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Shannon Mercer
soprano
Sa voix a été décrite comme chatoyante, lumineuse et scintillante et on a souligné la finesse, l'esprit et le piquant de son jeu. Shannon
Mercer est l'une des étoiles montantes les
plus brillantes de l'univers lyrique canadien.
Encensée par la critique internationale pour
son étonnant talent, elle a été saluée comme
« l'une des plus prometteuses jeunes sopranos au Canada » et « l'une des leaders de demain » (Maclean's). Sa passion pour le chant
se traduit aussi bien au récital, à l’opéra, en
concert qu’en enregistrement, dans un répertoire allant de la musique ancienne au
répertoire contemporain.
Après un passage au prestigieux programme d'été Merola du San Francisco Opera,
Shannon Mercer a entamé sa carrière lyrique
à la Canadian Opera Company (COC), comme
membre du programme Ensemble Studio.
Depuis cette époque, sa voix lyrique et sa
présence scénique remarquable ont insufflé
une nouvelle vigueur aux rôles de Pamina
dans Die Zauberföte, Rosina dans Il barbiere di Siviglia, Despina dans Così fan tutte,
Sesto dans Giulio Cesare in Egitto de
Sartorio, Elvira dans L’italiana in Algeri, avec
des maisons d’opéras dont le COC, l'Opéra du
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Québec, Opera Victoria, Opera Lyra Ottawa,
Opera Ontario et l’Atelier lyrique de l’Opéra
de Montréal. Shannon a fait ses débuts londoniens sous les auspices du Royal Opera
House du Covent Garden dans The Midnight
Court, avec la compagnie Queen of Puddings
Music Theatre de Toronto. Elle a aussi joué
dans Not the Messiah avec le légendaire Eric
Idle des Monty Python au Royal Albert Hall de
Londres, à Toronto et au Festival Caramoor à
New York. Elle a fait des débuts acclamés en
France avec l’Opéra national de Montpellier
dans le rôle-titre de Sémélé de Marin Marais,
interprétation qui s’est prolongée sur
disque.
O viva rosa est le sixième album de Shannon
sous étiquette Analekta. Mentionnons également Gloria ! Vivaldi et ses anges, récipidaire d’un JUNO en 2009, Bach et l’année
liturgique, nominé pour un JUNO, Chansons galloises, Mondonville et Fantaisies
anglaises. Elle est également la vedette de
l’opéra comique d’Alexina Louie, Burnt Toast,
nominé aux Prix Gémeaux, maintenant disponible en DVD. Originaire d'Ottawa, Shannon
Mercer vit présentement à Toronto.
Luc Beauséjour
clavecin / orgue
Grâce à la virtuosité, à l’élégance et à
l’expressivité de son jeu, le claveciniste
et organiste Luc Beauséjour a suscité tant
l’enthousiasme du public que les éloges des
critiques et des spécialistes. « La respiration
naturelle de son clavecin, l'attention remarquable aux proportions et au chant en font
un artiste rare. » Luc Beauséjour mène une carrière très active au Canada et à l’étranger. Il a
joué en France, aux États-Unis, en Autriche,
en Allemagne, en Hongrie, en Belgique, aux
Bermudes et en Amérique du Sud. Il s’est produit dans le cadre de plusieurs festivals importants : Festival international de Lanaudière,
Festival d’Ambronay, Festival d’Uzès (France),
Festival Un été à Bourges, Festival de musique baroque de Lamèque (Canada), Stratford
Summer Music Festival et au Vancouver Early
Music Festival. Il a également été invité à jouer
les Variations Goldberg au Studio Glenn
Gould, à Toronto, pour commémorer la naissance du grand pianiste canadien.
Il a été consacré « interprète de l’année 2003»
par le Conseil québécois de la musique et a
remporté deux trophées Félix au Gala de
l’ADISQ au Québec (2002 et 2006). Luc
Beauséjour a enregistré près de 25 disques
dont plusieurs ont reçu des récompenses
et distinctions dans les revues musicales.
