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INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………………………………P3 I. LA MULTIPLICATION DES CÉLÉBRITÉS DANS LA PUBLICITÉ ?......................P4 A. Evolution des célébrités dans la publicité ……………………………………….P4 1. Du star-système à la célébrité d’aujourd’hui 2. Histoire des célébrités dans la publicité 1. Celebrity marketing : la recherche d’impact 2. Un mariage d’intérêt Les cachets des célébrités Combien les marques proposent-elles ? Arbre des cachets 3. L’impact a. La célébrité change de ton de la communication b. Un facteur anti-zapping B. Autres aspects du celebrity marketing…………………………………………P10 3. Le transfert de notoriété 4. Le cautionnement de la célébrité 5. Une stratégie 6. L’identification au modèle 7. Déculpabiliser le consommateur 8. Conclusion II. RETOMBÉES POUR LA MARQUE EN TERMES DE NOTORIÉTÉ …………………………… P13 A. Des risques non négligeables……………………………………………………P13 Bades scandales publicitaires……………………………………………………....P14 Clés dangers du Celebrity Marketing …………………………………………..P15 1. Les marques soutiennent leurs célébrités 2. De belles réussites D. Quel avenir pour le celebrity marketing ?............................................................P17 III. ENQUÊTES…………………………………………………………………………………………………P18 A. Zoom sur le domaine du Sport…………………………………………………..P18 1. Hors du monde sportif 2. Zinedine Zidane, égérie de la pub B. Zoom sur un constat : les célébrités sont partout !.............................................P19 3. La Poste exploite le filon 4. Un couple original : des yaourts et des comédiens ! CONCLUSION……………………………………………………………………………………………………………….P21 ANNEXE 1 : DÉFINITIONS ANNEXE 2 : LES CÉLÉBRITÉS PRÉFÉRÉES DES PUBLICITAIRES BIBLIOGRAPHIE SITES WEB INTRODUCTION La société dans laquelle nous vivons est largement baignée par une publicité omniprésente. Elle existe sur tous les supports et dans tous les formats. Il est possible d’y échapper en partie : ne pas regarder la télévision ou ne pas ouvrir un journal, en revanche il est difficile d’éviter le panneau publicitaire qui se trouve dans les couloirs du métro. Chaque téléspectateur de prime time voit 116 spots publicitaires en moyenne par soirée, mais ce n’est pas une fin en soi, il faut y rajouter les sollicitations radio, affichage, presse, cinéma, Internet etc.… Cependant un nouveau phénomène apparaît parmi ces différentes formes de publicité : il s’agit de l’utilisation des célébrités dans la publicité ou autrement dit le « Celebrity Marketing ». Cette technique s’installe comme une technique majeure de communication reposant sur la notoriété des personnalités. Son efficacité découle du pouvoir d’influence des célébrités sur les consommateurs. Selon T.n.s Media Intelligence, en 2004, 684 publicités télévisées mettaient en scène une célébrité, soit +44% depuis 2000. La question la plus pertinente à se poser est alors pourquoi tous ces publicitaires souhaitent absolument mobiliser une célébrité dans leurs spots publicitaires puis découvrir dans un second temps les raisons pour lesquelles toutes ces vedettes acceptent ces propositions commerciales. Entre fantasmes, reconnaissance et identification, nous essayerons de connaitre l’origine et les raisons de cet engouement des publicitaires pour les célébrités. Nous mettrons ensuite en avant les difficultés de ces unions parfois dévastatrices mais aussi les plus belles réussites grâce à des cas particuliers… Il est important de mentionner par ailleurs les cachets excessifs que peuvent gagner les célébrités ; cachets représentatifs d’un marché très florissant. 2 I. LA MULTIPLICATION DES CÉLÉBRITÉS DANS LA PUBLICITÉ ? D’après les études du comportement du consommateur, les stéréotypes passés sur les habitudes d’achat et de consommation des clients sont obsolète. Le consommateur devient de plus en plus volatile, tout en restant exigeant et sensible à la façon dont on s’adresse à lui. Le consommateur est multi facettes. Pour résoudre ce problème de plus en plus répandu, l’utilisation des célébrités serait-elle alors aujourd’hui la solution permettant de toucher systématiquement ces divers consommateurs, de manière universelle, ou au contraire, doit-on toujours segmenter les groupes de consommateur pour affiner le ciblage d’un des groupes grâce à une célébrité déterminée ? A. Evolution des célébrités dans la publicité 1. Du star-système à la célébrité d’aujourd’hui La notion de « célébrité » existe réellement depuis l’essor du cinéma dans les années 1910. La plus célèbre actrice de l’époque était Sarah Bernhardt, et était déjà l’un des grands visages de la publicité du moment. Mais c’est surtout lorsque les noms des acteurs sont apparus au générique des films que la société a su reconnaître et surtout nommer ses célébrités : c’est alors la naissance du star-système. Aujourd’hui, le terme « star » s’applique dans beaucoup de domaines autres que le cinéma (le sport, la chanson, la bande dessinée, le monde des affaires et de la politique…) qui se sont approprié cette appellation. Le propre des célébrités est de ne rien pouvoir cacher, car c’est justement la médiatisation du fait la célébrité, surtout en cas de succès ou de chutes profondes. C’est pourquoi les célébrités se doivent d’entretenir avec soin leur médiatisation pour éviter d’être « oublié » ou que les regards se tournent vers d’autres personnes. Le nombre de « stars » ne cessent d’augmenter depuis quelques années. Ce phénomène est du à une explosion médiatique mais surtout à une demande toujours plus importante de la part des consommateurs ; ce qui permet à de nombreuses postulantes d’accéder au statut de célébrité. Aujourd’hui, la télévision est le premier vecteur pour la propulsion de ces personnages face au grand public. Mais « rester célébrité, c’est gérer le secret, manager la fuite, distiller la confidence, écrit Jean-Noël Kapferer1, la transparence tue la célébrité. La mystère soigneusement dosé maintient la foi ». La concurrence est rude pour les célébrités d’aujourd’hui car plus nombreuses et plus diverses qu’hier. Elles gèrent souvent mal l’équilibre entre la sur exposition aux médias et l’oubli dans l’esprit des consommateurs. La seule chose qui leur reste par rapport à la définition donnée précédemment est la célébrité. 1 Citation de Jean Noel Kapferer (écrivain) issu de son ouvrage Crises et Rumeurs. 