beijing bicycle

Transcription

beijing bicycle
BEIJING BICYCLE
Wang Xiaoshuai
Chine
ECOLES
trigon-film
Limmatauweg 9
CH-5408 Ennetbaden
[email protected]
www.trigon-film.org
3
Avant Propos
4
L’histoire
5
Objectifs pédagogiques et thèmes
6
Suggestion d’activités:
Cinéma: voir et lire un film
Société: analyser et gérer un conflit
Géographie: connaître l’environnement
géographique de la Chine.
Géographie: connaître la géographie intérieure,
le cas du Tibet
Les droits humains: connaître les droits humains en
Chine…
Les Olympiades: connaître les enjeux politiques et
économiques des Jeux.
6
10
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13
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16
Cinéma: découpage par séquences du film
19
Cinéma: le décor du film: les hutongs
21
Cinéma: le réalisateur Wang Xiaoshuai
22
Cinéma: générique du film
23
Géographie: la République populaire de Chine,
géographie, situation et quelques chiffres
24
Géographie humaine, les langues
25
Histoire: repères chronologiques
27
Quelques repères historiques de la Chine
après 1949
29
Histoire: brève approche historique du
cinéma chinois
31
Les droits humains: les droits de l’homme
en Chine vus du point de vue chinois.
31
Rapport d’Amnesty international 2006
sur la Chine
35
Et chez nous? Rapport annuel 2006 d’Amnesty
international sur la Suisse.
36
La question du Tibet
38
Géographie: La Chine en chiffres
39
Informations supplémentaires sur la Chine
40
Impressum
3 Beijing Bicycle
AVANT PROPOS.
Les images, c’est devenu une lapalissade que de
l’écrire, dominent la société actuelle. Sans image,
un événement n’existe pas pour la télévision,
devenue notre moyen d’information le plus important. L’image est aussi l’une des principales sources
de loisirs ou (et) d’acquisition de connaissance:
le cinéma, les vidéoclips, internet, la publicité, etc.
Il est donc important d’apprendre à «lire» toutes
ces images qui nous imprègnent au quotidien. Il est
donc primordial de donner aux élèves les moyens
de décoder ces images d’une part, et d’utiliser
le cinéma pour faciliter, grâce à ses images, justement, une meilleure compréhension du monde
qui nous entoure, d’autre part. En effet, même les
fictions les moins réalistes, les plus fantasmatiques,
reposent sur un socle de réalité physique, sociale,
artistique, qui rend leurs histoires crédibles. A nous,
spectateur, de trouver cette réalité, en plus du plaisir que peut nous procurer le film. A nous adultes,
de donner les moyens aux spectateurs plus jeunes
de mieux apprécier et jouir des films qu’ils voient.
trigon-film s’engage depuis 1986 pour un élargissement de notre vision au-delà des écrans de cinéma
et désire approfondir ce travail en proposant
un matériel pédagogique à l’usage des écoles ou
collèges. Ainsi, trigon-film espère permettre aux
élèves d’approfondir une meilleure connaissance
des autres cultures du monde.
Par exemple, la Chine, avec BEIJING BICYCLE
de Wang Xiaoshuai. Ce film offre une occasion
en or pour pénétrer, un peu, ce monde chinois dont
on parle tant aujourd’hui, en raison de sa puissance
économique croissante et, bien sûr, en raison
des jeux olympiques qui s’y tiendront en été 2008.
Il y aura aussi l’Expo universelle de Shanghai en
2010. En outre, cette histoire d’adolescents ne peut
que toucher ceux d’ici par les thèmes qui sont sousjacents, concernant aussi bien la vie quotidienne
des chinois dans les grandes villes d’aujourd’hui,
que celle des élèves et des jeunes apprentis.
Au-delà, on peut réfléchir à ce que vont amener
(ou amènent déjà) les Jeux olympiques à la capitale
et à la lancinante question des droits humains
dans le pays. Ce film nous raconte, de façon simple,
la vie de gens d’origines sociales différentes. Il
nous projette aussi dans les avenues et les ruelles
de Pékin. Cette simplicité du récit nous permet
ainsi de voir les points communs qui peuvent exister
entre les jeunes de là-bas et ceux d’ici. Une autre
manière de voir le monde induite par le cinéma.
Beijing Bicycle, une entrée pour une étude plus
profonde de la Chine et de Pékin.
Martial Knaebel
4 Beijing Bicycle
L’HISTOIRE.
Arrivé de sa campagne, Guei trouve une place de
courrier dans une compagnie privée. On lui fournit
un uniforme et un VTT est mis à sa disposition,
qu’il devra payer sur le prix des courses qu’il fera.
Il doit aussi apprendre à connaître le plan de Pékin.
Cette grande ville, avec son intense circulation,
cette fourmilière humaine, tous ces palais de verre,
dans lesquels il trouve les bureaux de ses clients,
tout cela déconcerte Guei. Il loge chez un parent
qui tient un petit kiosque et lui prodigue des conseils pour lui permettre de se confronter au monde
de la ville.
Alors que Guei est sur le point d’avoir remboursé
le montant de sa bicyclette, il se la fait voler quand,
cherchant un pli à livrer dans un bain public de luxe,
il n’arrive pas à se faire comprendre et se trouve
pris dans une série de quiproquos. Lorsqu’il trouve
enfin la bonne personne, il est déjà tard. Sans son
vélo, Guei est désemparé et en oublie sa course.
La colère de son patron est forte, mais celui-ci, cyniquement, lui promet de le réengager si il retrouve
son véhicule parmi les millions qui circulent à Pékin.
Comme un fou, Guei commence à courir la ville
dans une tentative désespérée de retrouver son
bien. La marque qu’il y a gravée sur le cadre devrait,
pense-t-il, l’y aider.
Jian est un jeune collégien. Il vit avec sa famille (ses
parents et sa petite soeur) qui occupe un logement
exigu, dans la promiscuité d’un des vieux quartiers
de la capitale, maisons serrées et enchevêtrées,
où on ne pénètre que par des petites venelles communément appelées «hutong». Son père lui a promis depuis longtemps un vélo, mais l’argent nécessaire n’est toujours pas là car les parents veulent
payer l’écolage de la petite dernière. Pourtant Jian
a pu trouver et acheter, de lui-même, un beau vélo
au marché aux puces. Il peut ainsi accompagner
fièrement une jolie camarade de classe et jouer
aux acrobaties avec sa bande de copains, plus
argentés que lui, dans des chantiers désaffectés.
Pendant ce temps, Guei, lui, continue sa recherche
désespérée de son vélo perdu, indispensable à son
travail de courrier. Nuit et jour, il court les parkings
de bicyclettes, nombreux à Pékin, sillonne les rues
et les quartiers. Son seul espoir: cette marque qu’il
a gravé sur le cadre. Et Jian, le nouveau propriétaire, qui flâne fièrement, mais aussi bien timidement,
aux côtés de sa petite amie.
Mais Guei revoit sa bicyclette, il épie Jian et profite
d’un moment d’inattention de celui-ci pour repren-
dre son bien. Et le voici épuisé, le matin, sur le seuil
des bureaux de sa compagnie, tenant fermement le
vélo qu’il a récupéré. Son patron et ses employées,
bien sûr, n’en croient pas leurs yeux. Et Guei peut
recommencer à travailler. Cela ne va pas durer longtemps parce que c’est maintenant Jian qui recherche son vélo, le retrouve et le récupère, aidé de ses
camarades de classe. C’est que, pour lui, il est le
propriétaire de l’engin. Guei n’abandonne pourtant
pas et va chez le père de Jian qui lui redonne la
bicyclette. Il apprend par la même occasion que
c’est Jian qui avait volé l’argent économisé pour
payer l’écolage de la petite sœur.
Jian est aussi buté que Guei et veut récupérer ce
qu’il estime être son bien. Malgré l’appui des amis
du premier, Guei, cette-fois ci, ne cède pas et
ne lâche pas le vélo auquel il s’agrippe. Finalement,
un des amis de Jian propose une solution que tout
le monde accepte: les deux adolescents vont se
le partager et l’utiliser chacun à leur tour. Les
moments d’échange en sont autant de vérification
de l’état du véhicule car la confiance ne règne pas
encore entre les deux jeunes hommes.
Toujours est-il que Guei peut retrouver son travail,
et Jian sa petite amie. Celle-ci, entretemps, s’est
trouvée un autre copain, un rival qui fanfaronne avec
son VTT, et quelques acrobaties spectaculaires.
Jian réagit et frappe le garçon qui rameute sa bande.
Une folle poursuite s’en suit et Guei, qui attendait
le vélo, se trouve impliqué malgré lui dans la bagarre.
Le vélo est démoli par un comparse de la bande
et on voit finalement Guei, couvert de bleus, portant
son vélo dans les rues encombrées de Pékin.
5 Beijing Bicycle
OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES.
THÈMES.
Ce dossier est conçu pour des élèves proches de
l’âge des protagonistes du récit, c’est-à-dire dans
la tranche de 16–20 ans.
Le cinéma
• Cinéma: apprendre à décoder des images
et à analyser un film
Les conflits
Les conditions de travail
L’immigration de la campagne vers les villes
• Société: apprendre à gérer un conflit
La Chine, Pékin, sa capitale
• Société: comprendre les phénomènes d’immigration, de violence, de conflit au travail
L’urbanisme
• Histoire, géographie: connaître la Chine
La jeunesse
• Connaître les droits humains
L’opposition ville-campagne
• Les jeux olympiques 2008 à Pékin: connaître
les enjeux politiques et économiques des
Jeux
Le premier amour
Les différences sociales
Le sport
6 Beijing Bicycle
SUGGESTIONS D’ACTIVITÉS:
CINÉMA
Objectifs: apprendre à décoder des images
et à analyser un film
La durée du film (113 min.) rend difficile une
projection en une seule fois. C’est pourquoi nous
proposerons trois variantes.
Activités suggérées: décomposition séquentielle
du film, les éléments qui font un film, étude de
plans, rédaction de résumé et de commentaires.
VARIANTE 1: LE FILM EST VU
DANS SON ENTIER PAR TOUS
L’ACTION DANS LE FILM
★ ACTIVITÉ en groupe
Dans chaque œuvre littéraire, théâtrale ou cinématographique, il est existe une action dramatique qui
développe le récit.
Définir les événements et les personnages clés du
film, définir les parties du film et trouver les scènes
«pivot».
★ ACTIVITÉ travail individuel
Promotion du film, rédiger un résumé
(10 lignes maximum) qui puisse attirer le public.
7 Beijing Bicycle
VARIANTE 2: LE FILM EST VU EN DEUX FOIS
CHAPITRES 1–9, PUIS 10–16
Après la 1ère partie: étude des personnages
(en groupes ou individuellement)
L’ACTION DANS LE FILM, LE MESSAGE
DES IMAGES
Les premiers plans d’un film sont une introduction
au récit. La façon dont ils sont tournés, dont ils présentent les objets ou les personnages, annonce la
trame de l’histoire qui va suivre.
★ ACTIVITÉ
trouver les plans qui annoncent que le sujet du film
est le vélo. Commenter leur construction.
LES PERSONNAGES GUEI ET JIAN
★ ACTIVITÉ
Pour que le spectateur suive le récit, le réalisateur
doit définir les caractères de ses personnages et
les liens qu’ils pourraient avoir entre eux.
Comparer Guei et Jian. Définir leurs points communs et leurs différences. Expliquer pourquoi chacun tient au vélo. Commenter.
ETUDES DE PLANS
★ ACTIVITÉ
«Le plan, au cinéma, est une succession d’images
définie par l’éloignement de l’objectif de la scène à
filmer, et par le contenu de ces images»
Séquence 3 (la femme en rouge), expliquer le point
de vue de ce plan. Définir ce qu’il exprime. Commenter.
(Le Grand Robert)
caméra subjective
On dit que la caméra est subjective lorsqu’elle
adopte le point de vue d’un personnage
champ-contrechamp
Prise de vue alternée dans le sens opposé au
champ: dans un dialogue, nous voyons alternativement chaque protagoniste et l’effet que produit
les paroles de l’interlocuteur sur l’autre.
Gros plan, plan serré, plan moyen, plan éloigné,
plan fixe, plan panoramique
ces termes définissent la distance entre la caméra
et l’action filmée et si la caméra bouge ou non et
comment.
★ ACTIVITÉ
Séquence 6 (le licenciement), décrivez la scène
plan par plan. Commenter la façon dont le réalisateur marque la différence de position hiérarchique
des deux protagonistes.
★ ACTIVITÉ
Séquence 8 (l’étudiant), analyser la scène du
chantier (29:30–30:39) et les différents plans qui
se succèdent. Commenter.
8 Beijing Bicycle
Après la deuxième partie: étude de l’action
(en groupe ou individuellement)
PSYCHOLOGIE DES PERSONNAGES
JIAN ET GUEI
Les premiers plans d’un film sont une introduction
au récit. La façon dont ils sont tournés, dont ils présentent les objets ou les personnages, annonce la
trame de l’histoire qui va suivre.
★ ACTIVITÉ
Séquence 9 (retrouvé): étudier le montage
de l’accident de Guei, commenter la façon dont
le réalisateur annonce le choc entre le camion
et Guei sur son vélo.
ETUDE DE PLANS
Montage
Le montage se réalise une fois que toutes les
scènes ont été filmées. Il permet de rassembler les
scènes d’une même action. Le rythme du montage
(durée des plans et des séquences) imprime
l’atmosphère et le style de l’œuvre
Le plan séquence
Le plan séquence est un plan qui dure plus longtemps que la normale constituant à lui seul une
séquence (une action)
Le hors champ
Il s’agit des actions qui se déroulent en dehors du
champ de vision de la caméra et du spectateur
Importance de la bande son
dans le film, plusieurs musiques expriment différentes situations. Elles participent à créer l’atmosphère
du film et définissent aussi une séquence.
★ ACTIVITÉ
Séquence 10 (hutong), commenter la façon dont
la caméra est utilisée pour décrire la promiscuité
du logement de Jian et de son environnement
immédiat.
★ ACTIVITÉ
Séquences 9 (retrouvé), 11 (travail) et 16 (la poursuite), commenter la façon dont est décrite l’action
qui se déroule en dehors du champ de vision.
