Lettre de Maison Blanche n°51 - Établissement Public de Santé
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Lettre de Maison Blanche n°51 - Établissement Public de Santé
Maison Blanche La lettre n°51 - juin 2015 Edito L Centre d’Activité Thérapeutique à Temps Partiel « Carpeaux » 75G23 - 18ème Sommaire Actualité L’évolution du site nocéen. Dossier L’Equipe Mobile de Psychiatrie du Sujet Agé de l’hôpital Maison Blanche (EMPSA). La Vie de l’Etablissement • Le CATTP Carpeaux emménage dans de nouveaux locaux. • Un « chez soi d’abord », une expérimentation nouvelle. • Association Nationale pour la Promotion des Soins a Lettre Maison Blanche de ce mois-ci comprend un dossier dont la thématique est d’actualité pour les professionnels paramédicaux et plus particulièrement pour notre établissement : l’infirmier(ière) de pratique avancée. La nécessité permanente arrondissement de mettre en cohérence les besoins de soins et des compétences professionnelles conduit à des ajustements et des évolutions de fonctions et de compétences des professionnels de santé dont des infirmiers. Actuellement, les évolutions du système de santé nécessitent de franchir de façon significative une nouvelle étape. C’est un facteur de réussite majeur. Il n’est pas exclusif mais impératif. L’instauration de la pratique avancée pour les métiers paramédicaux vise notamment à mettre à disposition des professionnels avec des compétences leur permettant de gérer des situations cliniques complexes dans leur champ d’exercice professionnel. Soutenu par l’Agence Régionale de la Santé, notre établissement est précurseur dans ce domaine et a fait le choix de positionner ces soignants dans des dispositifs récents tel que celui de l’Equipe Mobile de Psychiatrie du Sujet Agé (EMPSA) ou, dans un avenir proche, afin de répondre à des besoins institutionnels forts comme la réhabilitation psychosociale, les soins somatiques ou l’éducation thérapeutique. Somatiques en Santé Mentale - 13ème année d’existence. • L’Infirmière(ier) de Pratique Avancée à l’Hôpital Maison Blanche. • Appartements en intermédiation locative sur le 18ème arrt. • FSEI : Point d’étape et bilan 2014. • L’actualité de la DPLAT. • Evènement. Culture à l’hôpital L’Atelier Photo au Foyer de postcure « La Chapelle » par Jean Robert Dantou. Les activités dans les services de soins L’Atelier Théâtre du Club 18 du Foyer de postcure « La Chapelle ». agenda et Information CHT Une charte pour les CMP de la CHT. Un peu d’histoire Etienne Trillat « La psychiatrie se fait en flânant ». Agenda Même si cette pratique est aujourd’hui centrée sur les infirmiers, les différents éléments sont transposables à d’autres professions paramédicales : métiers de la rééducation et médico-techniques. Le fil conducteur de la mise en place d’une activité de pratique avancée doit rester le projet personnalisé du patient, que ce soit dans le cadre d’une activité clinique avec ou sans délégation d’actes et/ou activités dérogatoires, et le parcours de soins. La réussite de l’intégration des infirmiers de pratique avancée, outre leurs compétences, repose principalement sur leur positionnement dans l’établissement, l’organisation de leur activité propre et celle complémentaire avec les autres acteurs du soin, la connaissance de leurs missions. L’activité de l’infirmier de pratique avancée s’inscrit dans un travail d’équipe. L’infirmier de pratique avancée doit être un professionnel reconnu par l’ensemble des acteurs afin de mener à bien ses missions et de répondre aux besoins de santé de la population soignée. Il n’entre pas en concurrence avec les autres professionnels mais intervient bien en complémentarité. Longue vie aux infirmiers de pratique avancée ! François Giraud-Rochon, Directeur des soins, Coordonnateur général des soins Qui fait quoi ? Pascal Beauchet, infirmier psychiatrique, éducateur spécialisé et professeur DE d’Aïkido. Directeur de la publication : Lazare Reyes, Directeur de l’EPS Maison Blanche, Adjoint au directeur de la direction commune. Service communication : Christine Weber, chargée de communication - Cécilia Taing, assistante de communication. Tirage à 800 exemplaires. Diffusion sur le site Intranet et Internet de l’établissement. www.ch-maison-blanche.fr Membre de la Communauté Hospitalière de Territoire pour la psychiatrie parisienne Actualité 2 L’évolution du site Nocéen des installations situées sur les parcelles vendues. La loge qui fait partie des parcelles vendues en 2005 sera restituée courant septembre. Le service de la loge sera relocalisé au pavillon 58 dans un espace approprié. Sur la partie Est, il restera la crèche « Les P’tits Loups » et l’IFITS qui disposeront prochainement d’une entrée directe par la rue de Maison Blanche. Les nouvelles ventes de parcelles Les bâtiments 61 à 66 dits « les manivelles » et les bureaux annexes vont faire l’objet d’une vente à la Mairie. De 1998 à 2011 notre établissement a rapproché ses lieux de soins des lieux de vie des patients et de leurs familles à travers la plus grande relocalisation d’hospitalisation psychiatrique de France. Durant cette période, ce sont 450 lits qui ont été installés à Paris sur quatre sites : Avron, Hauteville, Bichat et Lasalle. Parallèlement, la plupart des services administratifs, logistiques et techniques se sont progressivement installés dans les rues Pierre Bayle, Lespagnol ou Montreuil. Le site historique nocéen d’une superficie de 53 hectares s’étant peu à peu vidé, notre établissement a vendu à la municipalité les terrains et les bâtiments qui restaient désormais inoccupés. Ces ventes ont eu lieu respectivement, en 2001 pour 20 hectares et en 2005 pour 22 hectares. Cependant, un accord tacite entre la collectivité locale et l’EPS a permis de garder certains bâtiments en activité tant que la Mairie n’en avait pas l’utilité. Aujourd’hui, la Mairie a élaboré avec un aménageur, la sociéte AFTRP, un projet sur les terrains achetés et va construire plus de 4000 logements, une résidence pour personnes âgées, un groupe scolaire, une crèche, une école maternelle, 40 000 m2 d’activité de bureaux et 5 500 m2 de commerces. Ce projet a mis plus d’une dizaine d’années à voir le jour. Il est aujourd’hui dans les « star- ting blocks ». Dès la première phase du projet, ce sont 1 100 logements, une crèche de 60 berceaux, une maternelle, une résidence pour personnes âgées et des commerces qui doivent être livrés en 2017 et 2018. Il en résulte que la Mairie souhaite désormais que toutes les parcelles et bâtiments qui ont fait l’objet des ventes de 2001 et 2005 lui soient restituées. L’établissement est ainsi confronté à une multitude de problèmes à régler d’ici la fin de l’année : installations classées à sécuriser (cuve à fuel, ...), installations techniques à déplacer (transformateurs, autocommutateur, …), bâtiments et services à déplacer (loge, archives centralisées) ou espace à vider (déchetterie, …). Que va-t-il rester sur le site historique ? Certaines activités vont rester sur le site nocéen et notamment sur la partie Ouest : il s’agit de l’USLD La Roseraie, des unités pour Patients en Séjour Prolongé et du pavillon 58 abritant des services administratifs, techniques et logistiques. Par ailleurs, des travaux importants de restructuration vont être engagés sur l’USLD pour l’amélioration du confort des résidents : passage de chambre double à chambre individuelle. En outre, cette partie Ouest va être autonomisée (création de nouveaux réseaux électriques, d’assainissement, d’incendie, nouveau plan de circulation, …) pour ne plus dépendre Le bâtiment 57/59 dit « pavillon normand » qui devrait être vendu à l’aménageur, va devenir une résidence pour personnes âgées. Ce bâtiment d’une surface de 2 200 m2 abrite actuellement de nombreux services tels que la formation professionnelle continue, le CLOS, les syndicats, le STEL, les magasins, l’internat, les zones de stockage, les vestiaires, ... Compte tenu des impératifs calendaires de la Mairie et de l’aménageur, l’établissement doit donc procéder à de nombreux déménagements. Monsieur le Directeur a mandaté Sophie Marchandet (DRH), Alain Fabre (formation) et Jean-Claude Peña (Patrimoine) pour rencontrer les différents services en présence des syndicats. Celles-ci sont organisées depuis avril 2015 et permettent d’expliquer la raison des futurs déménagements à venir de façon à ce que chacun s’y prépare : services et professionnels. Le point PIC (point info conseil) est réactivé. Alain Fabre se tient d’ores et déjà à la disposition de chaque professionnel concerné pour envisager les différents problèmes et projets individuels. La direction étudiera avec les services concernés les différents scenarii de relocalisation. Les propositions pour l’ensemble des services doivent être présentées à la rentrée afin d’organiser, au plus vite, l’ensemble des déménagements prévus d’ici la fin de l’année 2015. Jean Claude Peña Direction de la