illustdé - Cité internationale de la bande dessinée et de l`image
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ILLUSTDÉ SO CENT. - 22 OCTOBRE 1 933 TATOUAGES MENAÇANTS... ...QUE CEUX DE CES INDIGENES DE LA BROUSSE AUSTRALIENNE, MAIS EN RÉALITÉ IL NE S'AGIT ICI QUE DE SIGNES DISTINCTIFS DE TRIBUS DIFFÉRENTES PEINTS POUR UNE FÊTE RITUELLE. L'OURS ET LE PARAPLUIE ; SOUVENT LES ANIMAUX NOUS ÉTONNENT PAR DES ATTITUDES SE RAPPROCHANT COMIQUEMENT DE CELLES DES HUMAINS. VOYEZ PAR EXEMPLE LB GESTE AMUSANT DE CET OURS BLANC JOUANT AVEC UN VIEUX PARAPLUIE l' ACROBATIE ? NON ! CHUTE ! ' MODERNE « GRETCHEN » ALLEMANDE ON DIRAIT BIEN QUE CE MOTOCYCLISTE, DRESSÉ SUR SA ROUE ARRIÈRB COMME SUR UN CHEVAL CABRÉ, SB COMPLAIT A QUELQUE FANTAISIE. IL N'EN EST RIEN: C'EST UNE CHUTE 1 A LA FAVEUR DES TEMPS NOUVEAUX, DE L'ENTRAINEMENT SPORTIF, LA JEUNE FILLE ALLEMANDE SEMBLE EVOLUEE ET STABILISÉE, - EN CE CURIEUX TYPE VIRILISE: TÊTE NUE, CHEVEUX COURTS ET VAREUSE QUASI-MILITÀIRE. "1 LES PERFORMANCES BIZARRES... OU LA VACHE QUI SAUTE NOUS CONNAISSONS BEAUCOUP DE BÊTES QUI SAUTENT, A COMMENCER PAR LA PUCE JUSQU'AU TIGRE, PAR EXEMPLE. MAIS SURVOLER — C'EST LE MOT ! — UNE AUTO. COMME L ACCOMPLIT CETTE VACHE CALIFORNIENNE, C'EST UN PEU INATTENDU! îmiitii DIMANCHE-ILLUSTRÉ niiiiiini«ifc*i»iiii .. IIIHIIII 2 IISUIHIISIIIIIIIIIIIIIIIIIIH H ■IIIIHIIIIIIIIIIIIIIIHH"""""»" IIHIIHII DIMANCHE-ILLUSTRE VENTE AU NUMÉRO Fran-e. Colonies.. n^iniiiiiiiiiiniiniimimniHHiMiiii 0.50 Belgique.. 0.75 belges Étranger.... i,...... i. ». : 1 fr. VENTE PARTOUT DÈS LE Services de Publicité : 118. Avenue des Champs-Elysées — •■■■■«m TARIF DES ABONNEMENTS Tél. ; Provence 15-22,23 on 24- Administration, abonnements : 20, rue d'Enghien, Paris (Xe) -Cte chèque post. n°5970 EST EN LE 22 OCTOBRE 1933 SAMEDI France, Colonies. Belgique Etranger 3 mois 6 fr. 9 fr. 15 fr. 6 mois 12 fr. 18 fr. 28 fr. Un an 24 cr 35 fr! 55 fr. Téléphone : Élytéet 65-94 à 65-98 La Tuberculose Ume I£©et©i*esse... 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Achetez le « Talisman infaillible », en or, en argent ou en doublé, qui représente la déesse Toûti : elle est la maîtresse du hasard et vous garantit le gros lot de cinq millions, tout au moins l'un de ceux qui le suivent sur la liste des timbales promises aux heureux gagnants. Si vous ne croyez pas à la déesse Toûti ■— vous avez peut-être tort — vous pouvez placer votre chance sous la protection du mage Karabacel qui, moyennant dix francs, vous enseignera 1 art et la manière de choisir la bonne série et le parfait numéro. Mais, our l'aider dans ses mystérieux calculs, il aut que vous lui disiez la date de votre naissance, votre poids exact et la couleur de vos yeux. C'est ainsi qu'on peut très bien, quand on connaît la longueur, la largeur du bateau, ainsi que le nombre de nœuds qu'il file à l'heure, trouver l'âge du capitaine. Mais voici qui est plus sérieux : c'est, en effet, un « ouvrage scientifique » sur la chance, ses secrets, ses lois et les moyens de la conquérir infailliblement. Il est question, dans ce traité, des « prêtres égyptiens », du Sphynx, des augures grecs et romains, de Nostradamus et de Cagliostro, sans parler des « nombres sacrés », des signes du zodiaque et du cercle magique. Quand vous aurez potassé ce savant bouquin, vous saurez quel numéro il faut choisir pour gagner les cinq millions. Cependant, deux questions se posent : Est-ce qu'il y aura assez de gros lots, et même de petits lots, pour tous les acheteurs de talismans et d'amulettes, pour tous les consultants du mage Karabacel, pour tous les acheteurs du Traité de la chance? Et d'ailleurs, choisissons-nous, à notre guise, notre billet de loterie ? Allez-donc dire à l'un des vendeurs de billets : — Je veux le numéro 3.544 de la série 43, deuxième tranche. Il vous répondra : ■— Soyez encore bien heureux que je vous en cède un, le premier venu ! 'ETAT LES INONDATIONS ET LEURS REMEDES par A. Lorbert ? LE DÉSASTRE : INONDATIONS DANS LA RÉGION DE BÉZIERS... ...ET LE PRINCIPAL REMÈDE : LE REBOISEMENT <$><$><$> que beaucoup de braves gens N croient que le hasard peut être influencé par d'habiles manœuvres. UNE PLANTATION DE JEUNES PÉPINIÈRES A LA DOURBIE ■ (GARD) 'EMPÊCHE Les uns font acheter leur billet par un enfant, certain jour, à certaine heure... Les autres vont prier saint Antoine de Padoue, à moins qu'ils ne répètent sept fois, le matin, en se levant : — Je gagnerai, je gagnerai, etc. Cette foi dans une certaine docilité ou logique du hasard est extrêmement répandue, et elle n'est même pas basée sur les principes de la fameuse loi des grands nombres. J'ai lu, l'autre jour, dans un journal, l'histoire d'un pauvre diable qui venait d'être la victime d'une série de catastrophes : sa maison avait brûlé, son patron l'avait renvoyé, une auto lui avait broyé le pied et sa femme l'avait quitté en emportant toutes les économies du ménage. Et le confrère, après avoir dressé ce déplorable bilan, d'ajouter: « Voilà un citoyen qui aurait bien tort d'acheter un billet de la Loterie nationale ! » Pourquoi ? Mais, au contraire, après une telle avalanche de tuiles, ce citoven a peutêtre plus de chances qu'un autre de tomber sur la bonne série, et le bon numéro ! C'est la loi des compensations formulée par Azaïs. Encore ne faut-il pas trop s'y fier. CLÉMENT VAUTEL. sont de véritables trombes d'eau qui se sont abattues récemment sur le Gard, l'Hérault et l'Ardèche, soit une bonne partie de ce Languedoc au vivre si doux. La conclusion ne s'est pas fait attendre : l'Hérault, qui oscille entre 6.000 et 3.700 mètres cubes, s'est rapproché vivement de sa limite supérieure; le Lez, à Montpellier, n'a pas voulu être en reste; le Vidourle, dont le niveau n'avait atteint chiffre respectable pour un ruisseau — que 21mètres en 1827, a fait une de ces colères qu'on redoute et qu'on appelle des « Vidourlades » ; toutes les rivières de la zone soumise à une précipitation atmosphérique aussi considérable ont commis mille méfaits dont les journaux ont dressé le bilan tragique. Ce fut en 1841, à la suite d'observations suivies sur des faits de cette nature, qu'un génial ingénieur, Alexandre Surell, édicta ie grand principe directeur de la lutte de l'homme contre le torrent-: « La présence d'une forêt sur un sol empêche toujours la formation des torrents, son développement provoquera leur extinction s'il en existe. » Mais en même temps, il constatait que : 1" La destruction d'une forêt livre le sol en proie aux torrents ; C E 2° La chute d'une forêt revivifie les torrents éteints. Tout était là : on avait déboisé inconsidérément, sans autres lois que celle de l'intérêt particulier immédiat et celle du moindre effort ignorant. Il fallait reboiser, dans l'intérêt général et pour sauver l'avenir. L'homme et l'Etat contre la forêt au contact de l'Alpe (il était ingénieur à Embrun) qu'Alexandre Surell C avait conçu ses postulats. Il fallut la catas'ÉTAIT trophe de 1856 pour qu'on y attachât importance. C'est qu'en effet la forêt a une grande influence sur le régime des eaux. Il est de toute évidence que ses cimes et ses,branches débordantes retiennent une part dès chutes pluviales et freinent la vitesse de celle qui passe outre ; que ses tiges et ses racines divisent à l'infini le ruissellement, ne laissant prendre aux eaux ni masse ni vitesse. D'autre part, son sol ameubli par l'humus, la mousse et la couverture morte qui, le plus souvent le recouvrent, s'imbibe très fortement à la manière d'une gigantesque éponge, facilitant l'infiltration pour laquelle ils travaillent, favorisant la formation de sources. (Lire la suite page lit.) LE PROBLÈME DES MOTS CROISÉS HORIZONTALEMENT. — L Fille de Théodore le Grand, roi des Ostrogoths ; 10. Dieu égyptien ; 12. Personne dangereuse ; 13. Viscère du corps humain ; 15. Petit édifice ; 16. Général et historien militaire français (1777-1858) ; 17. Note ; 18. Carte; 19. Roue à gorge d'une poulie ; 21. Cétone à laquelle l'iris doit son odeur ; 22. Ville de France ; 24. Démonstratif : 25. Conjonction ; 26. Grammairien français (1745-1797) ; 27. Interjection ; 29. Somme prêtée ; 31. Ancienne ville d'Italie ; 33. Aventurier français ; 35. Ville d'Italie ; 36. Possessif ; 37. Rivière d'Alsace : 38. Ancien pays de France dans le Berry ; 39. Progrès ; 40. Membre du clergé musulman ; 42. Ton incomplet : 43. Préfixe ; 45. Mot liturgique ; 46. Poème d'Alfred de Vigny ; 48. Voie, moyen ; 51. Ruiné ; 53. Choisi ; 54. Navigateur français (1737-1793). VERTICALEMENT. — 1. Navigateur florentin (14511512) ; 2. Ile portugaise ; 3. Gendre de Mahomet ; 4. Genre de lichens ; 5. Trompera ; 6. Esprit ; 7. Enlèveras ; 8. Négation ; 9. Epoque ; 10. Du verbe rire ; 11. Opposés à l'intérêt national ; 14. Elément très petit chargé d'électricité négative ; 16. Compositeur italien (1771-1839) ; 20. Ecrivain grec du m» siècle ; 23. Dieu de la mer ; 27. Arrêté, suspendu ; 28. Démonstratif ; 30. Initiales d'un peintre militaire très connu de la fin du siècle dernier ; 32. Prénom féminin ; 34. Dans la Corse ; 37. Préfixe : 38. Préfixe ; 41. Nom grec de Jupiter : 42. Ville de Colombie ; 44. Conjonction ; 47. Prénom féminin ; 49. Durée d'une révolution ; 50. Article ; 52. Conjonction. Nous publierons dans le prochain numéro, la solution de ce problème, qui, ne comportant aucun classement, dispense nos lecteur? de nous envoyer leur solution. A gauche : Problème proposé ; à droite : Solution du problème paru dans le dernier numéro. L E meilleur cheval, à moins qu'il ne sente l'écurie, tend à ralentir l'allure si l'ardeur de son premier élan n'est pas réveillée de temps à autre par un petit claquement de fouet. Et nous de même, nous avons besoin, pour stimuler notre activité, notre persévérance, d'entendre à nos oreilles le claquement de quelque cravache. Il est même bon parfois qu'elle nous cingle, il peut même être utile qu'elle soit remplacée par un aiguillon. Jetons en arrière un coup d'œil sur notre carrière passée. La vérité nous obligera de reconnaître que nous n'aurions pas progressé comme nous l'avons fait si quelque mèche salutaire n'était venue nous fouailler et si le sentiment constant de sa menace ne nous avait encouragés à fournir notre effort maximum. Je parle, bien entendu, pour ceux qui ont obéi à l'opportune piqûre. Malheur aux rétifs, aux paresseux qui se cabrent'et n avancent pas ! Nous en connaissons tous, de ces gens qui se sont laissés aller à leur indolence naturelle, et qui n'ont pas voulu entendre les claquements de tant de fouets qui mènent les humains. L'opinion publique est un fouet de grande taille, c'est même un martinet, un « chat à neuf queues » : e//e a tant de ramifications I Elle nous oblige à veiller sur notre conduite, sur notre tenue, sur nos paroles. De quoi ne se mêle-t-elle pas ? Son indiscrétion même nous est utile. Il y a bien des petites choses que nous négligerions sans la crainte de toutes les langues impitoyables qui commentent et amplifient nos erreurs et nos échecs. Et nous nous acharnons à bien faire, souvent moins pour le bonheur de réussir que pour celui d'être approuvés. Ce n'est pas toujours un mobile très noble, du moins maintient-il une certaine décence, un.niveau moral à peu près convenable. C'est le fouet de la nécessité qui a contraint les hommes au travail et même aux inventions. Les races indolentes sont celles des pays chauds et fertiles où la nature gâte ses enfants et leur fournit la nourriture è profusion. Mais nous ! Ah ! que de contes se sont abattus sur nos pauvres échines pour nous pousser à construire des maisons, à les embellir, à les meubler, à imaginer d'innombrables industries pour fournir à notre existence la foule des accessoires qui lui sont devenus indispensables. C'est la nécessité qui mène les gosses à l'école, quand la volonté des parents est appuyée quelquefois par un fouet authentique. C'est la nécessité qui fait pâlir les étudiants sur leurs livres, les savants sur leurs éprouvettes. Car — merveille de l'esprit humain! — la soif de la connaissance, le besoin d'approfondir et de trouver, peuvent devenir les plus impérieux des aiguillons, et faire oublier les claquements insédieux des fouets de la jouissance et de l'intérêt, qui mènent les moins nobles du troupeau. Il est des fouets dangereux, qui conduisent aux abîmes. Beaucoup de gens vont se perdre, en aveugles, « sous le fouet du plaisir, ce bourreau sans merci », comme a dit Baudelaire. Mais certains fouets héroïques font surgir de l'homme ce qu'il y a de meilleur en lui: fouet du devoir, qui lance en avant le soldat, fouet du dévouement, qui pousse au sacrifice. Et ces appels subtils de la conscience, auxquels un cœur droit ne saurait être sourd, ne sont-ils pas destinés à nous réveiller quind nous nous relâchons, quand baisse la flamme de notre vie intérieure ? Mieux que les reproches d'un ami, sensibles pourtant et souvent cinglants et douloureux, nous frappent les verges des remords, les étrivières des regrets. Voilà les coups que notre âme doit craindre, mais dont elle doit apprendre à retirer l'enseignement. FRANK CRÂNE. DIMANCHE-ILLUSTRÉ UN L iimiM i[iiiiiiiniiiiiiiiiiiiiu<iuiiiiiHiuiiiiiiiuiiiiMiiiiuuuuuiiuunf CONTE deux mains fortement appuyées sur la lisse, le buste r^ncné vers les jeux des vagues, interrogeant les profondeurs du même regard que les conquistadors devaient avoir pour scruter l'horizon, Renaud Malfroy poursuivait son rêve. Peut-être eût-il dû s'étonner de la facilité avec laquelle les uns et les autres s'étaient laissés entraîner, sur la foi de vagues promesses et de confidences imprécises, parcimonieusement lâchées. Mais il connaissait l'action sur les cervelles humaines de ce mot ensorceleur, qui déchaîne les imaginations et fait naître le mirage : un trésor !... — Il s'agit de repêcher un trésor, que nous nous partagerons... ES H ,, M U M»»""»«W"H » ^^ ^ ^ 22 OCTOBRE 1933 i„ H D'ACTION Mais seuls sortirent de l'eau des tronçons de fils et de câbles sectionnés. Le scaphandrier ne remonta pas. — Un requin est passé par là et a coupé les câbles, constata froidement Arnage. Tant pis pour le pauvre diable !... Pensons au trésor... s'il existe ! De l'autre côté du navire, le long d'une corde pendante, le plongeur cinghalais reLa mort a dû le surprendre en plein som- montait. Une paire de fortes cisailles était accrochée à sa ceinture... — H.