Téléchargez l`nterview du professeur Abu

Transcription

Téléchargez l`nterview du professeur Abu
1
Interview d’un musulman productif :
Dr Abu Ameenah Bilal Philips
Al hamdoulillah, ProductiveMuslim.com a eu le plaisir de discuter avec Dr Bilal Philips pour
avoir un aperçu de sa vie productive. Nous vous offrons ici une retranscription en français de
ses propos pour que vous puissiez en bénéficier aussi inchaAllah.
Présentation :
Dr Abu Ameenah Bilal Philips est un savant musulman canadien d’origine jamaïcaine. Il s’est
converti à l’Islam au début des années soixante-dix après être passé du christianisme au
communisme. Peu après sa reconversion à l’Islam, en quête de savoir islamique, il entreprend
un voyage spirituel et éducatif à l’autre bout du monde.
Dr Bilal Philips a écrit, traduit et commenté plus de 50 livres sur divers sujets liés à l’Islam. Il
a également édité et publié les 56 numéros de la série « Eemaan » pour enfants. Il a présenté
des programmes islamiques pendant de nombreuses années sur Riyadh Channel 2TV, pendant
10 ans sur Sharjah TV, mais aussi Peace TV, Huda TV, Islam Channel au Royaume-Uni et le
Deen Show à Chicago aux États-Unis.
En 2002, Dr Philips a fondé et dirigé la faculté d’études islamiques de la « Preston
University » d’Ajman aux Émirats Arabes Unis. En 2007, il a fondé et dirigé « l’Islamic
Studies Academy » de Doha, au Qatar. La même année, il lançait également « l’Islamic Online
University » (www.islamiconlineuniversity.com) qui dispense gratuitement des cours
islamiques à plus de 30 000 étudiants venant de plus de 177 pays différents. Cette initiative
lui a valu de figurer dans l’ouvrage « les 500 musulmans les plus influents », une publication
jordanienne (rissc.jo/muslim500v-1L.pdf). En 2008, Dr Bilal a fondé et dirigé la faculté
anglophone d’études islamiques à la « Knowledge International University » (www.kiu.org)
dont le doyen est le Cheikh Dr ‘Abdur-Rahman ibn ‘Abdil-Azeez Al-Sudais et dont le
président du conseil d’administration est le Cheikh ‘Abdul-Azeez ibn ‘Abdullah Al-Shaikh, le
Moufti d’Arabie Saoudite. En 2009, Dr Bilal a fondé et dirigé le « College of Daawa and
Islamic Culture » (faculté d’enseignement de la da’wa et de la culture musulmane - section
anglophone) de « l’Omdurman Islamic University » au Soudan. Il a également fondé et dirigé
le « Preston International College » (www.prestonMadras.ac.in) à Madras en Inde. En mars
2010, Dr Abu AmeenahBilal Philips a lancé, pour la première fois de l’histoire, un BA
(niveau Licence), accrédité et gratuit, en Études islamiques, dispensé en ligne par l’ « Islamic
Online University » (bais.islamiconlineuniversity.com).
Pour en savoir plus sur l’Islamic Online University.
1
Interview :
Bienvenue pour cette nouvelle interview d’un musulman productif. Aujourd’hui, nous
avons l’honneur de recevoir le Docteur Abu Ameenah Bilal Philips. Dr. Abu Ameenah
est né en Jamaïque et a grandi au Canada, où il s’est converti à l’Islam en 1972. En
1979, il obtient un diplôme d’arabe, un B.A. (licence) en études islamiques à l’Université
Islamique de Médine. Il a vécu en Arabie Saoudite pendant quelques années, où il a suivi
des cours dans différentes universités locales, et a aussi enseigné dans de nombreuses
écoles sur place. Par la suite, Dr Bilal a fondé et dirigé l’ « Islamic Information Center »
aux Émirats Arabes Unis, plus précisément à Dubaï. Aujourd’hui, le Centre est connu
sous le nom de « Discover Islam » (Découvrir l’Islam). Il fut aussi à l’origine de
nombreux projets éducatifs. L’un de ses derniers projets est l’ouverture d’une
Université
Islamique
en
ligne,
accessible
à
l’adresse
suivante :
www.islamiconlineuniversity.com.
