Lettre de Maison Blanche n°51 - Établissement Public de Santé

Transcription

Lettre de Maison Blanche n°51 - Établissement Public de Santé
Maison Blanche
La lettre
n°51 - juin 2015
Edito
L
Centre d’Activité Thérapeutique à Temps Partiel « Carpeaux » 75G23 - 18ème
Sommaire
Actualité
L’évolution du site nocéen.
Dossier
L’Equipe Mobile de Psychiatrie du Sujet Agé de l’hôpital
Maison Blanche (EMPSA).
La Vie de l’Etablissement
• Le CATTP Carpeaux emménage dans de nouveaux locaux.
• Un « chez soi d’abord », une expérimentation nouvelle.
• Association Nationale pour la Promotion des Soins
a Lettre Maison
Blanche de ce mois-ci
comprend un dossier
dont la thématique est d’actualité pour les professionnels
paramédicaux et plus particulièrement pour notre établissement : l’infirmier(ière) de
pratique avancée.
La nécessité permanente
arrondissement
de mettre en cohérence les
besoins de soins et des compétences professionnelles conduit à des
ajustements et des évolutions de fonctions
et de compétences des professionnels de
santé dont des infirmiers. Actuellement,
les évolutions du système de santé nécessitent de franchir de façon significative une
nouvelle étape.
C’est un facteur de réussite majeur.
Il n’est pas exclusif mais impératif.
L’instauration de la pratique avancée pour
les métiers paramédicaux vise notamment
à mettre à disposition des professionnels
avec des compétences leur permettant de
gérer des situations cliniques complexes
dans leur champ d’exercice professionnel.
Soutenu par l’Agence Régionale de la
Santé, notre établissement est précurseur
dans ce domaine et a fait le choix de positionner ces soignants dans des dispositifs
récents tel que celui de l’Equipe Mobile
de Psychiatrie du Sujet Agé (EMPSA) ou,
dans un avenir proche, afin de répondre
à des besoins institutionnels forts comme
la réhabilitation psychosociale, les soins
somatiques ou l’éducation thérapeutique.
Somatiques en Santé Mentale - 13ème année d’existence.
• L’Infirmière(ier) de Pratique Avancée à l’Hôpital Maison
Blanche.
• Appartements en intermédiation locative sur le 18ème arrt.
• FSEI : Point d’étape et bilan 2014.
• L’actualité de la DPLAT.
• Evènement.
Culture à l’hôpital
L’Atelier Photo au Foyer de postcure
« La Chapelle » par Jean Robert Dantou.
Les activités dans les services de soins
L’Atelier Théâtre du Club 18 du Foyer de postcure
« La Chapelle ».
agenda et Information CHT
Une charte pour les CMP de la CHT.
Un peu d’histoire
Etienne Trillat « La psychiatrie se fait en flânant ».
Agenda
Même si cette pratique est aujourd’hui
centrée sur les infirmiers, les différents
éléments sont transposables à d’autres
professions paramédicales : métiers de la
rééducation et médico-techniques.
Le fil conducteur de la mise en place d’une
activité de pratique avancée doit rester le
projet personnalisé du patient, que ce soit
dans le cadre d’une activité clinique avec
ou sans délégation d’actes et/ou activités
dérogatoires, et le parcours de soins.
La réussite de l’intégration des infirmiers
de pratique avancée, outre leurs compétences, repose principalement sur leur
positionnement dans l’établissement, l’organisation de leur activité propre et celle
complémentaire avec les autres acteurs
du soin, la connaissance de leurs missions.
L’activité de l’infirmier de pratique avancée
s’inscrit dans un travail d’équipe.
L’infirmier de pratique avancée doit être
un professionnel reconnu par l’ensemble
des acteurs afin de mener à bien ses missions et de répondre aux besoins de santé
de la population soignée. Il n’entre pas en
concurrence avec les autres professionnels
mais intervient bien en complémentarité.
Longue vie aux infirmiers
de pratique avancée !
François Giraud-Rochon, Directeur des soins,
Coordonnateur général des soins
Qui fait quoi ?
Pascal Beauchet, infirmier psychiatrique, éducateur
spécialisé et professeur DE d’Aïkido.
Directeur de la publication : Lazare Reyes, Directeur de l’EPS Maison Blanche, Adjoint au directeur de la direction commune.
Service communication : Christine Weber, chargée de communication - Cécilia Taing, assistante de communication.
Tirage à 800 exemplaires. Diffusion sur le site Intranet et Internet de l’établissement. www.ch-maison-blanche.fr
Membre de la Communauté Hospitalière de Territoire pour la psychiatrie parisienne
Actualité
2
L’évolution du site Nocéen
des installations situées sur les
parcelles vendues.
La loge qui fait partie des parcelles vendues en 2005 sera
restituée courant septembre.
Le service de la loge sera relocalisé au pavillon 58 dans un
espace approprié. Sur la partie
Est, il restera la crèche « Les
P’tits Loups » et l’IFITS qui disposeront prochainement d’une
entrée directe par la rue de
Maison Blanche.
Les nouvelles ventes
de parcelles
Les bâtiments 61 à 66 dits « les
manivelles » et les bureaux
annexes vont faire l’objet d’une
vente à la Mairie.
De 1998 à 2011 notre établissement a
rapproché ses lieux de soins des lieux
de vie des patients et de leurs familles
à travers la plus grande relocalisation
d’hospitalisation psychiatrique de France.
Durant cette période, ce sont 450 lits qui ont
été installés à Paris sur quatre sites : Avron,
Hauteville, Bichat et Lasalle. Parallèlement,
la plupart des services administratifs, logistiques et techniques se sont progressivement installés dans les rues Pierre Bayle,
Lespagnol ou Montreuil.
Le site historique nocéen d’une superficie
de 53 hectares s’étant peu à peu vidé, notre
établissement a vendu à la municipalité les
terrains et les bâtiments qui restaient désormais inoccupés. Ces ventes ont eu lieu respectivement, en 2001 pour 20 hectares et
en 2005 pour 22 hectares. Cependant, un
accord tacite entre la collectivité locale et
l’EPS a permis de garder certains bâtiments
en activité tant que la Mairie n’en avait pas
l’utilité.
Aujourd’hui, la Mairie a élaboré avec un
aménageur, la sociéte AFTRP, un projet sur
les terrains achetés et va construire plus
de 4000 logements, une résidence pour
personnes âgées, un groupe scolaire, une
crèche, une école maternelle, 40 000 m2
d’activité de bureaux et 5 500 m2 de commerces.
Ce projet a mis plus d’une dizaine d’années à
voir le jour. Il est aujourd’hui dans les « star-
ting blocks ». Dès la première phase du projet, ce sont 1 100 logements, une crèche de
60 berceaux, une maternelle, une résidence
pour personnes âgées et des commerces qui
doivent être livrés en 2017 et 2018.
Il en résulte que la Mairie souhaite désormais que toutes les parcelles et bâtiments
qui ont fait l’objet des ventes de 2001 et
2005 lui soient restituées. L’établissement
est ainsi confronté à une multitude de problèmes à régler d’ici la fin de l’année : installations classées à sécuriser (cuve à fuel, ...),
installations techniques à déplacer (transformateurs, autocommutateur, …), bâtiments
et services à déplacer (loge, archives centralisées) ou espace à vider (déchetterie, …).
Que va-t-il rester
sur le site historique ?
Certaines activités vont rester sur le site
nocéen et notamment sur la partie Ouest : il
s’agit de l’USLD La Roseraie, des unités pour
Patients en Séjour Prolongé et du pavillon
58 abritant des services administratifs, techniques et logistiques. Par ailleurs, des travaux importants de restructuration vont être
engagés sur l’USLD pour l’amélioration du
confort des résidents : passage de chambre
double à chambre individuelle. En outre,
cette partie Ouest va être autonomisée
(création de nouveaux réseaux électriques,
d’assainissement, d’incendie, nouveau plan
de circulation, …) pour ne plus dépendre
Le bâtiment 57/59 dit « pavillon
normand » qui devrait être
vendu à l’aménageur, va devenir
une résidence pour personnes
âgées. Ce bâtiment d’une surface
de 2 200 m2 abrite actuellement
de nombreux services tels que la formation
professionnelle continue, le CLOS, les syndicats, le STEL, les magasins, l’internat, les zones
de stockage, les vestiaires, ...
Compte tenu des impératifs calendaires de
la Mairie et de l’aménageur, l’établissement
doit donc procéder à de nombreux déménagements. Monsieur le Directeur a mandaté
Sophie Marchandet (DRH), Alain Fabre (formation) et Jean-Claude Peña (Patrimoine) pour
rencontrer les différents services en présence
des syndicats. Celles-ci sont organisées depuis
avril 2015 et permettent d’expliquer la raison
des futurs déménagements à venir de façon à
ce que chacun s’y prépare : services et professionnels. Le point PIC (point info conseil) est
réactivé. Alain Fabre se tient d’ores et déjà à la
disposition de chaque professionnel concerné
pour envisager les différents problèmes et
projets individuels.
La direction étudiera avec les services concernés les différents scenarii de relocalisation.
Les propositions pour l’ensemble des services
doivent être présentées à la rentrée afin d’organiser, au plus vite, l’ensemble des déménagements prévus d’ici la fin de l’année 2015.