3 2. Histoire des célébrités dans la publicité Les tous premiers pas de la publicité furent réalisés en 1477 par l’auteur américain Franck Presbrey. Réalisée en anglais pour un livre traitant des règles religieuses à suivre pendant les fêtes de Pâques, cette première ébauche est aujourd’hui très loin des campagnes lancées de nos jours. Les publicitaires ont vite compris que la célébrité faisait vendre. « La célébrité est une marchandise totale », comme l’écrit le sociologue Edgard Morin2. Le star-système comme on l’entend actuellement, ne vit le jour qu’au début des années 1910 mais la publicité avait déjà quelques longueurs d’avance sur l’utilisation de célèbres porte-parole afin de vanter les mérites des produits (parfois sans leurs accords). Comme tout phénomène pénétrant dans la société, il semble très difficile de dater précisément les premières utilisations de ce type. Avec le recul, il semblerait qu’aucun secteur n’ait échappé à ce phénomène et rares furent alors les célébrités à refuser ces propositions lucratives. Privée ou publique, humanitaire ou commerciale, il est impossible de ne pas trouver au moins une célébrité dans l’histoire publicitaire de chaque secteur d’activité. Marcel Bleustein- Blanchet3 explique « ça donnait une valeur formidable à la publicité, ça l’enrichissait. Les gens aimaient entendre ces vedettes dans leur rôle. Lorsqu’elles faisaient de la publicité, elles le faisaient à leur manière, et c’était un succès parce que les gens étaient un petit peu crédules ». Au début du XX° siècle, la publicité se faisait essentiellement par voie écrite, on a alors adapté la célébrité au support c’est la raison pour laquelle on trouve des traces de publicités utilisant le témoignage ou la caution d’un personnage célèbre soit dans les journaux ou magazines et rarement sur des affiches. Pendant la guerre, la radio est à son apogée et recense toutes les informations. Les premiers shows génèrent de nouvelle égéries pour le public conquis par leurs voix, on retrouve même certaines célébrités du cinéma, reconverties à ce « vieux » media. Dès le lendemain de la guerre, c’est sur un nouveau média que le phénomène explose, c’est la fin du star system de la radio pour laisser place aux premières idoles du cinéma. Mais c’est sans compter sur la clôture de la seconde guerre mondiale, la reconstruction et avec elle, la croissance de la consommation s’installe ; un nouveau vecteur de communication, exclusif, s’affirme : la télévision. Tous les produits se cherchent alors leur porte-parole d’une campagne. Une nouvelle guerre est déclarée : la guerre des célébrités publicitaire. Tous les coups sont permis et très rares sont les célébrités que l’on ne parvient pas à séduire. La publicité s’autofinance car elle gère le nerf de la guerre commerciale : l’argent. Cet aspect séducteur est relativement intéressant pour ces porte-parole : un travail peu difficile d’une durée assez courte pour des cachets satisfaisants capable de convaincre les plus récalcitrants. Mais aucune tendance est éternelle, entre les années 60 jusqu’aux premières années de la décennie 70, les célébrités sont moins sollicitées : le cinéma se tourne vers d’autres personnages plus ordinaires, la publicité suit la tendance et se détache quelque peu de ses célébrités. Mais cette absence n’est pas très longue. 1972-1974 voit une nouvelle inversion de la tendance plus puissante que la précédente. Le développement de la télévision commerciale et le retour des grandes aventures au cinéma est à l’origine de ce bouleversement. La publicité a Edgard Morin est un sociologue et philosophe français. Citation issu du livre : Le vif du sujet. Marcel Bleustein Blanchet est un publicitaire français connu notamment pour avoir créé le groupe Publicis. Citation issu du livre Mémoires d'un lion. 2 3 4 une double finalité : c’est un moyen idéal de compléter ses revenus, mais surtout elle permet à la célébrité de rester dans l’esprit de millions de consommateurs grâce à un mode de diffusion de masse, et qui sait, d’être peut-être aperçue ou remarquer par un producteur… Dans les années 80 et 90, la mission des célébrités diffère en partie. Plusieurs modalités d’utilisation s’offrent aux publicitaires. Pour tirer le maximum de profit d’une célébrité, il faut pouvoir trouver une utilisation adéquate par rapport aux clients et à l’objectif de la communication publicitaire. D’autre part, les célébrités elles-mêmes sont plus prudentes quant au choix de leurs prestations publicitaires ; elles prennent d’avantage conscience que leur image est liée à celle du produit, elles se rendent compte des avantage mais aussi des inconvénients d’un tel mariage, et ne sont donc plus aussi faciles à séduire. Enfin, le public plus mûr et surtout mieux informé, est devenu lui aussi plus exigeant et plus critique à l’égard de ces associations commerciales. La stratégie de communication ou celebrity marketing devient alors une science essentielle à étudier pour les publicitaires. 3. Celebrity marketing : la recherche d’impact L’objectif du celebrity marketing est d’utiliser un ambassadeur de la marque pour la promouvoir afin de toucher directement le consommateur sur un coté différenciant avec un positionnement proche de lui. Pour le consommateur, cela doit ressembler à un rêve qu’il a envie de se faire raconter ; pour le publicitaire, il faut que les ventes décollent. Face aux consommateurs submergés de sollicitations publicitaires (marketing direct, courrier indésirables sur Internet…), le but est d’être en mesure d’émerger. Les entreprises ont compris que le fait de communiquer efficacement est plus que primordial pour leur réussite. Le celebrity marketing s’installe comme une technique majeure de communication utilisée dans les campagnes marketing. La plupart d’entre elles ont engendré de très bon résultat et de réel retour sur investissement. Ces succès reposent sur la relation affective forte que ces personnalités entretiennent avec les consommateurs. Les célébrités ne sont pas seulement intéressées par l’aspect financier mais également par l’occasion de s’associer à une marque internationale et donc de gagner une dimension internationale. De même, quand on est une chaîne française de magasins discounts, s’appuyer sur le meilleur footballeur de la planète, qui vient de gagner la Coupe du Monde, est un formidable moyen d’accroître sa notoriété et de créer une relation forte avec le consommateur. A l’évidence, les célébrités et la publicité ont des intérêts communs. Pourtant la star n’est pas une garantie systématique de succès. C’est le public qui fait d’un produit, une célébrité (ni les vedettes ni le marketing ne sauraient rien y changer) ; au fond la véritable célébrité reste le Produit. 4. Un mariage d’intérêt Comme on vient de le voir, le celebrity marketing repose sur une relation gagnant/gagnant. L’entreprise bénéficie pour son produit de l’image et des valeurs de la célébrité choisie. La crédibilité instantanée acquise est alors un bénéficie qui ne génère aucun cout pour l’entreprise. Le celebrity marketing constitue donc un outil de positionnement ou de repositionnement très efficace. 