Théories psychanalytiques. Les rêves. Cours 3.

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Théories psychanalytiques. Les rêves. Cours 3.
Théories psychanalytiques.
Les rêves. Cours 3.
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I. Le rêve comme porte-parole de l’inconscient.
A.
Introduction.
Publié en 1899 mais daté par l'éditeur de 1900, ce livre constitue la pierre angulaire de la psychanalyse. Oeuvre
imposante, l'Interprétation des rêves a été l'un des livres auxquels Freud s'est montré le plus attaché puisqu'il y a
ajouté des notes à plusieurs reprises, au gré des ré-éditions et des développements de sa pensée. L'Interprétation
des rêves est une volumineuse monographie sur laquelle Freud a travaillé durant plusieurs années. Il est
important de bien saisir que ce livre est l'aboutissement d'un intense travail sur lui-même, appelé depuis
l'autoanalyse, poursuivi par Freud au cours de la deuxième moitié des années 1890 et dont on retrouve la trace
dans la correspondance avec Wilhelm Fliess (cf.: La naissance de la psychanalyse). Un grand nombre des rêves
rapportés dans le livre sont de l'auteur lui-même et témoignent, pour le lecteur averti, de la dynamique
conflictuelle de Freud en ces années d'effervescence, ce que plusieurs n'ont pas manqué d'étudier par la
suite.Écrit dans le style riche propre à Freud, style qui lui vaudra éventuellement le prix Goethe, ce livre
constitue une étude du rêve et reprend, pour les discuter et en montrer les faiblesses, les différentes approches
faites à ce jour du phénomène onirique. Ce n'est que par la suite qu'il consacre plusieurs chapitres à la question
de l'interprétation des rêves et qu'il jette les bases théoriques et métapsychologiques de toute son oeuvre (travail
du rêve, l'accomplissement de désir, le complexe d'Oedipe, la première topique, etc.).
1) Genèse de l’interprétation des rêves.
L’interprétation des rêves paraît en 1900, cette œuvre est considérée comme la base de la théorie de Freud, c’est
l’aboutissement des réflexions liées à son auto-analyse, entreprise en 1890. En 1896, Jacob Freud, le père de
Freud meure, ce dernier le vit comme un événement particulièrement douloureux, il s’observe beaucoup, il
étudie beaucoup son deuil pour l’utiliser scientifiquement. La mort de son père fait resurgir tout un passé,
beaucoup de souvenirs infantiles notamment l’amour qu’il vouait à sa mère, ses pulsions d’homicide à l’égard de
son jeune frère mort prématurément à l’âge de deux ans et aussi ses sentiments agressifs envers son père (ce qui
lui permettra d’élaborer plus tard le complexe d’Oedipe). Entre 1895 et 1897 il exploite beaucoup tout le
matériel qui vient de lui mais aussi celui de ces patients, il déclare tout de même « qu’il est le plus locace de ses
patients ». L’auto-analyse n’est pas comparable à la cure psychanalytique classique pourtant, les résistances que
le sujet rencontre ne tombe pas très facilement sous le coup de sa seule volonté mais Freud tient à se citer dans la
construction de s es concepts…Il déchiffre également ses rêves et y retrouvent ses sentiments refoulés évoqués
plus haut (amour de la mère etc…).
2) Fonction du rêve.
Il veut démontrer que le rêve a une place centrale dans la connaissance, il lui assigne plusieurs rôles :
Le rêve est la voie royale qui mène à l’inconscient.
Le rêve est le gardien du sommeil car il intègre un certains nombres de perturbation internes et externes,
ce qui évite au dormeur de se réveiller. Le rêve permet le maintient de la qualité du sommeil. Pour
Freud, le rêve n'a pas seulement un sens dans la vie psychique, mais d'abord il a une fonction
proprement physiologique. Il y a de toute évidence un rapport entre le rêve et le sommeil. Avant la
psychanalyse, on ne pensait pas que le rêve pût avoir une fonction, un rôle à jouer vis -à-vis du sommeil.