stratégie patrimoniale La Vie de l’Etablissement Le CATTP « Carpeaux » emménage dans de nouveaux locaux au 258, rue Marcadet 75018 Paris A 15h30, le 12 mars dernier, une petite foule s’est rassemblée au 258 de la rue Marcadet. Pas si petite que ça, parce qu’elle a même envahi le trottoir. Maintenant nous sommes officiellement ouverts ! Nous, c’est le « CATTP Carpeaux ». Un nom qui existe depuis 1989, mais qui ne désigne pas tout à fait la même structure qu’au départ. Beaucoup de choses changent avec le temps qui passe ... de la mère et a aménagé dans une nouvelle maison, belle et accueillante. Le Centre Carpeaux, tel qu’il est aujourd’hui Il est une structure de soins offerte par le 23e secteur, mais qui accueille aussi des patients d’autres secteurs. C’est un des espaces transférentiels qui permet au patient un parcours propre, de réappropriation et d’élaboration, par de nouvelles rencontres soignantes. Il prend en compte la singularité de chacun pour restaurer les liens sociaux et soutenir l’expression, l’imaginaire et la créativité. Le Centre Carpeaux a amené dans ses bagages l’Accueil. Un espace où l’on se pose, on se rassemble, on échange, on partage, ou que l’on traverse tout juste. Un lieu où beaucoup de choses se passent, se disent et qui apporte aussi une grande richesse de matériel clinique. Dr Annie Msellati, Présidente de la CME, M. Lazare Reyes, directeur L’Histoire a commencé dans ces années là. Car les deux protagonistes, le CATTP Ordener et le CATTP Carpeaux, sont nés presque en même temps. Ils ont bien grandi dans leur famille respective, le 31e et le 32e secteurs, en bons voisins, jusqu’à leurs 20 ans – âge d’entrée dans la vie adulte… Ils avaient chacun leur style et leur caractère, et quand le mariage de leurs deux familles a été décidé, ils se sont dits que tout irait bien tant qu’ils ne vivraient pas tous sous le même toit. Mais, il faut faire avec la réalité ... mariage il y a eu. Pendant quelques années ils se sont observés, testés et aussi découverts : finalement ils étaient mus par les mêmes désirs, même si leurs façons de faire étaient différentes. Les dernières années, nous nous sommes apprivoisés et enrichis mutuellement. De cette rencontre un peu forcée, de cette cohabitation, une nouvelle structure est née. Elle a gardé le nom du père, ou peut-être de gche à dte : 1er plan : Christophe Le Devehat, Infirmier DE - 2ème plan : Florence Heurtaut, Infirmière DE, Eléonore Erraach, Psychologue, Manon Chaurand, Psychomotricienne - 3ème plan : Sophie Olivier, Psychomotricienne, Jean-François Berjoan, Infirmier DE, Julie Cabanel, Ergothérapeute, Christophe Cellier, Infirmier DE - 4ème plan : Florence Rebuel, Cadre de santé Il nous a apporté l’ouverture vers la Cité via l’association Carpeaux, une association de loi 1901, qui implique les soignants et les soignés et nous fédère en collectif. Ceci à travers la création d’événements culturels mobilisant tous les ateliers et rythmant la vie du CATTP. Le 12 mars dernier, au 258 de la rue Marcadet, « Ça a déménagé », l’ambiance était à la fête, avec des installations, photos, chants, mouvements et vidéos qui ont habité chaque espace, et qui nous ont tous mobilisé. Voici quelques témoignages de cette histoire, celle d’avant et d’aujourd’hui Le prochain numéro de notre journal « Carpeaux d’pêche » en rendra compte plus en détail. Demandez-le nous ! « C’est en 1989 que j’ai connu le centre Carpeaux grâce à mon ami Gérard. C’était un appartement en face du square Carpeaux. Puis après un an, nous avons déménagé au 258 Marcadet. Aujourd’hui nous voilà dans un troisième Carpeaux refait à neuf pour nous autres » Raymond. « On a creusé du 2ème étage pour se retrouver au rez-de-chaussée. Puis on s’est creusé les méninges pour l’inauguration. Ca déménage, ça déméninge ! » David. Du CATTP Ordener, qui se trouvait avant dans les murs du CMP Ordener, d’autres héritages nous ont enrichis. Un travail différent sur le cadre, sur la dynamique groupale, sur les prises en charges individuelles, un abord différent de la temporalité, ainsi que des modalités de mise en lien du matériel clinique avec les autres structures. Il nous a aussi légué une pluridisciplinarité nouvelle, avec l’inclusion dans l’équipe auparavant exclusivement infirmière, d’ergothérapeutes et psychomotriciennes, dont l’intervention dans les unités d’hospitalisation représente un véritable vecteur de la continuité des soins. Cette nouvelle aventure nous a permis de nous réinventer. Nous voulons que ce lieu rende à chacun du bien-être, du désir de faire et du plaisir d’être. Des assises pour se reconstruire et avancer. « On peut dire que ça déméninge. Nos cellules grises sont en ébullition pour préparer l’inauguration. Décorations de cartons, oiseaux en papier, ballons multicolores, objets en terre, vidéo minute papillon, chorale, cuisine, expo photo. Nous étions en effervescence et les locaux ressemblaient à une ruche. » Bénédicte « Pour moi, même si on a déménagé, l’important c’est qu’on soit ensemble. J’ai apprécié de faire mon carton « halloween en fête » et « la maison du bonheur ». C’est vrai qu’ici c’est notre maison du bonheur » Sarah Merci à tous et pour tous d’être venus si nombreux pour être là à ce moment de notre histoire. Docteur Cristina Nereuta-Pons, médecin responsable, l’équipe et les patients du CATTP Carpeaux - 23ème secteur 3 Focus sur... 4 Un « chez soi d’abord », une expérimentation nouvelle Ville de Paris (CASVP) et de l’association Aurore, des financeurs (ARS, DT 75, DRIHL), de l’UNAFAM, de bailleurs sociaux, de l’équipe de recherche, de partenaires invités ponctuellement. Des professionnels de l’équipe et des locataires du programme participent activement à chaque réunion du COGES. L’équipe d’accompagnement : Pluridisciplinaire (IDE, travailleurs sociaux, médiateurs pairs, psychologue, médecin généraliste et psychiatre) et inter-institutionnelle (associations Aurore, Charonne, CASVP, EPS Maison Blanche), l’équipe ne participe en rien « Un Chez-Soi d’Abord » est un programme national de recherche s’inscrivant dans la suite des propositions du rapport sur « La santé des Personnes Sans Chez Soi ». Il est développé sur 4 sites (Grand Lille, Marseille, Toulouse et Paris) et comprend un volet expérimental et un volet recherche comparative et évaluative. L’objectif principal est d’évaluer si le taux de rétablissement chez les personnes ayant bénéficié du dispositif est supérieur à celui des personnes ayant bénéficié de l’offre habituelle de prise en charge. Expérimenté jusqu’en avril 2016, le programme est piloté au niveau national par la Délégation Interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement (DIHAL) et financé par l’Etat et la sécurité sociale. La recherche est menée au niveau national par l’équipe de l’INSERM de Marseille, et sur Paris par le Laboratoire de recherches de l’établissement. Le double portage sanitaire et social Il comprend 3 volets : sanitaire, social et logement permettant à l’équipe d’expérimenter ce modèle d’accompagnement autour du logement auprès de personnes souffrant de pathologies psychiques sévères et ayant vécu de longs parcours d’errance et de rue. Sur Paris, l’EPS Maison Blanche s’est fortement impliqué dès le démarrage en juillet 2012, et en est le porteur sanitaire. Le volet logement est porté par le Pôle Habitat de l’association Aurore, bailleur des participants au programme. La gestion du programme parisien est assurée par un Comité de Coordination et de Gestion (COGES), présidé par l’EPS Maison Blanche et constitué de partenaires sanitaires et sociaux l’association Charonne, l’Association des Cités du Secours Catholique, l’Œuvre Falret, le Centre d’Action Social de la à l’inclusion des participants dans le dispositif. Celle-ci est réalisée directement par les équipes intervenant auprès des publics précaires. L’accompagnement se fait en binôme par des rencontres sur les lieux de vie et au local de l’équipe, la découverte du quartier, l’accompagnement vers les administrations et les lieux de soins. Sont également organisés des moments collectifs. L’équipe est disponible avec une astreinte téléphonique 7j/7, 24h/24. Les missions de l’équipe : • appliquer un modèle d’accompagnement dans le logement orienté par la philosophie américaine du rétablissement « recovery », de l’évaluer et de l’adapter au contexte français, • centrer ses efforts sur les personnes les plus vulnérables, cumulant difficultés sociales, troubles psychiques et conduites addictives, échappant aux dispositifs classiques, • créer les conditions favorables pour le maintien de la personne dans son logement, • favoriser l’accès effectif à une citoyenneté pleine et entière, • agir en partenariat avec les dispositifs médico-sociaux existants. Un programme d’innovation sociale : • Une inconditionnalité : accès direct au logement sans condition de traitement ou d’abstinence, et sans passer préalablement par