ANPCEN - iasef
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le bulletin de l’a n p c e n ‘ Save Our Sky - Sauver notre ciel ‘ www.anpcen.fr/ Photo Christophe Martin-Brisset, prise à Bracieux (41) No. 53 Hiver 2013-14 t Alerte de l’ANPCEN sur les LED s voir p.4 & 5 Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes parrainée par Hubert Reeves, Claudie Haigneré et Jean Jouzel ANPCEN c/o SAF - 3 rue Beethoven - 75016 Paris 2 Editorial « Marabout, bout de ficelle, selle de cheval, cheval de course, course à pied…» nous connaissons tous cette série de mots, comptine ou « kyrielle » … qui pourrait parfois ressembler à la kyrielle de l’ANPCEN, une série d’obstacles successifs et quotidiens. Chaque jour, nous devons traverser une échéance, puis une autre et la suivante, finir un travail puis un autre, suivre un texte, un rendezvous, puis un autre, etc. Une année de dossiers, en kyrielle, nous conduit….imperceptiblement, dans la ribambelle du temps, de janvier à décembre, au mois des vœux. Vœux vers les pouvoirs publics et les élus locaux Que notre alerte à la prudence sur les dossiers des LEDs soit écoutée. Il s’agit d’un dossier important que nous suivons depuis de nombreux mois et sur lequel nous avons pris, comme nous vous l’avions annoncé, dans le précédent magazine, une position pesée. Une position de prudence et d’alerte, en l’absence d’expertise indépendante et de recul suffisant sur ces nouveaux éclairages qui envahissent pourtant l’espace public et domestique, sans cadre institutionnel propre à leurs spécificités. Si tout le monde semble les louer en public, nombre d’acteurs s’interrogent en réalité… de manière beaucoup moins publique sur leurs performances réelles et leurs effets cumulés ou de long terme. L’ANPCEN n’a pas d’intérêts lucratifs à défendre. Elle ne mène pas non plus son action par des a priori, ni envers les technologies, ni envers des acteurs économiques. Elle a cependant bien conscience de demander un renouvellement complet de l’approche des dossiers, trop sectorielle, et de bousculer des intérêts qui misent sur cette technologie pour renouveler leurs ventes, sur un marché mature qui n’offrait donc plus qu’une croissance limitée. L’enjeu des LEDs confirme d’ailleurs tout l’intérêt et l’originalité de l’approche transversale de l’ANPCEN des dossiers. En effet, une approche purement énergétique et sectorielle, peut conduire à des conclusions hâtives ou partielles, qui demandent à être vérifiées et étayées dès lors qu’on regarde les enjeux plus globalement et dans le temps, en tenant compte des interactions, en suivant également les effets sur le vivant, biodiversité et humains compris, ou en s’attachant à la gouvernance des questions de l’éclairage extérieur. La seule expertise indépendante partielle, réalisée en 2010 par l’ANSES, indiquait : « À l’heure actuelle, l’impact environnemental des LEDs est nettement moins bon que les autres types d’éclairage. » Kyrielle En trois ans, bien des choses ont évolué, à la fois dans l’extension des usages de LEDs et dans leurs technologies, il est donc temps de renouveler cette expertise avant leur généralisation sur tout le territoire. Geneviève Gaillard, députée des Deux Sèvres et qui vient de voir la ville de Niort récompensée comme capitale de la biodiversité, a d’ailleurs adressé une question parlementaire au Ministre de l’Ecologie, demandant, comme nous, une étude indépendante. Vœux vers les pouvoirs publics Que la vigilance de l’ANPCEN sur des projets de certificats d’économies d’énergies (CEE), dispositif public de soutien à certaines mesures, soit suivie d’effets. Il faut noter que l’ANPCEN est intervenue en 2013 dans l’élaboration de plusieurs CEE d’éclairage extérieur. Dans le certificat relatif au « Système de variation de puissance en éclairage extérieur » figurait en termes prescriptifs une référence à la norme EN 13201 contribuant, une fois de plus, à l’ériger en seule référence, voire à la faire confondre en une prescription obligatoire. Après la demande de retrait, par l’ANPCEN, de cette mention, elle ne figure plus dans l’arrêté sur les CEE publié en novembre 2013. (voir page 5). 1% seulement des normes, en réalité, est d’application obligatoire, mais régulièrement il est mentionné aux élus la nécessité « d’être aux normes »… laissant à penser qu’il n’y aurait qu’une façon d’être « en règle, » et que ce serait à la condition d’appliquer ces normes. Pour l’éclairage public, il a été largement dit, depuis plus de 7 ans, aux installateurs et acheteurs que la « référence » était la norme EN 13201. L’ANPCEN l’analyse comme une des sources de suréquipement et suréclairage. D’ailleurs des syndicats d’énergie ou d’électrification désormais rejoignent l’analyse de l’ANPCEN et la relativisent fortement, comme le syndicat intercommunal d’énergies du Maine et Loire, par exemple, qui a signé la charte de l’ANPCEN, en 2013. Les normes sont régulièrement présentées comme liées « à l’intérêt général » mais un examen attentif de leur gouvernance montre que certaines sont parfois utilisées, voire commanditées, comme un outil de prescriptions pour un marché, au niveau international, européen ou français. Elles sont également le point de départ d’une kyrielle de guides d’applications, éditions, formations, certifications, vendues aux différents acteurs. Dans le contexte actuel dit de « simplification des normes » (entendre par là, la réglementation publique) l’ANPCEN souhaite que ces normes élaborées hors du champ réglementaire ne restent pas un champ aveugle de la simplification, du toilettage ou des abrogations, et de l’examen de leurs coûts pour la collectivité. Les normes sont majoritairement élaborées par des acteurs technico-économiques qui doivent payer leur participation à leur élaboration. Elles n’avaient jusque là aucune approche environnementale. Comme les CEE, elles sur-segmentent et sectorialisent l’approche des enjeux. Elles ne sont pas toujours que des méthodes ou outils, et font glisser subtilement de la standardisation ou comparabilité des réponses… à la prescription unique. Au moment même où l’on a besoin d’une approche fine de terrain pour adapter la réponse à chaque situation. Aucun ouvrier de la 25e heure sur la pollution lumineuse ne suit ces questions. L’ANPCEN est la seule association environnementale à avoir franchi le pas pour entrer, bénévolement, dans un dispositif d’une grande austérité pour y faire un travail difficile, exclusivement pour la mission qu’elle s’est donnée. L’ANPCEN est pour ses adhérents, ce grain de sable dans les rouages qu’ils soutiennent. On a vu les réactions suscitées par la « simple » demande de révision d’une norme expérimentale par l’ANPCEN, toujours inachevée et pour laquelle aucun cahier des charges de la commande n’a jamais pu lui être produit. De même, donc dans le CEE pour « système de variation de puissance en éclairage extérieur », une condition notamment était fixée au maître d’ouvrage, supprimée à notre demande : « les niveaux d’éclairement ou de luminance obtenus après variation sont compatibles avec les exigences de visibilité prescrites dans la norme EN13201-2, précisées sous forme de performances photométriques par période, par classe et usage de voirie ». Remarquez le choix des mots liés à la mention de la norme non obligatoire : « compatibles », « exigences », « prescrites »… Ce simple exemple, sur une seule phrase, illustre pour nos adhérents le travail invisible, de fourmi, effectué par l’ANPCEN : entrer dans le groupe de travail, recevoir et lire les documents, analyser, préparer des réunions, se libérer pour pouvoir suivre les réunions et chaque phrase ; dans ce cas : acter une demande en mars et la motiver, relire le compte-rendu, réintégrer les remarques non prises en compte, le cas échéant et veiller sans faille aux suites données… d’avril à novembre, soit jusqu’à la parution par arrêté des CEE et leurs modalités. L’ADEME a confirmé ensuite le sens de notre demande. Vous pourrez suivre de même notre travail en cours sur le CEE relatif aux LEDs en page 5. L’ANPCEN est la seule organisation à s’y être opposée, à ce jour, pour les raisons expliquées dans notre dossier de presse avec 10 recommandations. (Extrait à découvrir page 4 et complet sur notre site) Vœux aux parlementaires Qu’en 2014 les lois biodiversité et transition énergétique incluent des éléments favorables à l’environnement nocturne, pour que la « transition écologique » recherchée soit bien le passage d’une