L’université en ligne dispense gratuitement des cours à plus de 30 000 étudiants venant
de plus de 177 pays différents machaAllah.
Dr Bilal, salam ‘alaykoum.
Wa’alaykoum salam wa rahmatoullah wa barakatouhou.
Jazak Allah Kheir d’avoir accepté cette interview. J’aimerais commencer par
mentionner la citation qui figure sur votre site internet : « Il n’y a pas de place pour les
vacances lorsque l’on a conscience du peu de temps dont nous disposons, et de l’immensité
du travail qu’il faut accomplir pour l’Islam. » Pouvez-vous développer inchaAllah ?
Eh bien, une personne qui est activement occupée à appliquer l’Islam dans sa vie et à
transmettre le message autour d’elle sait que nous manquons de temps. Elle sait que le travail
à accomplir est grand mais que nous n’avons pas suffisamment de temps. Les besoins sont
énormes. Nos journées ne sont que de 24 heures. Bien sûr, ce serait bien si nous avions 48 h.
Mais le fait est que nous n’avons que 24 h et beaucoup travail à faire. De plus, nous avons
également des besoins à combler : notre corps, notre famille, nos activités professionnelles
nous demandent du temps, sans compter tous les autres impératifs. Ce qui nous laisse que peu
de temps pour nos activités de da’wa, pour diffuser le message de l’Islam ou pour rechercher
la science, qui est une obligation pour chacun d’entre nous. Donc quiconque est vraiment
conscient que sa mission dans la vie est de transmettre et vivre le message de l’Islam
quotidiennement, sait qu’en réalité, nous ne disposons pas d’assez de temps pour accomplir ce
que nous somme sensés accomplir.
Donc quel est pour vous le meilleur moyen d’y arriver ?
Eh bien, je dirais en se fixant des priorités. C’est la seule manière de s’en sortir. Nous devons
d’abord nous occuper de ce qui est primordial. Priorité au plus urgent, comme on dit. On
commence donc par ce qui est urgent, puis ce qui est important et on finit par les tâches les
moins importantes. Nous devons simplement éviter de donner priorité aux tâches les moins
2
importantes. Et c’est là toute la difficulté. Nous nous laissons facilement distraire. Nous
sommes indisciplinés et préoccupés par d’autre choses, car bien sûr, nous sommes entourés de
distractions ; et puis on nous sollicite de tout part…vous voyez ? Les exigences de la vie !
Tous ces éléments peuvent nous faire perdre de vue ce qui est prioritaire, et on se retrouve
coincé dans des activités de la vie qui ne sont pas vraiment importantes. Donc le plus dur,
c’est de rester concentré et de donner priorité au plus important.
Alors, comment faire pour rester concentré ? Comment faire pour ne pas se laisser
distraire et se retrouver sur la touche ?
Eh bien, ce n’est pas une tâche facile. Vous voyez, c’est une lutte permanente ! Il faut
planifier, faire des listes… des listes de choses à faire que vous pourrez relire et vérifier ce qui
a été fait. Il faut des systèmes qui vous permettent de vous évaluer. Entourez-vous de
personnes qui sont elles-mêmes investies et actives, évitez de vous entourez de personnes qui
ne sont pas dans cet état d’esprit, qui ont juste envie de s’amuser ! Vous voyez le genre de
personnes dont je parle ? Le genre : « J’ai fini de bosser, à moi la plage ! », ou bien «
Rendez-vous sur le terrain pour quelques passes ! » Peu importe…. Ce que je veux dire, c’est
que bien sûr nous avons besoin de nous divertir de temps en temps, mais pour certaines
personnes, c’est une habitude, un mode de vie. Donc il est préférable de ne pas fréquenter
régulièrement ce genre de personnes, mais plutôt de vous entourer de gens productifs, qui
œuvrent pour elles-mêmes et sont bénéfiques à la société dans laquelle ils vivent.