Freud est le premier à formuler l'hypothèse selon laquelle le rêve sert à protéger le sommeil contre
toutes les excitations qui tendraient à l'interrompre. Les excitations les plus fortes sont les excitations
intérieures, et surtout celles qui viennent des désirs insatisfaits, car pour Freud, nos désirs ne
s'endorment pas en même temps que notre conscience. Les rêves servent en quelque sorte à faire écran à
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toutes les perturbations. Mais le rêve transforme toute perturbation en lui faisant jouer un rôle dans une
sorte de petite scène. Ainsi celui qui dans son rêve voit tomber une pile d'assiettes, se réveille et entend
alors sonner son réveil. Aussi Freud peut-il écrire : « Tous les rêves sont des rêves de commodité, faits
pour nous permettre de continuer à dormir. Le rêve est le gardien du sommeil et non son perturbateur. »
Tout rêve provient donc d'abord du besoin de dormir.
Le rêve fait coexister deux réalité : « Le rêve parle deux langues à la fois », il a deux contenus : L’un
manifeste et l’autre latent.
L'étude systématique que Freud entreprit des rêves de ses patients comme des siens propres lui permit d'aborder
progressivement toute la complexité des mécanismes psychiques qui régissent nos pensées, nos émotions et nos
actes. Au lieu de s'en désintéresser ou de les traiter comme des productions imaginaires totalement dépourvues
de sens, il prit en considération les récits que lui en faisaient spontanément ses malades lorsqu'il les invitait à lui
dire tout ce qui leur venait à l'esprit. Il constata bientôt que leurs symptômes pathologiques disparaissaient
également s'il pouvait interpréter les images oniriques qu'ils lui décrivaient, c'est-à-dire s'il pouvait dévoiler le
sens inconscient qu'elles cachaient et représentaient à la fois, celui d'un souhait, généralement interdit, qu'elles
exauçaient.
Ainsi, l'enquête à la recherche des scènes traumatiques, si souvent gênée par l'oubli, volontaire ou non, des
malades, céda progressivement la place à la technique de l'interprétation des rêves. Des pans du passé se
reconstituaient, un peu à la manière d'un puzzle, grâce aux détails que le dévoilement du sens des images
oniriques contribuait à reconstruire. L'interprétation des rêves allait ainsi devenir la voie royale qui mène à la
découverte des processus et du contenu de l'inconscient.
B. Les contenus et l’interprétation.
1) Le contenu manifeste.
C’est le récit du rêve, la mise en scène onirique, le scénario visuel et émotif du rêve. C’est le rêve avant qu’il ne
soit soumis au travail.
2) Le contenu latent.
C’est l’ensemble des significations auxquelles aboutit le travail du rêve. C’est le contenu inconscient du rêve, il
est préalable au contenu manifeste, il est aussi appelé « pensée du rêve par Freud ».
« Les pensées du rêve et le contenu manifeste nous apparaissent comme deux exposés des mêmes faits en deux
langues différentes ou mieux le contenu manifeste est une transcription du contenu latent ». Les pensées vont se
déguiser selon le degré de censure. Cette déformation du contenu latent en contenu manifeste a pour but de
réinvestir la conscience.
3) Le travail du rêve
C’est un processus de transformation, tout ce que le rêve va opérer de transformations des éléments latents,
inconscients pour les rendre acceptables par la conscience. C’est l’ensemble des opérations psychiques qui vont
transformer les pensées latents en contenu manifeste. Lorsque la transformation est insuffisante, la censure fait
que le sujet cauchemarde, le contenu du rêve n’est pas métabolisé et le rêveur est protégé.
Le travail d’interprétation vise à traduire le texte, à retrouver la motion inconsciente qui en est à l’origine.