l’hébergement. • Une formule de location de logement qui sécurise le bailleur (ou propriétaire) et le locataire : le paiement du loyer est garanti ainsi que les travaux de remise en état si nécessaire. Le locataire participe au loyer en fonction de ses moyens et de l’obtention de ses droits. • Un accompagnement intensif et pluridisciplinaire qui englobe tous les aspects de la vie et vise à rendre les personnes actrices de leur rétablissement. • Une démarche partenariale : un comité de pilotage national qui associe les admi- nistrations concernées (logement, cohésion sociale, santé), les associations et les professionnels de santé. Et des comités locaux sur chaque site. • Une évaluation scientifique couplée au programme. Projets et perspectives Les équipes et les porteurs du dispositif en lien avec la DIHAL ont en cours plusieurs chantiers : • la sécurisation de l’habitat des personnes actuellement logées : seuls 7 des logements sociaux ouvrent droit à un bail glissant. Les autres sont des baux associatifs ou privés, • prévoir le cadre de l’accompagnement lorsqu’il sera nécessaire de le poursuivre audelà d’avril 2016 (par exemple l’Inter Médiation locative), • travailler sur la modélisation du dispositif en s’attachant sur Paris à ne capter que du logement social. Christine Fontaine, conseillère technique, directrice du service social Quelques chiffres parisiens : 60 personnes incluses dans le programme logé : 3/4 hommes, 1/4 femmes. Sur ces 60 personnes : - un est sortie volontairement du programme en 2013 (rapprochement avec sa famille et signature de bail à son nom dans une autre région), - une a été orientée vers un EHPAD en lien avec son équipe d’amont en 2014, - sept sont décédées (2 en 2012, 1 en 2013, 4 en 2014). • Les ressources : 1/3 RSA, 2/3 AAH, 3 personnes sont actuellement sans ressources, n’ayant pu faire valoir leurs droits pour des raisons différentes. • Dix-sept participants travaillent ou ont travaillé dans les 6 derniers mois, travail régulier ou plus ponctuel, déclaré ou non. • 100% ont maintenant une couverture maladie de base avec pour la plupart CMU-c, mutuelle et/ou ALD. • Huit bénéficient d’une curatelle, 1 personne d’une MASP, aucune personne sous tutelle. • Vingt-cinq ont été confrontées à des difficultés ou à des troubles de voisinage en 2014. Trois ont dû être relogées à la suite. • Vingt-six ont une pathologie chronique somatique connue. • Quarante-sept ont une consommation connue de substances psycho-actives. • Astreinte téléphonique 18 appels par semaine, soit 3 appels par jour, • 3938 actes recensés en 2014. La Vie de l’Etablissement 5 Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé Mentale - 13ème année d’existence L’Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé Mentale (ANPSSSM) entame sa 13ème année d’existence. Cette association est née en septembre 2002, suite à la tenue, à la Roche-Sur-Yon, des premières journées nationales sur les soins somatiques en santé mentale. Cette manifestation avait été organisée, à l’initiative de la Conférence Nationale des présidents de CME de CHS, de l’association nationale des psychiatres présidents ou vice-présidents des CME des centres hospitaliers et du centre hospitalier Georges Mazurelle. Les missions clairement affichées de l’association : 1. Promotion des soins somatiques de qualité aux usagers en santé mentale dans tous les circuits de soins concernés, 2. Mise en lumière de la spécificité du rôle des équipes médicales et para-médicales en charge des soins somatiques en santé mentale, 3. Organisation d’une représentation auprès des autorités de tutelle (à l’échelon national, régional et départemental), auprès des institutions ou associations représentant d’autres corps professionnels au sein des circuits de soins concernés par la santé mentale, Psychiatry (AMP) à Chicago, le Collège National pour la Qualité des Soins en Psychiatrie (CNQSP), l’Association de Médecine Buccale Spécialisée (AMEBUS), la Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur (SFETD), le Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke au Québec… 4. Représentation des responsables des équipes de médecine somatique en santé mentale auprès des associations consuméristes et des associations d’usagers, Chaque année, au mois de juin, l’ANP3SM organise un congrès sur 3 jours, dont 2 sont consacrés à la douleur et à l’autisme. 5. Promotion de la formation médicale continue et de la recherche dans le domaine des soins somatiques en santé mentale. Cette association, actuellement présidée par le Docteur Djéa Saravane, compte au sein de son bureau et Conseil d’administration, deux médecins de l’hôpital Maison Blanche (le Docteur Bornes et moi-même). De nombreux partenaires prestigieux nous font part de leur soutien et d’une collaboration active dans nos travaux : the Association of Medicine and Ce congrès international est l’occasion de réunir des professionnels de santé de tous horizons, ainsi que des proches de patients dont les témoignages enrichissent le contenu de cette manifestation. Vous trouverez sur le site Intranet le programme de cette prochaine manifestation. Venez nombreux ! Intranet : tapez dans la zone « recherche » : ANP3SM Docteur Nabil Hallouche, Praticien hospitalier, Président du CLUD Comité de Lutte contre la Douleur Dossier 6 L’Équipe Mobile de Psychiatrie du Sujet Âgé de l’hôpital Maison Blanche (EMPSA) La prévention de la perte d’autonomie du patient, son suivi, son maintien à domicile dans de bonnes conditions, la réduction des hospitalisations et l’évitement du passage aux urgences sont les objectifs principaux du programme PAERPA (Personne Agée En Risque de Perte d’Autonomie). Ce programme national expérimental qui s’inscrit dans la Stratégie Nationale de Santé a sélectionné 3 arrondissements de Paris, les 9e, 10e et 19e arrondissements parmi 9 autres territoires français. Ce projet est piloté par l’ARS (Agence Régionale de Santé). L’objectif de PAERPA est la mise en œuvre d’un parcours de santé fluide et identifié des personnes âgées de 75 ans et plus. La coordination de l’ensemble des acteurs autour de la personne âgée est indispensable et la psychiatrie dans son travail spécifique en est partie intégrante. Auparavant un groupe de travail de la CHT (Communauté Hospitalière de Territoire) pour la psychiatrie parisienne s’est penché sur cette problématique. Pour répondre aux besoins de cette tranche de la population, il a été envisagé la création d’une équipe mobile pluridisciplinaire de psychiatrie, qui est un projet pilote PAERPA, s’adressant au sujet Objectif de l’EMPSA L’EMPSA a pour but de permettre au sujet âgé atteint de troubles psychiques, de bénéficier de la bonne prise en soins, au bon moment, par les bons professionnels avec les bonnes informations et dans les bonnes structures. Elle vise à maintenir la personne âgée autant que possible à domicile dans les meilleures conditions, en réduisant le recours par défaut aux urgences hospitalières et en renforçant la coordination entre acteurs. Les acteurs identifiés sont : les différentes structures de l’EPS Maison Blanche, la CHT, les acteurs du domicile (services à la personne), les EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), les professionnels libéraux, le CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination). Cette unité mobile intersectorielle et transversale exerce sur les 4 secteurs psychiatriques 75G06, 75G07, 75G25 et 75G26 de Paris, sans se substituer aux équipes de secteurs avec qui elle entretient des liens étroits. Les missions de l’équipe mobile L’EMPSA s’inscrit en complément des organisations de soins existantes, ses missions sont de plusieurs ordres : • réaliser à domicile ou en EHPAD, une évaluation gérontopsychiatrique à visée diagnostique, • participer à la sécurisation de la sortie d’hôpital, • influer sur le projet de soins et de vie du sujet avec l’équipe pluridisciplinaire, • orienter, si besoin, et le plus rapidement possible, vers le CMP de proximité ou la filière gériatrique ou autre, • réaliser, dans des cas spécifiques exceptionnels, un suivi d’induction sur un mois, • conseiller, informer et former les professionnels et les aidants, • se coordonner avec toutes les équipes mobiles de gérontopsychiatrie de la région une fois par an pour permettre l’échange de pratiques, le renforcement des compétences et une réflexion globale du dispositif. La composition de l’équipe aUn mi-temps de psychiatre à connaissance gérontopsychiatrique Ses missions : • Evaluation gérontopsychiatrique à domicile et en EHPAD en collaboration avec l’équipe pluridisciplinaire, • Prise en charge adaptée, pose l’indication des aides et soins à domicile éventuels, • Suivi d’induction d’un mois maximum et orientation si besoin vers le CMP référent, la filière gériatrique ou autre, • rôle d’interface entre le médecin traitant, les psychiatres des CMP ou libéraux, les médecins des