par Florence PIZZORNI ITIE
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par Florence PIZZORNI ITIE
par Florence PIZZORNI ITIE UNE HISTOIRE DE FERME in MIROIR, revue de ‘écomusée de Saint Quentin en Yvelines, 1986, n°1 (1) "Le Mousseau : vient de monticellus, en vieux français montcel, devenu montceau, ce qui signifie lieu élevé. La situation en bordure de plateau, dominant le village, confirme cette définition. " E. STEPHAN in " Saint-Quentin en Yvelines, cartes postales et histoire locale ", t. 1, p. 7. (2) Archives Départementales des Yvelines - 48 J 243 (3) Archives Départementales des Yvelines - C 97 cote topographique 75- 45-11. 20 Il semble que l'occupation du Mousseau, déformation du montceau (1), petit mont, soit relativement tardive. Les plus anciennes citations de bâtiments que nous ayons pu relever, figurent dans le censier du fief d'Elancourt (2). Celui-ci fait état d'une «masure, cour et clos et 200 perches» appartenant à François CORNET qu'il avait acquis le 22 décembre 1694, et d'une « maison et dépendance, cour, jardin clos, etc ... » aux sœurs HUOT, acquises le 12 décembre 1692. Elles ne constituaient que de bien modestes propriétés, le terme de « masure» en témoigne. C'est en 1741 qu'une partie importante du Mousseau est regroupée en une propriété d'un seul tenant. La puissance des courtisans et chargés d'office de Versailles se fait sentir sur le territoire. C'est ainsi que M. THOMAS FRANÇOIS HONORE DE FRANCINY, chevalier, seigneur, Comte de Villepreux, Intendant des Eaux et Fontaines de France, réunit dans ses propriétés plusieurs parcelles sises au Mousseau (dont celles que nous avons citées plus haut) ainsi que quelques unes dans le village. Une carte jointe au Censier donne une idée, malheureusement un peu sommaire, du bâti au Mousseau au milieu du XVIIIème. En 1787, le plan d'intendance de la Commune d'Élancourt (3), belle pièce aquarellée, nous permet de constater que de nombreuses transformations ont été introduites dans le bâti. Des corps de bâtiments épars ont été réunis, sans qu'il soit malheureusement possible d'estimer ce qui a été conservé. Il semble en tout cas qu'en une quarantaine d'années se soit opérée une véritable « organisation» de ce domaine. Lorsque le premier cadastre est dressé en 1819, le domaine a probablement été partagé, au moins en deux, MAHIEU J.C. est propriétaire d'une des parties. Le XIXème siècle est « le siècle des paysans » et dans ce contexte économique très favorable, la famille MAHIEU semble reconstituer en quelques dizaines d'années une belle propriété agricole. Au début du XIXème, le bâti du Mousseau comprend la maison d'habitation, en partie celle qui est encore visible pour quelques mois - bâtiment A. On voit très bien se dessiner à l'arrière de la maison la cave très particulière de cette ferme, sans doute liée à une production viticole peu importante, mais cependant présente jusqu'à la fin du XIXè siècle. Il comprend aussi la grande grange aujourd'hui restaurée bâtiments B, B', C - avec sa porte charretière, principale dépendance agricole. Par contre, les besoins de la ferme n'ont encore nécessité ni la construction du hangar perpendiculaire au bâtiment B, aujourd’hui détruit, ni le bel ensemble qui clôt la cour du côté sud-ouest - bâtiments E, F. En 1866, quand les MAHIEU vendent leurs propriétés à Élancourt, ils possèdent des terres sur toutes les sections du cadastre et comptent parmi les plus importants propriétaires du lieu. M. BORDIER Jean-Claude se porte alors acquéreur de la partie qui nous intéresse, la ferme du Mousseau. La matrice cadastrale l'indique comme « fermier aux Mousseaux », puis la mention a été rayée pour « rentier au Tremblay». Bien qu'il ajoute progressivement quelques parcelles à son bien initial, le Mousseau ne comptera guère à la fin du siècle qu'un peu plus de 6 ha. Il est donc probable que la grande grange - bâtiment E, F - témoin d'une production importante, corresponde à la période des MAHIEU, donc plutôt la première moitié du XIXème s. En 1906, les LEDUC habitent la même maison du Mousseau que les BORDIER. Est-ce en cette période que la maison est divisée en deux appartements? En 1921, Mme Veuve BORDIER Jean-Charles, née DUFOUR Louise à Elancourt, vend à Léopold Auguste LEDUC, cultivateur « une maison pour 678 F (4) avec une porte cochère, charretière ou de magasin et 26 ouvertures ordinaires ». L'exploitation au début de ce siècle est bien modeste puisqu'on n'y loge qu'un seul journalier. Petit à petit, Léopold Auguste LEDUC accroît son bien, mais dans des proportions limitées. Il disposera, en 1930, d'environ 11 ha pour 741,50 F. de revenus annuels. On peut penser que c'est à cette époque qu'a été édifié le hangar, faisant suite aux porcheries, que les projets actuels n'ont pas conservé, puisque ce bâtiment figure au cadastre ré actualisé de 1936. Les terres seront ensuite transmises en indivision au tiers par un acte passé en 1944, aux termes duquel Mme Isabelle RICHARD, veuve LEDUC fait une donation entre vifs au profit de ses 3 enfants : M. René LEDUC, Melle Elisabeth René LEDUC, Melle Blanche LEDUC qui deviendra Mme LELONG, que les élancourtois auront connue comme dernière habitante-exploitante de cette propriété agricole, avant son acquisition par le S.C.A.A.N. en 1980. (4) Parcelle A 1028 du cadastre Mousseau. , , E hangar (aujourd'hui / détruit) \ i Ii 1\ Il \ F ~; .1,_ C' B B': ; =n'~ F . ~ ii',_ , • '.'~ 21 , OPERATION MOUSSEAU L'Opération MOUSSEAU: UNE DÉMARCHE CARACTÉRISTIQUE D'UN ÉCOMUSÉE. Les textes signés par Edouard STEPHAN et Florence PIZZORNI-ITIE ont été écrits pour une exposition et un catalogue sur la ferme du Mousseau, réalisés par l'Ecomusée en juin 1985. La démarche, engagée à la suite d'une demande ç:le la commune, est significative du fonctionnement de l'Ecomusée. Le thème des fermes en ville nouvelle est abordé de manière dynamique, en retraçant l'évolution des bâtiments et de leur usage jusqu'à la période contemporaine. La ferme du Mousseau est la première d'une étude globale sur les fermes de l'agglomération nouvelle. Actuellement propriété de la collectivité territoriale, elle deviendra un espace culturel, une maison des associations, un lieu d'hébergement. La recherche historique, sur la ferme même fut menée par Florence PIZZORNI-ITIE, essentiellement aux Archives Départementales et aux Archives Municipales, suivie d'une enquête orale en collaboration avec un petit groupe d'anciens habitants d'Elancourt. Parallèlement, Edouard STEPHAN complétait ,ses recherches sur l'histoire locale par un travail sur Elancourt, à partir des statistiques agricoles établies par le secrétaire de mairie au début du siècle. Un travail de terrain a permis de dresser un inventaire des particularités architecturales des bâtiments traditionnels, ceci en relation avec l'agence d'architecture Isocèle chargée des travaux d'une partie de la ferme .. A cette occasion, une action de sauvegarde de la cave fut engagée avec succès (c.f. rubrique « Patrimoine»), Recherche, inventaire, protection du patrimoine, diffusion réalisés en collaboration étroite avec la population sont les temps forts de la démarche de l'écomusée. M.L. 22