InchaAllah Dr Bilal. Vous avez mis en place de nombreux projets éducatifs dans lesquels
vous prenez également une part active. Comment arrivez-vous à tout gérer ?
Eh bien, je dirais que c’est grâce au Tawfiq d’Allah (assistance accordée par Dieu). Par
exemple, les gens me demandent souvent comment j’ai fait pour écrire plus de 50 livres sur
l’Islam, vous savez les séries « Eeman », les séries « Islamic English », 56 livres au total !
Comment j’ai pu les produire, les éditer, les publier, les commercialiser ! Tout cela en
enseignant et en mettant en place d’autres programmes ? Ah, eh bien (rires) vous savez, tout
ce que je peux répondre c’est qu’Allah m’a accordé le Tawfiq ! C’est Lui qui réalisent les
choses… quand cela semble impossible à réaliser. Quand on étudie la vie de certains grands
savants du passé, ce qu’ils ont réussi à accomplir depuis leur plus jeune âge, eh bien on se
rend compte qu’à côté d’eux… ce que je fais, même si cela semble énorme pour beaucoup de
personnes, comparé à eux, ce que je fais, ce n’est rien, vraiment…
SoubhanAllah…
Ce que les grands savants du passé ont accompli est extraordinaire ! Prenez Ibn Taymiyya par
exemple ou d’autres savants - les écrits qu’ils ont réalisés ! - Al-Nawawi et tous les autres,
étant très jeunes. Ils ont accompli ces choses alors qu’ils étaient très jeunes, vous voyez. Donc
tout ce que je peux dire, c’est que lorsque nous formons l’intention d’essayer de faire pareil
alors Allah nous ouvre des portes et nous donne les moyens pour y parvenir.
3
SoubhanAllah. Notre devise chez MusulmanProductif, c’est « avoir de sincères
intentions et travailler dur ». Pensez-vous que cette formule est une voie vers le succès ?
Oui, sans aucun doute ! En fait si vous n’agissez pas pour la bonne cause, si vous ne
poursuivez pas le bon objectif, alors tous les efforts du monde ne suffiront pas à récolter le
bon fruit, ou produire le bon produit. De la même manière, si nous avons la bonne intention
mais que nous ne nous impliquons pas, nous ne fournissons pas d’efforts, ne faisons pas de
notre mieux, alors là aussi, l’intention ne produira rien. Donc nous devons avoir ces deux
éléments. En plus de cela, nous avons besoin des recommandations et directives du Prophète
(que la paix soit sur lui) pour orienter notre intention et nos efforts dans la bonne direction. Ce
troisième élément est crucial, sans quoi, il se peut que nous ayons de bonnes intentions, que
nous fournissions beaucoup d’efforts, mais au mauvais endroit, au mauvais moment et avec
les mauvaises personnes !
Jazak Allah Kheir. Dr Bilal, vous avez pas mal de projets en cours : qu’est-ce qui vous
pousse à passer d’un projet à un autre et pourquoi ne pas vous focaliser sur un projet en
particulier ?
Eh bien, je suppose que ma devise c’est : « Impliquez-vous autant que possible dans les
différentes opportunités qui se présentent. » Lorsque certaines portes s’ouvrent, alors il faut
investir plus d’énergie. Quand ces portes se referment, alors on transfère son énergie sur
d’autres terrains connus. Par exemple, l’année dernière était une année en quelque sorte
éprouvante pour moi car en 2009, je suis parti fonder une université en Inde, à Madras.
Imaginez-vous une université islamique moderne, qui propose une Licence en études
islamiques, mais aussi une Licence en administration économique et sociale, un Master en
Management, le tout enseigné selon les préceptes islamiques. Je me suis rendu sur place, j’ai
passé six mois à tout mettre en place, à recruter du personnel, acheter le bâtiment, tout neuf…
enfin bref, tout se met en place, les étudiants s’inscrivent, vous imaginez le scénario !