5 Ainsi, en 2006, l’enseigne textile Vêtimarché, s’est appuyée sur l’ancienne miss France Elodie GOSSUIN, pour lancer sa nouvelle identité : Vêti. Basée sur les valeurs de la féminité et du raffinement, cette alliance s’est avérée être un succès. Les campagnes de communication autour de cette nouvelle ambassadrice de charme auraient contribuées à une augmentation de 18% du chiffre d’affaires de Vêti. Le niveau de popularité du porte parole n’est pas le principal critère, en effet il faut tenir compte de la cohérence entre la personnalité, l’enseigne et la cible visée. En 2005 Easy Cash choisit de s’appuyer sur Guy Roux pour lancer sa campagne presse, radio et affichage. La réussite de cette campagne repose sur la cohérence entre les valeurs de la personnalité choisie et celles de l’enseigne. Guy Roux, symbole de l’achat malin et du sens de l’économie, collait parfaitement aux valeurs de la marque Easy Cash : rigueur, économie et profit pour le client. Les cachets des célébrités Certaines célébrités sont devenues de vrais demandeurs pour les campagnes publicitaires. Pour beaucoup d’entre elles, les revenus tirés de leur image dépassent ceux provenant de leur activité principale ! En 2004, les cachets publicitaires de Zinedine Zidane (8 millions d’euros) ont dépassés son salaire au Real Madrid (6 millions d’euros). Un vrai travail basé sur un échange de service : de l’argent contre une image. La plupart du temps, les sommes versées varient entre 12 et 15% du montant total net des ventes. La marque Nike paye ses célébrités jusqu’à 5 ou 10 millions de dollars. Ainsi, Nicole Kidman a touché pas moins de 3 millions d’euros pour soutenir la marque Chanel et David Beckham 10 millions d’euros pour Gillette. Au départ, l’argent était le seul intérêt pour les célébrités car le celebrity marketing était très mal perçu et considéré comme de l’argent facile pour des gens qui avaient déjà suffisamment de moyens. Aujourd’hui, le celebrity marketing est également une façon de ne pas se faire oublier, une sorte de publicité de prestige pour entretenir la notoriété de la célébrité. Le rôle d’égérie permet d’être valorisé et entraîne le plus souvent le respect de la personnalité de la célébrité. 6 1. Combien les marques proposent-elles ? Les publicités vont chercher des célébrités dans tous les domaines : sportifs, chanteurs, acteurs…. Les cachets que proposent les publicitaires sont énormes et peuvent dépasser toute imagination : Une célébrité comme Nicole Kidman peut figurer dans le « Guinness des records » avec un cachet estimé à 3 millions d’euros pour la pub Chanel. La durée du spot étant de 4 min….L’actrice est payée 735 000 € la minute ! Les tarifs de Brad Pitt ou de Tiger Woods grimpent jusqu’à 5 millions de dollars pour poser avec une de ces montres ! Les cachets évoluent en fonction de la popularisation des célébrités. Cependant, le sport reste le domaine le plus apprécié des annonceurs. Du football au basket, en passant par le golf, le sport est un véritable phénomène de société. La publicité met en valeur les sportifs, utilise leur image que les scandales du dopage, de l’argent ou de la violence ne parviennent pas à remettre en question fondamentalement. C’est pourquoi, lorsqu’on se penche sur les cachets que les sportifs perçoivent, on se rend compte qu’ils sont les mieux payés : En France, à la première place : Zinedine Zidane perçoit 14 millions d’euros par an. Aux Etats Unis les différences sont aussi grandes que la superficie du pays !!! Tiger Woods, golfeur n°1 mondial gagne 61,5 millions d’euros par an. Il est suivi de très près par le coureur automobile Michael Schumacher avec 61,5 millions d’euros par an. Les femmes sportives sont les grandes oubliées de la publicité. Seule Amélie Mauresmo perçoit environ 2,7 millions d’euros par an et est classée dans le Top 10 des sportifs les mieux payés par la publicité. 7 9. 2. Arbre des cachets Source : l’express du 28 février 2005 5. L’impact Le terme d’impact est employé pour savoir si une campagne publicitaire « fonctionne » bien. Ainsi, si les ventes ont augmenté, si l’action publicitaire a généré du trafic dans les points de vente, si l’image auprès de la cible a été modifiée… On dira que la campagne a eu un très bon impact. Le premier objectif de la publicité est de faire connaître l’existence d’un produit auprès des consommateurs potentiels, et de lui transmettre des attitudes favorables à son sujet, de manière à déclencher son comportement. Le rôle de la publicité est ensuite de faire évoluer les consommateurs d’une étape à l’autre, jusqu’à l’acte d’achat. Plus l’impact sur le public cible sera grand, plus les objectifs ont une chance d’être atteints. 8 a. La célébrité change de ton de la communication « L’indifférence tue l’impact » : l’originalité suscite l’attention dès lors que par nature elle diffère de l’habitude. L’utilisation d’une célébrité peut alors se révéler un excellent moyen de réveiller la communication tout comme l’humour, atout complémentaire en faveur d’impact. L’utilisation pure d’une célébrité n’est pas un fin en soi, le choix doit être réfléchi et judicieux. Une célébrité n’est pas seulement un visage, une voix, un nom… L’identification par le public doit être la plus complète possible, c’est pourquoi c’est un ensemble de caractéristiques qui doivent impérativement être réunies. Il ne faut pas isoler une caractéristique de la célébrité mais bien considérer l’ensemble de caractéristiques indissociables. Dans ce cas, et seulement dans ce cas, cette configuration permettra une fascination publicitaire. b. Un facteur anti-zapping D’après de nombreuses études, le public écoute beaucoup plus un message publicitaire énoncé par une célébrité que par un inconnu. Cette situation s’explique par le fait que la célébrité confère de l’impact. Le public la connaissait avant qu’elle n’apparaisse dans le film publicitaire, mais il regarde ses nouvelles évolutions… On estime à 60% le nombre de téléspectateurs reconnus non attentifs à la publicité. Certains publicitaires émirent ainsi l’hypothèse qu’une célébrité, par l’impact qu’elle crée, pouvait être l’une des solutions au zapping. Cet impact ayant lieu dès les premières secondes du spot, la célébrité peut jouer le rôle de facteur anti-zapping. Si elle est sympathique au consommateur, il va la garder avec lui pendant les 30 secondes. Si, au contraire, il l’a repéré et ne supporte pas cette célébrité, il va la zapper. B. Autres aspects du celebrity marketing Les célébrités interviennent en termes d’impact en premier lieu mais d’autres fondements peuvent générer l’intérêt de recourir à un porte-parole célèbre. 