Les relations économiques bilatérales entre la France et la Libye

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Les relations économiques bilatérales entre la France et la Libye
Les relations économiques bilatérales entre la France et la Libye
Les échanges commerciaux bilatéraux entre la France et la Libye ont été divisés par quatre depuis la
Révolution, à 1,5 Md€, affectés par la situation sécuritaire, politique et économique. Si nos importations en
provenance de Libye sont en forte baisse, en lien avec la chute de la production et des prix du pétrole ; nos
exportations ont connu un rebond en 2015, soutenu par la vente de matériel de transport. Le stock d’IDE
français en Libye a augmenté sensiblement depuis 2012 (+10%), avec des flux très variables selon les années
sur la période. Le contexte d’extrême tension a également mis un frein à notre coopération économique, avec
cependant de nombreuses opportunités à saisir lorsque la situation sera normalisée.
I.
Le commerce bilatéral confronté à la dégradation de la conjoncture libyenne
a. Rebond des exportations françaises en 2015, permettant à la France de conserver ses
parts de marchés
Bien qu’en diminution depuis la révolution, les exportations françaises vers la Libye affichent une certaine
résilience. En 2015, les exportations ont ainsi atteint 690 M€, soit trois fois plus qu’en 2013 mais encore loin
du milliard d’euros affiché en 2010. Cependant, hors matériel de transport, les exportations se limitent à 190
M€, en recul de 27% par rapport à 2014. Cette baisse des exportations n’est pas propre à la France, mais
entre 2010 et 2015, les importations libyennes en provenance de France ont diminué dans des proportions
supérieures aux importations totales – -31% contre -26%. Au premier semestre 2016, les exportations vers
la Libye ont atteint 93 M€ (-80% par rapport au premier semestre 2015). Le niveau des exportations est
finalement assez élevé au regard de la situation politique, sécuritaire et économique – avec en particulier,
une absence de budget d’investissements dans les infrastructures et les équipements et des difficultés
croissantes pour obtenir des lettres de crédit dans un contexte de raréfaction des devises (à noter que ce
dernier problème s’est accru en 2016).
En 2015, la France était le 5ème fournisseur de la Libye (le 2ème partenaire européen), avec une part de
marché de 6% (contre 6,5% en 2010 – huitième partenaire – et 4,4% en 2013). La Chine arrive en tête avec
environ 15% du marché, devant l’Italie, la Turquie et la Tunisie. En 2015, la France a principalement exporté
du matériel de transport (75% du total des exports) ; des équipements mécaniques, du matériel électrique et
électronique (5,5%) ; des produits agricoles et agroalimentaires et des produits pharmaceutiques
(respectivement 4,5 et 4%).
b. Effondrement des importations françaises en provenance de la Libye du fait de la
crise pétrolière
Depuis 2010, les importations françaises en provenance de Libye ont fortement diminué. Elles sont passées
de 4,8 Mds€ en 2010 au niveau historiquement bas de 850 M€ en 2015, soit une baisse de 80%. Au premier
semestre 2016, cette baisse s’est poursuivie avec des importations de 122 M€ (-78% par rapport au premier
semestre 2015). Nos importations étant composées à plus de 95% de pétrole brut, cette forte chute des
importations s’explique à la fois par la baisse de la production et des prix du pétrole. En 2015, la Libye était
notre onzième fournisseur d’hydrocarbures (815 M€) alors qu’elle était le 3ème en 2010 (avec 4,7 Mds €).
II. Les investissements et la coopération française restent aujourd’hui assez limités
Le stock d’IDE français en Libye a augmenté sensiblement entre 2012 et 2015, passant de 790 M€ à 870
M€ (+10%). En 2012, on dénombrait environ 42 entreprises françaises implantées en Libye dans des
secteurs divers, avec des investissements conséquents principalement dans le secteur des hydrocarbures.
Sur la période, les flux d’investissements nets ont été très fluctuants passant de +310 M€ en 2012 à +80 M€
et 2015, avec des sorties massives en 2013 : -120 M€.
Depuis la Révolution, à l’instar des programmes d’autres pays, la coopération française est restée limitée.
Plusieurs projets ont été interrompus : projet destiné à renforcer la formation des fonctionnaires de
l'administration centrale, les conseils locaux et le parlement (en coopération avec ACTED, l’Ecole Nationale
d’Administration, l’Assemblée Nationale, le Sénat et le Centre National de la Fonction Publique Territoriale –
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pour un montant de 0,8 MUSD) ; programme piloté par Expertise France pour le soutien à la société civile et
à la jeunesse (1,4 MUSD). D’autres programmes n’ont pu voir le jour : projet de soutien de la Banque de la
France à la Banque Centrale de Libye pour l’amélioration de sa gouvernance ; ou le projet de soutien du
Ministère des Finances français pour la création d'un Institut des Finances destiné à former des experts
dans le domaine des finances publiques en Libye ; etc. Expertise France a toutefois relancé un projet
suspendu depuis 2014 et financé par des fonds de l’UE (8,3 MUSD dont 327k€ de contribution française)
dont l’objet est la promotion de l’entreprenariat privé. L’objectif de ce projet est de former le personnel de la
Libyan Entreprise, incubateur de PME/PMI libyennes, afin de favoriser le développement du secteur privé
libyen et de rééquilibrer le modèle de croissance dominé par le secteur pétrolier et le secteur public. Par
ailleurs, les pistes d’assistance technique sont multiples, face à l’ampleur des réformes à engager dans le
pays – dans le domaine économique (diversification de l’économie, développement du secteur privé,
modernisation du secteur financier), de la gouvernance (refonte de l’administration, rationalisation de la
gestion des finances publiques) et du développement humain (santé, éducation).
Source : Douanes françaises (2016)
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