Pression / vide

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Equipements sous pression/vide
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Introduction
De nombreux équipements fonctionnent sous pression ou sous vide dans les
laboratoires de l'université.
Les installations pressurisées les plus courantes sont les installations de distribution
de gaz techniques et de gaz utilisés à des fins médicales ou d’analyse en laboratoire
(voir sous-chapitre gaz comprimés). De nombreux équipements médicaux ou
scientifiques sont équipés de compartiments sous pression de gaz, de vapeur ou de
liquide. Ces derniers, qui nécessitent souvent des manipulations directes des
opérateurs, doivent être utilisés avec précaution.
L’essentiel des équipements fonctionnant sous vide sont utilisés dans les laboratoires
de chimie et de physique. Il s’agit notamment des installations de verrerie sous vide
(p.ex. distillation sous vide) des dessiccateurs et des Dewars pour le transport des
cryogéniques.
Dangers
 Le risque de rupture mécanique est inhérent aux installations sous pression et
sous vide. Les chocs, les conditions extrêmes de température (flamme, liquides
cryogéniques) ou la corrosion (entretien insuffisant, milieux particulièrement
agressifs) peuvent notamment contribuer à fragiliser les matériaux et provoquer
une rupture mécanique, se traduisant par :
 un éclatement lorsqu’il s’agit d’une installation sous pression,
 une implosion lorsqu’il s’agit d’une installation sous vide.
Dans les deux cas, il existe des risques de dommages importants liés à la projection
violente de matière (projection de débris de verre ou de pièces mécaniques,
fouettement par des tuyauteries flexibles,…), ainsi qu’à l’onde de choc.
 L’éclatement ou la fuite d’une installation contenant des gaz sous pression peut
présenter des risques d’intoxication, d’incendie ou d’explosion, selon les
propriétés du gaz utilisé.
Autres dangers
 Les installations possédant des zones de surpression ou de dépression
importantes, accessibles aux patients ou au personnel médical, présentent des
risques particuliers (p.ex. chambre hyperbare). Les risques liés aux
environnements hypo- ou hyperbares sont les suivants :
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



risque de feu accru (milieu hyperbare)
hyperoxie, intoxication à l’oxygène (milieu hyperbare)
hypoxie, insuffisance en oxygène (milieu hypobare)
dommages liés aux variations importantes de pression (barotraumatismes,
maladie de décompression)
On se référera donc aux règles et procédures propres à ces installations avant
toute manipulation ou utilisation.
Consignes générales
Règles générales
 Des lunettes de protection doivent être portées lors de la manipulation
d’installation ou d’appareillage présentant des risques d’éclatement ou
d’implosion particuliers. Cette règle concerne en particulier la manipulation des
dessiccateurs. Dans tous les cas le port des lunettes est obligatoire dans les
laboratoires.
 En règle générale, les équipements/installation sous vide ou sous pression
doivent être protégés des chocs thermiques et mécaniques. Cette dernière
catégorie inclus les heurts et chutes, mais aussi les chocs liés à une mise brutale
en pression/dépression.
 Seules des personnes formées de façon adéquate sont habilitées à utiliser ce
type d’équipement : connaissance des procédures normale et d’urgence, des
risques et des moyens de prévention.
Dessiccateurs
 Les dessiccateurs doivent être placés dans des endroits peu exposés au chocs ou
aux chutes. On veillera à les mettre à l’abri de la chaleur ou du soleil
notamment lorsqu’ils contiennent des produits instables. Il est conseillé de les
protéger par des rubans adhésifs ou des films plastiques résistants afin de limiter
les projectiles en cas d’implosion.
 Les dessiccateurs ne doivent pas être transportés sous vide.
 Les rodages du couvercle et du robinet doivent être régulièrement graissés pour
éviter de soumettre le dessiccateur à des efforts dangereux en cas de grippage.
Dewars de laboratoire
Les Dewars sont des récipients isolés destinés au transport des liquides cryogéniques
(p.ex. azote liquide). Ceux-ci sont généralement munis d’une enveloppe sous vide
destinée à améliorer l’isolation thermique.
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 En raison des risques d’implosion, on achètera de préférence des Dewars en
alliage léger plutôt que ceux munis d’une enveloppe en verre.