situation imparfaite à une situation meilleure. Vœux vers nos adhérents et donateurs Que vous soyez toujours nombreux à soutenir notre action collective, action précieuse de terrain au plus près des élus et des citoyens, et notre action nationale suite page suivante SOS 53 - Hiver 2013-14 3 Que 2014 nous apporte des lumières plus adaptées aux besoins de notre cadre de vie, de notre sécurité ; adaptées aux enjeux du XXIe siècle et non à ceux du XXème; adaptées aux besoins plus invisibles de l’environnement et de la biodiversité, régulièrement regardés comme… secondaires. Que 2014 nous offre enfin kyrielle de ciels étoilés de lumières naturelles. A tous, en vous disant mille mercis pour votre fidélité, tous nos vœux les plus chaleureux, pour 2014. Anne-Marie Ducroux Présidente A propos de la couverture Forte lumière bleue des LEDs Sous la très forte puissance lumineuse blanche des LEDs et suite à la diffraction de la lumière dans l’optique de l’objectif photo, est nettement visible sur cette image la partie bleue du spectre pour les 20 LEDs équipant ce matériel. La lumière blanche/bleue a un impact avéré sur la biodiversité nocturne et inhibe également la production de la mélatonine, l’hormone du sommeil – voir p.4/5, ainsi que le dossier de presse ANPCEN et l’expertise de l’ANSES sur les LEDs. Plus loin, est visible l’un des 50 lampadaires boules SHP 70W qui doivent être remplacés à terme par ce type de lampadaire LEDs en test. Dans le cas présent, les mâts sont conservés et les têtes changées. La colorimétrie ici autour de 4500°K est prévue d’être revue pour passer à 3000°K et la puissance lumineuse fortement diminuée (ici 76 lux sous mât !) via la gestion électronique du lampadaire. Ceci est à l’étude avec cette municipalité du Loir et Cher implantée juste au sud de Chambord. — Voir notre position sur les LEDs en page 4 — Pour nous soutenir Rédaction Adhérez pour que nous soyons plus nombreux donc plus influents ! Notre première force doit venir de nos adhérents… Adhésion / ré-adhésion à l’ANPCEN coût réel après déduction fiscale : £ Particulier ««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««« : 20 € £ Etudiant «««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««««« : 10 € £ Famille (2 personnes à la même adresse)«« : 30 € £ £ £ 6,80€ 3,40€ 10,20€ Nom, prénom deuxième personne ___________________________________ Association «««««««««««««««««««««««««««««««««««««««« : 35 € Préciser le nombre d’adhérents (obligatoire) : ____ Collectivités et organismes ««««««««««««««««« : 100 € Entreprises «««««««««««««««««««««««««««««««««««««««« : 100 € Membre donateur «««««««««««««««««««« (illimité): _____ € (déduction fiscale 66%) Je recevrai le bulletin "SOS" 4 fois par an : par voie électronique £ par voie postale £ NOM __________________________________ Prénom ___________________________ Adresse __________________________________________________________________ Code postal _________________ Ville _________________________________________ Tél.________________Mobile________________ Courriel__________________________ Rédacteur en chef : Christophe Martin-Brisset Merci à tous nos contributeurs qui ont permis la réalisation de ce numéro 53 de SOS, le bulletin de l’ANPCEN : Anne Marie Ducroux • Christophe Martin-Brisset • Dernières Nouvelles d’Alsace • Henri Longdot • Michel Deromme • Alain Fleury • Monique Graveleau • Élisabeth Schulthess • Nicolas Karleskind • Gérard Gaule • Tribune Tours • Hugo Flotat-Talon • Camille Allain • Cerié.fr • Françoise Lahuec • Frank Tyrlik • Mathieu Charrier Impression : Imprimerie Indika 25, chemin de Chapitre 31000 Toulouse www.indika.fr Certification ISO 14001 et membre du réseau Imprim’Vert SOS est édité par l’ANPCEN, l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes, membre de FNE, collaboration IDA. Parrainée par Hubert Reeves, Claudie Haigneré et Jean Jouzel. Bulletin à renvoyer avec votre règlement libellé à l’ordre de l’ANPCEN à : ANPCEN / SAF 3 rue Beethoven 75016 PARIS Sommaire Alerte sur les LEDs Charte ANPCEN Actions des correspondants Actions des communes Jour de la Nuit Directeur de la publication : Anne-Marie Ducroux Maquette : Sergio Ilovaisky Pour la protection du ciel étoilé et de l’environnement nocturne, je soutiens l’ANPCEN : £ Photo Christophe Martin-Brisset anpcen 41 sur les cadres et vers les acteurs, en 2014. L’alliance des deux dimensions fait notre expertise. Tous les bénévoles de l’association auront besoin de percevoir votre fidélité et votre soutien pour continuer à porter tous ces dossiers de manière entièrement bénévole. Seuls vos soutiens adhésions et dons nous donnent notre indépendance. Plus que jamais, notre nombre est décisif pour nous permettre de peser. ANPCEN c/o SAF 3, rue Beethoven 75016 Paris www.anpcen.fr 4-5 6-7 7-9 9-11 11 Contacts : Anne-Marie Ducroux Présidente Christophe Martin-Brisset Rédacteur en chef [email protected] SOS 53 - Hiver 2013-14 4 ANPCEN : notre alerte à la prudence sur les LEDs Alerte sur les LEDs ou diodes électroluminescentes Communiqué de Presse Paris – 18 septembre 2013 : l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes lance une alerte à tous les décideurs publics, de l’Etat, des collectivités, du Parlement quant au développement de l’usage des LEDs, notamment pour l’éclairage extérieur. L’ANPCEN demande au minimum une expertise indépendante à jour, sur cette technologie parée de toutes les promesses… par leurs fabricants. Et L es LEDs constituent une nouvelle offre de lumière entrainant le renouvellement des catalogues de fabricants. Le marché mondial d’environ 4 milliards de dollars en 2005 était passé au double en 2010(1), et il atteindrait(2) 16,6 milliards en 2016 avec un taux de croissance annuel prévu de 18% par an. Comme dans l’usage domestique, les LEDs sont en voie de massification dans l’éclairage extérieur : décorations de Noël, mises en lumière, et désormais éclairage d’ambiance et fonctionnel…. Cependant, aucune information expertisée de manière indépendante n’est mise à disposition des élus qui veulent faire des choix pertinents d’éclairage extérieur. Seules circulent les informations fournies par les fabricants, quand elles existent. Les auto-allégations d’éclairage écologique attribuées par leurs producteurs aux LEDs fleurissent… Les impacts sur le vivant –humains et biodiversité– de leurs lumières spécifiques sont encore mal connus. De manière générale, les LEDs qui ont une luminance au moins 1000 fois plus élevée(3) que celle d’une source d’éclairage traditionnelle rendent plus difficile la maîtrise des éblouissements, avec des impacts possibles sur la rétine après exposition prolongée. Les luminaires équipés de LEDs blanches avec une température de couleur supérieure à 2200°K (ce qui est actuellement toujours le cas), exposent à un spectre de lumière blanche avec une forte proportion de lumière bleue. Les LEDs utilisent des terres rares(4) et la filière du recyclage pour extraire ces terres rares doit devenir mature pour traiter efficacement les LEDs en fin de vie. L’installation extérieure des LEDs est l’ANPCEN s’oppose fermement à un dispositif public de soutien des LEDs par un Certificat d’Economie d’Energie, dans le contexte d’un manque d’informations objectivées, et d’incertitude quant aux performances réelles et aux effets à terme sur l’environnement et sur la santé. Elle demande ainsi un minimum de prudence aux élus dans leurs investissements actuels de long terme et un cadre institutionnel adapté. généralement assortie de promesses d’une durée de vie d’au moins 15 ans(5) et d’un intérêt économique, principalement lié à leur durée de vie supposée. De plus, force est de constater que l’approche segmentée des politiques publiques et des réponses pour leur mise en oeuvre, conduit de plus en plus souvent à répondre aux objectifs « d’efficacité énergétique » sans que ceux-ci ne soient mis en perspective avec les nécessités de « sobriété énergétique et lumineuse » et avec les objectifs légaux de « réduction des nuisances lumineuses » : il en résulte la promotion d’un nombre croissant d’acteurs d’une moindre consommation… permettant souvent dans les faits d’équiper et d’éclairer « plus » ! Position de l’ANPCEN L’ANPCEN suit avec grand intérêt l’évolution des technologies de l’éclairage, auxquelles elle se déclare pleinement favorable, dans la mesure où ne sont pas effacées simultanément les interrogations nécessaires sur les finalités de points d’éclairage nocturne par rapport