EHPAD, • Rôle d’enseignement, de formation auprès des équipes pluridisciplinaires en EHPAD et au CMP. aUn temps plein infirmier diplômé d’Etat âgé encore autonome, mais dont l’état de santé est susceptible de se dégrader en raison de troubles psychiatriques. L’équipe mobile s’inscrit pleinement dans le programme PAERPA, cette expérimentation d’une durée de 3 ans doit pouvoir être généralisée par la suite. • favoriser les circuits alternatifs au recours par défaut aux urgences hospitalières, • permettre une meilleure prise en soin des personnes âgées souffrant de troubles psychiatriques, en EHPAD et à domicile, nécessitant un avis sous 48h en cas d’urgence, Ses missions principales : • Accueil et évaluation téléphonique des demandes administratives et cliniques, • Participation à l’organisation des réponses en coordination avec le médecin et l’infirmière de pratique avancée, • Organisation, planification et évaluation des situations, à domicile, en lien avec l’équipe pluridisciplinaire et en partenariat avec le médecin traitant, Dossier 7 Maria Perez, Infirmière - Sita Gakou, Infirmière de Pratique Avancée • Suivi des prises en charge et organisation de la continuité des soins, • Participation à l’élaboration du projet de soins de la personne, • Assiste aux réunions cliniques du secteur psychiatrique, aux réunions des CTPA (Comité Technique des Personnes âgées), des CLIC (Centres Locaux d’Information et de Coordination gérontologique) et autres partenaires, • Coordination avec les réseaux existants, • Aide aux aidants (éclairage sur les pathologies et prise en charge psychiatriques, aide à la réflexion), • Participation à l’évaluation de la qualité des pratiques et des résultats de soins. aUn temps plein infirmier de pratique avancée Ses fonctions au sein de l’EMPSA : • Fonction liée au rôle d’expertise et de conseil auprès des professionnels ainsi que des aidants naturels, • Soins cliniques directs et individualisés en collaboration avec l’équipe pluridisciplinaire, • Fonction liée à la collaboration : assiste aux réunions cliniques du secteur psychiatrique, aux réunions des CTPA, des CLIC et autres partenaires. • Fonction liée à la prise de décision éthique : facilite la résolution de conflit de nature éthique auprès de l’usager, de la famille et des professionnels engagés dans la prise en charge, • Fonction liée à la recherche : initie et réalise des projets de recherche clinique, • Activité d’amélioration continue de la qualité des soins et des services. Modalités d’intervention En relation avec les acteurs du territoire (médecin traitant, IDE, acteurs sociaux, professionnels de ville, équipes hospitalières, …), la Coordination Territoriale d’Appui (CTA) portée par le CLIC Paris Emeraude Nord-Est sollicite l’équipe mobile de psychiatrie du sujet âgé. L’EMPSA est informée des situations signalées au CLIC lors de ses réunions. Cette équipe peut également être informée par téléphone ou par fax. Le Centre Médico-Psychologique peut également solliciter l’EMPSA pour une intervention rapide suite à un signalement reçu. L’équipe intervient en urgence, au domicile du sujet âgé dans le cas d’une impossibilité du CMP de s’y rendre. Le CMP peut également faire appel à l’EMPSA pour une intervention conjointe au domicile, si nécessaire. Les signalements des Centres MédicoPsychologiques se font par téléphone ou par fax. Particularités • L’EMPSA ne se substituera aux équipes de secteur et travaille en complémentarité avec elles. • Les interpellations directes par les particuliers sont exclues. • En cas de situations d’urgence rencontrées au domicile, nécessitant un avis médical, et en l’absence du médecin de l’EMPSA, un médecin psychiatre du CMP concerné pourra être contacté. L’Equipe Mobile de Psychiatrie du Sujet Agé de l’EPS Maison Blanche L’Equipe Mobile de Psychiatrie du Sujet Agé est située au : 24-26 rue d’Hauteville 4e étage 75010 Paris Tél : 01.40.22.13.57 Fax : 01.40.22.13.37 du lundi au vendredi de 9 h à 17 h La Vie de l’Etablissement 8 L’Infirmier(ière) de Pratique Avancée à l’hôpital de Maison Blanche Le système de santé en France a subi des transformations importantes entre 1990 et 2009. Le déclin de la démographie médicale et l’augmentation des besoins de santé de la population sont des indicateurs des problématiques qui affectent l’offre de soins. Conséquemment à tous ces changements en cours, les séjours à l’hôpital ont été écourtés, la médecine ambulatoire s’est développée et les soins à domicile (HAD : Hospitalisation à Domicile, IDEL : Infirmière libérale) ont pris une place importante. Au niveau législatif, le rythme des lois et des réformes s’est même accéléré à partir du début du siècle. C’est non seulement la réorganisation des services qui est concernée, mais aussi les professions de santé elles-mêmes à travers notamment la loi HPST (Hôpital, Patient, Santé, Territoire) du 21/07/2009. Ce texte, dans son article 51, a permis la modification des missions des professions de santé, ainsi que celle du partage des rôles et des modalités d’exercice. en pratique avancée est une infirmière diplômée ou certifiée qui a acquis des connaissances théoriques, le savoir-faire nécessaire aux prises de décisions complexes, de mêmes que les compétences cliniques indispensables à la pratique avancée de sa profession ; pratique dont les caractéristiques sont déterminées par le contexte dans lequel l’infirmière sera autorisée à exercer. Une formation de niveau master est recommandée ». L’IPA au coeur de la profession L’infirmier(ère) de pratique avancée reste au cœur de la profession. De plus, il/elle a développé une expertise dans son champ d’activité. Il/Elle est attaché(e) aux valeurs et au cadre de référence. L’IPA travaille en collaboration avec l’ensemble des professionnels de santé de l’hôpital. L’Infirmière praticienne La profession d’infirmière n’y échappe pas... En 2009, suite aux accords de Bologne, une reconnaissance des diplômes au niveau Licence, Master, Doctorat (LMD) est adoptée. C’est ainsi qu’a pu naître la même année, un 1er Master en sciences cliniques infirmières mis en place conjointement avec le DSIP (Département des Sciences Infirmières et Paramédicales), de l’EHESP (Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique) et l’université d’Aix Marseille. Un 2e Master en sciences cliniques en soins infirmiers de l’université de Versailles St Quentin en Yvelines/Sainte-Anne formation verra le jour deux ans après. Les infirmiers peuvent désormais intégrer le système LMD et accéder au métier intermédiaire d’infirmier de pratique avancée proposé par ces 2 Masters. Ce concept existe depuis de nombreuses années dans d’autres pays tels que les Etats-Unis, le Canada, l’Angleterre, La République Tchèque, l’Irlande, la Pologne… En France, cette terminologie est très récente. Qu’est-ce qu’une infirmière en pratique avancée ? Une définition internationale des pratiques avancées a été validée dès 2002 par le CII (Conseil International des Infirmières) : « une infirmière qui exerce nement clinique infirmier expert tant dans sa partie diagnostique que thérapeutique (relation d’aide, démarche éducative…). Elles peuvent proposer des séances d’analyse de pratique ou de supervision aux équipes de soins. Elles interviennent en formation infirmière initiale et en formation post-diplôme, participent à la conception et à la mise en œuvre du DPC (Développement Professionnel Continu). Les ICS s’impliquent dans les dispositifs d’accompagnement des soignants nouvellement affectés, dans le tutorat auprès des infirmiers en Master de pratique avancée. Ils/Elles contribuent aux réunions interdisciplinaires, favorisent l’échange de connaissances. Ils/elles mettent en œuvre des consultations de 1ère ligne auprès des patients et de leurs aidants naturels ainsi que des consultations de 2ème ligne auprès des professionnels de santé. Formé(e)s à la recherche, les infirmières cliniciennes spécialisées participent à la conception, à la mise en œuvre et à la valorisation de travaux de recherches interdisciplinaire (PHRIP). Maison Blanche, précurseur L’infirmière clinicienne spécialisée Depuis 2012, l’hôpital Maison Blanche a fait le choix de former des infirmiers à la pratique avancée. En Juin 2013, un article très explicite sur l’IPA, a été écrit par Mme Salem, ancienne directrice des soins (Lettre de Maison Blanche n°44Juin 2013). Par ses différents rôles, les fonctions de l’infirmier(ère) en pratique avancée se distinguent par l’infirmier(ère) praticien(ne) et l’Infirmier(ère) Clinicien(ne) Spécialisé(e) (ICS). L’établissement a fait le choix de former plus particulièrement des infirmier(ères) clinicien(ne)s spécialisé(e)s. Ces infirmier(ère)s de niveau Master évoluent dans le champ du rôle propre infirmier, tel qu’il est défini dans la réglementation encadrant la pratique des soins infirmiers. Dans leurs pratiques, ils/ elles approchent des situations de soins complexes, mettent