Darwin, l`original - Cité des Sciences et de l`Industrie
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Darwin, l`original - Cité des Sciences et de l`Industrie
dossier de presse décembre 2015 Darwin, l’original Une exposition à la Cité des sciences et de l’industrie Du 15 décembre 2015 au 31 juillet 2016 La Cité des sciences et de l’industrie consacre une exposition à un personnage à la fois célèbre et méconnu, Charles Darwin, le père de la théorie de l’évolution. Au-delà du portrait de naturaliste, biologiste scientifique reconnu, se profile un père, un humaniste, un anti-esclavagiste et un pionnier de l’éthologie animale et humaine, pour qui l’empathie et la collaboration étaient également le résultat de l’évolution. Les idées révolutionnaires de Darwin et les bouleversements scientifiques qu’il a contribué à créer égalent les travaux de Copernic dans ses effets à long terme sur nos savoirs, nos représentations et nos croyances. Après Copernic, la Terre n’est plus au centre de l’Univers, mais elle tourne autour du Soleil. Après Darwin, la biologie s’est enrichie d’une théorie générale lui permettant d’expliquer la diversité et l’évolution des êtres vivants. Grâce à lui, on comprend que l’Homme n’est plus au centre, et encore moins au sommet du vivant. Réalisée en collaboration avec le Muséum national d’Histoire naturelle, l’exposition propose un voyage dans la pensée singulière et féconde de ce personnage iconique, auteur de l’œuvre fondamentale L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle. Le visiteur est guidé à travers un parcours pluridisciplinaire et interactif, au cœur d’un univers graphique immersif. Il déambule ainsi dans une végétation foisonnante et luxuriante qui l’enveloppe et l’accompagne dans sa découverte de l’œuvre de Darwin et dans l’imaginaire victorien. L’exposition suit l’itinéraire intellectuel et la lente maturation des idées de Charles Darwin (18091882). Elle s’attache à faire entrer le public dans sa pensée et dans ses méthodes. Après son enfance et ses années de formation qui l’ont progressivement amené à découvrir son goût pour les sciences naturelles, Darwin a entrepris très jeune, de 1831 à 1836, un long voyage à bord du HMS Beagle, un navire de la Royal Navy. Ce tour du monde dans l’hémisphère sud va tester ses capacités d’observation et de réflexion, et asseoir sa réputation de naturaliste prometteur, grâce à son travail et ses échanges épistolaires avec de célèbres naturalistes. Ce sont ses lectures, ses observations géologiques, botaniques et zoologiques qui plus tard alimenteront en faits, à l’épreuve desquels il confrontera ses hypothèses, note après note, esquisse après esquisse, une théorie de la descendance avec modification. L’exposition fait également découvrir comment ces idées ont été reçues, parfois détournées de son vivant. Elle esquisse les étapes de la conversion d’un homme à des idées qui s’opposaient à ses convictions initiales et à l’opinion générale de son époque, où la théologie naturelle dominait la biologie, discipline encore jeune baptisée par Lamarck. La révolution darwinienne est une révolution scientifique qui permet d’aborder de nombreux domaines : zoologie, botanique, géologie, paléontologie, anthropologie, mais aussi la géographie, et bien sûr l’histoire. Un des temps forts de l’exposition Darwin, l’original tente de confronter les idées de Darwin à ce que disent aujourd’hui les sciences de l’évolution. C’est là l’occasion de synthétiser, pour un public non spécialiste de la biologie, les avancées, réfutations, confirmations et extensions de la pensée du naturaliste britannique. En collaboration avec le Museum national d’Histoire naturelle #Darwin LE PARCOURS DE L’EXPOSITION L’exposition bénéficie du commissariat d’Éric Lapie et du commissariat scientifique de Guillaume Lecointre, directeur du département Systématique et évolution du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’appui d’un comité scientifique pluridisciplinaire. Darwin, l’original oppose deux univers : un univers historique majoritaire, mis en scène par l’utilisation systématique de reproductions d’images du XIXe siècle, et un univers contemporain, qui permet de connoter différemment le thème des sciences de l’évolution aujourd’hui et différents contenus interprétatifs intemporels. L’exploration des différentes facettes de Darwin se poursuit par l’observation et l’interaction (films, dispositifs multimédia interactifs, jeux...), mais aussi au fil d’un itinéraire de visite adapté aux familles (et aux enfants dès 10 ans) qui suit les différentes thématiques du parcours de l’exposition. Dès l’entrée, le visiteur est plongé dans l’esprit et l’imaginaire de Charles Darwin illustré par le paragraphe conclusif de la première édition de L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle. Il est intéressant d’observer un talus enchevêtré, tapissé de nombreuses plantes de toutes sortes, tandis que les oiseaux chantent dans les fourrés, que divers insectes volètent ça et là et que des vers se glissent en rampant à travers la terre humide, et de penser que ces formes à la construction recherchée, si différentes les unes des autres, et qui dépendent les unes des autres d’une manière si complexe, ont toutes été produites par des lois qui agissent autour de nous. Charles Darwin, L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle Cette immersion audiovisuelle et sensitive illustre le texte de Darwin en montrant et en donnant à entendre un talus enchevêtré d’une forme contemporaine, pour mettre en exergue le fait que le spectacle qu’il observait à l’époque est encore observable aujourd’hui. En s’approchant de cette installation, le public entend le mouvement et les bruits des êtres vivants qui occupent le paysage, comme le bruissement des plantes, le vol des insectes... DARWIN ET SON TEMPS Après avoir éveillé les sens des visiteurs, des repères