★ ACTIVITÉ
trouver la musique (leitmotiv) qui illustre le travail
de Guei, dans quelles scènes et la commenter.
Retrouver aussi celle qui exprime les sentiments
de Jian, quelles scènes et quel style.
★ ACTIVITÉ 1
Séquences 9 (retrouvé), 11 (travail) et 16 (la poursuite), commenter la façon dont est décrite l’action
qui se déroule en dehors du champ de vision.
★ ACTIVITÉ 2
Certaines scènes dramatiques sont totalement
silencieuses (par exemple fin de la séquence
11 – 1:04:57). Analyser la scène et l’importance
de ce silence.
9 Beijing Bicycle
VARIANTE 3: LE FILM EST VU EN TROIS FOIS
CHAPITRES 1–7, 8–13, 14–16
Après le 1ère partie: Guei et son environnement (en groupes ou individuellement)
Dans cette première partie, le personnage principal est Guei. Nous y voyons son environnement,
la façon dont le jeune homme le perçoit et ses
relations avec les gens qu’il côtoie.
★ ACTIVITÉ 1
En étudiant les plans (voir variante 2), décrire
les situations et les relations de Guei à son travail,
chez son cousin, comment il voit les filles (la femme
en rouge). Commenter l’importance qu’a le vélo
pour lui.
★ ACTIVITÉ 2
Commenter la façon dont est filmée la ville vue par
Guei. Décrire cette ville.
Après la 2ème partie: Jian et son environnement (en groupes ou individuellement)
Même commentaire que pour la partie, mais cette
fois-ci le personnage principale est Jian.
★ ACTIVITÉ 1
En étudiant les plans (voir variante 2), décrire
les situations et les relations de Jian à son école,
dans sa famille, comment il voit les filles (son amie),
Commenter l’importance qu’a le vélo pour lui.
★ ACTIVITÉ 2
Commenter la façon dont est filmé le quartier
de Jian. Décrire le quartier.
Evolution des discussions pour arriver
à l’accord du partage du vélo
Les deux protagonistes Guei et Jian sont d’abord
butés et ne veulent entendre que leurs propres
arguments, puis la situation se débloque.
Après la 3ème partie: le partage et la bagarre
(en groupes ou individuellement)
Le partage du vélo
Une fois l’idée du partage acceptée, le réalisateur
a choisi une façon muette de présenter cette action.
★ ACTIVITÉ 1
Sélectionner les scènes qui marquent cette
évolution et décrire les changements d’attitudes
des personnages (par exemple par les dialogues
et le temps passé à discuter – d’abord court,
puis long)
★ ACTIVITÉ 2
Expliquer et commenter les raisons qui poussent
les deux garçons à accepter le partage du vélo.
★ ACTIVITÉ 1
Décrire et commenter le déroulement des échanges
de la bicyclette. Comment cela est-il mis en scène?
Commenter.
La bagarre
La bagarre finale est annoncée par certains plans
bien précis.
★ ACTIVITÉ 2
Expliquer les motifs de la bagarre. Trouver et décrire
les scènes qui l’annoncent. Commenter leur mise
en scène.
10 Beijing Bicycle
SUGGESTIONS D’ACTIVITÉS:
SOCIÉTÉ
Objectif: apprendre à analyser et à gérer un
conflit. En groupe
Activités suggérées: analyser les sources du conflit
entre Jian et Guei. Analyser le concept de propriété
(ici, celle du vélo), apprendre à gérer un conflit.
Le cas échéant, analyser une situation de conflit qui
existe ou a existé.
AUTOUR DES DEUX HÉROS, JIAN ET GUEI,
ET DE LA BICYCLETTE:
AUTOUR DE LA PROPRIÉTÉ
DE LA BICYCLETTE
Jian et Guei ont des origines sociales et culturelles
différentes. Ces différences sont une des sources
du conflit qui les oppose et, surtout, de ce qui les
sépare dans la vie quotidienne.
Toute l’intrigue du film tient à cette querelle entre
les deux personnages, chacun d’eux croyant avoir
de bons arguments mais leur maladresse les mène
pourtant à la bagarre.
★ ACTIVITÉ Analyser ces différences et les extrapoler dans la réalité des élèves. (deux groupes)
★ ACTIVITÉ trouver les arguments aptes à résoudre le conflit à propos du vélo. Faire la différence
entre argument moral et argument légal. En groupes.
Groupe 1:
Jian et la bicyclette. Quelle importance du véhicule,
pour quelle utilisation?
Discussion sur la psychologie du personnage:
comment le décrire, lui et son environnement
(famille, amis, la jeune fille)?
Discussion sur Jian et son groupe d’amis.
Que font-ils? Quelles sont leurs relations?
Que représente la bicyclette pour eux?
Groupe 2:
Guei et la bicyclette. Quelle importance du
véhicule, pour quelle utilisation?
Discussion en groupes de trois (ou en trois
groupes):
–Un fait office de «juge de paix»: A qui appartient
la bicyclette? A Guei? A Jian? Aux deux?
Jugement, avec explication, après avoir écouter
les arguments de chacun.
–Deux est Guei. Quels arguments parlent en faveur
de Guei?
–Trois est Jian. Quels arguments parlent en faveur
de Jian?
Chaque groupe rédige ses conclusions.
★ ACTIVITÉ Jeu de rôle en grand groupe:
Discussion sur la psychologie du personnage:
comment le décrire, lui et son environnement
(origine, famille, travail)? Comment qualifier ses
conditions de travail et les difficultés qu’il
rencontre?
Les personnages sont mis en scène et Jian
et Guei, aidés par leurs amis, essaient à l’aide
de discussions, d’arguments, de trouver une
autre solution au conflit.
Discussion sur Guei et l’importance de la bicyclette
pour lui.
★ ACTIVITÉ
Chaque groupe rédige ses conclusions.
Mise en commun et discussion en plénum.
Développement possible: jeu de rôle identique
autour d’un événement (discorde, bagarre) ayant
touché de près ou de loin, le collège ou la classe.
11 Beijing Bicycle
SUGGESTIONS D’ACTIVITÉS:
LA GÉOGRAPHIE DE LA CHINE.
Objectif: connaître l’environnement géographique de la Chine. Interpréter une carte.
SITUATION GÉOGRAPHIQUE
DE LA CHINE EN ASIE
★ ACTIVITÉ individuel ou en groupe
En annexe, on peut trouver une carte politique
de la Chine qui montre son étendue sur le continent
asiatique. En analysant cette carte, il est possible
de mieux comprendre la situation géographique
du pays.
A partir de la carte dénombrer les pays qui entourent la République Populaire de Chine. Nommer ces
pays en les situant géographiquement (Nord, Sud,
Est, Ouest). Deux autres pays baignent dans le
même bassin maritime que la Chine et lui font face,
nommer ces pays. Commenter cette situation géographique.
LA RÉCUPÉRATION DU TERRITOIRE
★ ACTIVITÉ individuel ou en groupe
Récemment – fin du XXè et début du XXIè siècle –
deux anciennes colonies de pays européens ont
été réintégrées au territoire chinois. Il existe encore
un territoire que le gouvernement de Pékin veut
réintégrer à la Chine.
Nommer les anciennes colonies récupérées et les
situer sur la carte. Nommer également le territoire
revendiqué comme faisant partie de la Chine par
Pékin. Le situer. Commenter ces situations et leur
intérêt pour le pays.
SITUATION POLITIQUE DE LA CHINE EN ASIE
★ ACTIVITÉ individuel ou en groupe
Certaines frontières de la Chine datent de l’époque
coloniale (par exemple de celle de l’Inde et du
Pakistan). D’autres sont séculaires. Les frontières
se définissent généralement juridiquement, par
un accord (traité) entre les deux pays mitoyens.
L’ONU (Organisation des Nations Unies) peut aussi
intervenir en cas d’absence d’accord entre les
pays concernés.
Toujours à partir de la carte politique: chercher
les pays avec lesquels la Chine a des conflits
territoriaux. Chercher les raisons de ces conflits
et commenter.
12 Beijing Bicycle
SUGGESTIONS D’ACTIVITÉS:
GÉOGRAPHIE
Objectif: connaître la géographie intérieure
de la Chine, analyser le cas du Tibet.
Géographie humaine:
la question des ethnies, le cas du Tibet
LES GRANDS GROUPES LINGUISTIQUES
EXISTANT EN CHINE
En annexe, on trouve une carte de la répartition
géographique des différents ensembles linguistiques qui existent en Chine.
★ ACTIVITÉ 1 individuel ou en groupe
A partir de cette carte, retrouvez le nombre
de langues qui sont officiellement utilisées dans
le pays et en faire la liste. Nommer les langues
qui sont parlées dans des pays limitrophes.
★ ACTIVITÉ 2 individuel ou en groupe
En comparant cette carte linguistique à la carte
politique, commenter leur répartition géographique.
Les langues sont-elles réparties de manière homogène et correspondent-elles aux limites régionales?
Commenter.
LE CAS DU TIBET
★ ACTIVITÉ 1 individuel ou en groupe
Les médias se font souvent l’écho des revendications d’indépendance des Tibétains. L’organisation
des Jeux olympiques en Chine est une bonne
occasion pour les Tibétains indépendantistes de
faire connaître leur situation au monde entier.
De son côté, le gouvernement chinois insiste sur
l’appartenance historique du Tibet à la Chine.
Dans ce dossier, nous trouvons deux argumentaires
contradictoires concernant le statut politique
du Tibet.
Rechercher le nom du personnage qui est la
référence pour tous ceux qui participent à cette
revendication indépendantiste? Quel est son
statut vis-à-vis des Tibétains? Situer les régions
habitées par les Tibétains. Commenter.
★ ACTIVITÉ 2 individuel ou en groupe
Discussion autour des arguments chinois et
tibétains à propos du Tibet. Analyser ces
arguments quant à leur pertinence et leur valeur.
13 Beijing Bicycle
SUGGESTIONS D’ACTIVITÉS:
LES DROITS HUMAINS.
Objectifs: connaître les droits humains,
évaluer leur situation en Chine,
connaître la situation de la Suisse.
LES DROITS HUMAINS EN CHINE
La Chine est sur le devant de la scène: elle devient
une puissance économique de premier plan, elle
accueille les Jeux olympiques en 2008, Shanghai
organise l’exposition universelle de 2010. Sur le
devant de la scène, le pays est aussi sur la sellette:
puissance économique, elle est sur le point de
devenir le premier pollueur du monde, le Tibet reste
une épine dans son pied et la situation des droits
humains est loin de satisfaire aux critères édictés
par les instances internationales ad hoc.
Pour ceux qui seraient intéressés par le problème,
le site internet des Nations Unis a aussi publié des
rapports sur ce sujet. On peut les consulter à
l’adresse suivante du bureau du haut commissaire
aux droits de l’homme (OHCHR):
http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/G06
/117/51/PDF/G0611751.pdf?OpenElement
Discussion autour du rapport d’Amnesty
international et du point de vue officiel
En annexe, on trouvera le rapport édité en 2007
par Amnesty international pour l’année 2006.
Le constat est sans ambigüité à ce propos. Pour se
défendre, le gouvernement chinois a publié son
propre rapport, mettant en avant le droit des peuples
pour se justifier. On trouvera un résumé de ce texte
aux côtés du rapport d’Amnesty pour permettre de
comparer les deux appréhensions de ce problème.
… Et chez nous, Discussion à propos
des droits de l’homme en Suisse.
S’il y a beaucoup à dire sur la situation des droits
humains en Chine, certaines nations démocratiques
européennes sont aussi épinglées par le rapport
annuel d’Amnesty international, dont la Suisse. Le
texte du rapport qui concerne notre pays se trouve
donc en annexe.
★ ACTIVITÉ en groupe
Analyser comparativement les deux textes
cités plus haut. La Chine répond-elle aux questions
que pose le rapport d’Amnesty international ?
Argumenter. Discussion en groupe et rédaction
des conclusions.
★ ACTIVITÉ en groupe
Analyser ce rapport en groupe. Evaluer la gravité
de ces manquements qu’il souligne (violence
policière, droit d’asile, situation faite aux femmes).
Auriez-vous entendu à la radio, vu à la télévision
ou lu des articles dans la presse qui relateraient
de tels événements?
14 Beijing Bicycle
Objectif: connaître les enjeux politiques
et économiques des Jeux olympiques
★ ACTIVITÉ individuelle ou à deux
(ordinateur et accès à internet nécessaires)
LES OLYMPIADES
En 2008, auront lieu à Pékin les 29è olympiades
d’été. A chaque fois, c’est une occasion pour
le pays hôte de montrer au monde ses réalisations
économiques et architecturales. C’est aussi une
possibilité incroyable de diffuser la culture nationale.
C’est ainsi que chaque pays hôte se choisit une
mascotte, censée être le symbole des Jeux et du
pays. La Chine ne fait pas exception. Ses mascottes,
au nombre de cinq, s’appellent les Friendlies. Elles
expriment beaucoup de choses sur le pays, ses
traditions et ses valeurs. Ces mascottes se réfèrent à
l’art traditionnel chinois et regorgent de symbolique.
Trouver les significations symboliques de ces
Friendlies à l’aide de l’adresse internet suivante:
http://french.china.org.cn/news/txt/200511/12/content_2204934.htm.
A partir des explications données par le site
internet, trouvez les mots-clés qui définissent
les caractères de ces figurines.
Commenter l’image que veulent ainsi donner
les organisateurs de leur pays. Comparer avec les
résultats des réflexions sur les droits humains.
15 Beijing Bicycle
OLYMPIADES ET ENVIRONNEMENT
Il y a de gros problèmes environnementaux en
Chine et Pékin figure parmi les villes les plus
polluées de la planète. Or les Jeux sont maintenant
toujours placés sous la bannière de défense de
la nature et du patrimoine. Aussi beaucoup d’observateurs sont attentifs à cet aspect de l’organisation
des Jeux d’autant que Pékin traîne sa mauvaise
réputation avec lui.
★ ACTIVITÉ 1 individuelle ou à deux, ordinateur
et accès à internet nécessaires
En recherchant sur internet, définir les problèmes
écologiques les plus importants auxquels la Chine
est confrontée. Rechercher les mesures qu’auront
(ou n’auront pas) prises les autorités chinoises
pour améliorer la situation.
