Désir d`enfant et âge - Centre FIV de la polyclinique Jean Villar
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Désir d`enfant et âge - Centre FIV de la polyclinique Jean Villar
DÉSI R D’ENFANT ET ÂGE Institut Serono pour la Fertilité et la Reproduction 4 Introduction 5 Quel est l’âge idéal pour avoir un enfant ? Dans ma famille, les femmes ont des enfants jusqu'à 45 ans 6 Pourquoi est-il plus difficile pour une femme d’avoir des enfants tardivement ? Jusqu'à quel âge l’homme peut-il avoir des enfants ? 7 Après 40 ans, je sais qu’il est plus difficile d’être enceinte, mais avec la fécondation in vitro, plus de problème Comment savoir quelles sont mes chances de grossesse ? 9 A quoi servent tous ces examens ? 10 En dernier recours, comment obtenir une grossesse si l’âge et la fonction ovarienne ne permettent plus d’espérer raisonnablement une grossesse ? 11 Conclusion SOMMAIRE 8 INTRODUCTION UN ENFANT QUAND JE VEUX Dans nos sociétés modernes, tout est devenu programmé, contrôlé. Grâce aux progrès de la contraception, il est ainsi possible d’éviter une grossesse non désirée de façon pratiquement certaine. Dans ce contexte occidental, beaucoup de couples ont actuellement tendance à retarder leur projet parental : • la réussite d’une carrière professionnelle à l’égal de celle des hommes constitue pour la femme un objectif valorisant mais très absorbant pendant de nombreuses années. • du fait de l’allongement de l’espérance de vie, le nombre de couples qui se séparent et forment une deuxième (voire troisième) union augmente. Toutes ces raisons poussent davantage de couples à désirer leur premier enfant plus tardivement. 4 Quel est l’âge idéal pour avoir un enfant ? Dans un couple ayant des rapports sexuels non protégés de façon “régulière” : r la propor tion de femmes qui deviennent enceintes après un cycle est en moyenne d’environ 20 à 25%. r environ 85% des femmes sont enceintes au cours de la première année. r après deux ans sans grossesse, le couple est considéré comme infertile : il est justifié de consulter et de faire des examens pour décider si nécessaire d’un éventuel traitement. Toutefois, si la femme est âgée de plus de 35 ans, il peut être nécessaire de consulter après un an sans grossesse. La fertilité féminine diminue de façon lente de 20 à 35 ans, puis rapide de 35 à 45 ans. ■ Elle devient très faible après 45 ans. r La probabilité à chaque cycle d’obtenir une grossesse est d’environ 30% entre 27 et 29 ans, et seulement de 15% entre 35 et 39 ans. ■ Dans les populations n’utilisant pas de contraception, la proportion de femmes infertiles passe : r de 3,5% chez les femmes de 25 ans, r à 33% à 40 ans, r et à 87% à 45 ans. Dans ces populations, l’âge maternel lors de la naissance du dernier enfant est de 42 à 43 ans. Dans ma famille, les femmes ont des enfants jusqu'à 45 ans Il est vrai que la possibilité d’avoir des enfants tardivement présente un certain caractère familial. En fait, plus de 80% des femmes qui conçoivent aussi tardivement ont déjà eu plusieurs enfants à un âge plus jeune. Il s’agit du dernier enfant d’une famille nombreuse, chez des femmes exceptionnellement fertiles. Il est beaucoup plus rare et difficile d’obtenir un premier enfant à un âge aussi avancé. 