aux besoins notamment, les évolutions de leurs usages et si ces technologies constituent un progrès tant du point de vue lumineux, économique et énergétique, que de leurs effets pour la santé et la biodiversité. Depuis de nombreux mois, l’ANPCEN observe l’apparition des LEDs en différentes situations de terrain, analyse l’argumentation de leurs fabricants et promoteurs, ainsi que leur cadre institutionnel. (1) Ademe 2010 (2) LED Luminaires: Market Analysis and Forecast 2013, Strategies Unlimited (3) La luminance est réduite lorsque les LEDs sont équipées de lentilles adaptées pour diffuser la lumière sur une plus grande surface En l’absence de connaissances suffisantes, d’informations indépendantes et sans cadre institutionnel adapté, l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes est désormais en mesure de lancer une alerte à tous les décideurs publics, de l’Etat, des collectivités, du Parlement quant au développement de l’usage des LEDs notamment pour l’éclairage extérieur. Cette alerte est assortie de recommandations en 10 points, parmi lesquels figurent : • la demande au minimum d’une expertise indépendante à jour, sur cette technologie parée de toutes les promesses…par leurs fabricants • la recommandation de prudence aux élus dans leurs investissements actuels de long terme en LEDs avec un retour sur investissement loin d’être acquis • l’opposition ferme à un projet de soutien public des LEDs par un Certificat d’Economie d’Energie, dans le contexte d’un manque d’informations objectivées, et d’incertitude quant aux performances réelles et aux effets à terme sur l’environnement et sur la santé • une recherche scientifique approfondie sur les conséquences sur les humains et le vivant de cette lumière aux caractéristiques spécifiques • une transparence des données relatives à l’éclairage public. Dossier de presse complet de l’ANPCEN sur www.anpcen.fr (4) métaux stratégiques (5) en moyenne, une durée de 60 000 heures est annoncée par les fabricants, soit 15 ans avec un fonctionnement en continu toutes les nuits Expertise des LEDs par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) ? L ’ANPCEN demande quelles ont été les suites données à l’expertise collective de l’ANSES depuis trois ans ? (1) L’ANPCEN a réclamé par ailleurs, à de nombreuses occasions, aux ministres successifs, l’extension et la mise à jour du 1er rapport d’expertise collective sur les effets sanitaires des systèmes d’éclairage utilisant des LEDs, réalisé à bon escient par l’ANSES en 2010, qui avait estimé la « thématique suffisamment préoccupante » pour s’autosaisir. L’étude doit, pour l’ANPCEN, être étendue aux situations de l’éclairage extérieur ou en milieu fermé comme, par exemple, les gares de métro et RER et aux conséquences sur la biodiversité, au regard du développement constaté depuis de cette technologie dans l’éclairage public et des nouveaux produits apparus sur le marché. SOS 53 - Hiver 2013-14 L’ANSES indiquait notamment : « Les risques identifiés comme les plus préoccupants, tant par la gravité des dangers associés, que par la probabilité d’occurrence dans le cadre d’une généralisation de l’emploi des LED, sont liés aux effets photochimiques de la lumière bleue et à l’éblouissement». L’Agence soulignait déjà il y a 3 ans la nécessité de « prévenir l’éblouissement », de « limiter les luminances perçues directes ou réfléchies » et mettait en évidence que les éblouissements ou la nature de la lumière des LEDs peuvent avoir des conséquences pour les populations à vision fragile : enfants et certaines personnes en raison de la nature du cristallin de leurs yeux, populations sensibles à la lumière, populations particulièrement exposées aux Leds, notamment dans le cadre professionnel. L’ANSES en 2010 recommandait de « mieux documenter l’exposition de la population à la lumière artificielle tant en milieu professionnel que dans l’environnement général », de « développer des recherches cliniques » pour notamment « étudier les effets cumulatifs à moyen et long terme d’une exposition à la lumière bleue », de « mener des recherches afin de mieux caractériser les effets de la lumière artificielle et en particulier de la lumière issue de systèmes à LED sur les rythmes biologiques ». ...aucune suite donnée, à ce jour ! _______________ (1) effets sanitaires des systèmes d’éclairages utilisant des diodes électroluminescentes (LED) Avis de l’ANSES, rapport d’expertise collective, octobre 2010 ANPCEN : LEDs Une étude indépendante, pour quand ? Notre dossier LEDs a suscité une question parlementaire au ministre, le 29 octobre 2013, par Madame Geneviève Gaillard élue des Deux Sèvres, membre de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. M me Geneviève Gaillard attire l’attention de M. le ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur la généralisation croissante de l’utilisation des LED par les décideurs publics. En effet, le marché mondial des LED représentait en 2010 environ 8 milliards de dollars, et est en passe de représenter 16,6 milliards de dollars en en 2016. On retrouve ce type d’ampoule partout, décoration de Noël, éclairage d’ambiance, public... Le caractère écologique de ces ampoules comme argument de vente est de plus en plus prégnant, et véhiculé par les fabricants eux-mêmes. Or les LED nécessitent pour leur fabrication l’extraction de terres et matériaux rares, et les circuits de recyclage ne sont pas encore très matures. De plus, elles exposent les êtres vivants, humains et animaux à une puissance lumineuse 1 000 fois plus élevée qu’un éclairage traditionnel, pouvant entraîner des lésions de la rétine... Nous sommes entrés dans une phase de sobriété énergétique, concept selon lequel les économies d’énergie doivent guider nos comportements d’achat, avec un objectif de réduction des nuisances lumineuses y compris la nuit. Le paradoxe actuel est que le développement lumineux n’a jamais été aussi important que depuis l’avènement des LED sur le marché mondial. Pourtant à l’heure actuelle aucune expertise indépendante et donc fiable n’est venue étayer ces allégations de bienfait de ces ampoules, les seules expertises provenant des industriels eux-mêmes. Ainsi elle souhaite connaître sa position sur ce sujet, et savoir s’il envisage de financer une étude indépendante et à la hauteur des enjeux pour connaître les impacts écologiques de la fabrication et l’utilisation massive des LED sur l’homme, les espèces vivants et l’environnement. 10 recommandations ANPCEN à découvrir : Lisez les 10 recommandations de l’ANPCEN, le communiqué et le dossier de presse complets : www.anpcen.fr/?id_rub=&id_ss_rub=127&id_actudetail=53 Merci de nous aider à diffuser notre dossier de presse largement autour de vous. Faites-nous part des informations recueillies en écrivant à partir de notre site : www.anpcen.fr/?id_rub=122&id_ss_rub=142 Qu’est ce que les Certificats d’Economie d’Energie (CEE) ? C’est nouveau : l’ANPCEN s’efforce de suivre depuis 2013 les demandes de révision ou de création de CEE relatifs à l’éclairage extérieur. L e dispositif des CEE, créé par la loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique (loi POPE), est décrit par le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’énergie comme « l’un des instruments phare de la politique de maîtrise de la demande énergétique. » Seules les actions allant au-delà de la réglementation peuvent donner lieu à délivrance de CEE. Compte tenu de l’objectif qu’ils supportent, de critiques exprimées et du manque de transparence et d’une vision globale possible, le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) dans son avis relatif à la transition énergétique, en janvier 2013 a recommandé une évaluation par la Cour des comptes du dispositif des CEE. Le Gouvernement a lancé la commande de cette évaluation, parue en octobre 2013. La Cour des comptes indique « qu’il est très difficile de mesurer avec précision les effets des CEE, comme pour la plupart des outils de soutien à l’efficacité énergétique, à la fois parce qu’on sait mal distinguer leur impact propre (par rapport à d’autres outils) et parce qu’il est impossible de mesurer l’effet d’aubaine faute de savoir ce qui se serait passé en l’absence de ces outils.» La Cour recommande notamment : − La révision des fiches d’opérations standardisées en 2014 − L’encouragement des diagnostics énergétiques En terme de gouvernance, elle recommande : − Engager immédiatement et par sondage les contrôles a