Reconnu comme l’un des meilleurs clavecinistes au Canada, Luc Beauséjour a fondé en
1994 la série Clavecin en concert dont il est le
directeur artistique.
Sylvain Bergeron
théorbe / guitare baroque
Originaire de Québec, Sylvain Bergeron s’est
perfectionné dans les instruments de la famille du luth lors de nombreux stages aux ÉtatsUnis et en Europe avec, entre autres professeurs, Paul O'Dette et Eugène Dombois. Il est
cofondateur de La Nef, dont il l’un des trois
directeurs artistiques. Depuis les débuts de
la formation, il a signé la conception et la
direction musicale d'une vingtaine de productions dont plusieurs se sont mérité prix et
mentions.
Interprète accompli au luth et au théorbe, il
est très sollicité sur la scène musicale canadienne et donne plus d’une soixantaine de
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concerts par saison. Parmi les solistes de renommée internationale avec lesquels il a joué et enregistré, on compte Emma
Kirkby, James Bowman, Jordi Savall, David
Daniels, Magdalena Kozena, Daniel Taylor,
Karina Gauvin et Suzie LeBlanc. Il a effectué
plusieurs tournées à travers les cinq continents et a joué sous la direction de chefs
réputés. Il a participé à 70 enregistrements de
disques sur diverses étiquettes. Il a été plusieurs fois boursier du Conseil des Arts et des
Lettres du Québec et du Conseil des Arts du
Canada. Sylvain Bergeron enseigne le luth, la
guitare baroque et le continuo à l’Université
McGill et l’Université de Montréal.
Amanda Keesmaat
violoncelle
Originaire d’Hamilton, Amanda Keesmaat
détient un Diplôme d'artiste décerné par
l'Université McGill ainsi qu'un baccalauréat
de l'University of Western Ontario. Depuis
plus de dix ans, elle occupe une place importante dans le milieu de la musique ancienne
à Montréal. Elle a joué la basse continue
lors de nombreux enregistrements avec
des chanteurs renommés comme Matthew
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White, Daniel Taylor, Shannon Mercer, Donna
Brown, Michael Slattery, Natalie Paulin,
Suzie Le Blanc et Marie-Nicole Lemieux, ainsi
qu’avec divers ensembles de musique
baroque tels l’Orchestre baroque Arion, les
Idées heureuses et Les Boréades. Amanda
Keesmaat se produit régulièrement dans les
séries de Clavecin en concert, de l'ensemble
Caprice, du Studio de musique ancienne de
Montréal, et comme invitée de nombreux festivals dont le Festival de Musique de chambre
d’Ottawa et le Vancouver Early Music Festival
(Festival Vancouver). En tant que membre fondateur de l’Ensemble Les Voix Baroques et
Skye Consort, elle a joué partout au Canada.
Elle a récemment fait ses débuts avec le
Pacific Baroque Orchestra et l’Akademie für
Alte Musik à Berlin. Fréquemment entendue
sur les ondes de Radio-Canada, elle a joué
sur de nombreux enregistrements primés,
parus sous diverses étiquettes.
Shannon Mercer
soprano
Her voice has been described as luminous,
dazzling and shining and her acting witty,
delightful, and feisty — Shannon Mercer is
taking on the opera world as one of Canada's
brightest young stars. Critically acclaimed by
the international press for her musical artistry, she has been hailed as “one of Canada’s
most promising young sopranos” and a “Leader of Tomorrow (Maclean's).” Her passion
for her art form embraces recitals, operas,
concerts and recordings in repertoire ranging
from early to contemporary music.