Le récit d'un rêve, son texte manifeste, est le résultat final de nombreuses opérations psychiques qui constituent
le travail du rêve, que l'interprétation psychanalytique aura à refaire en sens inverse. Schématiquement, on peut
dire qu'un désir inconscient, ordinairement d'origine infantile, mais stimulée par une impression de la journée
précédant le rêve (Ie reste diurne), cherche à s'exprimer et à s'imposer à la conscience à l'occasion de l'état
particulier de fonctionnement du psychisme qui est propre au sommeil. Il se voit interdit en tant que tel par la
censure, représentant psychique interne de la morale, et doit adopter des déguisements pour vaincre le
refoulement qui lui est opposé. Le rêve témoigne des processus de condensation (plusieurs idées ou images sont
amalgamées et exprimées en une seule), de déplacement (un autre objet, qui lui ressemble par des liens
associatifs ou symboliques, prend la place de tel objet de désir jugé interdit) et de figuration (tout dans le rêve,
même les opérations logiques ou les idées les plus abstraites, passe par le canal d'images sensorielles visuelles),
qui régissent les processus primaires du psychisme. Lorsque le travail du rêve a ainsi transformé et rendu
acceptable par la censure le désir initial, le rêve est encore sou mis à une élaboration secondaire qui rend son
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récit de plus en plus logique et cohérent, c’est-à-dire de plus en plus censuré et éloigné des violentes
contradictions et exigences qui caractérisent l'inconscient.
4) L'interprétation du rêve.
Ce sont ces déguisements que l'analyste et son patient doivent repérer et défaire par le travail inverse de
l'interprétation. Celle-ci repose sur les associations d'idées que fait naître chez le rêveur chaque élément de son
rêve, même le plus minime en apparence, ce qui implique qu'il est le seul à en posséder la dé. Interpréter
psychanalytiquement un rêve ne revient pas à utiliser une sorte de " dé des songes ii qui donnerait des
équivalences standardisées, même si certaines représentations symboliques peuvent avoir une signification
culturellement répandue, mais à permettre au rêveur de reconstituer sa symbolique propre et, de ce fait, le passé
dont elle est issue.
D'association en association, en exprimant à haute voix toutes les idées qui lui viennent à l'esprit, sans en
repousser aucune, le rêveur peut voir les éléments de l'interprétation se mettre en place, les personnages
importants de sa vie affective apparaître sous le masque qui les dissimulait, les sentiments amoureux ou hostiles
qui leur sont portés se révéler, les désirs incroyablement crus ou cruels qui les concernent devenir conscients.
a) Support et sens du rêve.
L'un des principes d'interprétation qui distingue radicalement la psychanalyse de toutes les autres théories stipule
qu'il est impossible d'analyser un rêve indépendamment des associations formulées ensuite par le rêveur. «Nous
ne pouvons pas interpréter les rêves des autres s'ils ne veulent pas nous dire quelles pensées inconscientes se
cachent derrière.» L'interprétation symbolique est donc irrémédiablement rétrogradée au rang de méthode
auxiliaire.
Cette approche conduit à deux thèses fondamentales: dans tout rêve, on peut découvrir par analyse, sous le
contenu manifeste, un contenu latent, lequel révèle en fin de compte l'accomplissement d'un désir.
Si le désir s'accomplit visiblement dans les rêves d'enfant et dans certains rêves dits de commodité (qui
permettent, par exemple, de ne pas se réveiller pour parachever une activité qu'on voit déjà aboutie dans son
sommeil), le plus souvent il semble être obscur (rêves indifférents), voire nettement contredit (rêves pénibles,
cauchemars). L'opposition entre le contenu manifeste et le contenu latent est au cœur des interrogations
freudiennes, qui portent notamment sur la nature de la déformation (ou transformation) que subit le désir
inconscient dans le rêve, ainsi que sur l'origine et les règles de cette modification.
b) Les restes diurnes.
On cherche dans les événements quotidiens. Ces restes diurnes sont en connexions plus ou moins lointaines avec
le contenu inconscient qui s’exprime. La motion inconsciente s’accroche aux restes pour passer la censure. Ces
souvenirs font références à des événements du passé récent ou du passé lointain. Pour Freud le passé est
constitué de chaînes thématiques, des chaînes associatives.
Pour saisir l'étonnante complexité des procédures qui conduisent de la pensée inconsciente à sa manifestation
explicite, il s'agit tout d'abord de faire l'inventaire du matériel du rêve, constitué principalement de trois
éléments: les impressions secondaires, anodines, qui évoquent de manière indirecte les pensées importantes du
rêve et qui sont donc le résultat d'un déplacement; les impressions du jour précédent, qui sont toujours le point
d'arrivée des chaînes associatives inconscientes; enfin, les souvenirs de la petite enfance, qui se trouvent à l'autre
bout de ces chaînes. Ainsi le rêve ne relève pas d'un sens univoque, mais il présente une superposition de
significations: «Non seulement il accomplit plusieurs désirs, mais en un sens, l'accomplissement d'un désir peut
en cacher d'autres, jusqu'à ce que, de proche en proche, on tombe sur un désir de la première enfance.»