Jean Claude Peña
Direction de la stratégie patrimoniale
La Vie de l’Etablissement
Le CATTP « Carpeaux » emménage dans de nouveaux locaux
au 258, rue Marcadet 75018 Paris
A 15h30, le 12 mars dernier, une petite foule s’est rassemblée au 258 de
la rue Marcadet. Pas si petite que ça,
parce qu’elle a même envahi le trottoir. Maintenant nous sommes officiellement ouverts !
Nous, c’est le « CATTP Carpeaux ». Un nom
qui existe depuis 1989, mais qui ne désigne
pas tout à fait la même structure qu’au départ. Beaucoup de choses changent avec le
temps qui passe ...
de la mère et a aménagé dans une nouvelle
maison, belle et accueillante.
Le Centre Carpeaux,
tel qu’il est aujourd’hui
Il est une structure de soins offerte par le
23e secteur, mais qui accueille aussi des
patients d’autres secteurs. C’est un des espaces transférentiels qui permet au patient
un parcours propre, de réappropriation et
d’élaboration, par de nouvelles rencontres
soignantes. Il prend en compte la singularité de chacun pour restaurer les liens sociaux et soutenir l’expression, l’imaginaire
et la créativité.
Le Centre Carpeaux a amené dans ses bagages l’Accueil. Un espace où l’on se pose,
on se rassemble, on échange, on partage, ou
que l’on traverse tout juste. Un lieu où beaucoup de choses se passent, se disent et qui
apporte aussi une grande richesse de matériel clinique.
Dr Annie Msellati, Présidente de la CME, M. Lazare Reyes, directeur
L’Histoire a commencé dans ces années là.
Car les deux protagonistes, le CATTP Ordener
et le CATTP Carpeaux, sont nés presque en
même temps. Ils ont bien grandi dans leur
famille respective, le 31e et le 32e secteurs,
en bons voisins, jusqu’à leurs 20 ans – âge
d’entrée dans la vie adulte… Ils avaient chacun leur style et leur caractère, et quand le
mariage de leurs deux familles a été décidé,
ils se sont dits que tout irait bien tant qu’ils
ne vivraient pas tous sous le même toit.
Mais, il faut faire avec la réalité ... mariage
il y a eu. Pendant quelques années ils se
sont observés, testés et aussi découverts :
finalement ils étaient mus par les mêmes
désirs, même si leurs façons de faire étaient
différentes.
Les dernières années, nous nous sommes
apprivoisés et enrichis mutuellement. De
cette rencontre un peu forcée, de cette cohabitation, une nouvelle structure est née.
Elle a gardé le nom du père, ou peut-être
de gche à dte : 1er plan : Christophe Le Devehat, Infirmier DE - 2ème plan : Florence Heurtaut, Infirmière DE,
Eléonore Erraach, Psychologue, Manon Chaurand, Psychomotricienne - 3ème plan : Sophie Olivier, Psychomotricienne, Jean-François Berjoan, Infirmier DE, Julie Cabanel, Ergothérapeute, Christophe Cellier,
Infirmier DE - 4ème plan : Florence Rebuel, Cadre de santé
Il nous a apporté l’ouverture vers la Cité via
l’association Carpeaux, une association de
loi 1901, qui implique les soignants et les
soignés et nous fédère en collectif. Ceci à
travers la création d’événements culturels
mobilisant tous les ateliers et rythmant la
vie du CATTP.
Le 12 mars dernier, au 258 de la rue Marcadet, « Ça a déménagé », l’ambiance
était à la fête, avec des installations, photos, chants, mouvements et vidéos qui ont
habité chaque espace, et qui nous ont tous
mobilisé.
Voici quelques témoignages de cette
histoire, celle d’avant et d’aujourd’hui
Le prochain numéro de notre journal
« Carpeaux d’pêche » en rendra compte
plus en détail. Demandez-le nous !
« C’est en 1989 que j’ai connu le centre Carpeaux grâce à mon ami Gérard. C’était un
appartement en face du square Carpeaux.
Puis après un an, nous avons déménagé au
258 Marcadet. Aujourd’hui nous voilà dans
un troisième Carpeaux refait à neuf pour
nous autres » Raymond.
« On a creusé du 2ème étage pour se retrouver au rez-de-chaussée. Puis on s’est creusé
les méninges pour l’inauguration. Ca déménage, ça déméninge ! » David.
Du CATTP Ordener, qui se trouvait avant
dans les murs du CMP Ordener, d’autres
héritages nous ont enrichis. Un travail différent sur le cadre, sur la dynamique groupale, sur les prises en charges individuelles,
un abord différent de la temporalité, ainsi
que des modalités de mise en lien du matériel clinique avec les autres structures. Il
nous a aussi légué une pluridisciplinarité
nouvelle, avec l’inclusion dans l’équipe auparavant exclusivement infirmière, d’ergothérapeutes et psychomotriciennes, dont
l’intervention dans les unités d’hospitalisation représente un véritable vecteur de la
continuité des soins.
Cette nouvelle aventure nous a permis de
nous réinventer. Nous voulons que ce lieu
rende à chacun du bien-être, du désir de
faire et du plaisir d’être. Des assises pour se
reconstruire et avancer.
« On peut dire que ça déméninge. Nos cellules grises sont en ébullition pour préparer l’inauguration. Décorations de cartons,
oiseaux en papier, ballons multicolores,
objets en terre, vidéo minute papillon, chorale, cuisine, expo photo. Nous étions en
effervescence et les locaux ressemblaient à
une ruche. » Bénédicte
« Pour moi, même si on a déménagé,
l’important c’est qu’on soit ensemble. J’ai
apprécié de faire mon carton « halloween
en fête » et « la maison du bonheur ». C’est
vrai qu’ici c’est notre maison du bonheur »
Sarah
Merci à tous et pour tous d’être venus si
nombreux pour être là à ce moment de
notre histoire.
Docteur Cristina Nereuta-Pons, médecin
responsable, l’équipe et les patients
du CATTP Carpeaux - 23ème secteur
3
Focus sur...
4
Un « chez soi d’abord »,
une expérimentation nouvelle
Ville de Paris (CASVP) et de l’association Aurore, des financeurs (ARS, DT 75, DRIHL), de
l’UNAFAM, de bailleurs sociaux, de l’équipe
de recherche, de partenaires invités ponctuellement. Des professionnels de l’équipe
et des locataires du programme participent
activement à chaque réunion du COGES.
L’équipe d’accompagnement :
Pluridisciplinaire (IDE, travailleurs sociaux,
médiateurs pairs, psychologue, médecin généraliste et psychiatre) et inter-institutionnelle
(associations Aurore, Charonne, CASVP, EPS
Maison Blanche), l’équipe ne participe en rien
« Un Chez-Soi d’Abord » est un programme national de recherche s’inscrivant dans la suite des propositions du rapport sur « La santé des Personnes Sans
Chez Soi ». Il est développé sur 4 sites
(Grand Lille, Marseille, Toulouse et Paris)
et comprend un volet expérimental et un
volet recherche comparative et évaluative. L’objectif principal est d’évaluer si le
taux de rétablissement chez les personnes
ayant bénéficié du dispositif est supérieur
à celui des personnes ayant bénéficié de
l’offre habituelle de prise en charge.
Expérimenté jusqu’en avril 2016, le programme est piloté au niveau national par
la Délégation Interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement (DIHAL)
et financé par l’Etat et la sécurité sociale.
La recherche est menée au niveau national
par l’équipe de l’INSERM de Marseille, et sur
Paris par le Laboratoire de recherches de
l’établissement.
Le double portage sanitaire et social
Il comprend 3 volets : sanitaire, social et logement permettant à l’équipe d’expérimenter
ce modèle d’accompagnement autour du
logement auprès de personnes souffrant
de pathologies psychiques sévères et ayant
vécu de longs parcours d’errance et de rue.
Sur Paris, l’EPS Maison Blanche s’est fortement impliqué dès le démarrage en juillet
2012, et en est le porteur sanitaire. Le volet
logement est porté par le Pôle Habitat de
l’association Aurore, bailleur des participants au programme.
La gestion du programme parisien est assurée par un Comité de Coordination et de
Gestion (COGES), présidé par l’EPS Maison
Blanche et constitué de partenaires sanitaires et sociaux l’association Charonne, l’Association des Cités du Secours Catholique,
l’Œuvre Falret, le Centre d’Action Social de la
à l’inclusion des participants dans le dispositif. Celle-ci est réalisée directement par les
équipes intervenant auprès des publics précaires. L’accompagnement se fait en binôme
par des rencontres sur les lieux de vie et au
local de l’équipe, la découverte du quartier,
l’accompagnement vers les administrations
et les lieux de soins. Sont également organisés des moments collectifs. L’équipe est
disponible avec une astreinte téléphonique
7j/7, 24h/24.
Les missions de l’équipe :
• appliquer un modèle d’accompagnement
dans le logement orienté par la philosophie
américaine du rétablissement « recovery »,
de l’évaluer et de l’adapter au contexte français,
• centrer ses efforts sur les personnes les plus
vulnérables, cumulant difficultés sociales,
troubles psychiques et conduites addictives,
échappant aux dispositifs classiques,
• créer les conditions favorables pour le
maintien de la personne dans son logement,
• favoriser l’accès effectif à une citoyenneté
pleine et entière,
• agir en partenariat avec les dispositifs
médico-sociaux existants.
Un programme d’innovation sociale :
• Une inconditionnalité : accès direct au
logement sans condition de traitement ou
d’abstinence, et sans passer préalablement
par l’hébergement.