sur le contexte historique, intellectuel et culturel de la société victorienne dans laquelle vivait Charles Darwin, ainsi que des éléments chronologiques sur sa vie et ses origines sont donnés. Le naturaliste naît en 1809 et meurt en 1882, une vie riche d’événements personnels heureux et moins heureux. Une fresque chronologique de plusieurs mètres de long met en lumière les grands évènements de la vie de Darwin, les faits historiques, les faits culturels et les personnages et les dates marquantes dans l’Empire britannique et dans le reste du monde. Une version en bas-relief et en braille de la fresque est également présentée. Le monde à l’époque de Darwin À la suite de la défaite de la France napoléonienne en 1815, la Grande-Bretagne connaît un siècle de domination sans partage et étend ses possessions dans le monde entier. L’Empire britannique représente alors 26 millions km² de territoires et 400 millions de personnes. Dominant les mers, ils endossent le rôle de policier du monde, désigné par l’expression Pax Britannica, et exercent aussi une domination sur le commerce mondial, contrôlant les économies de nombreux pays comme la Chine, l’Argentine, le Siam... La puissance impériale est soutenue par les bateaux à vapeur et le télégraphe, deux technologies développées dans la seconde moitié du XIXe siècle, permettant à la Grande-Bretagne de défendre et de contrôler son empire. Charles Darwin, comme son œuvre, est le produit d’une histoire familiale, culturelle (scientifique, religieuse, philosophique, littéraire) et sociale. Même si ses idées ont pu bouleverser certains de ses contemporains, elles sont le produit de son siècle, de ses origines, de sa formation et de ses interactions avec le monde intellectuel et culturel dans lequel il a baigné. Sur deux tablettes tactiles, le public découvre ici un panorama du XIXe siècle et de ses icônes, qu’il s’agisse de personnages, d’événements, d’objets ou d’idées. 1805 Victoire décisive de la Royal Navy contre la flotte franco-espagnole à Trafalgar 1809 Naissance de Charles Darwin en Angleterre 1809 Publication de Philosophie zoologique de Lamarck 1815 Les Britanniques s’imposent contre Napoléon 1831 Début de l’expédition à bord du HMS Beagle 1833 Slavery Abolition Act 1835 Darwin explore l’archipel des Galápagos 1836 Fin de l’expédition du HMS Beagle 1837 Début du règne de la reine Victoria 1839 Mariage de Charles Darwin avec sa cousine Emma Wedgwood 1859 Publication de L’Origine des espèces 1866 Publication des travaux de Georges Mendel sur la génétique 1871 Publication de La Filiation de l’Homme 1882 Mort de Charles Darwin en Angleterre 2 LE TOUR DU MONDE EN 1 741 JOURS C’est grâce à la recommandation du révérend John Stevens Henslow, professeur de botanique et grand connaisseur des coléoptères, que Charles Darwin, alors âgé de 22 ans, embarque sur le HMS Beagle en 1831. Le père de Darwin rejette initialement cette proposition, pensant que ce voyage de deux ans n’est qu’une perte de temps. Le HMS Beagle Je vous assure que je pense que vous êtes l’homme qu’ils recherchent pour ce poste plus en tant que compagnon que simple collectionneur . Correspondance entre John Stevens Henslow et Charles Darwin - 1830 La mission du Beagle est de compléter la connaissance des côtes d’Amérique du sud et des conditions de navigation. Des relevés cartographiques et météorologiques, le repérage des amers visibles depuis la mer, des mesures de profondeur des passes et chenaux, le recensement des mouillages, donneront lieu au tracé de cartes et à la rédaction de journaux utiles aux flottes militaires et commerciales britanniques. En définitive, le Beagle traverse l’océan Atlantique, parcourt les côtes de l’Amérique du Sud, puis pousse sa route plus à l’ouest sur le Pacifique, via Tahiti et l’Australie, pour faire finalement le tour du monde, avant de rentrer en Angleterre. Au bout du compte, le voyage d’une durée initialement prévue de deux ans en aura duré presque cinq. L’exposition présente une maquette du navire, représentée sur une mer fictive. Une coupe longitudinale du vaisseau en bas-relief permet aux visiteurs d’en appréhender l’échelle, l’architecture et les aménagements. Un long parcours Ce voyage, une des plus célèbres expéditions scientifiques de l’histoire, n’aura pas été de tout repos : reports successifs du départ, mise en quarantaine à cause du choléra, interdiction d’accostage, révolution des rebelles argentins, démissions, tremblement de terre... Alors que le HMS Beagle explorait les côtes et remplissait sa mission, Darwin a pu passer du temps et mener quelques excursions à terre. Par intervalle, le Beagle retournait aux ports où le courrier pouvait être reçu et le naturaliste en profitait pour envoyer en Angleterre ses notes, ses journaux et ses collections. Extrait du carnet de croquis de Conrad Martens, illustrateur à bord du HMS Beagle Ce voyage aura été pour Darwin l’occasion de faire son apprentissage de naturaliste, nourrissant des carnets d’observation, collectant des spécimens en mer comme à terre. Ce fut aussi un temps d’échanges épistolaires sur de nombreux sujets, avec des interlocuteurs variés : famille, amis, scientifiques, etc. L’élément d’exposition, film interactif, s’appuie à la fois sur Le Journal de bord du voyage du Beagle édité par sa petite-fille, Nora Barlow et sur la correspondance de Charles Darwin pendant le voyage. Des extraits de ces deux sources servent de matière à la reconstitution documentée des étapes importantes du voyage. Le parcours du navire est matérialisé sur un écran proposant deux modes d‘interaction. Le premier permet de suivre l’icône du vaisseau qui se déplace automatiquement. Chaque étape est détaillée, à l’aide d’extraits du Journal ou de correspondances. Le second, plus ludique, dévoile seulement des indices, localisation, date ou tracé, et c’est aux visiteurs de deviner et de placer les escales sur le planisphère. 