-J. MAGOG. meil... Malgré lui, il tremblait. L'idée de revoir, allongé sur l'étroite couchette, le cadavre de ce capitaine Arnage, l'impressionnait désagréablement. C'était, ç'avait été son ami. N était-ce pas pour lui rendre service et le rapatrier sans bourse délier, qu'Arnage l'avait pris à son bord, pour ce voyage si tragiquement interrompu ? Mais aussi, Mais son arthrite aiguë pourquoi le malheureux s'était-il laissé aller a cédé à l'action des Sels Kruschen à d'imprudentes confidences ? Si Malfroy n'avait su que le capitaine transportait se« Il m'est impossible, écrit cette dame, de crètement, dans des caisses de fer empilées exprimer, sur le papier, ma reconnaisdans un coin de sa cabine, deux millions vous et ma joie d'être enfin guérie d'une d'or, il n'aurait point subi l'affreuse tenta- sance arthrite aiguë qui m'enlevait la force des jamtion, ni conçu le plan infernal dont il réa- bes. Depuis sept ans, je m'ankylosais chaque lisait présentement l'épilogue. Couler le bâ- jour un peu plus, à tel point que je craignais timent par une voie d'eau ouverte nuitam- ld paralysie. J'ai 48 ans, et à présent je marment, cela en un point connu de lui seul et- che et je fais de très longues journées sans de profondeur assez faible pour qu'on pût aucune fatigue. J'en suis à mon cinquième de Sels Kruschen et n'ai voulu vous revenir, par la suite, explorer aisément flacon remercier d'un tel bienfait qu'après complète l'épave et repêcher le trésor englouti, tel guérison. Ce qui ne m'empêche pas de contiavait été ce plan froidement réalisé. Un nuer ma petits dose journalière, car dès que engin .explosif, judicieusement placé, des je reste quelques jours sans la prendre cela vivres cachés dans un canot, à bord duquel se remarque à mon visage qui se couvre de Mme F..., Saint-Ouen. il avait fui clandestinement quelques minutes boutons. » Ce cas peut paraître extraordinaire. Cepenavant l'explosion, puis, une fois recueilli à dant, la lettre originale de Mme F... peut être bord d'un des paquebots dont c'était la route, vue aux bureaux de Kruschen par toute perle récit mensonger de la catastrophe, la co- sonne qui le désirerait. A remarquer que les médie jouée, de fausses indications données, Sels Kruschen n'ont pas apporté à cette dame et Malfroy s'était retrouvé à Marseille, maî- un simple soulagement passager. « Je n'ai voulu vous remercier, écrit-elle, qu'après tre du trésor. guérison. » Les Sels Kruschen Maître !... A la condition d'aller le re- complète dissolvent l'acide urique, rétablissent le pêcher. C'était presque chose faite, grâce à bon fonctionnement des organes — foie, reins, ce borgne, rencontré par hasard et qu'il intestin — chargés d'éliminer les poisons, comptait bien cuper. Il touchait au but. Pour- suppriment toute constipation et purifient le quoi s'émouvoir ? Vers la couchette, éclai- sang. Une « petite dose » chaque matin et rée par le projecteur, il jeta un regard de vous ne tarderez pas à vous sentir infiniment mieux portant. bravade. Kruschen, toutes pharmacies : 9 fr. 75 — Il n'y a pas de danger qu'il s'éveille le Sels flacon ; 16 fr. 80 le grand flacon (suffisant pour défendre l'or ! pour 120 jours). Un appel soudain le fit tressaillir. — Malfroy !... Assassin !... L'heure est venue d'expier. C'était dans l'intérieur même du scaphandre que retentissait la voix. De terreur, Malfroy se recroquevilla. — Qui parle ? bégaya-t-il, machinalement. ■y-j Arnage... le seul rescapé. Tu ne m'avais pas reconnu sous ma barbe et avec mon œil amoché ! Les autres sont morts... Je vais les venger. Et puis, nous repêcherons le trésor sans ton aide !... Et brusquement la lumière du projecteur s'éteignit et, dans les ténèbres qui l'enveloppèrent pomme un suaire de glace, Malfroy, hurlant d'épouvante, sentit tout à coup TOUTES que l'air n'arrivait plus... OPPRESSIONS Sur le pont, le borgne barbu — le capiACTION INSTANTANÉE , taine Arnage — qui surveillait les fils et les câbles immergés, ainsi que le tube assurant POUDRES & CIGARETTES l'envoi de l'air respirable, cria d'une voix calme : ESCOU FLAIRE — Il ne répond plus... Hissez-le... Il y a sû■OrTE D'ESSAI GRATUITE rement quelque chose qui ne fonctionne pas. BT, Grande Rue, BAISIEUX (Nord) L'EPAVE Cela avait suffi pour lui procurer des bailr leurs de fonds, plus une équipe d'affamés avides, prêts à tous les risques. Il comptait bien, d'ailleurs, ne pas partager. Brusquement, ses regards se fixèrent et i se pencha davantage vers la surface de l'Océan. — Stop ! cria-t-il d'une voix étranglée par l'émotion. De la passerelle, le commandement, répété, BRETELLES ÉTIRA tomba dans les profondeurs du navire. Les MAXiMVM D'ÊLASTMCITË m hélices, qui déjà tournaient au ralenti, s'arrêtèrent. — Mouillez ! ordonna encore Malfroy. Un canot à la mer ! Le Cinghalais m'accompagnera. Un petit homme musclé, vif et souple comme une anguille et dont la peau cuivrée dénonçait les origines indiennes, se détacha du groupe et grimpa lestement dans le canot. 1 Un autre, dont un bandeau noir, recouvrant l'oeil gauche, dissimulait la moitié du visage — par ailleurs envahi par une barbe hirsute — ie suivit et s'approcha de Malfroy. — C'est là ? démanda-t-il, d'une voix rongée par une laryngite chronique. — Je crois, asquiesça Malfroy, avec la condescendance hargneuse qu'il estimait deTous ceux, très nombreux aujourvoir à son principal commanditaire. d'hui, qui ont une vie active, qui L'eau, était si claire qu'on devinait le circulent dehors par tous les temps, fond. Une énorme masse sombre y reposait, sont naturellement exposés aux que sa forme et ses dimensions révélaient dangereux chaud et froid. Ceux-ci être la coque d'un navire. ne causent pas seulement une Appelant du geste l'homme barbu qui surbronchite ou une pneumonie, ils veillait et dirigeait les préparatifs, Malfroy affaiblissent définitivement _ les lui dit brusquement : bronches, préparant ainsi d'inévi—; Je vais revêtir un des scaphandres et tables rechutes, quand ce n'est pas je descendrai le premier. Je sais ce qu'il faut la tuberculose. remonter et où cela se trouve. Moi seul Seule la bonne flanelle pure puis guider le travail des scaphandriers. laine, tissu chaud et perméable, — Comme vous voudrez, fit placidement évite les chaud et froid. Aussi les le borgne, en le fixant 3e son œil unique. En fabricants de flanelle de Reims — tout cas, si vous avez besoin d'aide, vous se groupant dans le Syndicat Pron'aurez qu'à appeler. Les scaphandres sont fessionnel des Fabricants—ont-ils munis d'un appareil téléphonique. Ils coûdécidé de faire apposer par un tent cher, mais c'est ce qu'on fait de mieux, service de contrôle spécial la maractuellement. Et nous pouvions y mettre le que syndicale "Syndic" sur toutes prix, si la chose est ce que vous m'avez anles bônnes qualités pure laine noncé. •• . . fabriquées par eux. La marque —- Vous en jugerez vous-même tantôt, "Syndic" (qui figure sur les lisières répondit énigmatiquement Malfroy. des tissus au mètre et sur les gilets) Suspendu aux câbles et balancé de droite garantit donc l'origine et la bonne et de gauche, selon les indications qu'il téléqualité. phonait, Malfroy, emprisonné dans le scaphandre, se trouva enfin au-dessus du pont de l'épave. — lin peu à droite, commanda-t-il. Encore !... Bon! descendez-moi. M'y voici ! Il reposait sur le plancher du pont et juste PURE LAINE: devant l'entrée d'une cabine dont la porte béait. Masse pesante, dont tous les mouveFLANELLE CONTROLE ments étaient empreints d'une gaucherie qui DE REIMS SYNDICAL le désorientait, il dirigea vers l'intérieur de la cabine le faisceau lumineux du projecteur dont son appareil était muni. PUOL ElvihaER — Le lit, murmura-t-il. Y est-// encore ? a 4 par H.-J. MAGOG. Elle craignait la paralysie asthme iiiiiiMi LE 22 OCTOBRE 1933 miiiiiiiHiiiiimiiiiiiii IIIIIIUIIIIIIMI iniiiiniii iiiiiiiiiHiHtiiiiiiiiii 5 ■ iiiiiiiiiiiiiiiuiiii nu iiiuniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinii DIMANCHE-ILLUSTRÉ IIIHMIH LE PRESIDENT DALADIER par Julés CHANCEL sont des souvenirs personnels, des souvenirs de jeunesse, que je veux évoquer aujourd'hui, car ces souvenirs se rattachent à un certain petit garçon de mon village qui est devenu l'un de nos hommes politiques le plus considérable. 11 y a quelque trente ans bien sonnés, je passais mes vacances dans une propriété de famille en Vaucjuse et l'usage voulait que, chaque vendredi, .on fit atteler le break avec ses vieux chevaux vénérables, pour se rendre au marché de Carpentras, où l'on se ravitaillait pour la semaine. C'est qu'il était important, ce marché. La vieille cité romaine, longtemps endormie dans son isolement, s'était petit à petit réveillée et était devenue un centre agricole et même industriel important. Non contente d'avoir été papale au xivB siècle, et d'avoir donné le jour à des célébrités comme l'évêque d'Inguimbert, le compositeur Castil-Blaze, le savant Raspail, etc., Carpentras s'ennorgueillit aujourd'hui d'être la patrie et le berceau politique d'Edouard Daladier, dit le Silencieux. Or, environ 1900, Flaminius Daladier, qui avait déjà changé ce prénom archaïque pour celui d'Edouard et qu'on appellait communément « Tatard », n'était qu'un gamin de quinze ans, mais tout le monde le connaissait déjà dans la ville. Fils d'un des principaux boulangers, « Tatard » portait le pain aux pratiques et il me souvient fort bien de ce petit garçon, à la figure à la fois grave et éveillée, arrivant à toute allure sur sa bicyclette au moment où notre voiture quittait la cour de 1 hôtel et nous tendant à la volée les petits pains, les croissants et fougasses que ces dames avaient commandés. — C'est un bon petit gas, disait de lui le patron de l'hôtel, il décroche tous les prix à l'école, même celui de catéchisme, et son maître, M. Bonnet, veut le pousser dans les études. — Pour sûr ! ripostait le garçon en appuyant sur ses pédales, il veut arriver, Tatard. Ce n'étaient pas là, de la part du gamin, paroles en l'air, puisque, dans la même année, il réussit à passer son certificat d'études et son examen de boursier. Dès lors, il avait le pied à l'étrier, et, après un stage au collège de la ville, il partit pour le lycée de Lyon, où il se classa tout de suite comme un excellent élève. Il fut même noté, à seize ans, l'année de son baccalauréat, avec cette mention : Avale avec facilité, mais digèrera-t-il ? Quel était le professeur responsable de cette note pittoresque ? C'était M. Herriot. Professeur et élève, qui venaient ainsi de se rencontrer, devaient, par la suite, faire route commune... en apparence tout au moins. Aux vacances, on voyait arriver à Carpentras Edouard Daladier, toujours avec son petit air sérieux et renfermé, qui apportait chaque année comme un trophée un nouveau diplôme : Baccalauréat, licence, agrégation. Une seule fois il subit un échec : ce fut pour son examen d'entrée à l'Ecole normale supérieure. Cet échec fut sensbile à l'amour-propre de tous les Carpentrassiens comme une insulte, qui leur aurait été ersonnelle et prit l'importance d'une catastrophe pulique. Dans leur indignation, ceux-ci brûlèrent sur la place du marché, un mannequin représentant le professeur avignonnais qu'ils rendaient responsable de cette injustice. Ils exigèrent même la revision du concours. Quant au futur grand homme, il commença à travers les provinces son métier de professeur quil exerça sans éclat, mais honnêtement. D'ailleurs, il songeait déjà à la politique, puisque, le soir même de son examen d'agrégation, il se faisait inscrire au parti radical-socialiste et se proclamait le continuateur des Jacobins, dont il projetait d'écrire l'histoire. , , , C'était donc un personnage que ses compatriotes saluaient très bas quand, fidèle à ses habitudes, il venait toujours régulièrement passer ses vacances à Carpentras. Il ne portait plus le pain, désertait même la boutique C g E A l'occasion de la rentrée des Chambre», nous avons jugé opportun de retracer Ici la vie du président Edouard Daladier, dont la tâche à l'heure actuelle est particulièrement lourde. Quelques aspects du président pris sur le vit : en haut, a droite, saluant le Premier anglais, Sir MaeDonald. A gauche prononçant, dans un récent congrès, un discours qu'écoute, assis, St. Herriot. En médaillon le sourire de 2W. Daladier. Enfin en bas, le président parlant à l'occasion de l'anniversaire de la mort de M. Brland. où trônait son frère et passait ses journées à méditer devant les antiques, l'arc de triomphe de Dioclétien, gloire de la ville, ou à la bibliothèque, qui contient d'ailleurs les plus merveilleux manuscrits, dont ceux de Pétrarque. Quand il passait sur la place de l'Hôpital ou le long de cette promenade des Platanes, d'où l'on a une si belle vue sur la plaine du Ventoux, chacun le suivait de l'œil en murmurant avec respect : — 11 a bien marché, Tatard, le voilà maintenant professeur à 15.000 francs... et puis c'est un savant qui a des diplômes haut comme ça ! Cette considération générale eut comme conséquence logique de le faire élire maire de la ville, vers 1911. Durant ces fonctions administratives, Daladier se signala par la sollicitude qu'il portait à toutes les questions concernant l'enseignement laïque et aussi les besoins de ses administrés. Quand on est maire, il y a beaucoup de chances pour qu'on veuille devenir député. C'est pourquoi, en 1912, M. Daladier se présenta aux élections législatives comme candidat radicalsocialiste. Son élection était considérée comme certaine, mais notre professeur, agrégé, s'était malheureusement avisé de manifester son dédain pour certains instituteurs de la région, qui ne lui pardonnèrent pas cet attentat à la dignité primaire et s'employèrent si bien qu il ne fut pas élu. Nullement découragé, Daladier n'en continua pas moins à battre l'enclume politique car il était persévérant en tout comme dans ses études et savait que son heure viendrait. Hélas ! l'heure qui vint, heure fatale, ce fut la guerre. Contrairement à ses principes affirmés, Edouard Daladier, le pacifiste, partit pour la guerre au premier jour de la mobilisation et s'y conduisit si bien qu'il revint capitaine... Aussi, aux élections de 1919, les électeurs qui l'avaient blackboulé cinq ans auparavant, l'élurent sur la liste du Bloc national. Voilà donc Daladier à la Chambre des députés. Dans cette Chambre, il retrouva son ancien professeur Herriot, qui, naturellement, s'attendrit de cette rencontre, et promit à son disciple son appui. Pour commencer, il l'emmena avec lui dans son premier voyage en Russie, prologue du second, qui provoqua, de sa part, les commentaires diplomatiques que l'on connaît. . Au cours du premier voyage, Daladier joua le double rôle de confident et de modérateur et c'est peut-être grâce à lui que furent évités cette fois certaines exagérations que l'on ne rencontre pas, d'ailleurs, dans le livre calme et modéré qu'il écrivit à son retour de Russie. Nous retrouvons encore la signature de Daladier, à côté de celle d'Herriot, dans cet ouvrage : la Politique