Autoclaves de stérilisation
Les principaux risques liés à l’utilisation d’un autoclave sont d’une part des
projections de matière en cas d’éclatement de l’enceinte ou des tuyaux, d’autre part
la projection de vapeur ou de liquide surchauffé découlant d’une mauvaise
manipulation.
 Afin d’éviter toute surchauffe, on vérifiera systématiquement le niveau d’eau
dans l’autoclave.
 Avant chaque utilisation, on s’assurera du bon état général des équipements :
porte, joints, soupape, manomètre, …).
 La pression doit être nulle avant l’ouverture de la porte en fin de cycle.
 En cas de stérilisation de liquides, les bouchons ne doivent pas être entièrement
vissés et on attendra au moins 30 minutes avant d’ouvrir les récipients (retour à
pression et température ambiante).
Verrerie sous vide (installations de distillation,
évaporateurs rotatifs,...)
 Le bon état de la verrerie doit être vérifié avant la mis sous vide (fêlures,
rayures,...)
 On ne mettra sous vide que la verrerie prévue à cet effet (p.ex. pas de bécher ou
de ballon à fond plat)
 Tous les rodages doivent être préalablement nettoyés et lubrifiés.
 La verrerie sous vide doit être protégée des chocs mécaniques et thermiques.
 Les installations composées de verrerie sous vide seront idéalement placées
derrière un écran pare-éclats ou sous une chapelle (vitre abaissée).
 Les récipients sous vide doivent être entourés de filet de protection, jupe textile
ou film adhésif (notamment les évaporateurs rotatifs).
 Pour éviter les retards d’ébullition, le récipient doit être muni d’un capillaire, de
pierre à ébullition ou d’un agitateur magnétique.
 Le récipient ne doit pas être rempli au-delà de la moitié de sa capacité.
 Le bain ne doit être chauffé qu’après avoir établi le vide, ceci afin d’éviter les
emballements.
 A la fin de la manipulation, le récipient doit être refroidi avant d’arrêter le vide.
 Les appareils ne doivent pas être déplacés sous vide.
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Equipements techniques du bâtiment et autres
installations
Les installations de plus grande importance sont soumises à une réglementation
spécifique dès que le produit « Pression x Volume » dépasse une certaine valeur. Il
s’agit notamment d’installations telles que : chaudières, générateurs de vapeur,
installations avec fluide caloporteur, réservoirs d’air comprimé, accumulateurs,
réservoirs hydrauliques, ainsi que certains appareils pour la chimie (réacteurs, …).
Les textes réglementaires relatifs à ce type d’installations sont mentionnés cidessous :
 Ordonnance sur la sécurité et la protection de la santé des travailleurs lors de
l’utilisation des équipements sous pression (OUEP), du 15 juin 2007, RS
832.312.12.
 Ordonnance sur la sécurité des équipements sous pression, du 20 novembre
2002, RS 819.121.
 Ordonnance sur la sécurité des récipients à pression simple, du 20 novembre
2002, RS 819.122.
Références
 Informations et directives Hygiène et Sécurité, Instituts de chimie de
l’université de Fribourg. Janvier 2000.
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Gaz comprimés
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Introduction
De nombreux gaz comprimés sont utilisés dans les laboratoires et instituts de
l'université. Il s’agit notamment des gaz à caractère médicaux (oxygène, gaz
anesthésiques,...), des gaz utilisés à des fins d’analyse (hydrogène, argon, hélium, ...)
et des gaz utilisés à des fins techniques (p.ex. acétylène pour le soudage, gaz naturel).
La première caractéristique d'une bonbonne de gaz comprimé est d'avoir un contenu
sous pression élevée. La seconde caractéristique tient à la nature du gaz contenu sous
pression (inflammable, toxique, corrosif,...).
La plupart des gaz sont plus lourds que l’air et ont donc tendance à descendre en
l’absence de déplacements d’air suffisants. En cas de fuite dans un lieu mal aéré, ces
gaz peuvent donc se concentrer dans les points bas, par exemple dans les égouts, les
fosses, les tranchées ou les sous-sols. Les quelques gaz usuels plus légers que l’air
sont présentés ci-dessous (en cas de fuite, ces gaz auront tendance à se concentrer au
niveau du plafond).
Gaz plus légers que l’air.
