Métiers de la musique de film

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Métiers de la musique de film
Les métiers de la musique de film
Par Damien Deshayes
Agent : personne chargée de représenter l’artiste. L’agent a pour rôle de chercher des projets
intéressants pour l’artiste qu’elle représente, de le promouvoir et d’effectuer toutes les démarches
juridiques nécessaires (négociation des contrats). On peut distinguer deux grandes agences d’artiste
en France pour les compositeurs de film : Artmedia, agence généraliste et prestigieuse, qui représente
Philippe Rombi, Bruno Coulais, Alexandre Desplat, etc…, et Diesis Music, qui représente Cyrille
Aufort notamment.
Chef d’orchestre : le chef d’orchestre est souvent connu comme celui qui manie la baguette
(pour l’anecdote cette dernière est ce qui reste de l’archet du 1er violon solo, qui autrefois dirigeait
l’orchestre) avec dextérité et fougue afin que tous les interprètes jouent ensemble. Mais son travail
consiste essentiellement à faire répéter l’orchestre et à imprimer de sa vision l’interprétation que celuici fait de l’œuvre. En musique de films, le travail de répétition est réduit au strict minimum. Le London
Symphony Orchestra a besoin de deux ou trois répétitions seulement.
Compositeur : on peut dire qu’en général le compositeur est la personne qui « imagine » la
musique. Pour être considéré comme compositeur, un musicien n’a finalement qu’à concevoir,
concrètement ou non, une séquence de sons. L’écriture sur papier, la réalisation sonore de l’idée n’est
finalement pas un préalable à l’activité de composition. Peut donc être considéré comme compositeur
du film un réalisateur qui ne fait que siffloter sa mélodie à des orchestrateurs, puis donner des
directives pour sa réalisation. Charlie Chaplin en est le meilleur exemple.
Consultant musical : personne chargée de recruter le compositeur, d’assister ce dernier, de
rechercher et de négocier les musiques additionnelles. Il peut également organiser l’enregistrement, et
négocier l’exploitation phonographique de la musique du film.
Contractor : personne chargée de recruter les instrumentistes.
Copiste : personne qui établit toutes les partitions nécessaires à l’interprétation de la musique :
conducteur et partition instrument par instrument …
Distributeur : entreprise qui vend aux détaillants pour le compte de l’éditeur les exemplaires de
l’œuvre fabriquée en série (Ex : Universal, Warner, etc…). Les CDs sont toujours en dépôt vente,
comme dans l’industrie du livre. Si les exemplaires ne se vendent pas, le détaillant peut les retourner
au distributeur, ou au label dans le cas de ventes directes. La commission de distribution est
généralement de 25 à 35 %.
Editeur : l’éditeur est historiquement l’entreprise ou la personne physique en charge de la
fabrication en série des partitions graphiques (exemple : Leduc). Néanmoins, avec l’arrivée des
techniques d’enregistrement, l’édition musicale recouvre également la fabrication en série des
supports d’écoute (CD, DVD musical, SACD, Vinyle, Cassette audio, etc…) (exemple : Milan, Naïve,
etc…). L’éditeur est légalement chargé de la synchronisation des œuvres inscrites dans son
catalogue.
Ingénieur-Son. Le travail sur le son regroupe des activités très diverses : la prise de son lors de
l’enregistrement (placement des micros en fonction des instruments, de l’acoustique et de l’effet
désiré), le mixage « live » (légères corrections apportées sur la console pendant l’enregistrement), le
montage (ajustement des différentes prises, coupes, synchronisation des différentes parties, etc…),
mixage (qui consiste à donner du relief à l’enregistrement, à trouver un équilibre sonore entre les
différents instruments afin que le résultat soit homogène et beau à entendre. Ce travail, qui demande
une bonne oreille, un goût sûr et une maîtrise parfaite des effets applicables à un enregisterment, est
un travail minutieux, très proche d’une création artistique. Le mixage traduit des choix esthétiques de
la part de l’ingénieur son et peut changer radicalement un enregistrement ; il peut s’accompagner d’un
travail de sound-design chez certains), le pré-mastering (mise à niveau sommaire des différents
morceaux, étape très accessoire), et enfin le mastering (égalisation et mise à niveau approfondie des
morceaux une fois mixés. Cette tâche, réalisée sur une écoute dite « plate » est la dernière étape
avant la fabrication d’un disque en série et est toujours réalisée par un autre ingénieur son que celui
qui a mixé la musique)
Orchestrateur : son rôle est sujet à polémiques. Pour certains la présence de l’orchestrateur est
la garantie que le résultat sera de bonne qualité, et ceci dans un délai très court. Pour d’autres, la
présence d’un orchestrateur est le signe d’une défaillance du compositeur. La fonction d’orchestrateur
est pourtant vieille comme le monde, et même les plus grands maîtres de la musique classique ont eu
recours à ces « techniciens du son ». Dans le pire des cas, l’orchestrateur est un musicien qui
instrumente et charpente toute la musique imaginée par le compositeur selon des canons prédéfinis.