Certains rêves se répètent tout au long de la vie de l'individu et présentent une structure identique chez tous les
rêveurs. C'est en analysant l'un de ces «rêves typiques», celui de «la mort de personnes chères», que Freud
formule sa théorie de l'Œdipe. Le fait de rêver de la mort d'un proche révèle non pas un désir actuel, mais la
persistance inconsciente d'un désir infantile, notamment des sentiments d'inimitié radicale que les enfants
éprouvent à l'égard de leurs rivaux directs (frères, sœurs, parents), et tout particulièrement à l'égard du parent de
même sexe, comme la tragédie de Sophocle en offre le récit.
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Les désirs refoulés s'emparent des restes de la veille, ils les remanient et s'en font une étoffe. C'est une loi
générale que dans tout rêve on trouve un élément par lequel il se rattache à une impression de la veille. Mais
Freud montre qu'un désir conscient, par exemple un problème non résolu, un souci pénible de la veille, ne peut
provoquer un rêve que lorsqu'il se trouve associé à un désir inconscient qu'il a réveillé et qui le renforce. Seul le
désir inconscient provoque le rêve. Ainsi il n'y a pas de rêves insignifiants.
Tous les rêves traduisent profondément l'inconscient. Le plus souvent ce sont les plus indifférents des restes
diurnes (des souvenirs sans importance et qui n'ont pas le caractère de désirs) dont les désirs se servent comme
de couverture pour former le contenu manifeste du rêve : c'est toujours pour échapper au contrôle de la censure.
De toutes les façons, l'élaboration du rêve tend à donner une apparence inoffensive aux restes utilisés et à rendre
l'expression du rêve aussi anodine que possible pour faciliter le passage des désirs.
c) La censure
Pour comprendre le conflit qu'exprime le rêve, il faut prendre en compte trois forces, ou instances: l'inconscient
– réserve de forces pulsionnelles –, qui est le point de départ de tout rêve; le préconscient – lieu de la censure, ou
résistance –, qui est la voie d'accès obligée pour toute représentation d'un désir orienté vers l'extrémité du
système psychique, c'est-à-dire vers la réalisation motrice; enfin, la conscience – siège de la représentation et de
la volonté –, qui est l'aboutissement du processus. On peut comparer le préconscient à un palais des glaces où les
désirs gênants, indéfiniment diffractés, perdent la lisibilité qui permettrait leur accomplissement: le seul lieu de
leur réalisation reste cette «autre scène» qu'est le rêve.
Le refoulement et la censure, comme en témoignent les pulsions enfantines évoquées par Freud à propos du
mythe d'Œdipe, ont des raisons internes bien plus qu'externes: le psychisme refoule tous les désirs qui entrent en
contradiction avec la moralité et la vie sociale normales, mais il refoule surtout ceux que le sujet ne peut s'avouer
à lui-même. Le rêve n'est pas simplement la réalisation d'un désir isolé. Il accomplit un désir qui est pris en
compte uniquement parce qu'il est
investi par l'énergie d'une chaîne de désirs plus profonds et plus anciens, avec lesquels il entre en résonance. «Je
me représente que le désir conscient ne suscite le rêve que lorsqu'il parvient à éveiller un autre désir, inconscient
et de même teneur, par lequel il se trouve fortifié», écrit Freud. Ainsi, le lien entre l'inconscient et le matériel
caractéristique du rêve est clairement établi: les impressions de la veille et les idées sans importance représentent
les plus éloignés des souvenirs marquants et favorisent la méconnaissance et le refoulement. En définitive, «le
désir représenté dans le rêve est nécessairement infantile», et, toujours selon Freud, il est un «substitut d'une
scène infantile modifiée par le transfert dans un domaine récent».
C. Mécanismes de transformation.
1) La figurabilité.