3 Livres à bord Grâce à un dispositif multimédia, le public découvre les nombreux volumes qui constituaient en quelque sorte la bibliothèque du HMS Beagle. Lors des longues périodes de navigation, Darwin dispose de beaucoup de temps, qu’il met à profit pour de nombreuses lectures. Il lit les 404 volumes présents à bord et en réclame toujours plus ! Il demande à ses frères et sœurs de partir à la recherche d’ouvrages dans des librairies londoniennes, fait des calculs approximatifs de leur taille et de leur poids pour les envois, en espérant que son oncle veuille bien payer les coûts. Cette interface hybride, mêlant objet et multimédia, offre la possibilité de découvrir les lectures du scientifique à travers trois registres d’informations : les types d’ouvrages, l’influence sur l’œuvre de Darwin et des anecdotes liées aux lectures. Les pinsons des Galápagos Une semaine après avoir quitté Lima, le Beagle atteint l’archipel des Galápagos, le 16 septembre 1835, et explore ces îles pendant un mois. Charles Darwin est frappé par la ressemblance de nombreux oiseaux entre eux et avec ceux qui peuplent le continent américain. Il récolte des échantillons qui, au retour, seront soumis à l’ornithologue John Gould qui identifiera 13 espèces différentes de pinsons. Cela renforce l’intuition de Darwin qui émet l’hypothèse que ces 13 espèces pourraient s’être formées à partir d’une seule. Ces oiseaux sont proches en taille, mais les plus importantes différences se trouvent dans la taille et la forme du bec. Des variations qui s’expliquent par les pratiques alimentaires propres à chaque espèce. Leurs comportements, ainsi que leurs chants, diffèrent également. Ce n’est qu’au retour de Darwin et à la suite de nombreux échanges scientifiques qu’il s’apercevra de l’intérêt que présentent ces multiples espèces d’oiseaux pour comprendre les phénomènes de spéciation et d’évolution par sélection naturelle. Extrait du carnet de croquis de Conrad Martens, illustrateur à bord du HMS Beagle Découverte en Argentine C’est en Argentine que le naturaliste relève deux faits qui vont nourrir sa réflexion future. Il est frappé par la proximité morphologique et géographique de deux espèces de nandous, voisins de l’autruche. Il s’interroge alors : pourquoi Dieu lors de la création aurait-il créé deux espèces dissemblables mais pourtant si proches ? Ne descendent-elles pas d’un ancêtre commun ? Il découvre aussi une ressemblance entre le glyptodon fossile et le tatou actuel qui renforce chez lui l’idée d’une transformation de formes anciennes en formes nouvelles. Publications issues du voyage De retour en Angleterre, Darwin publie d’abord La Géologie du voyage du Beagle. Parallèlement, il a confié à des spécialistes les spécimens récoltés pendant son voyage et ses notes. Il coordonne ensuite la publication de leurs travaux sous le nom Zoologie du voyage du HMS Beagle, ouvrage dont les cinq volumes portent respectivement sur les mammifères vivants, les mammifères fossiles, les oiseaux, les reptiles et les poissons. Les visiteurs sont invités à passer sous une caméra des reproductions de planches de ces publications. Un dispositif multimédia reconnaît l’image et projette une légende explicative. Changez d’échelle Le voyage du Beagle fut de loin l’événement le plus important de ma carrière, et détermina ma carrière toute entière . Charles Darwin, Voyage d’un naturaliste autour du monde L’évolution ne s’envisage qu’à l’échelle de populations. Les individus qui les constituent transmettent à leurs descendants des caractéristiques (caractères, attributs) qui, au fil du temps, apparaissent plus ou moins partagées. La transmission par un individu d’un caractère particulier à sa descendance n’est pas un indice de l’évolution. C’est seulement, si celui-ci a été préservé ou au contraire s’il a disparu, après des générations et des générations, que l’on peut parler d’évolution. La vie évolue depuis 3,5 à 3,8 milliards d’années. Les indices d’évolution, dans la plupart des catégories d’êtres vivants, la transition d’une forme vers d’autres, ne s’envisagent qu’en dizaines, voire en centaines de milliers d’années. 4 LA RéVOLUTION DARWINIENNE La révolution darwinienne est étudiée ici à travers trois œuvres majeures : L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle, La Filiation de l’Homme et la sélection liée au sexe et L’Expression des émotions chez l’Homme et les animaux. Des éléments d’exposition interactifs permettent de suivre le raisonnement de Darwin sur les hypothèses et les faits qui lui permettent de conclure. Depuis le XVIIIe siècle, la théologie naturelle est le mode de pensée dominant en Angleterre. Pourtant, Charles Darwin n’est pas le premier “transformiste” et les idées de Lamarck étaient déjà répandues à son époque. En revanche, il est le premier à fournir un mécanisme convainquant, celui de la sélection naturelle. Les cirripèdes Au retour de son voyage, Charles Darwin a acquis la reconnaissance en tant que naturaliste mais n’a pas encore de statut académique. La rédaction de sa monographie sur les cirripèdes (crustacés), qu’il mit huit ans à achever, devait asseoir son statut scientifique. Le choix du sujet n’est sans doute pas étranger à son intérêt ancien pour la zoologie des invertébrés (durant ses années d’étude et lors de son voyage du HMS Beagle) et à leurs extraordinaires métamorphoses au cours de leur développement. L’étude des différents stades larvaires des cirripèdes confirme leur appartenance au groupe des crustacés et non des mollusques. Ce constat, qui contredisait les conclusions de Lamarck, a été fait en 1830 par le docteur Thomson en étudiant la métamorphose d’une larve cypris en balane. Ce sujet d’étude, choisi par Darwin, lui fait observer des métamorphoses à l’œuvre sur un individu. À l’aide d’un microscope et des reproductions des planches de l’ouvrage de Darwin, le visiteur doit identifier les