la colline a des yeux

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la colline a des yeux
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LA COLLINE A DES YEUX
THE HILLS HAVE EYES
Titre original : HILLS HAVE EYES, THE
Autre titre : COLLINE A DES YEUX, LA
Année : 2006
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Kathleen Quinlan, Michael Bailey Smith, Ted Levine, Billy Drago, Dan Byrd, Emilie de Ravin,
Aaron Stanford, Vinessa Shaw, Maisie Camilleri Preziosi, Robert Joy, Laura Ortiz, Ezra Buzzington,
Desmond Askew & Tom Bower
Réalisateur : Alexandre Aja
Scénario : Alexandre Aja & Grégory Levasseur
Musique : tomandandy
facile de comparer le travail trentenaire de Wes Craven avec
celui actuel d'Alexandre Aja.
Dans le courant des années 70, Wes Craven va réaliser deux
films aussi violents que réfléchis : LA DERNIERE MAISON
SUR LA GAUCHE et LA COLLINE A DES YEUX. Deux
métrages qui s'imposent comme de véritable réflexion sur la
violence et sur laquelle le cinéaste se gardera bien d'apporter
un jugement de valeurs en montrant sans fard la brutalité de ses
personnages. Une trentaine d'années plus tard, et un très
oubliable LA COLLINE A DES YEUX 2 toujours réalisé par
Wes Craven, la virulence des films originaux, tout du moins
dans leur représentation graphique, s'est quelque peu
amoindrie. Certains ont donc pensé qu'il était temps de revoir
la copie de LA COLLINE A DES YEUX.
La tâche en incombe à Alexandre Aja et Gregory Levasseur.
En guise de carte de visite, les deux jeunes cinéastes français
ont déjà à leur actif, FURIA et HAUTE TENSION. De plus,
Alexandre Aja ne cache pas son admiration pour le cinéma
d'horreur mais clame tout de même que le film original de Wes
Craven a bien vieilli et qu'il va nous proposer mieux...
Humilité, quand tu nous tiens ! La nouvelle version du film
abandonne l'aspect sale et brut de du 16mm pour une mise en
image soignée en format large. Dès le départ, les moyens mis
en oeuvre n'ont rien à voir et les majestueux paysages
désertiques y gagnent grandement. Pourtant, s'il y a bien de
nouveaux agencements fait dans le scénario, la trame reste
curieusement identique à celle du film original. Tellement que
par instant, si l'on connait déjà le Wes Craven, une impression
de déjà vu se fait quelque peu sentir dans la première partie. Et
c'est justement en raison de telle similitude qu'il en devient
D'une manière générale, le rendu de cette nouvelle version
s'avère bien plus nerveux et maîtrisé dans sa mise en forme.
Pourtant, tout n'est pas parfait ni même supérieur à ce qu'avait
tourné Wes Craven. Pour s'en convaincre, il suffit de prendre
la scène où Bobby part à la recherche de l'un des deux chiens.
Alexandre Aja adopte un mode à la limite du tourisme et filme
sa séquence en essayant de créer une tension seulement par
l'entremise d'une fugace apparition dans le champ puis filme
Bobby face à une horrible découverte. Résultat, la scène
s'avère plate comme le chemin ras du sol pris par l'acteur Dan
Byrd et, d'ailleurs, on se demande pourquoi il en vient à
tomber en contrebas juste après. La même scène, chez Wes
Craven, s'avère dynamiser de manière complètement différente
(pour ne pas dire tout court) en plaçant le personnage en
poursuite du chien et dans l'ascension d'un flanc de montagne
escarpée. Le personnage progresse donc rapidement et vers le
haut alors que l'on peut entendre le chien aboyer envers une
présence invisible avant de pousser un hurlement évocateur.
Déjà pris dans sa course, le personnage, ainsi que le spectateur,
se voit donc conditionné à appréhender le pire. De fait de sa
montée, on ne sera pas plus surpris que le personnage tombe à
la renverse, quelques mètres plus bas, juste après. Autant dire
que le film de Craven a, encore aujourd'hui, de beaux restes !
Mais soyons honnête, si la scène précité fait pâle figure face
au film de Wes Craven, la version d'Alexandre Aja, carrée et
brutale malgré le soin apporté aux images, s'avère bien plus
enragé que son prédécesseur (n'oublions pas qu'un fossé de
trente ans sépare les deux). Dans la deuxième partie du film,
Alexandre Aja et Gregory Levasseur font preuve de beaucoup
plus d'originalité en s'écartant réellement de l'original avec ce
qui s'avère être la bonne idée de ce remake. Ainsi, le film va
donner une véritable légitimité à la présence des agressifs
habitants de ces lieux désolés. On regrettera toutefois que les
bonnes intentions de départ, vouloir parler des retombés
nucléaires des tests réalisés dans le désert américain, se
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traduisent seulement par la vision de créatures auxquelles
aucune circonstance atténuante ne peut être donnée et dont la
seule issue est la mort. Le métrage va tout de même oser aller
plus loin dans le gore en martyrisant bien plus celui qui
deviendra le héros de cette histoire. Débordant d'énergie et
d'intensité, cette partie permet encore une fois à Alexandre Aja
et Gregory Levasseur de marquer des points dans le domaine
de l'horreur qui prend aux tripes ! Très efficace, le film l'est
assurément d'un point de vue technique mais on pourra se
poser des questions quant aux maladresses du dénouement qui
sabordent un peu le navire.
