Nutrition et maladie d`Alzheimer
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Nutrition et maladie d`Alzheimer
Synthèse Nutrition et maladie d’Alzheimer SOPHIE GILLETTE-GUYONNET SYLVIE LAUQUE PIERRE-JEAN OUSSET Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Centre mémoire de ressource et de recherche, Toulouse <[email protected]> Résumé. La perte de poids est un problème nutritionnel fréquemment observé chez les patients présentant une maladie d’Alzheimer. Elle semble s’amplifier avec l’évolution de la maladie et serait un facteur prédictif de mortalité chez les patients. La perte de poids pourrait précéder le diagnostic de la maladie et être une manifestation de la maladie elle-même. L’aggravation de la maladie peut, d’autre part, s’accompagner de la survenue de troubles du comportement alimentaire, qui vont entraîner une diminution des apports énergétiques. Ces troubles peuvent être appréciés par l’utilisation d’instruments descriptifs comme l’échelle de Blandford. D’autres hypothèses ont été soulevées pour expliquer la perte de poids associée à la MA : atrophie du cortex temporal interne, augmentation des dépenses énergétiques, facteurs biologiques et modifications de la composition corporelle. Des outils d’évaluation comme le mini nutritional assessment permettent d’évaluer le statut nutritionnel, de diagnostiquer la dénutrition protéinoénergétique, d’en identifier les causes et de proposer leur correction. L’entourage du patient joue un rôle central dans la prévention et la prise en charge des troubles nutritionnels. Des programmes d’information dispensés aux aidants pourraient avoir un impact sur le fardeau qu’ils ressentent et sur l’état de santé des patients. Mots clés : maladie d’Alzheimer, perte de poids, trouble du comportement, évaluation nutritionnelle Abstract. Weight loss is frequent in Alzheimer’s disease. Its severity increases with the progression of the disease and may be a predictor of patients’ mortality. Weight loss often precedes the diagnosis and may be considered as a feature of the disease itself. With the progression of the disease, disorders of eating behavior occur and result in weight loss and decreasing energy intake. Descriptive tools such as the Blandford Scale are helpful to assess eating disorders. Some hypotheses exist to explain the weight loss associated with Alzheimer’s disease: atrophy of internal temporal cortex, increase of energy expenditure, biologic factors or modifications of body composition. Tools such as the Mini Nutritional Assessment allow assessment of nutritional status, diagnosis of malnutrition, cause identification and proposals for its correction. Patients’ caregivers play a central role in the prevention and management of nutritional disorders. Information programs for caregivers may reduce caregiver burden and improve patients’ health status. Key words: Alzheimer’s disease, weight loss, behavior disorder, nutritional assessment A u cours de la maladie d’Alzheimer (MA), l’étendue des lésions cérébrales explique l’aggravation progressive des déficits cognitifs. Apparaissent ainsi des troubles de l’orientation, des troubles du comportement, une perte d’autonomie et des troubles du comportement alimentaire. La perte de poids est un problème nutritionnel fréquemment observé chez les patients présentant une MA, comme le montrent la pratique clinique ainsi qu’un certain nombre d’études [1-3]. Elle s’accompagne de complications sévères (altération du système immunitaire, atrophie musculaire, perte d’autonomie) à l’origine d’une aggravation de l’état de santé qui influe sur la qualité de vie des patients et celle de leurs aidants. Les mécanismes de cet amaigrissement ne sont pas encore élucidés ; diverses perturbations neuroendocriniennes sont en cours d’exploration [4, 5]. Il est aussi possible que les dépenses énergétiques de ces patients soient majorées du fait de l’apparition de troubles du comportement au cours de l’évolution de la maladie, comme l’agitation ou la déambulation [6]. La nutrition semble, par ailleurs, influencer les fonctions cognitives et le comportement psychiatrique. De nombreux travaux rapportent en effet une association entre le statut vitaminique, principalement les vitamines du groupe B et les vitamines antioxydantes, et l’altération des fonctions cognitives. D’autres éléments, comme l’aluminium ou la silice, sont également incriminés. La dénutrition représente, avec les troubles psychiatriques et les troubles moteurs, l’une des principales complications de la MA, notamment au stade sévère de cette affection. Le signe essentiel et le plus Psychol NeuroPsychiatr Vieillissement 2005 ; vol. 3 (Suppl. 