Gaz plus léger que
l'air
Hydrogène
Hélium
Méthane
Ammoniac
Gaz naturel
densité par
rapport à l'air
Gaz plus léger que l'air
densité par
rapport à l'air
0.07
0.14
0.55
0.60
0.64
Néon
Acétylène
Monoxyde de carbone
Azote
Ethylène
0.70
0.91
0.97
0.97
0.98
Dangers
 Il existe un danger d’éclatement ou de rupture lié à la pression. Outre les dégâts
dus à l’éclatement proprement dit, des risques de dommages importants liés à la
projection violente de matière peuvent survenir (blessures directes, mise en
mouvement des cylindres, fouettement par des tuyauteries flexibles,..).
Le vanne est la partie la plus fragile des cylindres de gaz, des ruptures peuvent
par exemple se produire lors d’un choc sur le robinet ou le détendeur (p.ex. en
cas de chute).
 Des gaz inflammables comme l'acétylène, le butane, l'éthylène, l'hydrogène
peuvent brûler ou exploser lorsque la concentration du gaz dans l'air est
comprise entre la limite inférieure d'inflammabilité (LII) et la limite supérieure
d'inflammabilité (LSI). En deçà de ces valeurs, le mélange est trop ″pauvre″
pour brûler et, au-delà de celles-ci, il est trop ″riche″. C'est la limite inférieure
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d'inflammabilité du gaz qui est la donnée la plus importante à connaître et à
contrôler. Pour qu'un gaz inflammable prenne feu dans sa zone d'inflammabilité
dans l'air (ou dans un gaz oxydant), il faut une source d'inflammation. Celles-ci
sont nombreuses dans la plupart des lieux de travail (flammes nues, étincelles,
surfaces chaudes).
Les bonbonnes de gaz les plus dangereux actuellement en inventaire, sont
l'ACÉTYLÈNE, et l'HYDROGÈNE. Ces derniers, qui ont un domaine
d’inflammabilité très étendu, sont particulièrement dangereux en cas de fuite.
Dans l'air (à température et pression atmosphérique normales) l’hydrogène est
inflammable à des teneurs comprises entre 4% (LII) et 75% (LSI) du volume du
mélange.
Table 1. Limites d’inflammabilité de quelques gaz courants
Gaz
inflammables
acétylène
hydrogène
éthane
éthylène
LII.
[% vol]
2,5
4
3,2
2,1
LSI
[% vol]
100
75
12,5
36
 Les gaz comburants ou oxydants, peuvent réagir rapidement et avec
violence au contact des matières combustibles. Des incendies ou
explosions sont possibles. Sont oxydants, tous les gaz contenant de
l'oxygène dans une proportion supérieure à celle de l'atmosphère (plus de 23-25
pour cent), les oxydes d'azote et les gaz halogénés comme le chlore et le fluor.
Les matières combustibles pouvant réagir avec ces gaz sont, par exemple :
 les composés organiques (contenant du carbone), la plupart des gaz
inflammables, les liquides inflammables et combustibles, les huiles, les
graisses, et un grand nombre de matières plastiques et de tissus;
 les métaux finement divisés (poudres métalliques);
 d'autres composés oxydables comme l'hydrazine, l'hydrogène, les hydrures,
le soufre et les composés soufrés, la silicone, l'ammoniac et les composés
ammoniés.
La teneur normale en oxygène de l'air est de 21 pour cent. À des teneurs en
oxygène légèrement supérieures, par exemple à 25 pour cent, des matières
combustibles comme les vêtements et les tissus s'enflamment plus facilement et
brûlent plus rapidement. Les incendies dans des atmosphères enrichies par un
gaz oxydant sont très difficiles à éteindre et peuvent se propager rapidement.
 Certains gaz comprimés purs sont chimiquement instables (dangereusement
réactifs). l’exposition à de légères augmentations de température ou de pression,
ou à un choc mécanique, peut provoquer des réactions chimiques indésirables
comme des polymérisations ou des décompositions. Ces réactions
exothermiques peuvent devenir violentes et entraîner des incendies ou des
explosions.
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Le gaz dangereusement réactif le plus commun est l'acétylène.
 En cas de fuite les gaz peuvent agir comme asphyxiants en réduisant la teneur
en oxygène dans l’air (par dilution). Cette situation peut être particulièrement
dangereuse avec les gaz inodores, dont la présence ne peut être détectée que
trop tard. Il existe un risque d’asphyxie lors de la manipulation de gaz
comprimés dans des locaux confinés ou mal ventilés.