• Une formule de location de logement qui
sécurise le bailleur (ou propriétaire) et le
locataire : le paiement du loyer est garanti
ainsi que les travaux de remise en état si
nécessaire. Le locataire participe au loyer en
fonction de ses moyens et de l’obtention de
ses droits.
• Un accompagnement intensif et pluridisciplinaire qui englobe tous les aspects de la
vie et vise à rendre les personnes actrices de
leur rétablissement.
• Une démarche partenariale : un comité
de pilotage national qui associe les admi-
nistrations concernées (logement, cohésion
sociale, santé), les associations et les professionnels de santé. Et des comités locaux sur
chaque site.
• Une évaluation scientifique couplée au
programme.
Projets et perspectives
Les équipes et les porteurs du dispositif en
lien avec la DIHAL ont en cours plusieurs
chantiers :
• la sécurisation de l’habitat des personnes
actuellement logées : seuls 7 des logements
sociaux ouvrent droit à un bail glissant. Les
autres sont des baux associatifs ou privés,
• prévoir le cadre de l’accompagnement
lorsqu’il sera nécessaire de le poursuivre audelà d’avril 2016 (par exemple l’Inter Médiation locative),
• travailler sur la modélisation du dispositif
en s’attachant sur Paris à ne capter que du
logement social.
Christine Fontaine, conseillère technique,
directrice du service social
Quelques chiffres parisiens :
60 personnes incluses dans le programme
logé : 3/4 hommes, 1/4 femmes.
Sur ces 60 personnes :
- un est sortie volontairement du programme en 2013 (rapprochement avec
sa famille et signature de bail à son nom
dans une autre région),
- une a été orientée vers un EHPAD en
lien avec son équipe d’amont en 2014,
- sept sont décédées (2 en 2012, 1 en
2013, 4 en 2014).
• Les ressources : 1/3 RSA, 2/3 AAH, 3 personnes sont actuellement sans ressources,
n’ayant pu faire valoir leurs droits pour des
raisons différentes.
• Dix-sept participants travaillent ou ont
travaillé dans les 6 derniers mois, travail
régulier ou plus ponctuel, déclaré ou non.
• 100% ont maintenant une couverture
maladie de base avec pour la plupart CMU-c,
mutuelle et/ou ALD.
• Huit bénéficient d’une curatelle, 1 personne d’une MASP, aucune personne sous
tutelle.
• Vingt-cinq ont été confrontées à des
difficultés ou à des troubles de voisinage en
2014. Trois ont dû être relogées à la suite.
• Vingt-six ont une pathologie chronique
somatique connue.
• Quarante-sept ont une consommation
connue de substances psycho-actives.
• Astreinte téléphonique 18 appels par
semaine, soit 3 appels par jour,
• 3938 actes recensés en 2014.
La Vie de l’Etablissement
5
Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques
en Santé Mentale - 13ème année d’existence
L’Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé
Mentale (ANPSSSM) entame sa 13ème
année d’existence. Cette association est
née en septembre 2002, suite à la tenue,
à la Roche-Sur-Yon, des premières
journées nationales sur les soins somatiques en santé mentale. Cette manifestation avait été organisée, à l’initiative
de la Conférence Nationale des présidents de CME de CHS, de l’association
nationale des psychiatres présidents ou
vice-présidents des CME des centres
hospitaliers et du centre hospitalier
Georges Mazurelle.
Les missions clairement affichées
de l’association :
1. Promotion des soins somatiques de
qualité aux usagers en santé mentale dans
tous les circuits de soins concernés,
2. Mise en lumière de la spécificité du rôle
des équipes médicales et para-médicales
en charge des soins somatiques en santé
mentale,
3. Organisation d’une représentation auprès
des autorités de tutelle (à l’échelon national, régional et départemental), auprès
des institutions ou associations représentant d’autres corps professionnels au
sein des circuits de soins concernés par la
santé mentale,
Psychiatry (AMP) à Chicago, le Collège National pour la Qualité des Soins en Psychiatrie (CNQSP), l’Association de Médecine
Buccale Spécialisée (AMEBUS), la Société
Française d’Etude et de Traitement de la
Douleur (SFETD), le Centre Hospitalier
Universitaire de Sherbrooke au Québec…
4. Représentation des responsables des
équipes de médecine somatique en santé
mentale auprès des associations consuméristes et des associations d’usagers,
Chaque année, au mois de juin, l’ANP3SM
organise un congrès sur 3 jours, dont 2
sont consacrés à la douleur et à l’autisme.
5. Promotion de la formation médicale
continue et de la recherche dans le domaine des soins somatiques en santé
mentale.
Cette association, actuellement présidée
par le Docteur Djéa Saravane, compte
au sein de son bureau et Conseil d’administration, deux médecins de l’hôpital
Maison Blanche (le Docteur Bornes et
moi-même). De nombreux partenaires
prestigieux nous font part de leur soutien
et d’une collaboration active dans nos
travaux : the Association of Medicine and
Ce congrès international est l’occasion de
réunir des professionnels de santé de tous
horizons, ainsi que des proches de patients dont les témoignages enrichissent
le contenu de cette manifestation. Vous
trouverez sur le site Intranet le programme de cette prochaine manifestation.
Venez nombreux !
Intranet : tapez dans la zone « recherche » :
ANP3SM
Docteur Nabil Hallouche, Praticien hospitalier,
Président du CLUD
Comité de Lutte contre la Douleur
Dossier
6
L’Équipe Mobile de Psychiatrie du Sujet Âgé
de l’hôpital Maison Blanche (EMPSA)
La prévention de la perte d’autonomie
du patient, son suivi, son maintien à
domicile dans de bonnes conditions, la
réduction des hospitalisations et l’évitement du passage aux urgences sont
les objectifs principaux du programme
PAERPA (Personne Agée En Risque de
Perte d’Autonomie). Ce programme national expérimental qui s’inscrit dans la
Stratégie Nationale de Santé a sélectionné 3 arrondissements de Paris, les 9e, 10e
et 19e arrondissements parmi 9 autres
territoires français. Ce projet est piloté
par l’ARS (Agence Régionale de Santé).
L’objectif de PAERPA est la mise en
œuvre d’un parcours de santé fluide et
identifié des personnes âgées de 75 ans
et plus. La coordination de l’ensemble
des acteurs autour de la personne âgée
est indispensable et la psychiatrie dans
son travail spécifique en est partie intégrante. Auparavant un groupe de travail
de la CHT (Communauté Hospitalière
de Territoire) pour la psychiatrie parisienne s’est penché sur cette problématique.
Pour répondre aux besoins de cette
tranche de la population, il a été envisagé
la création d’une équipe mobile pluridisciplinaire de psychiatrie, qui est un projet pilote PAERPA, s’adressant au sujet
Objectif de l’EMPSA
L’EMPSA a pour but de permettre au
sujet âgé atteint de troubles psychiques,
de bénéficier de la bonne prise en soins,
au bon moment, par les bons professionnels avec les bonnes informations
et dans les bonnes structures. Elle vise à
maintenir la personne âgée autant que
possible à domicile dans les meilleures
conditions, en réduisant le recours par
défaut aux urgences hospitalières et en
renforçant la coordination entre acteurs.
Les acteurs identifiés sont : les différentes
structures de l’EPS Maison Blanche, la
CHT, les acteurs du domicile (services à
la personne), les EHPAD (établissement
d’hébergement pour personnes âgées
dépendantes), les professionnels libéraux, le CLIC (Centre Local d’Information
et de Coordination).
Cette unité mobile intersectorielle et
transversale exerce sur les 4 secteurs
psychiatriques 75G06, 75G07, 75G25 et
75G26 de Paris, sans se substituer aux
équipes de secteurs avec qui elle entretient des liens étroits.
Les missions de l’équipe mobile
L’EMPSA s’inscrit en complément des organisations de soins existantes, ses missions sont de plusieurs ordres :
• réaliser à domicile ou en EHPAD, une
évaluation gérontopsychiatrique à visée
diagnostique,
• participer à la sécurisation de la sortie
d’hôpital,
• influer sur le projet de soins et de vie du
sujet avec l’équipe pluridisciplinaire,
• orienter, si besoin, et le plus rapidement possible, vers le CMP de proximité
ou la filière gériatrique ou autre,
• réaliser, dans des cas spécifiques exceptionnels, un suivi d’induction sur un mois,
• conseiller, informer et former les professionnels et les aidants,
• se coordonner avec toutes les équipes
mobiles de gérontopsychiatrie de la
région une fois par an pour permettre
l’échange de pratiques, le renforcement
des compétences et une réflexion globale
du dispositif.
La composition de l’équipe
aUn mi-temps de psychiatre à connaissance gérontopsychiatrique
Ses missions :
• Evaluation gérontopsychiatrique à domicile et en EHPAD en collaboration avec
l’équipe pluridisciplinaire,
• Prise en charge adaptée, pose l’indication des aides et soins à domicile éventuels,
• Suivi d’induction d’un mois maximum
et orientation si besoin vers le CMP référent, la filière gériatrique ou autre,
• rôle d’interface entre le médecin traitant, les psychiatres des CMP ou libéraux,
les médecins des EHPAD,
• Rôle d’enseignement, de formation
auprès des équipes pluridisciplinaires en
EHPAD et au CMP.
aUn temps plein infirmier diplômé
d’Etat
âgé encore autonome, mais dont l’état
de santé est susceptible de se dégrader
en raison de troubles psychiatriques.