Républicaine, qui servit de charte au cartel naissant. Le député du Vaucluse s'y était chargé de la partie militaire. Ainsi le jeune député se préparait à devenir ministre en se parisianisant, en se laissant entraîner dans ces restaurants officiels et ' ces cabarets de nuit officieux où s'établissent les réputations et où se complètent les initiations. Il s'habilla mieux et fixa son aspect extérieur en vue des photographes futurs. Malgré ces concessions, les vieux parlementaires le trouvaient toujours trop intransigeant, trop rebelle à certaines compromissions, trop honnête en un mot. Il faisait un peu peur, mais n'en décrocha pas moins son premier portefeuille très jeune, comme il avait mérité très jeune son certificat d'études. Ce fut Herriot qui lui octroya ce premier maroquin, un de ces ministères dont personne ne veut : celui des Colonies. Le zèle du jeune ministre se manifesta foudroyant comme celui du tout néophyte. Il prétendait réformer de fond en comble la routine de la rue Oudinot, améliorer, comme le doit un enfant du peuplé, le sort des indigènes, les faire participer même à l'administration de leurs pays, etc. Entre temps, il s'était marié très bien et fort richement avec la charmante fille d'un propriétaire de vin pharmaceutique et ainsi assurait définitivement sa situation et augmentait son influence. Malgré tout, les vieilles barbes radicales hochaient la tête : — Dala ? disaient-ils, oui, il faut compter avec lui, mais il manque de souplesse. Ces réserves étaient en réalité un hommage rendu à la solidité de ses convictions et à son mépris de « la combine ». Convaincu il l'était, puisque à peine en possession de son portefeuille de l'Instruction publique, il s'efforce de faire aboutir ce grand projet de 1 école unique, qui est une des pierres angulaires de l'édifice radical-socialiste. Mais il n'eut pas le temps de pousser bien loin cette grande réforme, car, quelques semaines plus tard, nous le trouvons ministre de la Guerre. Pas plus à la Guerre qu'aux Colonies ou à l'Instruction publique, M. Daladier n'eut le temps de faire du mal, disent ses adversaires, il succomba avec le Cartel qui l'avait apporté et, moins habile ou plus « barre de fer » qu Herriot, il n'entra pas dans le ministère Poincaré. Que lui restait-il à faire ? De l'opposition. Il n y manqua pas et cela le mena à la présidence du comité de la rue de Valois. Daladier devait monter plus haut encore puisque, continuant à collectionner les portefeuilles, du plus petit au plus grand, nous le voyons maintenant au sommet de l'échelle, c'est-à-dire premier ministre. Aussi, dans le monde parlementaire, comme dans le public, Daladier s'est-il acquis la réputation d'un homme d'Etat de premier plan. A Paris, il habite avenue des Champs-Elysées un fort bel appartement. Toujours prophète en son pays, il peut continuer à aller passer fidèlement ses vacances dans sa maison de famille à Carpentras ; il y fait de plus en plus figure de grand homme. Pourquoi ? Parce que le petit Tatard est devenu premier ministre ? — Nôn? Parce qu'il s'est engagé à rétablir les finances ? — Pas davantage, mais parce qu'il a conservé l'accent. Et cela c'est une chose qu'on n'oublie pas en Vaucluse! tiusinii DIMANCHE-ILLUSTRÉ iwiniiiiimiiiiiiitiiii LA iiiiiMiiiitiiiiiiiiriiiiniiiiiii SUITE: AU ■HIIIIIIHIHI IIIIIII 6 ■■■■•■■■■■■■■■■n IIIIIINIIIINIII PROCHAIN HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIIIIIIIIIMIIII LE 22 OCTOBRE 1933 niiiiiii NUMERO ... <Uu ^lîlinistre a été Grand Roman d'aventure/ Par CLAUJDE NOSSON modernes directeur de l'Actualité dont beaucoup enviaient la chance et l'éclatant succès, avait traversé des heures bien douloureuses. On savait qu'il appartenait à cette grande famille limousine des Regnault-Chevry, l'une des plus puissantes et des plus anciennes parmi les grands industriels porcelainiers de Limoges. On savait qu'il avait trouvé le bonheur et la fortune dans son berceau. On n'ignorait point qu'après de brillantes études il était, à vingt ans, entré premier à Polytechnique. Les journaux locaux du temps avaient consacré des colonnes aux fêtes de sori mariage avec sa ravissante cousine Huguette Laboicerre. Mais bien peu se souvenaient encore de l'effroyable catastrophe qui avait bouleversé la vie rayonnante jusqu'alors du jeune ingénieur. Envoyé par son père en ExtrêmeOrient pour étudier sur place les jrocédés de fabrication de porceaine au Japon et en Chine, il s'était embarqué joyeux avec sa jeune femme et ses deux enfants. Au bout de quelques mois d'un travail fructueux, le jeune ménage quittant le Japon pour la Chine, avait poursuivi son voyage d'étude et venait d'arriver à Nankin lorsque se produisit le terrible incendie qui détruisit la moitié du quartier européen et fit des centaines de victimes. L'un des premiers, l'hôtel qu'habitaient les Regnault-Chevry s'était effondré dans les flammes : il était onze heures du soir, l'ingénieur assistait à l'autre bout de la ville à un banquet officiel ; dès la première nouvelle du sinistre il était accouru pour voir sous ses yeux s'abîmer dans les flammes tout son bonheur. Il fallut deux jours pour retrouver les victimes dans les décombres encore fumants — deux jours, deux siècles — après lesquels il parvint, grâce à l'alliance, à identifier le cadavre à demi-carbonisé de sa femme, elle serrait dans ses bras un corps d'enfant méconnaissable. Seul l'aîné, un garçonnet, avait pu, par miracle être arraché au désastre. Mais l'ébranlement avait été tel que, pendant des mois, on craignit pour sa vie. On craignit aussi pour la raison du père. Durant trois ans, il erra de pays en pays, fuyant les lieux témoins de son bonheur détruit, se fuyant lui-même, ne pouvant supporter que son fils et sa mère accourue E Î — Pas le moins du monde. S'il près de lui. Peu à peu cependant, vous, que c'est sérieux ? Ce n est est chez lui et me réponds tranquilson énerqie naturelle reprit le des- pas un bourrage de crâne ? — De lui à moi ? Oh ! non... 11 lement, c'est bien, je m'excuserai sus, il s'occupa de l'éducation de en alléguant une erreur de numéro. l'enfant, puis par un prodige d'in- était sincère et sérieux. — C'est que, voyez-vous, je les A cette heure les domestiques sont géniosité maternelle, Mme Regnault-Chevry, comprenant que ai un peu secoués, hier, tous ces couchés et une voix d'homme ne jamais il ne reprendrait sa place petits qui ne m'apportaient que pourra être que la sienne. — Oui... Après ? dans les usines, arriva à l'intéresser des... à des questions politiques, sociales, — Monsieur, ce que Givrine m'a — Et s'il n'y est pas, si perd'ordre général. Elle eut la pre- dit je le crois, et à lui non plus on sonne ne répond, c'est qu'il est remière l'idée d'une orientation de n'a pas bourré le crâne ; mais peut- tourné au ministère du Commerce. vie toute nouvelle. Depuis la ca- être le ministre est-il rentré et ne Indication... si ce n'est preuve. tastrophe il avait laissé,à ses frè- tient-il pas du tout à ce que Vous permettez ? Il saisit le récepteur, appela un s'ébruite l'aventure... res la direction des fabriques. Libre, riche, il se décida, sous ■ — Alors ? vous avez une idée ? numéro... Presqu'aussitôt on lui répondit, — Alors, si vous permettez, je l'impulsion maternelle, à fonder et l'œil animé, faisant de la main l'Actualité et bientôt y puisa un vais m'en assurer. un signe au directeur, il engagea — Comment ? regain d'intérêt et d'énergie. la conversation. ;— Je vais téléphoner. Il y avait quinze ans de cela. — Pardon de vous déranger à -— Pas au Commerce. Ni à la Nerveux, impatient, autoritaire parfois, il corrigeait ses défauts préfecture de police... Vous m'avez cette heure indue... excusez-moi, madame. C'est à monsieur Dambri par des dons rares qui lui atta- dit vous-même... — Oh ! non, répliqua Marc Lan- que je voudrais parler. Ah ! il n'est chaient ses collaborateurs. Il était exigeant, mais juste. Sa brusquerie drieux en feuilletant déjà l'an- pas chez lui ?... Oh ! non. madame, se rachetait par des attentions, des nuaire... A M. Dambri, tout sim- je n'ai rien de fâcheux... Mais non, madame, aucun malheur, je vous délicatesses imprévues qui lui ga- plement. — Mais il ne vous dira rien ! assure... Mon nom ? Mon nom ne qnaient les cœurs. Surtout, il avait vous dira rien, c'est de la part de... su créer une atmosphère d'ardeur Vous le connaissez ? ^ Brusquement il racet de cohésion ex^m"mm^mm crocha le récepteur. ceptionnelles dans — Là, nous en sason équipe. RÉSUMÉ DU PREMIER CHAPITRE vons assez, n'est-ce Il le sentait bien ce soir d'automne N jeune reporter du jour- de Dambri. Il ne le trouve pas? Cette absence de M. Dambri, cette inalors , que dans le canal l'Actualité, Pol Cii- pas à la brasserie du Quarbinet de Landrieux, vrine, en quête d'un arti- tier latin où ils se rencon- quiétude de sa femme. il attendait le retour de sensationnel, rencontre trent ordinairement. Il erre On pourrait sinon ande Pol Givrine : de- dans Paris son ami Jacques irrésolu lorsque soudain il noncer la chose, du bout devant lui, le Ecortey. Ce dernier est se- croit, dans un éblouisse- moins l'amorcer par une petite note sibylsecrétaire et le met- crétaire d'un député, ment, apercevoir enfin son line... teur en pages atten- M. ami descendant d'un autoDambri, rapporteur du — Très bien, Landaient une décision : budget, et dont la sœur a bus. II s'élance à sa pourdrieux. Bâclez-moi le — Alors, monsuite, mais Jacques, qui semépousé le ministre du Cornsieur le directeur, papier! Quatre lignes, ble très pressé, n'entend rien à ajouter à la merce, M. Jardevin. Et pas ses appels. Au même ça suffit. voici que Jacques Ecortey Le metteur en pages Dernière Heure? Si il a l'étrange iml'on attend encore, annonce à Pol Givrine aba- instant, reparaissait inexopression d'être suivi, puis sourdi qu'au cours d'une rénous manquerons ■ • le' rable comme la penentouré par plusieurs homdépart pour la pro- ception au ministère du mes inquiétants. Hallucina- dule. Corhmerce, le ministre jarvince. — Une heure et Sans répondre, le devin a brusquement dis- tion ou réalité ? Jacques ne quart, monsieur. Le sait. Il a la sensation de paru. Le journaliste alerte bon à tirer, s'il vous directeur d'un geste de tête consulta le chef des informations de s'éveiller d'un bizarre et plaît? douloureux cauchemar. Tout l'Actualité, puis vient, le Marc Landrieux. — Je vous le donne. — Je ne sais que soir, se mettre en faction à coup il butte contre quel- Supprimez quatre lique chose. C'est le corps puis que vous répé- devant le ministère du gnes où vous voudrez, Commerce. Après une lon- d'une jeune femme inconter... mais il me faut quatre —- Oui,.. Alors at- gue station nocturne, il nue, évanouie et bâillonnée. lignes en première tendons encore cinq aperçoit deux hommes qui Autour d'eux c'est, brus- page. Landrieux vous minutes. Au quart sortent furtivement du mi- quement, le noir, la solitude, les portera. vous viendrez pren- nistère. Dans l'un d'eux il le silence. A grands efforts, — Encore du redre le bon à tirer. reconnaît le député Dam- Pol réussit à ranimer la tard! murmura le vieil blessée qui lui dit avoir été bri. Pol suppose que le déemployé. On pourra encore arriver à temps aux puté est venu voir sa sœur, attaquée par plusieurs indi_ Comme il allait sorMme Jardevin. Pour toutes vidus. Ils lui ont volé son gares. tir, il fut presque renDès que le metteur sortes de raisons, cepen- sac contenant des documents versé par Pol Givrine en pages fut sorti, dant, cette visite nocturne très précieux. Il emmène la qui arrivait en couM- Regnault-Chevry lui paraît insolite. II sup- jeune femme au commissa- rant. se tourna, l'air in- pose que Jacques Ecortey riat pour la déposition, et — Ah! monsieur! quiet, vers le secré- pourra lui donner quelques la quitte ensuite, pénétré commença-t-il... par la beauté et le charme éclaircissements, et se lance taire. Mais, voyant le di— Vous croyez, à la poursuite du secrétaire de l'inconnue. recteur, il s'arrêta net. U ■— Parlez donc, dit M. Regnault. D'où venez-vous si tard ? Savez-vous quelque chose de plus ? — Oui... Non... balbutia le jeune reporter. Je ne sais plus... — Qu'est-ce que vous ne savez plus ? Si le ministre est toujours perdu ? Pol Givrine se tourna vers le secrétaire de rédaction. >— Vous savez ce que je vous ai dit, monsieur Landrieux, ce que je vous ai téléphoné ? C'est vrai... Je crois bien que c'est vrai... Mais depuis tout à l'heure je me demande si je ne suis pas fou... — Fou? Quelle idée? Pourquoi? — Si je vous disais ce que j'ai vu... ce que j'ai cru voir... — Et quoi donc, bon Dieu ? — Monsieur, on attend le bon à tirer, supplia le metteur en page... et les quatre lignes. On les lui donna enfin et il se retira hâtivement. Pol Givrine s'était laissé tomber sur une chaise, si visiblement épuisé que le patron ne songea pas à s'en offusquer. On lui accorda même quelques instants pour se remettre, et, après avoir consulté d'un regard son chef, ce fut Marc Landrieux qui tâcha d'obtenir quelques explications. — Allons, mon vieux, calmezvous. Oui, c'est vrai, ce que vous m'avez dit ; c'est vrai que M. Dambri est au ministère du Commerce. On ne l'y a pas appelé pour rien. Pourquoi donc doutez-vous à présent de ce dont vous étiez sûr il y a deux heures ? _— C'est de moi que je doute, gémit le reporter. E d'un trait, il raconta tout, son attente au café, sa poursuite de Jacques Ecortey, la place du Panthéon déserte et blanche au clair de lune, soudain remplie, grouillante d'hommes gris surgis du sol ou tombés du ciel, la nuit subitement épaissie, le cri de détresse, la jeune fille relevée à terre et l'évanouissement instantané de cette foule étrange et fugitive... — Ah ! vous ne me croyez pas 1 t s'écria-t-il tout à coup avec désespoir, car il avait surpris le regard gu'échangeaint M. Regnault et Marc Landrieux. Vous ne me croyez pas... et pourtant je les ai vus, je les ai touchés, je les ai sentis autour de moi, leur souffle a passé sur mon visage... — Calmez-vous, calmez - vous, fit amicalement le secrétaire de ré» T LE 22 OCTOBRE 1933 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiii 7 ■■■■■■■•■■■■■■•■■■uiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiuiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiuii Ce rival jalousé par M. Mantelin croyez qu'on peut Inviter quarante daction en lui tapant 1 épaule. Mais ■— Ça, qu'est-ce que c'est ? si, on vous croit... Seulement vous — Demandez-le demain au pro- rapportait les dépêches de l'Havas personnes, les faire poirotter pensur les gros dirigeables signalés à dant deux heures et, par-dessus le conviendrez que tout cela est bien fesseur des Langues