Le Journal de Barcelonnette

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Le Journal de Barcelonnette
Le Journal de Barcelonnette
Présentation de l'organe à ses débuts et
inventaire des exemplaires conservés
A l'origine le Journal de Barcelonnette a pour sous-titre : « Organe de
l’arrondissement, politique, littéraire, industriel, agricole, d’annonces judiciaires et
commerciales », puis il devient « Organe républicain de l'arrondissement » à partir du
25 février 1906. Son premier numéro paraît le dimanche 22 octobre 1882. Sa
parution n’est définitivement interrompue qu’au mois d’août 1944 dans sa soixante et
unième année. La médiathèque de Barcelonnette possède une large part de cette
publication qui a fait l’objet d'une reliure des journaux par année.
Prochainement ces numéros complétés par la collection des
départementales seront en ligne sur le site des Colporteurs en Ubaye.
archives
Le Journal de Barcelonnette à la fin du XIX° et au début du XX° siècle
Au XIX° siècle le département des Basses-Alpes (aujourd’hui Alpes de Haute
Provence) est formé de cinq arrondissements : Digne, Sisteron, Forcalquier et
Barcelonnette. Cette zone du sud-est de la France a souvent exprimé des
convictions républicaines marquées à partir de 1848. Au sein de ce territoire
l’arrondissement de Barcelonnette est plus enclavé, avec des voies de
communication insuffisantes. A la fin du XIX° siècle, c’est l’arrondissement de France
qui a le moins d’électeurs avec un peu plus de trois mille inscrits sur les listes
électorales.
Dans ce contexte, le Journal de Barcelonnette est créé en 1882 par la bourgeoisie
républicaine pour diffuser l’idéologie du régime et soutenir l’élection de ses partisans.
Son sous-titre est : « organe républicain de l’arrondissement ». Dès le première
numéro, paru le 22 octobre 1882, se développent les thèmes de la conquête
républicaine du territoire sous le titre « Notre programme ». Le journal ne tarit pas
d’éloge sur « l’influence bienfaisante de l’éducation », qui émancipe les hommes et
les femmes. L’avènement de la République c’est également celui de la liberté de
conscience. Par son vote, la population de l’arrondissement est maître de sa
destinée et participe pleinement à la vie politique de la Nation. On retrouve là le
besoin d’enraciner la République dans la ruralité, fait indispensable pour l’installation
définitive du régime. L’objectif du Journal de Barcelonnette est clairement défini :
mettre fin à « l’état d’infériorité de l’arrondissement par l’absence d’organe
d’information [dans le but] de soutenir une politique sage, mesurée et patriotique. »
L’apparition de l’hebdomadaire est favorisée par la loi de 1881 qui a fondé une liberté
quasi-totale à la presse, aussi les polémiques sont très violentes. Un organe
d’arrondissement était indispensable pour un député qui devait contre-attaquer et
communiquer sur ses actions.
Le financement du journal est apporté par Aimé Gassier député républicain très
modéré, l’organe était en retour mis « à son entière disposition ». Aimé Gassier qui
a fait fortune au Mexique se présente dès 1871 comme Conseiller Général du canton
de Barcelonnette. Il est réélu depuis cette date jusqu’à sa mort en mai 1907. Il est
également député de l’arrondissement de 1877 à 1885, et sénateur du département
de 1903 à 1907.
Le travail de rédaction principal est confié durant ses premières années d’existence à
François Arnaud, grand érudit local, républicain et anticlérical convaincu. L’équipe
rédactionnelle est probablement réduite à trois, deux personnes voire une personne
qui aurait assuré le travail de rédaction de l’éditorial de première page. Elle aurait
ensuite effectué le travail de mise en page, organisant la disposition des dépêches
déjà rédigées car fournies par d’autres journaux ou une agence de presse.
L’identification des rédacteurs est plus difficile après 1890, lorsque François Arnaud
s’efface peu à peu. On ignore souvent l’identité des hommes qui écrivent, Franz
Perréal écrit à partir de 1890 et on peut supposer qu’il est venu servir Henry
Fouquier car sa signature disparaît en 1893 après le départ de ce dernier. Souvent
les articles sont anonymes signés par des lettres.
Les députés de l’arrondissement entre 1889 et 1906, Henry Fouquier et Paul
Delombre sont eux des hommes déjà rompus à l’exercice journalistique. Le premier
a été directeur de la presse au Ministère de l’Intérieur au lendemain de la commune,
il collabore au XIX° siècle jusqu’en 1885, avant d’écrire régulièrement des
chroniques au Figaro, au Temps, au Rappel, à L’Echo de Paris. Quant à Paul
Delombre, il exerçait les fonctions de rédacteur en chef du Journal des Chemins de
Fer et de la partie économique du grand quotidien national Le Temps.
A partir de janvier 1890, André Honnorat, secrétaire particulier d’Henry Fouquier,
tient la rubrique intitulée « La semaine à Paris » qui relate les couloirs de
l’Assemblée. A partir de 1907, date de son élection de Conseiller général du Lauzet,
son rôle est prépondérant dans l’évolution de l’organe. Le journal lui apporte l’appui
nécessaire pour être élu député de l’arrondissement en 1910 face à Guyot de
Villeneuve candidat de l’A.L.P. André Honnorat reste Conseiller Général du Lauzet
de 1907 à 1950, Député de l’arrondissement de 1910 à 1921 et Sénateur des
Basses-Alpes de 1921 à 1945. Ministre de l’instruction publique en 1920.