5 Pourquoi est-il plus difficile pour une femme d’avoir des enfants tardivement ? Plusieurs facteurs interviennent conjointement chez la femme : ■ Le stock des ovules contenus dans les ovaires ne fait que diminuer spontanément au cours de la vie génitale de la femme. Il est d’environ : r 7 millions pendant la vie fœtale, r 1,5 millions à la naissance, r 400.000 à la puberté. Son épuisement conduit à la ménopause, en moyenne vers 50 à 52 ans. ■ Les ovules sont moins nombreux mais également de moins bonne qualité. On observe en particulier avec l’élévation de l’âge : r moins de grossesses débutées, r moins de grossesses multiples, r plus de fausses-couches, r plus d’anomalies chromosomiques chez les enfants : le risque de trisomie 21 (mongolisme) augmente progressivement, faisant proposer un dépistage par amniocentèse à partir de 38 ans. ■ L’utérus vieillit aussi, mais sans doute de façon plus lente que les ovaires, puisque certaines femmes âgées sont parvenues à être enceintes à la suite d’un don d’ovules. ■ Avec le temps, certaines maladies ont pu survenir comme des salpingites (inflammation aiguë ou chronique d’une des trompes utérines) entraînant une obturation des trompes. D’autres maladies gynécologiques (fibromes de l’utérus, kystes ovariens) ou générales (hypertension, diabète) augmentent avec l’âge et diminuent les chances de grossesse. Jusqu'à quel âge l’homme peut-il avoir des enfants ? L'âge du partenaire masculin est généralement très lié à celui de sa femme. Mais il existe des exceptions : tout le monde a en mémoire des exemples d’hommes, célèbres ou non, devenus pères au-delà de 70 ans. ■ Avec l’élévation de l’âge : r la fertilité masculine s’altère également, bien que de façon plus tardive et moins marquée que celle de la femme, r la fréquence des rapports sexuels tend à diminuer, ce qui réduit directement les chances qu’un rapport ait lieu au cours de la période fertile de la femme. 6 Après 40 ans, je sais qu’il est plus difficile d’être enceinte, mais avec la fécondation in vitro, plus de problème Faux, archi-faux Les résultats de toutes les méthodes d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) sont également très dépendants de l’âge de la femme. ■ r r r Ces méthodes regroupent : les inséminations artificielles avec sperme de conjoint (IAC) ou avec sperme de donneur (IAD), les fécondations in vitro classiques (FIV), les fécondations in vitro avec micro-injection de spermatozoïdes (ICSI). ■ Chez les femmes “âgées”, c’est-à-dire au-delà de 38 et surtout de 40 ans, on observe en fécondation in vitro : r une réponse ovarienne plus faible au traitement de stimulation administré : plus de cycles annulés avant la ponction, moins de follicules à l’échographie, moins d'ovules et d'embryons obtenus, r un taux d’implantation des embryons replacés dans l’utérus plus faible, lié à une moins bonne qualité des ovules, des embryons et de la muqueuse de l’utérus (endomètre), r plus de fausses couches en début de grossesse, r et moins d’embryons congelés pouvant donner des chances supplémentaires de grossesse. ■ L’ensemble fait que le taux moyen d’enfant obtenu par tentative chute fortement avec l’âge : r de 20% avant 40 ans, r à 10-11% à 40 ans, r 5% à 42 ans, r pour devenir nul à 45 ans. 7 Comment savoir quelles sont mes chances de grossesse ? L’âge de la femme constitue le facteur pronostique essentiel et le vieillissement des ovaires la cause principale de la baisse de la fertilité du couple. Cependant, toutes les femmes de 40 ans n’ont pas les mêmes ovaires. Avant de tenter d’obtenir une grossesse de façon naturelle ou avec l’aide d’un traitement, plusieurs types d’informations permettent d’évaluer la “réser ve ovarienne”, c’est-à-dire le nombre d’ovules encore présents dans les ovaires : l’existence ou non de cas de ménopause précoce dans la famille, en particulier chez la mère, constitue un facteur de risque. ■ Les cycles menstruels sont normalement réguliers de 28 à 30 jours : r la réduction de la durée du cycle (25 voire 21 jours) traduit en général un début d’insuffisance ovarienne (ou “préménopause” qui peut survenir