orientales. extraordinaire... — Ne pensez-vous pas qu'il y Nancy et Châlons, mais ne faisait marché, leur demander le secret... pr4 A moins que... que je diva- a peut-être un rapport entre tous aucune allusion au ministre du — Et les domestiques donc ! gue... acheva Pol Givrine avec une ces faits détachés ? demanda timi- Commerce. Le jeune homme en fut Hier soir, motus, c'est entendu, mais ce matin ! D'ici deux heures anxieuse humilité. Je me le suis dement Pol Givrine, oublié depuis un peu soulagé. demandé. l'arrivée de Mantelin. Après avoir pris un café-crème tout Paris connaîtra la mystérieuse Des gouttes de sueur perlaient —• Il a raison, il a probablement et un croissant dans le premier bis- disparition du ministre du Comà son front. Il tira son mouchoir raison, approuva pensivement le trot venu, il se dirigea vers la rive merce. Même si on impose le side la poche de son veston, et s'ar- directeur... un rapport... mais le- gauche. Il irait d'abord faire un lence aux journaux. rêta la main en l'air. Avec le mou- quel ? En parlant, ils avaient un peu tour devant le ministère, puis, s'il choir il tenait une large bande de n'apprenait rien, il irait au Champ- élevé la voix, des passants se resoie noire bizarrement brodée de de-Mars guetter Jacques Ecortey tournaient. Un agent s'approcha rouge et de jaune. lorsque celui-ci sortirait de chez d'eux : — Non, dit-il, non, je ne diva— Circulez, messieurs, circuM. Dambri. guais pas. Voici le bâillon dont j'ai Ayant ainsi établi son plan de lez... délivré cette femme qui, elle aussi, OL GIVRINE était si fatigué, si bataille, le jeune homme descendit D'un même geste, tous trois a vu... troublé aussi que lorsque vers allègrement la rue de Richelieu, cherchèrent leurs, cartes de journaLes deux hommes étendirent la les deux heures il se retrouva traversa la place du Palais-Royal listes. main à la fois. dans la chambre d'un modeste hô- et, coupant en biais les Tuileries, — Oui, c'est bien, fit l'agent ra— Donnez ! commanda M. Re- tel de la rue de Richelieu, où depuis s'engagea sur le pont Royal et la douci, mais circulez tout de même. gnault. Singulier bâillon avec ces son arrivée à. Paris il avait élu do- rue du Bac. Là, il demanda dans — On ne peut pas entrer ? Vraibroderies qui ressemblent fort à des micile, il n'eut pas le courage de un kiosque la seconde édition de ment ? caractères chinois, turcs ou arabes. se dévêtir et se jeta tout habillé l'Actualité et apprit qu'on n'en -— Entrez si vous voulez. — Arabes... non, fit Marc, qui sur son^ lit. Il était bien décidé avait point distribué encore. — Moi, j'ai été prestement éconconnaissait un peu cette langue... d'ailleurs à ne s'accorder que quel— C'est ma faute, pensa-t-il, le duit par le concierge, dit le reporJe ne crois pas. ques heures de repos et à se trouter du Métro. Essayez si le cœur — Bizarre, très bizarre, reprit le ver dès avant huit heures rue Gay- patron doit être furieux ! Etait-ce une illusion ou l'effet vous en dit. directeur. Et cette femme, dites- Lussac pour saisir au saut du lit Un coup de trompe les fit se rede ses remords ? Il lui sembla que vous, était bâillonnée avec ça ? son ami Jacques Ecortey et en la très calme et terne rue de Gre- tourner et une auto entra à toute Givrine fit un signe affirmatif. tirer, sur la disparition du ministre, nelle présentait ce matin une ani- allure dans la cour du ministère. — Laissez-le moi, voulez-vous? tous les renseignements possibles. mation peu accoutumée. Des agents Les agents avaient salué, reconDemain Mantelin le portera à son Les événements de la place du se promenaient devant le ministère naissant leur grand chef. ami des Langues orientales. Panthéon qui avaient un moment —■ Bfôu-ou-ou, fit le reporter du Comme s'il répondait à l'appel absorbé toutes ses facultés, reve- du Commerce. Coup sur coup, il en de son nom, un coup léger se fit naient déjà au second plan, et c'est vit sortir deux cyclistes et il Journal de Minuit, on dirait que ça entendre, et Mantelin, le bougon en pensant à M. Jardevin et à fronça le sourcil en reconnaissant se corse... Avec lé préfet de police, un et fidèle Mantelin, le vieux cama- l'édition spéciale dont il devait sur le trottoir en face le réporter rade de M. Regnault-Chevry, parut faire les frais que le jeune reporter du Métro qui, flânant aux moroses homme descendait aussi de la voidevantures d'un épicier, était trop ture : c'était le député Dambri. sur le seuil. s'endormit profondément. visiblement là en observation.— Inutile d'aller attendre Ecor— Vous êtes encore ici, patron ? Lorsqu'il se réveilla, il faisait — Tiens, comme ça se trouve ! tey avenue Floquet, murmura Pol fit-il avec une affectueuse familia- grand jour dans sa petite chambre rité. Vous avez les dernières com- qui n'était pourtant particulière- fit ce malencontreux collègue en Givrine, et faisant un vague geste munications de la Tour Eiffel? Je ment claire, son unique fenêtre abordant Paul Givrine, quelle d'adieu à ses camarades, il se mit les ai prises. donnant sur une cour. Pol Givrine bonne fortune vous amène dans ces vivement en route pour la rue GayLussac, quoique sans grand espoir « De Nancy : Deux énormes di- avait fait des rêves si touffus et si parages ? — Et quelle bonne fortune me d'y trouver son ami. rigeables, plus grands que le Graf- fantastiques, où des jeunes filles Zeppelin, ont survolé la ville dans aux joues marbrées et boursouflées fait-elle vous y rencontrer ? riposta la soirée. Ils étaient à 800 mètres à étaient pêchées à la ligne par des Pol Givrine. Ils se regardaient l'œil narquois, peine au-dessus du sol et se diri- ministres ricanants, du sommet de geaient de l'est à l'ouest ». la Tour Eiffel, qu'il fallut quelques le sourire ambigu. Et encore : « Des environs de minutes pour se ressaisir et mettre — Nous parlons comme à l'AcaChâlons, on signale le passage de la situation au point. démie, dit le reporter du Métro, OL GIVRINE fut agréablement singuliers vaisseaux de l'air, énorEn y réfléchissant, de tous les en éclatant de rire. surpris lorsque la concierge mes, à peu près incolores et dont événements de la veille, seule la — Beau temps, n'est-ce pas ? qu'il n'avait pas trouvée dans il a été impossible, quoiqu'ils vo- disparition du ministre du Com- reprit celui de l Actualité. Et quoi sa loge, vint en personne lui ouvrir lassent à une faible hauteur, de dis- merce méritait vraiment de retenir de neuf ? la porte du charmant petit appartetinguer la nationalité. » — Rien... C'est à vous que je ment que Jacques Ecortey occul'attention : çà, c'était quelque Et enfin : « De Meaux : d'énor- chose de positif et qu'il allait lui- le demande... L'Actualité de ce ma- pait au quatrième étage du 3 bis mes nuages gris ont subitement, même pouvoir contrôler ; le reste, tin annonçait des nouvelles sensa- de la rue Gay-Lussac. vers vingt-deux heures, obscurci la rêve ou réalité ? il ne le saurait ja- tionnelles, faisant pressentir des — Vous pouvez entrer, dit-elle nuit claire. Ils avaient une forme mais. Il y avait bien la femme... événements mystérieuxd'un ton protecteur, mais il faudra arrondie et délimitée, comme cou- Mais qu'était-ellc devenue ? La reLa conversation eut pu continuer le laisser tranquille : il n'était pas plés. Ils allaient lentement, de l'est trouverait-il jamais ? Il maudissait longtemps sur ce ton, chacun des bien ce matin quand je lui ai à l'ouest. la sotte discrétion qui l'avait em- jeunes gens se dérobant et se dé- monté son courrier. Je lui ai dit de — Qu'est-ce que ça signifie, pêché de lui demander son nom. fendant, si un troisième larron se recoucher. Il avait une figure !... dites ? ça me paraît louche," moi, — Ce n'est pas tout ça, dit-il en n'était survenu, le reporter du Je lui ai fait du tilleul, je lui ai ces ballons, ces nuages... Peut-être se jetant à bas de son lit. Quelle Journal de minuit qui, lui, ne tenta donné un cachet d'aspirine (j'en ai aussi n'est-ce rien ? Mais si on heure est-il ? aucune finasserie,. toujours pour mes rhumatismes) avait pu les signaler en dernière — Eh bien, sait-on quelque car il avait des douleurs, monsieur, Sa consternation fut grande lorsheure... chose ? demanda-t-il en tapant des des douleurs dans les côtes, c'est — Trop tard, on tourne, fit la- qu'il consulta sa montre. Elle mar- deux mains les épaules de ses ca- mauvais ça, je le sais bien... Enfin, quait dix heures ! coniquement le patron. Il eut contre lui-même un juron marades. C'est drôle, hein, cette ça va mieux, conclut la brave — Alors, malheureux, nous arescapade ? Il n'est pas toujours re- femme, voyant que le jeune homme de colère riverons bons derniers. — Imbécile ! Si c'est comme ça venu? A la - — Vous en faites pas, mon préfecture de vieux, nous avons autre chose ; que tu fais ton métier de reporter ! police, on ne allez, quatre petites lignes qui fe- Où prendre Jacques, à présent ? veut rien Idiot, triple idiot que je suis. ront partir notre seconde édition. Tout en monologuant ainsi, il dire. Et je — Une seconde édition ? interfaisait rageusement ses ablutions pense qu'ici.. roqea Mancelin... pour les dirigeaet à grands coups de brosse domp- — On ne bles ? tait ses cheveux rebelles, comme laisse pas en—t Bien mieux, mon cher, dit le avoua le directeur avec un secret triomphe. s'ils pouvaient transmettre la cor- trer, reporter du Puis se penchant sur le vieux rection à son cerveau. — Pas même la peine de se dé- Méfro.* journaliste, il murmura, un doigt pêcher, pensa-t-il tout à coup, en ■— Mais comaux lèvres : — Le ministre du Commerce a se laissant tomber sur une chaise. ment savezété enlevé. Mais jusqu'à neuf heu- Que faire ? Où aller '/ Si c'est par v o u s? comPol res, motus. Et puis, il v a ça .., d'autres journaux que je dois ap- mença aiouta-t-il en lui ten- prendre les nouvelles maintenant ! Givrine. Pourtant il descendit et demanda — Ah! mon dant la soie aux brodevieux, si vous le Métro. ries cabalistiques. il P m P DIMANCHE-ILLUSTRÉ munit* l'écoutait avec impatience ; il m'a même demandé son chocolat. Vous pouvez bien aller le voir, mais il faut pas le faire lever... ça non, une bonne journée tranquille. C'est tout ce qu'il lui faut, je le lui... — C'est bon, c'est bon, dit le reporter, en l'écartant résolument. Je verrai bien. - Et fuyant la trop maternelle concierge qui le poursuivait de son plumeau et de ses recommandations, il entra chez son ami. — Eh bien, Jacques, ça ne va donc pas ? tu es malade ? m'a dit ta concierge. -— Mais non, un peu de courbature, voilà tout. Jacques Lcortey se redressa dans son lit et tendit la main au reporter. — Où as-tu attrapé ça ? tu allais bien hier... je t'ai même... — Oui, interrompit Jacques, ce n'est rien, je te dis... pas la peine d'en parler. Passe-moi mon déjeuner, veux-tu ? Mon député m'a donné campo ce matin. Alors je me repose, voilà tout. Et toi? quoi ce neuf? Il était visible qu'il ne voulait pas parler de son malaise. Aussi, Pol Givrine n'insista pas. Entre amis, même intimes, la discrétion est requise. Pol aimait Jacques d'un sentiment nuancé de respect et de reconnaissance et cela pour bien des raisons, dont la différence d'âge, les quelques années qui les séparaient n'était pas la principale. Angevins tous les deux et nés dans la même rue, 'ils n'appartenaient pas au même milieu social. Pendant des années ils s'étaient journellement croisés sur les trottoirs sans s'adresser la parole, sans même savoir leurs noms. Pol, il s'appelait alors Paùl tout simplement, jouant aux entours de la modeste librairie paternelle ; Jacques, fils aîné du grand avocat Ecortey, allant déjà au collège avec ses jeunes frère». Mais les pères se connaissaient. L'avocat était un fidèle client du libraire, r.vec lequel, lorsqu'il n'était pas trop pressé, il causait volontiers. M. Givrine était intelligent et instruit ; il se consacrait même un peu trop à sa culture personnelle au détriment de son commerce et prêtait trop aisément ses livres aux étudiants à bourse plate qui négligeaient de les lui payer. Il était une personnalité et l'avocat préférait sa société à celle de bien des gens du monde. Quand la guerre éclata, un même ardent patriotisme transforma en véritable amitié ce qui n'avait été jusque là que sympathie entre les deux hommes. CLAUDE NISSON. (Illustrations de G. DUTRIAC. ) (A suivre. ) « Oui. interrompit Jacques, ce n'est rien, je te dis... pas la peine d'en parler. Passe-moi mon déjeuner, veux-tu? Mon député m'a donné campo ce ttiatin : iniMiM DIMANCHE-ILLUSTRE ttiiiiiiiiiiiii>iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniii 8 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiininiiiHiiiiniiiiiiinMtii ■• P O \J PAR BRANNER DLC\Dtr\E.HT, \ Vtf JE_U E»tE.r4 qARDEo. vos i APPRÊC\Af\OHS WL\)\.. POUR VOVJS.CADDlr:, QUE. JA\ ATTEJHT CE. TROU E.M VJHE. He.V3RE.EJf qUARTl* H'E*>f-CE. PMJ l*»v. ,HE.U'.V-, ALORS WO\)b T AW. 5APR\ST, ri ...Vou-M r\K FE.rmE. QUI ArXRNE. / LA-BAS mi 1 EALE. VA lYATTRAP.tR!*. A\JUE.U DE.TRE. A BURE.M),E-LLE. VA ^ m-TRovVE-R L^ ^ ÎÏEHTRA\NLR POUR p^noH Ctt^PuMrtAT DE. QoLF !!!..-. M/MS CE. rAE. £^RA bORE-nLrAT PAS PARCE:. QUE- vous CoDyright par Dirr.anche-Illu$trê, Chicagu Tribune^ " ^'emP*oyez 'ue *e WflwWe à lustrer L j S E N F .A N T S PAR ALAIN «•«•«•■mmiiHMiiiiiiiuiiiii ■■■■iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii g W'»»IIHIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII DIMANCHE-ILLUSTRÉ nniw SAINT'QGAN C'EST VOUS,MiNiS-VARTHUR, ÎLFAUVjg TRE^QU'EST-CE UEM FINIR AVEC QUE C'EST OUE CET-\2,Gr ET PUCETE TENUE E>T£AOR^Di NA » CETTE BOMBE ÉCLATERA SUR LEUR PASSAGE QUAND>LS ARRiVERoMT SUR L£ puAl P'ÊK' 8ARQUEMENT (..voici! MON PLAN.,. JL.S POSENT PARTIR AUJOURD'HUI POUR NÉ GO CiER UN EMPRUNT À L'ÉTRAN&ER,,. LA CHÉE BOMBE SERA PAR UN FIL À ATTA UNE ^7 ^ U £ , sous LA- QUELLE J ,'AUTO DE 1\<3 ET PUCE DEVRA PASSER 'POUR Ëvi TER PES PAVÉS PLACES HABILEMENT... _ O) -.