différents spécimens. Cette interactivité, propre à l’offre de la Cité des sciences et de l’industrie, fait partie d’une démarche pédagogique participative. L’origine de L’Origine En 1837, soit finalement peu de temps après son retour de son expédition à bord du HMS Beagle, Darwin annote dans un carnet le programme de la théorie qu’il mettra plus de vingt ans à publier. Il recueille et consolide patiemment les données qui viendront l’étayer, pratique une multitude d’expériences et l’éprouve avec chacun des faits recueillis. Quand, en 1858, Alfred Russel Wallace lui soumet ses propres travaux qui aboutissent aux mêmes conclusions, c’est, poussé par ses amis, qu’il se décide finalement à formaliser et rendre publique sa théorie. D’abord sous la forme d’une communication conjointe avec Wallace, puis sous la forme de son maître livre, L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle. La première esquisse étoffée de la théorie date de 1842 et ne sera connue qu’assez tardivement. Dès sa parution, L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle a un retentissement considérable et fera l’objet de six éditions du vivant de Charles Darwin. Un film retrace les étapes, carnets, brouillons, esquisses, mais aussi questionnaires, articles publiés qui ont conduit à la première version de cette œuvre. Il explique également pourquoi autant de temps s’est écoulé entre l’énoncé de son programme par le naturaliste et cette publication. L’Origines des espèces par le moyen de la sélection naturelle, ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie Publié à Londres le 24 novembre 1859, épuisé dès le premier jour, c’est le livre majeur de Charles Darwin. Il fera l’objet de six éditions de son vivant, totalisant près de 7 500 modifications, ajouts et suppressions de la main de son auteur ! Ce n’est pas une histoire naturelle, mais un “long argument”, où Darwin déploie sa “théorie de la descendance modifiée”. Il y multiplie les faits concordants, collectés pendant ses années de voyages, dans ses lectures et dans de nombreux échanges avec ses pairs. Dans une seconde partie, il répond par anticipation aux objections que l’on pourrait lui faire. 5 Variation à l’état domestique et naturel Darwin trouve les premiers indices d’un mécanisme de sélection naturelle dans l’œuvre des éleveurs, des agriculteurs et des jardiniers. L’Homme ne peut agir que sur les variations qui lui sont fournies naturellement. Il sélectionne ensuite, grâce à une observation attentive, les individus possédant une amorce différente qui lui parait intéressante. Il nomme cette différence le “variant”. En dupliquant ce processus sur plusieurs générations, il obtient des variétés qui possèdent ce variant de façon accentuée et qui le transmettent à leurs descendants. L’Homme joue donc pour l’état domestique, le même rôle que l’environnement joue à l’état sauvage, une sélection. Là encore, l’interactivité est à l’honneur puisque les visiteurs sont invités à sélectionner des pigeons en fonction de caractéristiques imposées au sein de populations variées, comme un éleveur le ferait. Lutte pour l’existence L’exposition plonge au cœur de la pensée et du raisonnement de Darwin. Ici sont expliquées les pressions que subissent les espèces, les empêchant de se développer de manière exponentielle. Le naturaliste démontre alors que chaque espèce est une limite pour les autres et que l’environnement constitue également une contrainte. Il en conclut que puisque “plus d’individus sont produits qu’il n’en saurait survivre, il doit y avoir, dans tous les cas, une lutte pour l’existence”. Comme Darwin, l’exposition utilise l’exemple de l’éléphant, l’animal qui se reproduit le plus lentement. Il a calculé qu’un seul couple obtiendrait une descendance de 19 millions d’individus après 750 ans. Dans la nature, bien sûr, cela n’arrive pas. À chaque génération, tous les individus ne survivent pas. Seuls les individus possédant les traits les plus adaptés, pour trouver et utiliser au mieux les ressources présentes dans leur environnement, pourront survivre et se reproduire. Tout être organique s’accroît naturellement à une vitesse si grande que la Terre serait bientôt couverte par la progéniture d’un unique couple. Charles Darwin, Voyage d’un naturaliste autour du monde Le public est invité à effectuer le calcul théorique d’accroissement d’une population d’éléphants au fil du temps grâce à de nombreux exemples, il se fait une idée des types de pressions que subissent les êtres vivants. L’instinct Soucieux d’anticiper une objection que l’on pourrait lui opposer, Darwin affirme que les instincts, aussi sophistiqués soient-ils, sont également soumis à la sélection naturelle. Plutôt que de définir directement ce qu’il entend par instinct, Darwin tente d’en définir les propriétés, les attributs. Il énonce ensuite un grand nombre d’exemples d’instincts et examine en quoi ceux-ci s’inscrivent ou pas dans la suite des arguments logiques de la sélection naturelle. C’est la mission du public : deviner quels arguments logiques les instincts viennent renforcer ! Parmi ces arguments, on peut retrouver : les instincts se transmettant aux descendants, les variations d’instinct apparaissant par accident, ou les instincts pouvant disparaître s’ils ne sont plus utilisés. L’instinct culbuteur du pigeon, l’instinct chasseur de certains chiens, celui apparemment aberrant des Molothrus (genre de passereaux) qui fabriquent un nid inutilisable... Tout autant d’exemples qui surprendront et feront réfléchir les visiteurs, petits et grands. Sur l’imperfection de l’archive géologique L’étude des êtres vivants disparus se fait grâce aux restes fossiles qui fournissent des informations très parcellaires. La théorie de Darwin présuppose que l’évolution est un phénomène lent et graduel qui passe par de nombreuses formes intermédiaires. Or, les fossiles trouvés semblent plutôt témoigner