1) : S35-S41 S35 S. Gillette-Guyonnet, et al. facilement repérable en est la perte de poids. C’est autour de ce symptôme que nous centrerons notre propos. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Épidémiologie de la perte de poids Bien que décrite par Aloïs Alzheimer dans sa première observation (31 mai 1910 : « Le poids corporel des patients diminue lentement et régulièrement »), la perte de poids qui accompagne la MA a longtemps été négligée. Depuis le début des années 1980, un certain nombre de travaux lui ont été consacrés. Les premières études portaient sur la comparaison des variations de poids entre des groupes de sujets présentant une MA et des sujets témoins, non déments ou présentant un autre type de démence [7-9]. Elles attestaient systématiquement d’une perte de poids chez les sujets déments, supérieure dans le cas de la MA, dans laquelle elle survenait alors que les sujets conservaient des apports énergétiques satisfaisants. Dans la plupart de ces études, les sujets étaient hospitalisés et présentaient des démences sévères avec, la plupart du temps, des difficultés pour s’alimenter. Des données épidémiologiques récentes montrent que la perte de poids semble s’amplifier avec l’évolution de la maladie. Elle serait un facteur prédictif de mortalité chez les patients souffrant de MA [3], et elle pourrait précéder le diagnostic de la maladie et être une manifestation de la maladie elle-même [10]. Mécanismes physiopathologiques de la perte de poids Au début de l’évolution de la maladie, il peut exister une altération du statut nutritionnel chez les personnes qui vivent seules. Cette altération est probablement associée à une modification de leurs apports alimentaires du fait de l’apparition d’incapacités, comme des difficultés à faire des courses, à préparer le repas, à choisir l’alimentation. Une altération à l’échelle IADL (instrumental activities of daily living), permettant d’explorer l’autonomie dans les actes élaborés de la vie quotidienne, constitue parfois un des premiers signes de la maladie. Berlinger et al. [11] ont montré que l’indice de masse corporelle (IMC) chez des sujets déments était positivement corrélé au score obtenu à l’échelle IADL. Chez ces patients, la perte de poids peut être dépistée précocement par une surveillance régulière du poids, et devrait pouvoir être corrigée en mettant à disposition des systèmes d’aide au moment des repas (aide ménagère, portage des repas). S36 L’aggravation de la maladie peut, d’autre part, s’accompagner de la survenue de troubles du comportement alimentaire qui vont entraîner une perte de poids en diminuant les apports énergétiques. Cependant, comme l’ont montré de nombreuses études, la perte de poids observée au cours de la MA survient généralement alors que les apports énergétiques des sujets restent satisfaisants [8, 12]. Plusieurs hypothèses ont été formulées pour élucider le mécanisme physiopathologique susceptible d’expliquer cet amaigrissement. Les troubles du comportement alimentaire Les troubles du comportement alimentaire observés au cours de la MA sont dominés par l’anorexie, qui peut survenir dès le début de la maladie. Les causes de l’anorexie sont multiples et très souvent intriquées. Parmi ces causes, on peut citer : les troubles neuropsychiatriques associés à la maladie (troubles du comportement et de l’humeur, désorientation, indifférence, atteinte du jugement), la polymédication, les modifications somatiques (altération du goût et de l’odorat, diminution de l’appétence, augmentation de la satiété). Avec l’évolution de la maladie, le comportement alimentaire est profondément perturbé. Le refus de s’alimenter peut se manifester par toute une série d’attitudes d’opposition, de réflexes de défense. Des troubles de nature apraxique viennent également compliquer la prise alimentaire. Blandford et al. [13] ont créé, à partir de leurs travaux, une échelle de dépistage des troubles du comportement alimentaire chez des patients atteints de MA (Annexe 1). Cette