À DRoi TE J ET BAMBIN QUI S'AMUSEû^ACE A COSTUME : EN PANTIN/JELVAisJ DE CE PAS EXÉCUTER/ A GAUCHE.,. PAR UN- • MON, MON PROJET^ INOÉ Ni EUX MECANISME? :JE POURRA» DE LOIN,COU PEfc LE MOMENT LU, ET... ADiEU, *MG ET PUCE ' | PRis POUR UN CHARMANT... Copyright par Dimanche-Illustré, pour l'entretien des meubles vernis oulaqués «wïr "LION NOIR^^^^^^^^^^^^^W aicniiu DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiii IIIIIIIIIIIMIHIHIIIIIIIHNI mm miuMimtiini LE iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniimmiiiiiiimniiii 10 22 OCTOBRE 1933 muni» Quelles étaient les principales mesures de Sur quel emplacement fut édifiée la Bourse du commerce ? longueur utilisées dans la Grèce antique ? A Bourse du commerce, anciennement Halle ES mesures étaient pour la plupart des aux blés, occupe l'emplacement du vaste fractions de certaines mesures itinéraires hôtel de Nesles, dont les cours et les jardina rapportées à la longueur du degré du méridien. Le système grec avait pour base le s'étendaient jusqu'à l'église Saint-Eu3tache, Stade olympique qui vaut 1/600" du degré ou et qui, au xiir* siècle, était la propriété des 185 mètres 1986 ; venaient ensuite le phlêtre, seigneurs de Nesles. Lorsque Catherine de Médicis, à laquelle on, qui valait l/6e de stade ou 30 mètres 8664 ; le hamma ou 1/10" de stade, le décapode ou avait prédit que le voisinage de Saint-Germain-l'Auxerrois lui serait fatal, décida de 1/60" de stade. On avait encore la palestre (0 m. 077), le dactyle (o m. 019), la coudée quitter son château des Tuileries encore inaQuelles sont les principales associations En quoi consiste Texamen renforcé pour (0 m. 463). Mais ces mesures étaient loin de chevé, elle choisit pour demeure l'ancien hôtel être admis dans la classe de cinquième populaires donnant des cours du soir l'unification puisqu'on distinguait encore les des seigneurs" de Nesles qu'elle fit démolir des lycées ? systèmes pythique, ou delphin et philetérien. pour faire construire à la place un palais publics et gratuits ? splendide. Ce palais, après avoir plusieurs ES élèves qui n'ont pas été reçus à l'examen qui en différaient très sensiblement. ES principales associations populaires donfois changé de propriétaires fut démoli en des bourses deuxième série ou qui ne peunant des cours publics et gratuits sont : partie, et, en 1749, Louis XV acheta' le terrain <S\ <î> <S> L'Association philotechnique, 47, rue Saint- vent justifier avoir obtenu dans la classe de pour y faire édifier la Halle aux blés, ausixième, dans l'ensemble des compositions de e André-des-Arts (6 ) ; :ourd'hui Bourse du commerce. L'Association polytechnique, 28, rue Ser- français, latin, mathémathiques, langues vi- Exlste-t-il une loi permettant à une Française qui épouse un étranger en France, vantes, une moyenne de notes égale ou supépente (6") ; -, L'Association philomathique, 38, rue de la rieure â 40, doivent subir un examen rende conserver la nationalité française ? forcé qui comportera : Verrerie (4') ; ui, aux termes du paragraphe 8 de la loi Comment on peut nettoyer des marbres 1° Un exercice de français commun aux L'Association polymathique, 28, rue Serde cheminées ? 10 août 1927 sur la nationalité, la Frane sections A et B. ; pente (6 ) ; çaise qui épouse en France un étranger . 2° Une épreuve d'arithmétique ; Les cours du Grand-Orient de France N fait dissoudre, dans un peu d'eau bouil3° Un exercice de latin pour la section A., conserve la nationalité française à.., moins lante : 16, rue Cadet (9e) ; qu'elle ne déclare expressément vouloir acun exercice de langue vivante pour la secLe Cercle populaire de l'Enseignement laï. Potasse d'Amérique, 10 g. ; savon noir, 20 g. quérir, en conformité des dispositions de la tion B. ; que, 28, rue Serpente (6e) ; On laisse refroidir'et on ajoute : 4° Un examen oral portant sur les autres loi nationale du mari, la nationalité de ce La Société d'Enseignement moderne, 64, rue Blanc d'Espagne, 20 g. — matières du programme de sixième pour les- dernier. On brosse le marbre avec cette pâte. On du Rocher (8e) : La Société d'Enseignement technique et quelles ils n'ont nas obtenu la moyenne de 10. laisse sécher un quart d'heure. On lave à Seront admis â passer en cinquième classe l'eau de savon et on rince. générale, 42, rue Dussoubs (2e) ; L'Union Française de la jeunesse, 157 bou- les élèves ayant obtenu pour l'ensemble des Ce que l'on appelle un cristalloïde ? Pour rédonner du brillant au marbre, on e épreuves écrites et orales la moyenne 10. levard Saint-Germain (7 ) ; N cristalloïde est un corps que l'on peut l'encaustiquera à la cire blanche, ou bien on La Société de lecture et de récitation, 187, Toutefois une note inférieure à 5 en français le frottera avec un morceau de velours hudissoudre dans l'eau, qui donne avec l'eau ou une note 0 dans n'Importe quelle matière de vraies rue Marcadet (18e). solutions, pouvant conduire l'électri- mecté de quelques gouttes de pétrole. est éliminatoire. Les élèves ajournés en juil- cité ; c'est ce que l'on nomme un électrolyte. <§> <î> let peuvent se représenter en octobre. La <$><$><$> Cette propriété est liée à la façon dont le commission d'examen est composée des proD'où vient le nom de « Petits-Pères » donné fesseurs de cinquième et de sixième auxquels cristalloïde se désagrège en quelque sorte dan3 Comment aviver le mordant d'une lime peut être adjoint un professeur des classes l'eau. à une place et une rue de Paris ? émoussée ? Les sels sont des électrolytes. Supposons du de lettres. chlorure de sodium, sel ordinaire, dissous dans A place des Petits-Pères, sur laquelle est IEN nettoyer la lime à l'aide d'une brossa l'eau ; il nie se décompose pas en un atome de située l'Eglise Notre-Dame des Victoires, ■«>$><$> très dure avec eau chaude et potasse. La sodium et un atome de chlorure. Mais chadoit son nom à ce qu'elle occupait l'emplaceplonger ensuite en le tenant avec une pince ment de la cour du couvent des religieux Au- Le montant des 'primes d'engagement ? que atome subit des modifications et devient, dans de l'acide nitrique dit « eau forte ». En et que l'on appelle un ion. gustins, dits Petits-Pères, à cause, suivant les la maintenant toujours à la pince pour éviter Un ion est un atome qui a perdu ou gagné ES primes sont les suivantes : uns, de la petitesse et de la pauvreté de leur certaines de ses particules très petites, apps- toute brûlure, essuyer la lime superficielleCorps de la Métropole : premier établissement à Paris, et suivant les ment sur un linge bien tendu de façon à ce autres à cause de Henri IV qui, ayant aperçu Engagement de dix-huit mois 100 » lées électrons. Un atome est électriquement qu'il ne subsiste de l'acide que dans les creux — deux ans 300 > neutre ; un ion ayant perdu ou gagné des de la lime. Laisser travailler cet acide penun jour, dans une antichambre du Louvre, les pères Mathieu et François, qui étaient de très — trois ans 800 > électrons possède une charge électrique active, dant deux heures environ. Laver finalement la petite taille, demanda en riant « quels étaient — quatre ans 1.400 » positive ou négative. C'est parce que les cris- lime à l'eau et à la brosse. Renouveler l'opé— cinq ans 2.000 » talloïdes se désagrègent en ions dans leurs so- ration successivement chaque face de la lime ces petits pères là ?» Et ce serait depuis ce moment que l'on aurait appelé « petits pèCorps du Maroc, du Levant et certains corps lutions que celles-ci conduisent l'électricité. qu'on laisse bien à plat après avoir débarres » les religieux de cet ordre. d'Algérie, Tunisie et de régions fortifiées : rassé soigneusement les autres de leur acide <S> <î> <$> en les essuyant avec un linge bien mou et Engagement de dix-huit mois 150 » — deux ans 400 i Depuis quand on fabrique des yeux arti- spongieux. — trois ans 1.000 sficiels ? — quatre ans 1.700 » 'ART de fabriquer des yeux artificiels — cinq ans 2.400 » remonte assez haut. On les fit en verre — Vous faite» <î> <S> d'abord, puis en émail. A la fin du XVIIE siècle, vos gâteaux vous» 1^ voyageur anglais Lister raconte qu'il alla Comment un propriétaire ayant consenti visiter l'atelier de « Hubins, le fabricant mêmes ?.. un bail pour trois, six ou neuf années, d'yeux de verre ». — J'en vis. dit-il, de pleins tiroirs de toutes enregistré pour trois ans seulement, 7- Oui... couleurs, de façon à appareiller n'importa peut-il, si le bail se poursuit, dégager quels yeux. Et vous les sa responsabilité vis-à-vis de PBnregisCet Hubins demeurait à Paris, rue Sainttrement, si le locataire omet de le faire Martin, et il avait pour concurrent un sieur réussissez?.. enregistrer pour une nouvelle période de Le Quin qui demeurait rue Dauphine. — Oui, toujours % trois ans ? <î> >3> E propriétaire dégagera sa responsabilité quand j'emploie en écrivant au receveur de l'enregistre- Quelle est la durée totale du service militaire ? la véritable ment pour l'aviser que le bail continue. A durée totale du service est de vingt-huit è <î> années, ainsi réparties : \CH£Z Service actif, un an ; disponibilité, trois Quel est le poids moyen des diverses sortes ans ; première réserve, seize ans ; deuxième de gibier commun ? iéserve, huit ans. ÉLAISSONS volontairement tous les petits <S> $> <î> oiseaux qu'il nous paraît d'ailleurs impossible et inacceptable de classer comme « gi- SI un titre de créance non enregistré est bier » et" commençons à la caille qui pèse de valable P 60 à 100 grammes. ui, car l'enregistrement n'ajoute rien à la La perdrix grise oscille entre 250 et 400 validité de la créance, mais lui confère grammes ; la perdrix rouge entre 300 et 550 grammes. (On en a vu peser jusqu'à plus de une date certaine. 600 grammes). Le faisan (coq) pesé 1.500 et <$> ■$> <5> 2.000 grammes, la faisane, de 1.200 à 1.800 grammes, la bécassine, 40 à 50 grammes, la Quel est Forlgine du personnage caricabécasse, 200 à 500 grammes, le canard sautural de John Bull qui incarne le peuple vage {multiples variétés), de 800 à 2.500 anglais ? grammes. Pour le gibier à poil, le lapin adulte atteint de 2 à 3 livres ; le lièvre, de 6 à 8 liE personnage de John Bull ou Jean le vres (la plus forte race, celle des lièvres dits Taureau, comparable à notre Jacques « allemands », va jusqu'à 12 livres). Le che- Bonhomme français, incarne l'obstination bien vreuil pèse de 20 à 60 livres, le cerf, de 60 à connue, lourde et massive qui caractérise le 150 kilos. Enfin, le sanglier moyen de nos peuple anglais. Ce personnage est la création contrées atteint 80 kilos. Mais les vieux soli- d'un pamphlétaire britannique, le docteur CHIMIQUE PUBL ELVINOEP taires de 150 à 200 kilos se rencontrent en- Arbuthnott, qui fût médecin de la reine Anne. core assez fréquemment. Son pamphlet fut écrit en 1712, mais ne connut la popularité que bien plus tard, en<î> $ <5> viron le temps du premier Empire ou de la ; d'où le costume traditionnel de Rien - sinon l'usage - Ce qu'il faut entendre par jours fériés, en Restauration John Bull se rapprochant de cette dernière ce qui concerne l'octroi de permissions époque à savoir le chapeau de soie évasé à 'Etui Tire-Ticket ne permet de distinguer aux jeunes gens accomplissant leur ser- boucle, la jaquette rouge, la culotte de peau pour les carnets d'autobus et de tramways blanche et les bottes molles à retroussis. un papier peint inalté- vice militaire ? Prix modiques (à partir de 3 francs) <3> <S> <S> fériés il faut entendre dans ce rable dun papier qui ne ARcasjours En vente dans toute* : les bonnes maisons de 1er janvier ; Pâques et lundi de Pâques ; Si un commerçant est en droit d'exercer l'est pas. Cependant vous la Le papeterie, maroquineFête de Jeanne d'Arc ; l'Ascen6ion ; ia Penun recours contre une personne insrie, articles de Paris, tecôte et le lundi de Pentecôte ; la Fête natallée postérieurement à lui dans le serez sûr d'acheter un tionale tabacs. ; l'Assomption ; la Toussaint ; la Fête même immeuble et exerçant le même la Victoire ; Noël. papier peint solide à la dePour Démonstration-vent»; les militaires israélites, les fêtes juives commerce ? Pâques, du Nouvel an et du Grand Pardon, en ville lumière, si vous avez la de N recours ne serait possible que si le comsont assimilées aux jours fériés. merçant nouveau locataire, se livrait à et au Palais Berlitz garantie de la marque des actes de concurrence déloyale caractérisés. 4> <$> <î> Une recours contre le propriétaire de l'imVENTE EN GROS ET DÉPÔT : Leroy. Gette marque rémeuble serait évidemment possible, s'il s'était Ce que sont les huîtres dites communépar une clause expresse insérée dans BUSTRAM, 198, Av. J.-Jaurès, Paris-19e putée ne compromet évi- ment « Pied-de-cheval » et pourquoi elles engagé le bail de son locataire, ou par un acte sépaTéléphone : NORD 74-89 antérieur à la location consentie au second demment pas sa réputa- ont à peu près disparu de nos marchés ? ré commerçant dans le cas où celui-ci n'aurait ES « Pieds-de-cheval » sont de très grosses tion en garantissant des huîtres plates dont les spécimens moyens pas tenu ses engagements. aisément de 10 à 12 centimètres de <$> <•> <î> papiers qui rie sont atteignent diamètre. On les appelle aussi parfois communément « huître de pêche, fleur de mer oupas réellement à huître de Cancale ». Lesdites bivalves ont été, Ce que sont les gardes-messiers ? ES gardes messiers ne sont autre chose que en effet, cultivées avec intensité dans la récouleurs solides. des gardes champêtres temporaires chargion de Cancale qui ert fournissait avant la de grandes quantités. Mais des épidé- gés de la surveillance spéciale des récoltes à Exigez la col- guerre, Fépoque des moissons et des vendanges. Ils mies persistantes se sont, depuis cette épomission de protéger lesdites récoltes lection Leroy, que, abattues sur les parcs et actuellement ont l'élevage de la Cancale suffit tout juste aux contre les attaques des maraudeurs mais ne pas obligatoirement assermentés, puiselle offre le plus besoins locaux, d'où l'absence à peu près sont complète de ces belles et savoureuses huîtres qu'ils peuvent en tout temps faire appel à la grand choix de sur nos marchés, même dans de grandes villes main-forte des gardes champêtres réguliers ou de la maréchaussée. comme Paris. je voudrais bien savoir„. L L L L O O U L B C L CAR Tv HYGIENE >•> DE LA GORGE ♦ N . L LEVURE L Qf25frlf alsacienne D O L Comment reconnaître un papier peint inaltérable. BUSTRAM l P U L L modèles. PAPIERS PEINTS LEROY PUBL. ELVINGER Cette rubrique est ouverte d tous nos lecteurs. Elle leur permettra de se tenir en contact constant avec leur journal, qui les renseignera volontiers sur tous les faits d'un intérêt général et d'ordre documentaire ou pratique ; mais un délai assez long peut s'écouler avant l'insertion des réponses, et nous restons naturellement juges de leur opportunité* RÉVEILS DE QUALITÉ 25F.™ «9F™ 39F? 45*» 59F.