posteriori prévus par les textes qui n’ont jamais été mis en oeuvre − Mettre en place des conditions pour un marché plus transparent (prix, quantités, effectivité des transactions). Elle indique « Les transactions effectuées sur le registre sont marquées par une absence de transparence sur les prix et par des transactions suspectes qui devraient provoquer une réaction des services concernés et une redéfinition des règles de fonctionnement. » − Créer un comité de pilotage ouvert à tous les acteurs et pas seulement aux spécialistes de l’énergie, qui pourrait assurer plus de dialogue et de transparence dans le fonctionnement du dispositif − Créer une instance de concertation réunissant tous les acteurs (administrations, représentants des obligés et des éligibles, associations technique, énergie, environnement, autres associations) afin d’assurer un dialogue permanent entre les intervenants Vigilance sur la demande en cours d’un CEE pour les rénovations en LEDs • La promesse faite par les promoteurs du certificat d’économie d’énergie lié à la rénovation d’éclairage extérieur par LEDs : une durée de vie de 30 ans ! L’ANPCEN indique : les modules LEDs sont garantis le plus souvent à 60 000 heures soit au maximum 15 ans ! • La demande : un pourcentage de flux lumineux sortant du luminaire directement dirigé vers l’hémisphère supérieur du luminaire (ULR), inférieur ou égal à : − 3 % en éclairage fonctionnel ; − 20 % en éclairage d’ambiance ou privé. L’ANPCEN indique que ces valeurs d’ULR sont inconcevables pour des luminaires dont le principal avantage devrait être de permettre une meilleure concentration du flux lumineux, donc un meilleur contrôle des émissions au-dessus de l’horizontale. Suites données par l’ANPCEN à cette demande : − L’ANPCEN fut la seule organisation à s’opposer à ce certificat qui n’a (pour l’instant…) pas été publié dans l’arrêté de novembre 2013. Mais les décisions prises manquant singulièrement de transparence, ceci n’est pas acquis. − L’ANPCEN a demandé au Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, ainsi qu’à l’Ademe, de prendre une position claire à l’égard des LEDs. − Sans réponse de leur part… un dossier de plus à suivre en 2014… Merci de soutenir nos actions de fourmi…avec vos dons et cotisations à l’association. SOS 53 - Hiver 2013-14 5 6 Charte ANPCEN Reipertswiller (Bas-Rhin) : La pollution lumineuse maîtrisée Lazou. Comme l’a expliqué le représentant de l’ANPCEN, si l’éclairage extérieur est indispensable à la vie sociale des agglomérations, l’augmentation des éclairages artificiels nocturnes a des impacts néfastes sur les rythmes biologiques des humains et sur la biodiversité. Une meilleure qualité de l’éclairage pour un coût moindre La charte a été signée par le maire Jean-Louis Scheer, et par Jean-Michel Lazou de l’ANPCEN, en présence de Nicole Brunet du Sycoparc, de Jacqui Hoff, Arthur Wolff, et de Samuel Leichtweiss. PHOTO DNA D epuis quelques années, la municipalité a entrepris de réduire le coût de l’éclairage public et sa pollution lumineuse tout en offrant un confort lumineux accru. Pour cadrer ces réalisations, le maire JeanLouis Scheer a signé la charte pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes avec l’Association nationale ANPCEN représentée par Jean-Michel Selon les termes de la charte, pour assurer un éclairage public de meilleure qualité, la commune s’engage à limiter la quantité de lumière émise, son orientation et le choix des températures de couleur. Il faudra être prudent dans le choix des luminaires de nouvelle technologie car il n’existe pas encore d’évaluation sérieuse a conseillé Jean-Michel Lazou. L’an dernier, Jacqui Hoff, adjoint au maire chargé de l’éclairage public, a présenté un dossier à l’ANPCEN en vue de participer au concours national « Village étoilé ». Le jury a attribué une étoile (sur cinq) à la commune pour les travaux entrepris. C’est pour cette raison que depuis le début de l’année, la municipalité est fière d’arborer un panonceau « Village étoilé ∗» sous ses panneaux d’agglomération, à l’instar de Haguenau et de Villé dans le Bas-Rhin. Pour une deuxième étoile Suite à ceci, l’adjoint au maire a expliqué que d’autresanciens foyers lumineux seront progressivement remplacés par des ampoules au sodium ou par des luminàires à LED. Pour optimiser la durée d’éclairage et donc la consommation électrique, les horloges sont maintenant à programmation astronomique et des mesures d’énergie consommée ont été réalisées par le fournisseur en vue d’alléger la facture énergétique. Pour ce second concours, un dossier actualisé a été transmis à l’association pour l’obtention de la deuxième étoile, qui au vu des résultats précédents et des dernières réalisations pourrait bièntôt orner les panonceaux. Nicole Brunet, responsable communication du parc naturel régional des Vosges du Nord a précisé qu’une convention de collaboration allant dans ce sens avait déjà été signée le 29 février 2012 par la Fédération des parcs naturels régionaux de France et l’ANPCEN. http://www.dna.fr/edition-de-saverne/2013/10/23/la-pollution-lumineuse-maitrisee Lugagnac et Fontanes-du-Causse (Lot) D eux communes ont effectué la signature publique de la charte «Protection du ciel et de l’environnement nocturnes» de l’ANPCEN le 13 octobre 2013, il s’agit de Lugagnac et Fontanes-duCausse. De plus nous avons pu noter la participation de 47 communes à l’édition 2013 du Jour de la Nuit sur le territoire des Causses du Quercy, avec des extinctions totale ou partielle de l’éclairage public. A Cahors et Gramat, conférence sur la pollution lumineuse du ciel nocturne, suivie d’observations avec télescopes organisés par le club de Gigouzac. L’ANPCEN a adressé ses remerciements pour son action à la Présidente du Parc naturel régional des Causses du Quercy Catherine Marla avec le concours d’Agahte Kühnel chargée de mission environnement. Henri Longdot (Correspondant du Lot) Sur la photo prise à Lugagnac, au centre Mme Marla, a sa droite le maire Mr. Carnajac, et votre serviteur. Trois signatures en région Limousin Le 19 octobre signature de la 1ère charte dans le PNR Millevaches, avec Millevaches, la plus haute commune du Limousin, une autre commune proche va sans doute signer début novembre. Signature à Cussac S ignature d’une charte à Aixe sur Vienne le 4 septembre 2013 (ville de 5500 habitants, 3ème de la Haute Vienne en termes d’habitants), qui s’est aussi inscrite à Villes et villages étoilés 2013 et qui souhaite faire des SOS 53 - Hiver 2013-14 émules dans le département, avec ma commune Séreilhac. Exposé sur la pollution lumineuse dans le PNR Périgord Limousin le 12 septembre (avec le syndicat SEHV avec lequel nous avons quelques positions Signature à Séreilhac communes), à l’issue de cette réunion 2 communes de Dordogne, à moins de 30 km de chez moi à vol d’oiseau, dans le périmètre du PNR sont depuis inscrites à VVE 2013 avec des chances d’être labellisées et d’en entrainer d’autres. Le jeudi 24 octobre signature de la 1ère charte dans le PNR Périgord Limousin à Cussac, avec un maire dithyrambique quand à l’action de l’ANPCEN, était aussi présent son 1er adjoint président de la Communauté de Communes locale qui souhaite aussi répandre la démarche et impulser l’inscription d’autres communes à VVE en 2014. Enfin ce 26 octobre 2013, signature d’une charte avec le maire de ma commune, Séreilhac Michel Deromme Actions des correspondants Charte ANPCEN Le syndicat d’énergie de l’Allier, partenaire de l’ANPCEN Partenaires dans l’Allier pour la protection de l’environnement nocturne : une association, un conseil général, un syndicat d’énergie pour 316 communes M oulins, le 27 novembre 2013 – Trois acteurs œuvrent désormais ensemble pour un meilleur environnement nocturne. Le Conseil Général de l’Allier, le Syndicat Départemental d’Energie de l’Allier (SDE 03) signent la Charte de l’Association nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN) afin d’améliorer la qualité de la nuit et limiter les nuisances lumineuses dans le département de l’Allier. « Les lois Grenelle disent clairement qu’il faut prévenir, supprimer, limiter les nuisances lumineuses. Nous souhaitons établir des relations de coopération avec les syndicats d’énergie ou d’électrification et les collectivités qui incluent dans leur mission des actions envers la pollution lumineuse.» indique Anne-Marie Ducroux, Présidente de l’ANPCEN. « Le Syndicat de l’Allier, nous semble ouvrir des voies, qui pourraient inspirer