France Alliance Atlantique n°22

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France Alliance Atlantique n°22
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Alliance Atlantique
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AUTOMNE 2010
UNE CONFÉRENCE PARTICULIÈREMENT RÉUSSIE:
LA CONFÉRENCE DE RIGA
Notre association soeur de Lettonie, LATO, (Organisation Transatlantique Lettone), présidée par Toms BAUMANIS a organisé, dans la belle ville de Riga (qui fût
avant la Révolution russe une des plus importantes villes
de l’ Empire russe) la 5ème Conférence de Riga, les 10
et 11 septembre 2010.
J’avais eu le plaisir d’y être invité avec François Moreau
de Balasy à y représenter la France.
Les thèmes évoqués touchaient à beaucoup de domaines mais surtout à l’impact de la crise économique
mondiale, notamment sur les Pays Baltes et à la recherche des perspectives d’avenir
Une réunion «atlantique» ne pouvait se tenir sans évoquer l’Afghanistan. Et s’interroger sur la stratègie de
l’OTAN dans ce pays.
De nombreux spécialistes de haut niveau de maints
pays éclairaient les débats. Parmi ceux-ci , le français
Michel Foucher, ancien ambassadeur de France en Lettonie, Directeur d’ études à l’Institut des Hautes Etudes
de la Défense Nationale et l’américain Simon Serfaty.
Parmi les participants aux débats de nombreux ministres, le Premier ministre Letton, M. Dombrowski et Mme
Vaira Vike-Freiberga, ancienne présidente de la République de Lettonie.
Mais le « panel » le plus exceptionnel fut celui constitué
par M. Valdis Zatlers, Président de la République Lettone, Bronislaw Komorowski, Président de la République
de Pologne, Mme Dalia Grybauskaité, Présidente de la
République de Lituanie et M. Toomas Hendrik Ilves, Président de la République d’Estonie.
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N° 22
AUTOMNE 2010
UNE CONFÉRENCE PARTICULIÈREMENT RÉUSSIE:
LA CONFÉRENCE DE RIGA (SUITE)
Je dois dire qu’au cours de ma longue vie politique atlantique, soit à l’Assemblée Parlementaire de l’OTAN soit à l’
ATA, j’ai pu participer à nombre de Colloques ou de Conférences et je n’avais jusqu’à présent, jamais vu une telle
concentration de Chefs d’ Etat.
J’ajoute que l’organisation de la Conférence était parfaite
et l’accueil plus que chaleureux.
Cela montre à quoi peu servir l’ ATA, dont certains dirigeants français semblent tout faire pour que la France n’y
participe plus. Nous aimerions, au contraire, que la France
se donne les moyens d’organiser une Conférence de la
qualité de celle de Riga.
Mme Chantal Poiret, ambassadeur de France, assistait
à la Conférence de Riga. Elle eut la grande amabilité de
nous convier à l’Ambassade de France à une réception à
laquelle participaient aussi une délégation d’officiers d’un
dragueur de mines français, et une mission de l’IHEDNProvence, qui nous permit - à notre heureuse surprise - de
rencontrer Mme Giraud, la responsable de l’ AFCA pour
Marseille.
© EUGÈNE BORISSOV
François Moreau de Balasy et ClaudeGérard Marcus ont été reçus par Mme
Chantal Poiret, ambassadeur en Lettonie.
à lire
Claude-Gérard MARCUS
Président de l’AFCA
“UN CAUCHEMAR FRANCAIS”
par François Moreau de Balasy
Enfin paru
Les premiers exemplaires de l’essai du Président d’honneur de l’ AFCA que nous annoncions dans nos précédents numéros sont enfin parus.
Il y évoque d’une manière impressionniste «42 jours en 40» permettant de mieux comprendre la réalité de cette période dramatique qui a vu l’écroulement de l’armée française
face à l’offensive allemande.
L’impréparation, le manque de sens de la décision chez les chefs militaires comme chez
les dirigeants politiques ont contribué à ce désastre.
Beaucoup de livres sont parus ces derniers mois sur cette période, François Moreau de
Balasy apporte la vision plus humaine et moins didactique d’un de ceux qui ont vécu
cette période en participant très tôt à la résistance. Tout en conservant un sens de l’humour.