™ ICHROMÉS ET COULEURS! «IIIIIIM LE 22 OCTOBRE 1933 ■IIIIIIIHIIIIIIIMIHIIIIIIIIIMIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII 11 profitons de nos pour nous instruire un peu ■■■■ IIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIII IIIIIIIIIIIMIIIIMIMIIIIIIIIIIIII DIMANCHE-ILLUSTRÉ IIIII1IIH VOICI CENT ANS... Nicolo était un compositeur en vogue de Boieldieu, qu'il rem- donna notamment : Léonce ou le fils adoptif ; plaça en grande partie comme four- Cimarosa, Cendrillon, etc., tout seul, et, en nisseur de l'Opéra-Comique français collaboration avec Berton et Solié, l'Heureux tandis qu'il était en Russie, Nicolo, ou plus militaire, le Billet de loterie, etc. exactement Nicolas Isouard, était né, en 1775, Boieldieu étant revenu, Nicolo redoubla de à Malte, de parents fécondité, parfois avec français. un moindre honneur. Devenu fort jeune Pourtant Licelly et maître de chapelle des Quinault, J o c o n d e, chevaliers de Malte, Jeannot et Collin, sont il quitta ce poste demeurées des types après la reddition de de partitions ravisl'île aux troupes ansantes. glaises, pour suivre à A partir de 1814, Paris, comme secréson œuvre décrut de taire, le général Fauqualité, sous l'inhois qui en avait été fluence conjuguée de le vaillant défenseur. la maladie et de l'exIl avait déjà à son cès de facilité. Il n'en actif un certain nomest pas moins vrai bre d'opéras. Dès son que Nicolo nous a arrivée à Paris, en laissé des pages vi1800, soit seul, soit en vantes et gracieuses, collaboration avec et qu'il a beaucoup Kreutzer, Méhul, fait pour donner au Boieldieu, il donna, public le goût de coup sur coup, un cerl'opéra-comique. tain nombre d'opéraIl mourut à Paris NICOLO comiques. en 1818, prématuréCe fut à partir de 1803 que, comme dit ment enlevé, laissant une œuvre inachevée : ci-dessus, le départ temporaire de Boieldieu Aladin ou la lampe merveilleuse, à quoi U fit de Nicolo le favori du public, période de appartint à Benincori et Habencek de methuit ans (1803-1811), pendant laquelle il tre la dernière main. C ONTEMPORAIN EXCELLENT POISSON QUI FRAIE ACTUELLEMENT : LA TRUITE COUR CENTRALE DE L'ECOLE SUPÉRIEURE DES MINES A L'OCCASION D'UNE PRISE D'ARMES Aujourd'hui on décore de lu Légion d'honneur l'École supérieure des mines quarante-trois morts au champ d'honneur, sur quatre cent soixantehuit élèves ou anciens élèves mobilisés ; trois cent trente-trois croix de guerre totalisant six cent cinquante-huit citations, telle est la page de dévouement à la Patrie que l'Ecole nationale supérieure des mines de Saint-Etienne a inscrite à son drapeau. C'est elles, en même temps qu'une longue et périlleuse pratique du devoir professionnel, que la cérémonie du 22 octobre remémorera en les honorant toutes deux également. Ce fut en 1816 que, de.vant l'invasion prussienne qui venait la priver des anciens cantons Lorrains (on dit aujourd'hui la Sarre), la France replia sur Saint-Etienne son école des maîtres .mineurs.de Geislautern. Fusionnant avec celle de Pesey, également déplacée, la nouvelle formation d'enseignement professionnel eut pour premier directeur Vex de Geislautern, le célèbre Beaunier. Son but était de « donner à l'exploitation des mines de France tout le développement et perfectionnement dont cette branche de l'industrie minérale est susceptible ». En fait, les premiers ingénieurs qui en sortirent participèrent à un considérable essor de leur spécialité, voyant mettre à feu les premiers fours à coke (à Janon) allumer les premiers fours à creusets pour la fusion de l'acier (à La Bérardière). En même temps Beaunier et ses élèves continuaient, entre Saint-Etienne et Andrezieux, la première voie ferrée française. La première promotion eut un « major » dont le nom est devenu célèbre : Benoît Fourneyron, l'inventeur de la turbine et l'initiateur de l'industrie du fer blanc ; celui de la deuxième fut Boussingault, créateur de la science agronomique. . A proximité de l'école, le bassin houiller de Saint-Etienne, alors en pleine exploitation, était son champ de travaux pratiques permanent, et, de plus, complet. En 1879, les progrès de la métallurgie, de la mécanique et de l'exploitation des mines contraignirent de porter de deux à tr.ois ans la durée de la sco- C ENT larité. En 1888, s'ajoutèrent aux cours déjà professés ceux de paléontologie végétale et d'économie industrielle. Puis ce furent, en 1894, l'électro-technique ; en 1900, la chimie industrielle, l'hygiène et les soins à donner aux blessés qui furent, à leur tour, enseignés. En même temps, les mathématiques, les langues vivantes, etc. En 1882, l'école avait cessé d'être dite « des Maîtres mineurs » pour être : des Mines. De la rué de la Préfecture, elle vint, en 1850, s'établir au château de Chantegullet, qu'elle devait abandonner après la guerre pour son vaste domaine actuel du cours Fauriel. Elle y a de magnifiques laboratoires : de chimie, d'électro-technique, de physique, de métallurgie et de métallographie, de recherches en général, d'admirables collections de minéralogie et de géologie, etc. Les élèves de l'Ecole nationale supérieure des mines se recrutent par voie de concours parmi des candidats âgés de dix-sept ans au moins, vingt-six ans au plus au l» janvier de l'année du concours. Le couronnement des études est le diplôme d'ingénieur civil des mines de l'Ecole de Saint-Etienne (et l'ensemble des trois années d'études se traduit par une moyenne de 65 %). Au point de vue militaire, les élèves sont régis par l'article 31 de la loi milita'.ra au 31 mars 1928 et reçoivent l'instruction militaire qui les prépare au grade de sous-lieutenant. Assez semblable à celui des polytechniciens, leur uniforme est souligné et soutaché de bleu clair. L'Ecole est dirigée par un inspecteur général des Mines ou un ingénieur en chef des Mines nommé par le ministre des Travaux publics. Ses traditions sont vivaces : banquets, revue de la Sainte-Barbe, « mouths » au cours desquels se font entendre dans des chansons, souvent pleines de talents, des poètes improvisés, etc. En cent promotions elle a donné à l'industrie environ 2.500 élèves. A. LORBERT. A truite (salmo fario) appartient au genre saumon. L'espèce-type a la peau lisse, onctueuse, couverte de petites écailles très minces, le dos grisâtre ou vert noirâtre, les côtés de la tête et du corps d'un jaune mêlé de verdâtre, parsemés de tâches rondes d'un rouge brun ou vermillon. Les nageoires pectorales sont brunes et violacées, les ventrales et la caudale dorées, l'anale mélangée de gris, de pourpre et d'or. La truite recherche les eaux limpides et froides des régions montagneuses, avec fonds rocailleux plus particulièrement. Comme le saumon, elle remonte les courants avec rapidité et peut franchir des cascades élevées. Très vorace, elle se nourrit de petits poissons, de mollusques et d'insectes, après lesquels elle s'élance souvent à la surface de l'eau. L L'époque de la fraie varie suivant les localités et la rigueur- de la saison ; elle a lieu de septembre en mars. A huit jours, l'alevin mesure 24 millimètres, à un an il a une longueur moyenne de 12 centimètres. Ce sont des truites de plus d'un an seulement dont le décret autorise la pêche (minimum 14 cm.) On trouve, en France, à côté de l'espèce commune ci-dessus décrite, la truite saumonnée à chair orangée : trutta ferox du Fdrez, trucho du Gard, troucia de Nice ; la truite de mer trutta marina, vulgairement « truite de Dieppe » qui remonte pour frayer dans nos fleuves et dont la longueur atteint 80 centimètres ; la trutta Bailloni ou truite de la Somme ; la truite de Californie ou « arc-enciel », qui s'est merveilleusement acclimatée à nos rivières du Centre et du Nord. Le célèbre Hôtel des Réservoirs de Versailles qui va être mis en vente va remettre en vente à nouveau l'Hôtel des Réservoirs, à Versailles, qui a déjà été, cette année, l'objet d'une vente par autorité de justice. Les créanciers hypothécaires et l'Etat avaient fait surenchère. C'est, malgré le titre d'hôtel, un monument de grand passé dont le sort va se jouer. En 1761, Louis XV acheta le terrain sur quoi il s'élève et qui avait supporté le manège et la pompe d'alimentation des jets d'eaux de la grotte de Thétis ; il en fit don à la marquise de Pompadour pour y faire construire une villa. Un passage couvert reliait la villa au château. En 1764, après la mort de la favorite, l'hôtel fut racheté par Louis XV qui en fit l'hôtel du gouverneur de Versailles. Bien national en 1793, la villa devint, en 1800, hôtel, par la volonté de particuliers qui le rachetèrent. Celui-ci reçut des hôtes illustres : en 1814, les empereurs de Russie et d'Autriche ; en 1815, Wellington et Bliicher. O N L'Histoire veut que ce serait l'hôtesse, Mme Rimbaud, qui aurait, par ses supplications, évité à Versailles d'être mise à feu et â sang. 1870, l'Hôtel des Réservoirs'(on avait dit d'abord: du Grand-Réservoir), reçut le grand quartier général allemand : De Moltke y prenait ses repas. Y vinrent, en 1871, les négociateurs français : Jules Favre, puis Thiers. La présence des Chambres à Versailles — présence qui dura jusqu'en 1879 — valut à' Thôtel une activité politique constante ; le centre droit et le centre gauche y délibéraient. En 1919, juste retour des temps, l'Hôtel des Réservoirs revit les Allemands ; ils y prirent connaissance des conditions qui leur étaient faites. Parmi les plus illustres des hôtes qu'il accueillit, citons Edouard VII (comme prince héritier et comme roi), l'empereur don Pedro exilé du Brésil, Massenet qui y conçut ure grande partie de Werther. LE COMMERCE FRANÇAIS DE L'AFRIQUE-EQUATORIALE mouvement commercial de l'AfriqueEquatoriale française au cours de l'année 1932 s'est traduit par une progression des tonnages tant à l'importation qu'à l'exportation (366.497 tonnes contre 337.430 en 1931), et par une augmentations des exportations (123.666.603 francs contre 120.279.373 l'année précédente). Les exportations sont en baisse pour le bétail sur pied (3/5) : bovidés et ovidés, en particulier du Tchad, de même que pour les produits d'origine animale : beurres et peaux brutes. Les amandes et huiles de palme sont en progrès sensible, grâce à l'aide que les primes apportent- aux producteurs. Il en est dé même pour le coton (1.570 tonnes), pour les sorties de bois : acajou et okoumé, pour l'or L E natif (Oubangui : 478 kgr. 447), pour les diamants (1.479 carats). Autres produits d'exportation ayant figuré à la balance de 1932 : dents d'éléphants et tabletterie d'ivoire, café en fèves, cacao en fèves, gomme copal, copal, caoutchouc, cires brutes et clarifiées, etc. Principaux clients : France (68.953 millions de francs) ; Allemagne (17.467 millions) ; Congo belge, Belgique, Pays-Bas, Italie, etc.' Mouvement par port : Port - Gentil (1.479.951 q. m.) ; Libreville (1.263.140 q. m.); Pointe-Noire (en voie d'achèvement, ainsi que le chemin de fer Congo-Océan : 420.631 q.m.J. Mais si l'on tient compte de l'action paralysante de la crise mondiale, la France peut constater, non sans fierté, combien son œuvre s'amplifie, malgré mille difficultés, en A.-E.F. UN ASPEOÏ PU VÉNÉRABLE HÔTEL DES RÉSERVOIRS <unr«« DIMANCHE-ILLUSTRÉ «m iiiiiiliiiiimiiiiiimiii muni mmmiim l'mmmi UN CONTE GAI LE CENTENAIRE par Jean Bonot matin-là, M. Boule, professeur d'histoire au collège et poète dans les salons, reçut du maire de Vazicourt, « Honoré Maître, » Notre coquette cité célébrera, le 10 mars, le centenaire de Michelin Chausson. » Nous organiserons à cette occasion un concours départemental de grimaces individuelles et une grande course d'ânes. Vous y aurez votre place. » Un banquet monstre terminera la fête. 11 y aura des têtes de veaux. Monsieur le sous-préfet prononcera un discours, ainsi que votre serviteur ; et nous espérons tous, ici, que vous voudrez bien, au dessert, dire un poème de votre cru en l'honneur de notre concitoyen. » Merci d'avance, honoré maître, au nom de la population et de la majorité du Conseil municipal. » Le Maire : ORESTE MÉRILLON. » C E cliste ?... Etait-il resté inconnu de ses ingrats contemporains ? Avait-il savouré l'ivresse du succès ?... Comment avait-il vécu et de quoi était-il mort ? Michelin Chausson ! Michelin Chausson ! ce nom cent fois répété n'éveillait hélas ! nul écho dans la mémoire du professeur, bourrée pourtant d'illustres patronymes et de dates inoubliables. Il feuilleta des dictionnaires, compulsa des encyclopédies : peine perdue ! les ouvrages les plus touffus ne citaient pas même le grand homme. 12 '■■ 111 mnmnmm ■ immiiimmmiiiiii iiiiimiiiiimiin LE 22 bornant à déclarer que ce-centenaire méritait d'être fêté comme une autre. Le principal du coollège émit un avis analogue et le receveur des postes, qui passait pour avoir des lettres, se contenta de protester contre l'abus des centenaire-" bicentenaires, millénaires et autres anniversaires. L'heure du dîner était venue. M. Boule rentra chez lui, pantois et courroucé comme chasseur bredouille : — Tas de crétins 1 grommela-t-il... c'est à croire que ces idiots n'en savent pas plus long que moi !... Mais, soudain, une lueur d'espoir illumina l'ovale contracté de son morne visage : il venait d'avoir une idée ! Cette idée, dès le lendemain, il la mit à exécution en arrivant au collège : — Mes chers enfants, dit-il à ses élèves, nous allons faire aujourd'hui une composition hors série et dont voici le sujet : « Que savez-vous de Michelin Chausson ? » Allez ' M. Boule n'hésita pas. D'un bond, il fut à la poste et répondit télégraphiquement : « Comptez sur moi. J'irai à Vazicourt. Vive Michelin Chausson. » Après quoi, en toute hâte, talonné par l'inspiration, il regagna son logis, s'enferma dans son cabinet et, fébrilement, d'un seul jet, écrivit les deux premiers vers du poème merveilleux qui bouillonnait dans son âme : Pour te fêter, ô noble enfant de Vazieourt, De tous côtés, le peuple, allègrement accourt... i? ■ • • Mais il n'alla pas plus avant ; non point sentit déjà à bout de souffle, mais pour la bonne raison qu'ignorant tout àn son héros, il lui fallait avant tout se documenter quelque peu. Qu'avait-il accompli de grand ce célèbre Chausson ?... Avait-il été ministre, conquérant, académicien, boxeur, astronome ou coureur cyqu'il se OCTOBRE 1933 nhiiiiii sort. Chausson restera -immortel, car il a donné son nom à ces petites bottes de laine que nous avons tous portées et que nous porterons tous tant que le monde aura des pieds. » M. Boule quitta son collège complètement désemparé. Mais son parti était pris : il n'irait pas à Vazicourt!... Adieu banquet, adieux têtes de veaux ! adieu bravos, adieux lauriers ! adieu même, peut-être les palmes académiques !... Il aimait mieux renoncer à toutes ces bonnes choses que d'avouer à quiconque son impardonnable ignorance. Or, le soir de ce triste jour, tout seulet dans son cabinet, M. Boule broyait du noir lorsque trois petits coups furent frappés à sa porte... C'était Julie, sa femme de ménage : — Excusez-moi, dit-elle, monsieur le professeur, mais je voudrais vous demander... — Quoi donc ? — La permission d'aller le 10 mars dans mon patelin ousou'il y aura de grandes fêtes rapport à un centenaire. — Vous êtes donc de Vazicourt ! s'exclama notre homme joyeux. — Bien sûr, monsieur, que j'en suis ! — Mais alors, vous connaissez le fameux Michelin