1. Le transfert de notoriété L’intérêt d’utiliser l’une d’entre elles dans une campagne de publicité peut donc correspondre à la volonté d’attribuer au produit une partie de la reconnaissance de la célébrité. On a à ce jour pas de procédure type pour parvenir à réaliser cette tache. IL est donc très difficile d’y parvenir. Beaucoup d’annonceurs ont marié leur produit avec une célébrité, sans résultat en faveur du produit. Le transfert de notoriété requiert une présence de la célébrité qui doit être discrète pour que, une fois l’attention du consommateur captée, celle-ci se porte non sur le porte-parole, mais sur le nom du produit ou de l’annonceur. Il faut alors doser l’apparition de la célébrité de manière à concevoir un scénario au profit du produit et non au profit du porte-parole, c’est une des missions du publicitaire. 9 2. Le cautionnement de la célébrité Quand le témoignage du porte-parole est très puissant, celui-ci peut devenir une véritable caution en faveur du produit. L’objectif devient double : un transfert une partie de la notoriété de la célébrité en faveur du produit, mais aussi un transfert d’une partie de son image. La crédibilité de la célébrité perçue par l’audience est alors primordiale. Si la crédibilité du témoignage n’est pas immédiatement perçue par la cible, l’impact jouera en défaveur du produit : le consommateur l’associera à une tromperie. Le lien entre la célébrité et le produit doit donc être évident. 3. Une stratégie Pour être sûr que le spectateur doit attentif au message et non à la célébrité, il faut que l’impact et la crédibilité soient perceptibles. C’est cette crédibilité qui permettra au destinataire de se détacher de la célébrité pour le produit. Le message est crédible : l’objet devient donc le nouveau centre d’intérêt. L’utilisation de sportifs célèbres pour des matériels, des accessoires ou des vêtements de sport est l’une des illustrations traditionnelles. Ou encore un écrivain pour un stylo… L’adéquation avec la cible du produit peut être aussi recherchée. Le public apprécie d’avantage les célébrités dans lesquelles il se reconnaît : la promotion d’un produit pour les « jeunes », sera ainsi plus efficace si le porte-parole est jeune lui-même et branché. 4. L’identification au modèle Dans ce cas précis, la célébrité utilisée est si célèbre qu’elle doit permettre d’enlever tous doutes sur la crédibilité du produit et générer un désir d’imitation. Si ce souhait d’identification est parfois très puissant, c’est parce qu’il masque le niveau de vie présent du consommateur ainsi que son statut social actuel (quitter le groupe d’appartenance pour aller vers le groupe d’identification). Cette caractéristique fut et reste très souvent utilisée pour les produits de beauté, les parfums et les bijoux. La raison en est simple : ces éléments font partie intégrante de l’identité même de la célébrité. La célébrité n’a pas d’âge, elle est belle, c’est tout. Il existe donc une adéquation stratégique naturelle entre la célébrité et ces produits. 5. Déculpabiliser le consommateur Cette approche est utilisée pour déculpabiliser le consommateur, la célébrité apportant sa caution de « connaisseur professionnel ». Puissants normalisateurs, les célébrités permettent de dissiper en partie les connotations négatives attachées au produit. Les deux types de produits concernés sont les dérivés du tabac et les boissons alcoolisées. Si une célébrité fume et boit sans altération majeure, pourquoi le consommateur moyen ne le pourrait-il pas lui aussi ? La célébrité permet alors de réduire un frein à la consommation. Cette technique est pourtant souvent perçue par le consommateur lambda, seules les populations peu cultivées accrocheront à ce type de message. 10 6. Conclusion Depuis la création de la publicité, on a pris l’habitude d’utiliser les célébrités ; le premier but est alors la recherche d’impact mais d’autres éléments sont à prendre en compte comme l’originalité et l’intégration par rapport aux produits proposés. Pour rester créative, tout en faisant appel à une célébrité, une publicité doit respecter quelques règles incontournables : - La mémorisation : Un message marque plus quand il émane d’une personnalité. Avec quelle célébrité peut-on optimiser le taux de mémorisation d’une publicité ? - La côte d’amour : Quelle personnalité est la plus aimée par la cible ? - Le taux de notoriété : Quelle est la célébrité la plus connue par rapport au cachet dont on dispose ? - La séduction : Quelqu’un que je connais, que j’admire et que j’aime, fait la différence sur les ventes. Quelle personnalité optimise ces trois attributs ? - L’identification : Un ambassadeur auquel le consommateur s’identifie va plus facilement convaincre. Quelle célébrité est la plus en phase avec la cible ? - La caution : La célébrité doit apporter sa caution à la marque. Quelle personnalité apporte ce « plus caution » ? - La cohérence : basée sur une sélection de célébrités ou une entente à long terme avec la même personnalité. - La garantie de valeurs : La personnalité est partenaire de la marque parce qu’elle représente des valeurs qui sont en symbiose avec le produit. Quelle célébrité incarne le mieux les valeurs de la marque ? - Le savoir-faire : Le réalisateur va aller chercher chez la personnalité ce petit plus qui va mieux convaincre l’audience. - Le buzz : Le choix stratégique de la célébrité doit être assez pertinent pour engendre des retombées de presse. - L’anti-zapping : La contribution d’une célébrité doit être un facteur anti-zapping. Quelle personnalité incarne le plus ce pouvoir programme ? Grâce au respect de ces quelques recommandations, la publicité optimise la synergie célébrité/créativité. Elle offre aussi le double but : impact et pouvoir. Cependant, ceci ne reste qu’une théorie. En pratique, il faut savoir s’adapter à tous types de situations… 11 II. RETOMBÉES POUR LA MARQUE EN TERMES DE NOTORIÉTÉ On vient de voir que le choix de la célébrité qui véhicule déjà une image vis à vis du public peut être décisif quant au devenir du produit promu. Ce choix peut être à double tranchant : soit la célébrité accroit sa popularité et les ventes de la marque ont des chances de faire de même, soit la célébrité ne satisfait plus le public et c’est un gros risque pour ces enseignes… Rares sont les célébrités qui refusent de coller leur image à des marques ; en effet, pour elles, le risque est minime par rapport à celui supporté par les marques. C’est pourquoi les marques sont très souvent