en œuvre un raison- A l’hôpital Maison Blanche, la formation de ces professionnels est effectuée à l’Université de Versailles St Quentin-en -Yvelines/Sainte-Anne formation d’une durée de 2 ans. Soutenu par l’ARS, l’hôpital est précurseur dans ce domaine et a fait le choix de positionner ces soignants dans des dispositifs récents tel que celui de l’EMPSA (Equipe Mobile de Psychiatrie du Sujet Agé) ou dans les futurs projets de l’établissement. Il n’est pas facile de décrire l’état actuel des pratiques avancées infirmières en France, car le dossier est en pleine évolution tant sur le plan législatif que sur les pratiques du terrain. L’article 30 du projet de loi de santé de Madame Touraine en déterminera les conditions et les règles d’exercice. L’IPA contribue à la qualité des soins. Il/ elle effectue des prises en soins pertinentes et efficientes. Il/elle exerce de manière autonome ses compétences multidimensionnelles. Sa position transversale et non hiérarchique est garante de l’efficacité de son rôle. Sita Gakou, Monique Ostermeyer, Arnaud Torne-Celler, infirmières et infirmier de pratique avancée. La Vie de l’Etablissement 9 Neufs appartements en intermédiation locative (d’insertion) pour les usagers de la psychiatrie du 18ème arrondissement de Paris La Mairie de Paris et la Mairie du 18ème arrondissement viennent de confier neuf logements situés sur la toute nouvelle ZAC des Poissonniers. Ces logements gérés par Paris Habitat, en intermédiation locative à l’association l’Elan Retrouvé, a pour condition qu’ils soient mis à disposition des personnes suivies par les secteurs de psychiatrie du 18ème arrondissement de Paris. Lorsque ces logements ont été livrés en février, les patients ont été sélectionnés par une commission interdisciplinaire, représentant équitablement les trois pôles du 18ème arrondissement. Puis, accompagnés par ces mêmes équipes, les patients ont intégré leur nouveau lieu de vie. Un long travail en amont a permis que tout se déroule avec efficacité et sérénité. Le résultat d’une collaboration ancienne L’obtention de ces logements est le résultat d’une collaboration ancienne des différents professionnels des trois pôles. Deux axes de travail ont été privilégiés, celui de l’engagement des professionnels dans la commission hébergement émanant du projet médical de l’hôpital Maison Blanche. Cette commission nous a permis de cheminer dans le dédale des différents types d’hébergements et de logements existants, ainsi que de rendre intelligible le statut (sanitaire, médico-social ou social) dont chacun relève. Elle a permis, également, de s’inspirer de l’expérience d’équipes plus avancées dans cette démarche de projets collaboratifs avec les élus et les associations, notamment l’équipe du 20ème arrondissement. Le deuxième axe de travail a consisté à faire connaître, à travers les actions du Conseil Local de Santé Mentale du 18ème, aux partenaires de la Mairie : • l’urgence de la situation pour les usagers de la psychiatrie en matière de logement, • les conditions de précarité dans lesquelles une grande partie d’entre eux subsiste, • les besoins ainsi que les obstacles spécifiques qu’ils rencontrent pour l’accession aux logements de droit commun. Il nous fallait aussi co-construire un accompagnement dont le cadre serait suffisamment cohérent et identifiable pour rassurer nos partenaires quant à notre capacité de suivi des usagers bénéficiaires de ces logements. Première étape franchie Une première étape fut franchie en 2005 avec la signature d’une convention tripartite (Mairie, Association et Hôpital Maison Blanche). Le deuxième pas fut, en 2010, le fléchage par la Mairie de neuf logements sur une ZAC de l’arrondissement. Et l’aboutissement a eu lieu en février, lors de la livraison des appartements. Un temps long certes, et un résultat que nous aimerions voir prolonger par une proposition de baux glissants. Cependant, c’est un travail dont nous avons tout lieu d’être satisfaits dans cette période de tension économique et de crise du logement. Le rôle important des Conseils Locaux de Santé Mentale Ce résultat illustre le rôle que peuvent jouer les Conseils Locaux de Santé Mentale en matière de remontée des besoins du territoire auprès des instances exécutives et démontre que l’implication des élus dans les Conseils Locaux de Santé Mentale en est une dimension essentielle et incontournable. Docteur Brigitte Ouhayoun, praticien hospitalier - 23ème secteur. La vie de l’établissement FSEI : 10 Point d’étape concernant le déploiement du système de gestion informatisée des Fiches de Signalement d’Evènement Indésirable L’EPS Maison Blanche dispose d’une suite de logiciels (Kali), composée de plusieurs modules. Le module KaliForm (gestion de formulaires) a permis de mettre en place le formulaire de déclaration d’événement indésirable (EI). Celui-ci est accessible, par tout agent, via la page d’accueil Intranet. Ainsi, le signalement des EI a pu être totalement informatisé. Traitement et suivi des EI Concernant le traitement et le suivi des E.I. déclarés, la cellule Gestion des Risques (GdR) procède actuellement au déploiement de l’outil. Il s’agit de former l’ensemble des professionnels susceptibles d’intervenir dans le traitement des F.S.E.I. Quels sont ces professionnels ? • Les « responsables de portefeuilles de risques » ont été nominativement listés selon la nature des E.I. ; interlocuteurs privilégiés de la cellule GdR concernant le suivi des F.S.E.I. relevant de leur responsabilité et de leur domaine d’expertise. Ils ont pour rôle de définir et de déclencher les actions à mettre en place pour traiter les E.I., de les tracer dans le logiciel, de suivre leur réalisation et de les coordonner. • Les « gestionnaires de terrain », professionnels de terrain, sont les interlocuteurs privilégiés du responsable de portefeuille de risques. Leur rôle consiste à mettre en œuvre les actions qui leur ont été transmises par le responsable de portefeuille et à tracer dans le logiciel leur état d’avancement. Le traitement et le suivi informatisés des F.S.E.I. reposent sur les interventions complémentaires de ces différents acteurs dans le logiciel. Formation-action Une formation-action ouverte à l’ensemble des responsables de portefeuilles a été organisée en décembre 2014. La démarche a été expliquée aux cadres supérieurs de santé en janvier 2015 et plus récemment aux membres de l’Equipe Opérationnelle d’Hygiène (EOH). Actuellement, la Cellule GdR intervient dans les sites d’hospitalisation, au plus près des acteurs concernés, afin de les former aux principes du système et à l’utilisation du logiciel. A ce jour, les équipes des unités PSP, de l’USLD et de Maison Blanche-XIXème (Lasalle) ont été rencontrées. de portefeuille et des gestionnaires de terrain sont nécessaires pour rendre possible la clôture d’une F.S.E.I. (décision incombant à la GdR en fonction des données d’un tableau de bord de suivi en temps réel de l’état d’avancement du traitement). La clôture d’une F.S.E.I. s’accompagne d’une information au déclarant des actions qui ont été menées pour donner suite à sa déclaration d’E.I. Vos contacts : La Cellule GdR reste disponible pour de plus amples informations ou pour se déplacer dans un service. Pour toute demande, merci de bien vouloir contacter : - Mme Danièle Martin, Gestionnaire des risques : [email protected] et/ou - Mme Béatrice Donatini, Assistante de projet Gestion des risques : [email protected] Béatrice Donatini, Assistante de projet Gestion des risques - Service Qualité Des actions complémentaires et successives de la Cellule GdR, des responsables L’actualité de la Direction du Patrimoine, de la Logistique, des Achats et des Travaux Calendrier des interventions de maintenance Tous les sites Vérification annuelle des installations électriques : juin Structures disposant des installations concernées • Vérification semestrielle des portes et rideaux motorisés (société Qualiconsult) : juin • Vérification annuelle et quinquennale des ascenseurs (société Qualiconsult) : juin • Maintenance semestrielle des portes et rideaux motorisés (société Lacroix Portes Automatiques) : juin • Nettoyage des réseaux aérauliques (sociétés Idex et SM5) : juin et juillet • Maintenance trimestrielle des autocommutateurs (société Semeru) : juillet (sous réserve) • Prélèvements sur les réseaux d’eau chaude sanitaire dans le cadre de la prévention du risque lié aux légionelles (sociétés Idex et Bioclin) : septembre et octobre Les dates précises des interventions ayant un impact sur l’activité des services sont communiquées, pour validation, aux cadres. Un agent des Services Techniques, assure, dans la mesure du possible, un accompagnement complet, ou tout du moins, et systématiquement, l’accueil de l’entreprise extérieure et la vérification du travail exécuté. Nouveaux horaires d’essai en charge des groupes électrogènes Afin de répondre à la demande de certains