échelle distingue quatre groupes de troubles : 1) la dysphagie oropharyngienne : elle touche la fermeture de la bouche, la possibilité de serrer les dents et les lèvres, l’incapacité à ouvrir la bouche spontanément. Ces troubles sont liés à la perte de coordination musculaire au cours des phases de mastication et de déglutition ; 2) les comportements sélectifs : ils consistent à refuser de manger une grande variété d’aliments, préférer les liquides, refuser les solides. Ces troubles nécessitent un changement de régime alimentaire ; 3) les comportements actifs de résistance alimentaire ou d’opposition (réflexes de défense) : ils consistent à repousser la nourriture ou la personne qui veut le nourrir, mettre ses mains en face de sa bouche, cracher ou jeter la nourriture ; Psychol NeuroPsychiatr Vieillissement 2005 ; vol. 3 (Suppl. 1) : S35-S41 Nutrition et maladie d’Alzheimer 4) la dyspraxie buccale de l’alimentation et les troubles de l’attention : ils consistent à mélanger et jouer avec la nourriture plutôt que de l’avaler, utiliser les doigts à la place des couverts, manger des choses non comestibles. Ces troubles concernent généralement des sujets qui ont besoin d’être incités, cajolés ou guidés pour initier leurs repas. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Les comportements sélectifs, les comportements d’opposition, et certains troubles praxiques seraient la conséquence directe du déclin cognitif, de l’inattention et de la confusion mentale liés à la maladie. Dans une étude réalisée auprès de 95 sujets déments, en maison de retraite, la présence d’un trouble alimentaire était significativement corrélée au déclin des fonctions cognitives, à la sévérité de la démence et à l’altération des capacités fonctionnelles. Par ailleurs, il y aurait, parallèlement à l’évolution de la démence, une évolution progressive des troubles des comportements sélectifs vers les comportements de résistance, puis apparaît la dysphagie oropharyngienne ou pharyngoœsophagienne. La dyspraxie pourrait être observée tout au long de l’évolution de la maladie. Une dysphagie persistante serait un facteur prédictif de décès imminent [13]. D’autres hypothèses ont été soulevées pour expliquer la perte de poids des patients. Atrophie du cortex temporal interne Des études réalisées sur des modèles animaux, ainsi que des observations chez l’homme, ont montré que des lésions au niveau du système limbique s’accompagnaient de modifications de l’appétit et des habitudes alimentaires ainsi que d’une perte de poids. Une atrophie du cortex temporal interne est observée chez les patients dès les premiers stades de la MA, et s’aggrave avec l’évolution de la maladie. La perte de poids pourrait être une conséquence directe de l’atrophie du cortex temporal interne qui entraîne une altération des fonctions cognitives associée à une perte d’autonomie dans les activités quotidiennes (perte des capacités d’approvisionnement, de préparation culinaire) et une modification du comportement alimentaire (perte d’appétit) [14]. On peut supposer que certaines perturbations associées à la perte de poids, comme l’augmentation du cortisol et du tumor necrosis factor ou la diminution des estrogènes, vont, à leur tour, renforcer l’atrophie du cortex temporal interne déjà existante et peuvent, de ce fait, entraîner une aggravation de la démence. Augmentation des dépenses énergétiques En dépit d’un nombre limité d’études, les résultats actuellement disponibles ne permettent pas de mettre en évidence une contribution des dépenses énergétiques totales dans la perte de poids observée au cours de la MA. Toutefois, les relations entre les dépenses liées à l’activité physique, les apports énergétiques et la masse musculaire démontrent que l’activité physique représente un moyen d’intervention simple pour éviter ou diminuer la fonte musculaire, pour stimuler l’appétit et donc restaurer la balance énergétique chez des patients souffrant de MA. Le maintien de la masse musculaire est un élément important de la qualité de vie de ces patients. La fonte musculaire s’accompagne, en effet, d’une diminution de la force musculaire, d’une augmentation de la fréquence des chutes, d’une perte d’autonomie et d’une augmentation du risque de mortalité [6]. Facteurs biologiques Une baisse de sécrétion du neuropeptide Y (NPY) a été observée chez