recours à des statistiques de popularité et des notions de moralité de la célébrité afin de trouver LA célébrité qui se rapproche le plus du produit. C’est pourquoi le choix de la célébrité est important, il faut qu’elle soit en totale adéquation avec l’enseigne. A. Des risques non négligeables Malgré les investissements importants de la part des marques, ce type de communication peut avoir un effet négatif sue les ventes des firmes. Les retours sur investissements ne sont pas toujours à la hauteur. Cette technique risquée repose en fait sur une seule personne : la célébrité. Le choix est donc un moment primordial pour cette stratégie. On doit étudier le cœur de la cible qui doit être en adéquation avec le sexe, l’âge, la notoriété et les valeurs de la célébrité. L’univers incarné doit refléter le système d’identification choisi par la marque. La crédibilité doit être présente partout : du point de vue de la célébrité en elle-même mais aussi par rapport au produit et à l’entreprise communicante. L’objectif est d’établir une cohérence entre la marque et la personnalité pour maximiser l’impact de cette association sur le comportement du consommateur. On peut par exemple avoir un doute sur le lien entre l’eau minérale Volvic (évocatrice des volcans d’Auvergne) et la célébrité incontestée du football Zinedine Zidane… Un autre phénomène commence à prendre le pas. Il est directement dû à la stratégie ellemême puisque de plus en plus d’entreprises utilisent des célébrités pour faire une mise en avant de leurs produits : c’est la cannibalisation.Ce risque est lié à la multiplication des égéries publicitaires pour une même enseigne, (l’Oréal est un excellent exemple à ce propos). L’avenir du celebrity marketing est donc menacé, deux solutions sont envisageables pour les entreprises : soit changer de stratégie de communication ou s’imposer en choisissant une célébrité toujours plus connue et plus chère que celle des concurrents. La surexposition d’une célébrité peut est lourde de conséquences : le consommateur a tendance à s’y perdre et l’efficacité de la campagne est alors relative ; la crédibilité des 12 marques est également en jeu. Cependant, il y a toujours un risque pour l’entreprise que la célébrité s’engage dans d’autres contrats susceptibles de nuire à l’image de la marque. Un exemple plus que prometteur : Zinedine Zidane, qui représente à lui seul onze marques différentes : Orange, Danone, Leader Price, Adidas, Generali, Dior… On ne peut pas dire que le lien entre ces enseignes soit très explicite. B. Des scandales publicitaires Le couple Marque/Célébrité peut parfois passer par un divorce qui ne se passe pas à l’amiable ! De nombreux exemples peuvent être cités tel que l’Affaire Kate Moss et H&M. La mannequin avait été choisi pour représenter la collection Stella McCartney mais suite à la parution de photos représentant Kate Moss en train de se droguer. La marque a décidé de rompre le contrat 1 mois avant le début de la campagne publicitaire pour un contrat estimé à 823000 €. Les marques risquent beaucoup trop sur une campagne pour se permettre d’assumer les déboires de leurs égéries, surtout les marques américaines (très « politiquement correctes à l’image des Etats-Unis ») ou une enseigne comme H&M qui s’adresse à un public adolescent. Cependant on sait que la source du succès de la célébrité avec la publicité est due en grande partie à ses déboires. Kate Moss est connue pour ses problèmes constants avec l’alcool et la cocaïne, sa dégaine trash, son mode de vie marginal… autant de détails dont se sont servis d’autres marques comme Calvin Klein, Dior, Chanel et surtout Burburry (pour soigner son image qui était un peu « rétro »). « Cette marque britannique l’a utilisé dans neuf de ses seize campagnes depuis 1988 en jouant sur son côté « destroy » et « Bad girl ». Elle lui doit largement son « revival » en marque ultra tendance. » Estime M. Hérail4. Ce phénomène peut aujourd’hui se reproduire avec la chanteuse Amy Winehouse qui, elle aussi, dérive dans la drogue. Pourtant elle occupe toujours les premières places concernant les ventes de ses disques et a de plus en plus de Une de journaux à son actif. On peut alors se demander quel serait l’impact d’une publicité ayant cette chanteuse pour effigie. Les consommateurs semblent de plus en plus attirés par le côté trash des célébrités et les annonceurs l’ont aujourd’hui bien compris. 4 Mr Herail est le président de l’agence Publicis et nous. 13 C. Les dangers du Celebrity Marketing Quand le public se souvient de la célébrité et non de la marque C’est un échec récurrent dans ce type de campagne, le consommateur est capté grâce ç l’impact de la célébrité mais il ne se détache pas d’elle et le produit mis en avant est complètement oublié. Il arrive que l’on se souvienne de la célébrité présente dans la publicité sans être capable de dire à quel produit elle faisait référence. Le transfert de notoriété a échoué et la campagne est un échec pour la firme qui n’augmentera pas ses ventes. D’où la nécessité de choisir LA personnalité « compatible » avec le produit et adaptée en fonction de la cible. Une mauvaise image liée à la vie des célébrités Les écarts de conduite (alcool, drogue…) de la célébrité peuvent avoir des retombées catastrophiques sur la marque et devenir une réelle menace pour l’entreprise. Le danger peut aussi résulter de la perte de notoriété du porte-parole. L’entreprise peut se protéger contre ce risque en incluant des clauses au contrat. Britney Spears est ses déboires avec l’alcool ou la sulfureuse Paris Hilton. La perte de créativité La plupart des publicités utilisant des célébrités s’avèrent très décevantes au niveau de la créativité. Elles se contentent en général d’un gros plan sur la personnalité qui vente les mérites du produit ou du service. A la vue des budgets dépensés pour ces célébrités, on en attend d’avantages concernant la créativité. Une association créativité/célébrité pourrait optimiser l’impact de la campagne sur les consommateurs. 14 1. Les marques soutiennent leurs célébrités C’est le cas de Nike qui soutient le gardien de l’équipe de France de Football : Barthez. Il a été condamné à six mois de suspensions pour avoir craché sur un arbitre. Un véritable choc médiatique relayé pendant plusieurs jours, un coup de massue pour n’importe quel sponsor….excepté Nike qui a déclaré « soutenir son champion, sans toutefois cautionner son geste ». Dans le même genre, Lance Amstrong et son dopage qui n’a ébranlé aucun de ses sponsors (Nike, Discovery Channel et AMD) : « A partir du moment où il n’a pas été sanctionné par les instances officielles, nous n’avons aucunes raisons de penser qu’il est coupable. Nous continuons donc à le soutenir et à travailler avec lui. » Répondent-ils. Cependant, l’affaire est différente pour Nike : le consommateur peut assimiler le comportement du champion qui a triché ou menti aux pratiques de la marque qui l’a choisie. Très mauvaise publicité pour une marque de sport relayant des valeurs aussi fortes que persévérance ou « dépasser ses limites ». 