★ ACTIVITÉ 2 individuelle ou à deux, ordinateur
et accès à internet nécessaires
Evaluer l’impact qu’a pu avoir les Jeux de Pékin
sur la destruction des Hutongs. Commenter.
APOLITIQUES, LES JEUX?
Théoriquement, la politique doit rester à la porte
des stades et les Jeux être indépendants de toute
politique. Pourtant cet événement médiatique a un
écho planétaire et les pays ou les groupes politiques
sont toujours prêts à instrumentaliser ce qui ne
devrait être qu’une grande fête du sport. L’exemple
emblématique de ce fait reste les jeux olympiques
de Berlin, en 1936, donnant l’occasion au régime
national socialiste allemand de se montrer sous
(ce qu’il croit être) son meilleur jour. Depuis, il y eut
fréquemment des intrusions de la politique sur
les stades que ce soient des actions individuelles,
de groupes ou de pays. Ces actions pouvaient aller
du boycott des jeux à l’attentat meurtrier.
★ ACTIVITÉ individuelle ou à deux, ordinateur
et accès à internet nécessaires
Trouvez, en recherchant sur internet, au moins
quatre olympiades qui furent perturbées par
des manifestations politiques de quelque ordre
que ce soit. Donner en quelques phrases les
raisons de ces manifestations. Evaluer les problèmes
qui ont de fortes chances d’être évoqués lors des
Jeux de Pékin.
PLACE AUX SPORTS ET AUX SPORTIFS:
LES MÉDAILLÉS CHINOIS
★ ACTIVITÉ individuelle ou à deux, ordinateur
et accès à internet nécessaires
La Chine est un pays colossal qui a développé une
éducation sportive à tous les niveaux. Elle compte
des grands athlètes de renom dans les rangs de
son équipe olympique. Pourtant ces médaillés sont
souvent fort peu connus en Europe occidentale.
Cherchez des sportifs chinois médaillés lors
des olympiades passées. Brossez-nous un court
portrait de chacun.
16 Beijing Bicycle
CINÉMA: DÉCOUPAGE
PARSÉQUENCE DU FILM.
Partie
N°
Séquence
Action
Durée
Guei
1
Présentation
Interviews des candidats coursiers – générique, sur fond de vélos
circulant dans la ville – discours du patron sur les apparences.
0:02:42
Bicyclettes
Plans de vélos dans la ville – les citadins – les grands immeubles,
symboles de richesse - les courses de Guei, sur fond de musique
rythmée (leitmotiv du travail) – Guei aura bientôt payé son vélo.
0:11:21
2
3
Femme en rouge
La riche voisine apparaît – plan sur les chaussures rouges (caméra
subjective) – Encore un jour, et le vélo est à Guei – il grave une
marque sur le cadre – le soir, le cousin décrit la ville et ses mœurs:
on ne peut pas faire confiance aux citadins.
0:15:31
4
Le sauna
Guei arrive dans le sauna et ne sait pas se faire comprendre –
quiproquo, il est poussé dans une douche – il doit payer, refuse et
cherche son client.
0:20:59
5
Le vol
Le client apparaît et remet le pli, non sans protester sur le retard –
Guei, sortant du sauna ne voit plus son vélo – il examine tous
les engins sur place – il ne sait quoi faire et attend – c’est la nuit,
le dernier vélo s’en va – Guei se souvient soudain du pli – il court
dans la ville – les portes sont fermées, plan sur une rue vide.
0:24:31
6
Le licenciement
Aux bureaux de la compagnie, Guei est renvoyé – il veut voir le patron
– discours du patron, réponses de Guei (champs contrechamps,
gros plan sur le visage de Guei, plan moyen sur le patron).
0:27:19
7
La recherche
Plans sur les rues et la multitude de vélos – Guei recherche son vélo
– il fait nuit.
0:29:30
8
L’étudiant
Jian et ses camarades font des acrobaties avec leurs vélos dans un
chantier – plan sur le vieux quartier (plans rapprochés, plans fixes de
plus en plus éloignés, pour finir avec un plan panoramique sur le vieux
quartier qui annonce le déplacement de l’action) –
0:30:39
– rencontre avec la jeune étudiante – on apprend qu’il vient d’avoir
son vélo, on voit qu’il habite dans un quartier pauvre, à la différence
de la fille qui loge dans une rue plus cossue
0:35:00
Le logement et la famille de Jian qu’on a vu cacher son vélo – dialogues
du père expliquant la situation familiale (plan au travers d’une porte
montrant l’exigüité de l’habitation)– il fait nuit, Jian ne dort pas et va
jouer avec son vélo dans la ruelle.
0:37:30
Guei pénètre dans un parking de vélos pour rechercher son vélo –
il se fait prendre – le lendemain, son patron le sort du poste de police
et le renvoie définitivement.
0:40:47
Jian part en ballade à vélo avec son amie
0:41:01
Jian
17 Beijing Bicycle
Partie
N°
Séquence
Action
Durée
A qui est
le vélo?
9
Retrouvé
Jian s’arrête à l’échoppe du cousin de Guei pour téléphoner, le cousin
reconnaît la bicyclette – au bord de la rivière voisine, Jian est assis à
côté de sa copine – elle attend un geste, mais il se retourne et voit
Guei s’enfuir avec le vélo.
0:43:04
Poursuite vers la vieille ville – Guei s’enfonce dans une ruelle –
un camion est en train de faire une manœuvre (plans alternés camion/
Guei qui nous annoncent l’accident) – le choc (hors champs) qui
nous est décrit par l’attitude des témoins – silence complet – Guei se
relève et veut reprendre son vélo – mais Jian l’en empêche, soutenus
par les témoins qui traitent Guei de voleur sans l’écouter.
0:46:05
L’amie de Jian arrive sur les lieux, mais Jian est déjà parti – elle
le retrouve dans un salon de jeux – Jian danse avec ses copains et
néglige la fille qui finalement s’en va – Guei apparaît à la vitre.
0:47:58
10
Hutong
Jian rentre chez lui, Guei l’a suivi – on apprend que de l’argent a
disparu chez Jian – Jian est sur le toit – Guei est devant l’entrée de
la maison – le lendemain, Jian sort de chez lui en traversant les cours
intérieures (plan séquence, la caméra suit Jian, nous montrant la
promiscuité du lieu) – il découvre que son vélo a disparu – échange
de regards lourd de sens avec sa petite soeur.
0:54:38
11
Travail
Le patron de Guei est stupéfait, Guei dort devant la porte des bureaux
avec son vélo – le patron lui donne une seconde chance (plan en
contre-plongée depuis la position de Guei – caméra subjective).
0:55:17
Jian à l’école, qui refuse d’aller jouer avec ses camarades – son amie
lui propose de rentrer avec lui, il refuse, on se rend compte que le
vélo est plus important que tout le reste, il est buté comme Guei.
0:57:20
Guei qui pédale, heureux – il rentre chez lui – au tournant de la ruelle,
on entend de nouveau un choc (hors champs) – plan sur son visage
qui regarde quelque chose par terre – c’est la belle voisine que son
cousin se dépêche d’étendre à l’intérieur – elle se réveille et s’enfuit.
1:00:05
Plan sur un jeune, lunette de sport, cheveux décolorés, frimant
avec des figures acrobatiques sur son vélo – Jian s’engueule avec
ses copains à propos du vélo – il voit son amie partir avec le bellâtre –
il accepte l’aide de ses camarades pour récupérer son vélo.
1:02:53
Ils récupèrent le vélo après une course poursuite depuis les bureaux
du courrier express où ils attendaient Jian – Jian se fait remballé par
sa copine qui refuse de venir avec lui (point de vue depuis les camarades, au bout de la ruelle, plan éloigné, le silence soulignant l’importance de l’événement).
1:06:07
Jian rentre chez lui, son père l’attend avec Guei, le père est en
colère car il comprend qu’il a volé l’argent, il redonne le vélo à Guei
qui s’en va – la petite soeur et les camarades de Jian l’encouragent
à récupérer le vélo (plan fixe de la discussion sur le toit de l’école)
1:10:46
12
Le père en
colère
18 Beijing Bicycle
Partie
N°
Séquence
Action
Durée
le
partage
13
La rencontre
Guei et la bande de Jian discutent, cela commence en plein jour
et se poursuit la nuit tombée, idée du partage.
1:19:06
14
Au kiosque
Guei est chez son cousin, la belle voisine apparaît, fouillant tout à la
recherche de quelque chose (plan échoppe vers maison cossue) –
une voiture s’arrête, c’est la patronne et la belle n’était que la bonne
– le cousin propose un vieux vélo à Guei – sur un pont, on voit Guei à
la peine avec le vieil engin qui ne roule pas bien pour finir par se disloquer – on le voit courir dans les rues au rythme de la même musique
saccadée du travail.
1:24:06
15
L’échange
Toujours sur fond du leitmotiv du travail, plan sur l’échange de la
bicyclette au coin d’une rue, sans un mot, chacun vérifiant son état
avant d’en prendre possession – ils finissent par s’échanger leurs
noms.
1:26:04
Le cousin apprend à Guei que la belle voisine a été renvoyée,
regrettant de n’avoir rien fait. Bruit de pas (comme les talons de la
jeune fille au début) qui leur fait lever la tête.
1:27:38
Jian attend son ancienne copine sous la pluie, elle refuse de lui
parler – son nouveau copain vient se poser avec condescendance
devant Jian qui ne dit rien.
1:31:06
Il fait beau, Jian suit le couple dans le dédales des ruelles du quartier,
il en oublie le tournus et Guei l’attend - au coin d’une rue, un vieux fait
sa gymnastique
1:33:05
Plan au niveau du vélo: la main de Jian se saisit d’une brique horschamps et suit le couple dans une ruelle – la caméra reste immobile,
nous entendons un choc – des vieux se lèvent et regardent dans
la ruelle - plan sur le gars étendu par terre, Jian lâche la brique et s’en
va - le gars se relève et touche sa tête.
1:35:20
Guei attend toujours, Jian arrive et lui dit que dorénavant il peut
garder la bicyclette – la bande du gars se précipite et Jian commence
à courir, suivi par Guei – il se sépare mais Guei se perd et se retrouve
avec Jian coincé dans une cour.
1:39:15
C’est bagarre et la bande a le dessus – les deux garçons se font
battre – un de la bande s’acharne sur le vélo – Guei fait le même
geste que Jian pour ramasser une brique et l’assomme. Jian se relève
péniblement, va vers Guei qui prend l’engin démoli et part sans un
mot en boitillant.
1:44:43
16
La poursuite
Plan sur Guei traversant les rues, la bicyclette sur l’épaule, au ralenti
– Plongée de la caméra sur le carrefour d’une grande avenue avec
son trafic de vélos – la caméra se lève nous permettant de voir la
perspective de l’immensité de la ville – générique de fin.
19 Beijing Bicycle
LE DÉCOR DU FILM:
LES HUTONGS.
Les hutongs, ruelles anciennes propres à la
ville de Beijing, ont pris forme et se sont développées pendant les dynasties des Yuan (1271-1368),
des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1911).
Aujourd’hui, la ville compte quelques milliers de
hutongs qui rayonnent autour de la Cité interdite.
A Beijing, les rues se rangent longitudinalement et
horizontalement. Les hutongs remarquables se
concentrent des deux côtés est et ouest du Palais
impérial, le long des rues, où la plupart des habitants étaient auparavant des membres de la famille
impériale et des nobles. Quant aux ordinaires et
étroites hutongs où habitaient principalement des
commerçants et des gens du peuple, elles se trouvent dans les parties sud et nord de la ville, loin du
Palais impérial.
Les siheyuans (enclos avec quatre maisons autour
d’une cour carrée) sont les principales constructions dans les hutongs. La taille et la qualité des
siheyuans varient selon les différents statuts
sociaux de leurs propriétaires. Les siheyuans des
hauts fonctionnaires ou des commerçants riches
sont grands et sophistiqués. Dans un tel siheyuan
les maisons sont richement ornées et liées par des
galeries, et devant et derrière de ces maisons il y a
des jardins. Les siheyuans des gens du peuple sont
petits et simples. La porte est étroite et les murs
bas. Pour que les maisons principales soient bien
éclairées, les siheyuans des nobles donnent sur le
sud. Ainsi, les hutongs sont orientées pour la plupart d’ouest en est. Pour faciliter les déplacements,
on a ouvert plusieurs petites hutongs orientées du
nord au sud entre les deux grandes ruelles.
A l’époque de la République de Chine (1912-1949),
la société était en instabilité du fait de guerres
civiles et d’agression étrangère. Les hutongs de
Beijing ont progressivement décliné. Beaucoup de
siheyuans ont été partagés par plusieurs foyers.
Après la fondation de la République populaire de
Chine, les hutongs ont été aménagées dans une
certaine mesure. Pendant les 10 années de la
«Révolution culturelle» cependant, un grand nombre
de précieux vestiges historiques et culturels dans
les hutongs ont été détruits.
Malgré tout, les hutongs occupent actuellement un
tiers de la superficie de la zone urbaine et abritent
la moitié des habitants. Comme par le passé, elles
sont toujours liées étroitement avec les Pékinois.
Vaisseaux sanguins de la ville, les hutongs ont enregistré et continueront à enregistrer l’histoire de Beijing et la vie de sa population.
(Source: Creative Commons, www.chine-informations.com)
Un patrimoine urbain et architectural en
danger, selon d’autres sources, dont l’UNESCO,
qui ne sont pas aussi optimistes quand à la préservation de ce patrimoine architectural. D’autre
part, la politique de rénovation des quartiers a aussi
un coût social non négligeable comme le montre
l’article ci-dessous, trouvé sur le site français de
Batiweb (www.batiweb.com):
«…confrontées aux exigences de la modernisation
urbaine et du développement économique, les
hutongs risquent de succomber définitivement aux
assauts des promoteurs immobiliers. Alors que la
capitale chinoise connaît de rapides transformations, leur disparition est déjà bien entamée. Là où
règnent aujourd’hui immeubles flambant neufs et
artères régulières, d’étroites venelles frémissaient
encore il y a peu d’une animation populaire.
