Des élèves en quête de leur futur

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Des élèves en quête de leur futur
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LE JOURNAL DU JURA MERCREDI 1ER OCTOBRE 2014
ACEYOUNG
MÉTIERS Ils ont entre 13 et 15 ans et doivent déjà se décider
Des élèves en quête de leur futur
LES JEUNES À LA PAGE
Pendant une semaine hors-cadre
consacrée aux métiers, quelque
68 élèves de l’Ecole secondaire du
Bas-Vallon, à Corgémont, ont eu
l’occasion de rencontrer des professionnels dans leur environnement de travail, de l’agriculteur en
train de récolter des pommes de
terre à l’ingénieur en gestion de la
nature supervisant des travaux
d’entretien d’étangs. Lysiane, Salomea et Marion ont, elles, participé à un atelier journalisme durant
lequel elles ont réalisé les articles
à lire dans cette page. Ces trois
élèves de 10H ont appris les rudiments du métier de journaliste et
endossé ce rôle durant presque
toute la semaine hors-cadre. Elles
nous présentent, ici, le fruit de leur
travail. Le mois prochain, ne manquez pas, la page réalisée par
trois autres élèves de ce même
atelier journalisme. NH
LYSIANE ANDRÉ
L’Ecole secondaire du BasVallon (ESBV) organise, au
début de chaque année scolaire, un camp polysportif
pour les 9H, un voyage d’études pour les 11H et une semaine hors-cadre pour les
10H afin que les élèves puissent apprendre à mieux se
connaître. Cette année, l’école
ayant reçu une invitation pour
les SwissSkills 2014 à Berne,
soit le championnat suisse des
métiers, et les dates correspondant avec celles de la semaine hors-cadre, les enseignants de l’ESVB ont décidé
de faire des métiers le thème
de la semaine hors-cadre.
Les trois classes parallèles de
10H ont donc eu la chance de
pouvoir, deux jours durant,
bénéficier sur le terrain de
l’expérience d’un agriculteur,
d’un ingénieur HES en géomatique, d’un garde-forestier,
d’un ingénieur en gestion de
la nature et d’une journaliste
en vue d’élargir leur horizon
professionnel. «De nombreuses séances, mails et téléphones
ont permis de réunir dix professionnels, neuf enseignants et 68
élèves répartis en cinq groupes
sur la chaîne de Mont-Crosin,
au-dessus de Cormoret, pour
pouvoir réaliser cinq différents
ateliers», nous a expliqué l’enseignante Moussia de Watteville.
Durant cette semaine vraiment hors cadre, les élèves
ont réellement pu profiter de
poser des questions précises
aux professionnels présents.
«C’est super comme ils sont
mordus!», s’est enthousiasmé
Daniel Rohrer, ingénieur HES
en géomatique passionné et
passionnant, qui travaille
pour le compte de Aeschlimann & Waelti à Saint-Imier.
«Les participants découvrent
enfin à quoi ça leur sert d’apprendre la géométrie à l’école!»
A l’atelier land art, qui est
une forme d’art s’inspirant de
la nature, les élèves ont fait
preuve d’imagination pour
créer leurs œuvres d’art dans
les pâturages de Mont-Crosin.
Plusieurs ont utilisé la marne
évacuée d’un étang, sur instruction de l’ingénieur en gestion de la nature, pour bâtir
des structures éphémères en
s’inspirant d’un film sur le
land art vu en classe.
A l’atelier pâturages boisés,
les élèves ont pu assister à
l’abattage d’un arbre. «Je
n’abats des arbres presqu’exclusivement que pour des classes
maintenant. J’aime faire ça,
mais aujourd’hui ce travail est
réservé aux bûcherons. Pour ma
part, je dois me contenter de
Moussia de Watteville avec l’agriculteur Mikaël Zürcher, à gauche, et des élèves de corvée de patates.
SALOMEA BACHMANN
marquer les arbres», nous a
confié le garde-forestier
Guillaume Schaller.
Ramasser en une heure et
demie le maximum de pommes de terre, c’est le défi qui
«J’aime montrer la réalité du terrain»
Deux journées en extérieur ont été
consacrées à la découverte de
métiers, comme ici géomaticien.
Moussia de Watteville, comment vous est venue l’idée de
faire ces ateliers?
J’ai proposé à mes collègues de
passer deux jours à Mont-Crosin
sous forme d’ateliers avec des
professionnels. Des dégâts sur
les murs en pierres sèches le long
du Sentier des Monts, sentier de
l’Espace découverte Energie,
dont je suis la coordinatrice,
m’ont interpellée. Sur place et
par un concours de circonstance,
j’ai rencontré l’agriculteur Henri
Spychiger et Kurt Mägeli de Juvent. Nous avons échangé quelques idées et le projet a été lancé.
Pourquoi avez-vous choisi
précisément ces ateliers-là?
Les métiers choisis dépendaient
bien sûr du lieu où les deux journéesallaient se dérouler, mais aussi des différentes personnes que je
connais et que j’ai pu contacter.
Etait-ce une tâche facile d’organiser ces journées?