Il complète cela par l’évocation de sa participation pendant deux ans au réseau Marco
Polo, rattaché au BCRA de Londres, rendant un juste hommage à son chef, trop méconnu, Pierre Sonneville, Premier officier des Forces navales Françaises Libres envoyé
en France après Honoré d’Estienne d’Orves.
Éd. l’àpart éditions , 275 pages - Prix: 18 euros
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AUTOMNE 2010
LE GÉNÉRAL MARCEL DRUART, DIRECTEUR
DE LA DIVISION OPÉRATIONS
AU SEIN DE L'ÉTAT MAJOR INTERNATIONAL,
AU SIÈGE DE L'OTAN À BRUXELLES
France Alliance Atlantique a souligné à plusieurs reprises
l’importance des responsabilités nouvelles prises par des
officiers français, à commencer par le Général Abrial, Commandant suprême allié-Transformation.
Cette fois nous donnons la parole au Général Marcel Druart,
qui vient d’être nommé Directeur de la Division Opérations.
Rappelons que le Général Druart avait été l’an dernier le
Commandant en chef des Forces Alliées de la Région Capitale-Kaboul en Afghanistan.
Question : Général Marcel Druart, vous avez pris les fonctions de Directeur de la division Opérations au sein de l’Etat
major international, au siège de l ‘OTAN, le 2 août 2010.Comment vous situez vous?
Réponse : Officier d’infanterie des troupes de montagne, ma carrière, essentiellement consacrée aux opérations et à l’emploi des
forces, alterne entre les affectations dans les forces, au sein de la
27ème brigade d’infanterie de montagne, et l’administration centrale à l’état-major de l’armée de Terre et l’état-major des Armées.
Il m’a donc été donné d’exercer tous les niveaux de commandement de chef de section à commandant de brigade avec un déploiement opérationnel à la clé au sein d’opérations multinationales
et de conduire des travaux d’état-major liés aux opérations et à
l’emploi des forces.
C’est pourquoi, dans le cadre du repositionnement plein et entier
de la France au sein des structures integrées de l’OTAN, ma candidature a été proposée au Comité militaire qui l’a acceptée, au
regard de mon expérience opérationnelle et en particulier du fait
de mon année passée en Afghanistan, à la tête de la brigade française.
© NATO
Le Général Marcel Druart.
Q. Quel est le périmètre des responsabilités du DOPS / IMS
(DirectorOpérations /International Military Staff ) :
R. L’IMS est le point focal pour tout ce qui a trait au conseil d’ordre militaire. Sa mission consiste à mettre en commun ses propres productions avec les contributions des délégations
nationales ainsi que les propositions des commandements stra-
RENDEZ-VOUS SUR LE BLOG
DE CLAUDE-GÉRARD MARCUS:
http://cgmarcus.over-blog.net
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AUTOMNE 2010
LE GÉNÉRAL MARCEL DRUART, DIRECTEUR
DE LA DIVISION OPÉRATIONS
AU SEIN DE L'ÉTAT MAJOR INTERNATIONAL,
AU SIÈGE DE L'OTAN À BRUXELLES (SUITE)
tégiques (Allied Command for Operations / Allied Command for Transformation). Ainsi, il permet au Comité militaire de disposer rapidement et efficacement de toute
l’information d’ordre militaire. L’IMS est donc une structure
proactive qui anticipe et propose des modes d’actions afin
d’assurer au Comité militaire un rôle moteur au sein de l’Alliance lorsque des aspects militaires (liés aux opérations, à
la politique, ou à la transformation) sont en jeux.
Au sein de l’IMS, la division opération est plus particulièrement chargée :
- d’initier le développement et d’approuver les plans d’opération, en incluant tout le suivi du processus de planification
opérationnelle ;
- de superviser les opérations courantes de l’Alliance ;
- de valider les plans d’opération et les procédures relatives à la gestion des crises ;
- de diriger toutes activités relatives à la formation, à l’entrainement, aux exercices et aux systèmes d’évaluation des
forces militaires des pays membres ;
- de diriger toutes activités, dans le domaine de responsabilité de l’OTAN, relatives à la défense aérienne, à la gestion du domaine spatial et à la défense antimissile ;
- de diriger enfin toutes activités relatives aux opérations
d’influence et à la guerre électronique.