An alumnus of San Francisco Opera’s prestigious Merola Opera Summer Program, Shannon
began her operatic career as a member of the
Canadian Opera Company Ensemble Studio
Program. Since then, her lyrical voice and
dramatic stage presence have given vigour
to such roles as Pamina in Die Zauberföte,
Rosina in Il barbiere di Siviglia, Despina
in Così fan tutte, Sesto in Sartorio’s Giulio
Cesare in Egitto, Elvira in L’italiana in
Algeri, with companies including the COC,
l'Opéra du Québec, Opera Victoria, Opera
Lyra Ottawa, Opera Ontario, and Montréal’s
Opera Atelier. Shannon made her London
debut under the auspices of the ROH Covent
Garden in The Midnight Court with Toronto's
Queen of Puddings Music Theatre. She has
also performed in Not the Messiah with
Monty Python legend Eric Idle at London’s
Royal Albert Hall, in Toronto and at New
York’s Caramoor Festival. She made her
highly acclaimed French debut with l’Opéra
national de Montpellier in the title role of
Marin Marais's Sémélé, a recording of which
was released.
O viva rosa is Shannon’s sixth recording for
Analekta. Others include the 2009 JUNO
Award recipient Gloria ! Vivaldi’s Angels,
the JUNO nominated Bach and the Liturgical Year, Wales ~ The Land of Song,
Mondonville, and English Fancy. She also
starred in Alexina Louie’s Gemini-nominated
comic opera Burnt Toast, now on DVD. Born
in Ottawa, Shannon currently lives in Toronto.
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Luc Beauséjour
harpsichord / organ
Harpsichordist and organist Luc Beauséjour
is renowned for the elegance, virtuosity, and
expressiveness of his playing, which have
won him an enthusiastic audience and the
continuing praise of critics and music specialists. “The natural breathing of his harpsichord and the outstanding attention he pays
to proportions and melody make him a rare
artist.” Mr. Beauséjour leads a very active performing schedule in Canada and abroad that
has taken him to France, the United States,
Austria, Germany, Hungary, Belgium, Bermuda
and South America. He has performed at numerous festivals, including the Festival d’Uzès
(France), the Lanaudière International Festival, the Festival d’Ambronay, the festival Un
été à Bourges, the Lamèque Early Music
Festival (New Brunswick), the Stratford Summer Music Festival and the Vancouver Early
Music Festival. He was invited to perform the
Goldberg Variations at the Glenn Gould
Studio in Toronto for a CBC commemoration
of the great pianist's birthday—testimony
to the recognition he has earned as one
of Canada’s finest musicians.
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In the last few years, he has won numerous
awards, including “2003 Performer of the
Year” by the Conseil québécois de la musique
and two Félix at the ADISQ Gala (2002 and
2006). Luc Beauséjour has recorded some
25 CDs, many of which have won awards and
praise from music magazines. Recognized as
one of Canada’s best harpsichordist, Luc
Beauséjour has been Artistic Director of the
series Clavecin en concert since its inception
in 1994.
Sylvain Bergeron
theorbo / baroque guitar
A native of Quebec, Sylvain Bergeron perfected his skills in playing instruments in the
lute family during his many classes in the
United States and Europe with Professors
Paul O’Dette and Eugène Dombois, among
others. He is the cofounder of La Nef and one
of its three artistic directors. Since the beginnings of the ensemble, he has created and
directed over 20 productions, many of which
have earned prizes and mentions.
An accomplished lute and theorbo player, he
is in great demand on the Canadian musical
scene and gives over 60 concerts per season.
Among the soloists of international standing
with whom he has played and recorded are
Emma Kirkby, James Bowman, Jordi Savall,
David Daniels, Magdalena Kozena, Daniel
Taylor, Karina Gauvin and Suzie LeBlanc. He
has toured across the five continents several times and has played under the direction
of renowned conductors. He has participated in
70 recordings under various labels. He has
received several grants from the Conseil des
Arts et des Lettres du Québec and the Conseil
des Arts du Canada. Sylvain Bergeron teaches
lute, baroque guitar and continuo at McGill
University and the Université de Montréal.