d’autres syndicats : plus de 90 % d’extinctions nocturnes, partielles ou totales, en milieu de nuit, améliorations vers un ULOR zéro des nouvelles installations, et souhait d’utiliser les 4 étiquettes de qualification de l’éclairage élaborées par l’ANPCEN. » Ainsi, d’ores et déjà, en signant la charte de l’ANPCEN, le Conseil Général de l’Allier et le SDE 03 s’engagent par une démarche volontaire à sensibiliser les habitants et les acteurs du département en expliquant les enjeux pour tous. Le Conseil Général de l’Allier s’est investi, depuis 2007, dans une démarche volontaire de développement durable nommée Agenda21. Le Conseil Général se situe dans une logique d’engagement en faveur du développement durable et de la préservation des ressources naturelles. Le SDE 03, quant à lui, assure la mîtrise d’ouvrage des travaux de mise en place de l’éclairage, l’installation de nouveaux équipements, l’entretien et la maintenance des installations d’éclairage public pour 316 communes de l’Allier, soit un parc composé de 56 403 foyers lumineux. Il encourage ses communes adhérentes à éteindre leur éclairage public une partie de la nuit, dans le but de faire des économies d’énergie et de réduire les nuisances lumineuses. et Loire l’ont déjà fait. Les préconisations de cette charte incitent à travailler à l’orientation de la lumière, à rechercher les éco-performances notamment par le choix des lampes adaptées, à agir par les usages comme la gestion de la lumière dans les parcs et jardins, pour les bâtiments, la durée d’éclairement, en pratiquant par exemple l’extinction en milieu de nuit lorsqu’elle s’avère possible. L’ANPCEN accompagne la démarche avec son correspondant local, Christophe Verhaege, notamment grâce à un processus indicatif d’amélioration continue et à des étiquettes environnementales originales permettant de situer l’éclairage et les choix effectués. Nouveau : trois syndicats d’énergie nous ont rejoints en signant la charte de l’ANPCEN, en 2012 et 2013 : L’ANPCEN qui regroupe 105 associations membres et ainsi près de 6 000 personnes mobilisées, est depuis plus de 15 ans la seule association nationale dont l’objet social est entièrement dédié aux enjeux pluriels de la qualité de la nuit et de l’environnement nocturnes. En avril 2013, le gouvernement et l’ANPCEN ont été lauréats du trophée International Dark sky Association pour leurs actions en faveur de la réduction des nuisances lumineuses. Maine et Loire : assure la maitrise d’ouvrage de l’éclairage public pour 362 communes et gère plus de 90 000 points lumineux en maintenance. Le 27 novembre, le Conseil Général de l’Allier et le SDE 03 ont signé la charte de l’ANPCEN et s’engagent à appliquer ses préconisations, comme les conseils généraux et les syndicats de Vendée et de Maine Allier : assure l’entretien et la maintenance pour 316 communes, avec 56 403 points lumineux. Vendée : assure la gestion de l’éclairage de 282 communes avec 120 000 points lumineux en maintenance. Communiqué de Presse : www.anpcen.fr/docs/20131203213349_a5ym8s_doc102.pdf Alain Fleury (Seine-et-Marne) Châtenoy : Étoilé pour son engagement écologique D imanche matin Denis Céladon maire de Chatenoy, recevait pour ses administres le label «Villes et villages Etoilés» en raison des aménagements réalises dans la commune relatifs aux éclairages nocturnes. 19 septembre 2013 Car l’influence est désormais démontrée de l’éclairage nocturne sur l’environnement depuis la santé humaine jusqu’à la préservation de la biodiversité, en passant par les consommations d’énergie. Alain Fleury correspondant de Seine et Marne et administrateur de l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN) a remis au maire les trois panneaux qui orneront désormais les entrées du village. C’est ainsi sur le chemin d’un développement durable que s’est engagé la commune alliant économies budgétaires, économies d’énergie, limitation des gaz à effet de serre et de déchets mais aussi protection de la biodiversité et legs aux générations futures d’une capacité d’observation du ciel étoilé. Châtenoy a ainsi reçu trois étoiles (sur les cinq que compte le label) pour les progrès réalises en faveur d’un éclairage extérieur soucieux de la préservation des beautés du paysage nocturne de la protection de la biodiversité et des économies d’énergie. Alain Fleury a finalement conclu que le village distingué était au même titre que celui de Nanteau sur Essonne, également décoré, un des exemples vertueux qui permettaient de se poser des questions sur l’avenir de notre planète. « Nous avons rénove en totalité notre éclairage public grâce à un soutien du Syndicat d’électrification sud ouest Seine-et-Marnais a explique Denis Céladon. Et à en juger les retours le pari est assez réussi ! » Le maire a également souligné que la maitrise des nuisances lumineuses était un des objectifs publics inscrits dans les lois Grenelle I et II. Il a également rappelé que dès le mois de janvier, allait entrer en vigueur un décret d’extinction des vitrines la nuit et que le non respect de ce décret serait sanctionné dès juillet 2014. Le maire Denis Céladon a reçu des mains d’Alain Fleury trois pancartes de la distinction « Village étoilé » pour les efforts réalises sur l’éclairage public de sa commune. C’est donc un exemple vertueux qui annonce un mouvement national en train de prendre corps qui a été célébré a Chatenoy ce dimanche. SOS 53 - Hiver 2013-14 7 8 Actions des correspondants Monique Graveleau (Maine-et-Loire) Artisans de Mayotte qui nous a bien autorisé notre petite installation près des leurs. Avec l’appareil pour observer le soleil, nous avons attiré beaucoup de monde. Grâce à la loquacité de Francis auprès de son appareil et moi, nous avons pu donner des explications, sensibiliser, s’adapter à chaque interlocuteur, touristes/habitants, des découvertes pour certains. Monique Graveleau et des membres ANPCEN de Mayotte A vec le président du club astro de Mayotte Francis Vincent adhérent de l’ANPCEN, nous avons improvisé un stand du Jour de la nuit le 12 octobre près de l’office du tourisme de Mamoudzou, la matinée grâce à une rencontre opportune du vice-président de l’association des Donc très bonne matinée pour nous et pour moi avec cette rencontre de Francis qui ne ménage pas sa peine pour promouvoir le ciel nocturne : promotion de Villes et Villages Etoilés dans les villages autour de son lieu de résidence depuis plusieurs années, réactions auprès d’élus sur des installations/réalisations aberrantes, pédagogie. Sinon en ce qui concerne la pollution lumineuse à Mayotte, je dirai qu’elle n’est pas énorme par rapport à ce que l’on voit en métropole puisque l’éclairage public est nettement inférieur (pas mal de lampes de lampadaires qui ne fonctionnent pas ou détériorées), beaucoup de rues ne sont pas éclairées, mais pas d’extinction en cours de nuit. Globalement pas d’édifice/patrimoine éclairé. Ce qui est plus préoccupant c’est le type de matériel utilisé des entreprises, stades avec des projecteurs ou des lampes posées sur les murs des bâtiments. Certaines plages où les tortues viennent pondre sont protégées des lumières par contre pour une, Francis indiquait qu’une terrasse d’hôtel bien éclairée a été construite en empiétant la plage de la baie des Tortues. Et attention au développement de structure, sans réelle prise en compte de l’environnement. Arrêté sur l’éclairage des batiments non résidentiels non respecté par contre pas de lumière pour les vitrines de magasins car elles sont toutes fermées par un volet roulant. Donc encore et encore de la sensibilisation. Jean-Michel Lazou (Alsace) 12 octobre 2013 Le Jour de la Nuit, pour ne plus avoir peur du noir le confort, les déplacements. Mais il faut aller vers l’efficacité et la sobriété énergétiques. » Face à la peur du noir qui s’exprime dès qu’il est question de réduire l’éclairage extérieur, il s’appuie sur les chiffres de la gendarmerie et de la police : « Dans les communes où l’on a éteint les lampadaires après minuit, la délinquance n’a pas augmenté, elle a même régressé. » Le centre-ville de Colmar, rue des Clefs, dans la nuit de lundi à mardi dernier : certains commerçants éteignent les lumières de leurs vitrines et façades, d’autres pas. Son association a participé à la rédaction des arrêtés qui interdisent de laisser allumés toute la nuit les enseignes lumineuses, vitrines et bureaux. « Nous allons tirer un premier bilan d’ici la fin de l’année. A priori, la réglementation