L’équipe mobile s’inscrit pleinement dans
le programme PAERPA, cette expérimentation d’une durée de 3 ans doit pouvoir
être généralisée par la suite.
• favoriser les circuits alternatifs au recours par défaut aux urgences hospitalières,
• permettre une meilleure prise en
soin des personnes âgées souffrant de
troubles psychiatriques, en EHPAD et à
domicile, nécessitant un avis sous 48h en
cas d’urgence,
Ses missions principales :
• Accueil et évaluation téléphonique des
demandes administratives et cliniques,
• Participation à l’organisation des réponses en coordination avec le médecin
et l’infirmière de pratique avancée,
• Organisation, planification et évaluation des situations, à domicile, en lien
avec l’équipe pluridisciplinaire et en partenariat avec le médecin traitant,
Dossier
7
Maria Perez, Infirmière - Sita Gakou, Infirmière de Pratique Avancée
• Suivi des prises en charge et organisation de la continuité des soins,
• Participation à l’élaboration du projet
de soins de la personne,
• Assiste aux réunions cliniques du secteur psychiatrique, aux réunions des
CTPA (Comité Technique des Personnes
âgées), des CLIC (Centres Locaux d’Information et de Coordination gérontologique) et autres partenaires,
• Coordination avec les réseaux existants,
• Aide aux aidants (éclairage sur les
pathologies et prise en charge psychiatriques, aide à la réflexion),
• Participation à l’évaluation de la qualité
des pratiques et des résultats de soins.
aUn temps plein infirmier de pratique
avancée
Ses fonctions au sein de l’EMPSA :
• Fonction liée au rôle d’expertise et de
conseil auprès des professionnels ainsi
que des aidants naturels,
• Soins cliniques directs et individualisés
en collaboration avec l’équipe pluridisciplinaire,
• Fonction liée à la collaboration : assiste
aux réunions cliniques du secteur psychiatrique, aux réunions des CTPA, des
CLIC et autres partenaires.
• Fonction liée à la prise de décision
éthique : facilite la résolution de conflit
de nature éthique auprès de l’usager, de
la famille et des professionnels engagés
dans la prise en charge,
• Fonction liée à la recherche : initie et
réalise des projets de recherche clinique,
• Activité d’amélioration continue de la
qualité des soins et des services.
Modalités d’intervention
En relation avec les acteurs du territoire
(médecin traitant, IDE, acteurs sociaux,
professionnels de ville, équipes hospitalières, …), la Coordination Territoriale
d’Appui (CTA) portée par le CLIC Paris
Emeraude Nord-Est sollicite l’équipe mobile de psychiatrie du sujet âgé. L’EMPSA
est informée des situations signalées au
CLIC lors de ses réunions. Cette équipe
peut également être informée par téléphone ou par fax.
Le Centre Médico-Psychologique peut
également solliciter l’EMPSA pour une intervention rapide suite à un signalement
reçu. L’équipe intervient en urgence, au
domicile du sujet âgé dans le cas d’une
impossibilité du CMP de s’y rendre.
Le CMP peut également faire appel à
l’EMPSA pour une intervention conjointe
au domicile, si nécessaire.
Les signalements des Centres MédicoPsychologiques se font par téléphone ou
par fax.
Particularités
• L’EMPSA ne se substituera aux équipes
de secteur et travaille en complémentarité avec elles.
• Les interpellations directes par les particuliers sont exclues.
• En cas de situations d’urgence rencontrées au domicile, nécessitant un avis
médical, et en l’absence du médecin de
l’EMPSA, un médecin psychiatre du CMP
concerné pourra être contacté.
L’Equipe Mobile de Psychiatrie du Sujet Agé
de l’EPS Maison Blanche
L’Equipe Mobile de Psychiatrie
du Sujet Agé est située au :
24-26 rue d’Hauteville
4e étage
75010 Paris
Tél : 01.40.22.13.57
Fax : 01.40.22.13.37
du lundi au vendredi de 9 h à 17 h
La Vie de l’Etablissement
8
L’Infirmier(ière) de Pratique Avancée
à l’hôpital de Maison Blanche
Le système de santé en France a subi
des transformations importantes entre
1990 et 2009. Le déclin de la démographie médicale et l’augmentation des
besoins de santé de la population sont
des indicateurs des problématiques qui
affectent l’offre de soins. Conséquemment à tous ces changements en cours,
les séjours à l’hôpital ont été écourtés, la
médecine ambulatoire s’est développée
et les soins à domicile (HAD : Hospitalisation à Domicile, IDEL : Infirmière
libérale) ont pris une place importante.
Au niveau législatif, le rythme des lois
et des réformes s’est même accéléré à
partir du début du siècle. C’est non seulement la réorganisation des services qui
est concernée, mais aussi les professions
de santé elles-mêmes à travers notamment la loi HPST (Hôpital, Patient, Santé, Territoire) du 21/07/2009. Ce texte,
dans son article 51, a permis la modification des missions des professions de
santé, ainsi que celle du partage des rôles
et des modalités d’exercice.
en pratique avancée est une infirmière
diplômée ou certifiée qui a acquis des
connaissances théoriques, le savoir-faire
nécessaire aux prises de décisions complexes, de mêmes que les compétences
cliniques indispensables à la pratique
avancée de sa profession ; pratique dont
les caractéristiques sont déterminées par
le contexte dans lequel l’infirmière sera
autorisée à exercer. Une formation de
niveau master est recommandée ».
L’IPA au coeur de la profession
L’infirmier(ère) de pratique avancée reste
au cœur de la profession. De plus, il/elle a
développé une expertise dans son champ
d’activité. Il/Elle est attaché(e) aux valeurs et au cadre de référence. L’IPA travaille en collaboration avec l’ensemble
des professionnels de santé de l’hôpital.
L’Infirmière praticienne
La profession d’infirmière
n’y échappe pas...
En 2009, suite aux accords de Bologne,
une reconnaissance des diplômes au niveau Licence, Master, Doctorat (LMD) est
adoptée.
C’est ainsi qu’a pu naître la même année, un 1er Master en sciences cliniques
infirmières mis en place conjointement
avec le DSIP (Département des Sciences
Infirmières et Paramédicales), de l’EHESP
(Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique) et l’université d’Aix Marseille. Un
2e Master en sciences cliniques en soins
infirmiers de l’université de Versailles
St Quentin en Yvelines/Sainte-Anne formation verra le jour deux ans après. Les
infirmiers peuvent désormais intégrer le
système LMD et accéder au métier intermédiaire d’infirmier de pratique avancée
proposé par ces 2 Masters. Ce concept
existe depuis de nombreuses années
dans d’autres pays tels que les Etats-Unis,
le Canada, l’Angleterre, La République
Tchèque, l’Irlande, la Pologne… En France,
cette terminologie est très récente.
Qu’est-ce qu’une infirmière
en pratique avancée ?
Une définition internationale des pratiques avancées a été validée dès 2002
par le CII (Conseil International des Infirmières) : « une infirmière qui exerce
nement clinique infirmier expert tant
dans sa partie diagnostique que thérapeutique (relation d’aide, démarche
éducative…). Elles peuvent proposer
des séances d’analyse de pratique ou de
supervision aux équipes de soins. Elles
interviennent en formation infirmière
initiale et en formation post-diplôme,
participent à la conception et à la mise
en œuvre du DPC (Développement Professionnel Continu).
Les ICS s’impliquent dans les dispositifs d’accompagnement des soignants
nouvellement affectés, dans le tutorat
auprès des infirmiers en Master de pratique avancée. Ils/Elles contribuent aux
réunions interdisciplinaires, favorisent
l’échange de connaissances.
Ils/elles mettent en œuvre des consultations de 1ère ligne auprès des patients
et de leurs aidants naturels ainsi que des
consultations de 2ème ligne auprès des
professionnels de santé. Formé(e)s à la
recherche, les infirmières cliniciennes
spécialisées participent à la conception,
à la mise en œuvre et à la valorisation de
travaux de recherches interdisciplinaire
(PHRIP).
Maison Blanche, précurseur
L’infirmière clinicienne spécialisée
Depuis 2012, l’hôpital Maison Blanche
a fait le choix de former des infirmiers
à la pratique avancée. En Juin 2013, un
article très explicite sur l’IPA, a été écrit
par Mme Salem, ancienne directrice des
soins (Lettre de Maison Blanche n°44Juin 2013).
Par ses différents rôles, les fonctions de
l’infirmier(ère) en pratique avancée se distinguent par l’infirmier(ère) praticien(ne) et
l’Infirmier(ère) Clinicien(ne) Spécialisé(e)
(ICS). L’établissement a fait le choix
de former plus particulièrement des
infirmier(ères) clinicien(ne)s spécialisé(e)s.
Ces infirmier(ère)s de niveau Master
évoluent dans le champ du rôle propre
infirmier, tel qu’il est défini dans la réglementation encadrant la pratique des
soins infirmiers. Dans leurs pratiques, ils/
elles approchent des situations de soins
complexes, mettent en œuvre un raison-
A l’hôpital Maison Blanche, la formation
de ces professionnels est effectuée à
l’Université de Versailles St Quentin-en
-Yvelines/Sainte-Anne formation d’une
durée de 2 ans. Soutenu par l’ARS, l’hôpital est précurseur dans ce domaine et a
fait le choix de positionner ces soignants
dans des dispositifs récents tel que celui
de l’EMPSA (Equipe Mobile de Psychiatrie
du Sujet Agé) ou dans les futurs projets
de l’établissement.