Le Director Operations est directement responsable du
bon fonctionnement de sa division vis-à-vis du Director General IMS et du Chairman Military Committee (la plus haute
autorité militaire de l’OTAN) et officie comme conseiller de
ces derniers en matière d’opérations. Je suis alors amené
à intervenir auprès du Comité militaire, voire du Conseil de
l’Atlantique Nord lorsqu’une nécessité opérationnelle le requiert. Ma fonction m’impose également de maintenir des
liens étroits avec le Secrétariat International (branche diplomatique du siège de l’OTAN) et les deux commandements stratégiques. Je serai de plus amené à visiter les
théâtres d’opérations de l’OTAN, ainsi que les grands organismes du commandement militaire intégré afin d’entretenir ce réseau indispensable au bon fonctionnement de
ma division.
L’IMS est le point focal pour tout ce qui a trait au conseil
d’ordre militaire. Sa mission consiste à mettre en commun
ses propres productions avec les contributions des délégations nationales ainsi que les propositions des commandements stratégiques (Allied Command for Operations /
Allied Command for Transformation). Ainsi, il permet au Comité militaire de disposer rapidement et efficacement de
toute l’information d’ordre militaire. L’IMS est donc une
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structure proactive qui anticipe et propose des modes d’actions afin d’assurer au Comité militaire un rôle moteur au
sein de l’Alliance lorsque des aspects militaires (liés aux
opérations, à la politique, ou à la transformation) sont en
jeux.
Ma nomination à ce poste est une première pour un officier
général français. Jusqu'à l’été dernier, le général Lebel occupait la fonction de Directeur de la Coopération et de la
Sécurite régionale. J’entretiens donc la présence française
au sein de l’IMS, dans une division majeure, au cœur de la
gestion des opérations de l’Alliance. C’est un signe fort
(parmi d’autres) de la place que nos partenaires ont accepté de donner à la France dans le cadre de son retour.
Ainsi, tout en demeurant fidèle à la logique de l’Alliance, il
est certain que ma position bénéficiera à la France en
terme d’influence et de lisibilité. Notamment, l’EMA est désormais en prise directe avec tous les échelons de l’Alliance
(Bruxelles, Mons, Brunssum par exemple) puisque des
poste à responsabilite ont été attribués à d’autres officiers
généraux et supérieurs français dans ces structures.
Le réseau français intégré se met donc en place et devrait
permettre à la France de contribuer pleinement, de l’intérieur, à la mise en œuvre de la politique de défense de
l’OTAN. Mon poste en est une illustration parmi d’autres
© NATO
© NATO
L’État-major militaire international est le lien essentiel entre les organes politiques décisionnels de
l’Alliance et les commandants stratégiques de
l’OTAN (le Commandant suprême des Forces alliées en Europe - SACEUR, et le Commandant suprême allié Transformation- SACT) et leurs
états-majors, puisqu’il est régulièrement en contact
avec le Secrétariat international civil de l’OTAN,
qui occupe les mêmes locaux à Bruxelles.
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LES TALIBANS N’ONT PAS RÉUSSI
A EMPÊCHER LA TENUE
DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES EN AFGHANISTAN
Multipliant les attentats, et les assassinats pour empêcher les élections législatives afghanes de se tenir, les Talibans n’ont pas réussi
à empêcher les élections de se tenir.
Certains font la fine bouche en constatant un taux élevé d’abstentions.
A notre avis, il faut au contraire féliciter les Afghanes et les Afghans qui se sont rendus aux urnes, malgré les menaces de mort
qui leur étaient adressées. Il n’est pas certain que les donneurs de
leçon auraient montré un tel courage.
