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Corpus Les quatre textes de ce corpus sont des poèmes lyriques. En effet, « Si je mourais là-bas » d'Apollinaire, « Union libre » d'André Breton, « La courbe de tes yeux » de Paul Eluard et enfin « J'ai tant rêvé de toi » de Robert Desnos revisitent ce registre. Il est donc judicieux de se demander ce qui fait la modernité 1 du lyrisme dans ces poèmes ? Pour répondre à cette problématique nous nous intéresserons dans un premier temps à la forme de ces poèmes. Après cela nous nous interrogerons sur leur dimension lyrique pour ensuite aborder la modernité de ce lyrisme. Pas aussi évident que cela, surtout pour les poètes surréalistes. Bien : argumentation claire et synthétique ++ Contrairement à la majorité des poèmes de l'époque, les formes d'écriture de ceux-ci ne répondent à aucunes règles. D'une part, même s'ils sont tous écrits en vers, leur métrique est néanmoins irrégulière. Ainsi, les premier vers d'« Union libre » et de « La courbe de tes yeux » sont des alexandrins alors que les seconds sont des octosyllabes. D'autre part, les rimes ne répondent à aucun schéma habituel. Alors qu'André Breton s'offre une parfaite liberté avec les mots « bois », « chaleur », « sablier », ou encore « tigre » qui ne riment en aucun cas, Paul Eluard, lui, va cependant les associer quelque peu. Bien que des rimes telles « coeur », « douceur », ou encore « lumière », « mer » semblent rappeler une certaine harmonie, la dernière strophe ne va en revanche plus suivre aucune correspondance. Les poètes vont donc ignorer les règles et laisser leurs sentiments guider leur plume. Bien que très vaste, la poésie du XXème siècle est souvent associée au registre lyrique. 2 En effet, dans chacun de ces poèmes la place accordée à l'expression des sentiments du poète est très importante. Nous pouvons ainsi noter la présence de la première personne, marquée par le pronom possessif « ma » dans « Union libre » et par le pronom personnel sujet « je » dans les trois autres textes. Le poète exprime donc ses émotions et cherche à nous toucher à travers les sentiments qu'il évoque. Il est vrai que l'Amour est omniprésent dans ces poèmes. Alors qu'Apollinaire s'adresse à « Lou [sa] bien aimée », Robert Desnos livre son amour à « la seule qui compte aujourd'hui pour [lui] ». Le lyrisme se traduit donc par la dimension personnelle et sentimentale de ces poèmes d'un nouveau genre. Ces quatre poètes revisitent le registre lyrique en s'offrant une liberté totale d'inspiration. Nous pouvons dans un premier temps remarquer le lexique moderne présent dans ces textes notamment avec les mots « obus » utilisé par Apollinaire ou « sexe » (cité) par Breton. Par ailleurs, les images évoquées sont modernes et audacieuses. Dans « La courbe de tes yeux » et « Si je mourrais là-bas » l'amour évolue dans un contexte tragique fait d'«armée » et de « sang ». « Union libre » et « J'ai tant rêvé de toi » abordent eux le corps de la femme de façon très érotique notamment lorsque Desnos dit « [coucher] avec [le] fantôme » de sa bien aimée ou encore quand Breton évoque « [sa] femme au sexe de miroir ». Ces poètes livrent ainsi toutes leurs émotions les plus profondes, les plus intimes, sans aucune retenue, laissant 1 Tu pouvais légitimer cette question en considérant la proximité temporelle d'écriture de ces poèmes. 2 Il aurait été préférable d'amorcer l'idée suivante en précisant que : bien que ses poèmes soient libérés de toute contarinte formelles ils n'en restent pas moins rattachés à une tradition, celle du lyrisme amoureux. place à une liberté nouvelle. 3 L'étude de ce corpus nous a donc permis de comprendre la forme moderne de ce lyrisme nouveaux où les poètes se vouent à une totale liberté. voc. Ils refusent les règles acquises jusqu'alors en créant leurs propres formes (de poème) et en se dévoilant sans retenue aucune. Ils n'hésitent pas à associer des mondes d'ordinaire opposés et à redécouvrir les liens pouvant cependant les fusionner. Ils réinventent des formes traditionnelles telle que celle du blason pour enrichir leurs descriptions. En résumé, ce qui fait la modernité de ce lyrisme n'est autre que la liberté prise par les poètes qui ne se soucient plus que de leur sentiments et laissent ainsi aller leur cœur là où bon leur semblera. 4 3 Argumentation tout à fait pertinente mais que l'on pouvait développer en analysant quelques comparaisons et métaphores. Le texte de Breton s'y prêtait avec une grande générosité ! 4 Conclusion intéressante mais qui sera sans doute beaucoup plus courte le jour de l'examen... et qui doit l'être : réponse à la question avec rappel des grands axes.