semble assez bien respectée. » Les constatations des noctambules alsaciens sont diverses. La nuit noire règne sur la plupart des grandes zones d’activités commerciales : seules des stations-service restent éclairées. Dans les rues commerçantes des centres-villes, les lumières de la majorité des vitrines, bâtiments publics et monuments sont éteintes. L’autoroute A35 à Mulhouse n’est plus éclairée. À l’arrière, la gare de marchandises. É clairer moins, mais mieux, pour réduire la consommation d’énergie, protéger la biodiversité, respecter les rythmes biologiques et retrouver le ciel étoilé : c’est le message de la 5e édition du Jour de la Nuit. « Pas question d’éteindre toutes les lumières, rassure Jean-Michel Lazou, de l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN), coorganisateur du Jour de la Nuit. La lumière, c’est important pour la sécurité, SOS 53 - Hiver 2013-14 « Nous n’illuminons les bâtiments patrimoniaux jusqu’à 1 h du matin que le week-end, assure Yves Hemedinger, adjoint au maire de Colmar. L’éclairage des rues fait l’objet d’un plan d’investissement de 500 000 € par an pendant trois ans pour n’avoir plus que des ampoules très faible consommation. Le public ne constate pas de différence. » Selon l’association des commerçants de Colmar, « la plupart des vitrines sont éteintes. C’est une économie pour les commerçants. » Pleins feux sur la pub En périphérie urbaine, les lampadaires le long des autoroutes et grands axes sont éteints. Les automobilistes ont leurs phares pour s’éclairer, les piétons ne sont pas censés emprunter ces voies. Restent les panneaux publicitaires de tous formats. L’arrêté de 2012 n’impose l’extinction que pour les nouvelles enseignes et publicités lumineuses. « Samedi à 2 h du matin, tous les panneaux du centre de Mulhouse étaient allumés, les plus grands comme les sucettes ou les abris des bus », déplore Gilles Barthe. Ce militant antinucléaire a participé à des actions d’extinction des enseignes publicitaires et des vitrines, sur le modèle des « Clans du Néon » et des groupes « Zéro Watt » qui partout en France tentent ainsi de sensibiliser au gaspillage d’électricité. « J’ai relevé des compteurs électriques : un grand panneau de quatre mètres par trois consomme en moyenne 22 à 32 kWh durant 24 heures », annonce-t-il. Effets sur la santé « L’alternance du jour et de la nuit règle l’équilibre du vivant. Les pollutions lumineuses peuvent s’avérer très négatives pour la biodiversité, la faune, la flore et la santé humaine », rappelle Jean-Michel Lazou. Des études montrent des troubles du sommeil chez les personnes victimes des intrusions lumineuses. Des chercheurs suspectent des effets de l’éclairage nocturne sur la régénération des cellules, sur certains cancers. Les naturalistes constatent des désordres et des désorientations de la faune. « Il faut se poser la question de quelle lumière à quel endroit et pour qui », souligne Jean-Michel Lazou qui plaide pour des zones non éclairées dans la trame verte et bleue. Il encourage les collectivités à signer des chartes de protection nocturne. Et pas seulement pour le plaisir d’admirer la voie lactée. Textes : Élisabeth Schulthess Photos : Thierry Gachon Actions des communes Actions des correspondants Trois questions à Nicolas Bessolaz (Savoie) Comment avez vous été sensibilisé aux questions de pollution lumineuse et de qualité de la nuit ? J’ai toujours aimé sortir dans la nature la nuit pour profiter du ciel étoilé, mais aussi de l’ambiance sonore de la nuit souvent dans des endroits perdus, aussi bien en montagne qu’en plein désert. J’ai pris conscience de la pollution lumineuse vers l’âge de 16 ans en observant depuis le col du Galibier où le halo de Grenoble montait déjà jusqu’à 30° au-dessus de l’horizon. Pourquoi avoir rejoint l’ANPCEN ? Au début des années 2000, j’ai découvert la cartographie de la pollution lumineuse réalisée par l’équipe italienne autour de Cinzano à partir des données satellites de 1997. A partir de là et en utilisant ma formation de physicien, je me suis mis à étudier la physique de la formation des halos lumineux, tout en découvrant en parallèle l’ANPCEN et les multiples enjeux de la préservation de la qualité de la nuit (biodiversité, santé humaine, économies d’énergie et financière). Quels sont les sujets auxquels vous contribuez dans l’association ? Je suis adhérent à l’ANPCEN depuis 2005 et correspondant local pour la Savoie depuis 2009. En plus de ma mission de correspondant que j’exerce ponctuellement au cours de conférences pour sensibiliser, je m’occupe de la cartographie ANPCEN en utilisant les données de terrain récoltées par l’association, je participe au développement de Villes et Villages Etoilés ou tente encore de faire évoluer positivement les normes en éclairage extérieur. Gérard Gaule (Loire) La Loire est plutôt un département en avance Près d’un tiers des communes de la Loire sont engagées dans une démarche d’extinction de l’éclairage en cours de nuit. Mais le phénomène est récent. Effectivement, la majorité des communes se sont engagées en 2011, en suivant le mouvement. Toutefois, la Loire est plutôt un département en avance 8 000 à 10 000 communes de France éteignent déjà leurs rues la nuit. Les communes qui s’engagent dans ce processus sont essentiellement des communes rurales. Oui car c’est plus compliqué à mettre en place en ville. Les investissements sont conséquents et il peut être délicat d’éteindre certaines rues. Ainsi, la plus grosse commune participante est Sorbiers avec 7600 habitants. Maîs Saint-Etienne travaille le sujet et on peut aujourd’hui installer des dispositifs qui, par exemple, s’allument lorsqut’il y a du passage. 29 juillet 2013 Faut-il imposer ce dispositif par une loi ? Je ne pense pas. Il faut laisser le choix aux maires. Aujourd’hui, on stagne un peu, certains hésitent. Il faudra certainement attendre la fin des municipales pour relancer le mouvement, même s’il y aura toujours des communes réticentes. Plonger une commune dans le noir ne pose pas des problèmes de sécurité ? Non, c’est davantage un sentiment d’insécurité que des problèmes réels. Je fais un point chaque année avec les services de gendarmerie et les communes concernées et je n’ai encore pas eu connaissance d’un problème en particulier. Propos recueillis par H.F.-T. Tours (Indre-et-Loire) Zones commerciales : et la lumière fut... réduite ! E xtension de la plage horaire d’extinction, régulation électronique, nouvelles enseignes à LED... Dans le prolongement du Grenelle de l’environnement qui impose d’éteindre les enseignes de 1h à 6h du matin, les grandes surfaces de l’agglo en ont profité pour réaliser des économies d’énergies. Tandis que la ville de Tours va entamer en novembre la révision de son règlement local de publicité (RLP) qui encadre l’affichage... Chez Auchan, sur la zone commerciale du Grand Sud à Chambray-lès-Tours, la plus importante de la région centre, on a profité du décret de janvier 2012 imposant l’extinction des enseignes lumineuses de 1h à 6h du matin pour aller plus loin. «Nous éteignons les enseignes dès 22h30 pour ne les rallumer qu’à 7h30, peu avant l’ouverture du magasin, explique Lionel Zarabski, le responsable technique de l’hypermarché. Le parking est éteint également sauf pour la partie semi-couverte qui doit restée allumée pour des raisons de sécurité». Cela s’accompagne aussi d’une réduction de 50% de l’intensité de l’éclairage du magasin quand il est fermé au public, le matin principalement quand les employés procèdent à la mise en rayon. Résultat : une réduction de la facture d’électricité de 4% depuis un an. A quelques kilomètres de là, en bordure de l’autoroute A 10, à Saint-Pierre-des-Corps, le centre commercial des Atlantes est aussi passé à l’heure du Grenelle. L’hypermarché Carrefour a entamé sa mue en s’équipant des vitrines réfrigérantes fermées qui permettent d’économiser l’énergie. Mais dans la galerie commerciale et à l’extérieur du centre commercial que les changements sont les plus spectaculaires. Les cinq enseignes à néons ont été remplacées par des LED et sont reliées au système de GTC (Gestion technique centralisée) qui gère électroniquement allumage, extinction et modulation de l’éclairage en fonction de la luminosité extérieur. «Nous avons investi 100 000 euros dans cette GTC qui régule aussi la climatisation, totalement rénovée également, explique Gisèle Sesboüé, directrice de la galerie commerciale. L’ensemble de ces investissements