services, les horaires d’essai en charge des groupes électrogènes ont été modifiés : • Hauteville : 8h00 - 9h00 • Avron : 9h30 - 10h30 • Rémy de Gourmont : 12h00 - 13h00 • Lasalle : 13h00 - 14h00 • Bichat : 13h00 -14h00 Les dates des prochains essais restent inchangées : Neuilly-sur-Marne • Mercredi 17 juin • Mercredi 22 juillet • Mercredi 19 août Paris • Jeudi 18 juin • Jeudi 23 juillet • Jeudi 20 août Maintenance Chauffage / Eau Chaude Sanitaire Modification de la périodicité de passage La société IDEX est actuellement titulaire du marché de maintenance des installations de chauffage et d’eau chaude sanitaire. Deux agents itinérants à temps plein assurent l’entretien de l’ensemble du périmètre parisien et effectuent des visites d’entretien selon une fréquence variable (mensuelle, bimensuelle, hebdomadaire ou trihebdomadaire), déterminée d’après la complexité des équipements et la criticité du site. Cette périodicité sera modifiée à partir du 15 juin. Le nouveau planning sera communiqué aux cadres et encadrants techniques concernés. Florian Viel, Technicien supérieur Hospitalier La vie de l’établissement 11 Bilan F S E I 2014 Criticité 549 DOMMAGES PROFESSIONNELS 1. Violences professionnelles 308 2. Vols professionnels 141 3. AT sans violence 20 4. Dégradations des biens 18 5. Pertes 15 6. Chutes 13 7. Trousseaux 7 8. Sentiment harcèlement - AES 6 9. Difficultés relationnelles 5 Risque mineur 25% ZOOM DOMMAGES PROFESSIONNELS 407 = PRISE EN CHARGE 1. Violences patients 127 2. Chutes (USLD) 69 3. Erreurs médicamenteuses 60 4. Ruptures continuité des soins 26 5. Sorties irrégulières 17 6. Examens laboratoire 16 7. Risque infectieux 13 8. Non respect dignité 12 9. Accueil et orientation 11 10. Décès 8 11. Dossier Cortexte 8 12. Parasites 6 13. Urgences 5 14. Auto agression 2 15. Identification patient/confidentialité, agression sexuelle/privation liberté 1 16. Autres 23 La FSEI est un outil simple, accessible à tous les professionnels, à tout moment de leur temps de travail, permettant d’informer la cellule opérationnelle de gestion des risques de la survenue d’un évènement indésirable qui a ou aurait pu porter préjudice à la prise en charge du patient. Elle permet d’alerter rapidement des acteurs multiples et complémentaires d’une situation anormale nécessitant une correction immédiate ou une capitalisation pour une réflexion autour d’un programme d’amélioration institutionnel. Ce que n’est pas la FSEI : un outil de délation, un bon de travaux, un défouloir. Risque prioritaire 33% 1. Violences professionnelles 290 (88%) 2. Vols professionnels 19 (6%) 3. Dégradations des biens 7 (2%) 4. AES 3 (1%) 5. Chutes 2 - Difficultés relationnelles 2 (1%) 6. AT sans violence 1 - Perte professionnelle 1 Autre 1 (0,5%) 544 = MATERIEL 1. Vols 181 2. Dégradations 166 3. Dysfonctionnements matériel 151 4. Pertes 42 5. Autres 4 Pourquoi rédiger une FSEI ? Risque à prévenir 42% ZOOM MATERIEL 1. Vols 173 (56%) 2. Dysfonctionnements matériel 96 (31%) 3. Dégradations 35 (11%) 4. Pertes 2 (1%) 5. Autre 1 (<1%) ZOOM LOGISTIQUE 1. Transports et transferts 95 (48%) 2. Approvisionnements et achats 65 (33%) 3. Hygiène des locaux 24 (12%) 4. Linge 11 (6%) 5. Déchets 1 (<1%) Le bilan 2014 des FSEI par son analyse comptable et thématique des dysfonctionnements et évènements évitables dans la prise en soins du patient, concourt ainsi à la capitalisation des corrections nécessaires pour une gestion réactive et préventive des risques. Il participe parmi d’autres indicateurs, à la mise en place d’actions d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins, intégrées au PAQSS (Programme d’Amélioration de la Qualité et de la Sécurité des Soins). Mais la particularité de l’indicateur « bilan des FSEI » est qu’il permet l’identification et l’analyse qualitative des dysfonctionnements au cœur et dans la proximité de la prise en charge. Chaque professionnel par sa déclaration contribue donc directement à l’élabora- tion du programme d’action du COVIRIS et fait ainsi de ce comité, un outil en lien constant avec la réalité du terrain. Les professionnels objectent souvent que la FSEI ne sert à rien et ne change rien. C’est tout le contraire ! Et s’ils ne bénéficient encore que partiellement de retour sur les mesures correctives mises en place suite à leur signalement, l’amélioration du paramétrage et de l’utilisation par le plus grand nombre de l’outil Kali-GDR permettra bientôt de pallier cette insuffisance d’information des déclarants, étape fondamentale pour le développement de la confiance de chacun dans la gestion des risques de notre établissement. Danièle Martin, Diététicienne cadre de santé Responsable coordination restauration Gestionnaire des risques liés aux soins Evènement www.lamadpride.fr Culture à l’hôpital 12 L’Atelier Photo au Foyer de postcure « La Chapelle » par Jean Robert Dantou L’atelier photo a été mené par Jean Ro- bert Dantou, photographe de l’agence « VU », avec l’ensemble de l’équipe du Foyer postcure la Chapelle du 23ème secteur. Ensemble, nous avons interrogé, détourné et renversé les stéréotypes de l’iconographique photographique de ceux que l’on appelle les fous. traits négatifs de la maladie, mais au contraire à montrer les gens tels qu’ils sont. Plusieurs séances sont consacrées au choix des photos pour l’expo et ce autour de gourmandises et d’un bon café. Lorsque les avis divergeaient, un vote démocratique arrêtait le choix final. Nous avons soumis à toute l’équipe un questionnaire visant à ce que chacun exprime ce que l’atelier a apporté au foyer. Chacun ayant été, à égalité, acteur du projet, l’atelier photo a contribué à atténuer la barrière soignants/usagers et a permis de renforcer les liens tout en conservant chez les soignants un rôle d’accompagnateur. Ce projet, réalisé dans le cadre d’une résidence « Culture à l’hôpital », cofinancé par la DRAC et l’ARS, a reçu le soutien de l’EPS Maison Blanche, de la CNSA et de la chaire « handicap psychique et décision pour autrui » (ENS-EHESP). Concrètement l’atelier a été proposé tout au long de l’année 2014. Il a pris diverses formes : visites d’expos photos, discussions autour de livres photos ramenés par tous les participants, prises de vue dans « l’atelier » du photographe installé au foyer. Au cours de ces séances photos, Jean Robert ne cherche pas à mettre en exergue les 18 heures : les premiers invités arrivent, une petite appréhension de l’équipe du foyer : « L’expo va-t-elle plaire ? » « Personne ne va s’étouffer avec les cakes ? » « Quelle sera la réaction des patients face à tant de monde et leurs photos à la vue de tous ? » 20 heures : bilan positif, plusieurs personnes ont demandé à ce que l’expo soit diffusée ailleurs et devienne ainsi pérenne… Le résultat de l’atelier s’est concrétisé par une exposition au centre Barbara dans le 18ème arrdt, pendant le mois de mars 2015, dans le cadre de la semaine d’information en santé mentale. Une galerie de portraits des résidents et des professionnels, tous confondus, était présentée, nous interrogeant ainsi sur notre propre représentation de la folie. Dans un premier temps, Jean Robert et les référents sollicitent les patients, puis au fil des séances, constatent que les patients dont les troubles psychiques se caractérisent d’habitude par un repli sur soi et une réduction d’intérêt semblent éprouver du plaisir à se faire prendre en photo. D’ailleurs, un patient nous a confié qu’il n’avait pas été photographié depuis le Noël de ses 16 ans. dez-vous sans oublier les brochettes raisins chèvre du tonnerre !!! Ça y’est le grand jour est arrivé, Aujourd’hui, c’est le vernissage. Depuis 48 heures déjà, l’équipe du foyer s’affaire à préparer l’expo. Jean Robert, Hélène, Lisa et des patients ont passé une journée les mains dans la colle afin d’accrocher toutes les photos. Au foyer tout le monde est aux fourneaux… ouf ! Françoise n’a pas fait trop de cakes ! Les petits fours étaient au ren- Le thème de l’exposition a fait travailler l’équipe sur ses propres représentations de la folie, cela a permis un travail d’identification. Et pour finir, voici quelques citations de patients lorsque nous avons fait le bilan de l’atelier photo : « Faire connaître l’expression faciale de la maladie » « On nous compare, on est comme tout le monde » « Se voir autrement que dans un miroir » « L’atelier permet à chacun de se regarder autrement » « C’est la liberté de se faire prendre en photo » « L’art, Jean Robert est un artiste, il sait mettre en valeur un individu, il sait le rendre beau même s’il ne l’est pas ». Lisa Bouvier et Hélène Michel, Educatrices Foyer de postcure « La Chapelle » 23ème secteur Les activités dans les services de soins 13 L’Atelier Théâtre du Club 18 du Foyer de postcure « La Chapelle » Née des réflexions induites par les activités du Club 18 ou du bilan des projets réalisés pour les journées d’information sur la santé mentale de mars 2011, l’idée de