Dans le centre-ville historique, qui héberge en
grande partie des classes sociales modestes, a été
adopté un programme de reconstruction à marche
forcée. «Les habitants sont rarement consultés»,
s’indigne Hua Xinmin, une Pékinoise qui milite pour
la défense des quartiers anciens.
Selon elle, la loi n’est pas toujours respectée:
«Certains habitants ont vu leur maison détruite sans
leur autorisation, alors qu’ils étaient détenteurs d’un
certificat de propriété depuis 1951, et les actions
menées en justice n’aboutissent pas».
De multiples siheyuans, cours carrées anciennes
dont certaines sont vieilles de cinq siècles, ont déjà
été détruites. Sur les 62 km2 qui composaient la
vieille ville, un tiers a disparu, selon les estimations
de l’Unesco.
«Bien que la municipalité ait délimité des zones à
préserver, les compagnies immobilières bénéficient
de l’inertie des autorités», explique Edward C.
Lanfranco, journaliste américain, auteur d’enquêtes
approfondies sur la politique urbanistique à Pékin.
Outre la disparition du patrimoine architectural,
le relogement et l’indemnisation des habitants des
zones démolies demeurent une source de conflits
majeure, qui dans certains cas prennent une tournure violente. «Les nouvelles constructions sont
souvent financièrement inaccessibles aux anciens
habitants», relève Ding Ai. «En plus, autour de chez
moi, ils n’ont reçu qu’une indemnisation de 5.950
yuans par mètre carré (600 euros), bien inférieure
à la valeur réelle de leur bien», déplore Mme Ding,
une résidente du quartier de la Tour du Tambour,
luttant «pour la conservation de la vieille ville».
20 Beijing Bicycle
Dans les 15 prochaines années, 5 millions de personnes (sur les 15 millions que compte la capitale)
devraient être contraintes de quitter le centre-ville
pour être relogées en banlieue. Les promoteurs
immobiliers disent agir dans l’intérêt des Pékinois
et plaident la nécessaire modernisation, invoquant
la précarité des infrastructures sanitaires dans
les hutongs. «La qualité de vie doit primer: les habitants ont besoin d’une ville saine», estime Li Zhong,
directeur général de la société immobilière, Regal
Lloyds International Real estate consultants.
La majorité des habitants des hutongs sont d’ailleurs
prêts à céder leur logement pour un cadre de vie
plus moderne, affirme M. Li, ce qu’indiquait déjà en
2004 une enquête menée par l’université Tsinghua
de Pékin. Les promoteurs se défendent aussi de
nuire à la préservation du patrimoine. «La plupart
des habitants traditionnels des siheyuans n’ont pas
les moyens de les entretenir», avance Li. Selon
lui, les fonctions dévolues aux bâtiments anciens
peuvent évoluer: en témoigne l’usage croissant
qu’en font galeries d’art, entreprises de marketing
ou de publicité. Les édifices rénovés de Houhai, qui
accueillent dans le nord de Pékin bars, restaurants
et boutiques très prisés des touristes, constituent
une «reconversion réussie» et «rentable», remarque
Peter C. K. Leung, directeur de Space Creative
Holdings Limited, société d’aménagement d’espaces
commerciaux et culturels.
Cette métamorphose fonctionnelle des quartiers
anciens menace les modes de vie traditionnels
qui s’y étaient perpétués. «Les hutongs continuent
d’abriter une vie populaire et un réseau social
dense. Il faut préserver ce témoignage vivant de
l’histoire de la ville», insiste Wang Jun, journaliste et
auteur d’un ouvrage sur les mutations de la capitale.
«J’ai suivi toutes les destructions. Je me considère
comme une survivante» conclut Ding Ai.
21 Beijing Bicycle
LE RÉALISATEUR
WANG XIAOSHUAI .
FILMOGRAPHIE
Dongtian de rizi
1993, The Days, fiction
Wang Xiaoshuai est né en 1966 à Shanghai.
Il a passé la majeure partie de son enfance dans
la province de Guizhou au Sud Ouest du pays.
Il est inscrit dès 1981 au collège de l’académie d’art
de Pékin qu’il quittera pour entrer à la prestigieuse
académie du cinéma de la capitale où il étudiera
la mise en scène jusqu’en 1989. Il travaillera ensuite
sur le scénario de «Mama» qu’il avait l’intention de
réaliser lui-même. Finalement, ce sera son collègue,
Zhang Yuan qui le réalisera en 1991. Ce fut le premier film chinois indépendant, celui qui lancera la
fameuse «sixième génération» du cinéma chinois et
dont il reste l’une des œuvres les plus importantes.
Wang rejoignit la même année les studios de Fuzhou, ville portuaire du Fujan, au Sud de la Chine. Il y
travailla comme assistant réalisateur. Mais il revint
vite à Pékin où il tourna son premier film, en 1993,
«Dongtian de rizi» (Jours d’hiver), qui fut qualifié par
la BBC britannique, en 1999, comme faisant partie
des cent films les plus importants de l’histoire du
cinéma. En dehors des canaux officiels, ces images
noir-blanc et cette mise en scène épurées, racontant le destin d’un couple d’artiste poussé à la
mort sous la pression de la société, dégageait déjà
l’impressionnante maîtrise du réalisateur. Son film
suivant, «Jidu hanleng» (Gelé), plongeait encore
une fois dans le milieu artistique avec l’histoire d’un
artiste voulant mettre en scène, comme performance,
sa propre mort. Il travaillait simultanément à son film
suivant «Yuenan guniang» (Une fille vietnamienne)
qui tomba sous la censure.
Quelques années plus tard, après des luttes
opiniâtres contre l’administration de la censure et
des modifications du scénario, le film put se faire
sous un autre titre, «Biandan guniang» (Si près
du paradis). «Beijing Bicycle» fut une coproduction
franco-taiwanaise. Présenté en compétition à
Berlin, il y reçut le Grand Prix spécial du Jury (Ours
d’argent), les jeunes acteurs étant distingués avec
le Prix des jeunes acteurs (Piper Heidsieck New
Talent Award for the best young actor). Le film fut
interdit en Chine parce que Wang n’avait pas passé
par la commission de censure avant de le présenter
à l’étranger. Lorsqu’il put enfin être montré officiellement en Chine, en 2004, il y avait longtemps que
les cinéphiles avaient pu le voir grâce aux copies
pirates du marché noir.
Da youxi
1994, Suicides, fiction
Jidu hanleng
1996, Frozen, fiction (Wang Xiaoshuai prit pour
ce film le pseudonyme de Wu Ming – qui signifie
anonyme)
Biandan guniang
1998, So Close to Paradise, fiction
Meng huan tian yuan
1999, The House oder Suburban Dreams, fiction
Shiqi sui de danche
2001, Beijing Bicycle, fiction
The New Year
2002, court-métrage, partie du projet coréen
«After the War»
Er di
2003, Drifters, fiction
Qing Hong
2005, Shanghai Dreams, fiction
WANG XIAOSHUAI À PROPOS DU VÉLO
ET DE LA JEUNESSE
«Il y a dix ou vingt ans, chaque famille devait avoir
quatre objets importants pour être considérée
moderne: une machine à coudre, un vélo, une télé
et une machine à laver. A l’époque vous aviez
besoin de coupons ou d’une lettre d’introduction
pour acheter une bicyclette. Aujourd’hui, c’est
complètement dépassé; pour être «in», une famille
urbaine doit avoir une voiture, un ordinateur, etc.
Dans les circonstances actuelles, si une famille doit
se battre pour un vélo, c’est qu’il y a quelque chose
qui ne joue pas - elle est complètement rétro et très
pauvre. Selon les standards d’aujourd’hui, la famille
de Jian n’est pas riche. A l’époque, le vélo était un
symbole de statut social. Maintenant, il suffit d’aller
au magasin et d’en acheter un.» (Source: Indiewire.com,
interview par Jean Tang, www.indiewire.com).
22 Beijing Bicycle
GÉNÉRIQUE DU FILM.
Titre original
Interprètes
Shiqi sui de danche
(Le vélo des dix sept ans)
CUI Lin, Guei
LI Bin, Jian
ZHOU Xun, Qin, la bonne
GAO Yuanyuan, Xiao, la petite amie de Jian
LI Shuang, Da Huan, le nouveau petit ami de Xiao
ZHAO Yiwei, le père de Jian
PANG Yan, la mère de Jian
ZHOU Fangfei, Rongrong, la petite sœur de Jian
XIE Jian, le directeur de la compagnie de courrier
express
Réalisation
WANG Xiaoshuai
Pays
Chine
Année de production
2001
Langue/sous-titres
Chinois-mandarin /all / fr
Durée
111 minutes
Scénario
WANG Xiaoshuai, TANG Danian, Peggy CHIAO,
HSU Hsiao-ming
Caméra
LIU Jie
Montage
LIAO Ching-song
Son
TU Duu-chih, CHEN Chen
Décor
CAO Anjun, TSAI Chao-yi
Costumes
PANG Yan
Musique
WANG Feng
Producteurs
Peggy CHIAO, HSU Hsiao-ming, HAN Sanping
Production
Arc Light Films (Taiwan)
Coproduction
Pyramide Productions (France)
23 Beijing Bicycle
GÉOGRAPHIE
ET HISTOIRE.
GÉOGRAPHIE, SITUATION
ET QUELQUES CHIFFRES
Entourée de quatorze pays, dont notamment la
Russie et la Mongolie au Nord, le Vietnam et l’Inde
au Sud, la République Populaire de Chine s’étend
à l’Est du continent asiatique avec une superficie
de près de 9.5 millions de km2, le quatrième plus
grand pays du monde - en comparaison aussi
étendu que toute l’Europe jusqu’à l’Oural. Cette
étendue immense a pour conséquences des différences de climats très importantes allant du climat
continental, avec des hivers rudes et des étés
caniculaires au Nord, Nord-Ouest et à l’Ouest, au
climat subtropical à tropical au Sud. Le Tibet ayant,
bien sûr, un climat de haute montagne. Les chiffres
sont à l’échelle de ce vaste pays, démesurés:
une population d’un milliard 300 millions d’habitants,
son plus long fleuve, le Yang-tsé (en chinois, Yangzijiang) traverse le pays sur 6’300 km, au Tibet,
le sommet le plus haut s’élève à 8’844 m (le Mont
Everest, nommé «Qomolangma» en tibétain). Enfin,
le plus grand lac, de Qinghai, au centre du pays,
s’étale sur 5’000 km2. Il est d’ailleurs la source du
Yang-tsé.
carte et drapeau: Wikipedia
24 Beijing Bicycle
LA QUESTION DES LANGUES
Lorsque l’on regarde le film, on se rend bien compte
que Guei a souvent des problèmes de compréhension lorsqu’on lui parle. C’est que la Chine n’a pas
une population homogène parlant la même langue,
au contraire. Voici ce qu’on peut trouver sur un site
officiel chinois:
http://french.china.org.cn/archives/faitschiffres
La République populaire de Chine est un pays
multiethnique unifié qui rassemble 56 ethnies
identifiées et reconnues par le gouvernement
central. La population des diverses ethnies connaît
de grands écarts; les Han sont beaucoup plus
nombreux, et les 55 autres groupes sont appelés
«ethnies minoritaires».
Selon une enquête effectuée au moyen de sondages
auprès de 1 % de la population du pays en 2005,
la population totale des 55 ethnies minoritaires
était de 123,33 millions, représentant 9,44 % de la
population nationale. Parmi les ethnies minoritaires,
18 comptent plus d’un million de personnes, dont
les Zhuang, environ 16,1788 millions, sont les plus
nombreux, alors que les Luoba, seulement 3000,
sont au bas de l’échelle.
Les Han se trouvent sur tout le territoire du pays,
mais la plupart vivent dans les bassins du Huanghe
(fleuve Jaune), du Changjiang (Yangtse) et de
la rivière des Perles et dans la plaine de SonghuaLiaohe. Les ethnies minoritaires, malgré leur faible
proportion, sont dispersées sur plus de 60 % du
territoire national. Depuis longtemps, les Han et
les ethnies minoritaires gardent des liens politiques,
économiques et culturels étendus, formant ainsi
des relations d’interdépendance et de développement commun. Toutes les ethnies du pays ont
apporté leur contribution à la fondation d’un pays
multiethnique unifié, à la création de la longue
et brillante civilisation chinoise et à l’histoire de
la Chine.
Pour bien se rendre compte de la diversité linguistique et ethnique du pays, voici une carte datée
de 1967 montrant la répartition géographique des
langues. (source: Wikipédia, malheureusement en anglais)
25 Beijing Bicycle
REPÈRES CHRONOLOGIQUES
DE L’HISTOIRE CHINOISE.
- 5000...
On trouve déjà une société avec riziculture évoluée,
domestication animale (buffle), dans la vallée du
Yangzi.
-1400 à -1100
Civilisation du Bronze (Shang ou Yin). La dernière capitale a été retrouvée dans le Henan.
Technologie: technique du bronze élaborée, usage
du char à timon attelé, développement d’une écriture déjà proche de l’écriture chinoise, existence
de villes murées. Economie d’agriculture principalement. Politique menée par le Palais royal. La même
période a vu l’apogée des civilisations babylonienne
et égyptienne.
-1000 à -500
Les Zhou. Développement des cités dont la principale donne son nom à l’époque (Zhou) qui formeront une confédération des royaumes du Centre.
On verra l’apparition d’une société plus complexe
des points de vue social et politique entraînant une
plus grande cohésion de l’ensemble. La puissance
des cités marque aussi l’affaiblissement de la
royauté. C’est à la fin de cette période qu’apparaissent les premières traditions écrites.
-500 à -200
Le développement des richesses amène aussi les
rivalités sanglantes entre les différents royaumes
(période dite des «Royaumes combattants»).
Cela n’empêche pourtant pas le développement
des zones agricoles et des cités avec comme
corollaire l’accroissement de la population.
Le mouvement des idées s’épanouit également.
L’école de pensée (des lettrés) la plus célèbre,
encore aujourd’hui, fut celle de Confucius, qui a
vécu au début du Ve siècle.