Amanda Keesmaat
cello
Shannon Mercer, Donna Brown, Michael
Slattery, Natalie Paulin, Suzie Le Blanc and
Marie-Nicole Lemieux, as well as renowned
en-sembles such as Ensemble Arion, Les
Idées Heureuses and Les Boréades. She
appears regularly on concert series with
Ensemble Caprice, Clavecin en Concert, the
Studio de Musique Ancienne de Montréal and
at festivals such as Montreal Baroque, Ottawa
Chamber Music Festival and Vancouver Early
Music Festival (Festival Vancouver). As a founding member of Ensemble Les Voix Baroques
and Skye Consort, she has performed across
Canada. She recently made her debut with
the Pacific Baroque Orchestra and the
Akademie für Alte Musik in Berlin. Frequently
heard on Radio-Canada, she has played on
award winning recordings with various
labels.
Originally from Hamilton, Ontario, Amanda
Keesmaat obtained her Bachelor of Music
from the University of Western Ontario and
her Artist Diploma from McGill University.
She has been a vibrant presence in the
Montreal early music community for more
than 10 years. Playing continuo, she has
recorded and performed with prominent singers such as Matthew White, Daniel Taylor,
7
Francesca Caccini – O viva rosa
Affinités sélectives
Souvent, entre musiciens, des parcours se
chevauchent, des complicités au fil de projet
communs se développent. Parfois, aussi, les
synchronicités nous surprennent quand on
s’y attend le moins. Après avoir abordé le
répertoire liturgique de Vivaldi et Bach, mais
aussi les univers français, anglais et gallois,
Shannon Mercer souhaitait plonger dans un
programme italien du 17e siècle, dans lequel
elle pensait glisser des œuvres des compositrices Barbara Strozzi et Francesca Caccini. Au
même moment ou presque, alors qu’il préparait un cours sur l’histoire de la musique, Luc
Beauséjour tombe sur le nom de la seconde.
« L’ouvrage mentionnait qu’elle était connue
de Monteverdi et qu’il avait souligné la qualité exceptionnelle de sa musique ; cela a piqué
ma curiosité », explique le claveciniste et organiste. Pendant l’été, il poursuit ses recherches
et déniche des facsimilés. Une première lecture est proposée, permettant de mieux cerner la personnalité musicale de Caccini.
Constatant la multiplicité et la qualité de la
facture de ces œuvres oubliées, l’idée d’un
projet dédiée à la compositrice s’impose tout
naturellement.
8
Une vie remplie
Née à Florence en 1587, souvent surnommée
« La Cecchina » (l’oiseau chanteur), Francesca
Caccini fait ses premiers pas musicaux sous
l’œil attentif de sa mère soprano et de son
père, Giulio Caccini, prolifique et respecté compositeur, membre de la Camerata fiorentina,
cénacle d’artistes souhaitant représenter
en musique l’âme humaine. Avec son frère
Pompeo et sa sœur Settimia, elle fait partie
du Concerto Caccini, ensemble qui chante
notamment au mariage du roi Henri IV et
de Marie de Médicis en 1600. Quatre ans
plus tard, quand le monarque l’entend à Paris,
il est renversé. « Vous êtes la meilleure chanteuse de France », affirme-t-il sans ambages.
Sur le champ, il lui offre un poste à la cour,
mais les officiels florentins refusent de la
délier de ses engagements.
En 1607, la réputation de Francesca est suffisamment établie pour être engagée au
service des Médicis, en tant que professeure,
chanteuse, répétitrice vocale et compositrice
d’œuvres lyriques et de musique de chambre. La même année, elle épouse Giovanni
Battista Signorini, lui aussi musicien à la cour,
qui lui donnera une fille. En 1617, alors qu’el-
le visite avec lui Milan, Parme, Lucques,
Savone et Gênes, le poète Chiabrera écrit : «
Sans contredit, elle a été perçue comme une
merveille et, en quelques jours, sa réputation s’était propagée ».
Après le décès de son premier mari en décembre 1626, Francesca refait sa vie avec
Tommaso Raffaelli, un noble mélomane de
Lucques, qui mourra trois ans plus tard et
dont elle aura un fils. Son veuvage la pousse
à réintégrer ses fonctions à la cour des
Médicis. En 1634, elle devient professeure
des princesses et de sa fille Margherita,
avec laquelle elle se produit. Elle quitte le
service des Médicis en mai 1641 et se retire
des sphères publiques. Elle est enterrée au
cimetière San Michele Visdomini de Florence,
aux côtés de son père et de sa sœur.