Non, il a fallu beaucoup de
temps, mais j’aime les défis,
montrer la réalité du terrain aux
élèves, sortir! Le défi de la météo était intéressant. Et ouf, il a
fait beau, nous avons eu beaucoup de chance.
Avez-vous organisé cette semaine seule?
Non, ce serait impossible. Il faut
que tout le monde donne un coup
attendait les écoliers à l’atelier
agriculture. Un des groupes
d’une quinzaine d’élèves a
réussi à ramasser dans ce laps
de temps 1,8 tonne! L’agriculteur était tellement impres-
sionné qu’il a offert à chacun
des moissonneurs assidus une
plaque de Ragusa. Enfin, dans
l’atelier journalisme, on a réalisé ce que vous êtes en train
de lire...
= LES AUTEURES DE LA PAGE
de pouce. Cette année en particulier, sans le soutien des professionnels, le projet était tout simplement impossible. Puis, chacun
de mes collègues s’est familiarisé
avec l’atelier qu’il accompagnait
pendant les deux jours.
Comptez-vous refaire une semaine hors-cadre sur le
même thème l’année prochaine?
Aucune idée. Le succès de la
semaine pourrait nous y pousser. Mais on verra bien. Je préfère laisser la place à toutes les
possibilités et impossibilités.
Mes collègues trouvent souvent que j’ai des idées de folie.
SALOMEA BACHMANN
De gauche à droite: Lysiane André, 14 ans, 10P, de Sonceboz; Marion
Vaucher, 13 ans, 10M, de Sonceboz, et Salomea Bachmann, 14 ans, 10P, de
ANAÏS ROULET
Cortébert.
Savent-ils déjà ce qu’ils vont faire ?
Jan Feusier,
13 ans,
Corgémont, 10m
«J’aimerais
devenir
charpentier
ou menuisier,
j’ai déjà fait
un stage de
charpentier.
Cela m’intéresserait de
comparer ce métier avec celui
de menuisier en réalisant un
autre stage. Je suis assez
convaincu de mon choix car
ces métiers me correspondent.
Pendant la semaine hors-cadre
j’ai appris beaucoup de choses
sur différents métiers qui
étaient bien présentés. Malgré
tout, mon avis n’a pas
changé.»
Christian De
Crescenzo, 15 ans,
Cortébert, 10g
«J’aimerais
devenir
machiniste,
j’ai déjà
réalisé un
stage dans
l’entreprise
Weber Transport à Corgémont.
J’ai aussi fait un stage de deux
semaines en tant que bûcheron.
L’atelier qui nous était présenté
à Mont-Crosin ne m’a rien appris
de nouveau sur ce métier. J’avais
déjà pratiqué ce qui nous était
montré. J’ai signé mon contrat
d’apprentissage pour devenir
constructeur de routes. J’ai choisi
cette voie pour devenir
machiniste par la suite.»
Yousie Lapointe,
14 ans,
Péry, 10m
«Il y a peu de
temps, je
voulais
devenir
vétérinaire. A
présent,
j’aimerais
plutôt devenir infirmière au bloc
opératoire. Ce qui me passionne
le plus dans ce métier, c’est
d’aider les gens. J’ai l’impression
que des stages ne
m’apporteraient rien. Je ne suis
donc pas motivée pour en faire.
Je ne sais pas quelle voie je dois
prendre. Gymnase ou
apprentissage? J’ai aimé les
SwissSkills car on pouvait choisir
où aller et quel métier voir…»
Milena Broggi,
14 ans,
Sonceboz, 10p
«J’aimerais
devenir
assistante
socioéducative
pour travailler
avec les
enfants. Je compte bientôt faire
un stage. Si je pouvais choisir
entre le gymnase et un
apprentissage, je choisirais sans
hésiter l’apprentissage. Continuer
d’étudier ne me tente pas trop.
Les journées passées à MontCrosin m’ont plu davantage que
les SwissSkills, où il était difficile
de communiquer avec les
professionnels présents, en
majorité alémaniques.»
Alexandre Liechti,
14 ans,
Corgémont, 10p
«J’aimerais
faire le
gymnase en
option
scientifique.
Pour mon
futur métier, je
pense soit à graphiste, soit à
médecin. Ces deux professions
me plaisent énormément. Pour
me diriger dans mon choix, je
vais essayer de trouver des
places de stage. J’ai besoin d’en
savoir plus sur ces professions.
Pendant la semaine hors-cadre
j’ai beaucoup apprécié l’abattage
de l’arbre et le débardage avec les
chevaux, mais ces métiers sont
trop physiques pour moi.»
Deborah Blösch,
14 ans,
La Heutte, 10g
«J’aimerais
devenir
ostéopathe,
travailler
avec les
chevaux me
fascine. Je
compte faire un stage dans ce
milieu-là. Notre visite aux
SwissSkills 2014 ne m’a pas
tellement intéressée car il n’y
avait rien en lien avec le
métier que je veux faire. Je
souhaite plutôt me lancer
dans des études, alors que
les SwissSkills présentaient
des apprentissages.» .
TEXTES ET PHOTOS
MARION VAUCHER