C’est la transformation d’une idée en image, le rêve figure, représente le désir inconscient en image. Le rêve
pêche ses symboles dans les représentations collectives (Jung) et surtout dans les représentations personnelles du
rêveur. Il n’y a donc pas d’interprétation univoque du rêve.
L'une des caractéristiques les plus remarquables du travail du rêve consiste dans la «figuration», c'est-à-dire la
représentation d'une idée à travers des images ou des scènes variées. Les éléments matériels du rêve sont en fait
dépouillés de toute représentativité fonctionnelle. Alors que dans la vie éveillée les mots renvoient à des
contenus (idées ou choses), dans le rêve ils sont transformés en pur matériau: indépendamment de leur sens
ordinaire, c'est leur sonorité, leur forme, leur répétition, leur ordre qui sont significatifs, ainsi que les jeux de
mots auxquels ils peuvent se prêter (par exemple, la «cure» dont un patient a rêvé évoquait en fait la «cour» qu'il
avait faite à sa femme lors de leur première rencontre dans le cabinet de Freud).
La figuration, la forme la plus importante du travail d'élaboration, « consiste en une transformation d'idées en
images visuelles ». Il s'agit d'une sorte de mise en scène ou de dramatisation, ou, comme le dit Freud, d'un travail
semblable à la transposition d'un article de fond politique en une série d'illustrations.
Or, dans cette transposition, certains éléments logiques du texte (des liaisons comme « parce que ») ne pourront
pas être traduits en images. D'autre part, l'inconscient ne connaissant pas les catégories d'opposition et de
contradiction, le rêve ignore le « non ». Il réunit souvent les contraires en un même objet.
La seule relation logique que connaisse cette pensée du rêve, c'est la ressemblance, l'assimilation, le « de même
que, de même ».
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b) La condensation.
Freud remarque que le contenu manifeste est très pauvre par rapport aux déploiement associatif. Pour un rêve de
quelques lignes, on obtient des pages et des pages d’association. Il y a donc une compression des pensées
latentes. Un élément figuré dans le rêve renvoie à de très nombreuses chaînes associatives.
Le travail du rêve effectue une sorte de compression qui fait qu'un petit nombre d'images du contenu objectif
évoque une diversité beaucoup plus grande d'idées latentes. On voit ainsi le rêve présenter sur une même
personne des traits appartenant à plusieurs personnes. Autre exemple la mer signifie à la fois l'élément marin et
la mère.
c) Le déplacement.
C’est le fait que l’intensité d’une représentation va pouvoir glisser vers une autre moins importante mais qui
semble lui être lié par la biais des chaînes associatives. Dans un rêve, les éléments les plus bénins cachent en fait
les représentations les plus importantes.
Un autre procédé, c'est le déplacement. Nous y avons déjà fait allusion. Il s'agit d'une opération de substitution
par laquelle l'intérêt est déplacé des pensées importantes à des éléments indifférents. Ce qui est extérieur et
accessoire est placé au centre, et inversement. La possibilité d'un tel transfert rose sur le fait que l'énergie
psychique inconsciente n'est pas retenue par les contraintes et les séparations logiques : elle peut glisser
librement des représentations importantes aux représentations insignifiantes, ce qui semblerait constituer pour la
pensée consciente une faute de raisonnement.
Grâce au déplacement, le désir se donne des équivalents symboliques, se transpose dans des images, s'exprime
par des allusions, toujours pour échapper à la surveillance de la censure.
d) Le renversement de l’affect.
Un sentiment inconscient est transformé en son contraire. C’est un procédé de dissimulation. Les rêves dont le
contenu est explicitement contraire à un désir relèvent d'une catégorie particulière. En fait, le patient sacrifie tel
ou tel désir à un autre, qui est celui d'échapper à l'investigation de son psychanalyste. Derrière le désir de ne pas
laisser interpréter son rêve, le patient dissimule un désir plus profond encore, dont il repousse à tout prix la
divulgation. Dans ce cas, c'est dans la forme du rêve qu'apparaît son contenu.
D. Processus du rêve.
1) Le processus primaire.