Un style unique
Chanteuse, luthiste, guitariste, claveciniste,
dès 1614, elle devient la musicienne de cour
la mieux payée. Au fil des ans, elle produira
une impressionnante quantité de compositions, dont au moins 16 œuvres pour la scène,
dont il ne reste malheureusement aujourd’hui que les manuscrits de La liberazione
di Ruggiero – premier opéra italien présenté à l’étranger – et des extraits de La Tancia
et Il passatempo.
En se penchant sur les quelques pages qui
nous restent d’elle, on constate l’attention
portée à la transmission de sa musique, tant
le placement rythmique des syllabes et des
mots, tout spécialement quand ceux-ci sont
ornementés que les phrasés explicites ou la
notation minutieuse des mélismes, souvent
très longs, toujours fluides. Francesca Caccini
utilise des harmonies surprenantes, qui transmettent avec puissance les divers affects évoqués par la musique. Les accords deviennent
couleurs, plutôt que d’être réduits à une fontion donnée. « Elle possède des tournures à
elle, particulièrement dans les formules
cadentielles. Les dissonances audacieuses
ne se résolvent pas nécessairement là où
on les attend», note Luc Beauséjour. « Ses
cadences se terminent souvent sur un
accord mineur alors qu’à l'époque, en Italie,
on privilégiait presque toujours la résolution en majeur. » fait remarquer Sylvain
Bergeron qui souligne également que « certaines formules mélodi-ques sont récurrentes et assez inusitées. »
9
Une œuvre phare
C’est en 1618 qu’elle publie Il primo libro
delle musiche, œuvre dédiée au cardinal
Charles de Médicis, portrait saisissant de
l’artiste en 36 tableaux. Le recueil comprend
aussi bien de radieux chants religieux que des
complaintes troublantes d’émotivité, des
madrigaux ou des canzonettas évoquant les
joies et périls de l’amour, inspirés de ses
propres poèmes.
Si la plupart des pièces étaient vraisemblablement accompagnées à l’époque au théorbe,
les musiciens ont privilégié ici l’utilisation
d’un continuo plus rempli qui impliquait
l’ajout d’une basse. « Nous souhaitions privilégier une palette sonore plus large, qui
nous permettait de présenter les œuvres
dans une instrumentation variée, qui soit la
plus vivante possible. On ne sert pas moins
bien la musique de cette façon-là », croit Luc
Beauséjour. C’est donc Sylvain Bergeron qui a
proposé le choix des couleurs: « J'ai cherché
d'abord à instrumenter selon les styles. Les
airs profanes (canzonettas, arias, romanescas, etc.) utilisent ainsi la guitare baroque, le
violoncelle et le clavecin tandis que les airs
religieux font appel à l'orgue, au violoncelle, parfois au théorbe. Les pièces plus
légères, rythmées, convenaient bien à la
guitare baroque, les pièces graves au théorbe. À l'intérieur d'une chanson strophique, je
me suis laissé guider par le texte. »
10
Afin d’offrir un programme varié, quelques
plages sont réservées à la musique instrumentale. Ainsi certains chants ont été adaptés
pour l’orgue ou pour le violoncelle et ce, en
conservant rigoureusement la basse et le
dessus écrits par Francesca Caccini. Sylvain
Bergeron a également arrangé quatre courtes
chansons de Giulio Caccini pour la guitare
baroque, seule digression hors du recueil
de Francesca. Sylvain Bergeron les a baptisé
Quattro Canzoni di mio padre, « un peu
comme si Francesca reprenait quelques airs
écrits par son père et lui rendait hommage ».