d’apparition soudaine de nouvelles formes en l’absence de formes intermédiaires. Pour Darwin, cela ne contredit pas le socle théorique. L’absence de formes intermédiaires résulte de la difficulté de voir réunies les conditions nécessaires et suffisantes à la fossilisation d’un être vivant, qui empêche de trouver un jour l’ensemble de ses formes intermédiaires. Par ailleurs, les formes trouvées dans les couches du sol peuvent difficilement être directement reliées à un ancêtre commun tangible qui aurait lui-même été fossilisé. L’exposition met en lumière l’exemple de l’Archæoptéryx lithographica, entré dans les collections du National History Museum en 1861, soit deux ans après la publication de L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle. Pigeon grosse-gorge anglais 6 Contrairement à ce que pensait le biologiste Richard Owen, il ne s’agit pas d’un oiseau, mais bien d’une forme intermédiaire qui possède une mosaïque de caractères issus du groupe des dinosaures et celui des oiseaux. Ce curieux fossile aura joué un rôle central dans les débats animés autour de la théorie de l’évolution ! La filiation ou l’origine de l’Homme En 1871, plus de 11 ans après la première édition de L’Origine des espèces, Darwin aborde enfin la question de l’Homme. Il affirme que les Hommes et les animaux ont une origine commune ; que c’est par une sélection naturelle et à partir des instincts sociaux que se sont constitués le sens moral, les cultures et les civilisations. Ces caractères, que l’on pense propres à l’Homme, Darwin en trouve la trace chez de nombreux animaux. L’objectif de cette partie du parcours est de montrer qu’à chaque critère que l’on pourrait évoquer pour différencier l’Homme de l’animal, Darwin montre qu’il y a partage de traits et donc continuité. Cette continuité est établie dans tous les registres : anatomique, physiologique, comportemental, instinctif jusque dans ce que Darwin nomme “un sens moral” . L’exposition reprend des exemples tirés de La Filiation de l’Homme et la sélection liée au sexe, qui illustrent le partage de traits entre l’Homme d’une part et l’animal d’autre part. Ils peuvent être la structure du squelette et des organes, la vulnérabilité aux maladies, les instincts sociaux, le langage, l’utilisation d’outils et de techniques, l’affection... La sélection sexuelle C’est avec la sélection sexuelle que Charles Darwin complète sa théorie. Il tente de répondre à la question suivante : comment expliquer que certains traits n’apparaissent que sur un seul sexe ou seulement à l’âge adulte ? Les traits favorisant une nombreuse descendance peuvent effectivement être ceux qui permettent une meilleure survie au moins jusqu’à l’âge de la reproduction mais ils peuvent être aussi d’un autre ordre : favoriser l’accès à la reproduction. Au public de se prendre au jeu et de deviner parmi des exemples de traits cités par Darwin, quels sont ceux qui ont été favorisés par la sélection sexuelle ou pas. Les mâchoires de la Corydalis cornutus, sorte de libellule, qui aident à la reproduction ou la couleur vive des chenilles qui dissuadent les prédateurs, sont des exemples de traits présents et détaillés dans l’exposition. L’expression des émotions chez l’Homme et l’animal Dans L’Expression des émotions chez l’Homme et les animaux, paru en 1872, Darwin poursuit son inventaire de la continuité entre l’Homme et les animaux. Il y montre comment des caractères et des instincts communs jouent un rôle dans l’expression de comportements, de réactions et d’émotions. Il pose au passage les bases d’une psychologie animale et d’une éthologie comparée, dans le cadre de sa théorie générale de l’évolution. Ce livre est superbement illustré de gravures et de photographies. Les visiteurs doivent mimer les images tirés de l’ouvrage du naturaliste en s’observant sur un écran, puis découvrir sur un autre, le résultat de son imitation et celui des autres visiteurs. Alternant figures animales et figures humaines, le dispositif illustre parfaitement la continuité des caractères reliant l’Homme aux animaux. Illustration issue de L’Expression des émotions chez l’Homme et les animaux LA RéCEPTION DES IDéES DE DARWIN Darwin caricaturé Dans les années qui ont suivi la publication de L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle, Darwin a acquis une popularité qui a largement et rapidement dépassé les cercles académiques. Six éditions de l’ouvrage ont suivi la première et de nombreuses traductions ont été éditées en Europe et aux États-Unis. Ce succès s’est accompagné d’un phénomène remarquable : Darwin est probablement le scientifique dont les idées puis la personne ont été le sujet du plus grand nombre de représentations, de caricatures, de dessins humoristiques, de satires littéraires, voire même de chansons satiriques. Les éditeurs, auteurs et dessinateurs des publications de l’époque victorienne s’emparent à leur manière des thèmes exposés dans L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle puis de l’image de Darwin lui-même après la publication de La Filiation de l’Homme et la sélection liée au sexe et de L’Expression des émotions chez l’Homme et les animaux. La France n’est pas en reste comme le montre une caricature de Gill paru dans l’Éclipse en 1874, date de la parution de la traduction française de La Filiation de l’Homme et la sélection liée au sexe. Caricature de Charles Darwin parue dans l’Éclipse par André Gill (1874) 7 Une pensée trahie Nombreuses ont été les récupérations abusives des théories de Darwin à des fins diverses, en contradiction avec les propos de son auteur, de son vivant et après. Il s’agit ici d’évoquer dans un film certaines de ces utilisations, dont celle de son cousin Francis Galton ou d’Herbert Spencer, puis de déconstruire le lien entre Darwin et l’eugénisme ou entre Darwin et le darwinisme social, en les replaçant dans le contexte de l’époque et en rappelant