-221 à -206
Le roi Qin conquit progressivement tous les
royaumes pour former finalement en 221 le premier
empire chinois. Ce premier empire, pour éphémère
qu’il fut, n’en jeta pas moins les fondations de
l’entité chinoise. Les travaux accomplis sous son
règne furent gigantesques (constructions de routes,
travaux de défense. C’est aussi au roi Qin que
l’on doit la construction de la fameuse «Grande
muraille», destinée à protéger l’empire des invasions au Nord.
-206 à 220 ap J.C:
Dynastie Han. Les premières mesures vont renforcer le pouvoir central et domestiquer la noblesse
et de créer des postes militaires avancés pour protéger l’empire et renforcer la capitale de Chang’an
(au centre de la Chine). L’empire s’étend au Nord
et au Nord Est, vers l’Ouest et au Sud jusqu’au Vietnam. Cette expansion, qui sera freinée à la fin de
la dynastie, verra aussi un développement culturel
extraordinaire dû, en grande partie, aux échanges
avec les populations conquises et au commerce.
220 à 618
Les Trois Royaumes, puis les Sui. La dynastie
Han devra faire face à des révoltes populaires qui
donneront le pouvoir de fait aux chefs de guerre
chargés de les réprimer. Dès 222, la partition est
confirmée entre trois entités (d’où le nom de la
période): l’une au Nord, la plus puissante (Wei),
une autre dans le Sichuan et, enfin, au Sud (le Wu)
dans le bassin inférieur du Yangzi. En fait, le début
de la séparation entre Chine du Nord, fortement
influencée par les cultures nomades mongoles du
Nord et celles d’Asie centrale, et du Sud, restée
plus repliée sur elle-même. Cette source de faiblesse permettra la reprise du pouvoir par le Nord
en 589. A noter l’influence croissante du Bouddhisme sur la région qui apporte aussi avec lui les
civilisations occidentales de l’époque: indienne,
hellène et perse. Apports aussi bien culturels que
scientifiques. La dynastie Sui qui suivit à partir
de 581 consolida le pouvoir redevenu central pour
reconquérir les marches du Nord et du Sud. On
assista à cette période à un remarquable développement économique marqué par des constructions
gigantesques de greniers, de canaux qui permirent
la circulation commerciale. Cette période se
termina par l’apparition de la dynastie Tang dont
l’influence ne se fit sentir surtout à partir de 618.
618 à 907
Les Tang. D’abord caractérisé par la continuité
avec la dynastie précédente quant à la façon de
gouverner, cette période fut marquée par une crise
parmi les plus graves, à la moitié du VIIIe siècle,
due à l’apparition d’armées indépendantes dans
les régions frontalières et affaiblissant à nouveau le
pouvoir central et l’économie de l’empire. Paradoxalement, cette crise fut suivi d’un redressement fait
de réformes structurelles de l’Etat, du droit et des
systèmes d’imposition. Les anciennes aristocraties
disparaissent pour faire place à des hommes nou-
26 Beijing Bicycle
veaux issus des couches inférieures de la société.
Période de développement extraordinaire
des relations avec les autres grandes civilisations
asiatiques (Asie centrale, Inde, Iran, etc.).
907 à 1279
Les brèves «Cinq Dynasties» et les Song.
La désagrégation du pouvoir des Tang amène le
morcellement de l’empire en quelques royaumes
correspondant aux régions naturelles. Cela
permettra les développements autonomes de ces
régions. Issu de ces dynasties, le nouvel empire des
Song en gardera l’utilisation de mercenaires pour
son armée. Les fonctionnaires sont recrutés par
concours, gage du renouvellement des dirigeants.
Mais cette période est surtout celle d’un véritable
développement économique et technique: utilisation
de la poudre à des fins militaires, jonques de haute
mer, première horloge hydraulique. Les progrès
concernent aussi l’agriculture. Surtout l’apparition
de l’imprimerie xylographe provoque la diffusion
générale du savoir. On verra aussi l’apparition des
premiers assignats comme monnaie commerciale.
Tout cela permet, enfin, le développement de
grands centres urbains.
1279 à 1368
Les Mongols. Au Nord, les peuples de la steppe
sont fédérés par Gengis-khan et s’emparent, dès
le début du XIIIe siècle, des régions du Nord. Leur
empire s’étendra jusqu’aux portes de l’Europe.
Les Song, au Sud de la Chine, résisteront jusqu’en
1279. S’ils préfèrent les civilisations d’Asie
centrale, les Mongols sauront utiliser la remarquable
organisation chinoise pour assoir leur pouvoir. Ils
installeront leur capitale à Pékin dès 1260. Ce vaste
empire permettra une circulation dans toute l’Asie
et, entre autres, favorisera l’apparition de l’Islam
dans les régions occidentales chinoises. Ils favoriseront aussi le Lamaïsme tibétain qui contrôlera
un temps toutes les communautés religieuses.
Les Chinois voyageront aussi et transmettront ainsi
leurs connaissances techniques de l’imprimerie,
de la poudre et de la pratique médicale.
1368 à 1644
Les Ming. Les soulèvements contre les Mongols
auront finalement raison de leur domination. Ce
sera un soulèvement populaire qui permettra l’avènement de l’empire Ming qui devra entreprendre
une gigantesque reconstruction économique. Mais
ce régime sera très autocratique et despotique,
pour la première non limité par l’administration.
Ce pouvoir confirmera le statut de capitale à Pékin,
quittant définitivement le Sud. Le développement
économique se poursuit avec l’apparition d’une
nouvelle classe de riches marchands. Les Espa-
gnols installés à Manille à cette époque, un commerce de l’or en provenance des Amérique apparaît.
Mais cette dynastie se trouvera petit à petit affaiblie
par la corruption et les dépenses somptuaires de
ses eunuques.
1644 à 1911
La dynastie mandchoue des Qing. Venus de
Mongolie orientale, les Jurchen se rendent maître
de la Mandchourie, au Nord Est de la Chine et se
donnent le titre dynastique de Qing. Ils n’auront
aucun mal à défaire un empire Ming en pleine
déliquescence. Ils se comporteront tout d’abord
comme une armée d’occupation, mais adouciront
très vite leur domination. Cette dynastie verra son
apogée vers la fin du XVIIIe siècle, plus vaste
que la Chine actuelle, le Népal, la Birmanie, le Siam,
le Vietnam et la Corée se reconnaissant les vassaux
de Pékin. L’économie est florissante grâce au commerce bénéficiaire avec l’étranger – ne représentant
pourtant que le sixième du trafic intérieur. La
diffusion de certaines espèces importées (sorgho,
maïs,…) permet l’exploitation de sols plus pauvres.
Parallèlement on assiste à un essor démographique
sans précédent. Si la vie intellectuelle est favorisée
(de grands travaux seront mis en oeuvre, telle
qu’une encyclopédie et une compilation de toutes
les oeuvres écrites, elle est aussi canalisée et les
oeuvres critiques censurées. Mais l’économie ne
peut bientôt plus suivre la croissance de la population. Un malaise paysan s’installe et des soulèvements agitent les campagnes. Le XIXe siècle sera
celui du déclin constant, amplifié par une ouverture
forcée aux nations occidentales qui veulent
pénétrer le marché chinois. La fameuse guerre de
l’opium voulue par les Anglais sera certainement
un des coups de grâce. L’opium pouvant être
importer librement par les marchands britanniques
fit des ravages dans la population. L’arrivée des
Européens induira le développement d’idées républicaines qui amèneront la révolution de 1911
mettant fin à l’empire.
1911 à 1949
Sun Yat-sen, Tchiang Kai-chek, Mao Ze-dong.
Des jeunes réformateurs essayèrent de moderniser
l’empire sans succès à la fin du XIXe siècle. Vint
la fameuse révolte populaire des «boxeurs» qui fut
écrasé par les armées européennes. Enfin de
jeunes lettrés, républicains, tentèrent de renverser
l’empire, emmenés par Sun Yat-sen, sans plus de
succès. Sans réelle base populaire, ils surent néanmoins s’allier avec les militaires modernistes et
la bourgeoisie locale, pour réussir la révolution de
1911. Cette première république fut éphémère
car, dès 1912, reprise par un général réactionnaire
27 Beijing Bicycle
(Yuan Shikai) qui tourna le pouvoir à son profit.
Il s’en suivit une période sans véritable leadership
laissant les Japonais accentuer leur influence sur la
vie politique chinoise. Le parti communiste chinois
(PCC) est fondé en 1921, il s’allie tout d’abord avec
le Kuomintang, parti nationaliste. Mais la droite de
ce dernier, emmenée par Tchiang Kai-chek, provoque la rupture et, soutenu par l’Occident, massacre
les organisations paysannes et ouvrières. Le PCC,
avec son armée, doit se réfugier à l’Ouest (La Longue Marche) dans le Shenxi. Mais l’impéritie et la
corruption affaibliront définitivement le Kuomintang
face à un PCC qui sera le seul véritable acteur
de la guerre contre les Japonais. C’est donc tout
naturellement que celui-ci prendra le pas sur une
armée décomposée en 1949.
1972
Visite de Richard Nixon et signature du communiqué de Shanghaï: les Etats-Unis reconnaissent que
Taïwan fait partie de la Chine.
1976
Mort de Zhou Enlai et de Mao Zedong. Arrestation
de la «bande des quatre».
1978
Victoire de la ligne Deng Xiaoping et lancement
officiel de la réforme économique.
Mai 1989
Mort de Hu Yaobang. Début des manifestations
étudiantes de la place Tiananmen.
(Source: Encyclopedia Universalis 2008)
DEPUIS 1949 …
Juin 1989
Deng Xiaoping ordonne à l’armée d’écraser les
«contre-révolutionnaires» (1500 morts).
Octobre 1949
Le Kuomintang du général Tchiang Kai-chek, soutenu par les Occidentaux, est battu par les troupes
de Ma Zedong. Proclamation de la République
populaire de Chine. Mao Zedong est président du
Parti communiste chinois (PCC), président de l’Etat
et de la commission militaire centrale du PCC.
1993
M. Jiang Zemin devient président de la République
populaire de Chine.
Janvier 1950
Reconnaissance de la République Populaire de
Chine par la Suisse. La Suisse fut parmi les premiers Etats occidentaux à reconnaître le nouveau
régime.
2003
M. Hu Jintao succède à M. Jiang Zemin, qui
reste président de la commission militaire centrale
du PCC.
1957-1958
Lancement de la campagne «Que cent fleurs
s’épanouissent!», qui autorise le pluralisme intellectuel. Une campagne «anti-droitiste» met fin à cette
ouverture.
Mai 1958
Début du «Grand Bond en avant». La déstabilisation
des systèmes agricole et industriel entraîne une
gigantesque famine.
1962
Rupture avec l’URSS.
1966
Démarrage de la révolution culturelle, appuyée sur
le mouvement des gardes rouges.
1971
Pékin récupère le siège de la Chine au Conseil de
sécurité de l’ONU, jusque-là occupé par Taïwan.
juillet 1997
Rétrocession de Hongkong à la Chine. Création du
slogan «Un pays, deux systèmes».
2004
M. Jiang Zemin quitte ses fonctions, reprises par
M. Hu Jintao. Celui-ci est désormais secrétaire
général du PCC, président de l’Etat et de la commission militaire centrale.
Avril 2005
Pour la première fois depuis la création de la
République populaire et l’exil du chef nationaliste
Tchiang Kai-chek à Taïwan en 1949, un président et
chef du Parti communiste chinois, en l’occurrence
Hu Jintao, reçoit, en la personne de Lien Chan,
le président du Kuomintang, formation au pouvoir
à Taïwan jusqu’en 2000. Baptisée «voyage pour
la paix», la visite très médiatisée de Lien Chan à
Pékin est qualifiée d’»historique» par les autorités
chinoises.
Janvier 2008
Victoire du Kuomintang aux élections législatives
à Taiwan, face au parti favorable à l’indépendance
de l’île, le DPP. Cette victoire est saluée par Pékin.
(Source: Le Monde Diplomatique)
28 Beijing Bicycle
En guise de conclusion:
L’histoire de la Chine, on l’a vu, est ancienne. Ces
origines sont bien antérieures à toutes les nations
européennes. Mais cette histoire est chaotique,
comme celles de toutes les nations, faite de flux et
de reflux. Bien souvent, d’ailleurs, ce sont de
nombreuses révoltes paysannes qui mirent fin, ou
au moins les affaiblirent, aux différentes dynasties.
Il faut aussi retenir que la Chine a mis longtemps
avant d’entrer en contact avec le monde extérieur.
Sous bien des aspects, ce fut sa force, mais le
choc n’en fut que plus terrible car le pays ne sut
pas se ménager des relations diplomatiques dignes
de ce nom (il fallut attendre le XIXe siècle pour que
soit créé un ministère des affaires étrangères), ni
faire face à des puissances européennes coloniales.
Pékin ne devint que tardivement la capitale
du pays. Pendant longtemps, le centre politique
et économique se trouvait plus au Sud-Ouest près
des côtes. Enfin, il est important de savoir que
le parti communiste chinois, au contraire de quasiment tous les autres, s’est bâti sur le nationalisme
(la défense du pays contre les envahisseurs) et
plus sur une classe paysanne pauvre (cette même
classe qui mit en danger tant de dynasties) que
sur une classe ouvrière trop peu nombreuse pour
pouvoir compter.
Comme par le passé, la Chine riche est celle du
Sud Ouest, de Guangzhou à Shanghai. L’intérieur
des terres restant pauvre et relativement peu développé. C’est peut-être l’un des plus gros échecs
de la Révolution. Aujourd’hui, on assiste, justement,
à de nouvelles protestations paysannes qui
s’estiment laissées pour compte. Elles ne sont pas
encore très importantes, ni très dangereuses pour
le pouvoir central, mais on comprend, au vu de
l’histoire, que ce dernier les prenne tout de même
au sérieux.
Enfin, cette chronologie et ces repères historiques
ne sont qu’un résumé historique. Certains aspects
de l’histoire chinoise n’ont été que peu développés,
par manque de place, tels que la vie intellectuelle,
la religion, les sciences et l’économie. Cet aperçu
n’a pour but que de donner une idée de la complexité historique de ce pays immense.