Pour relever les défis liés à l’interprétation de
ce répertoire méconnu, Shannon Mercer a dû
s’approprier une nouvelle façon d’approcher
les trilles et a travaillé aussi bien le contrôle
de la respiration afin de soutenir les longues phrases que de la transmission claire
du texte, qui comprend beaucoup d’images
sonores. « C’est presque comme si nous
créions quelque chose de nouveau, que nous
résolvions une équation. Il faut demeurer
spontané, créatif, travailler nos dons d’improvisateur et c’est ce que j’aime avant tout
de ce répertoire, poursuit-elle. Mais le plus
important demeurait certainement de transmettre cette œuvre, de reconnaître le talent de
cette remarquable compositrice. »
© Lucie Renaud
Les paroles peuvent être téléchargées
sur le site internet d’Analekta
Francesca Caccini – O viva rosa
Discerning affinities
For musicians, whose individual career paths
are constantly overlapping, it is not an
uncommon experience for affinities to develop during joint projects. But occasionally,
the synchronicity of such affinities can be
completely unexpected. After having explored the liturgical repertoire of Vivaldi and
Bach, as well as music from France, England
and Wales, soprano Shannon Mercer wanted
to tackle a program of 17th-century Italian
music that would include works by the female composers Barbara Strozzi and Francesca
Caccini. At about the same time, harpsichordist and organist Luc Beauséjour came across
the latter composer’s name in a work that
mentioned she was known to Monteverdi. “He
had spoken of the exceptional quality of her
music, which piqued my curiosity,” explains
Beauséjour. Over the summer, his research
turned up facsimiles, and he suggested a reading session to get a better sense of Caccini’s
musical personality. Given the variety and
quality of these forgotten works, the idea of a
recording project dedicated entirely to Caccini
was a natural outcome.
A full life
Born in Florence in 1587 and often nicknamed
“La Cecchina” (the singing bird), Francesca
Caccini first studied music under the watchful
eye of her mother, a soprano, and her father,
Giulio Caccini, a prolific and respected composer and member of the Florentine Camerata, a
circle of artists dedicated to the representation of the human soul through music. Along
with her brother Pompeo and sister Settimia,
she was a member of the Concerto Caccini,
an ensemble whose notable performances
included singing at the marriage of Henri IV
of France and Maria de Medici in 1600.
Four years later, when the king heard her in
Paris, he was profoundly moved. “You are the
best singer in France,” he unequivocally stated and immediately offered her a position
at court, but the Florentine officials refused
to release her from her engagement.
In 1607, Francesca’s reputation was solid
enough to win her a position with the Medici
as a teacher, singer, vocal coach and composer of lyric and chamber music. The same year,
she married another court musician, Giovanni
Battista Signorini, whom she bore a daughter. In 1617, while the couple toured Milan,
Parma, Lucca, Savona, and Genova, the poet
Gabriello Chiabrera wrote :“Unquestionably,
she was seen as a marvel and, in just a few
days, her reputation had spread far and wide.”
Soon after the death of her first husband
in December 1626, Francesca married a music
11
-loving nobleman from Lucca, Tommaso
Raffaelli, the father of her son. But Raffaelli
died three years after their marriage, prompting her to return to the Medici court. In 1634,
she took on the position as music teacher to
the Medici princesses and to her own daughter, Margherita, with whom she also performed. She left the service of the Medici in 1641
and subsequently disappeared from the
public record. She is buried in San Michele
Visdomini cemetery in Florence, alongside her
father and sister.
A unique style
A singer, lutenist, guitarist, and harpsichordist, by 1614, she had become the best paid
court musician anywhere. Over the years, she
composed an impressive number of works,
including at least 16 stage works, of which
unfortunately remain only the manuscripts
of La liberazione di Ruggiero—the first
Italian opera performed outside of Italy—and
excerpts from La Tancia and Il passatempo.
An examination of the few remaining scores
of her works indicates the high degree of
attention she paid to musical notation, in the
rhythmical placement of syllables and words,
12
especially beneath ornaments, in explicit phrasing indications, and in the meticulous notation of her frequently long and fluid melismas.
Francesca Caccini made use of surprising harmonies, which powerfully convey the various
affects of the music. Instead of merely assuming their musical function, chords become
colours. “She employed uniquely personal
turns of phrase, especially in her cadential
figures, and her bold dissonances do not
always resolve where one would expect,”
notes Beauséjour. “Cadences often end on
a minor chord, when in Italy at the time, the
major resolution was almost always preferred,” remarks Sylvain Bergeron, who also
observes that “certain recurring melodic formulae are quite unusual.”
