Grand Orgue de la Chapelle Royale de Château de Versailles

Grand Orgue de la Chapelle Royale de Château de Versailles
Samedi 18 septembre, 19h00
Jean-Baptiste ROBIN
JOHANN SEBASTIAN BACH, LOUIS MARCHAND, REGARDS CROISÉS SUR UN DUEL
Louis Marchand est considéré comme un des plus grand organistes et clavecinistes de son
temps et il accède au poste de l'orgue de la Chapelle Royale en 1706. Son mauvais caractère lui vaut sans
doute de devoir quitter cette fonction en 1713.
Selon la rumeur, il se serait tellement senti accaparé par son ex-femme qui lui réclamait en
permanence la moitié de ses gains qu'un jour de 1713, devant honorer la messe à la Chapelle Royale du
château de Versailles, il aurait quitté la tribune (en présence du Roy) en plein milieu de l'office,
prétextant que si on ne l'acquittait plus que de la moitié de son salaire, il ne se voyait guère obligé de
s'acquitter de plus de la moitié de l'office. Incident suite auquel le roi lui aurait demandé de s'exiler, afin
d'éviter des peines plus sévères (Louis XIV lui avait toujours conservé une grande affection).
Marchand séjourne alors en Allemagne, dont l'épisode le plus fameux témoignage est la confrontation
prévue à Dresde avec Bach en 1717, à l'initiative de Jean-Baptiste Volumier. Cette joute musicale aurait
due opposer les deux musiciens au jeu de l'orgue et du clavecin, mais d'après la légende, Marchand
aurait voulu éviter la confrontation avec Bach, à moins que son caractère irascible n'ait pas supporté
l'idée même d'un concours.
Bach en tous cas admirait l'art du Français et interprétait sa musique pour clavecin.
Le programme de ce concert présente également deux chef-d'oeuvres de la musique baroque
liés à Bach et Marchand.
La première de ces œuvres est la fameuse Tierce en taille de Nicolas de Grigny, compositeur
décédé prématurément à l’âge de trente-et-un ans et placé au firmament de la musique d’orgue
française, au point que Bach a recopié sa musique en totalité pendant l’année 1713.
La deuxième œuvre est la monumentale Passacaille en sol mineur de Georg Muffat. Ce
compositeur allemand - né en France - est le seul artiste à avoir personnellement côtoyé Lully et Corelli
(les deux symboles personnifiés de la musique française et de l'italienne). L'œuvre de Johann Sebastian
Bach (qui n'a pas beaucoup voyagé, mais qui connaît les œuvres de ses prédécesseurs et contemporains
par la lecture et l'étude) se nourrit de cette synthèse.
Johann Sebastian BACH (1685-1750)
. Pièce d‘orgue BWV 572
Très vitement-Gravement-Lentement
Louis MARCHAND (1669-1732)
. Plein jeu
. Récit
. Basse de trompette
(Manuscrit de Versailles)
. Fond d'orgue
. Tierce en taille
(Livre posthume)
. Grand jeu (Te Deum)
Johann Sebastian BACH
. Duetto BWV 804 en sol majeur
. Duetto BWV 805 en la mineur
. « Liebster Jesu, wir sind hier » BWV 730
. « Liebster Jesu, wir sind hier » à 2 claviers et pédale BWV 731
Georg Muffat (1653-1750)
. Passacaglia en sol mineur
Nicolas DE GRIGNY(1672-1703)
. Tierce en taille
Louis MARCHAND
. Grand dialogue (Manuscrit de Versailles)