Chausson ? — Et comment que je le connais !... même que, dans sa jeunesse, à ce que dit ma bisaïeule, c'était une vraie fripouille, un poivrot et un coureur. . — Dans sa jeunesse, peut-être, mais, plus tard, ma bonne Julie ? — Plus tard, il s'est marié et il a battu sa femme. — Mais après, après, Julie ? — Après, il est devenu veuf et il s'est remis à boire et à faire les quatre cents coups. — Voyons, je ne puis croire qu'il ait passé toute sa vie à boire et à battre sa femme. — Bien sûr, monsieur le professeur, fallait bien qu'il gagne" sa vie. — Et comment la gagnait-il ? — A braconner, disent les uns, à chaparder, disent les autres. — Mais alors, interroqea M. Boule abasourdi, pourquoi diable célèbre-t-on le centenaire d'un homme aussi peu intéressant ? — Tout simplement, répondit la servante, parce que, dimanche prochain, le bougre aura juste cent ans. Histoîres naturelles UN PEU DE FANTAISIE LE SAMOVAR ans l'isba de l'humble moujik comme dans le palais du boyard, partout vous le trouverez avec sa bonne grosse bouillotte cuivrée, reluisante, sympathique. Tandis qu'il gèle sur la steppe et que la troïka rapide glisse sur la neige durcie, lui, insouciant, il chantonne. Il est au chaud; il est heureux, et, s'il n'a pas le ventre à table, du moins a-t-il sans cesse le bas du dos au feu. Par surcroît, la petite mère soigne le brave samovar avec amour et tendresse. Elle le couve, l'entretient, le ranime quand il semble éteint, et veille, si pauvre soit-elle, à ce qu'il ait toujours un peu de braise. Un tel dévouement est trop beau pour être désintéressé ! Croyez-moi, si la ménagère chauffe ainsi le samovar, c'est pour reconnaître ses bons thés... et pour en provoquer d'autres. — J. B. I D _ Plus tard il s'est marié et il a battu sa femme. Que faire ? M. Boule était perplexe !... Il ne pouvait cependant pas, lui qui avait reçu mission d'enseigner l'histoire du monde, avouer qu'il ignorait les gloires de la région ! Il pensa que le sùus-préfet, appelé comme lui à célébrer Chausson, pourrait sans doute l'éclairer. Sous un prétexte quelconque, il alla voir ce fonctionnaire et, incidemment, jeta : — Savez-vous, mon cher sous-préfet, que je dois, le 10 mars prochain, encenser en vers Michelin Chausson ? — Moi, répondit le sous-préfet, je l'encenserai en prose. Et ce fut tout ce ru'il put en tirer. L'archiviste de la ville, astucieusement sondé, ne se montra pas plus loquace, se LA BELLE ANNONCE f L faut venir tout de suite lorsque je vous appelle, Françoise ; vous ne m'avez donc pas entendu sonner ? Si, Madame, mais a la sixième fois seulement... dans une demi-heure, Je ramasserai les copies. Hélas ! ce fut vainement que, durant trente minutes trois douzaines d'adolescents se creusèrent les méninges en mâchonnant leur porte-plume et se gratouillant l'occiput ! Les pages blanches, devant eux, demeuraient obstinément vierges. Et Boule, derechef, allait désespérer lorsqu'à l'ultime seconde, pris d'une soudaine frénésie, l'élève Octave Tournemiche traça Quelques lignes rapides. — Enfin, soupira le poète, je vais donc savoir quelquechose ! Il n'en fut rien... et Tournemiche se vit frappé de q. .tre heures de consigne pour s'être moqué de son maître, en rédigeant cette notice aussi brève que fantaisiste : « Comme Gibus, parrain du tubard à res- D un restaurant. Un monsieur prend place et consulte la ANS °a—"Tenez, dit-il tout à coup au garçon, voici d'abord votre pourboire, mais vous allez me dire ce que voua me recommandez en toute confiance... LE GARÇON, confidentiellement. — Un autre restaurant. E poète anglais Tom Moore, renommé pour son esprit, assistait à un grand dîner, quand un petit jeune homme pensa se rendre intéressant en lui décochant ces mots à travers la table : — Dîtes-moi, monsieur Moore, votre père n'était-il pas épicier ? — C'est exact, répondit le poète. — Pourquoi, dès lors, n'a-t-il pas fait aussi de vous un épicier ? — Pardon, fit avec amabilité Tom Moore, votre père n'était-il pas un gentleman ? — Oui, monsieur. — Pourquoi, dès lors, ri'a-t-il pas fait aussi de vous un gentleman ? L HIIIIIII LE OCTOBRE 22 1933 ■iiimiiiiimiiutiiiiiiiiiiiiini Ménagements iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiutniiiiii AU 13 ■iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimugiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiimiii DIMANCII2-ILLUSTRÉ MIMIUI SALON D'AUTOMNE Un connaisseur âme Prune, j'viens de la part de — Ça, c'est inconcevable !... — Nous ferons le tour de ce champ, âme Letube, qu'elle vous fait dire — Quoi ? Vous avez l'air furieux, monsieur !... comme ça qu'il faut pas vous inquiéter nous traverserons ce carré de bettera— On se fiche du monde !... on annonce le Salon d'automne... et on nous mon- ves ; nous contournerons ce petit bois... si vous voyez pas rentrer votre mari ce soir. On l'a retiré de dessous un auto- tre le printemps !... — Oui, oui, et nous repasserons par . — Vous vous êtes peut-être trompé de Salon... vous pensiez aller à l'Hor- les Halles !... bus. Il est à la morgue !... (Dessin inédit de RAFFRAY.) ticulture !... (Dessin inédit de M. SAUVAYRE.) (Dessin inédit de VAN STRAELEN.) UNE IDÉE V **** DE GÉNIE... OU 13 OII ¥ TÉLÉPHONE *v — Comment faire pour manquer la classe ?... Comment ? ...Oh ! une idée !... Allo, allo, monsieur le proviseur ! mon... ...fils, Boby Durand, n'ira pas en classe aujourd'hui... il est... ...très malade. Je suis inquiet... Le proviseur: Oh f... ...le pauvre petit, je suis désolé... mais qui me téléphone ?... (Dessin Boby: c'est mon papa !... inédit de MANON IESSEL.) MÉCIT DE CHASSE CH.OW J. RENSEIGNEMENT ÉTAT D'AME — Combien de temps d'ici à la cas— Je ne sais si c'est à cause de ta cade ? voix, de l'heure idyllique ou de cette ■— Le temps de fumer trois pipes. humidité qui flotte sur les eaux, maïs — Mais nous ne fumons pas. ...des ennuis d'inviter le « chasseur-de-baleines-retraité » qui tient à raconter c'est curieux, Octave, comme la poésie — Dommage ! j'ai jamais compté au- une historiette. — m» fait un drôle d'effe'; (Dessin inédit de B, JEANTQN.). trement. (Dessin inédit de CH. DE BLSSY.) (Dessin inédit de DAVINE.) iiiHiim DIMANCHE-ILLUSTRÉ "M" «»■"" iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii LES INONDATIONS ET LEURS REMÈDES iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii 14 ■■■■iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii <* .iiiiiuiiiii ■mm» B R l C - A - B R A C ECHOS ET NOUVELLES DE PARTOUT Un puissant régulateur un fait que, suivant la très forte expression de M. P. Mougin, inspecteur général des forêts, dans son ouvrage : La C 'EST LE 22 OCTOBRE 1933 niiiimi AU CINÉMA OU M. MURAT JOUE UN MYSTÉRIEUX PERSONNAGE l vous sûr qu'il est appelé pour autant a être un homme au-dessus des autres, un membre PAUL CHAVIGNY, professeur à la faculté de de l'élite intellectuelle ? . médecine de Strasbourg, évoquant quelVoici quelques lignes d'une étude parue ques souvenirs relatifs à des examens, raconte dans X-Information, c'est-à-dire dans la ReES arcanes du contre-espionnage penl'aventure survenue à Anatole France, lorsque vue des X, dans la revue des Polytechniciens, dant la guerre nous furent dévoilées celui-ci se présenta au baccalauréat. lignes qu'on doit au très grand savant M. Le par Matricule 83. A Un certain Mon« Le jeune France était extrêmement timide. Châtelier : Le sort le mit en présence d'un de ces examiSupposons, dit-il, qu'un" homme sur 10 ait sieur Grant de nous découvrir celles du nateurs qui, sous un aspect souriant et pa- le gout du travail : 1 homme sur 10, une certernel, se plaisent à harceler et à dérouter le taine activité intellectuelle : 1 homme sur 10 contre-espionnage pendant la paix. candidat : Plusieurs pays cherchent à se procurer, du bon sens, et 1 homme sur 10 une bonne ins» — Voyons, mon ami, dit doucement l'in- truction. La probabilité pour que ces quatre par tous les moyens, les plans d'un nouvel terrogateur, ne vous troublez pas. On ne va qualités se rencontrent chez le même individu engin de guerre. Une espionne, Mme Merpas vous manger, qui diable f La Seine se 1 1 jette... dans la Manche ? vin, a réussi à s'en emparer. Elle les a remis sera de soit de . Cela ferait donc, » — Oui, monsieur, répond le malheureux, à Tchernikoff, marchand de tableaux & 10 10.000 à bout de souffle. » — Bien ! Et la Loire ? se jette aussi... sur 10.000 Français, un seul pouvant appar- Rome ; lui-même les revendra au représentenir à l'élite. Cela est peu. dans la Manche ? tant d'une puissance ennemie. Gordon c'est » Pour faire un grand homme, il faut réunir » — Oui, monsieur, agonise l'élève, suant et le nom de l'envoyé), doit quitter bientôt les mêmes qualités avec leur plein épanouispâlissant, qui n'entend même pas la question, mais qui se laisse prendre à la fausse bon- sement. Si elles existent à ce degré chez^ un Venise pour Rome, où il se fera connaître Français sur 100^ la probabilité de leur renhomie de son juge. du recéleur. » — Et la Garonne aussi, n'est-ce pas, dans contre dans le même homme sera de un centA Venise, au Lldo, « un certain M. Grant » millionième. Cela suffit pour expliquer la rala Manche ? reté des hommes de génie sans aller chercher habite le même hôtel que Gordon. Ce mon» —■ Oui, monsieur ! des raisons dans le domain o du merveilleux. » — Et le Rhône... dans le lac Kamchatka ? Or, l'instruction mal digérée u'est-elle pas sieur, assez mystérieux, semble pourtant » — Oui, monsieur, condescend le malheudestructrice de cette autre condition exigée aimer la plaisanterie. Aidé d'une ravisreux, noyé dans son vertige. » Ici, changement à vue. Le bonhomme cède ici, et que la nature distribue déjà avec tant sante jeune fille, propriétaire d'un yacht, de parcimonie : le bon sens ? la place au rogue porte férule : D'autre part, au bon sens, doit se joindre a Mlle Dollet, il fait embarquer Gordon sur la » — Dans le lac Kamchatka ! le Rhône dans le lac Kamchatka ! Vous êtes un can- tout prix l'esprit plus délicat de finesse, lequel se forme par l'éducation familiale et par l'éducre ! un butor ! vous aurez un zéro pointé. » Voilà comment Anatole France, de l'Aca- cation classique. — Ah ! c'est dur d'être vraiment « queldémie française, fut collé au ' bachot par M. Haze, membre de l'Académie des inscrip- qu'un »! L'Intransigeant. tions et belles-lettres. » L'Alsace française. ANATOLE FRANCE ET LA TIMIDITÉ (Suite de la page S.) Ce sont autant de retards qui s'interposent entre la pluie et le ruissellement. De plus,. —détail qui a son importance — les pluies en forêt sont plus fréquentes et, partant, moins violentes et les peuplements retiennent la neige en en différant la fusion. Indépendamment des missions qui viennent d'être exposées, la forêt peut être appelée à jouer sur les pentes et, notamment en haute montagne, des rôles spéciaux et capitaux . : empêcher la formation et le départ des avalanches, contingenter les causes de ravinement, de glissement et d'éboulement des terrains, etc. Elle est un grand instrument de consolidation du sol en même temps qu'un puissant régulateur que la Nature s'est donnée et que l'Homme n'a, hélas ! que trop souvent détruit. ««un M L VIEUX VÊTEMENTS VIEUX LOUPS DE MER de mer se font rares, depuis que L la loups navigation à la voile s'est vue réléguée à l'arrière-plan ei bien qu'elle semble devoir ES GARDE FORESTIER MONTÉ SUR UN PYLÔNE ET SONNANT DE CAMARADES LA A TROMPE POUR L'OCCASION ALERTER D'UN SES INCENDIE disparaître. Pourtant, le capitaine au long cours Hilgendorf, de Hambourg, qui vient de célébrer son quatre-vingtième anniversaire, peut se réclamer de toute l'expérience marine que donnait jadis la voile. Il a successivement navigué sur dix-sept navires ; depuis le simple schooner où il monta à quatorze ans, apprenti de la mer ; jusqu'aux beaux trois-mâto barques et jusqu'aux quatre-mâts triomphants qu'il commanda pour finir. Pour ses quatre-vingts ans, le capitaine Hilgendorf a reçu un grand tableau représentant, toutes voiles dehors, les dix_sept navires qui firent . sa vie ; leu rs pavillons et leurs noms ornent l'aquarelle. De plus, l'empereur Guillaume II lui-même a tenu à envoyer par lettre-télégramme ses félicitations au marin octogénaire. Illustriert Zeitung. DE FORÊT QUI VIENT D'ÉCLATER POUR ÊTRE QUELQU'UN Restauration des Alpes, la législation UE faire de nos fils ? ancienne a trop souvent été «anti-forestière». —Oh ! le mien a toujours eu tous les Après une période meurtrière où l'on avait prix ! etc. — Tout doux, madame ou monsieur, êtesdétruit et laissé détruire à tout propos : pour traiter les minerais, pour boiser les galeries, pour cuire du plâtre, pour fonder des abbayes, etc., où l'on avait laissé le mouton ravageur et l'autre dans le mot comme dans la formule ét la chèvre insatiable ajouter leurs méfaits du « pré-bois ». â ceux de l'Homme, on est stupéfait de voir L'effort continu de l'administration des lois comme celles du 13 août 1768 et du 29 septembre 1791, favoriser les initiatives 'EST par millions d'hectares qu'un évalue individuelles en matière de défrichements. les surfaces des bassins supérieurs de Puis, ce furent, de 1814 à 1860, pour nos rivières torrentielles, ainsi que celles des des raisons budgétaires, des ventes massives terres incultes : landes, pâtis, bruyères, dont d'hectares boisés. Voilà comment des chaî- la dénudation contribue à la survivance du nes de montagnes, que les récits d'autrefois torrent. Et pourtant, l'administration des nous dépeignent peuplées d'immenses forêts Eaux et Forêts a fourni un effort continu. Dede sapins, de mélèzes, de chênes blancs,-sont puis l'origine de la législation protectionniste aujourd'hui tristement nues. elle s'enorgueillit de : 296.231 hectares acqui3 au compte de l'Etat, sur lesquels 195.198 sont reboisés. Il lui en a coûté 164.683.187 francs : Les lois protectionnistes dont 43.291.123 francs pour acquisitions de E fut, avons-nous dit, après la catastrophe de 1856, qui anéantit dans le bassin de la terrains et 121.292.064 francs de travaux efLoire des routes et des ouvrages de défense fectués. Les chiffres ci-dessus, établis au 31 dépour une valeur de 17 millions de francs-or, que l'on commença à prêter attention aux cembre .1932, peuvent paraître faibles au regard de la tâche qui demeure à accomplir, propositions d'Alexandre Surell. Deux premières lois (28 juillet 1860 et mais il faut bien se rendre compte qu'ils sont l'utilisation de ressources budgétaires 8 juillet 1864) sur le reboisement des montagnes- et leur regazonnement, furent promul- dont le maximum annuel a été, en 1932, de guées. Elles comportaient deux parties : 16 millions de francs. A côté de cet effort administratif