les traumatismes aigus
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les traumatismes aigus
Traumatismes sportifs et ludiques des cartilages de croissance Pierre HERLIN Clinique Anne d’Artois – 62400 Béthune Clinique de Chirurgie Infantile et Orthopédique Hôpital Jeanne de Flandre CHU – 59000 Lille GENERALITES: → Squelette en croissance = période à risque → Cartilages en croissance = zones fragiles - Tendons, ligaments très solides, plus rarement atteints → Excès sportifs, surentraînement → Problème de diagnostic: - Positif - Différentiel → Problèmes thérapeutiques: - Attention à la croissance restante - Traitement adapté - Éviter les séquelles - Prévention LES PATHOLOGIES → Pathologies aiguës: - Les fractures décollement épiphysaires - Les arrachements apophysaires → Pathologies chroniques (Surmenage sportif): - Apophysoses – Ostéochondroses - On excluera : les fractures de fatigue, les tendinites, les ostéochondrites disséquantes LES TRAUMATISMES AIGUS → Les fractures décollement épiphysaires - 15% des fractures de l’enfant - Garçons > Filles - Pics de fréquence à la période pubertaire ( Amincissement virole périchondrale) - Circonstances de survenue: Traumatisme connu le plus souvent - Localisation : Epiphyses des os longs : membre sup +++ membre inf LES TRAUMATISMES AIGUS → Les fractures décollement épiphysaires Classification de SALTER LES TRAUMATISMES AIGUS → Les fractures décollement épiphysaires Classification de SALTER Type I : - Décollement épiphysaire complet et pur - Déplacement habituellement faible - Réduction quand nécessaire, facile - Consolidation rapide (3 / 5 semaines) - Pronostic bon - Risque nécrose avasculaire sur les épiphyses entièrement encroutées de cartilages ( Col fémoral, Col radial) LES TRAUMATISMES AIGUS → Les fractures décollement épiphysaires Classification de SALTER Type II : - Le plus fréquent - Trait dans le cartilage puis traverse la métaphyse obliquement - Surtout enfant de plus de 10 ans - Réduction et contention habituellement facile - Consolidation rapide (3 / 5 semaines) - Théoriquement pas de troubles de croissance LES TRAUMATISMES AIGUS → Les fractures décollement épiphysaires Classification de SALTER Type III : - Rare - Trait trans épiphysaire puis dans le cartilage - Détache fragment épiphysaire - Fréquence tibia sup et inf - Réduction exacte impérative, chirurgicale si besoin - Pronostic généralement bon LES TRAUMATISMES AIGUS → Les fractures décollement épiphysaires Classification de SALTER Type IV : - Trait trans épiphysaire puis traverse l’épaisseur du cartilage de croissance et se poursuit dans la métaphyse - Fréquence condyle externe du coude - Réduction précise impérative sanglante si nécessaire Alignement précis cartilage de croissance Rétablissement exact de la surface articulaire - Si réduction imparfaite: épiphysiodèse partielle, incongruence articulaire = séquelles LES TRAUMATISMES AIGUS → Les fractures décollement épiphysaires Classification de SALTER Type V : - Écrasement du cartilage de croissance - Déplacement faible ou nul - Localisation: tibiotarsienne - Diagnostic difficile ≠ entorse rare chez l’enfant Intérêt clichés comparatifs - Pronostic sévère: grand risque d’épiphysiodèse - Traitement : immobilisation sans appui LES TRAUMATISMES AIGUS → Les fractures décollement épiphysaires Traitement = Réduction orthopédique : - Type I et II: Rapidement car de jour en jour, plus difficile et plus dangereuse. Qualité de réduction moins exigeante ( remodelage croissance) - Type III et IV: Qualité de réduction parfaite. = Réduction sanglante : - Fréquente dans les types III, constante dans les types IV - Pas de geste traumatisant pour le cartilage - Réduction exacte du cartilage de croissance et de la surface articulaire - Fixation par broches qu peuvent traverser si nécessaire le cartilage de croissance en son centre ( pas en périphérie) - Matériel enlevé au bout de quatre à six semaines LES TRAUMATISMES AIGUS → Les fractures décollement épiphysaires Traitement = Séquelles et leur traitement : - Fréquence ~ 10% - Importance fonction de la gravité du traumatisme de l’âge de l’enfant de la qualité du traitement - Epiphysiodèse = soudure plus ou