2. De belles réussites Le risque encouru est donc si grand que certaines marques telles que L’Oréal prennent soin de « façonner la célébrité aux valeurs de la marque. ». Ainsi, elles ne s’approprient pas une célébrité mais lui insuffle leurs propres codes esthétiques. Olivier Aubert5 explique que : « si nous avons choisi Laetitia Casta pour la campagne Galeries Lafayette conçue par Goude, nous savions que nous choisissions une fille saine, drôle, à la fois sublime mais accessible, car bourrée de petits défauts, qui correspondait à l’image des Galeries que nous cherchions à mettre en avant. » Cette campagne publicitaire a constitué pour L’Oréal un énorme tremplin. Le point négatif pour l’Oréal, la marque n’est pas associée à l’image d’une seule égérie mais multiplie les célébrités. Depuis cette réussite, la marque a utilisé une quarantaine de « people renommés », comme : Claudia Schiffer, Virginie Ledoyen, et plus récemment le couple Guetta. Dior a également fait appel à l’actrice Charlize Theron pour la campagne de son parfum « J’adore » et a connu une envolée fulgurante de ses ventes. Dans un autre style, Optic 2000 a vu ses ventes augmenter de 40% grâce aux Hallyday. Cependant il n’y a pas que les marques qui connaissent le succès grâce à leur célébrité… Certaines personnalités peuvent aussi être propulsées au devant de la scène : Vanessa Paradis était connue pour être une chanteuse de variété, et après la publicité de Coco Chanel est devenue une célébrité à part entière. 5 Olivier Aubert, cofondateur de l’Agence publicitaire ASAP. 15 Les célébrités peuvent elles aussi souffrir de ce nouveau moyen de communication comme David Beckham, adulé pour son talent footballistique….et pour son physique avantageux !! Un peu trop au goût de son entraîneur qui l’a qualifié de « vedette de mode plus que de footballeur ». A trop vouloir jouer les mannequins, le footballeur s’est fait prendre à son propre jeu, acceptant tous les contrats publicitaires qui lui sont proposés… et ils sont nombreux ! D. Quel avenir pour le celebrity marketing ? Une stratégie qui se généralise… Finie l’exclusivité des secteurs Mode/Beauté/Luxe pour l’utilisation de personnes célèbres. Aujourd’hui le Celebrity Marketing a largement dépassé ce seul cadre. Il suffit d’ouvrir n’importe quel magazine pour tomber nez à nez avec une personne célèbre. Même la politique s’y met : au cours des présidentielles 2007, les candidats politiques n’ont pas hésité à s’afficher avec des célébrités, ce qui reflète une véritable stratégie de communication politique. Il paraît possible d’étendre le Celebrity Marketing à tous les secteurs mais sans compter le risque de se heurter aux mentalités locales. Il existe donc certaines limites. En France par exemple, les célébrités ne sont pas utilisées pour vendre des médicaments car une telle stratégie risquerait d’être mal acceptée par les consommateurs. Pendant longtemps le celebrity marketing était réservé aux produits de luxe, qui portent en eux une forte valeur émotionnelle. Acheter un parfum de luxe, c’est avant tout acheter une image, un univers. Or une célébrité à elle seule constitue une image qui fait rêver. L’association des deux semblait donc tout a fait pertinent. La cohérence semble moins évidente lorsque la célébrité internationale Madonna signe avec l’enseigne suédoise H&M. Un celebrity marketing de plus en plus masculin Intense, mystérieux et sensuel, l’homme élu le plus sexy de l’année est à l’origine du succès de la publicité Nespresso. En personnifiant la marque, Georges Clooney lui a apporté une valeur ajoutée émotionnelle. Habituellement cantonnées aux secteurs du sport et de l’horlogerie, les célébrités masculines se rencontrent désormais partout. 16 Cependant la marque réussira-t-elle à faire accepter le « what else » d’une autre personne pour ses prochaines campagnes ? 17 III. ENQUÊTES A. Zoom sur le domaine du Sport Depuis quelques années déjà, le milieu sportif est très utilisé par les publicitaires. Et cela n’est pas seulement dû à « l’effet Coupe du monde » ! Aujourd’hui, les sportifs de haut niveau ont une importance telle, que les marques à caractère sportif ne sont plus détentrices du monopole d’utilisation de ces derniers. En effet, le statut des sportifs a été revalorisé en termes de salaire, de reconnaissance et de notoriété. Certains d’entre eux sont passés au rang de Star, au même titre qu’acteurs, chanteurs et autres artistes. Cela est encore plus vrai dans le milieu du football où quelques joueurs se partagent le monde de la publicité. 1. Hors du monde sportif Nestlé a lancé un nouveau partenariat avec Oliver Kahn. Le groupe Nestlé a annoncé la signature d’un nouveau contrat avec le gardien de but du Bayern de Munich et de l’équipe nationale d’Allemagne. La grande visibilité et la médiatisation dont a bénéficié Oliver Kahn lors de la dernière Coupe du monde 2006 organisée en Allemagne représentent des atouts importants pour la marque : en terme d’identification à un modèle, mais également en terme de personnification et de normalisation de la consommation de ses produits. 2. Zinedine Zidane, égérie de la pub Footballeur apprécié et admiré, il n’en demeure pas moins que Zinedine Zidane n’est pas uniquement présent sur les terrains. La publicité constitue un domaine où son statut de Star du ballon rond est exploité au maximum. Car un constat s’impose : Zidane fait vendre, et à ce titre les marques se l’arrachent. Il est non seulement le sportif préféré des français, mais il fait partie de leurs personnalités préférées toutes catégories confondues (avec L’Abbé Pierre et Yannick Noah). Zinedine Zidane est le type même de célébrité ayant une influence sur les gens, les jeunes en particulier, et un fort impact sur les ventes. Ses origines et sa réussite, associées à une apparence de « Monsieur tout le monde», lui valent d’être un exemple en terme de palmarès sportif et d’intégration sociale. Son ascension sociale représente d’ailleurs un modèle fréquemment relayé par les Médias et les Politiques. Le cas Zidane est intéressant dans la mesure où il a déjà incarné plusieurs marques différentes très éloignées les unes des autres. En effet, cette super célébrité du football a représenté Leader Price, chaîne de supermarchés