29 Beijing Bicycle
BRÈVE APPROCHE HISTORIQUE
DU CINÉMA CHINOIS.
Les premières projections cinématographiques
eurent lieu en 1896 à Shanghai, par des opérateurs
des Frères Lumières.
1905 –1920
Les débuts du muet. Un premier film sera réalisé
par un Chinois en 1905 par le studio de photographie Fengtai de Pékin. Le premier film d’actualité
sera tournée en 1911 à l’occasion de la révolution.
Les premières fictions apparaissent, surtout des
adaptations d’opéras et de pièces de théâtre en
costume. L’absence de pellicule durant la première
guerre mondiale stoppe la production qui reprend
en 1919. 33 films produits à Shanghai, 2 à Hong
Kong.
1921–1930
Période de consolidation. Le premier film écrit
pour le cinéma est tourné. Apparition des premiers
longs métrages. Le premier studio, la Mingxing est
fondé en 1922 suivie de nombreux autres. 644 (!)
films produits à Shanghai, 11 à Hong Kong,
6 à Taiwan.
1931–1937
Le premier âge d’or: début du parlant. La Mingxing réalise le premier film parlant dont le son est
enregistré sur des disques de cire, «La chanteuse
de pivoine rouge». En 1932, le parti communiste
chinois forme une cellule clandestine «cinéma». En
1935, «Le chant des pêcheurs» est primé au festival
de Moscou. Muet et parlant coexistent jusqu’en
1936. En 1937, le Japon déclare la guerre à la
Chine. 459 films produits à Shanghai, 195 à Hong
Kong, 5 à Taiwan. Les films taiwanais étant d’ailleurs
produits et réalisés par des Japonais.
1938–1945
L’époque de la guerre antijaponaise. Dès
leur occupation de la Mandchourie, les Japonais
fondent les studios de la Mandchoukouo (320 films
produits). Jusqu’en 1941, les productions se réfugient dans les concessions étrangères de Shanghai
(85 films), envahie alors par les troupes japonaises
qui organisent de nouveaux studios (135 films).
Une partie du cinéma s’était alors réfugié jusqu’à
Chongqing (31 films). Dans le même laps de temps,
396 auront été produits à Hong Kong, aucun à
Taiwan.
1946–1949
Deuxième âge d’or. La joie qui suivit la victoire
contre le Japon fut de courte durée car la guerre
civile s’installe. Pour autant, les studios de Shanghai
arrivent encore à produire quelques chefs d’oeuvre
qui feront le tour du monde tel que «Wuya Yu
Maque» (Corbeaux et Moineaux, de Zheng Junli,
1949). Le cinéma chinois atteint la maturité. Mais
les effets de la guerre civile se font aussi durement
sentir. Certains cinéastes suivent les troupes
nationalistes à Taiwan, d’autres s’installent à Hong
Kong. La production de la colonie britannique
dépasse d’ailleurs, avec 434 films, celles de Chine
(157), alors qu’il faudra attendre les années cinquante pour qu’une cinématographie réapparaisse
à Taiwan.
1950–1966
Le cinéma «populaire». Le parti communiste
s’intéresse bien sûr au cinéma, bel outil «d’éducation des masses». Un réel effort sera fait aussi bien
au niveau de la production que de la distribution.
Surtout, les thèmes et les sujets seront fixés par
le parti (principalement la révolution chinoise, la
construction de la nouvelle société, l’histoire de la
Chine). 673 films furent produits dans cette période
en Chine par 33 studios.
1966–1984
Le désastre de la révolution culturelle. Après
une courte phase un peu plus libérale, la révolution
culturelle voulut faire table rase, emmenée par
Jiang Qing, femme de Mao et ancienne actrice, du
cinéma d’avant-guerre. Jiang Qing voulait créer
un «nouveau cinéma», mais le résultat fut famélique:
7 films produits en six ans (1966 - 1972), alors que
tous les studios avaient été fermés. Films qui,
d’ailleurs, ne faisaient que reprendre des opéras
contemporains supervisés toujours par Jiang Qing.
La crise se dénoue en 1976 avec l’arrestation de la
«bande des quatre» et la production peut reprendre
petit à petit (24 films en 1977, 46 en 1978, 65
en 1979, 82 en 1980) pour arriver à 144 en 1984.
Mais ce cinéma reste conformiste, didactique et
stéréotypé, suivant toujours les directives du Parti.
1984–1990
La Cinquième génération. Dès 1978, l’Académie
du cinéma de Pékin est rouverte. La première
promotion accueillera Zhang Yimou, Chen Kaige,
Tian Zhuangzhuang, parmi les plus connus. Sortie
en 1982, ces jeunes cinéastes seront invités à
30 Beijing Bicycle
travailler par Wu Tianming, réalisateur récemment
nommé directeur des studios de Xian. Celui-ci
leur laissa une grande liberté de travail. Ce sera
«Terre jaune» (Chen Kaige, 1985), primé à Locarno
la même année. Cette nouvelle esthétique, plus proche, et plus critique, de la réalité quotidienne n’est
pas toujours acceptée facilement par les autorités
des studios. Mais la baisse constante de public qui
se désintéresse des drames toujours aussi stéréotypés, l’arrivée de la télévision, ne laissent pas de
choix, d’autant que le prestige international apporte
un soutien non négligeable aux jeunes réalisateurs.
Ce renouveau coïncide avec l’apparition de la nouvelle vague taiwanaise emmenée par Hou Hsiao
Hsien et Edward Yang. A Hong Kong, Tsui Hark
dépoussière aussi le cinéma de la colonie. Bon an,
mal an, 120 films seront produits chaque année en
Chine. Mais c’est Hong Kong, depuis la fin de la
guerre qui représente l’essentiel de la production
chinoise.
Depuis 1990
Tiananmen, la sixième génération, la libéralisation économique, l’apparition du numérique.
La répression des manifestations étudiantes de la
place Tiananmen ne pouvait que marquer la jeune
génération des cinéastes. Celle-ci, ayant soif
de liberté comme les étudiants, va vouloir travailler
en-dehors du cadre rigide des grands studios qui,
d’ailleurs, se méfiait de ces esprits rebelle aux
directives. Les tournages se feront donc en quasiclandestinité, sans autorisation, cherchant le financement à l’étranger. Les films apparaissent dans
les festivals sans autorisation officielle. Zhang Yuan
(Beijing Bastards, 1993) fut parmi ceux qui ouvrirent la voie. Ce sera surtout Jia Zhangke qui assoira
cette nouvelle génération avec ses propres réalisations (Xiao Wu, 1998, puis Plattform, 2000) et
aussi en soutenant, à la production, quelques-uns
de ses jeunes collègues au talent prometteur.
L’apparition du matériel numérique et, du coup, le
faible coût des productions, suscite une floraison
d’oeuvres inégales. Cette floraison permet pourtant
à de nombreux jeunes cinéastes de se faire connaître à l’étranger. Parmi eux, Wang Xiaoshai, réalisateur de «Beijing Bicycle». Enfin, cette période verra
aussi la quasi abolition des barrières entre Taiwan,
Hong Kong et la Chine continentale. Les coproductions sont multiples, les réalisateurs tournent aussi
bien à Taiwan que sur le continent.
(sources: Le cinéma chinois, collectif, Editions Cinéma / pluriel
du Centre Georges Pompidou, 1985; Le cinéma chinois
1984-1997, Régis Bergeron, Institut de l’image, 1997; Encyclopedia Universalis 2008)
31 Beijing Bicycle
LES DROITS DE L’HOMME
EN CHINE VUS DU POINT DE
VUE CHINOIS
Droits de l’homme, droits des peuples
La perspective que nous avons généralement des
droits de l’homme dans le monde occidental est
essentiellement individuelle dans le sens que qu’ils
doivent s’appliquer aux personnes vivant au sein de
la communauté nationale, ou régionale. Le discours
chinois est différent, comme d’ailleurs beaucoup de
pays dudit «tiers-monde», car il veut leur donner une
dimension nationale. C’est ainsi que certains gouvernements, ou certains partis politiques opposent
aux droits de l’homme occidentaux le droit des peuples à vivre indépendants, à avoir accès à la santé,
à l’éducation et au travail.
La Chine estime donc que la victoire du parti
communiste en 1949 représente une avancée
historique des droits de l’homme dans le pays
car le féodalisme a été banni, les puissances étrangères occupant le pays, chassées, le droit d’élire
des représentants, octroyé, les cultures et les langues des minorités ethniques respectées, un statut
de la femme à égalité avec celui des hommes. Tout
cela en théorie, bien sûr. Le gouvernement chinois
reconnaît d’ailleurs lui-même qu’il a encore des
efforts à faire dans ces domaines. Par ailleurs, le fait
d’avoir pu résister aux agressions extérieures,
représente, pour ce dernier, une grande victoire
pour les droits du peuple chinois.
Les autorités de Pékin estiment aussi que les
progrès économiques du pays - augmentation du
PNB (produit national brut), instauration d’un droit
du travail, réforme agraire, élévation du niveau de
vie, sont autant de progrès des droits de l’homme
puisqu’ils permettent aux citoyens chinois de mieux
vivre.
Une réforme du système judiciaire entamée
ces dernières années devrait permettre d’assurer
une impartialité des tribunaux et une meilleure
protection de la défense. Les citoyens ont le droit
de formuler des critiques envers tous les organismes d’Etat. Les droits du citoyen sont respectés
car la constitution chinoise stipule clairement que
«tout le pouvoir en République populaire de Chine
appartient au peuple».
En comparaison à la Chine ancienne, les droits
des femmes et des enfants sont protégés, leur
accès au travail, pour les premières, et à l’éducation, pour les deuxièmes, sont garantis. Il en est de
même pour les droits des ethnies minoritaires qui
sont «particulièrement protégées». Enfin, la liberté
religieuse est, elle aussi, assurée par la constitution.
Les perspectives pour le futur tablent toujours sur
le développement économique, encadré par une
«politique socialiste à la chinoise» pour faire avancer
et progresser les droits du peuple chinois.
(Source: Office d’information du Conseil des Affaires
d’Etat de la République populaire de Chine, Pékin, février 2000,
http://french.10thnpc.org.cn/fa-book/4/index.htm)
RAPPORT D’AMNESTY INTERNATIONAL 2006
SUR LA CHINE
Peine de mort: maintenue
Cour pénale internationale: Statut de Rome
non ratifié
Un nombre croissant d’avocats et de journalistes
ont été harcelés, arrêtés et emprisonnés cette
année. Des milliers de fidèles pratiquant leur foi
en marge des Églises officiellement reconnues ont
subi des manœuvres de harcèlement ; beaucoup
ont été arrêtés et emprisonnés. Plusieurs milliers
de personnes ont été condamnées à mort ou
exécutées. Des migrants issus de zones rurales
ont été privés de leurs droits fondamentaux. Dans
la région autonome ouïghoure du Xinjiang, la
Chine poursuivait sa sévère politique de répression
envers les Ouïghours. Au Tibet et dans d’autres
régions à population tibétaine, les libertés
d’expression et de religion restaient très limitées.
Communauté internationale
Avant l’élection de la Chine au nouveau Conseil
des droits de l’homme [ONU], les autorités ont pris
un certain nombre d’engagements, notamment
celui de ratifier le Pacte international relatif aux
droits civils et politiques (PIDCP) et de coopérer
activement avec l’ONU dans le domaine des droits
humains. Des entreprises chinoises ont continué
d’exporter des armes vers des pays où elles étaient
susceptibles de servir à commettre de graves
atteintes aux droits humains, en particulier vers le
Soudan et le Myanmar.
Défenseurs des droits humains
Les autorités chinoises ont intensifié la répression
contre les avocats et les militants du droit au logement. Un grand nombre de défenseurs des droits
humains ont été soumis à de longues périodes
de détention arbitraire sans inculpation et ont été
32 Beijing Bicycle
harcelés par les forces de police ou par des bandes
locales de malfaiteurs, manifestement avec l’assentiment des premières. Beaucoup étaient surveillés
de manière quasi permanente ou assignés à
résidence, et les atteintes contre leurs proches se
sont multipliées. De nouvelles dispositions restreignaient la possibilité, pour les avocats, de représenter des groupes de victimes et de formuler des
requêtes collectives.
Gao Zhisheng, avocat et défenseur des droits
humains, a vu les activités de son cabinet suspendues en novembre 2005. Arrêté en août 2006, cet
homme connu pour son franc-parler a été détenu au
secret dans un lieu inconnu jusqu’à l’ouverture de
son procès, en décembre 2006. Son arrestation a
été officialisée en octobre et il a été inculpé d’«incitation à la subversion». Au mois de décembre, Gao
Zhisheng a été condamné à une peine de trois ans
d’emprisonnement assortie d’un sursis de cinq ans.
Journalistes et internautes
Les autorités ont multiplié les mesures de répression contre les journalistes, les écrivains et les
internautes. De nombreux journaux et revues populaires ont été contraints de cesser leurs activités.
L’accès à plusieurs centaines de sites web internationaux restait bloqué et des milliers de sites
chinois ont été fermés. Des dizaines de journalistes
ont été appréhendés pour avoir évoqué des sujets
sensibles.
Le gouvernement a renforcé les systèmes de blocage, de filtrage et de surveillance de l’information.
L’entrée en vigueur de nouvelles dispositions imposait aux agences de presse étrangères d’obtenir
l’approbation de l’agence officielle chinoise avant
de publier une quelconque information en Chine.
De nombreux journalistes étrangers ont été détenus
pendant de courtes périodes.
Discrimination contre les migrants ruraux
Dans les grandes villes, les travailleurs venant de
zones rurales étaient victimes de discriminations
sur de nombreux plans. Bien que les autorités
aient pris l’engagement de résoudre le problème,
ils étaient plusieurs millions, cette année encore,
à attendre le paiement d’arriérés de salaire. La
grande majorité était exclue des systèmes d’assurance maladie des villes et n’avait pas les moyens
de payer des soins médicaux privés. L’accès à l’enseignement public demeurait difficile pour plusieurs
millions d’enfants de migrants, ce qui n’était pas
le cas pour les autres enfants. Ainsi, selon certaines
estimations, 20 millions d’enfants ne vivaient pas
avec leurs parents en ville, notamment parce qu’ils
n’étaient pas sûrs de pouvoir y être scolarisés.