moins complète du cartilage de croissance → Entraîne raccourcissement +/- déviation → Traitement : allongement homolatéral, épiphysiodèse contre latérale, ostéotomie correctrice, desépiphysiodèse - Nécrose aseptique : col fémoral, col radial LES TRAUMATISMES AIGUS → Les fractures décollement épiphysaires Conclusion = Pathologie fréquente = Diagnostic le plus souvent facile, mais attention à certaines formes (Type V) = Traitement le plus souvent aisé ( cf. critères déjà cités) = Consolidation toujours obtenue = Attention au risque de séquelles ( 10%) LES TRAUMATISMES AIGUS → Les avulsions apophysaires Généralités = Les muscles s’insèrent sur des noyaux apophysaires secondaires qui se soudent tardivement = Age de survenue spécifique pour chaque apophyse : Entre la date d’apparition du point d’ossification secondaire et sa date de soudure = Mécanisme : à la pratique de certains sports, une contraction musculaire violente, parfois contrariée peut entraîner un arrachement ou une avulsion de l’apophyse sur laquelle le tendon est inséré = Localisation : - Bassin / hanches - Tibia / Genou - Coude LES TRAUMATISMES AIGUS → Les avulsions apophysaires Bassin / hanche Les arrachements apophysaires sont relativement fréquents surtout après 10 ans Sports concernés : Foot, Rugby Cause : Non-respect des règles de la pratique sportive : préparation, dosage, progression. LES TRAUMATISMES AIGUS → Les avulsions apophysaires Bassin / hanche -EIAS : Insertion couturier, tenseur du fascia lata 15 / 16 ans – Sprinter -EIAI : Insertion droit antérieur 12 / 14 ans – Football, patinage course de fond LES TRAUMATISMES AIGUS → Les avulsions apophysaires Bassin / hanche -Autres localisations plus rares : Tubérosité ischiatique ( ischiojambier ), foot, gym, saut, course de haie, 12 / 15 ans. Petit trochanter (psoas), gym, danse, patinage, saut LES TRAUMATISMES AIGUS → Les avulsions apophysaires Bassin / hanche -Autres localisations plus rares : Grand trochanter (rare) Crète iliaque (exceptionnel), mouvements brutaux de rotation du tronc LES TRAUMATISMES AIGUS → Les avulsions apophysaires Bassin / hanche - Clinique : - douleur brutale,impotence fonctionnelle immédiate - à l’examen douleur exquise à la palpation - testing musculaire:identifie le muscle en cause - Radio : - confirme le diagnostic - donne la conduite thérapeutique -Traitement : - gros arrachement = fixation chirurgicale - petit décollement = décharge par cannes (3 à 6 semaines) - rééducation après consolidation ou fixation chirurgicale - arrêt sportif 4 à 6 mois - problèmes séquelles douloureuses chroniques LES TRAUMATISMES AIGUS → Les avulsions apophysaires Genou = Arrachement de la TTA = Contraction brutale contrariée : « shoot » dans le vide = Clinique: - accident aigu, douleur brutale, tuméfaction exquisément douloureuse de la TTA +/ecchymose - parfois dans un contexte d’Osgood Schlatter = Radio: LES TRAUMATISMES AIGUS → Les avulsions apophysaires Genou = Traitement: - Orthopédique : attelle en extension 4 à 6 semaines - Chirurgicale : fixation par vis ou suture - Puis kinésithérapie - Reprise sport après trois mois - Pas de répercutions sur la croissance Coude = Arrachement épitrochlée : lanceur base-ball, épreuves de force (bras de fer) = Pronostic généralement bon, guérison habituellement sans séquelles LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES = Rentrent dans le cadre global des ostéochondrites de croissance avec - les ostéochondrites épiphysaires - les ostéochondrites disséquantes = Touchent les apophyses sites d’implantation des tendons, ligaments = Atteinte du cartilage de croissance = Prédominance membres inférieurs = Tractions répétées → micro traumatismes → perturbation ossification enchondrale physiologique ⇒ Calcifications ⇒ Irrégularités ⇒ Fragmentations LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES = Ne retenir le diagnostic : - Que chez un sujet en croissance - Que après avoir éliminé d’autres causes • Pathologie tumorale - Douleur genou depuis 2 mois • Pathologie infectieuse • Pathologie inflammatoire - Attention au diagnostic facile de surcharge sportive ou de douleur de croissance = Motif fréquent de consultation LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES = Très grande variété = Grand nombre de localisations = Ancienneté de découverte (Première moitié du XX ème siècle) LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES = Clinique générale - Douleur mécanique révélée ou aggravée par les efforts sportifs - Ne réveille pas la nuit - Cède au repos - Le plus souvent au membre inférieur - La palpation réveille la douleur = Examens complémentaires: - Radio indispensable : élimine une autre pathologie - Toujours corrélation à l’examen clinique: des images typiques peuvent être totalement asymptomatiques - Biologie : si on suspecte un syndrome infectieux - Scintigraphie, Scanner, IRM : Inutile LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES = Traitement général - Supprimer la cause : REPOS SPORTIF +++ - Traitement adapté à l’importance des lésions et de la douleur: • Modification pratique sportive • Arrêt du sport • Décharge, semelles orthopédiques • Immobilisation (attelle, plâtre) si douleurs +++ • Traitement médical : Anti Inflammatoires Antalgiques • Jamais d’infiltration, d’injection de corticoïdes • Éventuellement électro thérapie, ultra sono thérapie • Chirurgie rare : complication séquelles = Reprise progressive des activités sportives LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES Différentes formes n e s r a L g n i d Sin n o s s n a h o J O s go o d Schlatter LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES = Genou Sinding-Larsen Osgood-Schlatter LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES = Genou – Maladie d’Osgood Schlatter - La plus fréquente des ostéochondroses de croissance - Apophysite tibiale antérieure - Garçons 10 / 15 ans, surmenage appareil extenseur - Clinique : Douleur face antérieure tibia +/- tuméfaction TTA Unie ou bilatérale ( parfois décalée) Douleurpalpation TTA, extension contrariée genou, flexion passive forcée - Évolution sur un à deux ans, parfois de manière cyclique - Radio : toujours comparative, condensation et fragmentation du noyau, parfois ossification tendineuse. LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES = Genou – Maladie d’Osgood Schlatter OSTEOCHONDROSES LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES = Genou – Maladie d’Osgood Schlatter - Traitement : Repos sportif ou modification sportive AI si douleurs importantes Attelle, plâtre parfois nécessaire pdt 3 semaines Rééducation : étirement droit antérieur - Reprise sport à l’arrêt des douleurs ou au plus tard à la soudure du cartilage - Risque : arrachement TTA lors d’un saut, d’un shoot - Séquelles : hypertrophie TTA - Parfois nécessité chirurgie exérèse calcifications en fin de croissance - Prévention : dépistage précoce, limitation surmenage, étirements LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES = Genou – Maladie de SINDING –LARSEN - Ostéochondrose de la pointe de la rotule - Plus rare, peut-être associée à la maladie d’Osgood Schlatter - Garçons et filles, 10/14 ans - Clinique : Douleur pointe de la rotule (saut, course, montée escalier, position assise) - Différencier syndrome fémoro-patellaire - Radio : calcification, fragments osseux, pointe de la rotule ≠ point d’ossification secondaire (rx comparatives) LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES = Genou – Maladie de SINDING –LARSEN - Risque arrachement pointe de la rotule - Evolution favorable en 12 / 18 mois - Traitement : Idem repos puis exercices étirements, renforcement musculature Chirurgie idem LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES PIED Köhler Freiberg Sever Renander LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES PIED = Maladie de SEVER - Apophyse grosse tubérosité du calcaneum (insertion T d’Achille) - Garçons > Filles – 8 / 10 ans - Saut, course à pied, gym, basket, foot - Tractions répétées sur le système suro-achilléo-plantaire = Trop de contraintes - Clinique : talalgies +++ à la marche, à l’effort, uni ou bilat. → Marche sur la pointe des pieds svt pied creux, achille court associés douleur +++, palpation, pression, grosse tubérosité calcaneum LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES PIED = Maladie de SEVER - Radio : difficile à interpreter, noyau irrégulier condensé, fragmenté pas toujours parlante - Diagnostic ≠ synostose astragalo-calcanéenne - Traitement : Repos, talonette - Evolution favorable en 6 / 15 mois - Reprise sport, 2 / 3 mois après guérison clinique LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES PIED = Maladie de KOHLER-MOUCHET - Ostéochondrose du cartilage du scaphoide - Garçons 5 / 6 ans, filles 4 / 5 ans, hyperactifs - Parfois bilatérale - Clinique : Boiterie, report appui arche externe, point douloureux en regard, douleur pronation avant pied LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES PIED = Maladie de KOHLER-MOUCHET - Radio : aplatissement, condensation, noyau scaphoïdien - Traitement : repos → guérison clinique - Évolution constamment favorable, guérison totale sans séquelles - Évolution radio lente LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES PIED = Maladie de FREIBERG - Apophysose tête des métatarsiens moyens - Filles > Garçons, 8 / 16 ans, pied grec (2e méta long), avant pied rond - Contexte micro traumatisme : course, danse, sports de combat - Clinique : métatarsalgies d’effort ou d’appui, pression localisée → douleur - Radio cf. diapo suiv. - Évolution habituellement favorable en 2 à 3 ans - Séquelle : déformation épiphyse, gêne fonctionnelle chronique - Parfois, chirurgie nécessaire (Ostéot. Raccourcissement) - Radio : +/- Typique, irrégularité, condensation, fragmentation, aplatissement Printemps 2000 – Automne 2003 LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES PIED = Maladie de RENANDER - Atteinte sésamoïde(s) - Fille > Garçon – Adolescent - Sport : Course, vitesse, combat, gymnastique - Clinique : Douleur esquive de l’appui, démarche en varus - Radio : Fragmentation, irrégularité, ostéocondensation du sésamoïde (Parfois bi partite) - Traitement : semelle à barre rétrocapitale + cuvette sous les sésamoïdes - Chirurgie : exceptionnelle, sésamoïdectomie LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES PIED = Maladie de RENANDER - Atteinte sésamoïde(s) - Fille > Garçon – Adolescent - Sport : Course, vitesse, combat, gymnastique - Clinique : Douleur esquive de l’appui, démarche en varus - Radio : Fragmentation, irrégularité, ostéocondensation du sésamoïde (Parfois bi partite) - Traitement : semelle à barre rétrocapitale + cuvette sous les sésamoïdes - Chirurgie : exceptionnelle, sésamoïdectomie LES TRAUMATISMES CHRONIQUES APOPHYSOSES OSTEOCHONDROSES AUTRES LOCALISATIONS = Bassin : Maladie MAC MASTER - Ostéochondrose de l’ischion - Douleur fessière en position assise, à la course - Radio : Aspect moucheté trame osseuse ischion = Hanche : Epiphysiolyse chronique ??? = Membre supérieur : Maladie de PANNER - Ostéochondrose condyle externe coude, rare - Garçon > fille, 6 / 10 ans, tennis, lancer, base ball, gym, lutte - Clinique : douleur condyle externe, pfs flessum antalgique - Radio : Image en coquille d’œuf puis fragmentation - Évolution en 12 / 18 mois, restitution ad integrum - Traitement : repos sportif, +/- traitement médical CONCLUSIONS (1/2) = En dehors des fractures décollement épiphysaires qui doivent être reconnues et traitées correctement, mais qui, en général ne posent que peu de problèmes vu le contexte traumatique connu. = Les douleurs osseuses non traumatiques sont fréquentes chez l’enfant et l’adolescent sportif, le plus souvent, il s’agit d’apophysoses. = Mais ATTENTION : - Pas de diagnostic systématique - Bien interroger et examiner le patient - S’assurer de l’absence de lésions graves sousjacentes pour laquelle un retard diagnostic pourrait être catastrophique - Radios au moindre doute CONCLUSIONS (2/2) = Évolution favorable toujours facilitée par le repos sportif de la zone pathologique (parfois immobilisation). = Traitement pas toujours facile à faire respecter : Contexte compétitions, entraînements, sport scolaire. = Surentraînement, empirisme, méconnaissance du potentiel du jeune enfant et de l’adolescent font le lit de ces pathologies. = PREVENTION : - Préparation à l’effort physique - Effort progressivement gradué, adapté à l’âge, aux susceptibilités individuelles - Respect du potentiel de l’enfant et de l’adolescent