Monsieur Fournier directeur de l’unique imprimerie de la Vallée est le gérant du titre.
Cela ne signifie pas qu’il ait exercé des responsabilités rédactionnelles. Loi de 1881
accorde un statut particulier aux gérants chargés des formalités administratives.
La présentation est austère sans illustration. Le Journal était imprimé sur quatre
pages et distribué, à sa création, uniquement par abonnement au prix de 7 francs par
an pour un lecteur de l’arrondissement, 9 francs hors du département et 14 francs
par an pour le Mexique. Il n’est vendu au numéro qu’à partir de 1885, au prix de 10
centimes. Il parait tous les dimanches jusqu’en 1889, puis est disponible le samedi.
Annonces judiciaires et commerciales ainsi que des « réclames » occupent une
partie de la troisième page et la totalité de la quatrième.
A l’approche des élections la physionomie du journal est transformée, les législatives
apparaissant comme les plus âprement disputées, les trois pages était intégralement
dédiées au service du candidat soutenu. Hors période électorale, les secondes et
troisièmes pages étaient consacrées à la vie locale. Sous le titre « Chronique
locale et régionale », le lecteur trouvait la liste et les dates des foires, le bulletin
météorologique, l’état civil ou les délibérations des conseils municipaux. Les faits
importants comme les catastrophes naturelles étaient évoquées mais le journal se
faisait également l’écho des bagarres de bistrots ou les arrestations de
contrebandiers.
Entre 1881 et 1906, le Journal de Barcelonnette est le seul à paraître dans
l’arrondissement. Leurs adversaires mènent des actions isolées ou ponctuelles qui
sont dénoncées par les Républicains. En 1906, la victoire d’un candidat de l’ Action
Libérale Populaire ouvre la voie à la création d’un nouveau titre « L’Echo de
l’Ubaye » qui constitue un contrepoids idéologique. Le Journal de Barcelonnette
paraît jusqu'en 1944 et disparaît à la Libération.
Année
Possession
1882
oui
n°1 à 10 (Déc) complet mais abîmés
1883
oui
n° 1 à 35 (Sept) Manque n°25
1884
non
1885
oui
Possession n°18,45,48,50 (6 déc)
1886
oui
n° 35, 46,47,48,49
1887
oui
Possession N° 29, 34, 35 à 38, 41 à 43, 47 à 52
n°38 du 18/09, n°39 du 25/09
1888
oui
Possession N° 53,54,60,61,62,63,70,71,73
1889
oui
n°1 à n°55 / Manque 1,2,4 à 8,27,37
1890
oui
n°1 à n° 52 / Manque 3,48,49
1891
oui
n°1 à n° 50
1892
oui
n°1 à n° 39 / Manque le n°27 et 35
1893
oui
n°1 à n° 52 / Manque le 35,36,38
1894
oui
n°1 à n° 53 / Manque le n°45
1895
oui
N°1 à n° 52
1896
Oui
n°1 à n° 52
1897
Oui
n°1 à n° 52
1898
Oui
n°1 à n° 52
1899
Oui
n°1 à n° 53
1900
oui
n°1 à n° 52
1901
oui
n°1 à n° 51
1902
oui
n°1 à n° 58
1903
oui
n° 1 (un seul)
1904
oui
n°1 à n° 52
1905
oui
n°1 à n° 51
1906
oui
n°1 à n° 52
Manque le n°45
1907
oui
1908
oui
n°1 à n° 55
n°1 à n° 52
1909
oui
n°1 à n° 52
1910
oui
n°1 à n° 53 / Manque n° 40
1911
oui
n°1 à n° 53
Supp au n°4 « chemin de fer Chorges - Barcelonnette »
1912
oui
n°1 à n° 52 Supplément au n° 15 /Manque n°44
1913
oui
n°1 à n° 52
1914
oui
n°1 à n° 45
1915
oui
n°1 à n° 52
1916
Oui
n°1 à n° 47
1917
oui
n°1 à n°36 / manque n° 3 et 4
1918
oui
n°1 à n°30 / manque n° 12 et 13
1919
oui
n°1 à n°24 / manque n° 16
1920
oui
Pas de numérotation
possession 18/01, 01/02, 14/02, 29/02, 07/03, 04/04, 15/04,
09/05, 26/05, 13/06, 30/06, 25/07, 15/08, 15/09, 30/09,
20/10, 31/10, 07/11, 14/11, 28/11, 26/12
1921
oui
n°1 à n°20
1922
oui
n°1 à n°19
1923
oui
n°1 à n°12
1924
oui
n° 1 au n° 10 (28/10) manque le n°3
1925
oui
n°1 à n° 36
1926
oui
n°1 à n°51
1927
oui
n°1 à n° 52
1928
oui
n°1 à n°53
1929
oui
n°1 à n° 52 / manque n°29 / Supp au n°41
1930
oui
n°1 à n° 51
1931
oui
n°1 à n° 52
1932
oui
n°1 à n° 52
1933
oui
n°1 à n°53 manque n°10
1934
oui
n°1 à n° 52
1935
oui
n°1 à n° 52
1936
oui
n°1 à n° 52
1937
oui
n°1 à n° 51
1938
oui
n°1 à n° 51
1939
non
1940
non
1941
non
1942
non
1943
non
1944
non