a permis de réaliser une économie de 25% sur la consommation d’électricité du centre ». Dans les zones commerciales de l’agglo, de nombreuses autres grandes enseignes comme le magasin Decathlon de Chambray, rénové il y a deux ans, se sont aussi dotées de la GTS afin de réguler leur éclairage, intérieur et extérieur, le parking s’allumant, non plus à heure fixe, mais uniquement quand la baisse de l’intensité lumineuse l’impose. Les enseignes l’ont bien compris : une utilisation réduite de l’éclairage entraîne la rédcution immédiate de la facture ! A Tours, ce changement dans l’éclairage nocturne est aussi visible : la plupart des enseignes de la rue Nationale sont éteintes jusqu’au petit matin. Mais c’est un autre «chantier» qui va débuter d’ici quelques semaines avec la révision du règlement local de publicité (RLP) également imposé par le Grenelle de l’environnement. «Nous avons jusqu’à 2018 pour nous mettre en conformité, nous avons donc le temps, mais La modernisation des enseignes et de la gestion de l’éclairage permet au centre commercial des Atlantes de réaliser des économies sur la facture d’électricité. Photo : DR nous préférons anticiper, explique Alain Devineau, adjoint à l’urbanisme. Aujourd’hui, nous avons deux règlements qui cohabitent, l’un pour le secteur sauvegardé qui date de 1995 et un autre pour tout le reste de la ville, datant de 2004». Le nouveau RLP redéfinira les tailles et les technologies des enseignes. «C’est la même procédure que le PLU, explique Vincent Maillard, l’ingénieur de la ville de Tours en charge du dossier. Il y a des réunions préalables avec toutes les instances concernées, puis avec les personnes qualifiées, une enquête publique menée par un commissaire enquêteur, des réunions publiques, etc... avant l’adoption par le conseil municipal». La procédure de révision débutera en novembre et devrait aboutir fin 2015 – début 2016 au nouveau RLP. http://www.tribune-tours.fr/news/zones-commerciales-et-la-lumiere-fut-reduite SOS 53 - Hiver 2013-14 9 10 Actions des communes Vougy (Loire) : « On a diminué notre facture de 63 % » C’est un phénomène récent et en plein développement, un tiers des communes de la Loire, soit 95, éteignent leur éclairage public la nuit. Ce geste écologique permet d’importantes économies sur les factures d’électricité. Reportage à Vougy, près de Roanne. Les résultats sont significatifs. Après un an de fonctionnement de ce nouveau système, la commune a fait ses comptes. « 74 % d’électricité consommée en moins, soit 163 400 kilowatt-heure », calcule le maire. L’équivalent de la consommation annuelle d’électricité d’une vingtaine de personnes. « On économise plus de 15 000 € par an et on évite d’éclairer les étoiles », se félicite l’élu. Les économies ainsi réalisées permettent un retour rapide sur investissement : un peu plus de six années. Une mesure qui ravie le maire et qui a reçu un accueil plutôt favorable des habitants. « Il faut vivre avec son temps, c’est vrai qu’on aimerait parfois voir où on marche en rentrant chez soi mais c’est rare, alors je suis totalement d’accord avec l’extinction », explique Odette, une retraitée du village. « Les gens sont parfois un peu embêtés le week-end mais je n’ai vu personne en colère contre ce système », raconte Alicia Charton depuis l’arrière de son café, placé au milieu du bourg. La mairie a néanmoins reçu de nombreux courriers après la mise en place de l’extinction. « Il y avait des gens inquiets pour la sécurité ou d’autres qui se plaignaient de ne plus retrouver leur interrupteur de chambre lorsqu’il allait aux toilettes la nuit, qu’il voyait auparavant grâce à l’éclairage public », sourit Bernard Moulin. Photo : Le Progrès Eglise et éclairage public déjà en fonctionnement alors que la nuit n’est pas encore arrivée... un axe d’amélioration à prévoir pour la commune. O n ne reviendrait jamais en arrière. Bernard Moulin, le maire de la petite commune de Vougy est catégorique et ne regrette en rien la mesure prise par son conseil municipal peu avant Noël 2011. Depuis cette période, le village qui compte près de 1 500 habitants n’est plus éclairé entre 23 heures et 7 heures du matin. « Nous avions 382 lampadaires, dont 207 étaient des lampes au mercure, très consommatrices d’électricité », explique le maire. L’équipe municipale décide donc de procéder au remplacement de tous ces points lumineux, en échelonnant les travaux sur deux ans, entre 2011 et 2012. « On a aussi supprimé une quinzaine de lampadaires. Vers le cimetière par exemple », ajoute Bernard Moulin. Des travaux pour près de 170 000 € Une opération coûteuse, financée en partie par la commune. « Nous avons dépensé près de 95 000 €, les 71 000 € restant ont été payés par le Syndicat intercommunal d’énergie de la Loire (SIEL) », annonce le maire. Ainsi, les nouvelles lampes éclairant les rues consomment moins d’électricité. « Au final, on joue sur deux tableaux : on fait des économies en éteignant la nuit. Et lorsque c’est allumé nos lampes consomment moins qu’auparavant ». P Et plus surprenant, l’élu a aussi reçu des courriers de félicitations : des habitants appréciant de regarder les étoiles sans perturbations lumineuses. « Et puis, il faut souligner que nous avons aussi fait des aménagements », ajoute Jean-Claude Meleton, premier adjoint. « Par exemple, le parking de la salle des fêtes est équipé d’un interrupteur avec minuterie. Lors d’une réunion ou d’une soirée, le parking est éclairé six minutes après le départ des gens et chacun peut donc retrouver sa voiture sans soucis ». Autre agencement mis en place, deux fois par an : le maintien de l’éclairage pour des fêtes de village. « C’est simple, il y a six armoires électriques dans la commune qui gèrent l’éclairage, il stuffit de modifier le programmateur », explique Jean-Claude Meleton. À l’heure où les subventions publiques sont restreintes et où la commune doit trouver de l’argent pour assurer la mise en place de la réforme des rythmes scolaires, les économies réalisées grâce à l’extinction de l’éclairage publique sont une réelle bouffée d’oxygène pour cette commune. Hugo Flotat-Talon http://www.leprogres.fr/economie/2013/07/29/on-a-diminue-notre-facture-de-63 74 % d'électricité consommée en moins La commune de Vougy n'est pas éclairée entre 23 heures et 7 heures. « On fait des économies en éteignant la nuit, et lorsque c'est allumé, nos lampes consomment moins qu'auparavant » voir sur notre site : www.anpcen.fr/?id_rub=1&id_ss_rub=127&id_actudetail=57 Des dispositifs variés à disposition des communes our réduire leur consommation d’électricité et leurs factures, les communes peuvent agir de différentes façons. « On peut évidemment agir en éteignant. Mais, même sans cela, on peut déjà faire de gros efforts en remplaçant les vieilles lampes énergivores et ainsi diminuer par deux sa consommation d’électricité », explique Claude Perron, responsable de la cellule éclairage public au Syndicat intercommunal d’énergies du département de la Loire (Siel). Cette mesure va d’ailleurs être obligatoire.» Les lampes ballons qui contiennent du mercure seront interdites dès 2015 ». Celles-ci peuvent, par exemple, être remplacées par de nouvelles lampes qui peuvent varier de puissance selon les heures. « Avec ces nouveaux systèmes, au cours de la nuit, une commune SOS 53 - Hiver 2013-14 peut baisser de 50 % sa consommation, sans pour autant plonger ses rues dans le noir, simplement en variant la puissance des lampes », explique Claude Perron. Et, ce, grâce à l’installation d’armoires à commande, qui, selon les spécialistes, sont en moyenne amorties en moins de trois ans. Il est également possible de mettre en place des détecteurs de présence. Dès lors, une rue peut s’allumer pendant quèlques minutes lorsqu’un piéton la traverse. « Les LED peuvent s’allumer et s’éteindre sans risque, ce qui n’est pas le cas atvec les anciennes ampoules qui s’usaient facilement ». Autre mesure, plus radicale : supprimer certains lampadaires. « Sur 100 nous n’en avons gardé que 75 », explique Jérôme Peyer, élu à Boisset-Samt-Priest. « Les dispositifs d’éclairage installés il y a plusieurs dizaines d’années sont dépassées et on se rend compte aujourd’hui qu’il ne sert à rien d’éclairer certains endroits », explique l’adjoint au maire « Quand on sait qu’un lampadaire nous coûte 65 € par an, en supprimer 25, ce n’est pas rien ». Reste à trouver le budget pour réaliser ces investissements, parfois conséquents.» Les 291 communes