des sujets présentant une MA qui rendrait compte de l’anorexie fréquemment rencontrée chez ces sujets en fin d’évolution de la maladie. Mais le NPY influencerait aussi la balance énergétique, via ses effets complémentaires sur la stimulation de l’appétit, sur la régulation de la dépense énergétique et sur le stockage des acides gras au niveau du tissu adipeux blanc [15]. Une hyperinsulinémie et une insulinorésistance ont été observées chez des sujets atteints de MA [16], ce qui semble confirmer l’existence de troubles du métabolisme. Une étude récente a montré que l’allèle e4 de l’apolipoprotéine E était un facteur de risque de perte de poids chez des femmes âgées de plus de 65 ans [17] et pourrait contribuer à la perte de poids inexpliquée au cours de la MA [4]. Modifications de la composition corporelle Très peu d’études se sont intéressées à l’évaluation de la composition corporelle chez les sujets atteints de MA. Les premières évaluations de la composition corporelle, réalisées à partir de mesures anthropométriques, ont mis en évidence une diminution significative de la masse maigre et de la masse grasse chez ces sujets par rapport à des sujets témoins [7, 8]. En 1994, Renvall et al. [18] ont montré que des femmes présentant une DTA avaient une diminution significative du pourcentage de masse grasse par rapport à des témoins de même sexe. La mesure de la densitométrie osseuse (DMO) chez des femmes âgées présentant une Psychol NeuroPsychiatr Vieillissement 2005 ; vol. 3 (Suppl. 1) : S35-S41 S37 S. Gillette-Guyonnet, et al. MA a, par ailleurs, montré une diminution significative chez ces femmes comparé à des témoins appariés sur l’âge. Cette diminution était significativement corrélée à une diminution des concentrations sériques en vitamine D [19]. La diminution de la DMO observée chez des patients atteints de la MA pourrait expliquer l’augmentation du risque de fractures rapportées au cours de la maladie. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Évaluation et prise en charge de la dénutrition Les conséquences de la dénutrition protéinoénergétique sont bien identifiées (perte de poids, apparition de plaies de pression, chutes, altération du système immunitaire, augmentation du risque d’hospitalisations) et contribuent à l’aggravation du pronostic vital. Chez les patients atteints d’une MA, une perte de poids supérieure à 4 % du poids initial est un facteur de risque de mortalité, tandis qu’un gain de poids est un facteur protecteur [3]. Des stratégies de dépistage précoce peuvent être développées, notamment en réalisant une évaluation nutritionnelle au cours de toute évaluation gérontologique. Des outils ont été mis au point pour surveiller le statut nutritionnel et dépister la dénutrition protéinoénergétique ou le risque de dénutrition protéinoénergétique chez les personnes âgées. Le mini nutritional assessment (MNA) (Annexe 2) [20] permet d’évaluer le statut nutritionnel et de diagnostiquer la dénutrition protéinoénergétique des personnes âgées. Le MNA Points clés En l’absence de troubles de la déglutition Les mesures diététiques sont alors capitales dans la prise en charge, tant préventive que curative d’un état de dénutrition. L’enrichissement des repas doit être quantitatif avec l’augmentation de la quantité totale de calories absorbées, mais aussi qualitative en privilégiant l’apport protéique. Chez des patients oubliant de se nourrir ou refusant les prises alimentaires, un encadrement des repas avec une structuration à la fois temporelle et sociale doit être envisagée. La proposition de collations entre les trois principaux repas peut être systématisée. Le recours à des compléments nutritionnels est souvent un moyen simple de s’assurer de l’apport protéinoénergétique. La prise de ce type de compléments chez des sujets déments, même en l’absence de dénutrition avérée, a montré une réduction, sur un an de suivi, de la morbidité et de la mortalité de ces patients [22]. La prescription de thérapeutiques adjuvantes à la renutrition, comme l’oxoglutarate d’ornithine est discutée chez les sujets présentant une MA. Leur mécanisme d’action serait trophique sur la muqueuse gastrique et freinerait le catabolisme protéique. Une étude contrôlée de grande envergure est actuellement en cours pour évaluer leur utilité dans cette indication sur la population des