création d’un atelier théâtre au bénéfice des adhérents du Club 18 a vu le jour au printemps 2011. Le théâtre suscite le plaisir et favorise la communication interpersonnelle et la revalorisation de soi dans un contexte social. L’apprentissage d’un texte, la mobilisation du corps sur scène, la structuration du temps et de l’espace d’une pièce, de la scène, mais aussi du rythme des répétitions, sont des éléments facilitant un travail de structuration propre à la réalité collective. Le théâtre est aussi une discipline qui permet de visiter les espaces singuliers de la poésie propices à l’expression de l’imaginaire. Une expérience qui développe la part sensible comme contrepoids aux souffrances et au désarroi induits par la maladie, loin de toute injonction aux lois du résultat. Avancer progressivement et en souplesse dans la découverte de cet univers poétique, jouer à la construction d’un personnage et réfléchir les interactions de ce personnage avec les autres, avec son environnement, son milieu ou son histoire, est un travail qui provoque de la pensée. Le regard porté, dans l’acte théâtral, sur la complexité du monde et des personnages est, pour la personne psychotique, un excellent vecteur stimulant la quête de soi et la réappropriation de son propre jeu... Afin de favoriser ce type de mise en travail, il est indispensable d’orienter le processus créatif vers des objectifs artistiques forts, porteurs d’une certaine exigence, sans oublier pour autant l’aspect ludique du jeu ainsi que l’humour et le rire qu’il suscite toujours. La reprise de l’atelier théâtre s’est faite cette saison en collaboration avec le Théâtre du Vent se Lève (19ème arrdt) dans le cadre du collectif des Créatifs Chroniques que le Club 18 a fait naître. L’atelier (mardi de 18h à 20h) s’organise sous la forme de répétitions (jeux et improvisations) destinées à développer un projet de création librement inspiré du roman de Cervantès : Don Quichotte. Le collectif, créé en 2012, s’est vu attribuer en septembre 2014, une importante subvention par la Fondation de France (Appel à projet : Maladie psychique et vie sociale) afin d’explorer ce chantier en collaboration avec d’autres structures des 18, 19 et 20èmes arrdts de Paris. Il est constitué du Foyer La Chapelle, du Club des Peupliers (13ème), du GEM La Vague à l’Ame (20ème), de la Cie Mélodie Nelson (18ème) et du Laboratoire de Théâtre du Vent Se Lève (acteurs professionnels et amateurs confirmés). Il se réu- nit toutes les semaines et lors de petits stages mensuels de 2 jours pour avancer dans ce projet. Une première représentation du travail en cours a été proposée le 20 novembre 2014 avec une quinzaine de comédiens sur scène et deux représentations ont eu lieu les 25 et 26 mars 2015 dans le cadre de la SISM 2015 (Semaine d’Information sur la Santé Mentale) organisée avec le CLSM 18. Nous rejouons cette pièce le 23 juin 2015 au Théâtre du Vent Se Lève. Cette année, l’atelier théâtre sera fondu dans le travail des Créatifs Chroniques pour ouvrir au dynamisme et à la richesse que permet le travail collectif conçu au travers de la mixité des publics. Et c’est bien dans ce but que le Foyer La Chapelle s’est engagé dans la co-création de ce collectif... une suite logique, un aboutissement. Chaque semaine, le groupe théâtre rejoint une dizaine d’autres comédiens venant de divers horizons ainsi qu’un metteur en scène ayant une grande expérience des créations de cette envergure avec, pour objectif, l’implication effective des publics dits « en rupture ». Ceci avec l’aide des intervenants de chaque groupe, certains étant soignants, d’autres étant des professionnels du spectacle familiarisés avec ce type de projets. Tous ensembles invités à jouer sur scène ! Avec un Don Quichotte qui ne cesse de questionner le rapport que nous entretenons avec nos illusions, nos fantasmes, nos valeurs... Christophe Guille, Educateur spécialisé Foyer de postcure « La Chapelle » 23ème secteur Informations CHT Initiative : Une charte pour les CMP de la CHT Dr Béatrice Aubriot, pilote du groupe « Proximité » ; Dr Alexandre Christodoulou, Président de la CME du GPS Perray-Vaucluse, chef de pôle du 75G05 ; Antoine Burnier, pilote du groupe « Proximité », Directeur des Ressources Humaines GPSPV La Communauté Hospitalière de Territoire promeut une organisation graduée et décloisonnée pour assurer une offre de soins en santé mentale de qualité et lisible, à destination de tous les usagers parisiens. vous, la proposition pour chaque patient d’un entretien d’accueil puis d’un suivi ou d’une orientation dans un délai maximum de 15 jours, l’ouverture des CMP parisiens deux soirs par semaine jusqu’à 20h pour des rendez-vous programmés… L’organisation de l’offre de soins de proximité, et notamment l’accès des patients aux Centres Médico-Psychologiques, est un des axes prioritaires de son projet médical. Elle garantit aussi l’attribution d’une équipe référente du parcours de soins pour chaque usager afin de coordonner la prise en charge et le projet de soin individualisé. En appui, des recommandations relatives au fonctionnement du secteur, aux modalités d’accueil et de prise en charge, accompagnent la diffusion de cette charte afin de donner aux professionnels de santé les moyens d’ajuster leurs pratiques et leur organisation aux besoins des patients. La cellule médico-administrative de la CHT œuvre dans ce cadre, en lien avec les responsables du groupe de travail, ainsi qu’avec les responsables de structures, à faciliter sur le terrain l’adaptation des organisations aux objectifs de la Charte. Dans ce cadre, un groupe de travail pluriprofessionnel a notamment élaboré une Charte des Centres MédicoPsychologiques reflétant l’ambition de la CHT de proposer une organisation concertée et graduée pour assurer une offre de soins de qualité au service de la santé mentale des parisiens. Elle prévoit avant tout de favoriser l’accès au dispositif de secteur, de 1ère ligne, que sont les CMP. Ainsi la charte des CMP garantit l’accueil sans rendez- Celle-ci a été présentée le 2 avril dernier à l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux de l’espace de soins ambulatoires Bucarest (Groupe de santé Perray Vaucluse - photo ci-contre). Florence Patenotte, Directrice de la Communication CHT pour la psychiatrie parisienne. Agenda CHT • Jeudi 17 septembre 2015 2 journée Consultation Adoption Internationale - Pratiques cliniques et perspectives de recherches Renseignements/Inscriptions : [email protected] • Jeudi 1er octobre 2015 Journée CHT « Place du médicolégal et du judiciaire en psychiatrie générale » ème • Jeudi 15 octobre 2015 Journée CHT « Prise en charge de l’autisme » • 14 - 15 et 16 octobre 2015 Salon infirmier Porte de Versailles • 30 novembre 2015 Colloque « Encadrement II » • Vendredi 11 décembre 2015 Journée CHT « Périnatalité » • Du 30 mai au 5 juin Dans le cadre de la Semaine Européenne du Développement durable Conférence sur la méditation par Christophe André Renseignements/Inscriptions : [email protected] Plus d’info : www.developpementdurable.gouv.fr/Edition-2015 14 Un peu d’histoire 15 Etienne TRILLAT « La psychiatrie se fait en flânant » chirurgie orthopédique et traumatologique et membre fondateur de l’équipe de foot-ball L’Olympique Lyonnais. Il fait ses études à Lyon, et passe avec succès le concours de l’internat des Hôpitaux Psychiatriques de la Seine. Il sera notamment interne à Maison Blanche en 1946, service du docteur Martimor. Après avoir soutenu une thèse sur La crampe des écrivains, Trillat est reçu au médicat des Hôpitaux Psychiatriques en 1951 et prend ses fonctions de médecin chef à Clermont-del’Oise. Reçu en 1959 au concours du médicat de la Seine, il fait un intérim à Sainte-Anne et rejoint en 1960 son poste de médecin chef de la 4ème section de Maison Blanche, où il succède à Teulié. Un acteur engagé dans la sectorisation Étienne Trillat, dont une unité d’hospitalisation de Maison Blanche - Hauteville porte le nom, fut médecin des hôpitaux psychiatriques en poste dans notre établissement de 1960 à 1985, et un historien de l’hystérie. Trillat naît en 1919 dans une famille lyonnaise de musiciens et de médecins : son père Ennemond, fils d’organiste, deviendra directeur du Conservatoire. Son oncle paternel fut médecin accoucheur, professeur de Clinique obstétricale et membre de l’Académie de médecine. Et son cousin Albert fut professeur de En 1971, lors de la mise en place de la sectorisation dont il est un acteur engagé, Trillat prend en charge le 10ème secteur de psychiatrie générale de Paris, rattaché à la 9ème section de l’établissement, qu’il dirigera jusqu’à sa retraite en 1985. Dès lors, Trillat et ses collègues Victor Bertrand, avec qui il partage le Xème arr., et Hubert Mignot dans le IIIème arr., créent à Paris des structures alternatives (hôpitaux de jour et ateliers thérapeutiques) et développent les dispensaires d’hygiène