Puis après la rentrée, alors que j’enseigne, voilà que mon visa expire. Je me rends donc au
Qatar pour le renouveler, mais je me retrouve coincé. Ils refusent de renouveler mon visa. On
a tout essayé mais ça ne marchait pas. Je me suis rendu au Canada, j’y suis resté un mois, à
essayer de traiter avec l’ambassade indienne au Canada, sans résultat ! Ils ne m’ont fourni
aucun visa. Ils ne me l’ont pas refusé, mais ne m’ont pas donné gain de cause non plus. Donc,
oui, j’étais coincé.
Que faire ? Si j’avais focalisé toute mon énergie sur ce projet, si j’avais, comme on dit, « mis
tous mes œufs dans le même panier », alors j’aurais été en difficulté ! Qu’aurais-je pu faire ?
Mais au lieu de cela je n’ai eu aucun problème à passer à autre chose, à me focaliser sur
l’université islamique en ligne. À l’époque de cet incident, nous avions lancé en parallèle la
licence en Études islamiques ! Pour la première fois de l’histoire, imaginez-vous, une licence
d’Études islamiques est proposée en ligne, gratuitement ! Vous voyez, c’est un travail hors du
commun qui a débuté…
MachaAllah…
4
Et cela a été possible car je travaillais déjà dessus. C’est un projet qui a démarré en 2007,
lorsque nous avons commencé avec des cours du type de ceux dispensés à AlMaghrib
Institute ou Alkauthar Institute, des séminaires, des cours dispensés sur une courte période.
Tout cela pendant plus de 3 ans et demi au bout desquels nous avions plus de 30 000 étudiants
actifs. Et en fait, l’université islamique en ligne est un projet qui a un potentiel énorme, bien
plus grand que celui de l’université physique de Madras. Mais bon, l’université de Madras est
toujours en fonction et les professeurs sont toujours opérationnels. L’université entame sa
deuxième année d’ouverture. Donc voilà… al hamdoulillah. Ce n’est pas un gâchis. Mais en
ce qui concerne mon implication personnelle et directe j’ai tout simplement dû me retirer…
Mmm… Soubhanallah…
Sinon en ce qui concerne mes activités d’écrivain, je publie toujours… Chaque année, des
livres sont publiés, En fait j’ai 20 ou 30 projets différents portant sur des livres à venir, dans
différents pays. J’ai environ 9 livres à publier avec la « national islamic publishing house »
pour l’année prochaine. J’ai trainé un peu pour certains. J’aurais dû les remettre plus tôt mais
j’étais occupé sur d’autres terrains, je me suis focalisé sur d’autres choses.
Parfois on repousse ou on remet des projets au lendemain, comment faites-vous pour
vous y remettre ?
Quand vous avez à nouveau du temps libre, vous vous repenchez dessus et regardez ce que
vous pouvez faire. En fait, l’année prochaine, j’ai l’intention de consacrer davantage de temps
à un autre projet : la rédaction d’un livre que j’avais déjà commencé car maintenant, je
dispose de plus de temps. Le projet d’ouvrir une université me prenait tout mon temps. Écrire
demande d’être au calme et seul, mais je n’avais pas le temps pour ça : mes moments de
calme et de solitude étaient rares. Alors, je me dis que peut-être Allah veut que je retourne à
mes écrits, à la production de matériaux qui seront en fin de compte utilisés à l’Université
islamique. Donc je pense qu’en ce qui me concerne, ce sont les circonstances qui déterminent
où je dois investir mon énergie.
Dr Bilal, lorsque vous rencontrez des difficultés qui vous découragent ou vous
démotivent, comment reprenez-vous le dessus et continuez à être productif ?