En septembre, les autorités municipales de Pékin
ont fermé des dizaines d’écoles pour enfants de
migrants, ce qui a touché plusieurs milliers d’entre
eux. Les autorités ont affirmé viser les établissements non enregistrés et de seconde zone; or, des
exigences très difficiles à respecter pour les écoles
destinées aux migrants rendaient leur enregistrement quasi impossible. Selon certains membres du
personnel scolaire, ces fermetures étaient destinées
à réduire la population de migrants à Pékin à
l’approche des Jeux olympiques de 2008.
Violences et discrimination à l’égard
des femmes
Cette année encore, les femmes et les jeunes filles
ont fait l’objet de graves violences et actes de
discrimination. Elles subissaient des désavantages
économiques et sociaux évidents dans les domaines
de l’emploi, de la santé et de l’éducation. Elles
étaient plus nombreuses que les hommes à être
licenciées par les entreprises d’État en difficulté.
Elles représentaient 60 p. cent des travailleurs
ruraux et se voyaient proposer moins d’emplois non
agricoles que les hommes. En ce qui concerne
la lutte contre le VIH/sida, l’absence de politiques
tenant compte des spécificités de chaque sexe a
contribué à une forte augmentation des cas d’infection chez les femmes en 2006. Dans les zones rurales, seules 43 p. cent des jeunes filles dépassaient
le collège, contre 61 p. cent des garçons. Malgré
le renforcement de la législation et les initiatives
gouvernementales visant à combattre le trafic des
êtres humains, ce fléau restait très répandu; dans
90 p. cent des cas, il s’agissait de femmes et d’enfants utilisés à des fins d’exploitation sexuelle.
Chen Guangcheng, avocat autodidacte non-voyant,
a été condamné en août à une peine de quatre ans
et trois mois d’emprisonnement pour «dégradation
de biens publics» et «rassemblement de personnes
bloquant la circulation». Il était arbitrairement assigné à résidence depuis septembre 2005 pour
avoir défendu des femmes ayant été contraintes de
subir un avortement dans la province du Shandong.
Le jugement de culpabilité a été annulé en appel
et l’affaire renvoyée devant la juridiction inférieure,
qui a confirmé la peine prononcée en première
instance.
Répression menée contre des mouvements
religieux ou spirituels
Le gouvernement a poursuivi sa politique de répression de la pratique religieuse en dehors des circuits
officiels. Des milliers de fidèles d’»églises domestiques» clandestines protestantes et de communautés
catholiques non officielles ont été arrêtés; beaucoup
ont été maltraités, voire torturés en détention. Des
33 Beijing Bicycle
membres du mouvement spirituel Fa Lun Gong ont
été arrêtés et placés en détention administrative en
raison de leurs convictions. Ils restaient fortement
exposés au risque de torture ou d’autres formes de
mauvais traitements.
Bu Dongwei, pratiquant du Fa Lun Gong, a ainsi
été astreint en juin à deux ans et demi de «rééducation par le travail» pour «activités liées à une
organisation interdite», après la découverte par la
police de documents du Fa Lun Gong à son domicile. Il travaillait pour une organisation humanitaire
américaine.
Zhang Rongliang, pasteur d’une Église clandestine
arrêté et incarcéré à de multiples reprises depuis
1976, a été condamné en juin à une peine de sept
ans et demi d’emprisonnement pour avoir traversé
illégalement la frontière et pour s’être procuré un
passeport par des moyens frauduleux.
Peine de mort
L’application de la peine capitale était toujours
aussi fréquente en Chine, où l’on estimait à 68 le
nombre d’infractions passibles de ce châtiment,
dont des délits économiques ou d’autres infractions
ne relevant pas de la criminalité violente. Les estimations établies par Amnesty International à partir
des données rendues publiques faisaient état d’au
moins 2790 condamnations à la peine capitale et
au moins 1010 exécutions en 2006, mais tout portait
à croire que ces chiffres étaient bien en deçà de la
réalité.
L’Assemblée populaire nationale a adopté une loi
réinstaurant l’examen par la Cour populaire
suprême de toutes les condamnations à mort à
compter de 2007. D’aucuns ont estimé que cette
mesure devrait faire diminuer le nombre d’erreurs
judiciaires et de condamnations à la peine capitale.
Le nombre d’exécutions par injection létale a augmenté, ce qui a facilité le prélèvement d’organes sur
les prisonniers exécutés, qui constituait une activité
lucrative. En novembre, un vice-ministre a déclaré
que la majorité des organes utilisés pour des transplantations provenaient de prisonniers exécutés.
Une nouvelle réglementation entrée en vigueur en
juillet a interdit la vente et l’achat d’organes, disposant par ailleurs que les prélèvements d’organes ne
pouvaient être réalisés qu’avec l’accord écrit du
donneur.
Xu Shuangfu, dirigeant du groupe protestant non
reconnu des Serviteurs des trois grades, a été
exécuté avec 11 autres personnes en novembre
pour les meurtres de 20 membres d’un autre
groupe, l’Éclair de l’Orient, commis en 2003 et
2004. Xu Shuangfu aurait affirmé avoir fait des
déclarations sous la torture, lors d’interrogatoires
de police. Selon ses dires, il a notamment été battu
avec de lourdes chaînes et des bâtons, il a reçu
des décharges électriques aux orteils, aux doigts
et aux parties génitales, et du piment, de l’essence
et du gingembre lui ont été injectés dans le nez.
Le tribunal de première instance tout comme les
juridictions d’appel auraient refusé que ses avocats
présentent ces éléments à l’appui de sa défense.
Torture, détention arbitraire et procès
inéquitables
La torture et les autres formes de mauvais traitements demeuraient très répandues en 2006. Parmi
les méthodes couramment utilisées figuraient les
coups de pied, les passages à tabac, les décharges
électriques, la suspension par les bras, l’enchaînement dans une position douloureuse, les brûlures
de cigarette et la privation de sommeil ou de nourriture. En novembre, un haut responsable a reconnu
que, chaque année, au moins 30 personnes étaient
condamnées à tort à la suite de déclarations obtenues sous la torture, mais le nombre réel d’erreurs
judiciaires était vraisemblablement plus élevé.
Les initiatives visant à réformer le système de
«réédu-cation par le travail», un régime de détention
administrative sans inculpation ni procès, n’ont pas
progressé. On estimait à plusieurs centaines de
milliers le nombre de personnes détenues dans des
camps de «rééducation par le travail» sur l’ensemble
du territoire chinois et risquant d’être maltraitées ou
torturées. En mai 2006, les autorités de la ville de
Pékin ont annoncé leur intention d’utiliser ce mode
de détention en vue de réprimer différentes formes
de «comportements délictueux» et d’améliorer
l’image de la ville à l’approche des Jeux olympiques.
Ye Guozhu a été condamné en 2004 à quatre ans
d’emprisonnement pour son opposition aux expulsions forcées liées à des chantiers de construction
en vue des Jeux olympiques. Amnesty International
a appris en 2006 que cet homme avait été torturé
en détention. Il aurait été suspendu par les bras au
plafond du centre de détention du district de Dongcheng à Pékin, et frappé à maintes reprises par des
policiers. Il aurait également subi des sévices dans
une autre prison au cours du deuxième semestre de
2005.
34 Beijing Bicycle
Ouïghours dans la région autonome du
Xinjiang
Dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang,
les autorités gouvernementales ont poursuivi leur
répression sévère contre les membres de l’ethnie
ouïghoure, qu’elles continuaient de priver de leurs
droits humains, notamment de la liberté de religion
et du droit à l’éducation. En 2006, le nombre de
Ouïghours extradés de pays d’Asie centrale a augmenté, conséquence des pressions exercées par
la Chine sur d’autres gouvernements de la région.
Dix-sept Ouïghours étaient toujours détenus à
Guantánamo Bay.
La famille de Rebiya Kadeer, ancienne prisonnière
d’opinion aujourd’hui exilée, a encore été prise pour
cible par les autorités chinoises. Le 26ovembre,
des témoins ont vu son fils Ablikim Abdiriyim,
détenu au Xinjiang en attente de son procès pour
«subversion» et fraude fiscale, au moment où on le
transportait hors du centre de détention du district
de Tianshan, dans un état de santé nécessitant
manifestement des soins. Le 27, un autre fils de
Rebiya Kadeer, Alim Abdiriyim, a été condamné à
sept ans d’emprisonnement et à une lourde amende
pour fraude fiscale; son frère Kahar s’est lui aussi
vu infliger une forte amende.
Husein Celil, qui avait fui la Chine dans les années
1990 et avait obtenu le statut de réfugié puis la
citoyenneté canadienne, a été arrêté en Ouzbékistan et extradé en Chine au mois de juin. Il aurait été
accusé de «terrorisme» et interdit de prendre
contact avec sa famille et avec des représentants
consulaires.
Tibétains
Dans la région autonome du Tibet et ailleurs, la
population tibétaine voyait ses droits à la liberté de
religion, d’expression et d’association sévèrement
restreints. Elle se heurtait par ailleurs à des discriminations dans le domaine de l’emploi. De nombreux Tibétains, notamment des moines et des nonnes bouddhistes, ont été appréhendés ou emprisonnés pour avoir pratiqué leur religion ou exprimé
leurs opinions. Les autorités continuaient de recourir à une force excessive contre ceux qui cherchaient
à fuir la répression au Tibet. En septembre, des
gardes-frontières chinois ont tiré sur un groupe de
Tibétains qui tentaient de gagner le Népal, sous
les yeux de témoins. La mort d’au moins un enfant
a été confirmée.
Woeser, intellectuelle tibétaine de premier plan,
a vu son blog fermé à plusieurs reprises après
qu’elle eut soulevé des questions au sujet du rôle
de la Chine au Tibet.
Sonam Gyalpo, ancien moine, a été condamné à
douze ans d’emprisonnement en milieu d’année
pour avoir «mis en danger la sécurité de l’État». On
avait découvert chez lui des vidéos du dalaï-lama et
d’autres éléments «compromettants». Sa famille a
été informée de son procès et de sa condamnation
alors qu’elle tentait de lui rendre visite en détention.
Réfugiés nord-coréens
Selon certaines sources, environ 100000 NordCoréens vivaient clandestinement en Chine.
Les autorités arrêtaient et expulsaient 150 à 300
personnes par semaine, d’après les estimations,
sans jamais signaler ces cas au Haut-Commissariat
des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Elles
auraient par ailleurs instauré un système de récompenses incitant à dénoncer les Nord-Coréens
en situation irrégulière et de lourdes amendes pour
toute personne leur apportant son soutien. En
septembre, un nouveau durcissement a été signalé
contre les Nord-Coréens résidant illégalement
en Chine.
De nombreuses informations ont fait état d’atteintes
aux droits humains commises contre des NordCoréennes, le viol et la prostitution faisant dans
certains cas partie d’un système. Certaines de ces
femmes auraient été vendues comme épouses à
des Chinois, pour des sommes variant entre 700 et
1500 euros. Si certaines étaient conscientes de la
nature de la transaction dont elles faisaient l’objet,
elles ignoraient à quel point leurs conditions de vie
seraient difficiles en Chine. D’autres ont passé la
frontière après avoir été piégées par des entremetteurs se faisant passer pour des hommes d’affaires.
Région administrative spéciale de Hong Kong
Les 14 Sud-Coréens inculpés de «rassemblement
illicite» après avoir manifesté contre des réunions
de l’Organisation mondiale du commerce en
décembre 2005 ont tous été acquittés début 2006.
Cette décision a relancé les appels en faveur d’une
enquête indépendante sur le comportement de
la police pendant les mouvements de protestation.
Le Comité des droits de l’homme et le Comité
pour l’élimination de la discrimination à l’égard des
femmes [ONU] ont fait le bilan de la situation des
droits humains à Hong Kong, respectivement en
mars et en août. Ils ont tous deux formulé plusieurs
recommandations de réforme.
Au mois de septembre, la Cour d’appel de Hong
Kong a confirmé la décision rendue par une juridiction inférieure, qui avait jugé discriminatoires les
lois prévoyant un âge légal du consentement à
l’acte sexuel plus élevé chez les hommes gays que
35 Beijing Bicycle
chez les hétérosexuels. Les autorités ont annoncé
qu’elles ne feraient pas appel.
Cette année encore, des demandeurs d’asile se
sont vu refuser l’entrée sur le territoire sans que leur
requête ait fait l’objet d’un examen satisfaisant.
D’autres ont été arrêtés pour être restés sur le territoire au-delà de l’expiration de leur visa ou pour
d’autres infractions à la législation sur l’immigration.
Malgré les pressions de groupes soucieux de
défendre les droits humains et de garantir la protection sociale, les autorités ont confirmé qu’elles
n’avaient aucune intention d’étendre à Hong Kong
le champ d’application de la Convention relative au
statut des réfugiés [ONU]. Elles ont mis en place
de modestes aides sociales pour les demandeurs
d’asile après que le HCR eut cessé, en mai, de leur
apporter un soutien financier, mais ces aides se
seraient révélées insuffisantes et ne couvraient
manifestement pas les besoins essentiels de ces
personnes.
Visites d’Amnesty International
Des représentants d’Amnesty International ont participé à plusieurs réunions sur les droits humains à
Pékin et Shenzhen.
Autres documents d’Amnesty International
People’s Republic of China: Abolishing «Re-education through
Labour» and other forms of administrative detention - An opportunity to bring the law into line with the International Covenant
on Civil and Political Rights (ASA 17/016/2006).
Chine. Conflits et atteintes aux droits humains. Un commerce
des armes en pleine expansion (ASA 17/030/2006).
Chine. À l’approche des Jeux olympiques, des promesses non
tenues en matière de droits humains (ASA 17/046/2006).
Atteintes à la liberté d’expression en Chine. Le rôle de Yahoo!,
Microsoft et Google (POL 30/026/2006).
ET CHEZ NOUS?