mentale. Président de la 1ère CMC Élu président de la première Commission Médicale Consultative, il assume ce mandat de 1970 à 1973, année de l’élection d’Yves Racine à la présidence de ce qui est aujourd’hui la « CME ». Il est par ail- leurs chargé de la responsabilité médicale de l’école d’infirmières Théodore Simon. En 1970, il succède à Henri Ey au poste de rédacteur en chef de la prestigieuse revue L’Evolution psychiatrique. Il exerce par ailleurs les fonctions de Médecin Inspecteur de la Préfecture de Police. Ses travaux sur l’hystérie, au sein d’une œuvre riche et diverse, font aujourd’hui autorité, et en premier lieu son Histoire de l’hystérie, paru en 1986, réédité en 2006 avec une préface de Jacques Postel. Estimé de ses pairs et élèves Il n’est que de lire les hommages rendus lors de sa disparition en 1998 pour juger de l’estime que lui portaient ses pairs et élèves : « homme de beauté » d’une « pensée originale sans concession à aucune idée reçue », d’une éthique «implacable » exprimée « d’un air détaché et sans prétention dogmatique » (Hélène Chaigneau), « toujours sur la brêche de la réflexion, le faisant à pas comptés et feutrés », d’un « goût prononcé pour le cinéma, le théâtre, la littérature », « acteur parfois, il ne se laissait pas prendre à son jeu ou à celui des autres » (Pierre Baillet). et quand le duo Chaigneau-Trillat... Quant à Pierre Noël, il évoque ce dont nous avons nous-même été témoins : « Son ascendant sur les collègues était manifeste, même dans les désaccords. Quant aux directeurs successifs, ils éprouvaient tous une admiration respectueuse pour ce psychiatre qui les déconcertait parfois. Il est vrai qu’en CMC Trillat était coutumier d’interventions vigoureuses où se mêlaient un art consommé du paradoxe, un humour à plusieurs degrés, des formules choc et quand le duo ChaigneauTrillat se mettait en branle... ! » Docteur Michel Caire, Chef de service Responsable du Département d’Information Médicale - DIM Agenda ! Les Voi(es)x du Livre : « Obscure Clarté, Schizophrénia ». (ouvrage de Florent Babillote) : 4 juin 2015 ! Les jeudis de la BIUM - Histoire de la psychatrie : 6 juin 2015 ! Soins psychotérapiques parents-bébé : « En Centre Médico-Psychologique périnatalité et petite enfance » : 9 juin 2015 ! Corps, langages, Pensée chez l’enfant et l’adoclescent : « Puisque sentir est premier, qui prête la moindre attention, à la syntaxe des choses » 11 juin 2015 ! Toxicomanies et Psychoses : ! Séminaire du 6 ème 16 16 secteur « Traumas- tisme psychique » : 17 juin 2015 ! Séminaire de l’Unité Parents-Bébé : 16 juin 2015 « L’impact des négligences parentales» : 18 juin 2015 16 juin 2015 : « Ghost Writer » 17 septembre 2015 : « Le discours d’un roi » 15 octobre 2015 : « Les fraises sauvages » Contacts/inscriptions : Olivier Bertrand, 01.49.44.36.69 mail : [email protected] 6 et 13 juin 2015 ! Clinique du cinéma : ! Initiation au parapente - ASCMB: Qui Fait Quoi ? Aujourd’hui ... Pascal BEAUCHET, Infirmier psychiatrique, éducateur spécialisé et professeur D.E d’Aïkido C’est au 75I03 que je propose une activité sportive : l’Aïkido (un groupe pour 7/10 ans et un groupe pour adolescents). CR : Justement, parlez nous de cette activité. Comité de rédaction : Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ? Pascal Beauchet : Entré à l’EPS Maison Blanche en mai 1977 en qualité d’élève infirmier de secteur psychiatrique, j’ai fait mes stages de terrain entre les unités de soins adultes et infantojuvéniles. Diplômé en 1979, je souhaitais de plus en plus travailler auprès des enfants et créer des activités avec des repères qui posent un cadre thérapeutique et social. Cependant cela est assez difficile à mettre en place à cette époque. Suite à la réussite de mon examen d’entrée à l’école d’éducateur en 1985 et l’obtention du diplôme en 1989, je suis affecté dans le service du Dr Teboul, au sein d’une équipe pluridisciplinaire. Je peux enfin proposer des activités « soignantes, qui prennent leur sens » auprès des enfants, puis des adolescents hospitalisés, jusqu’à la fermeture de la structure. Une période de travail dans le secteur adulte, à l’atelier thérapeutique de la rue d’Hauteville m’a permis de créer des activités qui confrontent les patients à la réalité (atelier photo, visite de musée, etc). Pour moi, c’est un pont entre la société et l’hospitalisation pour des gens en souffrance quotidienne. En 1993, je désire retourner travailler avec les enfants. Je suis alors affecté au service du Dr Bérouti en qualité d’éducateur. Je faisais beaucoup d’accompagnements d’enfants sur les temps scolaires. J’étais un lien entre l’équipe soignante et l’environnement de l’enfant. J’intervenais là « où il y avait un manque dans notre service » car il faut permettre à l’enfant d’accéder aux soins. J’ai travaillé aussi 9 ans au « Jardin de maternel » CATTP pour les 3 à 6 ans, qui était un « lieu qui maintenait l’enfant en milieu scolaire et donnait des soins appropriés à son évolution ». PB : J’ai donc un diplôme d’infirmier psychiatrique, un d’éducateur spécialisé et un de professeur d’Aïkido (« voie de l’union et de l’harmonie des énergies »). Je décide dans un milieu de soin d’utiliser ce sport avec les enfants et les adolescents pour y remettre du cadre soignant et du social. Les patients sont orientés par le médecin pour former un petit groupe. Ce sont surtout des patients qui ont « une violence intérieure qui ne peut s’exprimer ». En 1999, la Formation Permanente représentée par M. Alain Fabre et un groupe de soignants volontaires, dont j’étais partie prenante, proposèrent des actions en fonction des violences rencontrées dans notre pratique quotidienne. Il fallut donc se positionner sur des formes de travail sur le sujet de la violence. Ma proposition était la seule qui soit « physique » : la stratégie proposée est « gagnant/gagnant », ne pas blesser le patient et ne pas se blesser, remettre de la communication là où un agir immédiat empêchait « la parole soignante ». CR : Quelles ont été les évolutions de cette proposition ? PB : Cet art martial pacifique amené dans le monde du soin permet de retrouver une confiance lors d’incidents, par exemple. Il a donc été décidé, de créer une formation où j’enseigne les bases de l’Aïkido et les bonnes réactions à avoir lors d’un renfort ou à terme pour anticiper les situations de violence. En 2002, la Formation Permanente a mis en place 6 demi-journées tests avec des soignants volontaires. Les échanges satisfaisants et le succès rencontré durant ces journées ont permis la création de cessions annuelles inscritent au Plan de Formation (cf. encadré) sous l’intitulé « Apprendre à mieux maîtriser les situations de violence physique ». Au-delà d’un art martial pacifique, l’Aïkido permet d’apprendre la confiance en soi, à maîtriser les situations critiques lors de renfort et à travailler dans de meilleures conditions. Car pour soigner, il faut être bien dans sa tête et dans son corps. à chaque cession de formation, les soignants demandent des interventions sur les sites afin que les équipes apprennent comment se « coordonner » lors d’un renfort. CR : Quels sont vos hobbies ? PB : Être avec ma famille. Partager les moments simples de la vie et donner à mes 2 dernières, de 4 et 5 ans, toutes les conditions pour une vie meilleure... Être là chaque matin et sentir que la vie est merveilleuse, profiter du bonheur et en donner à l’autre. Sinon un peu de jardinage. Plan de Formation 2015 (page 71) De plus en plus fréquemment, les personnels soignants, toutes catégories professionnelles confondues, sont confrontés à des situations de violence physique qu’ils ne sont pas à même de solutionner. Il est proposé une action de formation « ciblée » dans le but de répondre de façon pertinente à ces situations. Objectifs - aider les participants à s’approprier une technique physique spécifique, utilisée de manière « douce », en expliquant les options de « riposte graduée » dans le souci du respect de la personne, de la mission thérapeutique et du cadre légal. Contenu - appropriation des techniques élémentaires de « riposte graduée » à intégrer dans certains gestes de défense, - face à une situation de violence, protection de l’intégrité du patient et celle du soignant, - mobilisation de l’équipe face à une situation de violence, - la maîtrise du stress afin de garder son calme, - le contrôle des phénomènes de peur et/ou d’agressivité réactionnelle, - prévention et anticipation des situations de violence en s’interrogeant sur ce qui peut constituer un facteur déclenchant de l’agressivité, - approche technique : échauffement, assouplissement, étirement des articulations, travail de postures naturelles, des chutes, déplacements du corps, esquives, déséquilibres, maîtrise de soi à main nue face à un objet contendant ou projeté, travail de mise à distance et parade face à un ou plusieurs partenaires, maîtrise de ses gestes et émotions.