Le rêve s’inscrit dans un mode de fonctionnement psychique qui est dominé par le principe de pla isir où seul va
compter la satisfaction du désir, c’est un mode de fonctionnement archaïque. Le nourrisson est dans cette logique
de satisfaction immédiate du plaisir, il sort plus tard de ce processus pour entrer en société, il en sort en faisant
l’épreuve de la réalité, il apprend qu’il faut attendre car on ne peut pas être gérer par le processus primaire. On
apprend à s’adapter aux limites et aux contraintes de la réalité.
2) Le processus secondaire.
La réalité est prise en compte c’est ce qui permet de différer la satisfaction du désir. Le rêve est dans le processus
primaire, dans la réalisation hallucinatoire du désir. La censure est fille du processus secondaire. Le rêve est un
compromis des deux processus à la finale puisqu’il fait intervenir la satisfaction du désir et la censure.
E. Les principaux types de rêves.
1) Le rêve simple, clair.
Le désir n’est pas refoulé, il s’exprime tel quel, c’est le prototype des rêves d’enfant, mais pas uniquement, les
adultes aussi font des rêves simples.
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2) Les rêves raisonnables.
Ils présentent un contenu manifeste logique et cohérent. Cette relative logique n’emp êche pas que le contenu
latent soit très déguisé. La censure est forte.
3) Les rêves absurdes, incohérents, obscurs.
Ils sont liés à une très forte censure.
II. La première topique.
A.Introduction.
1) Origines et ancrage historique du modèle.
La première description de l’appareil psychique proposé par Freud correspond au chapitre 7 de L’Interprétation
des rêves . Il utilise le terme topique dont la racine topos signifie lieu en grec, dans ce cas lieu du psychisme,
c’est donc un modèle spatial.
Freud envisage l’appareil psychique comme la réunion de plusieurs systèmes différant sur le plan fonctionnel,
autrement dit chaque système des caractéristiques propres, une fonction bien précise et qui sont disposés dans un
ordre particulier. Tous ces systèmes sont reliés par la censure qui selon la provenance des éléments et leur
possible destination va se manifester soit sur le mode du contrôle, soit sur le mode de la régulation soit sur le
mode de l’inhibition (du refoulement).
Son modèle est résolument tourné vers les tendances énergétiques et mécanistes du 19ème siècle où dominent
aussi les neurologues et leur quête de la localisation des différentes fonctions du corps humains dans le cerveau.
La figuration géographique du psychisme n’intéresse pas Freud, il ne souhaite pas localiser le psychisme au
niveau cérébral, néanmoins il a toujours pensé que les découvertes en neurologie approuveraient un jour ou
l’autre sa théorie (au niveau biochimique sûrement).
2) Modèle bipolaire.
Hormis la volonté de Freud de ne pas cartographier l’appareil psychique, la première topique est tout de même
un modèle spatial qui envisage l’appareil psychique sur deux pôles : L’un perceptif où le système qui lui est relié
ne fait que capter les stimulations externes et internes (la perception conscience) et l’autre moteur où le système
« ouvre les écluse de la motricité » et donc déclenche le geste, le comportement etc.…
L’excitation sensorielle est donc la conséquence soit de stimuli internes soit externes, il y a par exemple le
réflexe (boucle non corticale) ou le besoin à un niveau plus élaboré.
3) Articulation des différents systèmes.
Les perceptions laissent des traces mnésiques, des souvenirs qui ne sont pas stockés à ce niveau là (la perception
conscience) mais au niveau suivant, dans la mémoire (le préconscient). Autrement dit le pôle perceptif capte,
reçoit des informations mais n’en garde aucune trace, pourtant nous avons une histoire, donc c’est ailleurs que le
souvenir se constitue comme tel et non plus comme percept actuel, le système perceptif est superficiel dans le
sens où il ne traite pas l’information.
Le système perceptif se trouve à côté de la mémoire dans laquelle les éléments sont conservés en traces durables
sous forme de chaînes de souvenirs (de chaînes associatives) qui ne s’accumulent pas sous forme de contenu
mais bien par un processus d’union, d’action, un élément de la chaîne en appelant un autre et n’étant jamais
indépendant d’un système d’association propre à l’individu. On comprend alors l’utilité de la libre association et
du travail du rêve car certains souvenirs loin d’être accessibles au préconscient sont maintenus enfouis dans
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l’inconscient sous la coup de la censure et n’ont de chance de réapparaître que sous la forme d’éléments insolites
ou grotesques (contenu latent) venant s’associer à un élément évident (contenu manifeste).