ce que Darwin a vraiment dit. LES SCIENCES DE L’éVOLUTION AUJOURD’HUI Quelle est l’actualité des sciences de l’évolution au début du XXIe siècle ? Darwin a posé les bases d’un programme de recherche encore vivace. Il ignorait pourtant tout des mécanismes de l’hérédité et de la génétique. Mais le socle de sa théorie est toujours stable. Après plus d’un siècle et demi de découvertes majeures en biologie, il a été confirmé, enrichi, reformulé et parfois contredit. Cela tient à la nature de la science produites et à ses méthodes, mais également et surtout à sa portée généralisatrice. Les idées énoncées par Darwin à la fin du XIXe siècle trouvent encore aujourd’hui de nouveaux terrains d’application. Dans un dialogue incisif, Guillaume Lecointre et l’astrophysicien Roland Lehoucq débattent de la nature respective des sciences qu’ils produisent pour répondre à cette question : que sont les sciences de l’évolution ? Ces échanges mettent en lumière la dimension historique de l’évolution comme de l’astrophysique, l’impossibilité de prédire l’évolution du vivant sur de longues échelles de temps et le rôle du hasard dans les deux sciences. La notion de hasard Le hasard est décelable à toutes les échelles de la vie. Il est le moteur et le garant de la variation au sein des populations d’être vivants, comme au sein des gènes. Plus une population est variée, plus grand sera le nombre d’individus susceptibles de survivre à des pressions nouvelles. Tous les êtres vivants (animaux, bactéries, cellules, plantes, hommes, ...) sont soumis au hasard au cours de l’évolution. Ils auraient tout aussi bien pu être différents, vivre des choses différentes ou ne pas exister du tout. L’histoire de la vie est le résultat de l’enchevêtrement d’un très grand nombre de chaînes causales indépendantes. La notion d’espèce Une espèce est une convention de langage adoptée par les biologistes pour nommer un ensemble d’êtres vivants présents et passés. Ils appartiennent à une suite de générations qui se ressemblent et ont une descendance fertile. Les différentes espèces sont séparées par une barrière reproductive. La notion d’ancêtre commun Quand les chercheurs disent de deux espèces qu’elles ont un ancêtre commun, ils savent bien que ces ancêtres ont réellement existé, mais il est évident pour eux que jamais ils ne sauront à quoi il ressemblait précisément. Un fossile, qui pourrait être un ancêtre, peut tout aussi bien appartenir à une espèce sans descendance. En revanche, il est porteur d’informations permettant de construire un portrait-robot : il possédait des plumes, un gésier, un cou, une mâchoire,... Postérité Depuis la publication de L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle, la compréhension de l’histoire et des mécanismes de l’évolution s’est développée, jusqu’à se trouver au cœur de toute notre compréhension de la biologie. Il n’est pas de domaine qui n’ait été touché, depuis la recherche en biologie fondamentale jusqu’à l’agronomie, la médecine, mais aussi la conservation des espèces et des milieux naturels, et l’histoire de l’humanité. Dans un film produit et réalisé par la Cité des sciences et de l’industrie, deux exemples de recherche en science de l’évolution au XXIe siècle montrent l’expansion de ses applications méthodologiques. Le programme de recherche de Darwin constitue un héritage toujours d’actualité pour les chercheurs d’aujourd’hui. 8 DARWIN EN SON JARDIN Cette partie de l’exposition est consacrée à des aspects méconnus du travail de Darwin. Transporté par le bruit des insectes et le bruissement des plantes, le visiteur découvre une facette étonnante mais pas moins déterminante du naturaliste. Darwin et les plantes Six ouvrages de Darwin sont consacrés à la botanique. Elle l’intéresse à plusieurs titres : comme les animaux, certaines plantes peuvent être domestiquées, d’autres sont prédatrices. Comme eux, elles se développent, croissent, peuvent parcourir de vastes distances sous l’action de l’eau, du vent, ou sont transportées par des animaux. Elles aussi se reproduisent, soit par autofécondation, soit par fécondation croisée. Formation de la terre végétale par l’action des vers de terre À la fin de sa vie, Darwin renoue avec la géologie, à la base de sa méthode et de sa théorie. Le public entrevoit alors son rôle de précurseur en comprenant l’importance du rôle des vers de terre. Leur action s’étend du recyclage de restes organiques et minéraux, à l’aération de la terre, à son transport, et de manière plus anecdotique, à la préservation des vestiges archéologiques. Un terrarium permettra d’observer au plus près les comportements de ces êtres modestes, mais dont l’action a des effets prodigieux. Une maquette reproduit également une expérience menée par Darwin et son fils Francis sur le mouvement des plantes. DARWIN INTIME Dans cette salle, trois petits théâtres animés pointent des aspects signifiants de la biographie de Charles Darwin. Le jeune Darwin n’est pas un élève studieux. Passionné de sciences naturelles, il est loin d’être un scientifique accompli. Son voyage sur le HMS Beagle fera sa renommée. À son retour, sur les conseils de son père, il se marie avec sa cousine Emma Wedgwood, avec laquelle il a 10 enfants. Le jeune couple fuit rapidement l’activité de Londres et s’installe à Down House, dans une maison située à la campagne, et dans laquelle il vivra jusqu’à sa mort. Issu d’un milieu aisé, sa fortune personnelle lui permet de se consacrer à ses recherches et à sa famille. Au voyage de cinq années et aux travaux de terrain, succèdent les expériences dans sa serre et son jardin. L’aventure est intellectuelle : Darwin écrit, publie et entretient une importante correspondance avec ses pairs et ses contemporains. Dès la naissance de son fils aîné, il étudie le développement de ses enfants avec des méthodes de naturaliste et réalise de petites expériences. Ses notes montrent qu’il est très proche d’eux. Il perd deux enfants en bas âge et ne se remettra pas de la disparition de sa fille Anne, à l’âge de 10 ans. Charles Darwin est issu d’une famille traditionnellement opposée à l’esclavage. Son grandpère, Josiah Wedgwood (1730-1795), avait conçu un médaillon abolitionniste, figurant un esclave enchaîné avec la mention “Ne suis-je pas un homme et un frère ?”