 La détente des gaz provoque un refroidissement. Outre la baisse de température
du gaz lui-même, ce phénomène peut provoquer un abaissement important de la
température des équipements à proximité de la zone de détente (détendeur,
raccord, tuyauterie). Une détente de gaz importante peut donc présenter des
risques de brûlure par le froid et des risques de rupture mécanique (matériaux
soumis au froid).
Autres dangers
 Certains gaz inflammables peuvent causer des retours de flammes. En effet, de
nombreux gaz inflammables comprimés sont plus lourds que l'air. Une ″traînée
de gaz″ peut donc se propager jusqu'à une bonne distance d'une bouteille qui
fuit. En cas d’ignition, les flammes peuvent remonter jusqu'à la bouteille.
 Certains gaz sont toxiques et peuvent être dangereux à des teneurs de
plusieurs ordres de grandeur plus faibles que les concentrations
présentant des risques d’inflammabilité ou d’asphyxie. Ces derniers
peuvent être particulièrement dangereux quand ils sont inodores. On
se reportera au chapitre nocifs/toxiques pour plus d’information à ce sujet.
Le MONOXYDE DE CARBONE (CO) est un exemple de gaz Inflammable et
toxique qui et à l’origine de nombreux accidents mortels .
Le PROTOXYDE D'AZOTE (oxyde nitreux) a une odeur et un goût légèrement
sucré, et est d'une toxicité moyenne; on l'appelle gaz hilarant.
Le SULFURE D'HYDROGÈNE (H2S), qui est un gaz inflammable et un toxique
possédant une odeur d’œuf pourri, peut provoquer une paralyse des centre
respiratoires.
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Consignes générales
Stockage et stockage intermédiaire
 Toutes les bonbonnes de gaz (y compris les vides) doivent être attachées à l'aide
d'une chaîne de sécurité et gardées en position verticale. Lors du stockage elles
doivent être munies d’un capuchon de protection.
 Il est préférable de ne pas entreposer les bouteilles vides et pleines ensemble.
 Ne pas exposer les bonbonnes à des températures supérieures à 50°C. Certains
systèmes de rupture peuvent céder à 65 °C.
Transport (interne et externe)
 S'assurer que la valve de la bonbonne est bien fermée et que le capuchon
protecteur est installé avant de la déplacer. Quand la bonbonne n'est pas utilisée,
toujours s'assurer que la valve est bien fermée.
 Les bonbonnes doivent toujours être déplacées à l'aide d'un chariot prévu à cette
fin. Elles doivent être debout, attachées durant le transport et avec leur
capuchon. Ne jamais traîner ou rouler une bonbonne de gaz pour la déplacer.
 Toujours manipuler les bouteilles avec précaution, sans les laisser tomber ou
s'entrechoquer, afin d'éviter qu'elles s'endommagent et que surviennent des
fuites.
 Les petites bonbonnes de gaz, de 2 litres et moins, peuvent être entreposées
dans leur boîte d'expédition, dans des casiers ou sur des tablettes faites de
matériaux non combustibles. Ne pas les attacher en groupe.
Utilisation
 Ne jamais vider une bonbonne complètement. Il pourrait en résulter une
contamination par l'humidité de l'air. Laisser une légère pression de façon à ne
pas contaminer la bonbonne.
 Toujours utiliser des lunettes de sécurité lorsque l'on manipule et que l'on utilise
les gaz comprimés.
 Ne pas exposer les bonbonnes à des températures supérieures à 50°C. Certains
systèmes de rupture peuvent céder à 65 °C.
 Toute anomalie constatée dans les laboratoires, en rapport avec l'entreposage ou
l'utilisation des bonbonnes de gaz, doit être portée à la connaissance du service
technique et/ou, s’il y a lieu, du service de sécurité.
 Enlever toujours le régulateur lorsque la bonbonne est vide. Remettre le
capuchon protecteur et indiquer que la bonbonne est vide (étiquette ad hoc,
fiche signalétique,…). Aviser le service de livraison.
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 Attention de ne pas ouvrir un cylindre de gaz trop rapidement, ce qui provoque
parfois un balayage dangereux de la tubulure et favorise les décharges statiques.
Ce dernier effet peut provoquer l’ignition des gaz inflammables.
Montages
 Utiliser l'équipement et le matériel conçus pour la pression mise en œuvre dans
le cylindre.
 Ne jamais lubrifier, modifier, forcer ou cogner la valve du cylindre.