Le plus important est de comprendre la réalité du Qadar (destin). J’ai écrit un livre, sur le
Qadar il y a quelques années. Lorsque vous en avez une bonne compréhension, que le concept
est clair pour vous et que vous en prenez compte au quotidien, alors tout va bien !
Vous savez, en avril, Dr Zakir Naik, Cheikh Hussein Yee et moi avons reçu une interdiction
d’entrée sur le territoire du Royaume-Uni pendant 3 ans. Cette interdiction a été émise alors
que je partais pour une grande conférence sur le Coran, le livre qui a bouleversé le monde.
Mais lorsque cette interdiction m’est tombée dessus, j’ai vu cela comme un signe me disant
que je devais rester ici et superviser le lancement du programme universitaire qui était bien
plus important. Bien que je me sois engagé pour prendre part à l’évènement au Royaume-Uni
et je me disais que je devais y aller, Allah m’a fait comprendre qu’il fallait que je sois là, que
5
le programme universitaire était plus important et qu’il fallait que j’y investisse mon énergie.
Donc voilà comment le destin influence notre quotidien, à nous de faire avec !
MachaAllah ! Dr Bilal, parlant de votre implication dans de nombreux projets : parfois,
certaines personnes vraiment productives ont du mal à gérer leur vie familiale, leur
développement personnel, la religion, les différents projets communautaires et de da’wa.
Comment trouvez-vous l’équilibre entre ces différents aspects ?
Difficilement…
Est-ce que vous avez une technique spécifique ? Est-ce que vous répartissez votre
temps ? Auriez-vous des conseils peut-être ?
Eh bien, il faut rester à l’écoute… Lorsque votre famille commence à rouspéter (rires), il faut
être réceptif, comprendre qu’ils ne rouspètent pas pour rien (rires). Vous ne pouvez pas
simplement leur tourner le dos en disant : « Écoutez ! Je suis trop occupé pour le moment, on
verra plus tard. » Il faut plutôt se dire : « OK ! Je crois que j’abuse là ! » (rires), puis leur
accorder plus de temps. Il faut… être ouvert, les gens doivent pouvoir communiquer, vous
dire lorsque vous abusez, quand vous êtes « accros au travail ». Je pense d’ailleurs que c’est
mon cas, j’ai toujours été « accros au travail ». Donc, il faut savoir écouter les conseils et les
besoins des autres, et y répondre. Je pense que… c’est ça la clé ! Si nous ne sommes pas à
l’écoute, alors on peut facilement nuire à sa famille et empiéter sur les droits que les autres
ont sur vous, tout en pensant faire le bien fi sabilillah.
Exact ! Qui sont vos modèles dans l’histoire et à notre époque ?
Des siècles passés, je dirais bien sûr Abou Bakar, les Khoulafas. Vous savez, la façon dont ils
vécurent et comment ils ont lutté ! Ibn Taymiyya sort du lot également. Chaque fois que je lis
sa biographie, c’est vraiment… une lumière dans les ténèbres ! Et puis il y a aussi Cheikh
Nassirudine Al Albani, Cheikh Ibn Baz…
Et à notre époque ?
Pour notre époque, j’ai mentionné Cheikh Nassirudine Al Albani, Cheikh Ibn Baz : ils étaient
des personnes investies. Même des personnes comme Maududi ! Vous savez, Maulana
Maududi et d’autres… en fait ce sont toutes des personnes investies dans des organisations
islamiques, etc. Même si… on n’est pas forcément d’accord avec tout ce qu’ils disent ou leur
compréhension des choses, malgré tout, nous devons être capables d’apprécier les sacrifices
qu’ils ont faits et les combats qu’ils ont menés pour l’Islam.
Qu’est ce qui vous fait avancer et vous empêche de baisser les bras ?
