Doubler la marge brute par vache en 3 ans, c`est possible !

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Doubler la marge brute par vache en 3 ans, c`est possible !
Doubler la marge brute par vache en 3 ans, c'est possible !
Emmanuel Larroudé d'Heugas a amélioré les résultats de son élevage. Témoignage.
L'exploitation
55 mères race Blonde d'Aquitaine – 2 taureaux inscrits UPRA
SAU : 72 ha dont 42 ha de prairies et 23 ha maïs
90 porcs plein air /an
En chiffres
IVV : 400 jours
taux de mortalité : 8 %
âge au 1er vêlage : 32 mois
poids carcasse : 500 kg
En s'installant en 2004 à Heugas, Emmanuel LARROUDE a acheté 20 vaches Blonde
d'Aquitaine. En 2008, il s'associe avec son père qui élève 30 mères avec engraissement des
femelles. En 2009, il saisit l'opportunité de construire gratuitement deux bâtiments
photovoltaïques (80 et 50 places) avec uniquement les aménagements intérieurs à sa charge.
A l'automne 2014, Emmanuel prend une nouvelle orientation pour son élevage en décidant
d'engraisser des taurillons avec achat extérieur.
Pourquoi un tel choix ?
EL : Pour augmenter mon revenu. J'aurais pu choisir d'engraisser les vaches mais je ne voulais
pas avoir de vêlages supplémentaires à gérer. De plus, l'engraissement de taurillons nécessite
un investissement initial moins élevé, car on fonctionne avec des ouvertures de crédit, et une
caisse de péréquation assure une garantie des prix.
Je connaissais déjà l'élevage de taurillons, car j'ai été salarié chez un éleveur.
En novembre dernier, j'ai acheté 30 broutards de 6 mois, provenant de 10 élevages différents.
Je vais les engraisser jusqu'à l'âge de 7 à 9 mois. Je dois être très vigilant le premier mois
pour éviter les problèmes sanitaires, même si j'ai mis dans un autre bâtiment ces animaux
venant de l'extérieur par rapport au troupeau souche.
Je souhaite pour le moment garder le réseau de vente de mes broutards. Si ça marche, et que
le contexte est favorable, j'engraisserai plus tard tous les mâles de mon élevage.
Vos résultats techniques ont particulièrement progressé en 3 ans, comment
l'expliquez-vous ?
EL : Il y a l'effet bâtiment. Tous les animaux sont maintenant regroupés dans un même
bâtiment très fonctionnel. Je peux donc mieux suivre le troupeau.
Depuis 2 à 3 ans, je réalise des constats gestation. L'inséminateur fouille les femelles et celles
qui ne sont pas pleines sont mises à l'engraissement presque systématiquement. J'ai ainsi
gagné 70 jours d'IVV en 3 ans et environ 10 veaux. C'est un bénéfice énorme comparé au coût
du constat gestation de 100 à 150 € par an, pour le troupeau.
J'alimente aussi mieux mes animaux. J'ai fait évolué mon système alimentaire pour tendre
vers l'autonomie protéique avec des spathes de maïs mélangées à du ray grass, du trèfle
incarnat ensilé et de l'ensilage de prairies temporaires. En faisant des analyses des fourrages,
j'adapte chaque année systématiquement la ration à l'ouverture du silo, avec l'appui du
conseiller Bovins Croissance.
J'ai pu ainsi gagné 15 mois en 3 ans sur l'âge au 1er vêlage. C'est un tout, en améliorant
l'alimentation du troupeau, le suivi de le reproduction, les conditions de vie des animaux, le
choix des taureaux et la surveillance, j'obtiens de meilleurs résultats même si j'ai encore des
marges de progrès.
Quels sont ces marges de progrès ?
EL : Il faut que je tienne davantage compte de la conformation dans le choix des taureaux
pour pouvoir augmenter le poids carcasse. Pour les génisses, je procède par insémination
artificielle pour faciliter le 1er vêlage. Je vais mettre en place un planning d'accouplement pour
le 2ème vêlage afin de les réfléchir et augmenter ainsi la valeur génétique des animaux. Mon
objectif est d'avoir 60 mères et de finir tous les animaux : les broutards en taurillons et les
génisses engraissées en label rouge Boeuf de Chalosse.
J'ai aussi la volonté de consacrer plus de temps à mon troupeau car la rentabilité passe par là.
Depuis 2011, j'ai doublé la marge par vache c'est très motivant. Je pense pouvoir encore faire
mieux. On peut gagner de l'argent sans trop investir.

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