Léon de Lyon, dirigé par Jean-Paul Lacombe, devenue l’année dernière une brasserie. Non loin de Lyon, à Chasselay où il a repris le restaurant familial en 1983, Guy Lassausaie a obtenu aussi sa deuxième étoile ; il avait décroché la première en 1994. GUIDE MICHELIN 2009 Des chefs nord-isérois à l’honneur Restaurants au firmament Daniel Gauthier attend l’année prochaine REPÈRES LES ÉTOILÉS n Le guide Michelin 2009 compte 26 restaurants trois étoiles, 73 restaurants deux étoiles et 449 restaurants une étoile. LE BIB GOURMAND n Inventé en 1997, il s’agit d’une distinction qui récompense les meilleures bonnes petites tables de France à savoir des restaurants offrant un excellent rapport qualité-prix et des menus à moins de 30 Y en province. Ces lieux de plaisir gastronomique sont choisis pour la qualité de leurs prestations et pour leur atmosphère et la variété de leur cuisine, afin de satisfaire tous les goûts. Daniel Gauthier ne baisse pas les bras et rêve de récupérer son étoile perdue l’année dernière. L’IMPACT DU GUIDE MICHELIN P n Le guide reste une référence ; « il est même indispensable au paysage français de la gastronomie », estime Philippe Girardon. « On le ressent dans un établissement comme le nôtre, où on fonctionne avec 65 à 67 % de clientèle étrangère. Malgré internet, cette clientèle se déplace avec le Michelin. Pour nous, ce guide est un partenaire », assure le chef du pays viennois. À Chavanoz, Philippe et Christine Antonin considèrent comme une belle récompense leur Bib gourmand. Le DL / Jean-François SOUCHET NORD-ISÈRE eux étoiles qui font briller l’établissement au firmament de la cuisine française. Une fois de plus, le guide Michelin vient de consacrer La Pyramide, à Vienne, restaurant le plus étoilé de l’Isère. Cette distinction est d’autant plus remarquable que l’établissement, repris il y a tout juste 20 ans par Patrick Henriroux, possède ses deux étoiles depuis 1992. Toutefois, pour le chef viennois âgé de 50 ans, les deux étoiles sont une reconnaissance, pas une finalité. « Pour tenir, c’est de la performance à l’état pur tous les jours » concède-t-il. À la tête d’une entreprise d’une cinquantaine de salariés, Patrick Henriroux met d’abord en avant son équipe et un état D d’esprit capables de déplacer les montagnes. Il n’entend pas non plus s’endormir sur ses lauriers et va ouvrir d’ici une semaine un second espace de restauration au sein même de l’établissement (lire ci-dessous). « On sent dans l’assiette qu’un cuisinier est heureux » À Chonas-L’Amballan, il n’est pas question non plus pour Philippe Girardon de s’endormir sur sa bonne étoile. Dans cette petite commune du pays viennois, le chef du Domaine de Clairfontaine a en effet décroché une nouvelle fois une étoile ac- quise il y a seize ans. « Le meilleur moyen de ne pas perdre son étoile, c’est d’essayer d’avoir la deuxième », dit-il en estimant avoir reçu « une belle récompense ». Là aussi, le chef entend savourer cette étoile avec son épouse Laurence et son équipe (42 salariés pour 27 000 couverts par an), indissociables de l’établissement et de son succès. Certes, l’homme est la troisième génération de cette maison familiale référencée dans le Michelin depuis 1961. Il n’empêche, il rappelle que la cuisine est une histoire d’amour et qu’« on sent dans l’assiette qu’un cuisinier est heureux ». « Il faut tout de même savoir trouver un juste équilibre entre le rôle de chef de famille, de chef d’entreprise et de chef de cuisine », commente Philippe Girardon. Quant au Michelin ? « C’est une bible, affirme le chef de Chonas-L’Amballan. Il faut être rigoureux, mériter sa confiance, être loyal, comme avec ses clients. » Trois Bib gourmands Outre ces deux étoilés, le guide Michelin distingue aussi en Nord-Isère trois établissements en leur attribuant un Bib gourmand (voir les repères). L’Olivier, situé à La Bâtie-Divisin, et l’Auberge du Vernay, à Charette, conservent cette distinction, déjà attribuée l’année dernière. Le restaurant Aux berges du Rhône à Chavanoz entre dans ce club. À la tête de cet établissement ouvert en 2007, couplé avec un hôtel de sept chambres, Philippe Antonin propose « une cuisine assez classique », héritée de ses parents qui, euxmêmes, ont tenu un restaurant couronné par une étoile, à Loyettes, dans l’Ain. Ce chef de 46 ans, qui est passé par la Poularde, le Frantel de Lyon, Bocuse ou Orsi, ne s’attendait pas à cette récompense. « C’est une belle reconnaissance » affirme-t-il. Pour autant, pas question de changer. « Je dis souvent que je propose un gastro “cool”. On est une petite équipe et je n’ai pas encore manqué un service », affirme Philippe Antonin, bien décidé à être toujours en cuisine et dans la salle pour accueillir les clients. Toutefois, le guide n’a pas fait que des heureux. Aux portes