 Les gaz toxiques, inflammables ou réactifs devraient être, dans la mesure du
possible, utilisés sous une hotte.
 Ne jamais mettre de lubrifiant huileux ou graisseux sur la tubulure ou le
régulateur. Cela pourrait entraîner une explosion s'il s'agit de gaz à propriétés
comburantes (oxygène, oxyde nitreux, etc.).
Raccords et reconnaissance des cylindres
 Utiliser le régulateur approprié pour chaque bonbonne de gaz. Les filetages sur
le régulateur sont faits pour éviter une mauvaise utilisation. Toute adaptation ou
modification peut s'avérer dangereuse. Les raccords à utiliser diffèrent selon le
type de gaz employé !
 Les couleurs de reconnaissance des cylindres de gaz ont été progressivement
adaptées à la nouvelle norme européenne (NF-EN 1089-3). La phase de
transition pour l’application de cette nouvelle norme a durée de 1998 à 2008, si
bien qu’aujourd’hui, on ne devrait en principe plus trouver de cylindres de gaz
identifiés avec l’ancien marquage (voir annexe).
Autres dangers
Particularités de quelques gaz usuels
Les dangers propres à quelques gaz d’usage courants sont présentés ci-dessous :
OXYGENE
Risques
 comburant
 entretient vivement la combustion
 peut réagir violemment avec les matières combustibles
Précaution
 n'utiliser ni huile ni graisse
 n'utiliser que des matériels agréés pour l'oxygène
 maintenir à l'écart de toute source d'inflammation
 entreposer à l'écart des gaz inflammables et des autres produits
inflammables
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AZOTE, ARGON, GAZ RARES DE L'AIR
Risques
peuvent causer l'asphyxie s'ils viennent se substituer à l'air respiré
(exemple : interventions en enceintes inertisées à l'azote, fuites
importantes dans un local confiné)
Précaution
 stocker et utiliser dans un endroit bien ventilé
Premiers
secours
 en cas d'asphyxie, le sauveteur doit s'équiper d'un appareil
respiratoire autonome pour secourir la victime
ACETYLENE
Risques
 extrêmement inflammable : peut former un mélange explosif
avec l'air
 instable se décompose violemment sous l'action de la chaleur ou
de la pression
 forme avec le cuivre, l'argent ou le mercure des acétylures
explosifs
Précaution
 installation de pare-flammes et d'anti-retours sur les tuyauteries
 surveiller tous risques de fuites
 entreposer dans un endroit bien ventilé, à l'écart des matières
comburantes
 ne pas rejeter quand il y a des risques d'accumulation ou risques
de formation avec l'air de mélange explosif
HYDROGENE
Risques
Précaution
 extrêmement inflammable : peut former un mélange explosif
avec l'air
 brûle avec une flamme incolore invisible
 maintenir à l'écart de toute source d'inflammation
 entreposer dans un endroit bien ventilé, à l'écart des matières
comburantes
 ne pas rejeter quand il y a des risques d'accumulation ou risques
de formation avec l'air de mélange explosif
DIOXYDE DE CARBONE (OU GAZ CARBONIQUE)
Risques
peut causer l'asphyxie s'il vient se substituer à l'air respiré
(interventions en enceintes inertisées au CO2, fuites importantes
dans un local confiné)
 de faibles concentrations entraînent une accélération du rythme
respiratoire et des maux de tête
 gaz plus lourd que l'air, peut s'accumuler dans les endroits
confinés et en particulier au niveau ou en dessous du sol
Précaution
 stocker et utiliser dans un endroit bien ventilé
 ne pas rejeter dans un endroit où son accumulation pourrait être
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dangereuse
Premiers
secours
 en cas d'asphyxie, le sauveteur doit s'équiper d'un appareil
respiratoire autonome pour secourir la victime
MONOXYDE DE CARBONE
Risques
Précaution
Premiers
secours
toxique par inhalation. Les premiers symptômes sont des
étourdissements, maux de tête, nausées, perte de motricité
 inflammable
 assurer une ventilation d'air appropriée
 maintenir à l'écart de toute source d'inflammation
 entreposer dans un endroit bien ventilé, à l'écart des matières
comburantes
 ne pas rejeter dans tout endroit où son accumulation pourrait
être dangereuse et où il peut former des mélanges inflammables
avec l'air. Le gaz rejeté doit être brûlé
 en cas d'intoxication, déplacer la victime dans une zone non
contaminée en s'équipant d'un appareil respiratoire autonome
 laisser la victime au chaud et au repos. Appeler un médecin.