Alors que Wes Craven renvoyait au spectateur le visage de
la violence sauvage caractérisée pourtant par le personnage le
moins enclin à cela au départ, les compères Aja et Levasseur
optent pour un point de vue embarrassant. En effet, ils
choisissent de glorifier leur héros jusqu'à l'imposer comme
une icône salvatrice face à des bourreaux abjects qui méritent
leur sort. De personnage lâche, des propres mots d'Alexandre
Aja, le bonhomme devient donc une figure héroïque car il va
agir (en défonçant le crâne de ses ennemis). Démonstration
néanderthalienne qui pourrait encore passer si cela ne venait
pas, justement, trahir le film original.
Pire, l'image finale renvoie à la
réunion familiale dans la prière auquel
les seuls survivants étaient plutôt
réfractaires au début de l'aventure.
Après HAUTE TENSION et son
rebondissement final ridicule, la paire
Aja / Levasseur semble donc vouloir
se spécialiser dans les films
extrêmement bien torchés mais
pourvus de fins douteuses et
maladroites !
Contrairement au montage distribué
dans les salles de cinéma, LA
COLLINE A DES YEUX nous arrive
en DVD dans une version non
censurée. A vrai dire, le film ne gagne
pas spécialement en efficacité mais en
rajoute sur l'aspect sanguinolent en
insistant un peu plus sur les blessures
ou les coups portés. Et pour bien voir
tout ça, le DVD affiche une image, au
format cinéma respecté et avec un
transfert 16/9ème, de très grande
qualité et impossible à prendre en
défaut. La sonorisation va de paire en proposant au choix la
version originale ou le doublage français avec des pistes Dolby
Digital 5.1 percutantes.
Les suppléments commencent par deux commentaires audio
qui vont donc vous donner l'occasion de revoir le film avec
l'éclairage de ceux qui «ont travaillé» dessus. Le premier
commentaire donne la parole à Alexandre Aja, Gregory
Levasseur et la productrice Marianne Maddalena. Alexandre
Aja monopolise une grande partie du temps de parole et ce
commentaire rempli largement son office même si les trois
intervenants n'arrivent pas à lui donner un ton véritablement
sympathique. Bien évidemment, Alexandre Aja nous ressort la
théorie du personnage lâche qui devient un héros nous
prouvant qu'il n'a pas dû bien comprendre le film original ni
même LES CHIENS DE PAILLE auquel il rend hommage tout
en comparant son héros à Dustin Hoffman.
second commentaire audio leur donne donc la parole et,
d'entrée de jeu, les deux hommes choisissent de ne pas se
prendre au sérieux. D'ailleurs, Wes Craven le dit assez vite, il
n'était pas là puisque bloqué sur la post-production de RED
EYE et il va donc assez souvent demander à Peter Locke de lui
parler de ceci ou cela. Situation étrange surtout lorsque Peter
Locke dit à certains endroits que ce jour là, il n'était pas là non
plus ! Et pourtant, leur commentaire audio, même s'il contient
quelques petites plages silencieuses, ne manque pas d'intérêt.
Déjà car ils vont parler du film original mais aussi apporter de
nouvelles informations absentes du premier commentaire
audio. Sur la longueur, cela s'avère moins fourni en révélation
sur LA COLLINE A DES YEUX version Aja mais aussi moins
ennuyeux à suivre.
Après environ trois heures de parlotte sur les commentaires
audio, il est temps de passer à quelque chose d'inédit pour les
yeux. Cela se fait par l'entremise d'un long documentaire
d'une cinquantaine de minutes. On y retrouve les mêmes
intervenants mais aussi des images de tournage ainsi que de
nouvelles informations, anecdotes et autres éclaircissements
sur la création du film. Il y a bien sûr des redondances une fois
que l'on a regardé le premier
commentaire
audio
mais
ce
documentaire, de par sa forme plus
dynamique, s'avère plus attractif. En
complèment, il est encore possible de
regarder un clip vidéo d'un morceau
musical utilisé sur le générique de fin.
La
bande-annonce
du
film
d'Alexandre Aja est absente et, plus
étrange, les «Productions Diaries»
disponibles sur le DVD américain se
sont fait la malle. A la place, vous
aurez le droit à des bandes annonces
disséminés un peu partout. Celle de
EN TERRITOIRE ENNEMI II trône
fièrement parmi les suppléments alors
que c'est total hors sujet. On pourra
encore voir celle de THE SENTINEL
et STAY mais seulement à l'insertion
du DVD. Nous sommes plutôt content
de voir des bandes annonces mais,
d'un autre côté, ce n'est pas
franchement sympathique de nous en
imposer la vision à chaque fois que
l'on enfourne le DVD. Mais ce n'est
pas
tout
puisque
la
partie
«Exclusivités Coulisses» annonce dès le départ nous proposer
des aperçus exclusifs sur les projets Fox à venir alors que l'on
nous balances une bande annonce de LA MALEDICTION,
déjà disponible en DVD, avant de passer à celle de THE
RINGER, une comédie avec Johnny Knoxville.
Antoine Rigaud
Wes Craven et Peter Locke étaient les géniteurs du premier
film et ils sont aussi producteur de cette nouvelle version. Un
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