. Le dégoût de Darwin s’accroît pendant son voyage lorsqu’il constate les souffrances infligées aux esclaves. Le naturaliste a peut-être contracté une maladie pendant son voyage. Il est fréquemment souffrant et se plaint de ne pas pouvoir travailler autant qu’il le souhaiterait. Sa persévérance lui permet néanmoins de rédiger L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle en seulement treize mois et de collecter, pour ses multiples travaux, une quantité d’informations, sans doute sans égal à son époque. Le legs de Darwin L’exposition s’achève sur un film d’animation qui récapitule l’apport de Charles Darwin à la pensée biologique et anthropologique. 9 Accessibilité de l’exposition Un circuit spécifique vers les ascenseurs indiqué par un fléchage est prévu pour les personnes à mobilité réduite. Les plans et les dessins en relief, les audiovisuels et des dispositifs adaptés permettent un accès à la globalité des contenus exposés. Enfin, les audiovisuels et multimédias sont traduits en langue des signes et sous-titrés pour le public sourd et malentendant. Des animations sont proposées sur réservation (contact : [email protected]) Le comité scientifique L’exposition bénéficie du commissariat d’Éric Lapie et du commissariat scientifique de Guillaume Lecointre, directeur du département Systématique et évolution du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’appui d’un comité scientifique pluridisciplinaire. Jean-Pierre Gasc, professeur, Muséum national d’Histoire naturelle ; Béatrice Grandordy, praticien hospitalier, docteur en pharmacologie (Paris 5 Descartes), docteur en sciences humaines (EPHE - Paris 4 Sorbonne) ; Daniel Goujet, professeur émérite, Muséum national d’Histoire naturelle ; Georges Guille-Escuret, directeur de recherche au CNRS, Centre Norbert-Élias (Marseille) ; Thierry Hoquet, professeur des Universités, membre de l’Institut universitaire de France ; Emmanuelle Javaux, professeur de l’Université de Liège, présidente du Département Enseignement et Recherche de géologie ; Francesca Merlin, chargée de recherche (CR2), CNRS - Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST - UMR 8590, Université Paris 1 & ENS) ; Sarah Samadi, professeur, Muséum national d’Histoire naturelle ; Laurence Talairach-Vielmas, professeur des Universités, Centre Alexandre-Koyré (UMR 8560 - CNRS - EHESS - MNHN) ; Patrick Tort, directeur de l’Institut international Charles-Darwin (MNHN), chercheur au Muséum national d’Histoire naturelle, directeur de publication des œuvres complètes de Charles Darwin, lauréat de l’Académie des sciences. AUTOUR DE L’EXPOSITION Conférences Darwin, penser le vivant autrement Entre septembre 2015 et janvier 2016, la Cité des sciences et de l’industrie mène un cycle de conférences sur le thème des « fabuleuses mutations ». C’est le caractère déstabilisant de la science qui est mis en avant. Les mutations les plus mythiques de la science moderne et leurs effets sur la société seront abordés. Darwin y a évidemment toute sa place car ses idées renouvellent la vision de la communauté scientifique sur le monde du vivant et en particulier son regard sur les animaux. Il a également permis que des paléontologues reconstituent, à partir des fossiles, l’histoire évolutive de la Terre, avant, pendant et après les célèbres dinosaures. Et au XXe siècle, sa théorie, associée à la biologie moléculaire, a permis l’essor des biotechnologies et la possibilité de l’homme mutant. Mardi 3 novembre 2015, à 19h Darwinisme, en finir avec les malentendus Certains n’ont retenu de Darwin que la lutte pour l’existence et l’élimination des moins aptes dans la nature. Pourtant, il a toujours défendu la sympathie universelle et la protection des faibles au sein de la civilisation. Pourquoi, malgré cela, continue-t-on à le caricaturer et à le méconnaître ? Avec Patrick Tort, chercheur au Muséum national d’Histoire naturelle, directeur de l’Institut international Charles Darwin, directeur de publication des œuvres complètes de Charles Darwin. Mardi 10 novembre 2015, à 19h La sélection naturelle : un concept audacieux La sélection naturelle explique à la fois pourquoi les individus d’une espèce se ressemblent et comment une espèce évolue. En quoi cette idée était-elle novatrice à l’époque de Darwin ? Quels sont les liens entre sélection, fonction et adaptation ? Existe-t-il d’autres modalités d’évolution des espèces ? Avec Guillaume Lecointre, directeur du département Systématique et évolution du Muséum national d’Histoire naturelle. 10 Mardi 17 novembre, à 19h Toute espèce est exceptionnelle, y compris l’Homme Nos sociétés tendent à considérer l’Homme comme un être extraordinaire dans la nature. Du point de vue darwinien, la sélection naturelle ne s’achève pas avec l’Homme : elle s’y exprime d’une nouvelle façon. Avec Georges Guille-Escuret, anthropologue, directeur de recherche au CNRS, Centre Norbert Elias à Marseille. Mardi 24 novembre 2015, à 19h Tout Darwin dans un diagramme Unique figure de L’Origine des espèces, le diagramme arborescent de Darwin représente les relations généalogiques entre les espèces mais pas seulement. Il décrit aussi les hypothèsesclés de Darwin sur les processus responsables du changement évolutif. Avec Jean Gayon, philosophe et historien des sciences, directeur de l’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST). Mardi 1er décembre 2015, à 19h Darwin et l’imaginaire de l’évolution Quand Darwin publie L’Origine des espèces, on l’accuse de réactiver tout un imaginaire de l’évolution. Sa