Pratiquer la respiration artificielle si nécessaire
PROTOXYDE D'AZOTE (HEMIOXYDE D'AZOTE / OXYDE NITREUX)
Risques
 comburant
 entretient vivement la combustion
 peut réagir violemment avec les combustibles
 plus lourd que l'air, peut s'accumuler dans les endroits confinés,
en particulier au niveau ou en-dessous du sol
Précaution
 n'utiliser ni huile, ni graisse
 maintenir à l'écart de toute source d'inflammation
 entreposer dans un endroit bien ventilé, à l'écart des gaz et
autres produits inflammables
Références
 Produits dangereux - tome 2, Collectif CNPP, édition 1994
 Encyclopédie des gaz, L'air liquide, Elsevier, 1976
Liens utiles
 Fiches relatives à la sécurité des gaz comprimés vendus par Carba :
http://www.carbagas.ch/fr/downloads-1/securite.html
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Cryogéniques
Vers 2009-11-06
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Introduction
Les gaz qui ne peuvent être liquéfiés à température ambiante par seule
augmentation de la pression, sont appelés cryogéniques. A l’état liquide, ou
solide, comme dans le cas de la carboglace, les cryogéniques sont utilisés
comme produits de réfrigération.
Dangers principaux
 Le contact avec des cryogéniques
peut
provoquer des brûlures graves, similaires au
brûlures thermiques. Du fait du caractère
anesthésiant du froid, il se peut que la douleur
provoquée par contact avec les cryogéniques
ne constitue pas un avertissement suffisant.
 Il existe un risque de rupture mécanique lié
aux basses températures. Le froid altère en
effet les propriétés des matériaux, de sorte que
certains d’entre eux deviennent cassants (caoutchouc, acier, plastiques...). Cicontre la cassure d’une canalisation d’acier soumise à des liquides cryogéniques
[source cryogenic safety manual].
 La vaporisation d’un cryogénique dans un local confiné produit un abaissement
de la teneur en oxygène, d’où un risque d’asphyxie.
1 litre d’azote liquide produit environ 0,7 m3 d’azote gazeux (inodore et
invisible)
 La vaporisation de la carboglace dans un local insuffisamment ventilé produit
une augmentation de la teneur en dioxyde de carbone.
1kg de carboglace produit environ 0,5 m3 de CO2 gazeux
 L’enrichissement progressif de l’azote liquide en oxygène (par condensation)
peut conduire à des explosions en présence de composés organiques.
Caractéristiques de quelques liquides cryogéniques courants.
Cryogénique
Hélium liquide He
Azote liquide N2
Argon liquide Ar
Vers 2009
Point
d’ébullition
[°C]
- 269
- 196
- 186
Chaleur de
vaporisation
[kJ/Kg]
23,9
199,2
162,7
Risque
d’enrichissement
en oxygène
oui
oui
non
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Autres dangers
 Certains liquides cryogéniques, comme l’hydrogène ou le méthane liquide sont
inflammables. Leur manipulation requiert des précautions particulières qui ne
sont pas présentées dans ces directives.
Consignes générales
Transport (interne et externe)
 La livraison des cryogéniques, y compris les opérations de remplissage des
citernes, sont en principe assurées par des professionnels (fournisseur).
 Le soutirage de cryogéniques et le transport interne est assuré par les différentes
unités.
 Porter des lunettes offrant une protection complète du pourtour des
yeux (pas de côté ouvert) ou un écran facial, des gants et des habits de
protection adéquats lors du soutirage ou du transport de liquides
cryogéniques (manches longues, chaussures couvrantes, etc...).
Utilisation
 Utiliser exclusivement les récipients conçus pour les cryogéniques (double
manteau sous vide). Les récipients en sagex utilisés pour la carboglace ne sont
pas adaptés aux liquides cryogéniques.
 Pour éviter la formation de glace et l’enrichissement en oxygène, les récipients
contenant des cryogéniques (à l’exception des Dewars) doivent être fermés. On
utilisera des bouchons spéciaux munis d’un orifice d’échappement (bouchons
livrés avec les récipients) afin d’éviter les problèmes liés à la surpression, on
vérifiera également que l’orifice n’est pas obstrué.