patients déments. En présence de troubles de la déglutition • La dénutrition représente, avec les troubles psychiatriques et les troubles moteurs, l’une des principales complications de la maladie d’Alzheimer, notamment au stade sévère de cette affection. • La perte de poids pourrait précéder le diagnostic de la maladie. Elle s’amplifie au cours de sa progression et serait un facteur prédictif de mortalité. • L’aggravation de la maladie peut s’accompagner de la survenue de troubles du comportement alimentaire, qui vont entraîner une perte de poids en diminuant les apports énergétiques. • Le mini nutritional assessment permet d’évaluer le statut nutritionnel, de confirmer le diagnostic de dénutrition ou de risque de dénutrition. Il en identifie les causes et permet de proposer leur correction. S38 permet de confirmer le diagnostic de dénutrition ou de risque de dénutrition. Il en identifie les causes et permet de proposer leur correction [21]. La prise en charge de la dénutrition est différente selon la présence ou l’absence de troubles de la déglutition. Les troubles de la déglutition, fréquents aux stades sévères de la pathologie, viennent compliquer la prise en charge nutritionnelle. Le risque de fausses routes est important avec un pronostic vital compromis à court terme. Des mesures simples comme l’épaississement de la texture des aliments, la prise de boissons gélifiées et le fractionnement des prises alimentaires peuvent parfois permettre le maintien d’une ration alimentaire suffisante, mais sont souvent dépassées en cas de dénutrition avérée. C’est à ce stade que se pose le difficile problème de la mise en place d’une nutrition entérale par sonde de gastrostomie. Prescrite sur une brève période et après discussion pluridisciplinaire pour passer un cap aigu et amorcer une rénutrition naturelle, cette technique peut être éventuellement envisagée. En tant que moyen définitif d’alimentation, Psychol NeuroPsychiatr Vieillissement 2005 ; vol. 3 (Suppl. 1) : S35-S41 Nutrition et maladie d’Alzheimer son indication est beaucoup plus discutée. L’impact sur le pronostic à moyen terme est inconstant, la qualité de vie des patients est discutable et, dans tous les cas, la décision doit être autant basée sur les données médicales que sur les principes éthiques fondamentaux [23]. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Conclusion Le rôle central de l’entourage du patient dans la prévention et la prise en charge des troubles nutritionnels doit être souligné. En effet, le fardeau [24] et le stress ressentis par les aidants sont en relation avec la perte de poids des personnes âgées aidées. Plus les aidants se considèrent comme dépassés par les troubles du comportement (notamment alimentaire), moins ils seraient capables de s’occuper efficacement de leur patient [25]. Chez les personnes âgées souffrant d’un syndrome démentiel évolué, la relation entre le patient et l’aidant au moment des repas est très importante et peut avoir des répercussions sur la quantité d’aliments consommés par les personnes aidées [26]. Des programmes d’information sur la maladie et la prise en charge nutritionnelle dispensés aux aidants diminuent leur isolement et leur stress, les aident à identifier les troubles du comportement alimentaire de leur proche et à y faire face par une action spécifique. Références 1. O’Neill D, Mc Kiernan M, Gibney M. Dietary and anthropometric measures in mild to moderate senile dementia of the Alzheimer type (SDAT). J Hum Nutr Dietetics 1990 ; 3 : 177-81. 14. Grundman M, Corey-Bloom J, Jernigan T, Archibald S, Thal LJ. 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Crache ou jette la nourriture Dyspraxie et agnosie A besoin d’être cajolé pour manger Utilise ses doigts plutôt que la fourchette Incapable d’utiliser les couverts Mélange et joue avec la nourriture plutôt que de l’avaler Parle de façon continue pendant le repas, de sorte qu’il ne s’alimente pas Mange des choses non comestibles (serviette...) Quitte la table, et va marcher pendant le repas Semble ne pas reconnaître les aliments Comportement sélectif A besoin de compléments nutritionnels spécifiques, ou sinon ne mange rien A besoin de compléments nutritionnels, les goûte, se plaint, puis les refuse Refuse de manger une grande variété d’aliments et ne mange, par exemple, que du pain, les desserts