discount : cette 18 association a notamment permis un transfert de la notoriété du joueur en faveur de la marque et a créé un phénomène de proximité. Dans un registre tout a fait différent, notre Zizou national a été l’égérie de la grande marque Dior dans le cadre d’une campagne publicitaire par voie d’affichage pour le parfum « Eau sauvage ». Zinedine Zidane était caractérisé par son regard (le reste de son visage étant camouflé par un col roulé) et par le slogan « Méfiezvous de l’eau qui dort ». Cette campagne avait pour objectif de mettre en exergue le côté viril et mâle des hommes à travers leur parfum : le choix des égéries s’étant porté sur des Stars indépendamment de leur profession, mais en tenant compte de leur personnalité posée, de leur côté peu bavard et de leur notoriété grandissime. Sans oublier que tous deux véhiculent des valeurs positives aussi bien auprès des hommes, en termes d’identification, que des femmes, en termes de séduction. Tout ceci associé à un slogan connu de tous a permis une identification massive de la gente masculine à un parfum de grand couturier. Dans une publicité vantant les mérites d’une marque de voiture, Zidane s’est contenté d’apparaître à l’écran, sans souffler mot. Dans cette optique, le slogan affirmait « L’important ce n’est pas ce que l’on dit, c’est ce que l’on fait ». P o u r c l o r e « l’exemple Zizou », prenons la publicité dans laquelle il est devenu entraîneur pour Canalsatellite à l’approche de l’Euro 2004. Dans cette campagne publicitaire, Zidane intervient naturellement d ans la vie quotidienne des gens en leur expliquant comment devenir un bon supporter des bleus. L’ambiance est familiale, humoristique et détendue. Le joueur est utilisé ici à contre emploi de son statut de footballeur star, permettant ainsi à Canalsatellite de jouer la carte de la proximité et de l’accessibilité de la marque avec les français. De plus, la présence de Zidane accroît la position de leader détenue par Canalsatellite en matière de Sport en général, et de football en particulier. Il s’agit là d’un partenariat publicitaire efficace en termes d’image et d’impact, qui dure depuis plus de cinq ans déjà. B. Zoom sur un constat : les célébrités sont partout ! Les exemples précédents illustrent parfaitement l’utilité du celebrity marketing ainsi que les difficultés inhérentes au choix d’une célébrité. En effet, les dérives et scandales, quel que soit leur degré de gravité, sont souvent la conséquence d’un mauvais choix, d’une mauvaise association. Pourtant, depuis quelques années, un grand nombre de marques prennent le risque d’associer systématiquement une personnalité à leurs produits. 19 Ce phénomène, de plus en plus fréquent, concerne tous les types de produits : l’essentiel étant de bien choisir la célébrité mise à contribution afin d’augmenter le ventes et de créer un partenariat efficace auprès du public. 1. La Poste exploite le filon Depuis sa création, La poste a toujours eu une image populaire. Et c’est cet esprit populaire qui a été utilisé dans la campagne de pub destinée à promouvoir les services bancaires de la poste. Il y a quelques années, l’entreprise, jusqu’alors connue pour ses prestations postales, a fait le pari de se mettre au diapason des autres banques en proposant des services bancaires similaires : prêts, taux d’intérêt attractifs… Pour ce faire, des spots TV mettaient en scène des personnalités ventant les qualités et la proximité des services bancaires proposés. Le choix s’est naturellement porté sur des personnalités françaises, la poste étant une entreprise nationalisée. De Pierre Palmade à Jacques Villeret, en passant par Michèle Laroque, toutes les personnalités mises à contribution font partie du patrimoine français. La poste a joué la carte de la proximité, créant ainsi un phénomène d’identification à travers sa campagne de publicité. L’adéquation devait exister entre la marque et ses ambassadeurs, mais au-delà de tout, elle devait exister entre lesdits ambassadeurs et les clients potentiels de la poste. 2. Un couple original : des yaourts et des comédiens ! Autre exemple prouvant l’omniprésence des célébrités : ces dernières nous disent même comment manger et rester en bonne santé ! La première cible fût les femmes, toujours plus réceptives… Et comment ne pas l’être, lorsqu’il s’agit de perdre du poids rapidement et facilement sous les conseils avisés de Clémentine Célarié pour Slim fast et Sonia Dubois pour Weight Watchers. Toujours en direction de la gente féminine, il n’est pas impossible de voir dans notre petit écran un certain Richard Berry, tentant de convaincre la bonne ménagère du goût volupté et frais d’une certaine marque de yaourts. D’ordinaire, une publicité pour un yaourt montre sa texture, sa couleur et son packaging. Mais, ici, Richard Berry joue le rôle de la caution séductrice. Car après tout, ce sont les femmes qui font les courses dans la plus part des cas ! Et sur le plan de la santé, les célébrités ne sont pas en reste. Le comédien Francis Weber dans le rôle du cinquantenaire en harmonie avec son cholestérol, puisqu’il utilise Danacol de Danone… Tout est mis en œuvre pour que tout un chacun se sente proche de certains produits par la seule identification à une célébrité : ceci n’est donc plus réservé aux cosmétiques, aux vêtements ou aux produits de luxe. Ce celebrity marketing à outrance concerne désormais les produits du quotidien, même les moins glamour ! 20 CONCLUSION Augmentation des ventes, amélioration de l’image de marque… les publicitaires n’ont plus besoin de convaincre les entreprises de l’efficacité du celebrity marketing. Leurs investissements colossaux témoignent du succès grandissant de cette technique de communication basée sur l’identification affective. Les célébrités attirent l’attention, et sont jugées plus convaincantes et dignes de confiance qu’un porte-parole inconnu. Pourtant, l’utilisation de célébrités dans les campagnes marketing est à manipuler avec prudence car cette stratégie peut rapidement se retourner contre l’entreprise. L’utilisation de la mauvaise célébrité peut être fatale pour une entreprise car les consommateurs ne pardonnent pas. Le fait que le celebrity marketing s’étende aujourd’hui aux produits de grande consommation s’avère inquiétant pour les marques de luxe qui devront trouver un autre moyen pour communiquer de manière différenciant. Le danger est d’autant plus important lorsque la personnalité se disperse dans un même secteur d’activité. Il n’en faut pas moins pour décrédibiliser une image de marque à l’image de Zinedine Zidane qui signe d’un côté avec Danone et de l’autre avec Leader Price, deux entités pourtant loin d’avoir la même image…un méli mélo dans lequel les consommateurs risquent de perdre leurs repères. En effet, il faut souligner le risque de cannibalisation lié à la profusion d’égéries publicitaires et à la multiplication du nombre de contrats signés par chaque célébrité. Ce foisonnement diminue la visibilité pour les consommateurs et entraîne une perte d’efficacité de la publicité. En tombant dans la banalité, le celebrity marketing perd de sa puissance. Est-il has been pour autant ? Evidemment non, il lui reste de beaux jours devant lui. Il apparaît tout de même que les marchands de rêve, que sont les publicitaires, ont intérêt à réfléchir dès maintenant à une nouvelle stratégie pour faire rêver le consommateur de demain. 