Il n’est pas facile de décrire l’état actuel
des pratiques avancées infirmières en
France, car le dossier est en pleine évolution tant sur le plan législatif que sur les
pratiques du terrain. L’article 30 du projet
de loi de santé de Madame Touraine en
déterminera les conditions et les règles
d’exercice.
L’IPA contribue à la qualité des soins. Il/
elle effectue des prises en soins pertinentes et efficientes.
Il/elle exerce de manière autonome ses
compétences multidimensionnelles. Sa
position transversale et non hiérarchique
est garante de l’efficacité de son rôle.
Sita Gakou, Monique Ostermeyer,
Arnaud Torne-Celler, infirmières et infirmier
de pratique avancée.
La Vie de l’Etablissement
9
Neufs appartements en intermédiation locative
(d’insertion) pour les usagers de la psychiatrie
du 18ème arrondissement de Paris
La Mairie de Paris et la Mairie du 18ème
arrondissement viennent de confier
neuf logements situés sur la toute
nouvelle ZAC des Poissonniers. Ces
logements gérés par Paris Habitat,
en intermédiation locative à l’association l’Elan Retrouvé, a pour condition
qu’ils soient mis à disposition des personnes suivies par les secteurs de psychiatrie du 18ème arrondissement de
Paris.
Lorsque ces logements ont été livrés en
février, les patients ont été sélectionnés
par une commission interdisciplinaire,
représentant équitablement les trois
pôles du 18ème arrondissement. Puis,
accompagnés par ces mêmes équipes,
les patients ont intégré leur nouveau
lieu de vie. Un long travail en amont a
permis que tout se déroule avec efficacité et sérénité.
Le résultat
d’une collaboration ancienne
L’obtention de ces logements est le
résultat d’une collaboration ancienne
des différents professionnels des trois
pôles. Deux axes de travail ont été
privilégiés, celui de l’engagement des
professionnels dans la commission
hébergement émanant du projet médical de l’hôpital Maison Blanche. Cette
commission nous a permis de cheminer dans le dédale des différents types
d’hébergements et de logements existants, ainsi que de rendre intelligible
le statut (sanitaire, médico-social ou
social) dont chacun relève. Elle a permis, également, de s’inspirer de l’expérience d’équipes plus avancées dans
cette démarche de projets collaboratifs
avec les élus et les associations, notamment l’équipe du 20ème arrondissement.
Le deuxième axe de travail a consisté
à faire connaître, à travers les actions
du Conseil Local de Santé Mentale du
18ème, aux partenaires de la Mairie :
• l’urgence de la situation pour les usagers de la psychiatrie en matière de
logement,
• les conditions de précarité dans lesquelles une grande partie d’entre eux
subsiste,
• les besoins ainsi que les obstacles spécifiques qu’ils rencontrent pour l’accession aux logements de droit commun.
Il nous fallait aussi co-construire un
accompagnement dont le cadre serait
suffisamment cohérent et identifiable
pour rassurer nos partenaires quant à
notre capacité de suivi des usagers bénéficiaires de ces logements.
Première étape franchie
Une première étape fut franchie en
2005 avec la signature d’une convention tripartite (Mairie, Association et
Hôpital Maison Blanche). Le deuxième
pas fut, en 2010, le fléchage par la Mairie de neuf logements sur une ZAC de
l’arrondissement. Et l’aboutissement a
eu lieu en février, lors de la livraison des
appartements. Un temps long certes,
et un résultat que nous aimerions voir
prolonger par une proposition de baux
glissants. Cependant, c’est un travail
dont nous avons tout lieu d’être satisfaits dans cette période de tension économique et de crise du logement.
Le rôle important des Conseils Locaux
de Santé Mentale
Ce résultat illustre le rôle que peuvent
jouer les Conseils Locaux de Santé Mentale en matière de remontée des besoins
du territoire auprès des instances exécutives et démontre que l’implication des
élus dans les Conseils Locaux de Santé
Mentale en est une dimension essentielle et incontournable.
Docteur Brigitte Ouhayoun,
praticien hospitalier - 23ème secteur.
La vie de l’établissement
FSEI :
10
Point d’étape concernant le déploiement du système de gestion
informatisée des Fiches de Signalement d’Evènement Indésirable
L’EPS Maison Blanche dispose d’une
suite de logiciels (Kali), composée de
plusieurs modules. Le module KaliForm (gestion de formulaires) a permis
de mettre en place le formulaire de déclaration d’événement indésirable (EI).
Celui-ci est accessible, par tout agent,
via la page d’accueil Intranet. Ainsi, le
signalement des EI a pu être totalement
informatisé.
Traitement et suivi des EI
Concernant le traitement et le suivi
des E.I. déclarés, la cellule Gestion des
Risques (GdR) procède actuellement au
déploiement de l’outil. Il s’agit de former
l’ensemble des professionnels susceptibles d’intervenir dans le traitement des
F.S.E.I.
Quels sont ces professionnels ?
• Les « responsables de portefeuilles de
risques » ont été nominativement listés
selon la nature des E.I. ; interlocuteurs
privilégiés de la cellule GdR concernant le
suivi des F.S.E.I. relevant de leur responsabilité et de leur domaine d’expertise. Ils
ont pour rôle de définir et de déclencher
les actions à mettre en place pour traiter
les E.I., de les tracer dans le logiciel, de
suivre leur réalisation et de les coordonner.
• Les « gestionnaires de terrain », professionnels de terrain, sont les interlocuteurs privilégiés du responsable de portefeuille de risques. Leur rôle consiste à
mettre en œuvre les actions qui leur ont
été transmises par le responsable de portefeuille et à tracer dans le logiciel leur
état d’avancement.
Le traitement et le suivi informatisés des
F.S.E.I. reposent sur les interventions
complémentaires de ces différents acteurs dans le logiciel.
Formation-action
Une formation-action ouverte à l’ensemble des responsables de portefeuilles
a été organisée en décembre 2014. La
démarche a été expliquée aux cadres supérieurs de santé en janvier 2015 et plus
récemment aux membres de l’Equipe
Opérationnelle d’Hygiène (EOH).
Actuellement, la Cellule GdR intervient
dans les sites d’hospitalisation, au plus
près des acteurs concernés, afin de les
former aux principes du système et à
l’utilisation du logiciel. A ce jour, les
équipes des unités PSP, de l’USLD et de
Maison Blanche-XIXème (Lasalle) ont été
rencontrées.
de portefeuille et des gestionnaires de
terrain sont nécessaires pour rendre
possible la clôture d’une F.S.E.I. (décision incombant à la GdR en fonction des
données d’un tableau de bord de suivi
en temps réel de l’état d’avancement du
traitement). La clôture d’une F.S.E.I. s’accompagne d’une information au déclarant des actions qui ont été menées pour
donner suite à sa déclaration d’E.I.
Vos contacts :
La Cellule GdR reste disponible pour de
plus amples informations ou pour se
déplacer dans un service. Pour toute demande, merci de bien vouloir contacter :
- Mme Danièle Martin, Gestionnaire
des risques : [email protected]
et/ou
- Mme Béatrice Donatini, Assistante
de projet Gestion des risques :
[email protected]
Béatrice Donatini, Assistante de projet
Gestion des risques - Service Qualité
Des actions complémentaires et successives de la Cellule GdR, des responsables
L’actualité de la Direction du Patrimoine, de la Logistique, des Achats et des Travaux
Calendrier des interventions de maintenance
Tous les sites
Vérification annuelle des installations électriques : juin
Structures disposant
des installations concernées
• Vérification semestrielle des portes et rideaux
motorisés (société Qualiconsult) : juin
• Vérification annuelle et quinquennale des
ascenseurs (société Qualiconsult) : juin
• Maintenance semestrielle des portes et
rideaux motorisés (société Lacroix Portes
Automatiques) : juin
• Nettoyage des réseaux aérauliques (sociétés
Idex et SM5) : juin et juillet
• Maintenance trimestrielle des autocommutateurs (société Semeru) : juillet (sous réserve)
• Prélèvements sur les réseaux d’eau chaude
sanitaire dans le cadre de la prévention du
risque lié aux légionelles (sociétés Idex et
Bioclin) : septembre et octobre
Les dates précises des interventions ayant un
impact sur l’activité des services sont communiquées, pour validation, aux cadres. Un agent
des Services Techniques, assure, dans la mesure
du possible, un accompagnement complet, ou
tout du moins, et systématiquement, l’accueil
de l’entreprise extérieure et la vérification du
travail exécuté.
Nouveaux horaires d’essai en charge
des groupes électrogènes
Afin de répondre à la demande de certains services, les horaires d’essai en charge des groupes
électrogènes ont été modifiés :
• Hauteville : 8h00 - 9h00
• Avron : 9h30 - 10h30
• Rémy de Gourmont : 12h00 - 13h00
• Lasalle : 13h00 - 14h00
• Bichat : 13h00 -14h00
Les dates des prochains essais restent inchangées :
Neuilly-sur-Marne
• Mercredi 17 juin
• Mercredi 22 juillet
• Mercredi 19 août
Paris
• Jeudi 18 juin
• Jeudi 23 juillet
• Jeudi 20 août
Maintenance Chauffage / Eau Chaude Sanitaire
Modification de la périodicité de passage
La société IDEX est actuellement titulaire du
marché de maintenance des installations de
chauffage et d’eau chaude sanitaire. Deux agents
itinérants à temps plein assurent l’entretien de
l’ensemble du périmètre parisien et effectuent
des visites d’entretien selon une fréquence
variable (mensuelle, bimensuelle, hebdomadaire ou trihebdomadaire), déterminée d’après
la complexité des équipements et la criticité du
site. Cette périodicité sera modifiée à partir du 15
juin. Le nouveau planning sera communiqué aux
cadres et encadrants techniques concernés.