A seminal work
In 1618 she published Il primo libro delle
musiche, dedicated to Cardinal Charles de
Medici, a striking portrait of the artist in
36 tableaux. The varied collection includes
euphoric religious songs, emotionally troubling laments, madrigals and canzonettas
expressing the joys and perils of love, inspired
by her own poems. While most of the pieces
were probably accompanied by theorbo at the
time, the musicians on this recording decided
to use a fuller continuo, as implied by the
inclusion of a bass line in the score. “We felt
we would do better service to the music by
having a more varied and lively instrumentation, giving us a wider palette of sounds to
choose from,” states Beauséjour. It was
Bergeron who proposed the choice of musical
colours. “Above all, I tried to match instrumentation to style. Hence, the secular songs (canzonettas, arias, romanescas, etc.) employ
Baroque guitar, cello and harpsichord, while
the sacred songs use organ, cello and occasionally theorbo. The lighter, more rhythmical
pieces were better suited to Baroque guitar,
while for the more serious pieces, theorbo was
the appropriate choice. And for songs with
several verses, I used the text itself as a guide.”
titled Quattro Canzoni di mio padre, “as if
Francesca had arranged a few of her father’s
songs as a tribute.”
In order to give the program some variety,
the recording includes several instrumental
tracks. Some songs were adapted for organ or
cello, though strictly observing the written
bass and melodic lines. The only works not
by Francesca Caccini are Bergeron’s arrangement for Baroque guitar of four short songs
by her father, Giulio, which Bergeron en-
Translation : Peter Christensen
In tackling the interpretive challenges of this
little-known repertoire, Mercer had to take a
new approach to the trills, while also working
on the control and breathing required to
sustain Caccini’s long phrases and on clearly
conveying the text, which includes many
sonorous images. “It’s almost as if we were
creating something completely new, or solving
an equation. We had to be spontaneous and
creative, and use our improvisational skills,
and that’s what I love most about this repertoire. But we were all driven by the importance
of bringing the work to light and recognizing
the talent of this remarkable composer.”
© Lucie Renaud
Lyrics are available for download
on the Analekta website
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Enregistré du 2 au 4 novembre 2009 à / Recorded from November 2 to 4, 2009 at :
Église Saint-Augustin de Mirabel, Québec.
Réalisateur, Preneur de son ; Mixage et mastérisation / Producer, Sound Engineer ;
Mix and Mastering : Carl Talbot, Productions Musicom
Monteur / Editing Engineer : Jeremy Tusz
Producteur, Directeur artistique / Executive Producer, Artistic Director : François Mario Labbé
Directrice de production / Production Director : Julie M. Fournier
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Accordeur / Technician : Pierre-Yves Asselin
Photo : © Helen Tansey
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1.
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(hymne/hymn)
15. La pastorella
3:01
4:41
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3:15
Douce Marie
Sweet Maria ( madrigal )
7. Lasciatemi
13. Io mi distruggo
14. Te lucis ante terminum
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6. Dolce Maria
2:44
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I see the fertile fields turn green
( violoncelle, théorbe / cello, theorbo )
5. Se muove
2:35
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Let Love be bare ( canzonetta )
Je ne sais pas si ce sourire ( canzonette )
I don’t know if that smile ( canzonetta )
3. Rendi alle mie speranze il verde
4:22
3:14
La jeune bergère ( air )
The young shepherdess ( aria )
16. Quattro Canzoni di mio padre
4:09
Giulio Caccini, transcriptions Sylvain Bergeron
( guitare solo / solo guitar )
17. Su le piume de’ venti trionfator
3:40
Le souffle des vents emporte le vainqueur (air)
On the wings of the winds triumphant (aria)
18. Fresche aurette
2:23
AN 2 9966
Fraîches brises ( canzonette )
Fresh breezes ( canzonetta )
1:32

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