 D’une façon générale, pour éviter une surpression et un éclatement du
conteneur, on ne mettra ni carboglace ni liquide cryogénique dans des récipients
hermétiquement fermés.
 Porter des gants lors de la manipulation des cryogéniques. De par leur faible
viscosité, les liquides cryogéniques pénètrent les habits de protection plus
facilement que l’eau. On utilisera donc des gants en matériau non-absorbant, tel
que le PVC ou le cuir.
 Porter des lunettes et des habits de protection adéquats lors de la manipulation
de liquides cryogéniques (manches longues, chaussures couvrantes, etc...).
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Stockage et stockage intermédiaire
 Pour éviter la formation de glace et l’enrichissement en oxygène ou la
surpression, les cryogéniques doivent être stockés dans les récipients
spécialement prévus à cet effet. Ces derniers sont constitués d’un double
manteau sous vide et disposent d’un bouchon muni d’un orifice d’échappement.
 Les locaux contenant des quantités importantes de cryogéniques (locaux de
soutirage, de stockage) doivent disposer d’un renouvellement d’air suffisant
(évacuation de l’air par le bas). Au besoin, des détecteurs d’oxygène seront
installés. Afin de limiter les risques d’abaissement de la teneur en oxygène en
dessous des seuils admissibles, les quantités de cryogéniques ne devront en
aucun cas dépasser les quantités suivantes :
 local fermé avec porte et fenêtre : maximum 1,5 l/m3 du local
 local avec aération naturelle : maximum 30 l/m3 du local
 local avec ventilation artificielle et permanente : maximum 150 l/m3 du
local
 les locaux de stockage en sous-sol seront pourvus de ventilation artificielle
et permanente.
 Des directives internes aux institutions concernant le danger d’asphyxie peuvent
être émises, notamment pour préciser dans quelles situations une surveillance
du taux d’oxygène doit être mise en place et de quelle manière.
(cf. lien ci-dessous)
 Les équipements dont le fonctionnement peut être altéré par les basses
températures doivent être isolés thermiquement.
Références
 British Cryogenic Council. Cryogenics Safety Manual. 3rd edition, Butterworth,
Oxford, 1991.
 Hempseed. Safety considerations in using liquid nitrogen. Loss Prevention
Bulletin. N°097.
Liens utiles
 Fiches relatives à la sécurité des gaz comprimés et liquéfiés vendus par Carba :
http://www.carbagas.ch/fr/downloads-1/securite.html
 EPFL SB-SST, Directive interne LC-1-2007 : danger d’asphyxie avec des
liquides cryogéniques :
http://sb-sst.epfl.ch/page76660.html
Vers 2009
La CUSSTR
Pression/vide
Annexes
Vers 2009
19
La CUSSTR
Pression/vide
Couleurs de reconnaissance et raccords de
quelques gaz usuels
Gaz
Acétylène, C2H2
Acetylen
Acetylene
ancien marquage
nouveau marquage EU
(signalé par la lettre N)
N
Argon, Ar
Argon
Argon
N
Protoxyde
d’azote, N2O
Distickstoffoxid
Nitrous oxide
Dioxyde
de
carbone, CO2
Kohlendioxyd
Carbon dioxide
ROUGE
OXYDE
D, M
VERT
EMERAUDE
D, M
BLEU
N
N
N
N
N
Air
Luft
Air
D, F
N
N
Hélium, He
Helium
Helium
ROUGE
OXYDE
N
Ammoniac, NH3
Ammoniak
Ammonia
type de raccord
N
D,M
*TETE
BLEUE
*ou prise rapide
BRUN
D, M
GRIS
D, M
*TETE
GRISE
* ou prise rapide
VERT
D, F
Air respirable
Atemluft
Air breathable
N
*BANDE
NOIRE
D, F
Vers 2009
La CUSSTR
Oxygène
Sauerstoff
Oxygen
Pression/vide
BLANC
N
D, M
*ou prise rapide
Azote, N2
Stickstoff
Nitrogen
Hydrogène
Wasserstoff
Hydrogen
NOIR
N
D, M
ROUGE
G, F
Autres gaz et
mélanges
Andere gase und
gasgemische
Other gases and
mixed gas
*gaz destinés aux applications médicales
D: filetage à droite; G : filetage à gauche
F : raccord femelle ; M : raccord mâle
Vers 2009
SELON SN 219502