théorie est comparée à celle de ses prédécesseurs, comme Lamarck qui fit scandale dans l’Angleterre victorienne. Par la suite, les thèses de Darwin nourrissent cet imaginaire, donnant lieu à des reprises ou caricatures qui traversent les arts de la seconde moitié du XIXe siècle. Avec Thierry Hoquet, philosophe des sciences, professeur à l’université Jean-Moulin Lyon 3 et Laurence Talairach-Vielmas, professeur des universités, Centre Alexandre-Koyré, CNRS – EHESS. Ces manifestations se déroulent à l’auditorium de la Cité des sciences et de l’industrie, et sont en accès libre. ■ Médiation La cabine de Darwin à bord du Beagle Offres scolaires - à partir de janvier 2016 • L’évolution, toute une histoire (de la 4e à la Terminale) Exposé permettant d’aborder les mécanismes du vivant en replaçant la théorie de l’évolution dans une démarche scientifique. (45 min) • Biodiversité, richesse du vivant (6e - 5e) Atelier pour comprendre quelques grands principes de la classification et la diversité du vivant à travers des exemples surprenants d’animaux. (45 min) • L’école buissonnière avec Darwin (6e - 5e) Exploration du buisson de l’évolution, sur les traces de Darwin, et découverte des liens de parenté insoupçonnés entre différentes espèces. (45 min) Offres pour le grand public - dès le 15 décembre 2015 • Mille et un clichés sur l’évolution (à partir de 12 ans) Sous forme de quiz, pour tester les représentations des visiteurs sur la théorie de l’évolution. (45 min) • De l’œil à l’image (à partir de 9 ans) Comment les différents animaux perçoivent-ils le monde ? L’œil est loin d’être l’unique organe pour y voir clair. (45 min) • Le lombric star du sol (à partir de 10 ans) Animation pour découvrir le rôle fondamental que jouent les vers de terre dans l’environnement. (40 min) • Darwin, de l’approche naturaliste à la sélection naturelle (tous publics) A partir de spécimens d’insectes, le public est initié au travail d’observation sur le terrain puis amené à mieux comprendre le phénomène de la sélection naturelle. (45 min) Atelier animé par le Cavex (Conservatoire des animaux en voie d’extinction). • Une science douce, la peluchologie (à partir de 6 ans) La chasse aux ours en peluche est lancée ! Chaque enfant apporte son spécimen et participe au premier inventaire mondial de la diversité des « Teddybears ». (45 min) 11 Du 21 décembre au 30 décembre 2015 ■ spectacle L’Ossuaire dégingandé ou La collection du professeur Troublé (de 13h à 18h) Par la Cie Cendres la Rouge - Collectif Métalu à Chahuter Déambulation libre en alternance avec 4 visites spectacles de 20 minutes pour découvrir les travaux méconnus mais révolutionnaires du mécanimaliste Amédée Troublé. Tous les horaires des séances sont consultables sur le site www.cite-sciences.fr Ouvrages Catalogue officiel de l’exposition Sous la direction de Guillaume Lecointre et de Patrick Tort. Préface de Bruno Maquart, président d’Universcience. Avant-propos réalisé par Thomas Grenon, directeur général du Muséum national d’Histoire naturelle. Parution le 5 novembre. Éditions La Martinière 190 x 255 mm, 216 p. Prix : 29,90€ Le catalogue de l’exposition revient sur le personnage, ses origines sociales, sa famille et les expériences qui ont déterminé l’orientation de ses recherches. Véritable voyage dans la vie et l’œuvre de l’homme, ce catalogue bat en brèche les clichés et idées fausses véhiculés autour de la théorie de Charles Darwin. Il replace le naturaliste en son temps, présente l’homme et le père dans son intimité, évoque la réception de ses idées par la communauté scientifique et le grand public, mais aussi les influences que ses travaux ont laissé dans la littérature, les arts plastiques, l’architecture, qui attestent l’importance sociale d’une pensée et sa puissance révolutionnaire. Richement illustré, l’ouvrage contient également trois portfolios illustrant des moments clés des recherches de Darwin : “Le voyage du HMS Beagle”, “Plantes, oiseaux et mammifères tirés de divers illustrateurs du XIXe siècle” et “Darwin en caricatures”, ainsi qu’une version numérique. Charles Darwin, une révolution (le livre jeunesse) Écrit par Annabelle Kremer, enseignante en sciences de la vie, et illustré par François Olislaeger. Préface de Guillaume Lecointre, enseignant-chercheur systématicien, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle. Parution le 30 septembre. Éditions Acte Sud 220 x 280 mm, 72 p. Dès 9 ans Prix : 15,90€ Coédité par la Cité des sciences et de l’industrie et Actes Sud Junior, en collaboration avec le Muséum national d’Histoire naturelle. En suivant les aventures et les recherches de Darwin tout au long de son existence, ce livre permet de comprendre la démarche d’un scientifique, de l’observation sur le terrain à l’explication théorique. Un documentaire aux allures de journal de bord, parfait pour tous les scientifiques en herbe ! Informations pratiques Cité des sciences et de l’industrie 30, avenue Corentin-Cariou - 75019 Paris M Porte de la Villette T 3b Horaires Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10h à 18h, et jusqu’à 19h le dimanche. Ouvertures exceptionnelles Les lundis 21 et 28 décembre. Ouvertures jusqu’à 19h Du 20 au 23 et du 26 au 30 décembre, et les 2 et 3 janvier 2016. Tarifs 9€ - TR : 6€ (+ de 60 ans, enseignants, – de 25 ans, familles nombreuses et étudiants). Supplément : 3€ pour l’exposition Chiens & Chats L’EXPO 3€ pour l’exposition Darwin 3€ pour le planétarium. ➝ Gratuit pour les – de 6 ans, les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires des minimas sociaux, les personnes handicapées et leur accompagnateur. www.cite-sciences.fr @citedessciences Information presse Cité des sciences et de l’industrie Julie Moulas 01 40 05 81 98 06 29 78 72 28 [email protected] Agence Anne Samson Communications Léopoldine Turbat 01 40 36 84 35 [email protected] Federica Forte 01 40 36 84 40 [email protected]