Florian Viel, Technicien supérieur Hospitalier
La vie de l’établissement
11
Bilan F S E I 2014
Criticité
549 DOMMAGES PROFESSIONNELS
1. Violences professionnelles 308
2. Vols professionnels 141
3. AT sans violence 20
4. Dégradations des biens 18
5. Pertes 15
6. Chutes 13
7. Trousseaux 7
8. Sentiment harcèlement - AES 6
9. Difficultés relationnelles 5
Risque
mineur
25%
ZOOM DOMMAGES PROFESSIONNELS
407 = PRISE EN CHARGE
1. Violences patients 127
2. Chutes (USLD) 69
3. Erreurs médicamenteuses 60
4. Ruptures continuité des soins 26
5. Sorties irrégulières 17
6. Examens laboratoire 16
7. Risque infectieux 13
8. Non respect dignité 12
9. Accueil et orientation 11
10. Décès 8
11. Dossier Cortexte 8
12. Parasites 6
13. Urgences 5
14. Auto agression 2
15. Identification patient/confidentialité,
agression sexuelle/privation liberté 1
16. Autres 23
La FSEI est un outil simple, accessible à tous
les professionnels, à tout moment de leur
temps de travail, permettant d’informer la cellule opérationnelle de gestion des risques de
la survenue d’un évènement indésirable qui
a ou aurait pu porter préjudice à la prise en
charge du patient.
Elle permet d’alerter rapidement des acteurs
multiples et complémentaires d’une situation
anormale nécessitant une correction immédiate ou une capitalisation pour une réflexion
autour d’un programme d’amélioration institutionnel.
Ce que n’est pas la FSEI : un outil de
délation, un bon de travaux, un défouloir.
Risque
prioritaire
33%
1. Violences professionnelles 290 (88%)
2. Vols professionnels 19 (6%)
3. Dégradations des biens 7 (2%)
4. AES 3 (1%)
5. Chutes 2 - Difficultés relationnelles 2 (1%)
6. AT sans violence 1 - Perte professionnelle 1
Autre 1 (0,5%)
544 = MATERIEL
1. Vols 181
2. Dégradations 166
3. Dysfonctionnements matériel 151
4. Pertes 42
5. Autres 4
Pourquoi rédiger une FSEI ?
Risque
à prévenir
42%
ZOOM MATERIEL
1. Vols 173 (56%)
2. Dysfonctionnements matériel 96 (31%)
3. Dégradations 35 (11%)
4. Pertes 2 (1%)
5. Autre 1 (<1%)
ZOOM LOGISTIQUE
1. Transports et transferts 95 (48%)
2. Approvisionnements et achats 65 (33%)
3. Hygiène des locaux 24 (12%)
4. Linge 11 (6%)
5. Déchets 1 (<1%)
Le bilan 2014 des FSEI par son analyse comptable et thématique des dysfonctionnements
et évènements évitables dans la prise en soins
du patient, concourt ainsi à la capitalisation
des corrections nécessaires pour une gestion
réactive et préventive des risques. Il participe
parmi d’autres indicateurs, à la mise en place
d’actions d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins, intégrées au
PAQSS (Programme d’Amélioration de la Qualité et de la
Sécurité des Soins).
Mais la particularité de l’indicateur « bilan
des FSEI » est qu’il permet l’identification et
l’analyse qualitative des dysfonctionnements
au cœur et dans la proximité de la prise en
charge. Chaque professionnel par sa déclaration contribue donc directement à l’élabora-
tion du programme d’action du COVIRIS et fait
ainsi de ce comité, un outil en lien constant
avec la réalité du terrain.
Les professionnels objectent souvent que la
FSEI ne sert à rien et ne change rien. C’est tout
le contraire ! Et s’ils ne bénéficient encore
que partiellement de retour sur les mesures
correctives mises en place suite à leur signalement, l’amélioration du paramétrage et de
l’utilisation par le plus grand nombre de l’outil
Kali-GDR permettra bientôt de pallier cette
insuffisance d’information des déclarants,
étape fondamentale pour le développement
de la confiance de chacun dans la gestion des
risques de notre établissement.
Danièle Martin, Diététicienne cadre de santé
Responsable coordination restauration
Gestionnaire des risques liés aux soins
Evènement
www.lamadpride.fr
Culture à l’hôpital
12
L’Atelier Photo au Foyer de postcure « La Chapelle »
par Jean Robert Dantou
L’atelier photo a été mené par Jean Ro-
bert Dantou, photographe de l’agence
« VU », avec l’ensemble de l’équipe du
Foyer postcure la Chapelle du 23ème
secteur.
Ensemble, nous avons interrogé, détourné et renversé les stéréotypes de l’iconographique photographique de ceux que
l’on appelle les fous.
traits négatifs de la maladie, mais au
contraire à montrer les gens tels qu’ils
sont.
Plusieurs séances sont consacrées au
choix des photos pour l’expo et ce autour de gourmandises et d’un bon café.
Lorsque les avis divergeaient, un vote
démocratique arrêtait le choix final.
Nous avons soumis à toute
l’équipe un questionnaire visant à ce que chacun exprime
ce que l’atelier a apporté au
foyer.
Chacun ayant été, à égalité,
acteur du projet, l’atelier photo a contribué à atténuer la
barrière soignants/usagers et
a permis de renforcer les liens
tout en conservant chez les
soignants un rôle d’accompagnateur.
Ce projet, réalisé dans le cadre
d’une résidence « Culture à
l’hôpital », cofinancé par la
DRAC et l’ARS, a reçu le soutien
de l’EPS Maison Blanche, de la
CNSA et de la chaire « handicap psychique et décision
pour autrui » (ENS-EHESP).
Concrètement l’atelier a été
proposé tout au long de l’année 2014. Il a pris diverses
formes : visites d’expos photos, discussions autour de
livres photos ramenés par
tous les participants, prises de
vue dans « l’atelier » du photographe installé au foyer.
Au cours de ces séances photos, Jean Robert
ne cherche pas à mettre en exergue les
18 heures : les premiers invités arrivent,
une petite appréhension de l’équipe du
foyer : « L’expo va-t-elle plaire ? » « Personne ne va s’étouffer avec les cakes ? »
« Quelle sera la réaction des patients face
à tant de monde et leurs photos à la vue
de tous ? »
20 heures : bilan positif, plusieurs personnes ont demandé à ce que l’expo soit diffusée ailleurs et devienne ainsi
pérenne…
Le résultat de l’atelier s’est
concrétisé par une exposition
au centre Barbara dans le
18ème arrdt, pendant le mois de
mars 2015, dans le cadre de
la semaine d’information en
santé mentale. Une galerie de
portraits des résidents et des
professionnels, tous confondus, était présentée, nous
interrogeant ainsi sur notre
propre représentation de la
folie.
Dans un premier temps, Jean
Robert et les référents sollicitent les patients, puis au fil des séances,
constatent que les patients dont les
troubles psychiques se caractérisent
d’habitude par un repli sur soi et une
réduction d’intérêt semblent éprouver
du plaisir à se faire prendre en photo.
D’ailleurs, un patient nous a confié qu’il
n’avait pas été photographié depuis le
Noël de ses 16 ans.
dez-vous sans oublier les brochettes raisins chèvre du tonnerre !!!
Ça y’est le grand jour est arrivé,
Aujourd’hui, c’est le vernissage. Depuis
48 heures déjà, l’équipe du foyer s’affaire
à préparer l’expo.
Jean Robert, Hélène, Lisa et des patients
ont passé une journée les mains dans la
colle afin d’accrocher toutes les photos.
Au foyer tout le monde est aux fourneaux… ouf ! Françoise n’a pas fait trop
de cakes ! Les petits fours étaient au ren-
Le thème de l’exposition a
fait travailler l’équipe sur ses
propres représentations de la
folie, cela a permis un travail
d’identification.
Et pour finir, voici quelques
citations de patients lorsque
nous avons fait le bilan de
l’atelier photo :
« Faire connaître l’expression
faciale de la maladie »
« On nous compare, on est
comme tout le monde »
« Se voir autrement que
dans un miroir »
« L’atelier permet à chacun
de se regarder autrement »
« C’est la liberté de se faire
prendre en photo »
« L’art, Jean Robert est un artiste, il sait
mettre en valeur un individu, il sait le
rendre beau même s’il ne l’est pas ».
Lisa Bouvier et Hélène Michel, Educatrices
Foyer de postcure « La Chapelle » 23ème secteur
Les activités dans les services de soins
13
L’Atelier Théâtre du Club 18
du Foyer de postcure « La Chapelle »
Née des réflexions induites par les activités du Club 18 ou du bilan des projets
réalisés pour les journées d’information sur la santé mentale de mars 2011,
l’idée de création d’un atelier théâtre au
bénéfice des adhérents du Club 18 a vu
le jour au printemps 2011.
Le théâtre suscite le plaisir et favorise
la communication interpersonnelle et la
revalorisation de soi dans un contexte
social.