Eh bien, prendre conscience de l’immensité de nos péchés. Nous ne savons pas si nous avons
accompli suffisamment de bien pour contrebalancer la somme de nos péchés. Allah a dit
“Inna al-Hassanati youthhibna as-sayaat.” – “Certes, les bonnes actions chassent les
mauvaises.” (Sourate de Hûd, 11 : 114 ). Mais qui pourrait se permettre de dire : « Eh bien,
voilà, j’ai fait suffisamment de bonnes actions ! Mes mauvaises actions ont été effacées, c’est
6
bon, j’ai mon ticket d’entrée pour le Paradis ! » ? Sérieusement ! (Rires.) Imaginez tous les
péchés que nous avons accumulés dans le passé et tout ce que nous accumulons dans le
présent. Nous ne pourrons jamais en faire assez ! Nous ne pourrons jamais faire trop de
bonnes actions ! Nous devons nous assurer que lorsque nous quitterons ce monde, nous
aurons accompli, et laisserons derrière nous, un héritage de bienfaits, un exemple à suivre et
un savoir qui continueront à nous profiter même après notre départ de ce monde.
MachaAllah !
Quelques
conseils
pour
les
lecteurs
et
MusulmanProductif.com sur la meilleure manière d’être productif ?
lectrices
de
Eh bien, ce qui est importe c’est de choisir la bonne filière d’étude. Ne dirigez pas votre choix
vers l’emploi qui rapportera le plus d’argent ou qui procurera le meilleur statut ou un train de
vie confortable. Investissez-vous dans un domaine qui bénéficiera à la société, dans lequel
vous pouvez réellement faire une différence, apporter une valeur ajoutée et, quelque soit le
domaine dans lequel vous aurez investi votre énergie, au bout du compte, vous serez satisfait !
Ne vous contentez pas de faire comme tout le monde, de choisir une profession parce que
c’est populaire ! Beaucoup de métiers sont délaissés et les musulmans sont sous-représentés.
Par exemple, des écoles musulmanes manquent d’enseignants, il n’y a pas suffisamment de
professeurs hommes, donc on doit engager des enseignants non musulmans qui viennent
donner cours à des enfants musulmans. Il faut prendre le temps de réfléchir, de déterminer les
domaines dans lesquels nous devons investir notre énergie et nous concentrer afin que nous
gagnions la satisfaction d’Allah (Soubhanahou Wa Ta’ala). Donc vous devez choisir vos
études avec soin.
Et bien sûr, on pense que l’université est une expérience humaine. Mais ça c’est la logique des
personnes non-musulmanes ! Pour les musulmans l’université est simplement un outil et un
moyen qui nous permettent d’atteindre un objectif dans notre dîne, d’être productif dans la
communauté tel que le Prophète (que la paix soit sur lui) l’entend. Il a dit : « « kheiroun nass
anfa’ahum li n-nass » - « les meilleurs d’entre vous sont ceux qui sont les plus bénéfiques
pour les autres », en d’autres termes ceux qui sont tellement productifs qu’ils sont capables
d’investir les meilleures compétences pour bénéficier à la société.
Vous avez anticipé ma dernière question qui était : comment définiriez-vous un
musulman productif ?
Eh bien, comme le Prophète l’a dit, le musulman productif est celui qui est le plus bénéfique à
la société. En fait quiconque est motivé par les paroles du Prophète et les versets du Coran
emploie du mieux qu’il peut son temps, l’énergie, ainsi que les capacités qu’Allah lui a
données dans son intérêt et dans l’intérêt de la société.
7
Dr Bilal, jazak Allah Kheir pour vos conseils et cette remarquable interview. C’était très
enrichissant ! Qu’Allah (Soubhanahou wa Ta’ala) vous bénisse, vous récompense et vous
aide à utiliser au mieux votre temps et à rester productif pour la Oumma, inchaAllah.
Jazak Allah Kheir. Soubhanaka Allahoumma bi hamdik. Ash-hadou an la illaha illa
Ant, wa astaghfirou wa atoubou Ilayk. Salam Aalaykoum wa rahmatoullahi Ta’ala wa
barakatouhou.
Wa’ Alaykoum salam wa rahmatoullah wa barakatouhou.
8