de nombreuses années avant la ménopause), r la disparition des règles, accompagnée ou non de bouffées de chaleur, est un signe de ménopause précoce ou non, en fonction de l’âge. La courbe de température montre normalement un décalage au-dessus de 37°C vers le 12ème à 14ème jour du cycle, suivi d'un plateau d'environ 10 jours. Elle sert à vérifier a posteriori l’existence et la date de l’ovulation. ■ L’étude des ovaires par échographie voie vaginale le 3ème jour des règles permet de mesurer : r le volume ovarien global des deux ovaires, r et le nombre total de petits follicules de 2 à 5 mm visibles sur les deux ovaires. La diminution de chacun de ces paramètres constitue également un signe d’altération de la réserve ovarienne. ■ Une prise de sang faite également le 3ème jour des règles permet de doser plusieurs hormones dont les valeurs normales dépendent de la méthode de mesure de chaque laboratoire. Schématiquement, en cas d’insuffisance ovarienne débutante : r l’estradiol, la FSH et la LH augmentent, r l’inhibine B et l’AMH diminuent. 8 A quoi servent tous ces examens ? ■ Ils permettent aux femmes d’être informées sur leurs chances de grossesses, plus ou moins conservées à un âge donné. ■ Ils aident votre médecin à choisir la stratégie la plus appropriée, essai de grossesse spontanée ou avec un traitement d’AMP : r lorsqu’il existe une chance, il est important de ne pas perdre un temps précieux parce que limité, r à l’inverse si les chances de succès sont infimes, il est préférable d’éviter de s’engager inutilement dans des traitements contraignants, coûteux et décevants. ■ Ils permettent à votre médecin d’adapter ses conseils et ses méthodes de traitement, notamment par le choix : r d’une méthode thérapeutique préférentielle, r d’un schéma de protocole pour la stimulation des ovaires, r des doses initiales utilisées pour cette stimulation, r d’une légère augmentation du nombre d'embryons transférés destinée à compenser partiellement la chute du taux de grossesse, sans majorer le risque de grossesse multiple. 9 En dernier recours, comment obtenir une grossesse si l’âge et la fonction ovarienne ne permettent plus d’espérer raisonnablement une grossesse ? ■ Trois principales approches peuvent encore être envisagées : r le don d'ovocytes, consistant à remplacer les ovules absents ou de mauvaise qualité par ceux d’une autres femme fertile plus jeune (la donneuse), à les féconder avec les spermatozoïdes du conjoint et à les replacer dans l’utérus : il doit respecter les conditions légales en vigueur (cf. article L 1244-7 du Code de la Santé Publique suite à la loi relative à la Bioéthique du 6 août 2004) et l'absence de contre-indication générale liée à l’âge, en particulier cardio-vasculaire, r le don d’embryons congelés, ne faisant plus l’objet d’un projet parental d’un autre couple et qui accepte de les donner de manière anonyme et bénévole après avoir donné son consentement par écrit (cf. article L 2141-4 Code de la Santé Publique suite à la loi relative à la Bioéthique du 6 août 2004), r l’adoption, qui suppose l’obtention d’un agrément auprès des services sociaux du département, puis la recherche d’un enfant à adopter. 10 CONCLUSION AVOIR DES ENFANTS A UN ÂGE JEUNE La fertilité baisse de façon rapide chez la femme après 35 ans par des mécanismes multiples : • altération du nombre et de la qualité des ovules (et des spermatozoïdes du conjoint), • altération de l'endomètre, • diminution de la fréquence des rapports. Les méthodes de mise en réserve d’embryons, d’ovocytes ou d’ovaires pour plus tard ne sont proposées pour l’instant que dans des conditions très particulières, comme la nécessité d’un traitement anti-cancéreux urgent et potentiellement stérilisant. Elles ont une efficacité encore limitée et n’ont pas à ce jour d’indication de convenance visant uniquement à prévenir les effets de l’âge. La recommandation essentielle qui doit être faite à tous les couples jeunes est donc de tenir compte dans leur projet de vie de ces réalités physiologiques et de ne pas hésiter à s’entourer si nécessaire des conseils d’un spécialiste de la fertilité. 