de Vienne, dans la commune de Condrieu, sur la rive droite du Rhône, l’hôtellerie Le beau rivage a perdu son étoile, au grand étonnement d’ailleurs de la profession. P chef. En outre, la cuisine sera faite directement devant les clients. Patrick Henriroux promet également « des prix abordables » avec des plats autour de 10 à 15 Y, dont un nouveau tous les jours. Diversité et originalité « J’ai fait cela d’abord pour me rapprocher encore plus de mes clients » assure le chef. De fait, ce nouveau restaurant va apporter de la diversité et de l’originalité qui devraient séduire aussi bien les clients extérieurs que ceux hébergés à l’hôtel. Il répond aussi très certainement à une demande de la clientèle, qui elle aussi devrait se diversifier. Guy Savoy toujours au panthéon de la gastronomie Guy Savoy au milieu de sa brigade. é en 1953, Guy Savoy a passé toute sa jeunesse à Bourgoin-Jallieu, où il est arrivé à l’âge de deux ans. Sa mère était venue dans le Nord-Isère pour tenir une buvette sur le terrain de boules berjallien. À 15 ans, le futur grand chef trois fois étoilé décide qu’il sera cuisinier ou qu’il ne sera rien. Les années d’apprentissage se déroulent d’abord chez le maître-chocolatier berjallien Louis Marchand, puis chez les frères Troisgros à Roanne, chez Lasserre à Genève et à l’Oasis à MandelieuLa Napoule. En 1977, Claude Vergé lui confie son premier établissement La barrière de Clichy. Trois ans plus tard, le chef berjallien devient défini- N La mise en place de cette nouvelle salle de restaurant très lumineuse avec cuisine intégrée a nécessité des travaux importants. On observera que l’espace sera éclairé par des ampoules basse tension et que l’air sera recyclé afin d’être réutilisé. L’espace PH3 sera bien sûr complémentaire du restaurant gastronomique, qui lui aussi va changer de visage après quatre semaines de travaux. En tout cas, fort du maintien de sa deuxième étoile, le chef viennois entend bien apporter encore plus de dynamisme à son établissement. G. A. et j’ai réalisé les travaux nécessaires. J’ai continué aussi mon bonhomme de chemin et je ne m’attendais pas à retrouver une étoile immédiatement après l’avoir perdue ; il fallait au moins une petite année de disette » explique-t-il. Néanmoins, le chef côtois l’assure : « Rien n’est perdu pour l’année prochaine ». Daniel Gauthier, 58 ans, est donc bien décidé à retrouver le club des étoilés du Michelin. « En attendant, il faut tenir, serrer les coudes et rester méticuleux », affirme-t-il. Le chef de l’hôtel de France avoue aussi avoir ressenti la perte de son étoile en terme de clientèle ; une perte intervenue en outre dans un contexte économique à la baisse. G. A. Georges AUBRY Un nouveau concept pour La Pyramide atrick Henriroux ne craint pas la crise. Ainsi, d’ici une semaine, le chef de La Pyramide ouvrira son nouvel espace de restauration au sein de l’établissement viennois. Désireux de ne pas faire du surplace et d’offrir à toute son équipe une nouvelle aventure motivante, il a créé l’espace PH3 (PH pour Patrick Henriroux, 3 car il fonctionnera en trois temps : matin, midi et soir). Ainsi, des petits-déjeuners, des apéritifs et des repas, midi et soir, avec entrées, plats et desserts, seront servis dans cet espace sept jours sur sept autour de diverses déclinaisons allant toujours par trois pour obéir au concept créé par le as d’amertume pour le chef de l’hôtel de France, à La Côte Saint-André. Daniel Gauthier, qui avait perdu son étoile l’année dernière, a suivi depuis les conseils des inspecteurs du célèbre guide rouge en procédant à des réaménagements de la salle de restaurant et du hall d’entrée. « En ce qui concerne ma cuisine, on n’avait absolument rien à me reprocher, aussi bien selon l’inspecteur venu sur place que selon mes clients », raconte ce chef de 58 ans, qui aime mitonner les poulets au vinaigre et les rouelles de homard. Daniel Gauthier, qui avait décroché son étoile en 1992, a donc décidé d’être patient et de soigner l’aspect de son établissement. « J’ai écouté ce qu’on m’a dit Hier, à La Pyramide, Patrick Henriroux avec sa femme Pascale et son architecte d’intérieur dans le futur espace de restauration. tivement un chef parisien en ouvrant son premier restaurant. Guy Savoy obtiendra sa première étoile en 1981 et sa seconde en 1985, dans l’établissement de la rue Troyon, dans le 17e arrondissement où il a déménagé. Depuis, la notoriété de ce chef d’exception n’a cessé de croître ; il obtient la consécration en 2002 avec sa troisième étoile et en étant élu chef de l’année par ses pairs. Une année plus tard, ce passionné de rugby ouvre des restaurants satellites dans Paris. Depuis, il a également ouvert un restaurant jumeau à Las Vegas. Hier, sa troisième étoile a été renouvelée par le guide Miq chelin. E36-1