Ne prend que des très petites quantités de nourriture, puis ne mange plus même si on le fait manger Préfère les liquides (> 50 % des apports) Refuse les solides, mais accepte les liquides Incoordination orale musculaire N’ouvre pas la bouche spontanément quand on lui présente la nourriture Plisse les lèvres, empêchant l’entrée de la nourriture Ferme la bouche, serre ses dents et ses lèvres Fait des mouvements continus de la langue ou de la bouche qui empêchent l’ingestion des aliments Accepte la nourriture, puis la crache Accepte la nourriture mais ne la mâche pas et ne l’avale pas La nourriture dégouline de la bouche Fausses routes Tousse ou bien s’étouffe en mangeant « Gargouillement » de la voix (voix humide) Dépendance alimentaire Présente un problème du comportement alimentaire mais s’alimente seul A besoin d’être aidé de temps en temps pour s’alimenter Ne s’alimente que si on le fait manger Score /____/ S40 Psychol NeuroPsychiatr Vieillissement 2005 ; vol. 3 (Suppl. 1) : S35-S41 Nutrition et maladie d’Alzheimer Annexe 2 Mini nutritional assessment [20] Evaluation de l'état nutritionnel Mini Nutritional Assessment MNATM Nom: Age: Poids, kg: Prénom: Sexe: Date: Taille en cm: Hauteur du genou, cm: Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Répondez à la première partie du questionnaire en indiquant le score approprié pour chaque question. Addionnez les points de la partie. Dépistage, si le résultat est égal à 11 ou inférieur, complétez le questionnaire pour obtenir l'appréciation précise de l'état nutritionnel. Dépistage J A Le patient présente-t-il une perte d'appétit? A-t-il mangé moins ces 3 derniers mois par manque d'appétit, problèmes digestifs, difficultés de mastication ou de déglutition? 0 = anorexie sévère 1 = anorexie modérée 2 = pas d'anorexie B Perte récente de poids (<3 mois) 0 = perte de poids > 3 kg 1 = ne sait pas 2 = perte de poids entre 1 et 3 kg 3 = pas de perte de poids C Motricité 0 = du lit au fauteuil 1 = autonome à l'intérieur 2 = sort du domicile D Maladie aiguë ou stress psychologique lors des 3 derniers mois? 0 = oui 2 = non E Problèmes neuropsychologiques 0 = démence ou dépression sévère 1 = démence ou dépression modeérée 2 = pas de problème psychologique F Indice de masse corporelle (IMC = poids / (taille)2 en kg/m2) 0 = IMC < 19 1 = 19 ≤ IMC < 21 2 = 21 ≤ IMC < 23 3 = IMC ≥ 23 Score de dépistage (sous-total max. 14 points) 12 points ou plus 11 points ou moins K Consomme-t-il? - Une fois par jour au moins des produits laitiers? - Une ou deux fois par semaine des œufs ou des légumineuses? - Chaque jour de la viande, du poisson ou de la volaille? 0,0 = si 0 ou 1 oui 0,5 = si 2 oui 1,0 = si 2 oui L G Le patient vit-il de façon indépendante à domicile? 0 = non 1 = oui H Prend plus de 3 médicaments 0 = oui 1 = non I Escarres ou plaies cutanées? 0 = oui 1 = non oui non oui non oui non Consomme-t-il deux fois par jour au moins des fruits ou des légumes? 0 = non 1 = oui M Combie de verres de boissons consomme-t-il par jour? (eau, jus, café, thé, lait, vin, bière...) 0,0 = moins de 3 verres 0,5 = de 3 à 5 verres 1,0 = plus de 5 verres N Manière de se nourrir 0 = nécessite une assistance 1 = se nourrit seul avec difficulté 2 = se nourrit seul sans difficulté O Le patient se considère-t-il bien nourri? (problèmes nutritionnels) 0 = malnultrition sévère 1 = ne sait pas ou malnultrition modérée 2 = pas de problème de nutrition P normal pas besoin de continuer l'évaluation possibilité de malnutrition continuez l'évaluation Evaluation globale Combien de véritables repas le patient prend-il par jour? 0 = 1 repas 1 = 2 repas 2 = 3 repas Le patient se sent-il en meilleure ou en moins bonne santé que la plupart des personnes de son âge? 0,0 = moins bonne 0,5 = ne sait pas 1,0 = aussi bonne 2,0 = meilleure Q Circonférence brachiale (CB en cm) 0,0 = CB < 21 0,5 = CB ≤ 21 CB ≤ 22 1,0 = CB > 22 R Circonférence du mollet (CM en cm) 0 = CM < 31 1 = CM ≥ 31 Evaluation globale (max. 16 points) Score de dépistage Score total (max. 30 points) Ref.: Guigoz Y. Vellas Band Garry PJ. 1994. Mini Nutritional Assessment: A practical assessment tool for grading the nutritional state of elderly patients. Facts and Research in Gerontology. Supplement #2:15-59. Rubenstein LZ, Harker J, Guigoz Y and Vellas B. 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