continu, l'une, obligatoire en cas de restauration décrétée' d'.utilité publique ; l'autre, facultative, nous nous garderons de taire les efforts des avec attribution de subventions en nature et fédérations et de sociétés qui tendent vers le même but, certains embrassant simultanéen argent. Mais la loi du 4 avril 1882 avait le tort ment le reboisement et l'alpage — dont nous de ne permettre à l'administration de n'ex- indique le rôle complétif : Touring-Club de proprier que les plaies vives, les lèvres ravi- France, Fédération française de l'Economie nées des torrents là "où se présentaient des dangers « nés et actuels » a été, à son tour, remplacée, par les lois du 16 août 1913 et du 6 janvier 1933. Les périmètres ne sont plus actuellement limités aux terrains dégradés. Us peuvent s'étendre à tous travaux déclarés d'utilité publique lorsqu'il s'agit de combattre victorieusement le ruissellement, partout où il existe. Nous avons donc raison de dire que, depuis 1860, la forêt a trouvé, pour la défendre, tout un arsenal de lois protectionnistes. Il en a été de même du pâturage, son allié des zones montagneuses, comme ils le sont l'un Q C C Pour orienter les études de vos enfants. Pour choisir une carrière, UN REMÈDE EFFICACE Dans toutes les maladies des bronches accompagnées d'oppression et d'essoufflement, il faut sans hésiter, avoir recours à la Poudre Louis Legras, qui a obtenu la plus haute récompense à l'Exposition .Universelle de 1900. Ce merveilleux remède calme en moins d'une minute les plus violents accès d'asthme, catarrhe, oppression, suffocation, essouflement, et amène progressivement la guérison. Boîte, 5 fr. 25, imp. comp. toutes pli'". D alpestre, Société des Amis des arbres, etc. Parmi toutes les associations . qui s'occupent activement de rehoisement, citons celle des Ecrivains combattants dont la forêt se dresse précisément au milieu de cet Hérault qui vient de s'imposer à nouveau à l'attention du pays, près de Lamalou-lesBains, entre les communes de Rosis et Combes. Comment boiser un terrain ? boisement d'un terrain s'obtient par voie de semis ou de plantations. Le boisement par semis, jadis fort en usage, aujourd'hui plus rare, est indiqué dans les sols naturellement meubles, sans mauvaises herbes et en station favorable ou bien sur des sols très pierreux où le travail de plantation présente des difficultés. Par contre, la plantation convient mieux dans la plupart des cas. Elle s'applique à des essences à transplantation facile (le peuplement de Rosis et Combes a été fait initialement de l'apport de 10.000 cèdres) ; elle est tout indiquée, pour le regarnissage de semis et de plantations partiellement réussies, ainsi que dans, les vides de régénérations naturelles. Mais c'est là œuvre de spécialistes. Restaurons la forêt partout où règne .'e torrent, pour combattre l'inondation. — A. LORBERT. L E ^iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimi^ | EXCELSIOR | | publie actuellement | OU? COMMENT | LA CAGE | PRÉPARER «NE CARRIÈRE ? (AUX RÊVES] GOMMENT CHOISIR | Un grand roman | UNE PROFESSION OU I MÉTIER? | inédit de § par ÉLIE MOSSÉ POUR AMÉLIORER VOTRE SITUATION ANS le quartier des gratte-ciel de -NewYork se trouve une maison de commerce fort importante qui fait le trust des vieux habits, pantalons, vestons, pardessus. Son chiffre d'affaires pour l'année 1928 monte à deux millions de dollars. Il est impossible de savoir combien de pièces de vêtements s'écoulent chaque année chez M. Christensen, dé Brooklyn, car cette marchandises se vend au poids. En moyenne, un vêtement vaut dix cents, c'est dire qu'il est trop usé pour qu'un Blanc songe a le porter. Les clients sont tous des gens de couleur, des indigènes vivant en pays exotiques, car le nègre américain le plus pauvre ne voudrait point de si misérable marchandise. Il ne s'agit même pas de vêtement de seconde main, mais de troisième, de quatrième main. Ces vieux habits ne se vendent pas sous forme de complet, car certaines pièces se demandent plus ou moins. Ainsi la Chine fait une grande consommation de pantalons, tandis que les Indes sont surtout amateurs de vestes. Le commerce avec l'Afrique est florissant et plus les couleurs des étoffes sont vives, plus l'écoulement est facile. Un manteau vert à carreaux, lilas vaut au Congo un demi-dollar. Là-bas, la mode connaît aussi ses lois, mais ce ne sont pas celles que dicte le prince de Galles. Die Woche. Directeur de l'École supérieure Colberl La connaissance de la Comptabilité, de la. SténoDactylo vous est indispensable ; apprenez les donc DANS TOUTES ÉDITIONS et demandez brochure gratuite N» 3 à JametHACHET T£ Buftereau, 96, r. de Rivoli; Paris. Prix mensuels; LES LIBRAIRIES | MAURICE DEKOBR | M. JEAN MURÂT' ET MLLE ROSINE DERÉAN bateau qui cingle aussitôt vers Ostie, tandis que lui et Jacqueline Dollet regagnent la terre au dernier moment. Et tandis que Gordon vogue sur l'Adriatique, Grant se rend à Rame, où l'appellent ses affaires. Certaines affaires, car l'innocente mystification cachait un plan de contre-espionnage. Sitôt arrivé, Grant se donne pour Gordon et se rend chez Tchernikoff pour se faire iivrër les documents. Mais le marchand de tableaux est sur ses gardes. Il n'en reçoit d'ailleurs pas moins fort aimablement le pseudo-Gordon ; il l'invite même chez lui, où Grant rencontre à nouveau Jacqueline, amie de Mme Tchernikoff. La jeune fille ne comprend rien à la double personnalité de ce M. Grant, qui l'intrigue chaque -jour davantage. Cependant, Mme Mervin, qui a percé l'identité véritable de Grant lui propose un arrangement.Tchernikoff surprend le complot. Démasqués, les deux hommes vont se livrer un duel .sans merci. Tchernikoff tente de se débarrasser de Grant en le faisant arrêter comme cambrioleur. Mais Grant s'échappe, court à la villa où sont cachés les plans et s'en empare avant que Tchernikoff ait mis le feu à la maison. Et, faisant coup double, Grant s'enfuira avec Jacqueline jusqu'à son ambassade où il sera enfin en sûreté. M. Jean Murât prête sa silhouette racée au personnage de Grant ; l'éloge de son jeu sobre et sûr n'est plus à faire. Il a une partenaire digne de lui en Mlle Rosine Deréan, qui possède charme et talent. Les artistes qui les entourent sont tous à louer. De beaux extérieurs tournés en Italie « aèrent » agréablement ce film mené avec entrain. J. PRUDON. Vous aimez le tabac goût américain. Voici les cigarettes BALTO, cigarettes de la Kêgie française en fin tabac de Virginie. Fumez des cigarettes BALTO. Offrez-en â vos amis. Les BALTO sont de belles et bonnes cigarettes présentées en paquets de vingt à 5 francs ou en boites métalliques de cinquante à 12 fr. 50. Une BALTO, monsieur; une BALTO, madame. L*AMI DU PEUPLE Le plus authentique ami du peuple, c'est « Le Diable » qui le guérit des cors aux pieds. « Le Diable » enlève les cors en six jours pour toujours. Mais attention !... 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Le phénomène a, effectivement, été visible à La Roche-surYon, La Rochelle, Rochefort, Limoges, Paris, Lille, Cambrai, Strasbourg, Reims, Nancy, Dijon, Brive, Toulon, Nice, Tarbes, etc„. A l'étranger, la pluie d'étoiles filantes a été observée à Berlin, Cadix, Malaga et Lisbonne ; on signale même qu'au Portugal, elle a provoqué plusieurs cas de panique. ' Le spectacle était vraiment admirable et par le nombre et par le brillant des astéroïdes ; les astronomes disent même que le phénomène a atteint une intensité non égalée depuis quarante ans ; certaines étoiles filantes avaient un éclat dépassant celui de Vénus. C'est par centaines que l'on apercevait ces masses incandescentes glisser en majorité du nord vers le sud ; quelques-unes se déplaçant de l'ouest à l'est ; d'autres encore, plus rares, du sud-ouest vers le nord-ouest et le nord. Celles qui étaient par groupes importants formaient des gerbes lumineuses, comparables à des fusées. Quelques éclatements sans bruit ont été perceptibles. Les traînées lumineuses étaient assez courtes et assez peu régulières ; quelques-unes offraient des crochets et des zigzags. Le premier jet d'astéroïdes, dont l'origine ee trouvait entre les étoiles Altaïr et Cassiopée, était sensiblement perpendiculaire à la Voie lactée. Du deuxième centre, situé un peu au nord du premier, s'échappait une Véritable averse d'étoiles filantes, se dirigeant yers l'est et parallèle à la Voie lactée. A partir de 21 heures, la pluie d'astéroïdes a diminué d'intensité et la clarté de la lune a gêné l'observation ; mais, on pouvait encore apercevoir, de temps à autre, des météores qui disparaissaient rapidement, Les promeneurs qui ont contemplé le beau speotacle, à eux offert gratuitement par la j OUT nature, ont été émer- uiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniim rés tle superficie, par veillés ; mais, comme le feu et la tornade l'être humain a ' une que le. phénomène certaine difficulté à avait déterminés. On connaît un astéroïde admettre le naturel des -choses qu'il ne de dimensions formicomprend pas, nous dables, lequel, en avons entendu certombant dans ï Aritains superstitieux zona, aux Etats-Unis, parlèr de la fin du a fait un trou béant Il g a peu de temps s'est pro| d'un kilomètre d'oumonde où d'autres ca- : duitc une véritable et maijnls verture, semblable au taclysmes de moin- : = tique pluie d'étoiles Mantes. I cratère d'un volcan dre importance ! M. 11. Simonet, agrégé des jj lunaire. La " parole "est, à Ë sciences, va nous exposer ici = La chute a dû se présent, aux savants : qui s'efforcent de ré- : brièvement les origines de ee = produire il y a des pondre à • cette ques- = phénomène céleste et nocturne. ï milliers d'années.' tion sous ûne forme Il II 11 ■ ! 111 i 111111 ! 11111 II IM111111111111111111 [ 11111111M11 uni llllllll" Les Américains ont plus en rapport avec fouillé le cratère les données scientifiques de l'astronomie mô' à quelque 300 mètres de profondeur, derne. ils ont trouvé, l'aérolithe, lequel, paraîtLe phénomène, en lui-même, n'a rien d'ex- il, renfermerait du platine en proportion traordinaire. On sait que, chaque jour, l'at- considérable si bien que l'exploitation en mosphère terrestre est sillonnée par des di- serait entreprise. Si la valeur attribuée à zaines de millions de météorites dont la plu- cet astéroïde n'est point surestimée, ne part disparaissent sans laisser de traces. On trouvez-vous point que c'est chose merveilfixe même à quelque cent cinquante milliards leuse que cette fortune soudainement tombée* par-an le nombre des étoiles-filantes visibles du ciel ? Nous voici loin des vulgaires alouetà l'œil nu et dont la masse varie de quelques tes rôties du dicton populaire, mais du plagrammes à. des milliers de kilogrammes. Lies tine ! quelle aubaine ! plus petits astéroïdes ne parviennent pas Cela nous amène tout naturellement à noua jusqu'au sol terrestre. D'autres, par contre, demander quelle est la composition des tombent du ciel sur la terre. « pierres du ciel ». Les analyses soignées qui Le bloc, tombé à Juvinas (Ardèche), en ont porté sur les fragments dont on dispose 1821, pesait 84 kilogrammes. En Europe, le montrent que la structure de ce3 solides, si plus gros que' l'on connaisse est celui de elle présente quelques variations d'un échanKuiahinga, en Hongrie, où il est tombé en tillon à l'autre, possède cependant une cer1866 ; il pèse 300 kilogrammes. Le 30 juin taine unité. Généralement, on a affaire à des 1908, un astéroïde est tombé dans le nord-est substances métallifères entourées d'une gande la Sibérie ; neuf années plus tard, en 1917, gue ; on les désigne alors sous le nom de une expédition scientifique a été équipée sporado sidérites. Certaines météorites ont pour aller l'étudier sur place ; elle a trouvé, une constitution exactement Inverse des préseulement, une forêt qui avait été saccagée, cédentes, c'est-à-dire que leur gnngu-3 est de nombreux cratères provoqués par la ch i te métallique et leur intérieur pierreux ; ce des débris et un pays, heureusement (lè^rt, sont les syssidérites. D'autres, entièrement ravagé sur une centaine de kilomètres car- métalliques, sont nommées holosidérités. [PLUIES D'ÉTOILES FILANTES... | Enfin, quelques rares astéroïdes ne renfermeraient aucun minerai ou métal ; ce sont les asidérites. Ils seraient constitués par des matières charbonneuses analogues à nos combustibles solides. Quant aux métaux entrant,Tle'plus'souvent,"dans la constitution des météorites, ce sont le fer, le cobalt, le nickel, l'argent, le magnésium, le silicium, l'étain... Et, maintenant, quelle est l'origine des astéroïdes ? Cette question, on a tenté do répondre de diverses manières. On a d'abord pensé que les pierres du ciel sont projetées sur la Terre par les volcans lunaires. Cette opinion n'est plus admise, puisque actuellement on discute vivement l'existence même de véritables volcans sur notre satellite. Et puis, on s'expliquerait mal, dans cette hypothèse, que la force de projection fût suffisante à libérer les projectiles de l'attraction lunaire. ' Lès astéroïdes sont-ils, comme le supposait, il y a quarante ans, Stanislas Meunier, les fragments d'une deuxième lune, satellite de la Terre ? On ne le pense pas non plus. Faut-il considérer les météorites comme de petits astres évoluant entre Mars "et Jupiter et qui seraient les débris d'une planète éclatée ? Cest fort contesté. En présence de l'incertitude des astéroïdes, on se borne à admettre que ce sont des débris de comètes. Ceux qui viennent de défrayer la chronique, n'appartenaient pas A l'essaim des Orionides, lesquelles sont apparues le 16 octobre et dont l'origine (on dit le radiant) se trouve dans la constellation d'Orion. Aussi, les astronomes, avec une prudence scientifique dont on ne saurait trop les louer, déclarent-ils « qu'il est impossible, étoat donné qu'il s'agit d'une chute imprévue d'astéroïdes, de lui attribuer, sans étude préalable, une cause définie ». Les savants vont, évidemment, réfléchir à la question que les événements leur posent d'une manière aussi inattendue. Ils nous feront part de leurs réflexions, très bientôt sans doute. ROGER SIMONET. itp iii f•f L'ECOLE DES PETITS MARINIERS EN SEINE-ET-OISE Il a été beaucoup parlé, ces temps-ci, des mariniers à propos des grèves de la batellerie ; sait-on que les petits mariniers possèdent, à Conflans-SainteHonorine, importante gare d'eau pour chalands, leur école, dont voici l'entrée ? a w UN ÉTRANGE MÉLI-MÉLO DE JOUEURS DE FOOTBALL Nous serions parfois bien étonnés de voir fixés par l'objectif certains de nos gestes. Regardez, par exemple, le surprenant enchevêtrement apparent des membres de ces joueurs de football, stéréotypés au vol, dans leur saut.