21 ANNEXE 1 : DÉFINITIONS LE CELEBRITY MARKETING Le Celebrity Marketing est la mise à contribution de célébrités au service des marques. Il s'agit de créer un partenariat pour incarner des marques dans l'objectif d'augmenter les ventes. Une personnalité est quelqu'un de connu et reconnu dans son secteur d'activité pour son parcours, pour un certain nombre de qualités, d'expertises, de compétences et d'atouts. Une célébrité est une personne dont une partie de l'opinion du grand public reconnaît spontanément le nom, le visage, la voix (par exemple les voix d'André Dussolier, de Fanny Ardan ou Jeanne Moreau) et l'associe immédiatement avec un univers de valeurs. La star est beaucoup plus rare. Seules quelques célébrités atteignent le statut de star. Une "star" est un artiste qui à une grande notoriété, une personne de premier plan, qui occupe une position prééminente dans l'actualité. C'est une célébrité ayant une grande influence sur les gens, et un fort impact sur les ventes. Les stars françaises: Isabelle Adjani, Charles Aznavour, Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Carole Bouquet, Patrick Bruel, Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Mylène Farmer, JeanJacques Goldman, Johnny Hallyday, Sophie Marceau, Vanessa Paradis, Jean Reno, Zinedine Z i d a n e . Les stars globales : David Beckham, David Bowie, Marlon Brando, Johnny Depp, Céline Dion, Mick Jagger, Michael Jordan, Jennifer Lopez, Madonna, Ricky Martin, Paul Newman, Brad Pitt, Ronaldo, Serena Williams, Tiger Woods, Zinedine Zidane. Un ambassadeur de marque est une célébrité dont la notoriété, la côte d'amour, le positionnement et les valeurs intéressent la marque. Elle (ou il) doit être une célébrité, ou une personnalité dans un secteur spécial. Il doit représenter une valeur, et délivrer un message. Il ne faut pas le confondre avec un porte parole (que serait un directeur de la communication par exemple, ou une personne habilité à parler aux médias). Un ambassadeur est rarement une personnalité (plutôt une célébrité ou une star), car il/elle doit être connu(e) du grand public. 22 ANNEXE 2 : LES CÉLÉBRITÉS PRÉFÉRÉES DES PUBLICITAIRES Zinedine Zidane, Monica Bellucci et Yannick Noah sont les meilleurs ambassadeurs des marques, selon un sondage de la société GlamCom réalisé pour Stratégies. Zinedine Zidane, Monica Bellucci et Yannick Noah sont les meilleurs ambassadeurs de marques. Ce coup de sonde par Internet, réalisé en novembre et décembre 2005, ne prétend pas remplacer une étude sur le sujet. Les résultats sont intéressants par les questions qu'ils soulèvent sur le « celebrity marketing ». À première vue, le choix des professionnels de la communication n'a rien de décoiffant : il recoupe celui des Français, qui ont placé Noah et Zidane en tête de leurs cinquante personnalités préférées lors du dernier sondage Ifop-JDD. Mais Il ne faut pas confondre la popularité d'un Noah avec sa capacité à porter une marque. On retrouve des personnalités qui ont des valeurs fortes et qui peuvent les transmettre. On oppose les généralistes tout-terrain Zidane et Noah, susceptibles de porter des marques différentes pour des cibles multiples, aux ambassadeurs thématiques, profilés pour un public et un produit donné : Pierre Arditi pour les 50-59 ans ou Thierry Ardisson pour les CSP +. Zinedine Zidane, est aussi soupçonné d'avoir vampirisé Orange en son temps. En jouant sur la dimension mythique du sportif, l'opérateur s'est effacé devant l'icône. Zidane a servi son image au lieu de servir la marque. On insiste sur la cohérence du message et de la star en termes de valeurs. On doit toujours se poser la question : « Pourquoi telle célébrité est-elle dans ce spot-là ? » La mise en évidence des motivations financières peut être désastreuse pour la célébrité en termes d’image. Les professionnels du « celebrity marketing » rappellent que le phénomène n'est pas nouveau, mais qu'il s'est emballé à une époque où Gérard Depardieu enfonçait successivement deux portes, en passant du grand écran au petit sans déchoir, puis en faisant la publicité des pâtes Barilla. Le positionnement des marques les unes par rapport aux autres est de plus en plus difficile à trouver et à prouver. Dans ce contexte, le recours à la célébrité est commode, voire paresseux. Les personnalités apportent à la marque une compréhension concrète de sa valeur. Une valeur perçue, sans cet adjuvant, comme éthérée. Mais ce concret est aussi du vivant, Kate Moss l’a rappelé. Les images ne sont pas toujours sages... 23 BIBLIOGRAPHIE L’Express, 28/02/05, « Arbre des cachets des célébrités dans la publicité » L’Express, Paul Miquel, 18/07/05, « L’effet Laure Manaudou » AFP, 27/09/05, « L’affaire Kate Moss » Le Figaro, 24/08/05, « L’affaire Lance Armstrong » Ipsos ideas, Dave Walker, « Publicité : les pubs qui marchent » Le Monde Diplomatique, Paul Moreira, sept 1995, « Les enfants malades de la publicité » SITES WEB www.glamspeak.com : site de Glamour Speakers, agence de publicitaires spécialisés dans les célébrités www.chanel.com : site de la marque Chanel www.zidane.fr : site officiel de Zinedine Zidane www.sportstrategies.com : site sur les sportifs et le business http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2180/dossier/a313928télé__les_dessous_du_starsystème.html www.europsy.org/marc-alain/pubmark.html http://fgimello.free.fr/documents/economie_star-system.pdf http://www.irma.asso.fr/L-economie-du-star-system http://www.unadfi.com/spip.php?article181 http://marketispot.blogspot.com/2007/04/celebrity-marketing-le-mrketing-qui.html http://marketing-agora.fr/marketing_blog/index.php/celebrity-marketing-celebritescommunication-stars-vedettes-marques-mythes.html http://culturemarketing.over-blog.com/article-10430616.html http://www.glamspeak.com/promesse.cfm http://glamwatch.blogspot.com/2006/12/le-celebrity-marketing.html http://www.la-marque.com/online/trendtas.html 24