L’apprentissage d’un texte, la mobilisation du corps sur scène, la structuration
du temps et de l’espace d’une pièce, de
la scène, mais aussi du rythme des répétitions, sont des éléments facilitant un
travail de structuration propre à la réalité
collective.
Le théâtre est aussi une discipline qui permet de visiter les espaces singuliers de la
poésie propices à l’expression de l’imaginaire. Une expérience qui développe
la part sensible comme contrepoids aux
souffrances et au désarroi induits par la
maladie, loin de toute injonction aux lois
du résultat.
Avancer progressivement et en souplesse dans la découverte de cet univers
poétique, jouer à la
construction d’un
personnage et réfléchir les interactions
de ce personnage
avec les autres, avec
son environnement,
son milieu ou son
histoire, est un travail qui provoque de
la pensée.
Le regard porté,
dans l’acte théâtral,
sur la complexité du
monde et des personnages est, pour
la personne psychotique, un excellent vecteur stimulant
la quête de soi et la réappropriation de
son propre jeu... Afin de favoriser ce type
de mise en travail, il est indispensable
d’orienter le processus créatif vers des
objectifs artistiques forts, porteurs d’une
certaine exigence, sans oublier pour
autant l’aspect ludique du jeu ainsi que
l’humour et le rire qu’il suscite toujours.
La reprise de l’atelier théâtre s’est faite
cette saison en collaboration avec le
Théâtre du Vent se Lève (19ème arrdt) dans
le cadre du collectif des Créatifs Chroniques que le Club 18 a fait naître.
L’atelier (mardi de 18h à 20h) s’organise
sous la forme de répétitions (jeux et improvisations) destinées à développer un
projet de création librement inspiré du
roman de Cervantès : Don Quichotte.
Le collectif, créé en 2012, s’est vu attribuer en septembre 2014, une importante
subvention par la Fondation de France
(Appel à projet : Maladie psychique et vie
sociale) afin d’explorer ce chantier en collaboration avec d’autres structures des
18, 19 et 20èmes arrdts de Paris.
Il est constitué du Foyer La Chapelle, du
Club des Peupliers (13ème), du GEM La
Vague à l’Ame (20ème), de la Cie Mélodie Nelson (18ème) et du Laboratoire de
Théâtre du Vent Se Lève (acteurs professionnels et amateurs confirmés). Il se réu-
nit toutes les semaines et lors de petits
stages mensuels de 2 jours pour avancer
dans ce projet.
Une première représentation du travail
en cours a été proposée le 20 novembre
2014 avec une quinzaine de comédiens
sur scène et deux représentations ont eu
lieu les 25 et 26 mars 2015 dans le cadre
de la SISM 2015 (Semaine d’Information
sur la Santé Mentale) organisée avec le
CLSM 18.
Nous rejouons cette pièce le 23 juin 2015
au Théâtre du Vent Se Lève.
Cette année, l’atelier théâtre sera fondu
dans le travail des Créatifs Chroniques
pour ouvrir au dynamisme et à la richesse
que permet le travail collectif conçu au
travers de la mixité des publics. Et c’est
bien dans ce but que le Foyer La Chapelle
s’est engagé dans la co-création de ce
collectif... une suite logique, un aboutissement.
Chaque semaine, le groupe théâtre
rejoint une dizaine d’autres comédiens
venant de divers horizons ainsi qu’un
metteur en scène ayant une grande expérience des créations de cette envergure
avec, pour objectif, l’implication effective des publics dits « en rupture ». Ceci
avec l’aide des intervenants de chaque
groupe, certains étant soignants, d’autres
étant des professionnels du spectacle
familiarisés avec ce type de projets. Tous
ensembles invités à jouer sur scène !
Avec un Don Quichotte qui ne cesse de
questionner le rapport que nous entretenons avec nos illusions, nos fantasmes,
nos valeurs...
Christophe Guille, Educateur spécialisé
Foyer de postcure « La Chapelle » 23ème secteur
Informations CHT
Initiative : Une charte pour les CMP de la CHT
Dr Béatrice Aubriot, pilote du groupe « Proximité » ;
Dr Alexandre Christodoulou, Président de la CME du GPS Perray-Vaucluse, chef de pôle du 75G05 ;
Antoine Burnier, pilote du groupe « Proximité », Directeur des Ressources Humaines GPSPV
La Communauté Hospitalière
de Territoire promeut une organisation graduée et décloisonnée
pour assurer une offre de soins en
santé mentale de qualité et lisible,
à destination de tous les usagers
parisiens.
vous, la proposition pour chaque patient d’un entretien d’accueil puis d’un
suivi ou d’une orientation dans un délai
maximum de 15 jours, l’ouverture des
CMP parisiens deux soirs par semaine
jusqu’à 20h pour des rendez-vous programmés…
L’organisation de l’offre de soins de
proximité, et notamment l’accès des
patients aux Centres Médico-Psychologiques, est un des axes prioritaires
de son projet médical.
Elle garantit aussi l’attribution d’une
équipe référente du parcours de soins
pour chaque usager afin de coordonner
la prise en charge et le projet de soin
individualisé. En appui, des recommandations relatives au fonctionnement du
secteur, aux modalités d’accueil et de
prise en charge, accompagnent la diffusion de cette charte afin de donner
aux professionnels de santé les moyens
d’ajuster leurs pratiques et leur organisation aux besoins des patients. La cellule médico-administrative de la CHT
œuvre dans ce cadre, en lien avec les
responsables du groupe de travail, ainsi
qu’avec les responsables de structures,
à faciliter sur le terrain l’adaptation des
organisations aux objectifs de la Charte.
Dans ce cadre, un groupe de travail
pluriprofessionnel a notamment élaboré une Charte des Centres MédicoPsychologiques reflétant l’ambition de
la CHT de proposer une organisation
concertée et graduée pour assurer
une offre de soins de qualité au service de la santé mentale des parisiens.
Elle prévoit avant tout de favoriser
l’accès au dispositif de secteur, de 1ère
ligne, que sont les CMP. Ainsi la charte
des CMP garantit l’accueil sans rendez-
Celle-ci a été présentée le 2 avril dernier à l’occasion de
l’inauguration des nouveaux locaux de l’espace de soins
ambulatoires Bucarest (Groupe de santé Perray Vaucluse
- photo ci-contre).
Florence Patenotte, Directrice de la Communication
CHT pour la psychiatrie parisienne.
Agenda CHT
• Jeudi 17 septembre 2015
2 journée Consultation Adoption
Internationale - Pratiques cliniques
et perspectives de recherches
Renseignements/Inscriptions :
[email protected]
• Jeudi 1er octobre 2015
Journée CHT « Place du médicolégal et du judiciaire en psychiatrie
générale »
ème
• Jeudi 15 octobre 2015
Journée CHT « Prise en charge de
l’autisme »
• 14 - 15 et 16 octobre 2015
Salon infirmier Porte de Versailles
• 30 novembre 2015
Colloque « Encadrement II »
• Vendredi 11 décembre 2015
Journée CHT « Périnatalité »
• Du 30 mai au 5 juin
Dans le cadre de la Semaine Européenne du Développement durable
Conférence sur la méditation par
Christophe André
Renseignements/Inscriptions :
[email protected]
Plus d’info : www.developpementdurable.gouv.fr/Edition-2015
14
Un peu d’histoire
15
Etienne TRILLAT
« La psychiatrie se fait en flânant »
chirurgie orthopédique
et traumatologique et
membre fondateur de
l’équipe de foot-ball
L’Olympique Lyonnais.
Il fait ses études à Lyon,
et passe avec succès le
concours de l’internat
des Hôpitaux Psychiatriques de la Seine. Il
sera notamment interne à Maison Blanche
en 1946, service du docteur Martimor.
Après avoir soutenu une
thèse sur La crampe des
écrivains, Trillat est
reçu au médicat des
Hôpitaux Psychiatriques
en 1951 et prend ses
fonctions de médecin
chef à Clermont-del’Oise. Reçu en 1959 au
concours du médicat de
la Seine, il fait un intérim à Sainte-Anne et rejoint en 1960 son poste
de médecin chef de la
4ème section de Maison
Blanche, où il succède à
Teulié.
Un acteur engagé
dans la sectorisation
Étienne Trillat, dont une unité
d’hospitalisation de Maison Blanche
- Hauteville porte le nom, fut médecin des hôpitaux psychiatriques
en poste dans notre établissement
de 1960 à 1985, et un historien de
l’hystérie.
Trillat naît en 1919 dans une famille
lyonnaise de musiciens et de médecins :
son père Ennemond, fils d’organiste, deviendra directeur du Conservatoire. Son
oncle paternel fut médecin accoucheur,
professeur de Clinique obstétricale et
membre de l’Académie de médecine.
Et son cousin Albert fut professeur de
En 1971, lors de la mise
en place de la sectorisation dont il est un acteur
engagé, Trillat prend en charge le 10ème
secteur de psychiatrie générale de Paris,
rattaché à la 9ème section de l’établissement, qu’il dirigera jusqu’à sa retraite
en 1985. Dès lors, Trillat et ses collègues
Victor Bertrand, avec qui il partage le Xème
arr., et Hubert Mignot dans le IIIème arr.,
créent à Paris des structures alternatives
(hôpitaux de jour et ateliers thérapeutiques) et développent les dispensaires
d’hygiène mentale.