adhérentes au Siel peuvent bénéficier d’aides. Nos techniciens sont capables de réaliser des bilans chiffres et peuvent exactement dire aux communes combien elles devront investir, ainsi que les temps de retour sur ces investissements », explique Bernard Fournier, président du SieL. Hugo Flotat-Talon Actions des communes / Jour de la Nuit Rennes (Ille-et-Vilaine) : La tentation du côté obscur La ville éteindra l’éclairage public la nuit à Atalante-Champeaux C e ne sera d’abord qu’une « zone-test », mais l’initiative pourrait faire école. A partir du lundi 16 septembre, le parc d’activités Atalante-Champeaux sera entièrement plongé dans le noir de 23 h à 6 h du matin. Une première à Rennes en terme d’éclairage public. « L’objectif est double car nous voulons d’un côté réduire notre consommation inutile et d’un autre limiter la pollution lumineuse en créant des zones sombres qui préservent la biodiversité », justifie Jean-Luc Daubaire, adjoint à l’énergie et à l’écologie urbaine. L’initiative pourrait permettre d’économiser 5000 € par an rien que pour les 76 points lumineux de la zone d’activité. Le million pour Cesson La ville planche donc déjà sur d’autres secteurs comme la ZI Sud-Est, les campus étudiants ou certains parcs. « A quoi bon éclairer toute la nuit s’il n’y a personne ? », s’interroge l’élu. A Cesson, cela fait plus de trois ans que l’éclairage public est interrompu entre 1 h et 5 h du matin. « Nous avons baissé notre facture de 32 000 € sur une enveloppe annuelle de 250 000 €. C’est une baisse de plus d’un million de kilowattheures chaque année », affirme Claude Gérard, adjoint au développement durable à Cesson. Dans la commune, l’extinction des lumières n’a pas engendré de hausse des incivilités, au contraire. « C’est souvent une inquiétude, notamment pour les cambriolages. Mais avec le temps, on constate souvent une baisse du vandalisme. Quelqu’un qui cherche à pénétrer dans une maison dans le noir aura besoin de lumière. Il se repère plus facilement », avance Jean-Luc Daubaire. Archives C. Allain / Apei / 20 Minutes http://www.20minutes.fr/rennes/1221261-tentation-cote-obscur Camille Allain Cercié en Beaujolais (Rhône) : Éclairage public P our respecter une loi nous imposant l’extinction de l’éclairage de l’église à 1h à partir du 1er juillet 2013, il nous aurait fallu engager de gros travaux sur le réseau. Après plusieurs discussions, le conseil municipal a donc décidé d’éteindre l’éclairage public de 1h à 5h. L’éclairage du bourg étant déjà piloté par une horloge astronomique, il était très facile (quelques minutes de programmation) de le mettre en oeuvre sur ce secteur. Cela a donc été fait le 28 août. Les autres secteurs devront probablement être équipés d’une horloge. L’entreprise fera l’inventaire lors de sont prochain passage pour maintenance. Pour le bourg, l’économie attendue est de plus de 25 000 kWh par an et, au tarif actuel de l’électricité, 2 300 € par an. Pour l’ensemble de la commune, l’économie est de 39 000 kWh par an et 3 500 €. Nos charges SYDER étant fiscalisées, ces économies seront répercutées directement sur la facture d’électricité des habitants. http://www.cercie.fr/fr/actualite/77074/eclairage-public Dompierre-sur-Yon (Vendée) Pour une autre gestion de l’éclairage public : Eteindre la lumière pour allumer le ciel S oirée réussie pour la première édition locale du Jour de la Nuit. Objectif: échanger sur la pollution lumineuse et la nécessité d’éclairer «juste» et «économique». Rencontre avec François Mortier revenu sensibiliser à la fois les Dompierrois et la collectivité pour gérer autrement l’éclairage public Journal du pays yonnais: Membre actif du Centre astronomique vendéen et de l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN), vous êtes aussi membre de la commission municipale «environnement» et à l’origine de la manifestation Le Jour de la Nuit qui, samedi 12 octobre, a mobilisé plus d’une centaine de personnes. Un vrai succès ... François Mortier: Oui, destinée à sensibiliser le grand public à la protection de la biodiversité nocturne et du ciel étoilé, cette manifestation, 5ème du genre au plan national était la 1ère édition à Dompierre. Et tout le monde a pu profiter des télescopes et des lunettes astronomiques pour observer la lune comme prévu. Quant au pointage laser des constellations, il a été un peu écourté à cause de nuages passagers. Mais le temps a été intéressant pour cette soirée d’automne, froide certes mais, la chance était avec nous sans pluie. JPY: Vous êtes intervenu avec l’ANPCEN sur un thème qui vous est cher: la pollution lumineuse. FM: On le sait, en moins de 50 ans, l’homme a bouleversé l’alternance vitale du jour et de la nuit par une utilisation exponentielle et disproportionnée des sources lumineuses artificielles. C’est une pollution lumineuse qui touche 20 % de la planète qui se voit 17 octobre 2013 la nuit et qui est produite par les éclairages des villes et des villages. Il faut savoir que dans les grandes villes, la voie lactée n’est plus visible tout comme 90 % des étoiles ! Et au moment où l’intérêt de l’astronomie n’a jamais connu une telle popularité, il n’a jamais été aussi diffidle de contempler le ciel étoilé... Quel paradoxe ! JPY: Vous avez insisté sur les autres conséquences? FM: Oui et elles sont nombreuses tant sur le plan de la santé que du confort: la pollution lumineuse gène le sommeil et le repos humain. L’impact se fait aussi sentir sur la faune et la flore car la mise en lumière de la nuit engendre des dérèglements des rythmes biologiques chez certaines espèces. Toute la chaîne alimentaire s’en trouve ainsi modifiée et par voie de conséquence la biodiversité. Un gage de sécurité ? JPY: Qu’en est-il de l’argument sécuritaire ? L’éclairage public est-il un gage de sécurité ? FM: Non, contrairement aux idées reçues ! On entend dire que cela empêche les cambriolages et les agressions. Mais il y a des vols aussi quand il y a des lampadaires ! ll faut savoir —et les statistiques de la police le prouvent— que la majorité d’entre eux a lieu de jour. L’éclairage public nous donne un faux sentiment de sécurité. Pour exemple, la commune du Poiré-sur-Vie où depuis 3 ans, la lumière est éteinte dès 23 heures tant dans les lotissements qu’au centreville : d’après les témoignages des élus, il n’y a pas eu davantage de vols ! D’autres communes du Pays yonnais pourraient aussi en parler ! JPY: De quoi rêvez-vous pour Dompierre ? FM: De faire avancer les pratiques locales en matière d’éclairage public pour aller plus loin dans la cohérence de son utilisation et dans les économies d’énergie en apportant «la bonne quantité de lumière au bon endroit et au bon moment». Il ne sert à rien d’éclairer les trottoirs, les arbres, les façades des maisons quand il n’y a pas un chat à circuler ! Pourquoi ne pas éteindre les lumières dans toute la voirie secondaire ? Cela ferait de belles économies. Selon l’ADEME, il est possible de faire une économie de 30 à 40 % sur la consommation d’énergie des communes. Actuellement, ce n’est pas rien ! Cela serait un moyen de limiter la hausse des impôts ou de réinvestir les sommes économisées dans d’autres projets ... Françoise Lahuec (Correspondante locale) SOS 53 - Hiver 2013-14 11 Éclairer pour rien la nuit Cathédrale de Chartres (Eure et Loir) à 1h10 et le reste de la nuit du 3.12.2013 À partir du 1er juillet 2013, les bureaux, façades et bâtiments économisent leur électricité. developpement-durable.gouv.fr ©Novapix/NASA Photo : Christophe Martin-Brisset ANPCEN (Loir-et-Cher) Participez avec l’ANPCEN au suivi de l’arrêté ministériel de janvier 2013 V ous pouvez demander à l’ANPCEN l’envoi de 2 affichettes imprimées au format A3 de la campagne du Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie «ECLAIRER POUR RIEN (LA) NUIT» afin d’en faire la publicité autour de vous. Vous pouvez aussi nous envoyer deux ou trois photos prises près de chez vous, illustrant le suivi ou non-suivi de l’arrêté de janvier 2013, en vigueur depuis juillet, à l’adresse suivi-arrete-medde@ anpcen.fr en précisant simplement le type de bâtiment, le lieu et l’heure de prise de vue. Vous pouvez enfin utiliser le courrier type préparé par l’association (à adapter aux circonstances locales) afin d’écrire à votre mairie pour demander l’application de l’arrêté d’extinction des façades et vitrines au plus tard à une heure du matin, et des bureaux non occupés une heure après la fin d’activité, en contactant [email protected]