11 MEMBRES DU COMITÉ SCIENTIFIQUE DE L’ ISFR Pr. Jean-Marie Antoine Professeur des Universités Praticien hospitalier Service de Gynécologie-Obstétrique Hôpital Tenon – Paris Dr. Catherine Nathan Gynécologue-Obstétricien – Paris Dr. Catherine Avril Médecin de la Reproduction Clinique Saint-Antoine – Bois-Guillaume Dr. Michelle Plachot Chargée de recherche – INSERM CHI Jean-Rostand – Sèvres Dr. Jean-Marie Barbeault Gynécologue-Obstétricien Responsable clinique du centre d’AMP de la clinique Saint-George – Nice Pr. Jacqueline Selva Professeur des Universités Praticien hospitalier Laboratoire de Biologie de la Reproduction Centre hospitalier Intercommunal de Poissy – Saint-Germain-en-Laye Dr. Bruno Camier Gynécologue-Obstétricien Clinique Sainte-Thérèse – Amiens Dr. Isabelle Cédrin-Durnerin Endocrinologue, Médecin de la Reproduction Hôpital Jean-Verdier – Bondy Dr. Dominique Cornet Gynécologue-Obstétricien Attaché à la maternité de l’Hôpital Tenon – Paris Dr.Véronique Isnard Centre médical à la procréation Hôpital de l’Archet II – Nice Dr. Isabelle Parneix Médecin de la reproduction – Bordeaux Dr. Robert Wainer Praticien hospitalier Service de Gynécologie-Obstétrique Centre hospitalier Intercommunal de Poissy – Saint-Germain-en-Laye Pr. Jean-Philippe Wolf Professeur des Universités Praticien hospitalier Laboratoire de Biologie de la Reproduction Hôpital Jean-Verdier – Bondy LEXIQUE : Echographie : Technique diagnostique utilisant des ondes ultra-sons, plutôt que des rayons X, pour visualiser les structures internes du corps. Ponction : Aspiration des follicules par voie endovaginale, puis transfert ensuite au laboratoire pour la fécondation in vitro. Embryons / Embryons congelés : Stade fœtal initial de la croissance. Réserve ovarienne : Nombre d’ovules encore présents dans les ovaires. Endomètre : Muqueuse se développant dans l’utérus et se transformant au cours de chaque cycle pour éventuellement accueillir un embryon. L’endomètre est éliminé au cours des règles. Fertilité : Capacité de concevoir, c’est-à-dire de mener une grossesse. Follicule : Structure à l’intérieur de l’ovaire qui nourrit l’ovocyte en voie de développement et à partir de laquelle ce dernier est libéré. Hypofertile : Diminution de la fertilité. Implantation : Fixation de l’ovocyte fécondé dans l’endomètre (paroi interne de l’utérus). Insuffisance ovarienne : “Préménopause” qui peut survenir de nombreuses années avant la ménopause. Ovaires : Glandes sexuelles féminines qui produisent les hormones estrogène et progestérone, et à partir desquelles les ovocytes sont libérés. Il y a deux ovaires, un de chaque côté du bassin. Ovule (ou ovocyte) : Cellule reproductrice féminine produit par l’ovaire. Ovulation : Libération d’un ovule ayant atteint la maturité qui se produit vers le milieu du cycle menstruel. Salpingite : Inflammation aiguë ou chronique des trompes. Spermatozoïde : Cellule reproductrice mâle ayant atteint sa maturité. Utérus : Organe pelvien en forme de poire qui abrite et nourrit le fœtus jusqu’à la naissance. Information médicale et service clients : Site internet : www.serono.fr FF049914 octobre 2004 Serono France S.A. 738, rue Yves Kermen 92658 Boulogne Cedex Tél. : 01.47.61.13.13 Fax : 01.47.61.00.01