Ouistreham Polémique. Avarie sur le ferry

Transcription

Ouistreham Polémique. Avarie sur le ferry
Ouistreham Polémique. Avarie sur le ferry Normandie,
l'entretien des navires en Pologne fait des vagues
L'incident technique faisant quatre blessés sur un navire de la Brittany
Ferries, lundi 11 avril 2016, ravive la polémique sur l’entretien des navires
à l'étranger.12/04/2016
…Un navire de la Brittany Ferries, le « Normandie », a subi une importante avarie technique, lundi
11 avril 2016 (D.R) …………………………………………………………………………………
« C’est un incident purement technique », assure la compagnie maritime Brittany Ferries, dont le siège
social est à Roscoff (Finistère). Vers 17h30, lundi 11 avril 2016, à environ 55 kilomètres au nord-est de
la pointe de Barfleur (Manche), le ferry Normandie signalait un incident sur son paquebot, nécessitant
l’intervention des secours, et notamment d’un hélicoptère de la Marine nationale, pour évacuer des
blessés, alors qu’il effectuait une liaison entre Ouistreham (Calvados) et Portsmouth en Angleterre. «
Une avarie technique sur un tableau électrique avec dégagement de fumée », détaille la société. Un
incident qui ravive la polémique sur la délocalisation de l’entretien des géants des mers en France.
Le Normandie était en Pologne il y a un an, pour les filtres à fumée…
À la CGT, Stéphane Leverger, salarié chez Brittany Ferries depuis 26 ans, membre du comité
d’entreprise, représentant du personnel des machines, monte au créneau, sur Normandie-actu. Le
Normandie était en Pologne il y a un an, pour un arrêt technique. Il s’agissait d’installer des filtres à
fumée, révèle-t-il. Concernant l’incident de lundi, « on ne peut pas dire s’il y a un lien direct avec les
travaux effectués en Pologne, mais on peut se poser des questions », soupire-t-il. Selon lui, ce sont 90 à
95% des travaux sur les navires de la Brittany qui sont réalisés en Pologne ou en Espagne !
Dès que l’on a commencé à envoyer des bateaux en Pologne et en Espagne, nous avons eu des problèmes.
Nous avons alerté la compagnie. Un des problèmes majeurs est que sur les gros chantiers comme à
Gdansk, ils font appel à de la sous traitance, à des gens qui ne sont pas vraiment techniciens », s’alarme-til.
« Moi ça me choque et ça me révolte »
Jean-Paul Hellequin est aussi au combat. Porte-parole du syndicat de la CGT des marins du Grand Ouest,
il se dit « choqué », lorsqu’il entend parler de « problèmes techniques » sur certains paquebots :
Ces navires de croisière font l’objet d’une attention toute particulière, d’autant plus qu’ils transportent des
passagers (…) Mais plus globalement, les navires subventionnés par l’État Français qui se font réviser à
l’étranger, cela me choque. Tout ces vieux bateaux qui vont se fait déconstruire en Asie, cela me choque.
Cela me choque, et même, cela me révolte », s’exprime avec colère le syndicaliste sur Normandie-actu.
Fin janvier 2016, Jean-Paul Hellequin était « monté créneau » au nom de la CGT des marins : il dénonçait
notamment l’arrêt technique pour entretien du « Pourquoi Pas », le navire océanographique d’Ifremer…
en Pologne.
« Tout doit être fait en France »
Tous les arrêts techniques sur les navires français doivent être effectués en France pour une raison simple
: les chantiers navals ont besoin de travail. Ces navires sont en grande partie financés par les
contribuables. Il me semble que c’est un juste retour. Tout doit être fait en France, dans des chantiers
français. Surtout en cette période de crise », souligne le syndicaliste, ancien marin.
Contacté par Normandie-actu, le syndicat majoritaire, la CFDT, n’a pas souhaité s’exprimer sur l’«
incident » du lundi 11 avril 2016. Un accident qui a fait quatre blessés, dont deux qui ont été été
héliportés au CHU de Lille (Nord).
Le ferry effectuait une liaison entre Ouistreham et Cherbourg lorsqu'il a été victime d'une avarie. (©
MarineTraffic/OpenStreetMaps) ………………………………………………………………………
Le bateau « rendu non manœuvrant », avec à son bord 600 passagers a passé la nuit en mer. « Le
commandant a offert le repas et nous nous sommes arrangés pour les couchages », rapporte la compagnie
à Normandie-actu. Finalement rendu à quai au port Cherbourg le lendemain matin, le bateau attendait son
responsable technique : « la priorité est la prise en charge des passagers (…) Côté technique, un
responsable doit se rendre sur place ».
Lou Benoist
Journaliste Normandie-actu - Twitter