Président de la 1ère CMC
Élu président de la première Commission
Médicale Consultative, il assume ce mandat de 1970 à 1973, année de l’élection
d’Yves Racine à la présidence de ce qui
est aujourd’hui la « CME ». Il est par ail-
leurs chargé de la responsabilité médicale de l’école d’infirmières Théodore
Simon.
En 1970, il succède à Henri Ey au poste
de rédacteur en chef de la prestigieuse
revue L’Evolution psychiatrique. Il exerce
par ailleurs les fonctions de Médecin Inspecteur de la Préfecture de Police.
Ses travaux sur l’hystérie, au sein d’une
œuvre riche et diverse, font aujourd’hui
autorité, et en premier lieu son Histoire
de l’hystérie, paru en 1986, réédité en
2006 avec une préface de Jacques Postel.
Estimé de ses pairs et élèves
Il n’est que de lire les hommages rendus
lors de sa disparition en 1998 pour juger
de l’estime que lui portaient ses pairs
et élèves : « homme de beauté » d’une
« pensée originale sans concession à aucune idée reçue », d’une éthique «implacable » exprimée « d’un air détaché et
sans prétention dogmatique » (Hélène
Chaigneau), « toujours sur la brêche de la
réflexion, le faisant à pas comptés et feutrés », d’un « goût prononcé pour le cinéma, le théâtre, la littérature », « acteur
parfois, il ne se laissait pas prendre à son
jeu ou à celui des autres » (Pierre Baillet).
et quand le duo Chaigneau-Trillat...
Quant à Pierre Noël, il évoque ce dont
nous avons nous-même été témoins :
« Son ascendant sur les collègues était
manifeste, même dans les désaccords.
Quant aux directeurs successifs, ils éprouvaient tous une admiration respectueuse
pour ce psychiatre qui les déconcertait
parfois. Il est vrai qu’en CMC Trillat était
coutumier d’interventions vigoureuses
où se mêlaient un art consommé du paradoxe, un humour à plusieurs degrés, des
formules choc et quand le duo ChaigneauTrillat se mettait en branle... ! »
Docteur Michel Caire, Chef de service
Responsable du Département
d’Information Médicale - DIM
Agenda
!
Les Voi(es)x du Livre : « Obscure Clarté,
Schizophrénia ». (ouvrage de Florent Babillote) :
4 juin 2015
! Les jeudis de la BIUM - Histoire de la
psychatrie : 6 juin 2015
! Soins psychotérapiques parents-bébé :
« En Centre Médico-Psychologique périnatalité
et petite enfance » : 9 juin 2015
! Corps, langages, Pensée chez l’enfant et
l’adoclescent : « Puisque sentir est premier,
qui prête la moindre attention, à la syntaxe des
choses » 11 juin 2015
! Toxicomanies et Psychoses :
! Séminaire du 6
ème
16
16
secteur « Traumas-
tisme psychique » :
17 juin 2015
! Séminaire de l’Unité Parents-Bébé :
16 juin 2015
« L’impact des négligences parentales» :
18 juin 2015
16 juin 2015 : « Ghost Writer »
17 septembre 2015 : « Le discours d’un roi »
15 octobre 2015 : « Les fraises sauvages »
Contacts/inscriptions : Olivier Bertrand,
01.49.44.36.69 mail : [email protected]
6 et 13 juin 2015
! Clinique du cinéma :
! Initiation au parapente - ASCMB:
Qui Fait Quoi ?
Aujourd’hui ... Pascal BEAUCHET,
Infirmier psychiatrique, éducateur spécialisé et professeur D.E d’Aïkido
C’est au 75I03 que je propose une activité sportive : l’Aïkido (un groupe pour 7/10 ans et un
groupe pour adolescents).
CR : Justement, parlez nous de cette activité.
Comité de rédaction : Pouvez-vous nous parler de
votre parcours professionnel ?
Pascal Beauchet : Entré à l’EPS Maison Blanche
en mai 1977 en qualité d’élève infirmier de secteur psychiatrique, j’ai fait mes stages de terrain
entre les unités de soins adultes et infantojuvéniles. Diplômé en 1979, je souhaitais de plus
en plus travailler auprès des enfants et créer des
activités avec des repères qui posent un cadre
thérapeutique et social. Cependant cela est
assez difficile à mettre en place à cette époque.
Suite à la réussite de mon examen d’entrée à
l’école d’éducateur en 1985 et l’obtention du
diplôme en 1989, je suis affecté dans le service
du Dr Teboul, au sein d’une équipe pluridisciplinaire. Je peux enfin proposer des activités « soignantes, qui prennent leur sens » auprès des enfants, puis des adolescents hospitalisés, jusqu’à
la fermeture de la structure.
Une période de travail dans le secteur adulte, à
l’atelier thérapeutique de la rue d’Hauteville m’a
permis de créer des activités qui confrontent les
patients à la réalité (atelier photo, visite de musée, etc). Pour moi, c’est un pont entre la société
et l’hospitalisation pour des gens en souffrance
quotidienne.
En 1993, je désire retourner travailler avec les enfants. Je suis alors affecté au service du Dr Bérouti
en qualité d’éducateur. Je faisais beaucoup d’accompagnements d’enfants sur les temps scolaires. J’étais un lien entre l’équipe soignante et
l’environnement de l’enfant. J’intervenais là « où
il y avait un manque dans notre service » car il
faut permettre à l’enfant d’accéder aux soins. J’ai
travaillé aussi 9 ans au « Jardin de maternel »
CATTP pour les 3 à 6 ans, qui était un « lieu qui
maintenait l’enfant en milieu scolaire et donnait
des soins appropriés à son évolution ».
PB : J’ai donc un diplôme d’infirmier psychiatrique, un d’éducateur spécialisé et un de professeur d’Aïkido (« voie de l’union et de l’harmonie
des énergies »). Je décide dans un milieu de soin
d’utiliser ce sport avec les enfants et les adolescents pour y remettre du cadre soignant et du
social. Les patients sont orientés par le médecin
pour former un petit groupe. Ce sont surtout des
patients qui ont « une violence intérieure qui ne
peut s’exprimer ».
En 1999, la Formation Permanente représentée
par M. Alain Fabre et un groupe de soignants
volontaires, dont j’étais partie prenante, proposèrent des actions en fonction des violences
rencontrées dans notre pratique quotidienne. Il
fallut donc se positionner sur des formes de travail sur le sujet de la violence. Ma proposition
était la seule qui soit « physique » : la stratégie
proposée est « gagnant/gagnant », ne pas blesser le patient et ne pas se blesser, remettre de
la communication là où un agir immédiat empêchait « la parole soignante ».
CR : Quelles ont été les évolutions de cette proposition ?
PB : Cet art martial pacifique amené dans
le monde du soin permet de retrouver une
confiance lors d’incidents, par exemple.
Il a donc été décidé, de créer une formation où
j’enseigne les bases de l’Aïkido et les bonnes
réactions à avoir lors d’un renfort ou à terme
pour anticiper les situations de violence.
En 2002, la Formation Permanente a mis en
place 6 demi-journées tests avec des soignants
volontaires. Les échanges satisfaisants et le succès rencontré durant ces journées ont permis
la création de cessions annuelles inscritent au
Plan de Formation (cf. encadré) sous l’intitulé
« Apprendre à mieux maîtriser les situations de
violence physique ». Au-delà d’un art martial pacifique, l’Aïkido permet d’apprendre la confiance
en soi, à maîtriser les situations critiques lors de
renfort et à travailler dans de meilleures conditions. Car pour soigner, il faut être bien dans
sa tête et dans son corps. à chaque cession de
formation, les soignants demandent des interventions sur les sites afin que les équipes apprennent comment se « coordonner » lors d’un
renfort.
CR : Quels sont vos hobbies ?
PB : Être avec ma famille. Partager les moments
simples de la vie et donner à mes 2 dernières,
de 4 et 5 ans, toutes les conditions pour une vie
meilleure... Être là chaque matin et sentir que la
vie est merveilleuse, profiter du bonheur et en
donner à l’autre. Sinon un peu de jardinage.
Plan de Formation 2015 (page 71)
De plus en plus fréquemment, les personnels soignants, toutes catégories professionnelles confondues, sont confrontés à des situations de violence
physique qu’ils ne sont pas à même de solutionner.
Il est proposé une action de formation « ciblée »
dans le but de répondre de façon pertinente à ces
situations.
Objectifs
- aider les participants à s’approprier une technique
physique spécifique, utilisée de manière « douce »,
en expliquant les options de « riposte graduée »
dans le souci du respect de la personne, de la mission thérapeutique et du cadre légal.
Contenu
- appropriation des techniques élémentaires de
« riposte graduée » à intégrer dans certains gestes
de défense,
- face à une situation de violence, protection de
l’intégrité du patient et celle du soignant,
- mobilisation de l’équipe face à une situation de
violence,
- la maîtrise du stress afin de garder son calme,
- le contrôle des phénomènes de peur et/ou d’agressivité réactionnelle,
- prévention et anticipation des situations de violence en s’interrogeant sur ce qui peut constituer
un facteur déclenchant de l’agressivité,
- approche technique : échauffement, assouplissement, étirement des articulations, travail de postures naturelles, des chutes, déplacements du corps,
esquives, déséquilibres, maîtrise de soi à main nue
face à un objet contendant ou projeté, travail de
mise à distance et parade face à un ou plusieurs
partenaires, maîtrise de ses gestes et émotions.