Les traces mnésiques se constituent donc à partir de perceptions externes mais aussi internes (les désirs, les
fantasmes, les besoins etc.…) plus ou moins censurés.
B. Système perception conscience.
Il s’agit de l’endroit où arrive les informations externes ou externe, du point de vue topique il se situe en
périphérie de l’appareil psychique, du point de vue fonctionnel, il ne garde pas de traces mnésique il a
simplement une fonction réceptrice. Enfin du point de vue économique (Comment les énergies se répartissentelles ? ) il dispose d’une énergie mobile qui peut investir tel ou tel élément de son champ, et qui permet
l’attention et le déplacement des intérêts.
C. Système préconscient.
Il est contigu au système perception conscience, on y trouve tous les contenus absents du champ actuel de la
conscience mais qui lui sont accessibles mais pas immédiatement (ce qui permet la focalisation de l’attention sur
un point précis et évite les discours « coq-à-l’âne »). C’est ici que sont stockés les informations mnésiques, les
souvenirs qui ne sont pas soumis à la censure interdictrice de l’inconscient mais simplement à une censure qui a
pour fonction de réguler les thèmes abordés par la conscience. Ainsi on peut considéré le système perception
conscience et le système préconscient comme ne faisant qu’un.
1) Le principe de réalité.
C’est le principe qui régit ce système, il est régulateur, son but est de diminuer la tension due à une stimu lation
en recherchant une satisfaction à cette stimulation qui tiendra compte des exigences de la réalité. Il est lié aux
processus secondaires vus dans le rêve, le sujet est capable d’ajourner, de différer la satisfaction de son désir, de
son besoin, il est capable d’obtenir sa satisfaction de façon adaptative. Ce principe permet de conserver son
intégrité psychique en ouvrant le champs de la temporalité, le sujet peut inscrire son désir à la fois dans le
présent et dans le futur alors que dans les processus primaires le sujet est incapable d’inscrire son désir dans un
possible futur (si son désir n’est pas exhaussé sur le champ il considère qu’il ne le sera jamais plus).
2) Le processus secondaire.
Il permet l’attention, le raisonnement, la pensée, le jugement, l’action contrôlée, en bref tout ce qui relève de
l’intellect. Autant dire que lorsque nous sommes dans un registre de l’ordre du processus primaire, notre
attention est tellement tourné vers la satisfaction du désir et la frustration que nous sommes complètement
indisponible pour des activités intellectuelles complexes.
3) L’identité de pensée.
C’est ce vers quoi tendent les processus secondaires, c’est le fait de retrouver de façon cohérente une perception
identique des pensées entre elles. C’est ce qui fait notre unité dans notre rapport au monde, c’est aussi ce qui
permet des relations à la réalité non biaisée et non changeante ( bon ça reste à prouver ça si on en croit nos amis
les constructivistes). Autrement dit l’identité de pensée c’est le simple fait de pouvoir laisser une pensée de côté
et de la retrouver à l’identique le moment venu.
4) L’énergie liée.
Le mouvement qui vise à la satisfaction du besoin est contrôlé, retardé. On dit que l’énergie est liée parce qu’elle
se focalise sur l’attention.
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5) Les représentations de mots.
On a vu que c’est dans le système préconscient que les traces mnésiques vont venir s’associer à des images
verbales, à des mots. La trace mnésique c’est l’inscription d’un événement dans une des chaînes mais pour
pouvoir évoquer cette trace il faut qu’elle s’accroche à un mot (mais ce n’est pas le mot qui est mémorisé).
Le préconscient est donc un réservoir de représentations des mots qui vont permettre aux traces mnésiques de se
raconter.
D. Le système inconscient.
Il est complètement des deux autres, il en séparé par une censure très forte, très inhibitrice. Il est bien entendu
constitués de contenus refoulés pour lesquels l’accès à la conscience est impossible sauf sous un déguisement du
type symptôme ou rêve (sympa le déguisement). On en revient donc au refoulement, à la censure et au
travestissement des contenus inavouables en contenus tolérables par la conscience.