A Hollywood, des « bibles » recensent des méthodes d’orchestration en fonction de la tonalité
générale demandée. Mais le plus souvent le rôle de l’orchestrateur est de répartir entre les
instruments de l’orchestre l’harmonie et la mélodie que le compositeur présente sous la forme d’une
réduction pour piano, avec des indications sommaires d’orchestration. L’orchestrateur peut également
s’assurer de la jouabilité des partitions, équilibrer l’orchestre symphonique en doublant certaines
lignes instrumentales par d’autres, quantifier le nombre d’instruments, proposer des techniques
d’interprétation, etc…
Sur une musique de films le nombre d’orchestrateurs varie selon les productions et la rapidité
d’écriture du compositeur,. En France, le compositeur a le plus souvent un seul orchestrateur,
rarement plus. Aux Etats-Unis on peut compter jusqu’à une douzaine d’orchestrateurs. Trevor Jones
et plus significativement Remote Control (nouveau nom de Media Ventures, studio fondé par Rifkin et
Zimmer), habitué à des délais de production extrêmement courts, s’entourent régulièrement d’une
dizaine de ces musiciens de l’ombre. En général, la présence d’orchestrateurs, le plus souvent en
nombre, est exigée par la production du film. Certains compositeurs français expatriés aux Etats-Unis
comme Delerue ont du fermement batailler pour obtenir le contrôle de leurs orchestrations.
Label : catalogue. Un éditeur peut avoir plusieurs labels. Le secteur musical a néanmoins pris
l’habitude de confondre le mot label et le mot éditeur.
Producteur exécutif : personne qui gère matériellement la production de la musique. Peut-être le
consultant musical.
Producteur : personne qui finance l’enregisterment du Master. En musique de films, il s’agit
généralement du producteur du film. Mais il arrive de plus que en plus souvent que le compositeur soit
également coproducteur.
Programmateur : sound-designer spécialisé dans le paramétrage du son synthétique. Il consiste
à imaginer des sons synthétiques ou qui imitent des instruments acoustiques, et à les programmer, le
plus souvent en MIDI. Son travail est donc à la fois celui de sculpteur de son et d’artiste interprète. Le
programmateur a beaucoup d’importance en musique de films, où l’imitation de l’orchestre est
devenue un moyen très pratique de réduire les coûts de production. Avec le home-studio, la
profession de programmateur a tendance a disparaître : c’est le compositeur qui programme
aujourd’hui les sons qu’il utilise. Frederick Rousseau assurait cette tâche pour Vangelis. Le son
synthétique et ample qui caractérise le célèbre compositeur de films grec, est donc en réalité l’œuvre
d’un technicien français, devenu aujourd’hui compositeur.
Société de gestion de droit : société chargée de collecter les droits de propriété intellectuelle (droits
voisins ou droits d’auteur) et de les répartir entre les personnes concernées. En France, dans le
domaine musical, c’est la SACEM et la SDRM qui gèrent les droits des auteurs, et l’ADAMI (Si
l’artiste-interprète a son nom au générique du film, sur l’étiquette du phonogramme ou du
vidéogramme) ou la SPEDIDAM (dans le cas contraire) qui gèrent les droits d’interprètes.

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