Dans la boîte à bijoux de… Ilaria, entre parure et sentiment

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Dans la boîte à bijoux de… Ilaria, entre parure et sentiment
Dans la boîte à bijoux de…
Ilaria, entre parure et sentiment
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La relation au bijou de cette graphiste est double.
Voire triple. Elle l’apprécie et le porte sculptural.
Elle le possède et le conserve par attachement
familial. Elle le crée parce qu’elle ne peut pas faire
autrement.
Par Estelle Lucien, photos Yann André
Patti Smith ou Jane Birkin… Ilaria
Albisetti évoque tour à tour ces beautés androgynes, ces silhouettes fluides,
élancées, à la féminité naturelle, sobre
et un rien rebelle. Installée à Lausanne,
New-Yorkaise de cœur, à moitié Sarde
par sa mère, et graphiste de profession
– à la tête de l’agence latitude66, qui
collabore au Showroom Edelweiss –, la
créatrice revendique son style épuré. «Le
Dressing
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Strates
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jean est la base de mon habillement. Je ne
me maquille pas, hormis ce rouge à lèvre,
Lady Danger, de Mac, confie timidement la jeune femme. Pour rehausser ma
tenue, j’utilise le bijou.» Et c’est pour ça
qu’on est là!
Si elle cultive la discrétion de manière générale, Ilaria, en revanche, veut,
pour ses bijoux, qu’ils soient importants.
Non pas dans le sens clinquant et bling-
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bling, mais dans leurs formes la graphiste
plébiscite le sculptural et l’objet évocateur. Au bout de la chaîne qui descend sur
son pull vert militaire, un morceau de bois
et son jumeau en or. «J’aime cette alliance
entre le précieux du métal et le brut de
la matière naturelle.» Elle en profite
pour nous montrer ce qu’elle considère
également de l’ordre de la parure: une
boucle de ceinture en bois sculpté. On
edelweiss
devine une tête de chien ou de loup stylisée, signée Margiela. Tel serait le bijou
idéal d’Ilaria: «Une pièce volumineuse et
artisanale». Ainsi, elle déploie cet énorme
collier en corde et pourvu de multiples
formes en bois, déniché chez H&M. Des
sautoirs en laine, des pendentifs en plexi,
du ruban de satin, etc. Chez Ilaria, le
précieux se concentre sur l’inventivité,
surtout lorsqu’elle-même crée des pièces
avec son ami plasticien. Comme cette
bague formée de trois anneaux, or ou
argent, plexi noir, qu’elle porte au quotidien. «C’est sentimental, sans elle je ne
me sens pas bien.» Une bague au doigt,
Mai 2013
et des dizaines d’autres au fond d’un
tiroir. «Ce sont des bijoux qui ont appartenu à ma grand-mère ou que j’ai pris dans
les affaires de ma mère», confie-t-elle. La
maman, est-elle au courant? «Parfois, elle
croit les avoir perdus…» Car ces pièces,
typiques du style sarde, très ouvragées,
avec des pierres de couleur et du corail,
Ilaria ne les porte pas. Elle les garde,
comme un légitime butin. Ou comme de
joyeux grigris qui lui rappellent que là-bas,
au large, en Méditerranée, il est une île
d’où elle vient.
Plus de photos sur edelweissmag.ch
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1.Collier H&M,
sweatshirt Dries
Van Noten, jeans
UNIQLO, bottines
Giuseppe Zanotti.
2. Masque déniché
à New York, collier
22-66, veste Funktional , T-shirt Cos,
ceinture Margiela,
jeans UNIQLO.
3. Masque Hay,
collier Regina Dabdab, pull Golden
Goose, ceinture
Margiela, jeans
UNIQLO.
4. Colliers 22-66,
vases hella jongerius
pour Ikea.
5. Tables Josef
Albers, oiseaux et
papillons porcelaine,
collection familiale.
6. Ceinture Vahnes
By Brooks Salzwedel, colliers: Marni
pour H&M, Regina
Dabdab, 22-66,
Gilbert Gilbert, bracelet Royal Blush.
7. Boîte à bijoux
de la grand-mère,
collier trouvé dans
un «second hand»
à New York, collier
Marni pour H&M,
collier sarde, bracelet Isabelle Marant.
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