On dit souvent que l’essentiel de l’inconscient se forme dans l’enfance, il faut bien le dire : C’est vrai.
(Formidable) parce que la libre expression des désirs infantiles va se heurter aux interdits extérieurs puis
intérieurs (assimilation) en fonction de la formulation de la censure. Donc grandit c’est intégrer un certain
nombre d’interdits et donc user et abuser de sa capacité à refouler ses affects agressifs. On dit que l’inconscient
est ancré dans l’enfance parce que l’enfant exprime très crûment ses désirs et donc il est beaucoup plus souvent
la cible de la censure adulte.
1) Le principe de plaisir.
Il est bien entendu opposé au principe de réalité car il ne tient pas compte des exigences du réel. Il faut tout de
suite selon ce principe.
2) Les processus primaires.
La tension est immédiatement déchargée dans la satisfaction, le sujet ignore le temps et les contraintes de la
réalité (il paraît que les psychopathes fonctionnent comme ça, je dis bien il paraît…, amis psychopathes….).
3) L’identité de perception.
C’est la recherche d’une perception identique à la trace mnésique, on est plus dans l’ordre de la pensée
d’ailleurs.
4) Les représentations de chose.
C’est l’image, la trace mnésique qui reste de l’événement. Ce sont des représentations avec affects qui sont
stockées dans le système mnésique à la différence des événements plutôt neutres et intellectualisés situés dans le
préconscient, ici les informations sont chargées d’affects.
Le système est inconscient est soumit au principe de la décharge dans la satisfaction, le préconscient régule cette
décharge en le faisant s’adapter aux contraintes de la réalité (donc le système inconscient n’est pas indépendant
des autres systèmes ! ).
5) L’énergie libre.
Elle s’accroche toujours (elle est liée) mais de façon très mobile, elle s’accroche à n’importe quelle idée.
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Le rêve comme porte-parole de l’inconscient........................................................... 1
A. Introduction............................................................................................. 1
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Genèse de l’interprétation des rêves. ............................................................. 1
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Théories psychanalytiques.
Les rêves. Cours 3.
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2)
Fonction du rêve..................................................................................... 1
B. Les contenus et l’interprétation. ..................................................................... 2
1)
Le contenu manifeste. .............................................................................. 2
2)
Le contenu latent.................................................................................... 2
3)
Le travail du rêve ................................................................................... 2
4)
L'interprétation du rêve............................................................................ 3
C.
a)
Support et sens du rêve. ......................................................................... 3
b)
Les restes diurnes................................................................................ 3
c)
La censure ........................................................................................ 4
Mécanismes de transformation. ..................................................................... 4
1)
La figurabilité. ...................................................................................... 4
b)
La condensation.................................................................................. 5
c)
Le déplacement................................................................................... 5
d)
Le renversement de l’affect..................................................................... 5
D. Processus du rêve....................................................................................... 5
1)
Le processus primaire. ............................................................................. 5
2)
Le processus secondaire. ........................................................................... 5
E. Les principaux types de rêves. ........................................................................ 5
1)
Le rêve simple, clair. ............................................................................... 5
2)
Les rêves raisonnables.............................................................................. 6
3)
Les rêves absurdes, incohérents, obscurs. ....................................................... 6
II. La première topique....................................................................................... 6
A. Introduction............................................................................................. 6
1)
Origines et ancrage historique du modèle. ...................................................... 6
2)
Modèle bipolaire.................................................................................... 6
3)
Articulation des différents systèmes. ........................................................... 6
B. Système perception conscience........................................................................ 7
C.
Système préconscient................................................................................... 7
1)
Le principe de réalité. .............................................................................. 7
2)
Le processus secondaire. ........................................................................... 7
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Théories psychanalytiques.
Les rêves. Cours 3.
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3)
L’identité de pensée. ................................................................................ 7
4)
L’énergie liée......................................................................................... 7
5)
Les représentations de mots. ...................................................................... 8
D. Le système inconscient................................................................................. 8
1)
Le principe de plaisir. .............................................................................. 8
2) Les processus primaires............................................................................... 8
3) L’identité de perception. .............................................................................. 8
4) Les représentations de chose. ........................................................................ 8
5)
L’énergie libre. ...................................................................................... 8
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