M. Anders Fogh Rasmussen, Secrétaire général de l’OTAN, a félicité le peuple afghan «pour la tenue de cette élection législative,
en dépit de la violence perpétrée par ceux qui essaient de priver le
peuple de son droit démocratique le plus élémentaire [...] Les électeurs et les candidats parlementaires afghans ont encore une fois
montré leur volonté de résister à l’intimidation, en choisissant euxmêmes leurs dirigeants et la voie sur laquelle ils veulent engager
leur pays. »
Le secrétaire général de l’OTAN a conclu sa déclaration en indiquant: «L’Alliance maintiendra son engagement envers l’Afghanistan à mesure que la population et les autorités afghanes bâtiront un
avenir plus sûr pour elles-mêmes et dans l’intérêt de la communauté internationale».
Le Secrétaire général de l’OTAN qui doit se rendre à New York,
avait prononcé un discours de politique générale à l’Institut Aspen
de Rome le 17 septembre, dans lequel il affirmait sa volonté de
franchir de nouvelles étapes dans l’amélioration des relations OTAN
-Russie
© NATO
Jean-François Bureau a quitté l’Otan
A la fin du mois d’ août, Jean-François Bureau qui était Secrétaire général adjoint de l’OTAN,
chargé de la Diplomatie publique , arrivé à la fin de son contrat, a quitté l’OTAN . Nous le regrettons car il avait exercé ses fonctions avec beaucoup de talent.
Nous ne savons pas s’il sera remplacé – et si oui, si cela sera par un autre français. Nous ne
savons pas non plus si la Division Diplomatie publique sera maintenue.
En attendant l’ interim est exercé par Madame Babst, dont nous connaissons l’autorité et l’efficacité.
Quant à M. Bureau, il regagne la France où il exercera ses nouvelles fonctions aux quelles il
vient d’être nommé: Contrôleur général des Armées, ce dont nous le félicitons très amicalement.
Rappelons qu’avant de venir à l’OTAN il avait été longtemps patron de la DICoD (délégation
à l’information et à la communication de la Défense) au ministère de la Défense et porte-parole de ce ministère
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La place de la France
dans l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
© NATO
Conférence du ministre des
Affaires étrangères au Quartier
général de l’Otan (décembre
2009)
Membre fondateur de l’Alliance atlantique, la France est l’un des contributeurs essentiels de l’OTAN:
- depuis la fin de la guerre froide, la France est de manière constante l’un
des premiers contributeurs en troupes dans les opérations de l’OTAN, avec
un haut niveau de qualité et disponibilité de nos forces :
Kosovo : 1600 hommes, 3ème contributeur, commandement de la KFOR
de septembre 2007 à septembre 2008 ;
Afghanistan (FIAS) : près de 3000 hommes, 4ème contributeur.
- en termes budgétaires, la France est l’un des bailleurs de fonds les plus
importants de l’OTAN. Pour le budget des opérations, l’envoi de troupes
étant à la charge des nations, la France supporte une part majeure de l’effort allié ; notre pays est aussi le 5ème contributeur aux budgets ordinaires
(budget civil - 13,75 % - 26 ME ; budget militaire - 12,87 % -105 ME ; nouveau siège : 93 ME).
- au plan politique, la France a été, dans les années 1990, l’un des promoteurs du pilier européen au sein de l’Alliance, dont il reste notamment
aujourd’hui les accords dits de Berlin plus ; la France a aussi été à l’origine
de la création de la relation OTAN-Russie.
- la France prend une part active à tous les aspects du processus de modernisation militaire de l’OTAN lancé lors du Sommet de Prague (Force de
réaction rapide [NRF] et rationalisation des structures de commandement).
Le Président de la République a lancé, dès le début de son mandat, un
double mouvement de relance de l’Europe de la défense et de rénovation
des relations de la France avec l’OTAN. Ces deux volets sont liés dès l’origine.
L’objectif est de renforcer l’Europe de la défense et renforcer l’OTAN. Avec
une Europe plus forte, l’Alliance, où les Européens prendront toutes leurs
responsabilités, sera elle aussi plus forte et plus crédible.
La présidence française de l’UE a permis de donner une impulsion majeure à la politique européenne de sécurité et de défense, en démontrant
la capacité opérationnelle de l’UE (Géorgie, lutte contre la piraterie) et en
lançant une dynamique de renforcement des capacités européennes.
Sur cette base, la mise en œuvre de la double démarche définie par le
Président de la République se poursuit.
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