Rapport annuel 2006 d’Amnesty international
sur la Suisse
Peine de mort: abolie
Cour pénale internationale:
Statut de Rome ratifié
Convention sur les femmes: ratifiée avec réserves
Protocole facultatif à la convention sur les
femmes: non signé
Les informations recueillies ont fait état, comme les
années précédentes, de mauvais traitements, d’un
recours excessif à la force et de violences à caractère raciste imputables à des fonctionnaires de
police. Restreignant l’accès à la procédure d’asile
et aux possibilités de recours pour les étrangers,
le projet de modification, à l’échelle fédérale, de la
loi sur l’asile était contraire à la Convention relative
au statut des réfugiés de l’ONU. Bien que d’importantes mesures aient été prises par les parlements
cantonaux et par la police dans plusieurs cantons,
les violences contre les femmes au sein de la famille
constituaient toujours un grave problème.
Actes racistes, mauvais traitements et recours
excessif à la force imputables à la police
Le Comité contre la torture de l’ONU et le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe
ont rendu publiques leurs recommandations sur la
Suisse, respectivement aux mois de mai et de juin.
Tous deux préconisaient la création d’une commission de recours régionale (c’est-à-dire cantonale)
indépendante, chargée de recevoir les plaintes
contre des membres de la police. Le Comité contre
la torture recommandait également que les victimes
et leur famille soient informées de leur droit de
demander réparation et prônait une plus grande
transparence des procédures. Le Comité a ainsi
sollicité des renseignements sur les mesures prises
par la Suisse pour indemniser les familles de deux
hommes morts au cours d’une opération d’éloignement forcé. Le commissaire aux droits de l’homme
a proposé qu’un observateur soit présent lors de
l’exécution des mesures d’expulsion et a instamment
demandé que les sociétés de sécurité privées
ne soient pas autorisées à se charger de ces opérations.
À la suite de protestations formulées par un grand
nombre d’organisations et autres organismes nationaux et internationaux, le gouvernement a interdit
l’utilisation des armes envoyant des décharges
électriques, notamment des pistolets paralysants,
lors de l’exécution des mesures de renvoi ou
d’expulsion d’étrangers.
36 Beijing Bicycle
Certains cantons ont adopté des mesures importantes en vue de prévenir les atteintes aux droits
humains et ont instauré des garanties élevées pour
le respect des droits fondamentaux dans l’exercice
des activités de la police.
Droit d’asile
En décembre, le Parlement a proposé une modification de la loi fédérale sur l’asile visant à restreindre
l’accès à une véritable procédure d’asile et de
recours pour les étrangers ne disposant pas de
papiers d’identité. Le texte proposait également de
limiter les prestations sociales des demandeurs
déboutés, même si ceux-ci n’étaient pas en mesure
de quitter la Suisse immédiatement. Considérés
chaque jour davantage comme des délinquants,
les étrangers déboutés de leur demande d’asile
risquaient, si ces dispositions étaient approuvées,
de voir encore s’aggraver le sort inhumain qui leur
était réservé. Les demandeurs d’asile se plaignent
régulièrement des atteintes aux droits fondamentaux et des mauvais traitements qui leur sont infligés
par les services de l’immigration et la police au
niveau cantonal. Ainsi, dans le canton de Soleure,
l’aide d’urgence n’était pas versée aux demandeurs
d’asile déboutés, avant que le Tribunal fédéral
ne déclare cette pratique anticonstitutionnelle.
Violences contre les femmes
Les violences domestiques demeuraient une pratique répandue dans l’ensemble du pays, bien que le
Code pénal prévoie la possibilité de poursuivre les
auteurs de violences domestiques (y compris les
viols) même si la victime n’a pas déposé une plainte
en bonne et due forme. Les autres aspects des dispositions sur la violence au foyer variaient selon les
cantons.
Une nouvelle loi fédérale définissant le statut juridique des étrangers suscitait des préoccupations
dans la mesure où elle ne protégeait pas les victimes
de violences domestiques qui ne jouissaient pas de
la nationalité suisse. Indépendamment de la pérennité de leur mariage ou vie commune, ces personnes
n’étaient autorisées à rester sur le territoire helvétique que sous certaines conditions, par exemple si
elles habitaient la Confédération depuis au moins
trois ans et avaient d’importants motifs personnels
pour y rester. On s’inquiétait également des répercussions de cette loi sur les étrangers victimes ou
témoins dans les affaires de traite d’êtres humains,
car le texte ne les autorisait pas à demeurer sur le
territoire. Les cantons restaient cependant habilités
à leur accorder une autorisation de séjour à titre
humanitaire.
LA QUESTION DU TIBET
Statut du Tibet selon la Chine
Pour justifier l’intégration du Tibet à la Chine, les
gouvernements de Pékin développent une argumentation sous plusieurs aspects.
Du point de vue historique, les relations entre la
Chine et le Tibet remontent au XIIe siècle. En effet,
à cette époque des moines bouddhistes tibétains
occupaient une place non négligeable à la cour
impériale. D’autre part, la langue tibétaine figurait
parmi les langues principales de l’empire dès la
dynastie mandchoue Qing, à partir du XVIIe siècle,
aux côtés du chinois, du mandchou, du mongol et
de l’ouïghour. La Grande Bretagne avait reconnu
la suzeraineté chinoise sur le Tibet en 1906, puis à
nouveau en 1912 (mais sans reconnaître l’appartenance du Tibet à la Chine). La proclamation d’indépendance du Tibet en 1913 n’a jamais été prise en
considération par les gouvernements chinois qui
se succédèrent après la chute des Qing en 1911.
La Chine avance aussi un argument politique, affirmant avoir libéré, en 1949, le Tibet d’une théocratie
féodale imposant le servage à la population et en
instaurant une démocratie populaire où chacun
aurait le droit de vote. La liberté religieuse aurait en
outre été assurée. Du point de vue économique,
les autorités chinoises ont assuré le développement
de la région en construisant des voies de communication (dont le chemin de fer) qui ont permis
de la désenclaver permettant ainsi d’exploiter les
ressources minières du Tibet. Le dernier argument
est géopolitique, le Tibet étant pour la Chine une
région stratégique vitale pour sa sécurité.
Les arguments des tibétains en exil
Le gouvernement tibétain en exil insiste sur l’illégitimité de la présence chinoise. Pour cela, il
se base sur plusieurs résolutions de l’assemblée
générale de l’ONU, appelant à l’autodétermination
du peuple tibétain, qui furent votées en 1959, 1960
et 1965. Toujours selon ce gouvernement, 1.2
millions de morts, entre 1949 et 1979, seraient dus,
de manière directe ou indirecte, à l’occupation
du Tibet par la Chine. Mais ce chiffre est contesté,
même au sein de la mouvance pour un Tibet indépendant, et la réalité serait plus aux alentours du
demi-million de victimes de la présence chinoise.
Entre outre, il est fait mention de la répression des
droits de l’homme de la part du pouvoir central,
la région n’étant autonome que de nom et les
monastères particulièrement surveillés et contrôlés.
Les mouvements indépendantistes insistent
37 Beijing Bicycle
sur la destruction de la culture tibétaine par
la sinisation rampante de la population due
à une immigration chinoise plus ou moins forcée
et le désenclavement de la région qui permet l’afflux
de touristes qui ont pour conséquence une désacralisation des temples bouddhistes. Les effets
destructeurs de la révolution culturelle se sont fait
particulièrement sentir au Tibet où des instituts de
médecine traditionnelle ont été rasés sans jamais
avoir été reconstruit. Enfin, la Chine ne reconnaît
pas la principale autorité spirituelle tibétaine,
le Dalaï Lama, lui préférant le Panchen Lama qui
accepte la présence chinoise.
38 Beijing Bicycle
LA CHINE EN CHIFFRES
Langues
Nom
Zhonghua Renmin Gongheguo
(République Populaire de Chine)
Chinois (aussi nommé Mandarin) comme langue
administrative. Par ailleurs, de nombreux dialectes
régionaux et les langues des différents groupes
ethniques.
Superficie
9 572 419 km2
(4e plus grand pays du monde et environ 232 fois
la superficie de la Suisse)
Population
Religions
Pas de religion d’Etat. Bouddhistes (environ 100
millions), Taoïstes (environ 30 millions), Musulmans
(environ 10 millions), Protestants (environ
10 millions), Catholiques (environ 4 millions).
1,3 milliard d’habitants (2006)
Fuseau horaire
Densité
Heure d’Europe centrale + 7h
136 habitants au km2
Capitale
Forme de gouvernement
Pékin, 15 million d’habitants (2004)
République populaire socialiste
Urbanisation
Parlement
43 % de la population (Banque Mondiale 2006)
Congrès populaire national d’une chambre.
Ses 2989 députés sont élus chaque cinq ans
par les congrès populaires provinciaux.
Produit National Brut
Parti de gouvernement
Monnaie
Parti communiste de la République populaire
de Chine:
Comité central (198 membres)
Politburo (24 membres)
Comité permanent (9 membres)
Renminbi (RMB) aussi appelé Yuan
1’740 US $ par habitant (Banque Mondiale 2006
Espérance de vie
70 ans pour les hommes, 73 ans pour les femmes
Taux d’alphabétisation pour les plus de quinze ans
Administration
22 provinces
5 régions autonomes (Tibet, Xinjiang, Mongolie
intérieure, Ningxia, Guangxi)
4 municipalités (Pékin, Tianjin, Shanghai,
Chongqing)
2 régions administratives spéciales (Hong Kong,
Macao)
Fête nationale
1er octobre, fondation de la République populaire
(1er octobre 1949)
Groupes ethniques
Han (92 %) et 55 minorités ethniques dont les
Zhuang, Mandchous, Hui, Ouïghours, Mongols,
Tibétains et Coréens.
91 % (Weltbank 2005)
Wichtigste Exportprodukte
Machines, matériel électronique, textiles.
39 Beijing Bicycle
INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES SUR LA CHINE
LIENS INTERNET
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_po
pulaire_de_Chine
Informations générales sur la Chine par l’encyclopédie libre Wikipedia
http://www.china-embassy.ch/fra/
Site de l’ambassade de Chine en Suisse: informations officielles, visas, voyages
http://www.chine-informations.com/
Site d’informations plus ou moins officiel. On
y trouve une foule d’informations sur les voyages,
la langue chinoise (il existe même un traducteur),
des liens vers des sites plus spécialisés.
http://www.mondediplomatique.fr/index/pays/chine
Site du mensuel Le Monde diplomatique, articles
parus sur la Chine. On y trouve aussi de multiples
liens pour des informations spécialisées, des
références bibliographiques.
http://www.tibet-info.org/
Site belge d’information sur le Tibet, soutenant
l’indépendance de celui-ci
http://www.cinemasie.com/fr/
Base de données en français sur le cinéma chinois.
http://directory.google.com/Top/World/Fran%C3%
A7ais/R%C3%A9gional/Asie/Chine/Voyages_et_t
ourisme/R%C3%A9cits_de_voyages/
Page Google qui propose une série de carnets de
voyage de particuliers en Chine. Certains sont
vraiment intéressants, d’autres moins.
http://www.ratsdebiblio.net/index.html
Pour ceux qui voudraient découvrir la littérature,
entre autres chinoise, ce site fourmille de titres
et de critiques. Il s’agit d’un site personnel auxquels
adhèrent certains lecteurs qui y postent leurs
critiques.
Pour ceux qui lisent l’anglais:
http://www.atimes.com/atimes/China.html
Site du quotidien Asia Time Online, basé à Hong
Kong. Très riche en analyses fouillées par de vrais
connaisseurs de l’Asie. Une source d’informations
de qualité.
LITTÉRATURE
Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur le
cinéma chinois:
Les ouvrages en français, les plus complets et
sérieux sur le sujet, datent des années 80, le plus
récent fut publié en 1997. Malheureusement, ces
ouvrages semblent tous épuisés et non réédités.
Nous en donnons tout de même la liste – ils ne
sont qu’au nombre de trois – car on devrait pouvoir
les trouver dans les bonnes bibliothèques:
– Le Cinéma chinois, Ed. du Centre Georges
Pompidou, Paris 1985, sous la direction de
Marie Claire Quiquemelle et Jean-Loup Passek
– Le Cinéma chinois, I /1905-1949, Ed. Alfred
Eibel, Lausanne 1977, Régis Bergeron
– Le Cinéma chinois, II / 1949-1983, Ed.
L’Harmattan, Paris 1984, Régis Bergeron
– Le Cinéma chinois, III /1949-1983 (2è partie),
Ed. L’Harmattan, Paris 1984, Régis Bergeron
– Le Cinéma chinois, 1984-1997, Ed. Institut de
l’Image, Aix-en-Provence 1997, Régis Bergeron
La richesse de la littérature chinoise est immense, à
l’image du pays, et son histoire est longue. Difficile
dès lors de proposer une liste qui soit exhaustive
ou ciblée. On recommanderait Lao She et Ba Jin
à ceux qui voudraient se familiariser avec les bouleversements de la Chine durant la première moitié
du 20è siècle. Les romans de Wang Shuo et Xu
Xing, quant à eux, reflètent une Chine impertinente
et rafraîchissante. Enfin, les aventures de l’inspecteur-chef Chen, policier de Shanghai, héros des
livres de Qiu Xiaolong (émigré aux Etats-Unis où
il enseigne la littérature), sont une amusante introduction, agréable à lire, aux multiples facettes
contradictoires de la Chine moderne.
Ba Jin, Famille, Ed. Le livre de Poche, Paris 1994
(rééd.)
Lao She, Le Pousse-Pousse, Ed. Philippe Picquier,
Arles 1995
Lao She, Quatre générations sous un même toit,
Ed. Folio Gallimard, Paris 1998 (rééd.)
Wang Shuo, Feu et glace, Ed. Philippe Picquier,
Arles 1995
Xu Xing, Et tout ce qu’il reste est pour toi,
Ed. L’Olivier, Paris 2003
Qiu Xiaolong, Mort d’une héroïne rouge,
Ed. Liana Levi, Paris 2001
Qiu Xiaolong, Encres de Chine, Ed. Liana Levi,
Paris 2004
40 Beijing Bicycle
IMPRESSUM
Edition
Fondation trigon-film
Adresse
trigon-film
Limmatauweg 9
5408 Ennetbaden
Tel.: 056 430 12 30
Fax: 056 430 12 31
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Concept pédagogique
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Rédaction
Martial Knaebel
Mise-en-page
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